Jean Peyrelevade

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Jean Peyrelevade
Jean Peyrelevade au meeting de François Bayrou du au Palais omnisports de Paris-Bercy.
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Économiste, homme d'affaires, ingénieur, ingénieur aéronautique, banquierVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Association des diplômés de l'École nationale de l'aviation civile (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean Peyrelevade, né le à Marseille, est un haut fonctionnaire et dirigeant d'entreprise français.

Études

Jean Peyrelevade, ancien élève du lycée Thiers[1], est diplômé de l’École polytechnique (X1958)[2] et est ingénieur en chef de l'aviation civile[3]. Il est titulaire du diplôme de l'IEP de Paris (promotion 1963, section Economie-Finance)[4] et d'un DES en sciences économiques (1963)[2].

Carrière en entreprise et conseiller économique

Jean Peyrelevade a commencé sa carrière en 1963 au ministère des Transports, secrétariat général à l'aviation civile, où il a travaillé pendant dix ans sur les grands programmes de construction aéronautique civile. Il a notamment participé au premier groupe de travail qui a défini le cahier des charges du premier Airbus. Quittant la fonction publique, il entre au début des années 1970 au Crédit lyonnais où il travaille sur le financement des échanges internationaux (négoce et biens d'équipement). À ce titre, il crée le service des Financements aéronautiques, qui finance toutes les exportations d'Airbus, sans exception, entre 1974 et 1981. Jean Peyrelevade négocie et signe lui-même à Séoul, avec Denis Viard d'Airbus Industrie, le premier contrat à l'exportation d'Airbus (six A300, achetés en leasing fiscal par Korean Airlines)[5].

Nommé en 1981 directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy et conseiller économique du Premier ministre, il gère les nationalisations, tout en professant son scepticisme sur leur intérêt. Il participe activement au « tournant de la rigueur » de 1982-1983.

Jean Peyrelevade est nommé puis confirmé à la tête de grandes entreprises contrôlées par l'État  : président de Suez de 1983 à 1986, de la Banque Stern de 1986 à 1988, de l'UAP de 1988 à 1993, et du Crédit lyonnais de 1993 à 2003. Il est nommé à la tête de la banque alors que celle-ci connaît l'un des plus grands scandales financiers de l'histoire après avoir investi des dizaines de milliards « hors de toute raison » dans une bulle immobilière. Il reviendra sur cette période dans son ouvrage Journal d’un sauvetage publié en 2016[6].

Il avait par ailleurs, en 1985, été chargé de négocier les accords d'implantation d'Eurodisney au nom des autorités françaises.

À partir de 2004, il rejoint le secteur privé et coopère avec la banque d'affaires européenne Leonardo & Co. Il est aussi administrateur de plusieurs sociétés françaises ou européennes de premier plan : Bouygues[7], BG Bonnard & Gardel Holding SA[8], Saur. Il est aussi membre du conseil de surveillance de KLM[7].

Il est membre du club Le Siècle.

Convictions et carrière politique

Jean Peyrelevade s'est toujours présenté comme un homme de centre-gauche.

Longtemps professeur d’économie à l’École polytechnique (de 1986 à 1994)[9], il a écrit des ouvrages sur l’évolution du capitalisme contemporain, dont Le capitalisme total publié via le think tank La République des idées en 2005[10]. Dénonçant dans cet ouvrage une forme exacerbée du capitalisme, il propose d'interdire les stock-options comme part de la rémunération des dirigeants pour éviter les conflits d'intérêts et d'offrir des dividendes plus avantageux aux actionnaires anciens afin de limiter les aller-retour spéculatifs[11].

Jean Peyrelevade soutient François Bayrou lors de l'élection présidentielle française de 2007, et rejoint son équipe de campagne, en particulier pour s'occuper du programme économique[12]. En 2008, aux élections municipales, il mène la liste du MoDem dans le XVIe arrondissement de Paris[13], qui recueille 8,64 % des voix au premier tour, se plaçant en 4e position derrière les listes de Claude Goasguen (UMP), 51,71 %, Jean-Yves Mano (PS), 17,08 % et David Alphand (Divers droite), 13,22 %[14]. Seul élu sur sa liste, il est conseiller d'arrondissement. Le , il est nommé vice-président du MoDem aux questions économiques[15]. Il démissionne du conseil du XVIe arrondissement le et de toutes fonctions au sein du MoDem à la même époque. Il n'a plus aujourd'hui aucune attache partisane mais participe aux travaux du think tank « Inventer à Gauche », présidé par Michel Destot, député-maire PS de Grenoble.

Dans une tribune au journal Le Figaro[16], il préconise une séparation entre banque de dépôt et banque d'investissement afin de réguler le système financier afin d'éviter une nouvelle crise financière. Selon lui, la banque est un vrai service public, qui doit être géré comme tel.

Lors des universités d'été du MoDem le et lors d'interviews radiodiffusées, Jean Peyrelevade déclare qu'il votera pour Manuel Valls au premier tour et – probablement – pour François Hollande au second tour[17] des primaires socialistes. Jean Peyrelevade reconnaît en effet à Manuel Valls la qualité d'être politiquement incorrect lorsque ce dernier parle des « 35 heures » comme d’une erreur majeure sur laquelle il faut revenir[18]. Le , il déclare « le discours de Bayrou est plus cohérent, plus clair[19][source insuffisante]. » Il est membre du comité stratégique de campagne de François Bayrou et affirme à ce titre qu'il faut une période de modération salariale pour relancer la compétitivité française[20].

Il fait partie des premiers soutiens d'Emmanuel Macron et de son mouvement En Marche[21],[22]. Cependant, en avril 2017, dans un article publié dans le quotidien Les Echos, il considère que le programme économique de Macron « est trop timide sur la baisse des dépenses publiques et la réduction des déficits »[23].

Affaires judiciaires

Le 19 janvier 2006, Jean Peyrelevade signe un « plaidé coupable » avec la justice américaine dans le cadre de l'affaire Executive Life. Il accepte une peine de 500 000 dollars d'amende, cinq ans de mise à l'épreuve et trois ans d'interdiction d'entrée sur le territoire américain pour, selon la justice américaine, avoir fourni à la FED de fausses informations et avoir menti dans cette affaire. Cependant, il bénéficie d'une procédure rare (Alford plea) qui lui permet, tout en acceptant la condamnation, de se déclarer innocent des charges qui pèsent contre lui[24],[25].

Invité le 26 avril 2015 du grand rendez-vous sur Europe 1, Bernard Tapie répète que Jean Peyrelevade est un escroc. Le lendemain Jean Peyrelevade répond qu'il n'a pas l'intention de porter plainte[26]. Bernard Tapis accuse Jean Peyrelevade d'avoir cherché à influencer Pierre Mazeaud en lui demandant de se désolidariser de la décision d'arbitrage dans l'Affaire Tapie - Crédit lyonnais. En effet, le 27 juin 2013, Pierre Habib-Deloncle, gaulliste de la première heure et ami du banquier, se rend chez Pierre Mazeaud et lui déclare : « Jean Peyrelevade vous conseille de vous désolidariser de la procédure d'arbitrage. Il vous suggère de faire attention, très attention ». Pierre Mazeaud porte plainte pour menaces le 13 juillet 2013[27].

Ouvrages principaux

Notes et références

  1. « UN LYCEE AU COEUR DE L’HISTOIRE - Lycée Thiers à Marseille », sur www.lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr (consulté le )
  2. a et b « Jean PEYRELEVADE (58) | La Jaune et la Rouge », sur www.lajauneetlarouge.com (consulté le )
  3. Biographie Jean Peyrelevade, Archives Nationales
  4. Sciences Po, FNSP 27 rue Saint Guillaume 75007 Paris, « Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte », sur Sciences Po stories (consulté le )
  5. Extrait du "Korea Airlines Lease Agreement" document
  6. Didier Dufau, « J. Peyrelevade : un éclair déchire le ciel bleu de l’Enarchie », Blog du Cercle des économistes e-toile.fr, 10 mai 2016.
  7. a et b Fiche Jean Peyrelevade - Site du groupe Bouygues (voir archive)
  8. Conseil d'administration - BG Bonnard & Gardel Holding SA
  9. [1]
  10. Sabine Delanglade et Eric Conan, Le capitalisme est-il menacé?, L'Express, 20 octobre 2005
  11. Edouard Pflimlin, Les mutations du capitalisme depuis la fin des années soixante-dix expliquent-elles les dérives actuelles ?, Le Monde, 13 septembre 2007
  12. Claire Guélaud, A chacun sa rigueur : le débat Cahuzac (PS)-Peyrelevade (MoDem), Le Monde, 23 mars 2012
  13. Jean Peyrelevade, la surprise du MoDem, Le Parisien, 25 février 2008
  14. « Résultats des élections municipales du 9 mars », sur Le Figaro,
  15. François Bayrou complète l'équipe de la présidence du Mouvement démocrate : nomination de six vice-présidents, Mouvement démocrate, 13 juin 2008 (voir archive)
  16. Le Figaro, 14 novembre 2009
  17. « Jean Peyrelevade votera Valls à la primaire socialiste », sur Le Parisien,
  18. « La réforme des 35 heures », le blog de Jean Peyrelevade hébergé sur le site du quotidien Le Monde, (voir archive)
  19. « J'ai changé d'avis », Nous Bayrou,
  20. Jean Peyrelevade : "Il faut une période de modération salariale", Le Point, 17 janvier 2012
  21. « Qui sont les soutiens de Macron? », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Emmanuel Macron mérite-t-il (vraiment) l’étiquette de "candidat des patrons" ? », sur www.europe1.fr (consulté le )
  23. « Encore un effort, M. Macron ! - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  24. https://www.lemonde.fr/economie/article/2006/01/20/executive-life-jean-peyrelevade-a-plaide-coupable_732685_3234.html
  25. Jean Peyrelevade a plaidé coupable - Le Nouvel Observateur, 20 janvier 2006
  26. « Qualifié d'escroc par Tapie, Peyrelevade lui répond », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  27. « Affaire Adidas : Tapie attaque Peyrelevade », sur lefigaro.fr, (consulté le )

Annexes

Article connexe

Liens externes