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Pièces et main d'œuvre

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Pièces et main d'œuvre, souvent abrégé en PMO, est un groupe grenoblois engagé dans une critique radicale de la recherche scientifique, du complexe militaro-industriel, du fichage, de l'industrie nucléaire, des biotechnologies et des nanotechnologies[1],[2],[3]. Du fait de ses références bibliographiques, des textes qu'il publie et du type d'analyse qu'il développe, le collectif PMO participe de la mouvance anti-industrielle.

Historique

Ils dénoncent depuis 2000[4] les risques à la fois sociaux et environnementaux que feraient courir les « nouvelles technologies » tout en essayant d'analyser les conditions historiques et sociales qui permettent et favorisent leur mise en œuvre dans les sociétés contemporaines. Un des fondateurs et principaux animateurs du site est Yannick Blanc, ancien journaliste au magazine Actuel[5]. Le 21 septembre 2009, ils ouvrent le site Web «  Aujourd'hui le nanomonde »[6] pour offrir un espace de débat public alternatif autour de la question des nanotechnologies à l'occasion du lancement par le gouvernement français d'un « débat public national sur les nanotechnologies » de quatre mois[7] qu'ils jugent comme « un simple exercice de légitimation sociale »[7]. Alors que PMO estime que « participer [à ce débat] c'est accepter les nanotechnologies », le président de la commission chargée d'organiser ce débat « souhaite que toutes les opinions, y compris celles qui voient dans les nanotechnologies l'avènement d'une société totalitaire, puissent s'exprimer »[7]. Pour PMO, les jeux sont déjà faits mais l'État « veut à tout prix éviter le “syndrome OGM”, c'est-à-dire “un rejet par l'opinion d'une révolution technologique qui révolutionne nos vies d'une façon qui ne nous convient pas” »[8].

PMO a consacré plusieurs textes aux activités de la « Silicon Valley européenne », surnom par lequel est souvent désigné Grenoble en raison des nombreux sites de R & D implantés sur son territoire, dont Minatec.

Le collectif cherche à « [faire] feu de tout bois pour dénoncer l'“emprise technicienne” »[9]. Leur approche est qualifiée de « technophobe » par leurs contradicteurs[10].

En 2010, les Big Brother Awards décernent un « Prix Voltaire » à PMO pour « son minutieux travail d’information et de réflexion sur les relents totalitaires des techno-sciences »[11].

Depuis 2013, certains critiquent ce qu'ils considèrent comme une dérive dans les prises de position de PMO : attaques contre le mouvement antifasciste, relais d'un discours considéré comme homophobe, transphobe et sexiste[12].

Publications

  • Nanotechnologies/Maxiservitudes, L'Esprit frappeur, 2006, 133 p. (ISBN 2844052266)
  • Terreur & Possession – Enquête sur la police des populations à l'ère technologique, éd. L'Échappée, 2008, 334 p.
  • Le téléphone portable, gadget de destruction massive, éditions de L'Échappée, 2008, 94 p.
  • RFID : la police totale - Puces intelligentes et mouchardage électronique, éd. L'Échappée, 2008 - réédition 2011, 80 p.
  • Aujourd'hui Le Nanomonde. Les nanotechnologies, un projet de société totalitaire, éd. L'Échappée, 2008, 430 p.
  • À la recherche du nouvel ennemi. 2001-2025 : rudiments d'histoire contemporaine, éd. L'Échappée, 2009, 220 p.
  • Techno, le son de la technopole, éd. L'Échappée, 2011, 94 p.
  • Avec Frédéric Gaillard, L’industrie de la contrainte, éd. L'Échappée, 2011, 128 p.
  • Techno, le son de la technopole, éd. L'Échappée 2011, 94p.
  • Avec François Ruffin, Métro, boulot, chimio. Débats autour du cancer industriel, éd. Le Monde à l'envers, 2012, 176 p. (ISBN 978-2-9536877-8-1)
  • Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau !, suivi de Innovation scientifreak : la biologie de synthèse, éd. L'Échappée 2013
  • Avec Alexis Escudero, La reproduction artificielle de l'humain, éd. Le Monde à l'envers, 2014, 230 p. (ISBN 979-10-91772-04-4)

Filmographie

Notes et références

  1. À la suite de Jean-Pierre Berlan, PMO préfère utiliser le terme de « nécrotechnologies » : « Nous utilisons ce terme dans un sens élargi à toutes les technologies homicides (civiles et militaires) qui bourgeonnent depuis un siècle dans la cuvette grenobloise : électrochimie pour les gaz de combat, nucléaire, et maintenant, nano-bio-technologies. », « Glossaire » in Nanotechnologies/Maxiservitudes, L'Esprit frappeur, 2006, p. 126.
  2. Le site du CNRS le qualifie de « Site très contestataire [...] voulant alerter les citoyens sur les risques posés par les nouvelles technologies. » dans sa rubrique sources d'information.
  3. « Des activistes grenoblois contre les "nécrotechnologies" », Le Monde, 17 juin 2005.
  4. « Catalogue de PMO »
  5. Dorothée Benoist-Browaeys, « Nanotechnologies, le vertige de l'infiniment petit. Une industrie à l'échelle de l'atome », Le Monde Diplomatique,‎ (lire en ligne)
  6. « Aujourd'hui le nanomonde »
  7. a b et c « Nanoproduits : "Informer, écouter, rendre compte" », Le Monde, 14 octobre 2009.
  8. « Faut-il boycotter le débat public sur les nanotechnologies ? », Rue89, 15 octobre 2009.
  9. « Nanotechnologies, le vertige de l’infiniment petit », Le Monde diplomatique, mars 2006.
  10. « Rage against the machines », Libération, 21 juin 2007.
  11. « Big Brother Awards 2010 : Et 10 Prix pour les 10 ans, 10 ! », 12 mai 2010.
  12. Liz Kro, « Les dérives confusionnistes de Pièces et Main-d'œuvre », sur Lacets rouges & vernis noir, (consulté le )
  13. « dans le cadre d'une campagne contre la biologie de synthèse »

Voir aussi

Documentaire

Articles connexes

Liens externes