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Version du 21 juin 2013 à 19:02

Taenia solium
Description de cette image, également commentée ci-après
Le scolex d'un Tenia solium
Classification
Règne Animalia
Embranchement Platyhelminthes
Classe Cestoda
Sous-classe Eucestoda
Ordre Cyclophyllidea
Famille Taeniidae
Genre Taenia

Espèce

Taenia solium
Linnaeus, 1758
Description de cette image, également commentée ci-après
cycle de contamination de Taenia solium

Le ténia armé ou ténia du porc (Taenia solium) est l'espèce de Ténia dont l'hôte intermédiaire est le porc et l'hôte définitif, l'homme. Ce ténia semble avoir aujourd'hui presque disparu des pays industrialisés en raison de la facilité pour les services vétérinaires à le détecter. En effet, la viande de porc touchée par cette parasitose se retrouve criblée de larves cysticerques et celle-ci est retirée des chaînes de production. La langue[1], qui fait partie des organes souvent touchés, est facile à observer au contrôle vétérinaire, mais non sans stress pour le cochon qui est tenu par le groin alors qu'on le force à ouvrir la bouche[2].

Taenia solium est un cestode très voisin du Taenia saginata qui comme ce dernier, parasite l'homme à l'état adulte (taeniasis), mais aussi à l'état larvaire, entraînant alors la cysticercose humaine. Le Taenia solium qui, comme les autres ténias, se développe d'environ un mètre tous les 6 mois pour atteindre une dizaine de mètres. Ce cestode est très sensible aux traitements à base de Niclosamide (exemple: Trédémine). Son scolex est différent de celui du Taenia saginata.

Zoonose

Le Taenia solium peut entraîner une maladie zoonotique : la cysticercose chez les porcins (porc, sanglier...). Dans certains cas l'homme devient l'hôte intermédiaire du T. solium et héberge alors les larves cysticerques.

Ceci se produit le plus souvent dans des pays du sud, pauvres ou à faible contrôle vétérinaire, et où l'homme vit en relative promiscuité avec le porc et/ou avec une mauvaise hygiène fécale. Les insectes coprophages ou certaines mouches, les porcs (coprophages) ou les inondations et les ruissellements peuvent disséminer les oeufs et contribuer à entretenir les épidémies. Chez l'Homme, les larves cysticerques ont un « tropisme » différent de celui observé chez le porc ; Des cysticerques peuvent s'enkyster dans tous les organes du corps humain. Ils ciblent d'abord « les tissus sous cutanés, les muscles de la langue, du cou et du thorax, ainsi que les muscles orbitaires et l'oeil, et le cerveau (cortex, ventricule, espace sous arachnoïdien) »[3]. Une grande partie des larves ne vont pas rester dans le tissu musculaire mais vont migrer dans le cerveau (60 % des cas) ou encore dans la région proche des yeux.

Répartition géographique et importance

Commun autrefois dans tous les pays où l'on consommait de la viande de porc, il a disparu pratiquement d'Europe sous l'influence de trois facteurs principaux :

  • l'élevage industriel du porc, limitant sa coprophagie ;
  • la surveillance vétérinaire, efficace par le langueyage ;
  • la cuisson "à cœur", devenue traditionnelle pour la viande de porc.

La parasitose persiste par foyers en Extrême-Orient, en Afrique, et en Amérique du Sud.

Morphologie

Un peu moins long (de 1 à 3m) que le Taenia saginata, il s'en distingue aisément par son scolex, globuleux, armé de 2 couronnes de crochets en plus de 4 ventouses et la disposition régulièrement alternée des pores génitaux latéraux. Le scolex possède une petite saillie rétractile appelée rostre.

Biologie

Ténia du porc au stade adulte.

Parasite spécifique de l'homme comme le Taenia saginata, l'adulte vit dans l'intestin grêle d'où les anneaux gravides s'éliminent passivement avec les selles, par fragments de chaîne. Le porc, hôte intermédiaire volontiers coprophage, s'infecte en déglutissant les embryophores (indiscernables de ceux du ténia inerme). Le cycle, en tous points semblable, aboutit à l'enkystement, dans les muscles, des cysticerques infectieux (Cysticercus cellulosae). C'est en consommant la chair insuffisamment cuite ou mal conservée des porcs ladres (qui ont des cysticerques de ténia dans les muscles) que l'homme s'infecte.

Réaction immunitaire

Comme de nombreux parasites efficaces, le T. solium se montre capable de contourner l'immunité de l'Homme et du porc.
Hormis quand il a pénétré l'oeil, les cysticerques produisent une réaction granulomateuse qui évolue vers la une réaction de calcification de la larve (processus qui prend environ 3 ans dans les tissus humains et souvent plus dans le cerveau.. Ce n'est qu'après sa mort, que le cysticerque est clairement reconnu comme corps étranger par l'immunité, ce qui cause une réaction inflammatoire et des lésions tissulaires périphériques, se traduisant chez le patient par de nouveaux troubles pathologiques [3].

Clinique

Le rôle pathogène est double :

  • Le développement normal de l'adulte dans l'intestin n'entraîne qu'un téniasis banal.
  • Au contraire la possibilité d'évolution des embryophores déglutis accidentellement (souillure alimentaire ou auto-infestation) permet l'installation d'une cysticercose, véritable "ladrerie" humaine, qui fait toute l'importance de la parasitose.

La localisation musculaire, bien tolérée, sauf si elle est massive, est souvent un diagnostic de radiographie systématique ou d'autopsie; elle existe certainement plus souvent qu'on ne la signale. Ce sont en effet l'œil et l'encéphale qui paraissent être les lieux d'élection de la cysticercose, se partageant à peu près également plus de 80 % des cas décrits.

Symptomatologie

La symptomatologie peut être très différente selon le nombre de parasites se développant dans le corps, et selon leur localisation[3]. les kystes ont souvent la taille d'un petit pois, mais elle peut atteindre celle d'un oeuf de pigeon. Leur nombre varie de quelques larves à une centaine[3], rarement avec œdème et/ou myopathie.

Les premiers symptômes de la présence d'un Taenia solium dans l'organisme sont:

  • présence rare d'anneaux dans les selles (à la différence de T. saginata qui possède des anneaux musculeux et motiles pouvuant franchir la marge annale n'importe quand, même hors du moment de défécation, les anneaux de T. solium sortent uniquement avec les selles et sont éclatés dans ces dernières). Un examen coprologique afin de retrouver les œufs est nécessaire.
  • troubles digestifs: diarrhées, maux de ventre, etc.
  • Dans l'œil, le cysticerque joue le rôle de corps étranger avec selon sa localisation, exophtalmie, strabisme, iritis ou troubles visuels, fréquemment assortis de céphalées et de douleurs locales.
  • Dans le cerveau, le tableau évoque une tumeur intra-crânienne évolutive : les céphalées, vertiges et autres petits troubles du début (cysticerques vivants) aboutissant à des troubles de la parole, des épisodes confusionnels, des crises d'ataxie ou d'épilepsie bravais-jacksonienne (réaction expansive autour des cysticerques morts). L'évolution peut se faire vers le coma et la mort.

Le diagnostic du téniasis à Taenia solium se fait facilement sur la morphologie des anneaux retrouvés dans les selles et examinés par transparence (ramifications utérines épaisses et peu nombreuses). Encore faut-il les y chercher, car la clinique n'oriente pas et le malade ignore le plus souvent sa parasitose.

  • Le diagnostic direct n'est possible que par biopsie, mais, en dehors des rares localisations sous-cutanées, celle-ci est le plus souvent impraticable.
  • La radiographie n'objective les cysticerques qu'une fois morts et calcifiés, 3 à 5 ans après le début de l'infection ou d'une réinfection. Les kystes musculaires calcifiés ou en cours de calcification ont généralement une forme allongées de 1 à 2 cm sur 0,8 cm [3] ;
  • Les tests sérologiques sont encore en cours d'étude depuis les années 1980[4] ou de pré-développement (ce ténia partage certaines propriétés antigéniques avec Echinococcus multilocularis et E. granulosus[5] [6]

En fait, c'est presque toujours sur pièce opératoire ou prélèvement nécropsique que l'examen anatomo-pathologique confirmera ou révèlera avec certitude l'étiologie cysticerquienne.

Traitement

Deux médicaments existent,

  • l’albendazole (Zentel®, Eskazol®  : 15 mg/kg/j x 8 j) serait le plus fréquent ;
  • le praziquantel (Biltricide®) 50mg/kg/jour en trois prises pendant quinze jours.
  • Contre l'adulte, on a aussi utilisé la niclosamide aux doses indiquées pour taenia saginata.

Contre les cysticerques mal tolérées, le traitement sera principalement chirurgical.

Après le traitement (1 jour de traitement pour le Taenia saginata et solium, 7 pour les ténias nains), il reste nécessaire de vérifier durant 3 mois la présence d'anneaux, et au bout de ces 3 mois, faire une analyse cytobactériologique des Matières fécales.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Brunetti E, White AC Jr (2012), Cestode infestations: hydatid disease and cysticercosis ; Infect Dis Clin North Am [2012, 26(2):421-435] (PMID:22632647) et résumé
  • (en) Wiwanitkit S, Wiwanitkit V (2012), Intraocular cysticercosis ; Ocul Immunol Inflamm [2012, 20(1):61] (PMID:22324900)




Notes et références

  1. Wiwanitkit V (2012), Tongue cysticercosis. (PMID:22698972) J Oral Maxillofac Surg [2012, 70(8):1770] (http://europepmc.org/abstract/MED/22698972 résumé])
  2. Pérez-Torres S, Flores-Pérez FI, Orihuela A, Aguirre V, Bernal G, Nieto A, Vázquez R, Solano JJ (2012), Influence of tongue inspection during cysticercosis diagnosis on some behavioral and physiological stress measures in pigs (Sus scrofa domestica). Trop Anim Health Prod [2012, 44(3):383-384] (PMID:21786048) et résumé
  3. a b c d et e Université Médicale Virtuelle Francophone, cours universitaire : Taeniasis et Cysticercose, Université de Nantes, 2008-2009
  4. AR Diwan, M Coker-Vann, P Brown, DB Subianto… (1982), Enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA) for the detection of antibody to cysticerci of Taenia solium - Am J Trop Med …, - ukpmc.ac.uk (résumé)
  5. B Gottstein, VC Tsang, PM Schantz (1986), Demonstration of species-specific and cross-reactive components of Taenia solium metacestode antigens ; Am J Trop Med Hyg, ukpmc.ac.uk
  6. PMC Salazar-Anton F, Tellez A, Lindh J, Evaluation of an immunodot blot technique for the detection of antibodies against Taenia solium larval antigens ; Parasitology Research [2012, 110(6):2187-2191] (PMID:22215187) article librement disponible