Aller au contenu

« Larbi Ben M'hidi » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Indif (discuter | contributions)
Révocation des modifications de 86.68.10.182 (retour à la précédente version de Starus)
Annulation des modifications 98986595 de Indif (d)
Ligne 51 : Ligne 51 :
== Réactions ultérieures à sa mort ==
== Réactions ultérieures à sa mort ==
[[Image:Larbi Ben M'hidi - 1957.JPG|thumb|Arrestation de Larbi Ben M'Hidi.]]
[[Image:Larbi Ben M'hidi - 1957.JPG|thumb|Arrestation de Larbi Ben M'Hidi.]]
Dans le film documentaire d'[[Yves Boisset]] sur [[La Bataille d'Alger]] réalisé en 2006, le colonel Jacques Allaire, à l'époque lieutenant, et qui avait arrêté Larbi Ben M'hidi en 1957, déclare à propos de Larbi Ben M'hidi : {{citation|Si je reviens à l’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un patron comme ça de mon côté, j’aurais aimé avoir beaucoup d’hommes de cette valeur, de cette dimension, de notre côté. Parce que c’était un seigneur Ben M’Hidi. Ben M’Hidi était impressionnant de calme, de sérénité, et de conviction. Lorsque je discutais avec lui et que je lui disais: « Vous êtes le chef de la rébellion, vous voilà maintenant entre nos mains, la bataille d’Alger est perdue », et j’extrapolais un peu : « La guerre d’Algérie, vous l’avez perdue maintenant ! ». Il dit : « Ne croyez pas ça ! » Et il me rappelait les chants de la résistance, le chant des Partisans: un autre prendra ma place. Voila ce qu’il m’a dit. Ben M’Hidi. Ça m’a fait de la peine de le perdre, parce que je savais qu’on ne le reverrait plus. Je subodorais. » « Je l’ai remis à l’Etat-major, et a une équipe qui est venue le chercher, et c’était la nuit, et bien que le règlement s’y oppose, je lui ai fait présenter les armes, parce qu’il faut reconnaître chez son adversaire la valeur et le courage. Et Ben M’Hidi était pour moi un grand monsieur et d’ailleurs son prénom, dans la résistance, c’était Akim, qui veut dire : le preux. » « Après, il a été remis à la justice, dans un camp d’internement, et j’ai appris à travers la presse, les journaux, et tous les livres d’histoire que j’ai parcourus qu’il s’était suicidé dans sa cellule le 4 mars... }}<ref>[[Yves Boisset]], ''La Bataille d'Alger'', 2006</ref>


En [[2001]], dans son livre ''Services spéciaux, Algérie 1955-1957'', paru aux éditions Perrin, le général [[Aussaresses]] reconnaît avoir procédé à l'exécution sommaire, par pendaison maquillée en suicide, de Larbi Ben M'Hidi, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, les faits étant commis avec l'assentiment tacite, selon lui, de sa hiérarchie militaire et d'un juge qui aurait lu le rapport sur le prétendu suicide avant que celui-ci ait eu lieu<ref name="lemonde_2001-05-02">Article « Les aveux du général Aussaresses », 2 mai 2001, ''[[Le Monde]]'' (édition datée du 3 mai 2001, contenant de larges extraits du livre ''Services spéciaux, Algérie 1955-1957'', publié le 3 mai 2001 aux éditions Perrin.</ref>. Le 5 mars 2007, dans un entretien au ''Monde''<ref name="lemonde_2007-03-06">Florence Beaugé, « Le général Aussaresses confirme que le chef du FLN à Alger, Larbi Ben M'Hidi, a été pendu », 5 mars 2007, ''[[Le Monde]]'' (édition datée du 6 mars 2007).</ref>, Aussaresses retrace les dernières heures de Larbi Ben M'hidi : Larbi Ben M'Hidi est conduit dans la ferme désaffectée de la [[Mitidja]] d'un colon extrémiste. Six hommes dont Aussaresses préparent l'exécution en passant une corde à travers un conduit de chauffage. L'un des hommes a joué le rôle du supplicié pour vérifier que tout était au point. Il est monté sur un [[tabouret]], a passé sa tête dans le nœud et regarde les autres provoquant un fou rire général. Un parachutiste veut bander les yeux de Ben M'hidi. Celui-ci refuse. Le soldat répond qu'il exécute un ordre. Ben M'hidi réplique qu'il est colonel de l'ALN et qu'il sait ce que sont les ordres. Sa demande sera refusée ; il sera pendu les yeux bandés et se taira jusqu'à la fin. Pour le pendre, les bourreaux vont s'y prendre à deux fois. La première fois, la corde casse.
En [[2001]], dans son livre ''Services spéciaux, Algérie 1955-1957'', paru aux [[éditions Perrin]], le général [[Aussaresses]] reconnaît avoir procédé à l'exécution sommaire, par [[pendaison]] maquillée en [[suicide]], de Larbi Ben M'Hidi, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, les faits étant commis avec l'assentiment tacite, selon lui, de sa hiérarchie militaire et d'un juge qui aurait lu le rapport sur le prétendu suicide avant que celui-ci ait eu lieu<ref name="lemonde_2001-05-02">Article « Les aveux du général Aussaresses », 2 mai 2001, ''[[Le Monde]]'' (édition datée du 3 mai 2001, contenant de larges extraits du livre ''Services spéciaux, Algérie 1955-1957'', publié le 3 mai 2001 aux éditions Perrin.</ref>. Le 5 mars 2007, dans un entretien au qotidien ''[[Le Monde]]''<ref name="lemonde_2007-03-06">Florence Beaugé, « Le général Aussaresses confirme que le chef du FLN à Alger, Larbi Ben M'Hidi, a été pendu », 5 mars 2007, ''[[Le Monde]]'' (édition datée du 6 mars 2007).</ref>, Aussaresses retrace les dernières heures de Larbi Ben M'hidi : Larbi Ben M'Hidi est conduit dans la ferme désaffectée de la [[Mitidja]] d'un colon extrémiste. Six hommes dont Aussaresses préparent l'exécution en passant une corde à travers un conduit de chauffage. L'un des hommes a joué le rôle du supplicié pour vérifier que tout était au point. Il est monté sur un [[tabouret]], a passé sa tête dans le nœud et regarde les autres provoquant un fou rire général. Un parachutiste veut bander les yeux de Ben M'hidi. Celui-ci refuse. Le soldat répond qu'il exécute un ordre. Ben M'hidi réplique qu'il est colonel de l'[[Armée de libération nationale (Algérie)|ALN]] et qu'il sait ce que sont les ordres. Sa demande sera refusée ; il sera pendu les yeux bandés et se taira jusqu'à la fin. Pour le pendre, les [[bourreau]]x vont s'y prendre à deux fois. La première fois, la corde casse.


== Hommages ==
== Hommages ==

[[Héros national]] en [[Algérie]]<ref name="Stora2005"/>, surnommé « le [[Jean Moulin]] algérien », il est enterré dans le « carré des martyrs » du [[cimetière d'El Alia]], à Alger<ref name="Relexions20110808">« Les martyrs de la révolution algérienne : Larbi Ben M'Hidi », Réflexions, 8 août 2011 (<small>[http://www.reflexiondz.net/LES-MARTYRS-DE-LA-REVOLUTION-ALGERIENNE-Larbi-Ben-M-Hidi_a12801.html Lire en ligne]</small>).</ref>.
[[Héros national]] en [[Algérie]]<ref name="Stora2005"/>, surnommé « le [[Jean Moulin]] algérien », il est enterré dans le « carré des martyrs » du [[cimetière d'El Alia]], à Alger<ref name="Relexions20110808">« Les martyrs de la révolution algérienne : Larbi Ben M'Hidi », Réflexions, 8 août 2011 (<small>[http://www.reflexiondz.net/LES-MARTYRS-DE-LA-REVOLUTION-ALGERIENNE-Larbi-Ben-M-Hidi_a12801.html Lire en ligne]</small>).</ref>.


En son honneur, [[Marsa Ben M'Hidi]], une commune de la [[wilaya de Tlemcen]], porte son nom. À l'instar de la [[rue Larbi Ben M’Hidi]], une importante artère d'Alger (anciennement rue d'Isly), chaque ville d'Algérie porte son nom<ref name="Stora">{{ouvrage|langue=|prénom1=Benjamin |nom1=Sora |lien auteur1=Benjamin Stora|titre= Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens |sous-titre=E.N.A, P.P.A., M.T.L.D., 1926-1954 |lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Éditions L'Harmattan |lien éditeur=|lieu=|année=1985 |volume=|tome=|pages totales=|passage=323 |isbn=|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=ZTlMK_m0v08C&pg=PA323#v=onepage&q&f=false |consulté le=6 janvier 2013}}.</ref>, ainsi que différents établissements scolaires à travers le pays. Des plages de la ville de [[Skikda]] portent également son nom (anciennement plages Jeanne d'Arc).
En son honneur, [[Marsa Ben M'Hidi]], une commune de la [[wilaya de Tlemcen]], porte son nom. À l'instar de la [[rue Larbi Ben M’Hidi]], une importante artère d'Alger (anciennement rue d'Isly), chaque ville d'Algérie porte son nom<ref name="Stora">{{ouvrage|langue=|prénom1=Benjamin |nom1=Sora |lien auteur1=Benjamin Stora|titre= Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens |sous-titre=E.N.A, P.P.A., M.T.L.D., 1926-1954 |lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Éditions L'Harmattan |lien éditeur=|lieu=|année=1985 |volume=|tome=|pages totales=|passage=323 |isbn=|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=ZTlMK_m0v08C&pg=PA323#v=onepage&q&f=false |consulté le=6 janvier 2013}}.</ref>, ainsi que différents établissements scolaires à travers le pays. Des plages de la ville de [[Skikda]] portent également son nom (anciennement plages Jeanne d'Arc).

== À la télévision ==

Dans ''[[La Bataille d'Alger (documentaire)|La Bataille d'Alger]]'' un documentaire télévisé d'[[Yves Boisset]] sur la [[bataille d'Alger]] réalisé en 2007, le colonel Jacques Allaire, à l'époque lieutenant, et qui avait arrêté Larbi Ben M'hidi en 1957, déclare à propos de Larbi Ben M'hidi : {{citation|Si je reviens à l’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un patron comme ça de mon côté, j’aurais aimé avoir beaucoup d’hommes de cette valeur, de cette dimension, de notre côté. Parce que c’était un seigneur Ben M’Hidi. Ben M’Hidi était impressionnant de calme, de sérénité, et de conviction. Lorsque je discutais avec lui et que je lui disais: « Vous êtes le chef de la rébellion, vous voilà maintenant entre nos mains, la bataille d’Alger est perdue », et j’extrapolais un peu : « La guerre d’Algérie, vous l’avez perdue maintenant ! ». Il dit : « Ne croyez pas ça ! » Et il me rappelait les chants de la résistance, le chant des Partisans: un autre prendra ma place. Voila ce qu’il m’a dit. Ben M’Hidi. Ça m’a fait de la peine de le perdre, parce que je savais qu’on ne le reverrait plus. Je subodorais. » « Je l’ai remis à l’Etat-major, et a une équipe qui est venue le chercher, et c’était la nuit, et bien que le règlement s’y oppose, je lui ai fait présenter les armes, parce qu’il faut reconnaître chez son adversaire la valeur et le courage. Et Ben M’Hidi était pour moi un grand monsieur et d’ailleurs son prénom, dans la résistance, c’était Akim, qui veut dire : le preux. » « Après, il a été remis à la justice, dans un camp d’internement, et j’ai appris à travers la presse, les journaux, et tous les livres d’histoire que j’ai parcouru qu’il s’était suicidé dans sa cellule le 4 mars... }}<ref>[[Yves Boisset]], ''[[La Bataille d'Alger (documentaire)|La Bataille d'Alger]]'', 2007.</ref>.

== Références ==
== Références ==
{{Références|colonnes=2}}
{{Références|colonnes=2}}
Ligne 64 : Ligne 69 :
== Annexes ==
== Annexes ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

* [[Bataille d'Alger]]
* [[Bataille d'Alger]]
* ''[[La Bataille d'Alger]]''
* [[Parti du peuple algérien]]
* [[Parti du peuple algérien]]


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===

* Khalfa Mameri, ''Les héros de la guerre d'Algérie. Larbi Ben M'hidi'', Alger, Éditions Karim Mameri, 1996, 168 p.
* Khalfa Mameri, ''Les héros de la guerre d'Algérie. Larbi Ben M'hidi'', Alger, Éditions Karim Mameri, 1996, 168 p.



Version du 7 décembre 2013 à 11:25

Larbi Ben M'hidi
Larbi Ben M'hidi
Arrestation de Larbi Ben M'Hidi (Alger, 25 février 1957).

Naissance
Ain M'lila, Algérie
Décès début (à 34 ans)
maquis dans une ferme à 20 km au sud d'Alger
Origine
(Algérie)
Allégeance FLN
Grade Chef de l'ALN
Années de service 19451957
Commandement ALN Wilaya V l'Oranie
Conflits Guerre d'Algérie
Faits d'armes Batailles dans l'Oranie [réf. nécessaire]
Bataille d’Alger
Distinctions honneurs militaires
Cimetière des Martyrs
Hommages 1er novembre 1954
Autres fonctions Approvisionnement militaire, Direction

Mohamed Larbi Ben M'hidi (1923-1957) est un militant nationaliste algérien du PPA, puis du MTLD[1] et un combattant et responsable du FLN durant la guerre d'Algérie (1954-1962). Il est arrêté, torturé, puis exécuté sans jugement par l'armée française durant la bataille d’Alger en février 1957[2],[3]. Considéré comme un héros de la Révolution en Algérie[1], plusieurs lieux et édifices institutionnels se sont vus attribuer son nom.

Biographie

La maison de Larbi Ben M'hidi à Biskra.

Cadet d'une famille de trois filles et deux garçons, il est né dans la village El Kouahi[4] à Aïn M'lila (dans la wilaya d'Oum El Bouaghi) dans les Aurès en Algérie dans une famille rurale aisée[5]. Il débute ses études à l'école primaire française de son village natal. À l’issue de la première année scolaire, il se rendit à Batna pour poursuivre ses études primaires où il obtint son certificat d’études primaires[6], puis entreprit des études secondaires à Biskra. En 1939, il s'engage dans les rangs des Scouts musulmans algériens, après quelques mois il devient chef de groupe des scouts. [réf. souhaitée]

Engagement politique

« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954. (Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'Hidi à droite.)

Ben M'hidi travaille ensuite comme comptable au service du Génie civil de Biskra, puis s'installa à Constantine où il fut proche de l'Association des Oulémas et en particulier de Mebarek el Mili. Il devient également un militant très actif du Parti du peuple algérien (PPT)[5], clandestin après 1945[1]. Ben M'hidi adhéra au mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) fondé par Ferhat Abbas et participa au congrès de mars 1945.[réf. nécessaire]

Il est arrêté après les massacres du 8 mai 1945[5]. Il adhère au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et devient cadre de l'Organisation Spéciale (OS)[1]. En 1950, il devient recherché[1] et condamné par défaut à dix ans de prison à cause de son implication dans l'OS[5] pour « menées subversives et activité illégale»[4]

En avril 1954, Ben M'hidi fut l'un des neuf fondateurs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action[1] qui le 10 octobre 1954 transformèrent le CRUA en FLN et décidèrent de la date du 1er novembre 1954 comme date du déclenchement de la lutte armée pour l'indépendance algérienne. On lui confie la Wilaya 5 (l'Oranie) qui est son premier responsable, il l'organise efficacement malgré les difficultés[4].

En 1956, laissant le commandement de la Wilaya 5 à son lieutenant Abdelhafid Boussouf, il devient membre du Conseil national de la révolution algérienne ; il était proche des idées de Abane Ramdane et Krim Belkacem. Le premier fut assassiné au Maroc à la fin de décembre 1957, le second à Francfort le 18 octobre 1970. Il participa à l'organisation des premiers attentats de la bataille d'Alger. Arrêté le 23 février 1957 par les parachutistes, il refusa de parler sous la torture avant d'être pendu sans procès, ni jugement, ni condamnation, par le général Aussaresses dans la nuit du 3 au 4 mars 1957[7].

Réactions ultérieures à sa mort

Arrestation de Larbi Ben M'Hidi.

En 2001, dans son livre Services spéciaux, Algérie 1955-1957, paru aux éditions Perrin, le général Aussaresses reconnaît avoir procédé à l'exécution sommaire, par pendaison maquillée en suicide, de Larbi Ben M'Hidi, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, les faits étant commis avec l'assentiment tacite, selon lui, de sa hiérarchie militaire et d'un juge qui aurait lu le rapport sur le prétendu suicide avant que celui-ci ait eu lieu[2]. Le 5 mars 2007, dans un entretien au qotidien Le Monde[3], Aussaresses retrace les dernières heures de Larbi Ben M'hidi : Larbi Ben M'Hidi est conduit dans la ferme désaffectée de la Mitidja d'un colon extrémiste. Six hommes dont Aussaresses préparent l'exécution en passant une corde à travers un conduit de chauffage. L'un des hommes a joué le rôle du supplicié pour vérifier que tout était au point. Il est monté sur un tabouret, a passé sa tête dans le nœud et regarde les autres provoquant un fou rire général. Un parachutiste veut bander les yeux de Ben M'hidi. Celui-ci refuse. Le soldat répond qu'il exécute un ordre. Ben M'hidi réplique qu'il est colonel de l'ALN et qu'il sait ce que sont les ordres. Sa demande sera refusée ; il sera pendu les yeux bandés et se taira jusqu'à la fin. Pour le pendre, les bourreaux vont s'y prendre à deux fois. La première fois, la corde casse.

Hommages

Héros national en Algérie[1], surnommé « le Jean Moulin algérien », il est enterré dans le « carré des martyrs » du cimetière d'El Alia, à Alger[8].

En son honneur, Marsa Ben M'Hidi, une commune de la wilaya de Tlemcen, porte son nom. À l'instar de la rue Larbi Ben M’Hidi, une importante artère d'Alger (anciennement rue d'Isly), chaque ville d'Algérie porte son nom[4], ainsi que différents établissements scolaires à travers le pays. Des plages de la ville de Skikda portent également son nom (anciennement plages Jeanne d'Arc).

À la télévision

Dans La Bataille d'Alger un documentaire télévisé d'Yves Boisset sur la bataille d'Alger réalisé en 2007, le colonel Jacques Allaire, à l'époque lieutenant, et qui avait arrêté Larbi Ben M'hidi en 1957, déclare à propos de Larbi Ben M'hidi : « Si je reviens à l’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un patron comme ça de mon côté, j’aurais aimé avoir beaucoup d’hommes de cette valeur, de cette dimension, de notre côté. Parce que c’était un seigneur Ben M’Hidi. Ben M’Hidi était impressionnant de calme, de sérénité, et de conviction. Lorsque je discutais avec lui et que je lui disais: « Vous êtes le chef de la rébellion, vous voilà maintenant entre nos mains, la bataille d’Alger est perdue », et j’extrapolais un peu : « La guerre d’Algérie, vous l’avez perdue maintenant ! ». Il dit : « Ne croyez pas ça ! » Et il me rappelait les chants de la résistance, le chant des Partisans: un autre prendra ma place. Voila ce qu’il m’a dit. Ben M’Hidi. Ça m’a fait de la peine de le perdre, parce que je savais qu’on ne le reverrait plus. Je subodorais. » « Je l’ai remis à l’Etat-major, et a une équipe qui est venue le chercher, et c’était la nuit, et bien que le règlement s’y oppose, je lui ai fait présenter les armes, parce qu’il faut reconnaître chez son adversaire la valeur et le courage. Et Ben M’Hidi était pour moi un grand monsieur et d’ailleurs son prénom, dans la résistance, c’était Akim, qui veut dire : le preux. » « Après, il a été remis à la justice, dans un camp d’internement, et j’ai appris à travers la presse, les journaux, et tous les livres d’histoire que j’ai parcouru qu’il s’était suicidé dans sa cellule le 4 mars... »[9].

Références

  1. a b c d e f et g Benjamin Stora, Les mots de la Guerre d'Algérie, Presses Univ. du Mirail, coll. « Les mots de », , 127 p. (ISBN 285816777X, lire en ligne), p. 22
  2. a et b Article « Les aveux du général Aussaresses », 2 mai 2001, Le Monde (édition datée du 3 mai 2001, contenant de larges extraits du livre Services spéciaux, Algérie 1955-1957, publié le 3 mai 2001 aux éditions Perrin.
  3. a et b Florence Beaugé, « Le général Aussaresses confirme que le chef du FLN à Alger, Larbi Ben M'Hidi, a été pendu », 5 mars 2007, Le Monde (édition datée du 6 mars 2007).
  4. a b c et d Benjamin Sora, Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens : E.N.A, P.P.A., M.T.L.D., 1926-1954, Éditions L'Harmattan, (lire en ligne), p. 323.
  5. a b c et d Mohammed Harbi, 1954: la guerre commence en Algérie, barzakh, , 209 p. (ISBN 978-9961-892-69-5, lire en ligne), p. 190
  6. http://www.1novembre54.com/histoire_algerie.php?cat=Biographie&id=BEN%20MHIDI%20Larbi
  7. La guerre d'Algérie, 1954-2004, la fin de l'amnésie, Robert Laffont (2004), sous la direction de Mohammed Harbi, Benjamin Stora
  8. « Les martyrs de la révolution algérienne : Larbi Ben M'Hidi », Réflexions, 8 août 2011 (Lire en ligne).
  9. Yves Boisset, La Bataille d'Alger, 2007.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Khalfa Mameri, Les héros de la guerre d'Algérie. Larbi Ben M'hidi, Alger, Éditions Karim Mameri, 1996, 168 p.