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Élections législatives nord-coréennes de 2019

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Élections législatives nord-coréennes de 2019
Kim Jong-un – Front démocratique pour la réunification de la patrie
Sièges en 2014 687
Député à l’Assemblée Populaire Suprême (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Élu
Kim Jong-unVoir et modifier les données sur Wikidata

Des élections législatives doivent se tenir en Corée du Nord en 2019, afin de renouveler l'ensemble des 687 sièges de l'Assemblée populaire suprême, au suffrage universel direct, à l'issue d'une législature de cinq ans.

Les élections en République démocratique populaire de Corée ne sont généralement pas considérées comme démocratiques, et l'Assemblée, dépourvue de tout réel pouvoir, ne se réunit que rarement[1].

Contexte

L'année 2018 marque un abaissement des vives tensions entre le régime nord-coréen et ses ennemis sud-coréen et américain. La Corée du Nord participe aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques d'hiver de 2018 à Pyeongchang en Corée du Sud, et en avril Kim Jong-un est le premier dirigeant nord-coréen à visiter la Corée du Sud. Il rencontre son homologue sud-coréen Moon Jae-in à Panmunjeom, et les deux hommes promettent de cesser tout acte pouvant raviver les tensions inter-coréennes. En juin, Kim Jong-un devient le premier dirigeant nord-coréen à rencontrer un président des États-Unis en exercice, pour un sommet bilatéral avec Donald Trump à Singapour, visant officiellement à dénucléariser la péninsule coréenne[2].

Système politique et électoral

En principe, l'Assemblée populaire suprême est l'organe le plus puissant du gouvernement. En pratique, elle ne se réunit que quelques jours par an, pour ratifier automatiquement les décisions prises par le Parti du travail de Corée[3]. Le pouvoir réel est exercé par le conseil des ministres dirigé par le premier ministre Pak Pong-ju ; par le Comité de la défense nationale que préside Kim Jong-un ; et par le politburo du Comité central du Parti du travail, que dirige également Kim Jong-un[3]. Kim Jong-un est encensé par un culte de la personnalité[4] ; la Corée du Nord est généralement considérée comme un État totalitaire où toute contestation du régime est brutalement réprimée[4].

Nommément, il existe plusieurs partis politiques, mais ce pluripartisme n'est qu'une façade. Tous reconnaissent l'autorité du Parti du travail, et sont assemblés avec lui en « Front démocratique pour la réunification de la patrie »[3]. La Constitution dispose dans son article 11 que « la République populaire démocratique de Corée déploie toutes ses activités sous la direction du Parti du travail de Corée », tandis que l'article 10 dispose que le pays « s'appuie sur l'unité politique et idéologique du peuple entier »[5].

Le pays est divisé en 687 circonscriptions, élisant chacune un député. Le droit de vote s'acquiert à l'âge de 17 ans, qui est également l'âge minimal pour se présenter aux élections[6]. Il y a un seul candidat par circonscription. « Officiellement, des réunions d'électeurs ont lieu dans toutes les circonscriptions du pays pour la désignation des candidats. Les commentateurs pensent majoritairement que la plupart des candidats sont triés sur le volet » par les autorités et par le Parti du travail de Corée[6].

Le candidat est élu s'il obtient la majorité absolue des suffrages dans sa circonscription, et si le taux de participation y est d'au moins 50 %[6]. Officiellement, l'élection se déroule à bulletin secret. Mais une personne souhaitant voter contre l'unique candidat sélectionné pour sa circonscription doit rayer son nom sur le bulletin « dans un isoloir spécial » - « un acte de rébellion [...] quasi-impensable »[7]. L'abstention n'est pas tolérée non plus - ce qui permet aux autorités d'utiliser les élections comme une forme de recensement[8],[9], et d'identifier d'éventuelles défections[9]. Ainsi, « des fonctionnaires chargés de l'organisation de l'élection se rendent dans chaque foyer pour s'assurer de la présence ou de l'absence des électeurs inscrits »[10]. Si une personne ayant fui à l'étranger est identifiée comme absente, sa « famille restée au Nord risque de graves punitions. C’est pourquoi de nombreux Nord-Coréens partis en Chine reviennent, au péril de leur vie, juste pour voter »[11]. Par ailleurs, des « urnes mobiles » sont prévues pour que les malades ou infirmes, ne pouvant pas se déplacer, puissent voter[12]. En conséquence, les autorités affichent, lors de chaque élection, un taux d'approbation populaire de 100 % pour chaque candidat, ainsi qu'un taux de participation de près de 100 %[6].

Résultats

La répartition des sièges est la suivante.

Parti ou mouvement Sièges +/-
Parti du travail de Corée
Parti social-démocrate de Corée
Parti Chondogyo-Chong-u
Chongryon
« sans étiquette »

Références