Aller au contenu

Enzo Traverso

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 16 février 2019 à 11:45 et modifiée en dernier par AudeGoeminne (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Enzo Traverso, né le à Gavi, dans la province d'Alexandrie, au Piémont, est un historien italien, actuellement professeur à l'université Cornell aux États-Unis[1].

Biographie

Après avoir étudié l’histoire contemporaine à l’université de Gênes, Enzo Traverso s’installe à Paris, en 1985, où il obtient son doctorat à l’EHESS, en 1989, sous la direction de Michael Löwy. Il travaille pour l’Institut de recherche et de formation d’Amsterdam entre 1989 et 1991, puis à la BDIC de Nanterre jusqu’en 1995, lorsqu’il est recruté par l’université de Picardie comme maître de conférences. Il est professeur de science politique depuis 2009. Il a aussi enseigné comme chargé de cours à l’université Paris-VIII (1993-1995) et à l’EHESS (1995-1997). Il a été professeur invité dans plusieurs universités en Allemagne (université libre de Berlin), Belgique (université libre de Bruxelles), Italie (université de Macerata, université de Venise), Espagne (université de Valence, université autonome de Barcelone), Argentine (université nationale de La Plata) et Mexique (UNAM, INAH, université Claustro). Il a participé à des colloques et donné des conférences dans plusieurs pays européens et latino-américains, ainsi qu’aux États-Unis et au Canada.

Il est ou a été membre du comité de rédaction et du conseil scientifique de plusieurs revues françaises et étrangères, parmi lesquelles La Quinzaine littéraire (1993-2000), Lignes (2002—), Illusio (2004-), Contretemps (2001-2007). Il a été membre du collectif éditorial de La Fabrique (1998-2008).

Ses recherches portent sur l'histoire politique et intellectuelle du XXe siècle, ainsi que sur l'histoire sociale et culturelle des violences du monde contemporain.

Enzo Traverso fut membre de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) (jusqu'à la disparition de ce mouvement en 2009) et contribuait à ce titre aux publications Rouge et Critique communiste. Il a aussi été membre du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire[2].

Ses travaux

Il est spécialiste de la philosophie juive allemande, du nazisme, de l'antisémitisme et des deux guerres mondiales.

Enzo Traverso analyse les parallèles entre nazisme et stalinisme. Il est attentif aux cycles historiques : Europe entre 1914 et 1945, Révolution française et époque napoléonienne, guerre de Trente Ans. Ses réflexions portent sur la culture de la guerre, le carnavalesque des conflits, la violence faite aux populations[3].

Dans son ouvrage La fin de la modernité juive : Histoire d'un tournant conservateur, publié en 2013, il avance que l’antisémitisme traditionnel aurait disparu en Occident pour laisser place à l’islamophobie[4]. L'hostilité contre les Juifs-Israéliens serait causée par un phénomène qualitativement différent[5].

Publications

  • Les marxistes et la question juive. Histoire d’un débat 1843-1943, préface de Pierre Vidal-Naquet, Paris, PEC-La Brèche, 1990 ; rééd. Paris, Kimé, 1997 (trad. anglaise, allemande, italienne, espagnole, japonaise, turque).
  • Les Juifs et l’Allemagne. De la « symbiose judéo-allemande » à la mémoire d’Auschwitz, Paris, La Découverte, 1992 (trad. allemande, anglaise, japonaise, italienne, espagnole).
  • Siegfried Kracauer. Itinéraire d’un intellectuel nomade, Paris, La Découverte, 1994 ; rééd. 2006 (trad. espagnole).
  • Pour une critique de la barbarie moderne. Écrits sur l’histoire des Juifs et de l’antisémitisme, Lausanne, Éditions Page 2 (collection «Cahiers libres»), 1997 (trad. anglaise et allemande).
  • L’Histoire déchirée. Essai sur Auschwitz et les intellectuels, Paris, Éditions du Cerf, 1997 (trad. allemande, italienne, japonaise, espagnole, tchèque).
  • La violence nazie. Une généalogie européenne, Paris, La Fabrique, 2002 (trad. anglaise, allemande, italienne, espagnole, néerlandaise).
  • La pensée dispersée. Figures de l’exil judéo-allemand, Paris, Éditions Leo Scheer, 2004 (trad. italienne et espagnole).
  • Le passé, modes d’emploi. Histoire, mémoire, politique, Paris, La Fabrique, 2005 (trad. allemande, espagnole, catalane, italienne, turque).
  • À feu et à sang. De la guerre civile européenne 1914-1945, Paris, Éditions Stock, 2007 ; rééd. sous le titre 1914-1945. La guerre civile européenne, Paris, Hachette-Pluriel, 2009 (trad. italienne, allemande, espagnole).
  • L’histoire comme champ de bataille. Interpréter les violences du XXe siècle, Paris, La Découverte, 2010 ; rééd. coll. Poche, 2012.
  • Conversation avec Régis Meyran, Où sont passés les intellectuels ?, Paris, Textuel, 2013.
  • La fin de la modernité juive Histoire d'un tournant conservateur, Paris, La Découverte, 2013.
  • Mélancolie de gauche : La force d’une tradition cachée (XIXe-XXIe siècle), Paris, La Découverte, , 300 p. (ISBN 978-2707190123).
  • Conversation avec Régis Meyran, Les nouveaux visages du fascisme, Paris, Textuel, , 157 p. (ISBN 978-2845975712).
  • La Pensée dispersée. Figures de l’exil juif, Paris, Éditions Lignes, 2019, 272 p. (Nouvelle édition augmentée de l’ouvrage paru en 2004).
Direction d’ouvrages collectifs
  • Le totalitarisme. Le XXe siècle en débat, (éd. Enzo Traverso), Paris, Seuil, 2001, 928 p. (l’introduction est parue en forme d’ouvrage en italien et en espagnol).
  • Storia della Shoah. La crisi dell’Europa, lo sterminio degli ebrei e la mémoria del XX secolo, (édité en collaboration avec Marina Cattaruzza, Marcello Flores, Simon Levis Sullam), Torino, UTET, 2005-2006, 2 vol.
  • Storia della Shoah in Italia (édité en collaboration avec Marcello Flores, Simon Levis-Sullam et Marie-Anne Matard-Bonucci), Torino, UTET, 2010, 2 vol.

Articles

Notes et références

  1. Présentation sur le site de l'université Cornell
  2. http://cvuh.blogspot.fr/2007/07/adherents-du-cvuh.html.
  3. Le Figaro littéraire du 10 mai 2007
  4. "La Revue du crieur" : le meilleur (et le pire) de Mediapart, marianne.net, 14 juin 2015
  5. « Nous avons rencontré Enzo Traverso », (consulté le )

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :