Harold Macmillan

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Harold Macmillan
Illustration.
Harold Macmillan en 1942.
Fonctions
Premier ministre du Royaume-Uni

(6 ans, 9 mois et 5 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouvernement Macmillan
Législature 41e et 42e
Prédécesseur Anthony Eden
Successeur Alec Douglas-Home
Chancelier de l'Échiquier

(1 an et 24 jours)
Premier ministre Anthony Eden
Gouvernement Eden
Prédécesseur Rab Butler
Successeur Peter Thorneycroft
Secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth

(8 mois et 13 jours)
Premier ministre Anthony Eden
Gouvernement Eden
Prédécesseur Anthony Eden
Successeur Selwyn Lloyd
Ministre de la Défense

(5 mois et 19 jours)
Premier ministre Winston Churchill
Gouvernement Churchill III
Prédécesseur Harold Alexander
Successeur Selwyn Lloyd
Ministre du Logement et des
Gouvernements locaux

(2 ans, 11 mois et 19 jours)
Premier ministre Winston Churchill
Gouvernement Churchill III
Prédécesseur Hugh Dalton
Successeur Duncan Sandys
Secrétaire d'État de l'Air

(2 mois et 1 jour)
Premier ministre Winston Churchill
Gouvernement Churchill II
Prédécesseur Archibald Sinclair
Successeur William Wedgwood Benn
Sous-secrétaire d'État aux Colonies

(10 mois et 26 jours)
Premier ministre Winston Churchill
Gouvernement Churchill I
Prédécesseur George Henry Hall
Successeur Edward Cavendish
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Chelsea, Londres
(Royaume-Uni)
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès Chelwood Gate, East Sussex
(Royaume-Uni)
Nationalité Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Parti politique Parti conservateur
Conjoint Dorothy Evelyn Cavendish
Enfants Maurice Macmillan
Caroline Faber
Catherine Amery
Sarah Heath
Diplômé de Eton College
Balliol College
Profession Éditeur
Religion Anglicanisme

Harold Macmillan
Premiers ministres du Royaume-Uni

Harold Macmillan
Allégeance Royaume-Uni
Arme British Army
Grade Capitaine
Commandement Grenadier Guards
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Victory Medal
British War Medal

Harold Macmillan est un homme d'État britannique né le à Chelsea et mort le à Chelwood Gate. Membre du Parti conservateur, il occupe le poste de Premier ministre du Royaume-Uni de 1957 à 1963.

Biographie

Jeunesse

Harold Macmillan est issu d'une famille écossaise. Il est le petit-fils de l'éditeur Daniel MacMillan (en), l'un des fondateurs de la maison d'édition Macmillan Publishers. Il étudie au Eton College, puis obtint un First Degree en Literae Humaniores (études classiques) au Balliol College de l'université d'Oxford.

Engagé volontaire comme sous-lieutenant des Grenadier Guards le [1],[2], il combat sur le front occidental durant la Première Guerre mondiale. Il est blessé à la main et à la tête à Loos en septembre 1915 puis une nouvelle fois au visage à Ypres en 1916. Il est blessé à la cuisse au début de la bataille de la Somme en septembre 1916. Par la suite il n’est plus affecté en première ligne. Il est nommé capitaine honoraire après la guerre[3].

Carrière politique

Député conservateur de Stockton-on-Tees de 1924 à 1945 (avec une interruption de 1929 à 1931), Harold Macmillan s'oppose à la politique d'apaisement de Neville Chamberlain. Il entre en 1940 au ministère du Ravitaillement et devient, de 1942 à 1945, ministre résident auprès du quartier général en Afrique du Nord, à Alger. De concert avec le ministre des Affaires étrangères Anthony Eden, il s'y montre rapidement favorable au général de Gaulle, qu'il admire. Il s'efforce d'amortir les fréquentes disputes entre le chef de la France libre et le Premier ministre Winston Churchill, et de contrecarrer les initiatives du président américain Franklin Delano Roosevelt visant à fragiliser de Gaulle[4],[5].

Dans les cabinets Churchill et Eden, il est successivement ministre du Logement (1951), ministre de la Défense (1954-1955), secrétaire aux Affaires étrangères (mai-décembre 1955) et Chancelier de l'Échiquier à compter du . Partisan de l'intervention en Égypte qui va déclencher la crise du canal de Suez, il s'abstient néanmoins d'emprunter auprès du Fonds monétaire international, comme l'ont fait les Français, pour couvrir les besoins de change durant le conflit. Or début novembre 1956, les États-Unis, qui désapprouvent l'intervention, opèrent des ventes massives de livre sterling contre dollar. Le 6 novembre, il annonce aux membres du gouvernement une baisse des réserves britanniques de 285 millions de dollars, emportant la décision d'arrêt du conflit, alors qu'elle n'était en réalité que de 85 millions de dollars. Cette attitude a conduit les historiens anglais à se demander si Macmillan n'avait pas tendu un piège à Anthony Eden afin de pouvoir lui succéder au poste de Premier ministre[6].

Premier ministre

Le 14 janvier 1957, Harold Macmillan succède à Eden à la tête du gouvernement. Comme son prédécesseur, il est obsédé par le renversement de Nasser, considéré comme l'ennemi juré de la Grande-Bretagne, surtout après la création, en février 1958, de la République arabe unie de Syrie et d’Égypte, opposée aux régimes hachémites pro-britanniques de Jordanie et d’Irak. Le 14 juillet 1958, le général Kassem renverse le roi Fayçal d’Irak et massacre la famille royale. Le 20 juillet, dans le cadre de la « doctrine Macmillan », la Grande-Bretagne envoie des parachutistes en Jordanie pour prévenir une tentative de coup d’État contre le roi Hussein, tandis que les Marines américains débarquent au Liban, où Camille Chamoun, le leader chrétien maronite doit faire face à une violente opposition soutenue par l’Égypte.

L’intervention de l'armée britannique à Oman en 1958-1959 s’inscrit également dans cette politique d’endiguement. De juillet à octobre 1961, des soldats britanniques stationnent au Koweït, menacé par le nouveau pouvoir irakien qui considère ce pays comme une province d’Irak. C’est Macmillan qui transforme le port d’Aden, sous protectorat britannique, en une puissante base navale et aérienne et y installe en 1960 le quartier général du commandement du Moyen-Orient (Middle East Command). En 1962, Macmillan charge son ministre de l’Air et gendre Julian Amery d’organiser une opération d’assistance militaire à la résistance royaliste yéménite en lutte contre les troupes d’occupation égyptiennes.

Deux interventions de Macmillan sont restées célèbres. Lors de la campagne électorale de 1959, il déclare : « La plupart de nos concitoyens n'ont jamais vécu aussi bien qu'aujourd'hui. » Repris par les journaux comme « Vous n'avez jamais vécu aussi bien » (You've never had it so good), ce slogan devint le leitmotiv de la campagne des conservateurs, qui sortent vainqueurs des élections. En effet, malgré la continuité, pour une minorité, d'une grande pauvreté, les années 1950 et 1960 offrent à la masse des gens ordinaires un niveau de vie dont leurs parents n'avaient pas osé rêver.

Le 3 février 1960, Macmillan annonce, lors d'un discours devant les députés blancs d'Afrique du Sud, qu'un « vent de changement » (Wind of Change) souffle sur l'Afrique. Sans le dire explicitement, ce discours suggère que la décolonisation est inévitable, et qu'il vaut mieux accepter cet état de fait. Son mandat voit effectivement la décolonisation britannique se poursuivre, avec l’accession à l’indépendance du Ghana et de la Malaisie en 1957, du Nigeria en 1960 et du Kenya en 1963. Lors du même discours, Macmillan critique également la politique d'apartheid menée par l'Afrique du Sud, contrairement à ses prédécesseurs qui la toléraient, ce qui crispe durablement les relations entre les deux États.

Miné par le veto de Charles de Gaulle à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, et affaibli par des scandales, notamment l'« Affaire Profumo », il démissionne du poste de Premier ministre le 19 octobre 1963.

Honneurs

Harold Macmillan est décoré de l’ordre du Mérite le [7]. Le , il est fait vicomte Macmillan d'Ovenden et comte de Stockton (Knight Bachelor's Badge, appellation Sir)[8],[9] Il meurt le .

Dans la fiction

Dans la série télévisée The Crown (2017), son rôle est interprété par Anton Lesser.

Sources et liens externes

Bibliographie

  • Francis Beckett : Macmillan (20 British Prime Ministers of the 20th Century). Haus Publishing Ltd, London 2006, (ISBN 978-1-904950-66-0).
  • Peter Mangold : The Almost Impossible Ally. Harold Macmillan and Charles De Gaulle. IB Tauris, London 2006, (ISBN 978-1-85043-800-7).
  • D.R. Thorpe : Supermac - The Life of Harold Macmillan. Chatto & Windus, London 2010, (ISBN 978-0-7011-7748-5).

Notes

  1. London Gazette du 19 novembre 1915
  2. Simon Ball: The Guardsmen: Harold Macmillan, Three Friends and the World They Made. Harper Perennial, London 2004, p. 30.
  3. Source article du Dayly Telegraph du 26 février 2008
  4. Voir De Gaulle et Roosevelt. Le duel au sommet, de François Kersaudy, Perrin, 2004, pages 200 à 206, 209, 215, 217, 218? 231, 235, et 353 à 362.
  5. Peter Mangold: The Almost Impossible Ally. Harold Macmillan and Charles De Gaulle. IB Tauris, London 2006, p. 54.
  6. Henry Laurens, cours au Collège de France, La question de la Palestine après 1949, 6 décembre 2006, Consultable en ligne
  7. London Gazette du 9 avril 1976
  8. London Gazette du 29 février 1984
  9. Charles Williams: Harold Macmillan. Weidenfeld & Nicolson, London 2009, p. 467.