Nathan (maison d'édition)

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Sejer "Éditions Nathan"
Repères historiques
Création 14-12-1993 immatriculation société actuelle
Fondée par Fernand Nathan
Fiche d’identité
Forme juridique société par actions simplifiée

SIREN 393 291 0472

Statut Éditeur élément d'un groupe d'édition
Siège social Paris (France)
Dirigée par Catherine Lucet
Société mère Editis
Effectif 618 en 2017
Site web nathan.fr
Préfixe ISBN 978-2-09Voir et modifier les données sur Wikidata
Données financières
Chiffre d'affaires 15 054 800 € en 2016
Résultat net 5 688 300 € en 2017

Nathan[1],[2] est une maison d'édition française spécialisée dans la publication de manuels scolaires et de livres jeunesse, appartenant via la société Sejer au groupe Editis.

Historique

Fernand Cahen, dit Fernand Nathan, (1858-1947) est issu d'une famille juive républicaine. Il est le fils de Charles Cahen, dit Nathan, marchand de chevaux. Sa mère Laure Lipmann était issue d'une famille fortunée, descendant au début du XVIIIe siècle de Raphaël Lipmann qui était banquier en Alsace, fournisseur de la cour seigneuriale du Comte de Hanau-Lichtenberg à Bouxwiller.

Employé depuis 1875 à Paris chez un éditeur scolaire, Delagrave, Fernand Nathan crée en juin 1881[3],[4], à l'âge de 23 ans, grâce à de l'argent que lui avancent ses parents, en association avec Jean-Baptiste Fauvé (1834-1893), la Librairie classique Nicolas Fauvé et Fernand Nathan, au 16, rue de Condé, dans le 6e arrondissement.

Le développement de son activité d'édition va de pair avec la promulgation des lois scolaires dites de « Jules Ferry » (1881-1882) qui représente le progrès des valeurs démocratiques de l'époque, puis un peu plus tard de la laïcisation de l'enseignement scolaire consécutif à la loi Combe et à l'éviction des congrégations enseignantes catholiques.

La librairie Fauvé et Nathan se spécialise d'emblée dans la production d'ouvrages au format in-12° destinés à l'enseignement primaire et de matériels éducatifs pour les plus jeunes enfants, comme Zigzag à travers les choses usuelles. Livre de lecture courante à l'usage des classes des lycées et collèges, de G. Renard et P. Martine, 1882, Histoire de France des origines jusqu'à nos jours, Ire, IIe, et IIIe année, 1881-1884, 3 volumes, ou Notions élémentaires d'anatomie et de physiologie corps humain appliquées à l'étude de la gymnastique, à l'usage des aspirants et aspirantes au certificats pour l'enseignement de la gymnastique et au brevet de premier ordre par M. le Dr Georges Van Getder, médecin inspecteur des écoles de la ville de Paris, avec de nombreuses gravures, Paris, 1882. Il conçoit aussi des ouvrages destinés à former les nouveaux jeunes enseignants de l'époque ainsi que des livres de lecture pour continuer, à la maison les cours dispensés en classe.

Les premiers succès d'édition sont le Cours d'instruction morale et civique. L'homme - Le citoyen. À l'usage de l'enseignement primaire (1881) du député républicain et pasteur protestant Jules Steeg, ainsi que le Cours de pédagogie, (1881) la Histoire de la pédagogie, rédigée conformément aux programmes officiels des Écoles normales primaires et de l'examen pour le certificat d'aptitude aux fonctions d'inspecteur primaire (1883) de P. Vincent seront les tout premiers succès de la maison dont il y aura 10 éditions en l'espace de 3 ans.

Il édite aussi de nombreuses revues pédagogiques.

Par la suite, de nombreux livres destinés à aiguiller de façon pratique le plus de personnes possible seront publiés par Fernand Nathan: guide pour les femmes d'entretien avec des conseils juridiques et pratiques, guide sur la correspondance des employés de mairie, etc.

Ancien logo de Nathan

En 1913, la petite entreprise déménage pour s'installer au 16, rue des Fossés-Saint-Jacques. En 1916, elle s'implante au 9, rue Méchain, dans le 14e arrondissement.

De la fin de la Première Guerre mondiale jusqu'en 1939, la société connaît une très forte expansion sous la conduite de Pierre Nathan, le fils de Fernand né en 1892.

Il va favoriser le développement des collections pour la jeunesse et les revues pédagogiques mais aussi lancer les jeux éducatifs Nathan. Il promeut alors dans les établissements scolaires le concept d'« apprendre en s'amusant ». De plus, Pierre Nathan encourage l'introduction des couleurs dans les livres jeunesse, persuadé que l'image complète indispensablement le texte. La maison Nathan s'impose alors comme une référence majeure dans l'univers de l'édition.

La Seconde Guerre mondiale est une période difficile qui aurait pu provoquer la disparition de l'entreprise : les autorités allemandes imposent un administrateur puisque le propriétaire est Juif. André Gillon des Éditions Larousse mène un groupe d'éditeurs parisiens qui va administrer et reprendre les Éditions Nathan durant l'occupation. L'entreprise sera restituée à Fernand Nathan et à son fils à la Libération de Paris[5]. Les ouvrages publiés à cette époque le sont sous l'appellation « Ancienne Librairie Fernand Nathan ».

Après le décès de Fernand Nathan en 1947 et la Libération, les Éditions Nathan relancent peu à peu avec succès une politique active de développement et de grande diversification. La maison lance notamment en 1950 une collection de livres de vacances qui sera élargie, durant les années 1960, par des outils parascolaires tel que les ABC du Bac ou encore les ABC du BEPC. À cette époque, se développe également la collection Nathan-Université qui sera présente dans l'enseignement supérieur des sciences humaines, de la gestion et des lettres. Les héritiers agrandiront la gamme avec de beaux livres et des encyclopédies vendues à moindre prix, ce qui facilitera leur succès. Parallèlement, les livres jeunesse prennent leur essor : des collections anciennes telles que « Contes et Légendes » sont développées, de nouvelles séries sont créés ainsi que des albums pour les plus petits.

La maison d'édition exporte aussi ses articles dans les anciennes colonies françaises ainsi que dans d'autres pays francophones. Elle crée notamment des collections telles que Nathan Madagascar et Nathan Afrique. Nathan est aussi la première maison d'édition à aller en Polynésie après avoir affirmé sa présence en Nouvelle-Calédonie ainsi qu'aux Antilles.

Années 1980-1990

En 1979, Nathan est vendu par les héritiers Nathan à CEP Communication, filiale du groupe Havas et cesse donc d'être une entreprise à caractère familial bien que Jean-Jacques Nathan demeure le véritable patron jusqu'en 1986, date à laquelle il transmet la direction à Bertrand Eveno. Cette passation va favoriser le développement d'ouvrages en collaboration avec Larousse (une autre filiale de la CEP).

En 1990, « Les Entretiens Nathan », débats annuels entre des enseignants et des chercheurs, sont initiés par la maison. Conjointement, la section jeunesse se développe avec des collections tels que « Lune », « T'choupi », « Kididoc », « Mega » et « Nathanscope ».

Depuis les années 2000

Après avoir fait partie du groupe Havas (via CEP Communication), Nathan, ainsi que Bordas, Plon, Perrin, Julliard, La Découverte, 10/18, Fleuve noir, sont intégrés à la branche édition de Vivendi (Vivendi Universal Publishing).

Vivendi vend les jeux Nathan à Ravensburger[6], puis cède Vivendi Universal Publishing en 2004 au fonds d'investissement familial Wendel qui, en mai 2008, cède de nouveau cet ensemble (devenu Editis) au groupe espagnol Planeta.

À l'occasion de la création d'Editis, Lagardère reprend une partie de l'ancienne division Publishing du groupe Vivendi Universal, c'est le cas de plusieurs éditeurs (Larousse, Dalloz, Dunod, Armand Colin...) mais aussi du fonds universitaire de Nathan. La marque Nathan Université est arrêtée et Armand Colin récupère plusieurs des collections anciennement publiées par Nathan Université au cours de l'année 2004 (128, fac. ou Lettres sup. par exemple)[7],[8].

Le siège social de Nathan est aujourd'hui situé 25, avenue Pierre-de-Coubertin, dans le 13e arrondissement de Paris.

Catherine Lucet est la présidente de Nathan. Delphine Dourlet et Marie-Hélène Tournadre dirigent Nathan scolaire, et Marianne Durand est la directrice générale de Nathan jeunesse.

Politique éditoriale

Édition scolaire

Nathan poursuit une politique éditoriale axée sur l'innovation. Après avoir expérimenté le « cartable électronique » dès 2000, il a développé de très nombreux sites internet, dont des sites contributifs mis à disposition des enseignants. Afin de souligner sa politique éditoriale axée sur patrimoine éducatif français, Nathan adopte en octobre 2003 une nouvelle identité visuelle en se basant sur une approche sémiologique : le logo comporte un rectangle dans lequel s'inscrit la « trace », gribouillage de plus en plus net précédant le nom de la marque. Il est une métaphore de l'apprentissage et de l'éducation : du brouillon au savoir, du contenu brut à l'édition[9].

En 2006, Nathan a édité le premier Manuel d'histoire commun franco-allemand avec l'éditeur allemand Emst Klett, au contenu identique pour les lycéens de France et d'Allemagne et disponible dans les deux langues.

Nathan, toujours très soucieux de mettre la technique au service de la pédagogie a développé très tôt des manuels numériques qui inaugurent de nouvelles pratiques de classe. Hier simples manuels vidéo-projetables, les manuels numériques sont aujourd'hui des ressources enrichies de nombreux documents animés (vidéos, cartes, bandes son) sur lesquels interagissent les enseignants et les élèves. Un enseignant peut modifier son manuel, l'enrichir de documents adaptés plus précisément à sa classe. Dès 2013, Nathan lance une offre de manuels numériques multi-supports pour les élèves. Désormais ceux-ci peuvent retrouver leurs manuels sur ordinateur ou sur tablette.

En 2014 Nathan participe à la construction de ViaScola, une plateforme pédagogique numérique mise à disposition des enseignants pour rendre la classe interactive. Associée à une bibliothèque de ressources, ViaScola permet à l'enseignant de s'adresser à chacun de ses élèves pour l'accompagner dans sa progression.

Controverses

Le partenariat conclu en 2016 entre Nathan et le Groupement national interprofessionnel des semences et plants[10],[11] suscite une controverse[12] qui amène l'éditeur à rappeler son « rôle de médiateur pédagogique »[13].

En septembre 2017, un exercice de mathématiques de la collection « hyperbole », proposant de calculer l'évolution d'une population en prenant l'exemple de migrants fuyant la guerre et arrivant sur une île méditerranéenne entraîne également de vives réactions[14],[15].

Littérature jeunesse

Nathan est présent aussi dans le domaine de la littérature jeunesse, avec un catalogue où se retrouvent les collections historiques des « Contes et légendes »[16], le très célèbre T'choupi et des séries culte comme Divergente. Nathan a connu un immense succès avec le livre de John Green Nos étoiles contraires. Nathan jeunesse a été le premier éditeur à intégrer la réalité augmentée dans ses ouvrages documentaires (Dokéo).

Maisons d'édition liées

Auteurs publiés

Collections

Collection « Contes et Légendes »

Un volume publié en 1922.

C'est en 1916 que la Librairie Fernand Nathan crée cette collection de textes littéraires sous le nom de « Contes et Légendes ». Elle a pour objet le rassemblement de récits issus du folklore de divers pays et régions.

C'est donc avec cette optique là que sont publiés les premiers ouvrages: Contes populaires russes, Contes et Récits d'Outre-Manche, Épopée et Légendes d'Outre-Rhin et Légende et Contes d'Alsace. Fernand Nathan et son fils conçoivent des livres avec de petits formats, illustrés de photographies, à couverture colorée mais sans illustration, au dos ornés de lettres dorées et à un prix modique.

La collection est très fortement orientée vers les enfants et propose ses livres en étrenne[17].

À partir de 2010, la collection fait peau neuve. Nathan fait appel à François Roca pour illustrer toutes les couvertures. Ces nouvelles couvertures conservent comme éléments structurels les filets dorés et l'univers colorés. Le nom de la collection est davantage mis en valeur sur la couverture grâce à la typographie qui met en avant le poids des sujets historiques. En août de cette année-là, Nathan réédite dix titres dont les Contes et Légendes de la mythologie grecque et les Contes et Légendes de la Table ronde qui sont les deux plus grands best-sellers de la collection.

Collection « Un livre qui bouge »

Notes et références

  1. « Mentions légales | Éditions Nathan », sur editions.nathan.fr (consulté le ).
  2. RCS de l'entité juridique à laquelle est rattaché Nathan.
    « RCS 393 291 042 identité et bilans », sur societe.com (consulté le ).
  3. Voir sur le site histoire-education.
  4. Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle, Raymond Perrin, L’Harmattan, 2009, p. 110.
  5. « Éditions NATHAN », sur www.nathan.fr (consulté le ).
  6. Ravensburger se muscle pour contrer Hasbro, l'Usine nouvelle, 15 octobre 1998
  7. Lagardère, « Document de référence 2004 », p. 127
  8. Armand Colin, « La collection 128 »
  9. Marie-Hélène Westphalen, Thierry Libaert, Communicator. Le guide de la communication d'entreprise, Dunod, , p. 372.
  10. « Rapport d'activité du GNIS », sur rapport-annuel.gnis.fr (consulté le )
  11. « Mille et 1 graines, la revue dédiée aux lycées pour faire germer les savoirs », sur www.gnis-pedagogie.org (consulté le )
  12. « Monsanto va apprendre à vos enfants comment préserver la biodiversité », sur SumOfUs (consulté le )
  13. « Éditions NATHAN », sur www.nathan.fr (consulté le )
  14. Virginie Salmen, « Quand un manuel de maths demande aux élèves de compter...des migrants », Europe 1,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Communiqué – Notre réponse aux commentaires émis sur un exercice de mathématiques de la collection Hyperbole – Terminales ES-L – Nathan actualités », sur actualites.nathan.fr (consulté le )
  16. Les « Contes et Légendes de tous les Pays », collection lancée en 1923 avec comme illustrateur Joseph Kuhn-Régnier.
  17. Voir sur bdfi.net.

Lien externe