Le Messager (Cameroun)

Ajouter des liens
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 8 mai 2017 à 01:24 et modifiée en dernier par Pawly67 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Le Messager.

Le Messager
Image illustrative de l’article Le Messager (Cameroun)
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Langue Français
Périodicité Quotidienne
Genre Journal d'information et de débat
Prix au numéro 400 CFA
Fondateur Pius Njawé
Date de fondation
Éditeur Free Media Group
Ville d’édition Douala
Directeur de publication Frédéric Boungou
Site web http://quotidienlemessager.net/
modifier Consultez la documentation du modèle

Le Messager est un quotidien camerounais édité par le groupe de presse Free media. Ce groupe possède entre autres la radio Freedom FM (aujourd'hui fermée par l'État) et était l'éditeur du journal satirique Le Messager-Popoli (qui a donné naissance au titre Le Popoli, indépendant du groupe Free media)[1].

Histoire

Le Messager est un journal d'information et de débat, fondé le 17 Novembre 1979 par Pius Njawé alors âgé de 22 ans. Il est directeur du journal jusqu'à son décès intervenu le 12 juillet 2010 en Virginie aux Etats-Unis où il s'était déplacé pour un meeting d'opposition à Paul Biya.

Au cours de sa vie, Pius Njawé a été interpellé 126 fois[2] par la police mais son combat pour la liberté d'expression l'a aussi récompensé de plusieurs titres : Lauréat du Prix de la libre expression en 1991, il est également Plume d'or de la Liberté en 1993.

Le Messager, véritable institution de la presse camerounaise et premier journal indépendant du pays[3], a subi plusieurs interdits de publication en 1991 (cinq mois) et en 1992 (un mois avant l'élection présidentielle). Pius Njawé décida alors de fuir au Bénin durant cette dernière suspension, où ses journalistes lui font parvenir leurs écrits afin qu'il puisse imprimer quelques exemplaires et les vendre sous le manteau.[4]

En 1996, Pius Njawé est arrêté suite à ses écrits dans une rubrique satirique du Messager où il a commenté la nouvelle Constitution du Cameroun de « con-stitution » et a évoqué les « dépités » du Parlement. Il avait aussi ironisé sur la création du Sénat qui donnait de droit des sièges aux anciens chefs d'Etat. Paul Biya étant le seul président que le Cameroun a connu depuis 1982, il avait alors énoncé que celui-ci souhaitait s'assurer une retraite.[4] Il a été condmané à de la prison ferme pour « outrage au chef d'Etat ».

Une période difficile a alors lieu pour le Messager : Ses journalistes sont régulièrement interpellés et restent parfois deux jours en garde à vue, les tribunaux infligent au quotidien de fortes amendes (160 000 CFA en 1995). Mais des avocats acceptent de défendre le journal gratuitement.[4]

Paul Louis Nyemb Ntoogue, plus connu sous le nom d'artiste de Nyemb Popoli[5], éditait un cahier satirique Le Messager Popoli avant que celui-ci devienne indépendant en 2003 sous le titre Le Popoli[6][7].

La radio Freedom FM a été mise sous scellés le 23 mai 2003 la veille du lancement prévu. L'interdiction a été levée le 14 juillet 2005.

Le Messager est passé le lundi 13 septembre 2004 de trihebdomadaire à quotidien.

À la fin de l'année 2005, le journal était en proie à de graves difficultés financières, laissant planer de nombreux doutes sur son avenir d'après son directeur, Pius Njawé.

En 2009, le journal fête ses trente années d'existence sous la devise « Le Messager fête la presse libre, la presse fête les libertés ». A cette occasion, une série d'évènements est organisée du 14 au 20 novembre : journées portes ouvertes, exposition de dessins et de photos de presse, concert grand public avec sur le podium...[8] Le quotidien annonce au cours de ces festivités que suite à une attaque informatique au moins de février, le journal en ligne a été entièrement refondu pour offrir aux internautes un site web interactif offrant un accès via le téléphone mobile.

En 2012, Le Messager a été classé  « journal privé le plus vendu au Cameroun[9] » tirant près de 8 000 exemplaires par jour. L'année suivante, une rumeur circule sur la toile pendant quelques jours au mois de décembre selon laquelle le quotidien ne serait plus diffusé. Il s'agit en fait d'un canular[10].

Le 19 décembre 2013, trois ans après le décès de Pius Njawé, Le Messager annonce que le nouveau directeur de publication est Frédéric Boungou[11]. Celui s'était exprimé en 2012 sur la finalité du journal en énonçant que celui devait « observer la société pour mieux la décrire, mais également de donner son opinion pour faire bouger les décideurs ».[12]

Le journaliste Rodrigue Tongué est poursuivi en justice à partir d'octobre 2014 devant un tribunal militaire car il souhaitait vérifier une information auprès d'agents de police. En 2016, son procès n'était toujours pas réalisé[13].

Le journal est encore paru régulièrement avec des blancs pour raison de censure et essuie régulièrement les pressions des autorités gouvernementales[14].

Références

  1. ↑ « Popoli: les risques du métier », sur projetj.ca, Observatoire du journalisme, (consulté le )
  2. ↑ « France - Cameroun : « Il faut sauver le quotidien camerounais Le Messager » », sur gabonlibre.com
  3. ↑ « Pius Njawé, fondateur du Messager, premier journal indépendant du Cameroun, qui fête ses 30 ans. », sur rfi.fr,
  4. ↑ a b et c « Cameroun: un journal indépendant étranglé - Interview du directeur du «Messager» arrêté pour «outrage au chef de l'Etat». », sur liberation.fr,
  5. ↑ « Bavure: 11 policiers attentent à la vie de Nyemb Popoli », sur cameroonvoice.com, (consulté le )
  6. ↑ « Popoli: les risques du métier », sur projetj.ca, Observatoire du journalisme, (consulté le )
  7. ↑ « Paul-Louis NYEMB (Nyemb Popoli) »
  8. ↑ « Célébration : Le Messager, les 30 ans en grande pompe », sur journalducameroun.com,
  9. ↑ « Médias : Le Messager classé journal privé le plus vendu au Cameroun », sur lebledparle.fr,
  10. ↑ « Cameroun: Le Messager paraît toujours ! », sur cameroon-info.net,
  11. ↑ « Cameroun : le Quotidien Le Messager se retrouve avec deux directeurs de publication »
  12. ↑ « Presse camerounaise : « The Post » ou « Le Messager », les faits et l’opinion », sur jeuneafrique.com,
  13. ↑ « Xavier Messe retenu dans les locaux de la PJ pendant six heures », sur rsf.org
  14. ↑ « Crise anglophone : Peter Essoka menace de suspendre Equinoxe tv, Canal2, Le Messager », sur info-cameroun.com,

Annexes

Bibliographie

  • Alice Dorothée Djiaha Djiaha, “Le Messager” : nouvelle formule de presse au Cameroun ou simple illusion ?, Université Paris 2, 87 p.+ annexes (mémoire de DEA)
  • Alexie Tcheuyap, Autoritarisme, presse et violence au Cameroun, Karthala, 2014, 310 p. (ISBN 9782811111700)

Articles connexes

Lien externe

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Le_Messager_(Cameroun)&oldid=137145732 ».