Yann Le Cun

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Yann Le Cun, né le à Paris, est un chercheur en intelligence artificielle et vision artificielle (robotique). Il est considéré comme l'un des inventeurs du deep learning[1].

Biographie

Yann Le Cun est diplômé de l'ESIEE Paris en 1983, il part ensuite à l'Université Pierre-et-Marie-Curie effectuer un DEA puis un doctorat qu'il obtient en 1987[2]. Il s'oriente rapidement vers la recherche sur l'apprentissage automatique et il propose pendant sa thèse une variante de l'algorithme de rétropropagation du gradient, qui permet depuis le début des années 1980 l'apprentissage des réseaux de neurones. Il réalise son post-doctorat au sein de l'équipe de Geoffrey Hinton.

Yann Le Cun travaille depuis les années 1980 sur l’apprentissage automatique (machine learning) et l’apprentissage profond (deep learning) : la capacité d’un ordinateur à reconnaître des représentations (images, textes, vidéos, sons) à force de les lui montrer, de très nombreuses fois.

En 1987, Yann Le Cun rejoint l'Université de Toronto et en 1988 les laboratoires AT & T, pour lesquels il développe des méthodes d'apprentissage supervisé[3].

Yann Le Cun s'intéresse ensuite à la conception des algorithmes de compression du format d'archivage DjVu[4] puis la reconnaissance automatique de chèque bancaires[3].

Yann Le Cun est professeur à l'université de New York où il a créé la Center for Data Sciences[5],[6]. Il travaille notamment au développement technologique des voitures autonomes[7].

Le , Yann Le Cun est invité par Mark Zuckerberg à rejoindre Facebook pour créer et diriger le laboratoire d'intelligence artificielle FAIR (« Facebook Artificial Intelligence Research ») à New York, Menlo Park et depuis 2015 à Paris, notamment pour travailler sur la reconnaissance d'images et de vidéos[5],[6]. Il avait précédemment refusé une proposition similaire de la part de Google[7].

En 2016, Yann Le Cun est le titulaire pour l'année de la chaire « Informatique et sciences numériques » du Collège de France[6].

Travaux

Yann Le Cun a publié plus de 130 documents et articles sur la vision artificielle, les réseaux de neurones et la reconnaissance d'images en particulier, domaine dans lequel il est considéré comme un des pionniers[8]. Yann Le Cun affirme que ses travaux ont été entre autres inspirés par Jean Piaget et la théorie du constructivisme[3]. Son rôle dans la popularisation de l'apprentissage profond ne lui est pas contesté, mais il lui est reproché par quelques auteurs d'avoir soit ignoré, soit passé sous silence dans ses publications les travaux de quelques-uns de ses prédécesseurs[9].

Dans les années 1990, Yann Le Cun développe la technique des réseaux convolutifs (voir réseau neuronal convolutif) pour la reconnaissance d'image, technologie mise en application rapidement par Crédit Mutuel de Bretagne pour la lecture optique de chèques[6].

Pour Yann Le Cun, les progrès futurs nécessaires pour le développement de l'intelligence artificielle comprennent une compréhension théorique complète de l'apprentissage profond, l'intégration de l'apprentissage profond avec des systèmes de raisonnement et de planification, l'intégration de l'apprentissage supervisé et non supervisé avec une seule règle d'apprentissage sur le modèle du cerveau biologique et surtout le développement d'une méthode efficace d'apprentissage non supervisé[3]. Il ne conçoit pas l'intelligence artificielle comme un équivalent du cerveau humain car les caractéristiques biologiques entre humain et robot diffèrent fondamentalement[10].

Chez Facebook, Yann Le Cun travaille au développement d'un assistant personnel intelligent capable de lire, traduire, effectuer des réservations, ... de manière autonome[7].

Militantisme

Le 22 mai 2017, Yann Le Cun décline une invitation de l'université des sciences et technologie du roi Abdullah en Arabie saoudite en opposition à une déclaration de 2014 du ministre de l'intérieur définissant comme terroriste tout athéiste remettant en question les fondements de la religion islamique.
Se considérant comme avocat de l'athéisme, du rationalisme, de l'humanisme (et du féminisme), il décline l'invitation d'un pays qui, dans son discours, le perçoit comme un ennemi[11].

Vie privée

Yann Le Cun est le fils d'un ingénieur aéronautique. Il a trois fils, et un frère employé chez Google[6].

Notes et références

  1. David Larousserie, « Yann LeCun, l'intelligence en réseaux », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. http://as.nyu.edu/object/yannlecun.html
  3. a b c et d Yann Lecun, « L'apprentissage profond : une révolution en intelligence artificielle : Leçon inaugurale Amphithéâtre Marguerite de Navarre - Marcelin Berthelot », sur College-de-france.fr, (consulté le )
  4. Yann LeCun, le Frenchie que Zuck voulait à tout prix, Les Echos, 2 juin 2015
  5. a et b Jérôme Lefilliâtre, Yann LeCun, le Français qui apprend à Facebook l'intelligence artificielle, Challenges, 9 juillet 2015
  6. a b c d et e Thierry Dussard, Yann Le Cun. Un cerveau chez Facebook, Letelegramme.fr, 19 juin 2016 (Consulté le 29 mai 2017)
  7. a b et c Céline Bruneau, Yann LeCun, le Français qui invente le Facebook du futur, Frenchmorning.com, 6 février 2017 (Consulté le 29 mai 2017)
  8. (en) « Computer vision Eye robot » (consulté le )
  9. Sur quelques omissions reprochées en reconnaissance de travaux
  10. Benoît Georges, Yann LeCun : « L'intelligence artificielle reste un défi scientifique », Lesechos.fr, 15 juin 2015 (Consulté le 29 mai 2017)
  11. « En tant qu'athée, je pourrais être considéré comme un terroriste » : Yann Le Cun, le cerveau français de Facebook, refuse de se rendre en Arabie Saoudite, Lci.fr, 26 mai 2017 (Consulté le 29 mai 2017)

Annexes

Articles connexes

Liens externes