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* [http://www.wonder-okinawa.jp/023/eng/index.html Site de la préfecture d'Okinawa sur le Karaté et arts martiaux traditionnels de l'archipel] (anglais)





Version du 2 mai 2013 à 07:29

Le terme kobudō (古武道?) vient de ko (古) qui signifie ancien, bu (武), le militaire, et (道) la voie. En particulier, 武 se décompose en 止 ("arrêter", mais aussi "pieds" dans le contexte), et 戈, la lance ; l'ensemble se comprend de plusieurs manières : arrêter les lances (c'est-à-dire la violence) au premier degré, ou prendre les armes et marcher au combat au second degré (voir [1]).
L'acception moderne du terme recouvre toutes les pratiques d'armes associées aux arts martiaux japonais.

Les différents kobudō

Deux courants principaux sont à distinguer, d'une part celui des arts martiaux pratiqués sur l'île principale Honshū, et d'autre part celui des arts martiaux insulaires issus de l'archipel d'Okinawa et des îles Ryū-Kyū.
Un troisième courant bien distinct mais à la diffusion plus confidentielle a été transmis au sein de la famille royale d'Okinawa, le Motobu-ha.

Le kobudō de Honshū

Sur l'île principale (Honshū), l'éducation martiale, dispensée au sein des koryu (écoles traditionnelles anciennes), comprenait l' étude du sabre considéré comme noble, ainsi que d'armes complémentaires telles que la lance yari, le bâton long (environ 1,80 m), ou le bâton court . Des koryu se spécialisèrent dans certaines armes exotiques telles que le kusarigama (la faucille-chaîne) par exemple. Cette éducation s'adressait à une élite aisée. On retrouve dans toutes ces koryu des déplacements typiques du maniement du sabre, ainsi que dans les arts qui y sont affiliés tels que l'aikidō ou le ju jutsu.

On parle donc de kobudō pour désigner la pratique des armes de l'aikidō, ou celle des écoles de sabre pluri-disciplinaires (telles que les Araki Ryu, Sekiguichi Ryu, Shinto Muso Ryu, Katori Shintō Ryu et Yamate Ryu) ou encore des écoles de ju jutsu qui intègrent des armes dans leurs curriculum (Hakko-Ryu Jujutsu 1941).


Les armes les plus courantes du kobudō de Honshū sont :

  • le sabre long : katana
  • le sabre court : wakizashi
  • le sabre en bois : bokken
  • le couteau : tantō
  • le bâton long :
  • le bâton court : jo (voir Jo-jutsu)
  • la lance à lame droite : yari (généralement symétriques, à double tranchant)
  • la lance à lame courbe : naginata
  • la grande lance à lame courbe : nagamaki

Les kobudō d'Okinawa

Dans les îles méridionales de l'archipel du Japon et notamment à Okinawa, plusieurs édits qui ont émanés soit de la tutelle japonaise des Satsuma, soit directement du gouvernement de Shuri, ont interdit la possession et l'usage des armes tranchantes à la population. Ces édits à valeur commerciale, puisqu'ils ramenaient le royaume des RyuKyu dans le giron isolationiste du Japon impérial, ont souvent été interprétés à tort comme un moyen d'éviter les rébellions[2]. Ce sont ces interdictions qui ont favorisé le développement poussé des techniques de combat à mains nues, le Tō-de devenu plus tard karaté, ainsi que l'utilisation, en tant qu'armes, des ustensiles de la vie quotidienne[3], les "Kobudō". De plus, le caractère subversif de la pratique l'a longtemps confiné au secret, ce qui, ajouté à la géographie parcellaire des îles, explique qu'il n'existe pas un kobudō mais des kobudō - plusieurs façons de faire par arme, par île, par expert.

Le Kobudo a été développé et enrichi dans les classes sociales des fonctionnaires et officiels du gouvernement de Shuri (les Shizoku), dont la provenance (kumemura), l'education (les classiques chinois pour le concours de Mandarin), et les séjours en Chine à l'Ecole des Mandarins, expliquent l'attrait pour la culture chinoise en general. Cette fois-ci, la pratique n'est plus asservie à l'appartenance à une classe, mais au jeu complexe des relations humaines.

Les armes les plus courantes du kobudō d'Okinawa sont :

  • le  : c'est un long bâton de marche qui sert d'arme de base dans la pratique du kobudo d'Okinawa.
  • le sai : c'est un trident de métal utilisé par paire.
  • le tonfa : c'est une arme de bois qui s'utilise par paire et qui servait, à l'origine à tourner les meules pour moudre les céréales.
  • le nunchaku : c'est un fléau qui permettait de battre le grain ou servait aussi comme mors pour chevaux.
  • le kama : c'est une faucille utilisée par paire qui servait à couper les tiges des céréales et du riz.
  • l' eku : C'est une rame utilisée par les pêcheurs d'Okinawa.
  • le sansetsukon : c'est un fléau comme le nunchaku mais qui possède trois sections.
  • le suruchin : c'est une longue corde lestée à chaque extrémité.
  • le kue : c'est une houe paysanne utilisée pour travailler la terre.
  • le nunti : c'est le harpon ou la gaffe du pêcheur.
  • le seiryuto et le timbe : il s'agit d'une machette et d'un bouclier souvent en carapace de tortue (plus solide).
  • le rochin : c'est un épieu qui s'utilise, comme le seiryuto, avec le timbe.

Le kobudō du Motobu-ha

Il existe enfin un troisième kobudō au sein du Motobu-ha (le style de la famille Motobu), transmis par la famille royale d'Okinawa, qui a été influencé par les experts chinois et japonais lors des différentes occupations. Outre les armes du kobudō d'Okinawa, il intègre des armes tranchantes d'origine chinoise.

De nos jours

Au XXe siècle, deux figures ont synthétisé les fragments d'enseignement épars dans l'archipel, dans deux systèmes distincts de katas et de progression : Shinko Matayoshi (1888-1947) et Shinken Taira (1897-1970). L'enseignement du kobudō d'Okinawa se retrouve donc dans :

  • les écoles de Karate d'Okinawa[4]
  • le Motobu-ha de la famille royale d'Okinawa
  • les dōjō du courant Matayoshi
  • les dōjō du courant Ryū-Kyū Kobudō (Taira Shinken)

Ainsi que dans les synthèses récentes :

Bibliographie

  • Don Cunningham, Secret weapons of jujutsu, Tuttle Publishing, 2002
  • Gansho Inoue, Bō, Sai, Tonfa, and nunchaku, ancient arts of the Ryūkyū Islands, Keibunsha, 1987
  • Patrick McCarthy, Ancient Okinawan martial arts, Tuttle Publishing, 1985
  • Serge Mol, Classical weaponry of Japan, special weapons and tactics of the martial arts, Kodansha International, 2003

Notes et références

  1. Stanisław Meyer (pl), In defense of 'invented traditions': the History of Okinawa as portrayed in narratives of Karate, w: Silva Iaponicarum, Fasc. 15 (wiosna 2008) : « Wether this is an act of self-defense or renunciation of violence, we leave this question to cultural relativists »
  2. Mark Bishop, Okinawan Karate, Tuttle Publishing, 1999
  3. Soshin Nagamine, The essence of Okinawan karate-do, Tuttle Publishing, 1976
  4. Roland Habersetzer, Ko-budo, les armes d'okinawa, Sai, Amphora, 1985, p35 : « À noter également que d'autres maîtres de karaté, notamment à Okinawa, (ainsi les maîtres Nagamine, Higa, Togushi, Yagi, Nakamura S.) enseignent les ko-budo [...] »