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Antigone est citée pour la première fois dans ''[[Les Sept contre Thèbes]]'' d'[[Eschyle]] : fille de l'union incestueuse d'[[Œdipe]] et [[Jocaste]], elle est la sœur de [[Polynice]], [[Étéocle]] et [[Ismène]]<ref>{{EscSep}}, 752-757.</ref>. Suite à la [[guerre des sept chefs]] au cours de laquelle Polynice et Étéocle s’entre-tuent, elle se lamente sur cette disparition avec sa sœur<ref>''Sept contre Thèbes'', 961-1004.</ref>. Un héraut vient leur livrer l'ordre de [[Créon (Thèbes)|Créon]] (leur oncle et nouveau roi de Thèbes), qui est de laisser le corps de Polynice sans sépulture comme traître à la Cité<ref>''Sept contre Thèbes'', 1005-1034.</ref>. Antigone regimbe et annonce qu'elle enterrera son frère malgré tout<ref>''Sept contre Thèbes'', 1034 et suiv.</ref>. Cette fin de la pièce, figurant Ismène et Antigone, est parfois considérée comme un ajout tardif [[Apocryphe (littérature)|apocryphe]]<ref>Voir Gantz 2004 ({{p.}}920, {{n.}}55) pour une synthèse des discussions. On peut cependant noter que les deux sœurs sont citées comme filles d'Œdipe par [[Phérécyde d'Athènes]] (3F95 ''[[Fragmente der griechischen Historiker|FGrH]]''), ce qui atteste une tradition existante avant [[Sophocle]].</ref>.
Antigone est citée pour la première fois dans ''[[Les Sept contre Thèbes]]'' d'[[Eschyle]] : fille de l'union incestueuse d'[[Œdipe]] et [[Jocaste]], elle est la sœur de [[Polynice]], [[Étéocle]] et [[Ismène]]<ref>{{EscSep}}, 752-757.</ref>. Suite à la [[guerre des sept chefs]] au cours de laquelle Polynice et Étéocle s’entre-tuent, elle se lamente sur cette disparition avec sa sœur<ref>''Sept contre Thèbes'', 961-1004.</ref>. Un héraut vient leur livrer l'ordre de [[Créon (Thèbes)|Créon]] (leur oncle et nouveau roi de Thèbes), qui est de laisser le corps de Polynice sans sépulture comme traître à la Cité<ref>''Sept contre Thèbes'', 1005-1034.</ref>. Antigone regimbe et annonce qu'elle enterrera son frère malgré tout<ref>''Sept contre Thèbes'', 1034 et suiv.</ref>. Cette fin de la pièce, figurant Ismène et Antigone, est parfois considérée comme un ajout tardif [[Apocryphe (littérature)|apocryphe]]<ref>Voir Gantz 2004 ({{p.}}920, {{n.}}55) pour une synthèse des discussions. On peut cependant noter que les deux sœurs sont citées comme filles d'Œdipe par [[Phérécyde d'Athènes]] (3F95 ''[[Fragmente der griechischen Historiker|FGrH]]''), ce qui atteste une tradition existante avant [[Sophocle]].</ref>.


[[Sophocle]], dans son ''[[Antigone (Sophocle)|Antigone]]'', qui donne la première version achevée de la mort héroïque d'Antigone : confrontée au décret de Créon, Ismène perd courage et sa sœur la renvoie pour agir seule. Elle est cependant surprise et arrêtée par des gardes alors qu'elle recouvre de terre le corps de Polynice. Paraissant devant son oncle, elle s'obstine à justifier son acte et est condamnée à être emmurée vivante. [[Hémon fils de Créon|Hémon]] (fils de Créon et fiancé d'Antigone) puis [[Tirésias]] (devin de Thèbes) interviennent en faveur de l'héroïne auprès du roi, qui se laisse finalement fléchir. Mais Antigone s'est déjà pendue, ce qui provoque les suicides consécutifs d'Hémon et d'[[Eurydice (Thèbes)|Eurydice]] (femme de Créon).
[[Sophocle]], dans son ''[[Antigone (Sophocle)|Antigone]]'', qui donne la première version achevée de la mort héroïque d'Antigone : confrontée au décret de Créon, Ismène perd courage et sa sœur la renvoie pour agir seule. Elle est cependant surprise et arrêtée par des gardes alors qu'elle recouvre de terre le corps de Polynice. Paraissant devant son oncle, elle s'obstine à justifier son acte et est condamnée à être emmurée vivante. [[Hémon fils de Créon|Hémon]] (fils de Créon et fiancé d'Antigone) puis [[Tirésias]] (devin de Thèbes) interviennent en faveur de l'héroïne auprès du roi, qui se laisse finalement fléchir. Mais Antigone s'est déjà pendue, ce qui provoque les suicides consécutifs d'Hémon et d'[[Eurydice (Thèbes)|Eurydice]] (femme de Créon).


Dans la tragédie de [[Sophocle]] ''Œdipe à Colone'' (jouée 38 ans après son ''Antigone'') Antigone guide son père sur les routes après que celui-ci, ayant réalisé qu'il a tué son père et épousé sa mère, se soit crevé les yeux en se condamnant à une vie d'errance.
Dans la tragédie de [[Sophocle]] ''Œdipe à Colone'' (jouée 38 ans après son ''Antigone'') Antigone guide son père sur les routes après que celui-ci, ayant réalisé qu'il a tué son père et épousé sa mère, se soit crevé les yeux en se condamnant à une vie d'errance.

Version du 27 novembre 2012 à 21:19

Antigone devant le corps de Polynice, huile sur toile de Nikiforos Lytras, 1865, Pinacothèque nationale d'Athènes

Dans la mythologie grecque, Antigone (en grec ancien Ἀντιγόνη / Antigónê) est la fille d'Œdipe, roi de Thèbes, et de la reine Jocaste. Elle est ainsi la sœur d'Étéocle, de Polynice et d'Ismène. Son oncle Créon, frère de Jocaste, est également le père de son fiancé Hémon.

Mythe

Antigone est citée pour la première fois dans Les Sept contre Thèbes d'Eschyle : fille de l'union incestueuse d'Œdipe et Jocaste, elle est la sœur de Polynice, Étéocle et Ismène[1]. Suite à la guerre des sept chefs au cours de laquelle Polynice et Étéocle s’entre-tuent, elle se lamente sur cette disparition avec sa sœur[2]. Un héraut vient leur livrer l'ordre de Créon (leur oncle et nouveau roi de Thèbes), qui est de laisser le corps de Polynice sans sépulture comme traître à la Cité[3]. Antigone regimbe et annonce qu'elle enterrera son frère malgré tout[4]. Cette fin de la pièce, figurant Ismène et Antigone, est parfois considérée comme un ajout tardif apocryphe[5].

Sophocle, dans son Antigone, qui donne la première version achevée de la mort héroïque d'Antigone : confrontée au décret de Créon, Ismène perd courage et sa sœur la renvoie pour agir seule. Elle est cependant surprise et arrêtée par des gardes alors qu'elle recouvre de terre le corps de Polynice. Paraissant devant son oncle, elle s'obstine à justifier son acte et est condamnée à être emmurée vivante. Hémon (fils de Créon et fiancé d'Antigone) puis Tirésias (devin de Thèbes) interviennent en faveur de l'héroïne auprès du roi, qui se laisse finalement fléchir. Mais Antigone s'est déjà pendue, ce qui provoque les suicides consécutifs d'Hémon et d'Eurydice (femme de Créon).

Dans la tragédie de Sophocle Œdipe à Colone (jouée 38 ans après son Antigone) Antigone guide son père sur les routes après que celui-ci, ayant réalisé qu'il a tué son père et épousé sa mère, se soit crevé les yeux en se condamnant à une vie d'errance.

Évocations artistiques

Le mythe a inspiré de nombreuses œuvres littéraires et fait l’objet d’autant de réinterprétations[6], dont notamment :

Principales interprétations

Théâtre

Cinéma et télévision

Notes et références

  1. Eschyle, Les Sept contre Thèbes [détail des éditions] [lire en ligne], 752-757.
  2. Sept contre Thèbes, 961-1004.
  3. Sept contre Thèbes, 1005-1034.
  4. Sept contre Thèbes, 1034 et suiv.
  5. Voir Gantz 2004 (p. 920, n. 55) pour une synthèse des discussions. On peut cependant noter que les deux sœurs sont citées comme filles d'Œdipe par Phérécyde d'Athènes (3F95 FGrH), ce qui atteste une tradition existante avant Sophocle.
  6. Voir George Steiner, Antigones, 1984 ; trad. franç. de Philippe Blanchard, Les Antigones, Paris, Gallimard, 1986.
  7. http://ressources-cla.univ-fcomte.fr/gerflint/Algerie7/amira.pdf
  8. http://www.assiadjebar.net/women/women1.htm

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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