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Laetitia Avia

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Laetitia Avia
Illustration.
Laetitia Avia en 2017.
Fonctions
Présidente du bureau exécutif et porte parole de La République en marche
En fonction depuis le
(6 ans, 5 mois et 8 jours)
Prédécesseur Poste créé
Députée française
En fonction depuis le
(6 ans, 11 mois et 22 jours)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 8e de Paris
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique REM
Prédécesseur Sandrine Mazetier
Biographie
Date de naissance (38 ans)
Lieu de naissance Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis)
Nationalité française
Parti politique REM
Profession avocate

Laetitia Avia, née le à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), est une femme politique française.

Avocate, elle rejoint dès sa création le mouvement En marche, devenu La République en marche, et y exerce plusieurs fonctions, dont celles de porte-parole et de membre du bureau exécutif depuis .

Elle est élue députée dans la huitième circonscription de Paris lors des élections législatives de 2017 et porte en 2019 une proposition de loi contre les contenus haineux sur Internet. Elle est également co-rapporteure du projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice.

Jeunesse et famille

Laetitia Avia naît et grandit en Seine-Saint-Denis, au sein d’une famille modeste originaire du Togo[1]. Troisième d’une fratrie de quatre enfants — dont elle est la première née en France —, elle est la fille d'une sage-femme qui doit se reconvertir comme aide-soignante faute de reconnaissance de son diplôme, et d'un père fabricant de Minitel et chauffeur bagagiste en aéroport[1],[2].

Elle réside à Vincennes[3]. Elle est mariée à un ingénieur travaillant dans la construction de drones[1].

Formation

Elle intègre Sciences Po Paris au début des années 2000 via une convention éducation prioritaire, programme dont elle devient « ambassadrice »[1],[3]. Elle obtient en 2008 un master en droit économique avec une spécialité en droit et régulation des marchés[4]. Elle effectue également une partie de ses études au Canada, d'abord à Toronto[1] puis à Montréal et obtient un LLM en droit comparé de l’université McGill[2].

Carrière d'avocate

En 2008, elle commence sa carrière de juriste au sein du cabinet Darrois Villey Maillot Brochier[4] : elle conseille alors de grands groupes français et internationaux dans leurs opérations de fusions-acquisitions[3]. Elle est secrétaire générale de la commission Darrois sur les professions du droit[1],[5]. C’est à cette époque qu’elle rencontre Emmanuel Macron, rapporteur de cette commission, avec qui elle reste en contact régulier[1].

Elle prête serment comme avocate le au barreau de Paris[6].

En 2014, elle cofonde son propre cabinet baptisé A.P.E, spécialisé dans le contentieux des affaires, notamment en matière de droit commercial et boursier, qui travaille notamment avec des PME, TPE et dirigeants de société[2],[3]. La même année, elle est identifiée parmi les « 30 glorieux »[Quoi ?][7] par Europe 1. Elle co-fonde APE Avocats[8],[9] en 2016 et participe à La Relève des Échos[10].

Parallèlement à ses activités d’avocate, elle enseigne depuis 2011 à l’école de droit de Sciences Po et, depuis 2015, à l’école de droit pénal financier de l'université de Cergy-Pontoise.

En 2017, elle est l'invitée d'honneur de la remise des diplômes de Sciences Po[11].

Engagements associatifs

Elle est « membre de plusieurs groupes de réseautage rassemblant les élites de la diversité », dont le Club XXIe siècle[1] et l’African Business Lawyers Club[3]. Elle est aussi ambassadrice du projet « Elles votent », qui célébrait le 70e anniversaire du droit de vote des femmes[3]. Elle est également ambassadrice interculturelle du Club UNESCO Sorbonne[12][source insuffisante].

Parcours politique

Cadre de LREM

En 2016, elle rejoint En marche ! dès sa création[13], d’abord en tant qu’experte en matière de justice[14], puis en tant que référente départementale du mouvement pour le Val-de-Marne[réf. nécessaire]. Elle intègre la commission nationale d'investiture du parti pour les élections législatives de 2017[1].

Depuis , elle est membre du bureau exécutif de LREM, chargée de la communication et porte-parole du parti[15].

Députée de la XVe législature

Élection

Elle fait partie des 14 premiers candidats sélectionnés par En marche ! pour les élections législatives de 2017[3]. Elle est élue députée de la 8e circonscription de Paris à l’issue du second tour avec 64,6% des voix, succédant à Sandrine Mazetier.

Le , lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Édouard Philippe rend en introduction hommage à la diversité de la nouvelle assemblée, évoquant sans les nommer plusieurs députés, en commençant par Laetitia Avia dont il salue le parcours et la réussite comme « le produit de son travail, de sa ténacité » et comme le résultat « d'un modèle de politique publique »[16].

Activité législative

Lutte contre le harcèlement et les discriminations

En , dans le cadre de la préparation d'un projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes, Laetitia Avia est désignée membre du groupe de travail sur la verbalisation du « harcèlement de rue » qui remet son rapport le à Gérard Collomb, Nicole Belloubet et Marlène Schiappa : celui-ci recommande la mise en place d'une amende à 90 euros concernant les harcèlements commis dans l'ensemble de l'espace public[17],[18],[19].

Le , elle propose une loi contre la « glottophobie » suite aux propos de Jean-Luc Mélenchon envers une journaliste toulousaine[20]. Révélant en avoir elle-même été victime[21], elle invite les pouvoirs publics à prendre conscience de cette discrimination ordinaire[22].

Projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice

En , elle est nommée co-rapporteure, avec Didier Paris, du projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, sa mission portant « sur les aspects de procédure civile et administrative ainsi que d'organisation territoriale » avec comme objectifs « la lisibilité et la simplification des procédures » et en particulier « un recentrage du juge sur le cœur de sa mission : trancher les litiges »[23],[24]. Les relations sont tendues entre les deux co-rapporteurs et les institutions représentatives des avocats : celles-ci lancent une pétition en ligne, adressée au président de la République, « pour lui demander d’arrêter le processus parlementaire concernant la loi de programmation pour la justice afin de laisser les Français débattre de l’avenir de leur justice, comme de celui des autres services publics »[23],[25]. Laetitia Avia s'attire également l'hostilité des avocats en faisant voter en commission des Lois un amendement — ensuite retiré — portant de deux à cinq le nombre de régions amenées à expérimenter la spécialisation de certaines cours d’appel, interprété comme le signe de la volonté des pouvoirs publics de lancer une réforme de la carte judiciaire qui ne dirait pas son nom, ou encore en ironisant sur le lancement par le Conseil national des barreaux de sa plateforme de médiation en ligne[26]. En , elle est sifflée lors de l’assemblée générale de la Conférence des bâtonniers[26].

Lutte contre la « haine » sur internet

Le le Premier ministre lui confie, ainsi qu’à Karim Amellal et Gil Taieb, une mission relative à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur internet[27].

Le , elle remet au Premier Ministre son « rapport visant à renforcer la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur internet », dont elle est co-rédactrice. Celui-ci vise « à répondre à la prolifération des contenus haineux sur Internet par des solutions opérationnelles, concrètes, immédiatement applicables et conformes à la liberté d'expression[28]. »

Le , à l'occasion du dîner organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France, Emmanuel Macron annonce que dans la continuité du rapport de , Laetitia Avia déposera en , une proposition de loi visant à lutter contre la haine sur internet[29]. Après le rapport du , elle défend le une proposition de loi régulant les réseaux sociaux sur internet et plaçant les prestataires face à leurs responsabilités. Ce projet est vivement contesté par certains opposants, qui le comparent à une promotion de la censure[30]. Le texte adopté par les députés est critiqué au Sénat, le rapporteur de la commission des Lois du Sénat, Christophe-André Frassa, dénonçant un volet pénal au cœur du dispositif « inabouti et porteur de risques pratiques et juridiques »[31].

Candidatures au sein du groupe LREM

En , après la désignation de Richard Ferrand comme candidat du groupe LREM pour la présidence de l'Assemblée nationale, elle se porte candidate à la présidence du groupe LREM. Elle se présente alors comme n'étant « ni de gauche ni de droite », et affirme que son « positionnement » est « avant tout celui d’une “marcheuse” »[32]. Elle est éliminée au premier tour de scrutin, arrivant en 4e position sur 7 candidats avec 39 voix[33].

En , à l'occasion de la remise en jeu des postes au sein du groupe LREM, elle se porte candidate à la présidence de la commission des Lois[34]. Elle est battue au second tour de scrutin par la présidente sortante, Yaël Braun-Pivet[35].

Élections municipales de 2020 à Paris

Lors des élections municipales de 2020 à Paris, elle est candidate pour LREM, sur la liste menée dans le 12e arrondissement par Sandrine Mazetier, qu’elle avait battue lors des élections législatives de 2017[36].

Ligne politique

Elle indique avoir voté pour François Bayrou lors de l'élection présidentielle de 2007, et pour François Hollande lors de celle de 2012[1]. Selon Libération qui lui consacre un portrait en 2017, elle « se dit ravie de ne plus avoir à choisir entre droite et gauche » avec l'avènement de LREM[1]. Le journal ajoute que « ses modèles sont anglo-saxons, libéraux et, à ses yeux, presque apolitiques », à savoir Condoleeza Rice et Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook[1]. Elle se dit féministe[1].

Au sein du groupe LREM, elle appartient au « courant libéral » sur le sujet de la laïcité[37],[38]. Elle s'oppose à la proposition d'interdire aux femmes voilées d'être accompagnatrices scolaires, soutenue par Jean-Michel Blanquer[39].

Controverses

Affaires judiciaires (2017-2018)

Le Canard enchaîné du révèle que Laetitia Avia a eu, le , à Saint-Mandé, une altercation avec un chauffeur de taxi. Le chauffeur accuse la députée de l'avoir mordu à l'épaule à la suite d'un différend lié au paiement de la course. La députée voulait régler par carte bancaire, mais, évoquant un terminal hors service, le chauffeur souhaitait la conduire à un distributeur de billets. Laetitia Avia, a reconnu devant les policiers avoir mordu le chauffeur selon Le Canard enchaîné[40]

Conflits avec son assistante pendant le confinement

Selon Libération, Laetitia Avia a demandé à son attachée parlementaire, en confinement dans le Gard durant l'épidémie de coronavirus en 2020, de revenir à Paris pour le télétravail. La députée LREM assure ne l'avoir jamais « forcée ». La collaboratrice dénonce le mercredi 1er avril 2020 à Mediapart une situation « injuste et irrationnelle »[41].

Accusations de sexisme, d'homophobie et de harcèlement au travail

Le 12 mai 2020, le journaliste David Perrotin, dans un article sur Mediapart, publie les accusations de cinq de ses ex-assistants parlementaires qui rapportent des faits de racisme, sexisme, homophobie ainsi que de harcèlement et pressions dans le cadre du travail. Des captures d'écran de conversations rapportent les propos tenus par la députée : « On a voté la loi des pd », « Tu es un faux Chinois, tu ne maîtrises pas Mac ». Et ce, la veille de la présentation de son projet de loi sur ce genre de propos en ligne[42].

Ces ex-collaborateurs reprochent également à la député des tâches sans lien manifeste avec le travail d'assistant parlementaire, comme de « brumiser ses jambes » ou de « corriger ses copies [de] Sciences po ».

Laetitia Avia nie ces accusations[43].

Références

  1. a b c d e f g h i j k l et m Guillaume Gendron, « Laetitia Avia, macronista », Libération,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c Pauline Pellissier, « Qui est Laetitia Avia, députée LREM chargée de porter la loi contre l'antisémitisme ? », sur grazia.fr, (consulté le ).
  3. a b c d e f et g « 10 choses à savoir sur Laetitia Avia, la députée citée en exemple par Édouard Philippe », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b « Qui est Laetitia Avia, la député LREM longuement saluée par Edouard Philippe pendant son discours ? », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Rapport de la Commission Darrois », sur justice.gouv.fr.
  6. « Annuaire », sur Avocats de Paris (consulté le )
  7. « Portrait de Laetitia Avia dans l’émission Les 30 Glorieux (Europe 1, 15 juillet 2014) », sur ape-avocats.com (consulté le ).
  8. « Résolution des conflits : création d’APE Avocats (LJA, 29 avril 2016) », sur ape-avocats.com (consulté le ).
  9. « Adrien Perrot et Laetitia Avia fondent APE Avocats (Décideurs, 27 avril 2016) », sur ape-avocats.com (consulté le ).
  10. « Laetitia Avia : "Je vais assister à ma première conférence de rédaction" », sur videos.lesechos.fr (consulté le ).
  11. « Remise des diplômes 2017 : des invités exceptionnels », sur Sciences Po (consulté le ).
  12. « Laetitia Avia, Ambassadrice interculturelle du Club UNESCO Sorbonne », sur lewebpedagogique.com (consulté le ).
  13. « Qui est Laetitia Avia, la députée à qui Edouard Philippe a rendu hommage ? », leparisien.fr,‎ 2017-07-04cest16:22:20+02:00 (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Laetitia Avia, l'avocate originaire du "9-3" entre à l'Assemblée comme élue de Paris », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  15. « Castaner, à la tête de La République en marche, se veut "un animateur, un facilitateur" », leparisien.fr,‎ 2017-11-18cet12:07:32+01:00 (lire en ligne, consulté le ).
  16. « La belle surprise de Laetitia Avia, la députée de Paris mise en lumière par Édouard Philippe », France Bleu, 4 juillet 2017.
  17. Iris Ouedraogo, « Harcèlement de rue : un rapport recommande une amende à 90 euros », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  18. « Rapport du groupe de travail “verbalisation du harcèlement de rue” », sur le site du Secrétariat d'Etat chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes (consulté le ).
  19. « Marlène Schiappa annonce la constitution du groupe de travail «verbalisation du harcèlement de rue» », sur le site du Secrétariat d'Etat chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes (consulté le ).
  20. Voir sur leparisien.fr.
  21. « Moi aussi j'ai corrigé mon accent dit "de banlieue" », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  22. « «Glottophobie» : quand les accents excluent », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  23. a et b « Laetitia Avia - « Il faut simplifier les procédures pour une justice plus efficace ! » », sur Affiches parisiennes.com, (consulté le ).
  24. Assemblée Nationale, « Justice : loi de programmation 2018-2022 et de réforme », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  25. « Réforme de la justice : une pétition pour suspendre le processus parlementaire », sur gazette-du-palais.fr, (consulté le ).
  26. a et b Laurence Garnerie, « Réforme de la justice : les avocats condamnés au dialogue ? », sur gazette-du-palais.fr, (consulté le ).
  27. Julien Lausson, « Le gouvernement lance une mission contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet », Numerama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. « Rapport visant à renforcer la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur internet », sur Gouvernement.fr (consulté le ).
  29. Le JDD, « Antisémitisme : ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron devant le Crif », sur lejdd.fr (consulté le ).
  30. Voir sur boursedirect.fr.
  31. Haine en ligne. Les sénateurs suppriment la mesure phare du texte voté par les députés, ouest-france.fr, 11 décembre 2019
  32. « Laetitia Avia : “Je suis candidate à la présidence du groupe LRM de l’Assemblée” », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  33. Mathilde Siraud, « Gilles Le Gendre succède à Richard Ferrand à la tête des députés LaREM », sur lefigaro.fr, 18 septembre 2018.
  34. Samuel Le Goff, « Un imprévisible chamboule-tout au groupe LRM », sur contexte.com, (consulté le ).
  35. Clément Pétreault et Erwan Bruckert, « Renouvellement des postes à l'Assemblée : tout ça pour ça ! », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  36. Nicolas Berrod, « Municipales à Paris : Laetitia Avia sera sur la liste de… son ex-adversaire aux législatives en 2017 », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  37. Louis Nadau, « Schiappa contre Taché : ce serre-tête qui coupe LREM en deux camps opposés sur la laïcité et le voile », (consulté le ).
  38. Alexandre Lemarié, « Des députés La République en marche s’attellent au sujet de l’islam de France », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  39. Manuel Jardinaud, « Voile: Blanquer perturbe une majorité sans doctrine », sur Mediapart, (consulté le ).
  40. Le Point.fr, « La députée LREM Laetitia Avia accusée d'avoir mordu un chauffeur de taxi », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. Pierre Lepelletier, « Confinement : une députée LREM accusée de vouloir rapatrier de force sa collaboratrice à Paris », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  42. David Perrotin, « Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants », sur Mediapart (consulté le )
  43. « Racisme, sexisme : la députée LREM Laetitia Avia accusée d'humilier ses employés au quotidien », sur Valeurs actuelles (consulté le )

Liens externes