Paul Ramadier

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Paul Ramadier
Illustration.
Paul Ramadier en 1929.
Fonctions
Président du Conseil des ministres français

(9 mois et 28 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Ramadier I et II
Législature Ire
Prédécesseur Léon Blum
(chef du gouvernement provisoire)
Successeur Robert Schuman
Ministre d'État

(1 mois et 3 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Marie
Député de l'Aveyron

(12 ans, 2 mois et 10 jours)

(13 ans, 1 mois et 9 jours)
Maire de Decazeville

(39 ans, 3 mois et 8 jours)
Successeur René Rouquette
Biographie
Nom de naissance Paul Ramadier
Date de naissance
Lieu de naissance La Rochelle, Charente-Maritime (France)
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Rodez, Aveyron (France)
Nationalité française
Parti politique SFIO (1928-1932)
PSdF (1932-1936)
USR (1936-1940)
SFIO (1945-1958)
Conjoint Marguerite Cerri (1889-1978)
Profession Avocat
Religion Catholique

Paul Ramadier, né à La Rochelle le et mort à Rodez le , est un homme d'État français.

Biographie

Fils d'un psychiatre, Paul Ramadier obtient des licences en droit et en lettres à l'Université de Toulouse[1]. Il devient ensuite avocat à Paris et obtient son doctorat en droit romain en 1911[1]. Défenseur des coopératives, il est militant socialiste dès 1904 et député socialiste de l'Aveyron de 1928 à 1940, de 1945 à 1951 et de 1956 à 1958. Il est maire de Decazeville de 1919 à 1959.

Mobilisé en 1914 comme sergent d'infanterie, il est grièvement blessé. Sa conduite lui vaut la Médaille militaire et la Croix de guerre[2].

Favorable à la participation des socialistes au pouvoir, il quitte la SFIO pour rejoindre l’Union socialiste républicaine. En novembre 1931, il présente un texte qui prévoit de stopper l’immigration et de limiter à 10 % la proportion d’étrangers par entreprise[3]. Il fait partie du gouvernement Léon Blum en 1936 comme sous-secrétaire d’État (mines, électricité et combustibles liquides) puis du gouvernement Camille Chautemps comme sous-secrétaire d'État aux Travaux publics. Sous le Front populaire, il fait adopter d’importantes lois sociales. Il prépare notamment une loi sur les accidents du travail, la retraite et les 40 heures. Il est ministre du Travail de janvier à août 1938 dans le cabinet Édouard Daladier, puis démissionne quand celui-ci remet en cause la semaine de 40 heures qui est au cœur des réformes lancées par le Front populaire.

Il refuse avec véhémence de reconnaître les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940 et participe à la Résistance sous le pseudonyme de Violette. Il rejoint de nouveau la SFIO pendant l’Occupation. Son action en faveur des Juifs lui a valu d'être inscrit sur la liste des Justes parmi les nations à Yad Vashem.

À la Libération, il est ministre du Ravitaillement de novembre 1944 à mai 1945 (gouvernement de Gaulle) et se voit surnommé « Ramadan » ou « Ramadiète », bien qu'il donnât l'exemple en travaillant dans un bureau non chauffé ; il occupe le ministère de la Justice en décembre 1946-janvier 1947 (ministère Léon Blum). En 1947, après l’adoption de la Constitution de la IVe République, il est le premier président du conseil. Il est ministre de la Défense en 1948-49 (gouvernement Henri Queuille) et des Affaires économiques et financières en 1956-1957 (gouvernement Guy Mollet). Il participe en mai 1948 au congrès de La Haye.

Confronté à d'énormes difficultés dans tous les domaines comme chef de gouvernement, véritable bourreau de travail, il écarte les communistes de son gouvernement mettant ainsi fin au tripartisme (PCF, SFIO, MRP)[4], fait voter le statut de l’Algérie et l’adhésion de la France au plan Marshall. Il envoie l'armée pour mettre fin à l'insurrection malgache. Les crimes de guerre commis à cette époque (mille à deux mille victimes) ont été attribués par erreur au commandement militaire, voire au gouvernement Ramadier, alors qu'ils sont le fait de soldats incontrôlés[5].

Il se retire cette même année, officiellement en raison de la persistance des grèves. Ministre des finances dans le gouvernement Mollet (février 1956-juin 1957), il a la lourde tâche de financer la politique sociale alors que la guerre d'Algérie vide les caisses publiques. Son nom est par ailleurs associé à la vignette automobile, introduite en 1956.

Ramadier était franc-maçon[6], initié le 22 février 1913 à la loge Parfaite Union de Rodez et vénérable de la Nouvelle Cordialité à Villefranche-de-Rouergue[7].

À ce titre, il avait été démissionné d'office de son mandat de conseiller général du Canton de Decazeville[8] en 1941. Il fut réélu à ce mandat en 1945, et le conserva jusqu'à sa mort en 1961. Son épouse est décédée le 16 août 1978 à l'âge de 88 ans.

Citation

« Faire l'Europe c'est faire la Paix ! »

— Dans L'Aveyron libre[9] du 17 janvier 1948

Évocation

Paul Ramadier est évoqué dans le 110e des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans Je me souviens.

Notes et références

  1. a et b Aline Fonvieille-Vojtovic et René Reymond, Paul Ramadier (1881-1961): Elu local et homme d'État, Paris, Publications de la Sorbonne, , 543 p., p. 21
  2. Voir sa biographie sur le site de l'Assemblée nationale.
  3. « Embarras de la gauche sur l’immigration », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Philippe Buton, « L'éviction des ministres communistes », dans Serge Berstein et Pierre Milza (dir.), L'année 1947, Paris, Presses de Sciences Po, , 531 p. (ISBN 2-7246-0786-4), p. 339-355.
  5. Jean Fremigacci, « La vérité sur la grande révolte de Madagascar », L'Histoire, no 318, mars 2007, p. 36-43.
  6. Encyclopédie de la franc-maçonnerie (sous la direction d'Eric Saunier).
  7. Histoire de la franc-maçonnerie en France - J.A Faucher A. Ricker - 1967
  8. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96136454/f6.item.r=Ramadier.zoom
  9. Voir sur cvce.eu.

Voir aussi

Sources primaires imprimées

Bibliographie

  • Serge Berstein (dir.), Paul Ramadier : la République et le socialisme : actes du colloque, Paris, 8-9 décembre 1988 / organisé par le Centre d'histoire de l'Europe du vingtième siècle avec le concours de la Société des amis de Paul Ramadier, Bruxelles, Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 15), , 520 p. (ISBN 2-87027-327-4).
  • Aline Fonvieille-Vojtovic (préf. René Rémond), Paul Ramadier (1868-1961) : élu local et homme d'État, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France au XIXe et XXe siècle » (no 32), , 543 p. (ISBN 2-85944-226-X, présentation en ligne).
  • « Paul Ramadier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Article connexe

Liens externes