Circus Maximus

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Circus Maximus ou grand "Cirque Maxime" (ou Grand Cirque).

Historique

  • Le Circus Maximus le plus grand hippodrome de l'Empire. Monument assez bien connu sur le plan archéologique mais aussi assez détruit pour poser d'importants problèmes d'interprétation. Il est aussi le monument romain le mieux représenté sur le plan iconographique.

Selon la légende, l'érection du Circus Maximus (dont on voit encore l'empreinte entre le Palatin et l'Aventin) serait du à Tarquin l'Ancien car depuis l'origine de Rome les jeux ont existé. Au départ c'étaient des cérémonies uniquement destinées à "flatter " les dieux selon des rituels sacrés. Facteur de cohésion sociale, le cirque était le lieu où l'élite côtoie et flatte le peuple selon la formule: "Panem et circences -- du pain et des jeux ". Il avait aussi une fonction politique : empereurs et magistrats sondaient leur popularité auprès d'un public frondeur et exigeant.

Architecture

  • Le grand Cirque Maxime s'etend au pied du Mont palatin selon un plan elliptique (600 mètres de long, sur 200 m de large). Le cirque, aménagé dans la vallée Murcia]] qui sépare le Palatin (dont il occupait toute la façade) de l'Aventin, fut le plus vaste cirque non seulement de Rome mais du monde tout entier. Le Cirque Maxime pouvait recevoir (selon les époques) de 250 000 à 320.000 personnes.
  • D'origine très ancienne, il prit son aspect monumental dans les dernières années de la République. Ses limites maximales furent atteintes au IIIème siècle de notre ère. Il fut détruit successivement par trois incendies en un demi-siècle, donc celui de 64 qui se propagea à toute la Ville.

Détails

  • Au premier plan les carceres d'où l'on donnait le signal de la course qui devait faire 7 tours de piste.
  • Les monuments:

- la Spina était particulièrement encombré d'autels, de petits temples (au dieu Consus et de la déesse Pollentias, ainsi que d'autres divinités favorables aux tournois), de chapelles, de colonnes et même d'un palmier;

- le plus connu est l'obélisque d'Auguste juste au centre de la Spina. Aujourd'hui cet obélisque orne le centre de la piazza del Popolo à Rome;

-Au Sud-Est un arc l'Arc de de triomphe Vespasien et de Titus, fermait la piste;

- Il y avait aussi, dans les gradins le Temple du Soleil et de la Lune et la tribune réservée à l'Empereur et sa famille

- dans les carceres, le temple de Mithra.

  • Des gradins en bois étaient aménagés autour de la piste. Le premier étage de la catea (1er étage de gradins) était en pierre, les deux rangées supérieures en bois. Sur le côté arrondi était l'entrée, formée d'un arc de triomphe à trois arcades. Sur le côté opposé se trouvaient les carceres d'où l'on donnait le signal du départ de la course.
  • La spina, long terre-plein qui divisait la piste de courses, dans le sens de la longueur (séparation centrale et partielle) mesurait 214 mètres de long et était ornée de deux grands obélisques dont celui de Karnac. A chaque extrémité de la spina, deux "metæ", bornes coniques autour desquelles viraient les attelages. D'autres bornes indiquaient la ligne d'arrivée : sept œufs en bronze et sept dauphins.

De la spina, un magisrat donnait le signal du départ, en lançant un mouchoir rouge: la comma.

  • Le Circus Maximus était utilisé (env.) 240 jours par an.

Chronologie

  • en - 329 de notre ère, le Cirque Maxime est mentionné pour la première fois. Depuis, il a subi plusieurs incendies et de nombreuses modifications architecturales.
  • en 31, le circus maximus est détruit par un premier incendie,
  • en 45, sur ordre de César, le Circus Maximus est encore agrandi;
  • en 64 de notre ère, le 19 juillet, Rome est ravagée par un immense incendie
qui éclate dans la nuit dans des écuries jouxtant le "Circus Maximus". Il le détruit avant de ravager, durant  six jours, toute la ville. Néron, en séjour à la campagne, regagne précipitamment la capitale et de son palais du Mont Palatin, sur les hauteurs de Rome, il observe la ville en flammes en récitant des vers.

L'empereur et les chrétiens s'accuseront mutuellement du déclenchement de cet incendie. La plèbe, elle, accusera : -l'Empereur de Rome, d'avoir lui-même provoqué le feu pour faire reconstruire Rome à sa guise; - les chrétiens d'avoir voulu détruire un régime détesté. En fait, il semble aujourdh'hui que le feu fut purement accidentel...

  • en 81, comme entrée, Domitien fait ériger un arc de triomphe (dit de Titus- Domitien) à trois arcades en l'honneur de Titus;
  • en 86, Domitien]] inaugura les Jeux Capitolins;
  • en 206, Septime Sévère (146-211) voulant célébrer le 120e anniversaire des jeux, qui coïncidait avec son soixantième anniversaire, fit frapper une série de pièces- des aureus d'or- dédiée au Circus Maximus.
  • mai 357 de notre ère, au centre du plus grand monument de l'Antiquité, fut placé un monolithe de 500 tonnes, de 33 mètres (le plus grand du monde, haut comme un immeuble de dix étéges) le Circus Maximus. l'obélisque, venu de Karnak, taillé dans du granit rose d'Assouan sous le règne de Thoutmesis IV (-401/-390 avant notre ère) avait été déplacé à Rome en 323 AD.
  • au IVème, Constance II, ajouta un deuxième obélisque, transporté depuis la place Saint-Jean-de-Latran .
  • en 549 de notre ère, eut lieu la dernière course., après quoi le grand cirque tomba en ruine. Aujourd'hui, le cirque est tranformé en longue esplanade.

Les jeux du cirque

= Les courses=

  • Ce fut le premier cirque de Rome reservé aux courses de chars (biges, triges ou quadriges). Le Cirque Maxime attira les foules romaines comme nul autre lieu de spectacle.
  • Ce prestigieux bâtiment, exigeant dans l'adresse et les compétences qu'il demandait aux équipages, permettait aussi l'entraînement et la revue des meilleures troupes de cavalerie.
  • Le cirque est un véritable spectacle, la principale attraction étant les courses de chars. Ces derniers sont tirés par 2, 3 ou 4 chevaux mais lors d'occasions spéciales on peut trouver jusqu'à 10 chevaux pour une seule voiture! Les auriges (cochers ou pilotes) sont célèbres, fêtés à travers toute la ville; ils sont accueillis à bras ouverts partout où ils vont. Il existe un fanatisme particulier des groupes de supporters ou factions soutenant les plus célèbres de ces pilotes.
  • Avec les combats de gladiateurs, la course de char était la distraction favorite de toute la société romaine. Les auriges (cochers) étaient de véritables héros; on se les arrachait à prix d'or. Même de basse extraction, ils parvenaient à la gloire et à la richesse. Leur notoriété était proportionnelle aux risques encourus. La plupart d'entre eux mourraient très jeunes.
  • L'aurige devait faire 7 tours de piste, soit un parcours de 1600 mètres. Les chevaux étaient soignés et entraînés, ils avaient tous un pedigree, un diplôme d'honneur; leur popularité était immense et atteignait les lointaines frontières de l'Empire. A l'issu de certaines courses le cheval vainqueur était sacrifié et son sang utilisé pour des purifications rituelles destinées à assurer la fécondité de la terre et du peuple.
  • Pour les romains les plus cultivés la piste n'était pas sans représenter une allégorie d'un cosmos peuplé de nombreuses divinités.
  • Les courses présentaient toutes les variantes possibles. Tel aurige de l'une des factions (équipes officielles) : les verts, les rouges, les bleus, les blancs recevaient même des cadeaux de l'Empereur. Il devait être un redoutable cavalier mais devait aussi exécuter des tours d'équilibriste en sautant d'un cheval à l'autre, ramasser des objets sur la piste ou guider debout.
  • On inventait à chaque fois des moyens de rendre la course plus difficile donc plus attractive.
  • Inévitablement, chutes et accidents étaient graves et fréquents. Peu s'en plaignait car il renouvelaient l'engouement déjà grand de nombreux habitants de la Cité. La mort est une chose commune dans les cirques:

-soit parmi les conducteurs alors qu'ils tentent de contrôler les chevaux lancés en plein galop et de faire tourner les chars très légers autour des virages serrés du long circuit ovale, tout en essayant d'éviter les collisions avec les autres concurrents;

-soit parmi les spectateurs lorsqu'ils en viennent à se battre entre eux pour soutenir leur faction favorite.

Que reste-t-il aujourd'hui du Circus Maximus ?

  • ce qu'il en reste : une vague empreinte, quelques monceaux de pierre et la large étendue herbeuse qui en occupent désormais la place permettent difficilement d'imaginer l'aspect grandiose qu'il déployait au temps de sa plus grande gloire.
  • L'obélisque]] venu de Karnak]], (le plus grand du monde) placé en 357 au centre du Circus Maximus, fut installé place Saint-Pierre]] en 1587. Quant à l'obélisque d'Auguste]] situé au centre de la Spina. il orne aujourd'hui le centre de la Piazza del Popolo]] à Rome.
  • Adresse actuelle du cirque: Via del Circo Massimo, Roma.

Les autres "jeux"

"Je vis à Rome un lion et un esclave, liés par une vieille amitié, se reconnaître mutuellement.

Au Grand Cirque, on offrait au peuple une chasse grandiose. J'étais justement à Rome et j'ai assisté au spectacle. Il y avait beaucoup de bêtes sauvages, les spécimens les plus grands, les plus beaux, les plus féroces. Les lions, par leur sauvagerie, éveillaient l'étonnement, surtout l'un d'eux. C'était une bête exceptionnelle. Sa puissance d'attaque, sa musculature, ses rugissements tonitruants plongeaient dans l'effroi; les muscles et les plis de son cou faisaient onduler sa crinière. Chacun retenait son souffle, les yeux comme rivés à l'animal. Dans le groupe désigné pour combattre les bêtes, il y avait un nommé Androclus, l'esclave d'un ancien consul. Le fameux lion, dès qu'il aperçut de loin Androclus, s'immobilisa, comme surpris puis, d'une allure calme et mesurée, s'approcha comme pour s'assurer que c'était lui… Alors, ils se firent mille tendresses au point qu'on du mal à le séparer. Pour ce fait, l'Empereur les gracia." AULU-GELLE in Noctes Atticae.

Sources

  • Bibliothèque nationale de France, Département des Monnaies, médailles et antiques- Beistegui 116.
  • Œuvres complètes d'AULU-GELLE, Garnier Paris, 1863

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