Pierre Lagaillarde

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Pierre Lagaillarde
Description de l'image Pierre Lagaillarde (1961).jpg.
Naissance
Courbevoie, Hauts-de-Seine
Drapeau de la France France
Décès (à 83 ans)
Auch (Gers)
Nationalité Française
Profession
Avocat
Député d'Alger (mandat 1958-1961)
Autres activités

Pierre Lagaillarde
Fonctions
Député d'Alger

(3 ans)
Gouvernement Ve République
Groupe politique Non-inscrit
Biographie
Date de naissance
Date de décès (à 83 ans)
Résidence Alger-Ville (1re circonscription)

Pierre Lagaillarde, né le à Courbevoie (France) et mort le [1] à Auch (Gers), est un ancien avocat et député (sans étiquette) du département d'Alger, activiste nationaliste et anti-indépendantiste partisan de l'Algérie française pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).

Il est l'instigateur d'insurrections révolutionnaires à Alger que sont d'une part le coup du 13 mai 1958 qui aboutit à la chute de la IVe République et d'autre part la semaine des barricades, avec Guy Forzy, en janvier 1960 qui conduit à son arrestation. Remis en liberté avant son procès, il se réfugie en Espagne. Il est le cofondateur, avec Jean-Jacques Susini, de l'OAS en exil clandestin à Madrid en décembre de la même année.

Condamné par contumace pour rébellion contre l'État à la suite de l'affaire des barricades, il s'installe à Alicante. À l'époque s'y est établie une importante communauté de Pieds-Noirs exilés, par suite aux vagues de rapatriements des Français d'Algérie correspondant aux accords de cessez-le-feu et à l'imminence de l'indépendance algérienne entre mars et juillet 1962. Lagaillarde bénéficie de la loi d'amnistie générale en 1968 et revient alors en France.

Biographie

Famille

Selon le Time Magazine du lundi , Pierre Lagaillarde (âgé de 28 ans) aurait déclaré : « Je suis peut-être un fasciste, mais je ne suis pas un réactionnaire. Mon arrière-grand-père était sur les barricades. Je suis un authentique révolutionnaire ! »[2].

Toujours selon la même source, l'ancêtre républicain de Lagaillarde serait mort à Paris en 1851 en tentant de défendre la Seconde République durant le coup d'État du 2 décembre ayant porté au pouvoir Louis-Napoléon[2].

Jeunesse

Il est âgé d'un an lorsque ses parents, tous deux avocats, quittent la métropole pour venir s'installer dans le département d'Alger en 1932[2]. Il suit des études de droit à l'université d'Alger.

Première carrière d'avocat

Il exerce le métier d’avocat à la cour de Blida, département d'Alger.

Appelé du contingent en Algérie

Il effectue son service militaire durant la guerre d'Algérie et est démobilisé en 1957 avec le grade de sous-lieutenant et devient officier subalterne parachutiste de réserve.

Engagement pour l'Algérie française

En 1957, il prend la présidence de l'Association Générale des Étudiants d'Algérie (A.G.E.A.).

Le , il est un élément clé du putsch d'Alger et bénéficie de la complicité d'autres insurgés tels que Jacques Roseau et Robert Martel mais aussi de cadres de l'armée en Algérie. C'est ainsi au volant d'un camion GMC des parachutistes qu'il défonce la grille interdisant l'accès au bâtiment du Gouvernement Général de l'Algérie (GG du Forum d'Alger) et permet ainsi à l'insurrection populaire de gagner le bâtiment du Ministre de l'Algérie résident, Robert Lacoste alors à Paris, et de le mettre à sac. À la suite de la prise temporaire du commandement civil et militaire en Algérie par le général Jacques Massu, Pierre Lagaillarde devient membre du Comité de salut public (1958) d'Alger présidé par le général Raoul Salan.

Plus tard la même année, en novembre, Pierre Lagaillarde se présente comme député sans étiquette (ou groupe des non-inscrits) et est élu pour la 1re circonscription d'Alger-ville. Il a exercé son mandat du au , date de sa déchéance[3].

En janvier 1960, opposé à la proposition d'autodétermination du président Charles de Gaulle, et à la suite du rappel à Paris du général Massu, Lagaillarde prend la tête, avec comme second Guy Forzy, et bien d'autres tels que Joseph Ortiz, d'un mouvement insurrectionnel à Alger, celui-ci connu sous le nom de la semaine des barricades. Mis aux arrêts le 1er février, il est envoyé en métropole et incarcéré à la prison de la Santé à Paris après que son immunité parlementaire fut levée[4].

Début novembre 1960 débute le « procès des Barricades » ; remis en liberté sur parole, le temps du procès, il en profite pour s'exiler à Madrid où il rejoint le général Raoul Salan et Jean-Jacques Susini. Ensemble ils fondent l'OAS (Organisation Armée Secrète), le 3 décembre de la même année.

Condamnation, amnistie et retour en France

Il est condamné par contumace en mars 1961 à dix ans de réclusion criminelle, et déchu de son mandat de député le 5 mai 1961[5].

Pierre Lagaillarde a été responsable de l'économat à la fin 1966[6] puis surveillant général du Lycée Français d'Alicante (LFA); son épouse y a été professeur[7]. Cet établissement scolaire privé, financé par le mécénat de certains Français d'Algérie exilés[7], s'est ouvert en octobre 1962 sous l'appellation « Nouvelle École Française »[7].

Il bénéficie de la loi d'amnistie en 1968. Revenu en France, il s'installe à Auch dans le Gers, où il reprend sa profession d'avocat. Il devient en 1975 premier bâtonnier de la ville[8].

Pierre Lagaillarde meurt le 17 août 2014 à l’âge de 83 ans[9].

Bibliographie

  • On a triché avec l'Honneur : Texte intégral de l'interrogatoire et de la plaidoirie des audiences du 15 et 16 novembre 1960, par Pierre Lagaillarde (auteur) & Jean Gallot (préface), Éditions de la Table ronde, 1961 (204 p.)

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Photos

Vidéogrammes