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Bărăgan

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Le Bărăgan est une plaine du sud-est de la Roumanie. Elle s'étend sur les județe de Călărași, Ialomița et de Brăila.

Dans le Bărăgan, le pastoralisme traditionnel ne cède pas facilement la place à la circulation automobile (ici à Feteşti en 2006).

Faune et flore

Il s'agit d'une région de steppe, habitat privilégié des outardes oiseaux menacés de disparition. On y cultive aussi beaucoup de céréales, ce qui a conféré à cette région le surnom de « grenier de la Roumanie ».

Climat

Les étés sont très chauds et secs, on y relève les températures les plus élevées de la Roumanie (44.5 °C à Ion Sion). En hiver, il y fait très froid. On y craint le Crivăț, vent froid continental soufflant de l'est et provoquant des tempêtes de neige et des périodes prolongées de gel.

Histoire

Grenier à blé des Daces dans l'Antiquité, le Bărăgan a servi de base arrière aux Wisigoths au IIIe siècle, devenant pour mille ans un couloir de passage vers les Balkans ou vers le moyen-Danube pour différents peuples migrateurs : Huns, Avars, Slaves, Bulgares, Khazars, Onogoures, Alains, Magyars, Pétchénègues, Coumans et Tatars, dont la succession transforma cette riche plaine en steppe. Ce n'est qu'au XIVe siècle qu'un peuplement sédentaire, roumain, apparut à nouveau le long des cours d'eau du Bărăgan, en provenance du piémont des Carpates, pour s'adonner à l'agriculture et à l'élevage surtout ovin, sous la protection de la principauté de Valachie. Mais le peuplement resta clairsemé jusqu'au XIXe siècle en raison des fréquentes incursions turques et d'une hydrologie contrastée (alternance sécheresses/inondations). Pendant les dictatures des années 1940 et 1950, le Bărăgan a hébergé de nombreux camps de déportation du régime de Ion Antonescu, puis de la dictature communiste, qui y entreprirent de grands travaux (canaux pour la navigation, digues...) avec la main-d’œuvre détenue. Une partie des intellectuels roumains d'avant-guerre a ainsi péri à Bărăgan, mais aussi des juifs entre 1940 et 1944, de nombreux paysans réfractaires à la collectivisation entre 1948 et 1958, des ouvriers grévistes...

Actuellement, une autoroute reliant Bucarest à Constanza traverse le Bărăgan, et une voie ferrée rapide est en projet ; des entreprises agro-alimentaires européennes et chinoises y ont acheté de vastes territoires pour y pratiquer une agriculture intensive[1].

Littérature et cinéma

L’écrivain Panaït Istrati publie en 1928 un roman intitulé Les Chardons du Baragan qui a pour décor cette région du monde. Sous le même titre, le roman deviendra un film de Louis Daquin en 1958.

Note

  1. Voir article dans "Capital" sur [1]