Inhalation

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En physiologie et médecine, le mot inhalation désigne de manière générale l'absorption par le nez et les voies respiratoires d'une substance (air, autre gaz, aérosol...).

Schéma présentant le processus normal et réflexe d'inhalation chez l'Humain (abaissement du diaphragme et expansion de la cage thoracique)

Le terme peut désigner plusieurs choses :

  1. Une méthode d'absorption - à fin thérapeutique - de certaines substances sous forme de gaz, de liquide nébulisé en micro-gouttelettes ou de poudre en suspension (anesthésiques[1], désinfectants, bronchodilatateur…). L'inhalation est aussi très utilisée en médecine traditionnelle (infusions de plantes, fumées).
    Le traitement des maladies respiratoires par inhalation a été recommandé à la fin du XVIIIe siècle par le pneumologue anglais Thomas Beddoes[2],[3].
  2. Une inhalation pulmonaire du contenu gastrique, pouvant provoquer une « pneumopathie d'inhalation ».
  3. L'absorption de drogue par voie nasale, sous forme de poudre (cocaïne, prise de tabac), ou de fumée de tabac ou de haschisch...)

C'est une des voies de pénétration de certains allergènes et polluants aéroportés dans l'organisme. Chez les grands brûlés l'inhalation peut être altérée[4]. Le lavage broncho-alvéolaire permet l'étude des territoires alvéolaires (« poumon profond »).

Lésions par inhalation

Ce sont souvent des lésions profondes induites par des infections ou qui accompagnent les hypoxies ou des intoxications induites par l'inhalation de monoxyde de carbone et/ou de fumée[5],[6].

Les blessures par inhalation auront de signes et symptômes, conséquences et traitements différents selon leurs origines et gravité :

  • brûlures thermiques par inhalation ; elles affectent plutôt les voies respiratoires supérieures et sont constatées chez environ un tiers des grands brûlés. Elles se manifestent et se détectent en général dans les 48 heures qui suivent l'exposition. Le patient est sous oxygène humidifié, subi des toilettes pulmonaires attentives, est si nécessaire il est traité par un bronchodilatateur et une intubation endotrachéale prophylactique. Le poumon cicatrise en général en quelques jour mais les brûlures internes graves restent une cause importante de décès chez les grands brûlés[5] ; Le risque de mortalité augmente avec l'âge, avec le pourcentage du corps brûlé ou TBSA (percentage of the total body surface area[7]) et l'importance de la lésion respiratoire pulmonaire[8]. Le risque de mortalité semble moindre chez les 5-14 ans et plus élevée après 59 ans[8].
  • empoisonnement au monoxyde de carbone (CO) ; le degré d'intoxication est évalué via l'analyse des gaz du sang artériel. Le traitement utilise le fait que la dissociation du monoxyde de carbone se fait beaucoup plus vite quand le patient est placé sous 100% d'oxygène, mais les symptômes persistent parfois (voire s'aggravent) malgré un traitement adéquat[5] ;
  • inhalation de fumée ou de gaz ou aérosols toxiques (dont armes chimiques...). Ces lésions dégradent la physiologie de la respiration et provoquent des lésions dont les conséquences sont (selon la gravité et le type d'exposition) l'insuffisance respiratoire aiguë, et parfois l'œdème pulmonaire ou la bronchopneumonie. Le diagnostic est basé sur l'histoire de l'exposition et des résultats cliniques ou analytiques (gaz du sang artériel, bronchoscopie à fibres optiques...)[5].

Depuis deux siècles, une meilleure compréhension de la physiopathologie des brûlures et des autres lésions de l'arbre respiratoire, associé à une prise en charge souvent plus précoce et agressive[9] ont nettement amélioré le taux de survie des blessures par inhalation[5]. Mais on sait que l'exposition chronique aux fumées et aux micro- et nanoparticules sont une source importante voire croissante d'autres pathologies.

Notes et références

  1. Steffey E.P, Mama K.R & Brosnan R.J (2015) Inhalation anesthetics. Lumb & Jones' veterinary anesthesia, 3, 297-323 (résumé).
  2. D. P. Miller et T. H. Levere, « "Inhale it and see?" the collaboration between Thomas Beddoes and James Watt in pneumatic medicine », Ambix, vol. 55, no 1,‎ , p. 5–28 (PMID 18831152)
  3. D. A. Stansfield et R. G. Stansfield, « Dr Thomas Beddoes and James Watt: Preparatory work 1794-96 for the Bristol Pneumatic Institute », Medical History, vol. 30, no 3,‎ , p. 276–302 (PMID 3523076, PMCID 1139651, DOI 10.1017/s0025727300045713)
  4. Thompson P.B, Herndon D.N, Traber D.L & Abston S (1986) Effect on mortality of inhalation injury. Journal of Trauma and Acute Care Surgery, 26(2), 163-165.
  5. a b c d et e Heimbach D.M & Waeckerle J.F (1988) Inhalation injuries. Annals of emergency medicine, 17(12), 1316-1320.
  6. Thompson P.B, Herndon D.N, Traber D.L & Abston S (1986) Effect on mortality of inhalation injury. The Journal of trauma, 26(2), 163-165 (résumé).
  7. TBSA Burn Estimation Chart
  8. a et b Thompson, P. B., Herndon, D. N., Traber, D. L., & Abston, S. (1986) Effect on mortality of inhalation injury. The Journal of trauma, 26(2), 163-165.
  9. Mlcak R.P, Suman O.E & Herndon D.N (2007) Respiratory management of inhalation injury. burns, 33(1), 2-13

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie