Belone belone

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Belone belone

L'orphie (Belone belone) est une espèce de poissons d'eau de mer ou saumâtre du genre Belone, famille des Belonidae, ordre des Béloniformes.

Appellations et étymologie

Appellations diverses et dialectales

L’orphie est aussi connue localement sous le nom d’aiguillette, aiguille, aiguille de mer, poisson cornu, poisson-vince, seto[Qui ?], aigueille (Patois noirmoutrain), bécassine de mer et anguillo (occitan) et de horfi (patois des Iles Anglo-Normandes et du Bessin).

En outre, on ajoute souvent un qualificatif : orphie commune ou orphie vulgaire.

Étymologie

Le mot est attesté en français pour la première fois en 1393 sous la forme orfin[1].

Différentes étymologies ont été soutenues par les spécialistes, le terme serait issu du grec orphos[2],[3], sans plus de détail, du néerlandais hoornvisch « poisson à corne »[4] ou encore de l'ancien scandinave hornfiskr, même sens[5].

La première étymologie est erronée, en effet orphos est le nom d'un poisson que l'on trouve dans l'Histoire des Animaux d'Aristote, latinisé en orphus chez Pline[6], mais il s'agit d'un gros poisson carnivore à dents de scie. Le nom de ce poisson va être régulièrement francisé en orphe. Linné va reprendre le mot sous la forme latine orfus pour qualifier une espèce d’ide, cyprinus orfus, francisé en orfe, orphe. Le terme orfe se perpétue en anglais courant pour désigner l'ide, alors qu’orfe est vieilli en français.

Quant à la graphie du terme français orphie avec -ph-, elle est empruntée au précédent et repose sur l'analogie. En réalité, l'étymologie gréco-latine ne peut ni rendre compte de la finale -ie du terme français orphie, ni de l'origine géographique de ses premières attestations, ni de cette espèce de poissons d'un genre tout différent.

Le néerlandais hoornvisch [ho:rnfisk], s'il convient bien phonétiquement : amuïssement de [n] interconsonantique en français et chute des consonnes finales, n'est pas satisfaisant en ce qui concerne l'ancienneté des premières attestations (le français ayant rarement emprunté au néerlandais des termes relatifs à la vie maritime avant le XVe siècle) et leur origine géographique est essentiellement normande, et non pas picarde comme on l'attendrait dans le cadre d'un emprunt au néerlandais. Le terme est attesté anciennement en normand sous la forme horfi au singulier et l'on dit « le horfi » et non pas « l’orfi » sur les côtes du Bessin, etc. avec un h « aspiré », voire expiré. Comme de nombreux termes anciens relatifs à la vie maritime et à la navigation, le mot français est un emprunt au normand, lui-même de l'ancien scandinave hornfiskr « poisson à corne » qui se perpétue aussi dans le vieil anglais hornfisċ, l'islandais moderne hornfiskur, le suédois et le danois hornfisk[7].

Le dérivé orficot attesté à Agon (Normandie) renforce la pertinence de cette dernière hypothèse sur les plans géographique et phonétique, en effet, le k [k], graphié c, s'est maintenu dans le dérivé en -ot et le s s'est régulièrement amuï devant k / c.

Sous-espèces

Description

L'orphie, dit aussi poisson-vince, est un poisson serpentiforme qui possède un long bec armé de fines dents très acérées. Le bec inférieur est légèrement plus long que le supérieur.

Ce poisson a la particularité d'avoir des arêtes vertes.

La taille moyenne de l'adulte est de 30 cm (maxi 100 cm).

Comportement

Les orphies apparaissent près des côtes en début de saison chaude, y passent tout l'été et regagnent le large dès les premiers froids de l'automne. C'est un prédateur pélagique qui vit à proximité de la surface. Les jeunes forment de grands bancs. Adultes, les orphies ne forment plus que de petits groupes d'individus qui se suivent, mais plutôt de manière dispersée.

Reproduction

La période de reproduction s'étale de mai à août et la femelle pond environ 50 000 œufs.

Pêche

L'orphie est un poisson facile à pêcher pour des novices, car elle mord aussi bien à l'appât naturel qu'au leurre.
C'est aussi un poisson qui se défend très bien pour sa taille mais qui se fatigue très vite. L'orphie mord souvent sur les leurres destinés aux bars, et sur les mitraillettes à maquereaux et à lieus.
Une fois pêchée, on peut la conserver dans un vivier, en vue d'une pêche au vif, en traîne lente pour dentés et pagres. On peut également la consommer, l'aiguillette ayant une chair très fine. Attention : le squelette et les arêtes de ce poissons sont verdâtres, tout comme son dos.

Préparation culinaire

Ce poisson a une odeur très particulière lorsqu'il est cru (« métallique », semblable à l'odeur du barracuda), mais sa chair est assez ferme et savoureuse une fois cuite et ressemble « un peu » à celle de la sole. Découpée en tronçons et frite au beurre avec poivre et sel, l'aiguillette ou orphie aura des amateurs.

Note et référence

  1. Site du CNRTL : étymologie d’orphie
  2. Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, Nouveau Dictionnaire étymologique et historique, Paris, Larousse, 1971, p. 497.
  3. Dictionnaire historique de la langue française, 3 vol., 3e éd. enrichie, Le Robert; 2006 sous la direction d'Alain Rey, p. 2358a
  4. Walther von Wartburg, FEW t.16, p. 224b.
  5. Elisabeth Ridel, Les Vikings et les mots, Éditions Errance, 2010, p. 251.
  6. [1]
  7. Elisabeth Ridel, op. cit.

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