David Olivier

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David Olivier
Biographie
Naissance

Londres
Nationalité
française, britannique
Formation

École Normale Supérieure de Saint-Cloud, section Physique (1976)

DEA de physique des particules (1988)
Activité
informaticien (1983-2018), militant, philosophe
Autres informations
Idéologie
Site web

David Olivier, né le 11 mars 1956 à Londres, est un philosophe et militant antispéciste français et britannique. Dès la fin des années 1980, il fut, avec Yves Bonnardel et Françoise Blanchon, l’un des initiateurs du mouvement antispécistes français. Fondateur de la revue Les Cahiers antispécistes (1991)[1], de la manifestation annuelle la Veggie Pride (2001) et des rencontres de réflexion annuelle les Estivales de la question animale (2002), il est l’auteur de nombreux articles et conférences. Partisan d’une éthique utilitariste et antinaturaliste[2], politiquement progressiste[1]. Ses positions sont influentes[3] mais souvent aussi controversées au sein du mouvement animaliste français.

Enfance, formation et profession

David Olivier est né à Londres de père français (enseignant) et de mère états-unienne (artiste peintre)[2]. Il a passé son enfance à Londres, hormis deux années (1960-62) à Zagreb, et son adolescence à Chambéry. Après deux années de classes préparatoires au Lycée du Parc à Lyon, il est entré en 1976 à l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud, section Physique. Il a obtenu un DEA de Physique des particules en 1988 à l’université Lyon 1. Il a exercé comme développeur en informatique de 1983 à 2018, à Lyon 3 puis Lyon 2.

Premières années militantes

Dès l’enfance, il s’est opposé au fait de tuer les animaux pour la consommation[1]. À l’adolescence, il a été attiré par l’écologie, puis par les mouvements anarchistes, se consacrant surtout aux luttes antisexistes et antiracistes. À Lyon, il a milité un temps au Planning familial et au GLH. La question animale a progressivement repris une place importante à ses yeux à partir du milieu des années 1980, à mesure qu’il s’éloignait de l’influence intellectuelle anarchiste et marxiste[2].

Engagement antispéciste

La rencontre avec Yves Bonnardel en 1986 lui a permis de prendre conscience de l’existence d’un mouvement de libération animale actif dans le monde anglo-saxon. Avec Bonnardel, Françoise Blanchon, également présente dans les milieux des squats lyonnais, et deux autres militants, il a produit la brochure collective Nous ne mangeons pas de viande pour ne pas tuer d’animaux. Ce fut ensuite la découverte de la pensée éthique du philosophe australien Peter Singer, à travers la lecture de La Libération animale (non traduit en français à l’époque), et la rencontre de la philosophe animaliste Paola Cavalieri et de son groupe militant Eguaglianza animale à Milan. L’idée de focaliser la lutte autour du concept éthique d’antispécisme est alors né. Fin 1989, David Olivier fonde la revue Les Cahiers antispécistes, à laquelle se joignent rapidement Françoise Blanchon et Yves Bonnardel. Il y sera l’auteur, au fil des ans, outre de ses articles propres, des premières traductions françaises existantes des textes de Peter Singer, Tom Regan, Paola Cavalieri, James Rachels, Steve F. Sapontzis…

Après un passage de deux ans à Milan, il revient à Lyon. Dans le but de sortir le refus de manger les animaux de sa marginalité, il fonde en octobre 2001 la première Veggie Pride à Paris, définissant dans son «manifeste»[4] le terme de végéphobie. En 2002, il lance la première édition des Estivales de la question animale, rencontre annuelle de débats et de réflexion.

Il se consacre actuellement à la réflexion autour de divers thèmes liés à l’antispécisme, à la politique progressiste et au statut physique de la sentience, et à la préparation d’articles et de conférence sur ces sujets.

Critiques

Le terme de «végéphobie», que David Olivier a introduit dans le Manifeste de la Veggie Pride (2001), suscite adhésion[5] mais aussi hostilité[6], y compris parmi les militants animalistes[7].

Vie personnelle

David Olivier est marié et a deux enfants.

Bibliographie

Articles publiés dans des livres

Dans Luc Ferry ou le Rétablissement de l’ordre (éd. tahin party, 2002):

  • «Luc Ferry ou le rétablissement de l’ordre» (repris des Cahiers antispécistes n°5, décembre 1992).
  • «Étrange promenade» (repris des Cahiers antispécistes n°10, septembre 1994).

Dans Espèces et Éthique - Darwin: une (r)évolution à venir (éd. tahin party, 2001):

  • «La nature ne choisit pas» (repris des Cahiers antispécistes n°14, décembre 1996).
  • «Les espèces non plus n’existent pas» (repris des Cahiers antispécistes n°11, décembre 1994).
  • «L’égoïsme désintéressé de Richard Dawkins» (article original).

Dans La Révolution antispéciste (éd. PUF, 2018):

  • «Qu’est-ce que le spécisme?» (repris de Informations et Réflexions libertaires, avril 1991, et des Cahiers antispécistes n°5, décembre 1992).
  • «Vers un écologisme non naturaliste?» (repris des Cahiers antispécistes n°17, décembre 1999).
  • «Les espèces non plus n’existent pas» (repris des Cahiers antispécistes n°11, décembre 1994).
  • «Sur la supériorité» (article original).

Autres textes et articles marquants

  • «Pourquoi je ne suis pas écologiste», Cahiers antispécistes n°7 (1993).
  • «Manifeste de la Veggie Pride», 2001.
  • «Réflexions sur la Veggie Pride», Cahiers antispécistes n°21 (2002).
  • «Refonder le progressisme», interview par Martin Gibert paru dans Versus n°2 (2015).
  • (Avec Estiva Reus) «La science et la négation de la conscience animale - De l’importance du problème matière-esprit pour la cause animale», Cahiers antispécistes n°26 (2005), publié en anglais sous le titre «Mind-Matter for Animals Matters: Science and the Denial of Animal Consciousness» dans Between the Species Vol. 13 (2011).

Traductions de livres (anglais vers français)

  • Murray Bookchin, Sociobiologie ou écologie sociale, éditions Atelier de Création Libertaire, 1993.
  • Peter Singer, Le Mouvement de libération animale, éd. Françoise Blanchon, 1991.
  • Peter Singer, La Libération animale, éd. Grasset, 1993; relecture de la traduction.
  • Edward O. Wilson, Bert Hölldobler, Voyage chez les fourmis - une exploration scientifique, éd. Le Seuil, 1996.
  • Maxim Frank-Kamenetskii, Le Fil de la vie - la découverte de l’ADN, éd. Flammarion, 1996.
  1. a b et c David Olivier, « Refonder le progressisme », Versus,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c « Qui je suis ? », sur http://david.olivier.name/ (consulté le )
  3. David Olivier, « Qu'est-ce que le spécisme ? », Les Cahiers antispécistes,‎ (ISSN 1162-2709, lire en ligne)
  4. « Manifeste de la Veggie Pride », sur http://www.veggiepride.org/, (consulté le )
  5. Yves Bonnardel et Mata'i Souchon, Végéphobie, une nouvelle vague, (fr.vegephobia.info/public/vegephobie-une-nouvelle-vague.pdf)
  6. « Pourquoi déteste-t-on les vegans ? », sur http://www.slate.fr/, (consulté le )
  7. « Ceci n'est pas de la végéphobie », sur https://antigone21.com, (consulté le )