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Chasse à la baleine

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Les baleines sont chassées ou ont été chassées dans de nombreuses régions du monde. La grande taille de ces mammifères marins présente l'avantage d'apporter des quantités considérables de nourriture mais l'inconvénient de souvent représenter une pratique difficile sans l'assistance de moyens techniques importants.

Histoire et préhistoire

Origine

On a longtemps pensé que la chasse à la baleine était d'origine pré-historique mais sans disposer de preuves tangibles. En fait, plusieurs représentatations paléolithiques (en particulier, dans le Sud-Ouest de la France et en Espagne) n'ont pas immédiatement reconnues).

Les premières traces historiques généralement admises sont des documents qui attestent la chasse des Basques au XIe siècle et un poème japonais antérieur au Xe siècle qui évoque la capture de cétacés. Dans les deux cas (Golf de Gascogne sur l'Atlantique et Japon face au Pacifique), il s'agit d'une pratique industrielle s'appuyant sur la capture d'animaux venant dans une zone de reproduction ou en cours de migration. Les baleines ciblées étaient des baleines franches :

  • Eubalaena glacialis, ou baleine des Basques ou baleine franche de Biscaye ;
  • Eubalaena japonica, ou baleine du Pacifique Nord.

Ces animaux nagent lentement (ce qui en facilite la poursuite) et leurs carcasses (contrairement à celles des rorquals) flottent naturellement en surface (ce qui en facilite la récupération et l'exploitation).

Toutefois, en 2004, l'origine préhistorique de la chasse à la baleine a repris de l'importance avec l'identification de gravure rupestres en Corée du Sud (site de Bangu-dae au bord de la baie d'Ulsan sur la mer du Japon). On y trouve de nombreuses représentations de cétacés et des gravures interprétées comme des scènes de chasse (harpon dessiné en superposition avec une silhouette de baleine par exemple). On a pu y identifier Eubalaena japonica, ou baleine du Pacifique Nord et peut-être des baleines grises.

Tout indique que cette pratique a disparu de Corée sous l'influence du bouddhisme qui a mené à la promulgation de décrets royaux interdisant la mise à mort de créatures vivantes dès la VIe siècle.

Ces éléments ont poussé à réinterpréter des représentations gravées provenant de France, d'Espagne ou d'Europe du Nord et la présence d'ossements de cétacés sur des sites paléolithiques (dont de nombreux dauphins et marsouins dont il était difficile de déterminer s'ils provenaient de chasses ou de récupération de carcasses échouées).

Les spécialistes considèrent donc maintenant que cela repousse les premières traces de chasse à la baleine aux environs de 5000 ans av. J.C.

Chasse industrielle

La pratique de la chasse à la baleine (qui était ainsi largement répandue géographiquement dans les périodes historiques) a connu un essor notable avec la mise en œuvre de moyens industriels considérables (en particulier les flottes de navires baleiniers provenant d'Europe et de Russie) au XIXe siècle.

La guerre russo-japonaise à cheval entre le XIXe et le XXe siècle avait, par exemple, pour enjeu central l'accès aux ressources baleinères de la mer du Japon et d'une partie du Pacifique Nord Ouest.

Dans cette période, on a vu les moyens passer par des étapes technologiques importantes :

  • navires susceptibles de s'attaquer à des baleines de haute mer
  • constitution de flotilles pour optimiser l'exploitations de zones particulièrement riches ou de zones de migration
  • utilisation du harpon propulsé (à bord de barques ou à bord de navires de fort tonnage)
  • utilisation du harpon à tête explosive

Intérêt économique

La chasse à la baleine attire pour plusieurs raisons économiques récurentes :

  • nourriture (une baleine apporte une quantité de protéines et de graisse importante qui peut nourrir une population mesurable)
  • huile (chauffage, éclairage, cuisine)
  • intestins séchés utilisés pour réaliser des cordages
  • produits cosmétiques dérivés
  • produits pharmaceutiques dérivés


L'impact sur les baleines

Mais la longue période d'exploitation de plus en plus intense a conduit à une véritable raréfaction de la ressource poursuivie. Pour donner des ordres de grandeur, la moyenne annuelle d'animaux capturés, faible avant 1880, s'éleve à 1 500 dès les années 1890, à 10 000 après 1910 et jusqu'à 50 000 dans les années 1930.

Les populations de baleines se réduisent dans d'importantes proportions (il ne reste sans plus que quelques dizaines de milliers d'animaux de part le monde - toutes espèces confondues). Certaines espèces de baleine ont totalement disparu :

De nombreuses espèces de baleines sont considérées comme en voie de disparition par l'effet de la chasse intensive. Par exemple :

  • Balaena mysticetus ou baleine franche du Groenland

Commission baleinière internationale

Après la disparition totale de certaines espèces de baleine, la commission baleinière internationale est instituée en 1949. La chasse a certaines espèces est interdites (baleines franches, baleines grises) et quelques nations renoncent complètement à la chasse (Angleterre, Espagne, Hollande, France). Malheureusement cela n'a pas suffit.

Ces actions ont sans doute déjà permis de sauver certaines espèces comme :

  • Eschrichtius robustus, la baleine grise

Mais la disparition de la baleine ne peut toujours pas être écartée pour plusieurs raisons :

  • la pollution des océans présente un risque supplémentaire pour les cétacés d'aujourd'hui
  • l'exploitation à grande échelle n'est pas totalement arrêtée (par exemple, certains pays ont négocié des exemptions pour entretenir la « recherche scientifique »)
  • un braconnage s'est développé

Aujourd'hui seuls quelques pays pratiquent encore la chasse malgré le moratoire institué en 1985 :

  • Japon et Russie de manière industrielle
  • Norvège exclusivement au large de ses côtes
  • Islande et quelques autres pays qui chassent dans le cadre de leurs côtes pour le compte de l'industrie japonaise
  • Les Esquimaux et quelques populations cotières de l'Alaska, de la Sibérie, du Canada ou des Caraïbes continuent à pratiquer une chasse aborigène artisanale