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=== Début de l'illustration moderne ===
=== Début de l'illustration moderne ===
Le peintre italien portraitiste, [[Giovanni Boldini]] est considéré par ses pairs comme l'un des premiers illustrateur de mode dont le nom est reconnu ; il sera une influence notable de la génération d'illustrateurs à venir<ref>{{harvsp|Downton|2011|p=25|id=DD2011}}</ref> avec le peintre [[John Singer Sargent|Sargent]]. ''Le Journal des Dames et des Modes'', revue élitiste, regroupe comme peintres, couturiers et écrivains, laissant une large place à l'illustration ; cette dernière est alors élaborée à partir de la [[Techniques picturales|technique picturale]] du [[pochoir]] : la peinture est appliquée couche par couche, couleur par couleur, à travers des plaques métalliques découpées<ref>{{harvsp|Downton|2011|p=40|id=DD2011}}</ref>. Le [[fauvisme]] apparait au début du siècle suivant. En parallèle, l'{{Lien|trad=The Arrow Collar Man|texte=Homme Arrow Collar}}, sous les traits de [[J.C. Leyendecker]], est créé<ref>{{harvsp|Downton|2011|p=33|id=DD2011}}</ref>.
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Avant la Première Guerre mondiale, Paris est la [[capitale de la mode]], mais également de l'Art : peintres, poètes, décorateurs, compositeurs, gens de théâtre… s'y côtoient<ref>{{harvsp|Parker|2010|p=12|id=WP2010}}</ref>. La [[haute couture]] et le dessin de mode sont indissociables, à l'image de [[Paul Poiret]] s'octroyant les services du jeune [[Paul Iribe]] qui illustre ''Les robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe'', puis de [[Georges Lepape]] trois ans plus tard<ref>{{harvsp|Parker|2010|p=35|id=WP2010}}</ref>. Dans cette effervescence est créé par [[Lucien Vogel]] et [[Michel de Brunhoff]] la ''[[Gazette du Bon Ton]]'' regroupant une nouvelle génération d'artistes, écrivains, et illustrateurs… Les [[arts décoratifs]] de l'époque, tel que l'[[art nouveau]], le [[cubisme]], ou l'[[art déco]] entre autres, influencent l'illustration<ref name="P-treize">{{harvsp|Parker|2010|p=13|id=WP2010}}</ref>. Certains illustrateurs, à l'image de [[Étienne Drian|Drian]], [[Benito (illustrateur)|Benito]], [[Erté]], ou [[Christian Bérard]]… deviennent particulièrement reconnus, les [[Magazine de mode|magazines]] américains ''[[Harper's Bazar]]''<!-- un seul A avant 1929--> ou ''[[Vogue]]'', ou les français ''[[Pierre Lafitte|Femina]]'' ou [[L'Officiel de la couture et de la mode de Paris|L'Officiel]], publient les plus grands noms de l'époque.
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=== Âge d'or ===
=== Âge d'or ===

Version du 12 mai 2013 à 22:14

L'illustration de mode est une activité artistique consistant à représenter par le dessin des vêtements de mode destinés à la publication, par exemple dans un magazine de mode ou une affiche. Apparue au début du XIXe siècle, elle est réalisée par les peintres et dessinateurs. Très liée à la haute couture, l'illustration de mode connait des décennies de gloire dès le début du XXe siècle ; puis des années 1930 à la fin des 1950, elle est omniprésente par les magazines ou la publicité. Remplacée par la photographie de mode dont l'histoire la complète, elle finie par disparaitre presque totalement au début des années 1960, à l'exception notable de son représentant René Gruau ou de quelques résurgences tel que Antonio Lopez. De nos jours, l'illustration de mode se fait très rare dans la publicité ou les magazines.

Historique

Origines

L'illustration de mode, constituée de gravures ou d'eaux-fortes, est datée du XVIe siècle avec les grandes explorations et la découverte de nouveaux territoires : les collections sont alors constituées des costumes de plusieurs pays du monde[1].

Vers la fin du XVIIe siècle, les premiers journaux sont publiés, particulièrement en France[1] alors sous le règne de Louis XIV, avec ce qui peut être considéré comme « les premières revues de mode[1] ». Ces publications évoluent et culminent jusqu'à la fin du XVIIIe siècle[1]. Après la Révolution, le centre des publications importantes passe de Paris à l'Allemagne puis en Angleterre[1]. Le commencement de l'illustration de mode moderne, au départ par des artistes anonymes, est situé approximativement du début du XIXe siècle[2]. Dès le milieu du siècle, Paris redevient la capitale de la mode et reste une référence pour ce qui est des illustrations[1]. La récente photographie de mode, naissante, est notablement inspirée des illustrations de mode de l'époque faites de poses figées dans des décors artificiels ; à la fin du XIXe siècle, la créativité de l'illustration dépasse celle de la photographie[3] ; mais ces deux représentations de la mode sont encore, au début du XXe siècle, tournées vers le passé, avec des codes de l'habillement strictes[4] : à l'exception de Charles Dana Gibson, l'illustration de mode est « moribonde sur le plan esthétique[4] ». À cette époque, l'illustration de mode est vue plus comme un artisanat que comme une forme d'art pictural[5].

Début de l'illustration moderne

Le peintre italien portraitiste, Giovanni Boldini est considéré par ses pairs comme l'un des premiers illustrateur de mode dont le nom est reconnu ; il sera une influence notable de la génération d'illustrateurs à venir[6] avec le peintre Sargent. Le Journal des Dames et des Modes, revue élitiste, regroupe comme peintres, couturiers et écrivains, laissant une large place à l'illustration ; cette dernière est alors élaborée à partir de la technique picturale du pochoir : la peinture est appliquée couche par couche, couleur par couleur, à travers des plaques métalliques découpées[7]. Le fauvisme apparait au début du siècle, suivi du cubisme, courants qu'on retrouve rapidement dans l'illustration de mode. En parallèle, l'Homme Arrow Collar (en), sous les traits de J.C. Leyendecker, est créé[8].

Avant la Première Guerre mondiale, Paris est la capitale de la mode, mais également de l'Art : peintres, poètes, décorateurs, compositeurs, gens de théâtre… s'y côtoient[9]. La haute couture et le dessin de mode sont indissociables[10], à l'image de Paul Poiret s'octroyant les services du jeune Paul Iribe qui illustre de façon innovante[10] Les robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe, puis de Georges Lepape trois ans plus tard[11]. Dans cette effervescence sont créés de nombreuses revues[10]. Lucien Vogel et Michel de Brunhoff fondent la Gazette du Bon Ton regroupant une nouvelle génération d'artistes, écrivains, et illustrateurs… Les arts décoratifs de l'époque, tel que l'art nouveau, le cubisme, ou l'art déco entre autres, influencent l'illustration[2]. Certains illustrateurs, à l'image de Drian, Benito, Erté, ou Christian Bérard… deviennent particulièrement reconnus, les magazines américains Harper's Bazar ou Vogue, les français Femina ou L'Officiel, publient les plus grands noms de l'époque.

Âge d'or

Le dessin de mode devient moins statique, n'ayant plus uniquement une approche artistique, mais également descriptive, et s'oriente vers le reportage : défilés, vie quotidienne, cocktails… sont fréquents. Au début des années 1930, la couleur apparait dans les illustrations de mode, tout d'abord dans l'édition américaine de Vogue[12] que ce soit en couverture, puis dans les pages intérieures[13]. Le mouvement des surréalistes entre dans les magazines de mode[2]. Mais la révolution de la photographie de mode va peu à peu bouleverser la place de l'illustration.

La Seconde Guerre mondiale change les choses établies : certains illustrateurs vont se battre[14] tel Francis Marshall[15], d'autres, comme Eric, René Bouët-Willaumez, Marcel Vertès, ou René Bouché plus tard, se rendent aux États-Unis[16]. Bien que la publicité soit très restreinte, et la diffusion des magazines plus irrégulière, cette période laisse la place à de nouveau venus[17]. Après la Guerre, les choses ont changé : plusieurs illustrateurs renommés quelques années auparavant ont disparu des magazines, tel Christian Bérard, ou réapparaissent très épisodiquement comme Jean Pagès[18]. Des nouveaux noms arrivent, comme Bernard Blossac qui excelle dans l'art du reportage illustré tout au long des années 1950[19] ou Andy Warhol au magazine Glamour[20]. Un nouvel illustrateur se fait remarquer par son style dans ses publicités plus que ses parutions dans les magazines : René Gruau[21].

Déclin

Tendance qui a débutée bien avant la Guerre, la période voit la restriction des budgets de l'illustration au profit de la photographie : les illustrateurs, qui ont, pour la plupart, tous travaillé soit pour la publicité, soit pour les spectacles, vont de plus en plus vers ces domaines[3]. Au milieu des années 1950, Kenneth Paul Block, avec sa technique de travail au fusain[22], intègre l'équipe d'une demi-douzaine d'illustrateurs du Women's Wear Daily ; il y restera 42 ans, jusqu'à la fermeture du service « Illustrations » du magazine professionnel[23]. Dans les années 1960, le domaine de la mode est en pleine révolution : la capitale de la mode passe de Paris à Londres, le prêt-à-porter va bouleverser le vêtement dans les années à venir, le pop-art et le mouvement hippie influencent l'illustration de mode[24]… La mort de René Bouché en 1963, que personne ne cherche à remplacer, marque symboliquement la fin de l'omniprésente illustration de mode au sein des magazines[25],[26],[27],[28]. C'est une époque de vache maigre[3]. La Photographie règne maintenant, les photographes de mode, à l'image de Richard Avedon ou d'Irving Penn par exemple, sont les maitres[28]. Seuls quelques illustrateurs, dont Gruau mais aussi le jeune Antonio, considéré après sa mort comme « la quintessence du dessinateur de mode[26] », subsistent[29].

Au début des années 1970 est lancé un nouveau magazine laissant une place à l'illustration : W.

À partir des années 1980, l'illustration de mode semble retrouver un tout petit peu de place au sein des publications[3],[29],[30]. Le prolifique Antonio Lopez, avec son style toujours en avance de la mode et ses techniques variées, est au sommet de sa carrière[31], Tony Viramontes est remarqué[32]. La Mode en peinture, un magazine de mode d'avant-garde, entièrement illustré, parait[33].

Dans les années 2000, David Downton, au départ un illustrateur aux sujets les plus variés[34] et qui débute en 1966 auprès de la haute couture avant d’abandonner le sujet puis d'y revenir[35], se fait reconnaitre par son approche classique mais moderne de l'illustration de mode. Une nouvelle génération d'artistes, comme Tanya Ling (en)[36], Francois Berthoud, Mats Gustafson, ou Jean-Philippe Delhomme, est régulièrement publiée.

Notes et références

  1. a b c d e et f Blackman 2007, p. 6
  2. a b et c Parker 2010, p. 13
  3. a b c et d Blackman 2007, p. 7
  4. a et b Blackman 2007, p. 8
  5. Downton 2011, p. 39
  6. Downton 2011, p. 25
  7. Downton 2011, p. 40
  8. Downton 2011, p. 33
  9. Parker 2010, p. 12
  10. a b et c Blackman 2007, p. 9
  11. Parker 2010, p. 35
  12. Parker 2010, p. 72
  13. Parker 2010, p. 11
  14. Parker 2010, p. 104
  15. Downton 2011, p. 82
  16. Parker 2010, p. 104
  17. Parker 2010, p. 109
  18. Parker 2010, p. 163
  19. Downton 2011, p. 91
  20. Downton 2011, p. 125
  21. Parker 2010, p. 164
  22. Downton 2011, p. 146
  23. Downton 2011, p. 145
  24. Downton 2011, p. 151
  25. Downton 2011, p. 133
  26. a et b Downton 2011, p. 153
  27. Parker 2010, p. 168
  28. a et b Parker 2010, p. 170
  29. a et b Parker 2010, p. 173
  30. Parker 2010, p. 174
  31. Downton 2011, p. 159
  32. Downton 2011, p. 163
  33. Downton 2011, p. 168
  34. Downton 2011, p. 20
  35. Downton 2011, p. 176
  36. (en) Jessica Bumpus, « Fashion Illustrations: Tanya Ling », sur vogue.co.uk, Condé Nast, (consulté le )

Annexes

Bibliographie


Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Illustrateur de mode.