Chat forestier en Corse

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Le chat-renard (ou ghjattuvolpe) constitue une population de Chats sauvages (Felis silvestris) présente en Corse, avec quelques caractéristiques différentes du chat sauvage d'Europe et d'Afrique.

Il est proclamé nouvelle sous-espèce[1] en 2019 par le chef-technicien de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Cette population de Chat de Libye (F. s. lybica) était déjà connue de Corse depuis de nombreuses décennies[2].

Mythologie et prétendue redécouverte

Le ghjattuvolpe est un animal plus ou moins mythique. L'espèce sauvage était connue[3],[4] mais pas recensée, car nocturne et très discrète[5]. Son existence était contestée par une partie de la communauté scientifique malgré les données historiques et les observations[6].

Cependant, à partir de 2008, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) étudie l'animal à la suite de la capture inopinée d'un chat dans un poulailler d'Olcani, dans le Cap Corse[7].

Pierre Benedetti, chef technicien de l'ONCFS obtient en 2019 des moyens conséquents pour lancer un programme de recherche, ce qui lui permet de révéler officiellement l'existence de cette espèce qu'il étudie depuis plus d'une dizaine d'années[8],[7]. Cependant, l'espèce n’apparaît, pour le moment, dans aucune nomenclature[8].

Description

Le nom de chat-renard, appelé ghjattuvolpe en langue corse[9], serait dû à la longueur de l'animal et celle de sa queue [10],[7]. D'après l'ONCFS, l'apparence de l'animal est différente de celle d'autres chats sauvages : 90 centimètres de la tête au bout de la queue, pavillons des oreilles très larges, courtes moustaches, canines très développées. Tarses des pattes postérieures toujours très noirs, couleur rousse-rouille sur le ventre, densité de poil très importante qui le préserve des puces, poux ou tiques. Queue très fournie avec entre 2 et 4 anneaux et toujours un manchon terminal bien noir, zébrures sur les pattes antérieures très caractéristiques[5],[11].

Selon Pierre Benedetti, chef technicien de l'ONCFS qui a étudié l'animal, il se distingue « par son ADN du chat sauvage européen (Felis silvestris silvestris). Il se rapproche du chat forestier africain (F. s. lybica), mais son identité exacte reste à déterminer »[5].

Aire de répartition

Le chat-renard a une aire de répartition limitée à la Corse. Il est particulièrement présent dans la vallée d'Asco en Haute-Corse[10].

Habitat

En Corse, le chat-renard a été observé aussi bien en plaine qu'en altitude et il a été démontré, grâce aux colliers GPS placés sur plusieurs individus capturés puis relâchés, qu'il est un grand voyageur[8].

Notes et références

  1. [1]
  2. Séminaire sur la biologie et la conservation du chat-sauvage, p.34
  3. (en) David Abram, Corsica, p.178 Rough Guides Ltd, Penguin Group Ltd, 2003
  4. Council of Europe, Séminaire sur la biologie et la conservation du chat-sauvage, p.34, Council of Europe press, 1993
  5. a b et c AFP, « Le « chat-renard », une nouvelle espèce de félin en Corse », sur lepoint.fr, (consulté le )
  6. Mammalia, p.124, Muséum national d'histoire naturelle, 1988
  7. a b et c AFP, « "C'est une découverte extraordinaire..." Une nouvelle espèce de félin recensée en Corse », sur varmatin.com, (consulté le )
  8. a b et c Jean Saint-Marc, « Corse: Le «chat-renard», animal mythologique des bergers, existe vraiment (et il est «stupéfiant») », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  9. Définition de ghjattuvolpe dans INFCOR - Banque de données de la langue corse
  10. a et b Rédaction avec AFP, « Un "chat-renard" découvert dans une forêt en Corse », sur lexpress.fr, (consulté le )
  11. R. M. avec les agences, « Le chat-renard? «C’était un mythe, c’est devenu une réalité» », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )