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Version du 22 août 2012 à 00:55

Martin Gray, né Mietek Grayewski, est un écrivain franco-américain, d'origine polonaise, Juif, né à Varsovie le [1].

"Faire que les blessures deviennent, si l'espérance l'emporte sur la souffrance, les veines dans lesquelles ne cesse de battre le sang de la vie." (Martin Gray) Monument érigé non loin de la résidence bruxelloise de MG[2].

Il est connu pour son livre Au nom de tous les miens, dans lequel il décrit une partie de sa vie et notamment le drame d'avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d'abord dans les camps d'extermination nazis, puis dans l'incendie de sa maison dans le Sud de la France.

Biographie

Seconde Guerre mondiale

Le , les nazis envahissent la Pologne. Martin Gray a alors dix-sept ans. Transféré dans le ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat, il trouve le moyen d'en sortir en soudoyant des soldats nazis et devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des aller-retour pour ramener de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d'une rafle, son père est attrapé pour être déporté. Grâce à ses connaissances, Martin lui sauve la vie en l'aidant à s'échapper.

Plus tard, sa mère, ses deux frères et lui-même sont déportés à Treblinka, où sa mère et ses frères sont exterminés immédiatement. Compte tenu de sa santé physique il n'est pas tué, et travaille dans divers kommandos, dont les sonderkommandos, qui sont chargés d'extraire les corps des chambres à gaz. Il réussit à s'échapper de ce secteur et à retravailler dans les secteurs de réception des déportés.

Il travaille alors dans un kommando chargé de trier le linge et de le charger dans les wagons. Il peut ainsi s'enfuir de Treblinka en se camouflant dans un wagon. De nuit, il se jette hors du train et traverse divers villages où il informe la population de ce qui se passe à Treblinka, mais personne ne le croit[3].

À son retour à Varsovie, il retrouve son père, qu'il croyait mort, mais qui, quelques jours plus tard, lors de l'insurrection du ghetto, sera abattu devant ses yeux, parmi un groupe de Juifs qui s'étaient jetés sur des SS après s'être rendus[4].

Il rejoint ensuite l'Armée rouge où il finit la guerre, et marche sur Berlin le 30 avril 1945. Comme officier, il est décoré d'ordres prestigieux de l'Armée rouge : ordre de l’Étoile rouge, ordre de la Guerre patriotique et Ordre d'Alexandre Nevski[5]. 110 membres de sa famille sont morts pendant la seconde guerre mondiale[6].

Après la guerre

Après la guerre, il décide d'aller rejoindre sa grand-mère maternelle à New York en 1947.

Il s'y enrichit en vendant à des antiquaires américains des porcelaines et des lustres non antiques, qu'il fait fabriquer en Europe[7].

Citoyen américain en 1952[8], il rencontre Dina Cult en 1959 qui devient son épouse. Ils s'installent dans le Sud-Est de la France, à Tanneron, non loin de Mandelieu, où il devient exploitant agricole[8].

Le 3 octobre 1970, lors de l'incendie du Tanneron, il perd son épouse et ses quatre enfants[9]. Au bord du suicide[10], il décide de lutter pour devenir un témoin et trouve encore une fois la force de survivre[11] et l'écriture devient alors pour lui une thérapie.

Depuis, Martin Gray s'est remarié deux fois et est père de quatre enfants.[réf. souhaitée]

En 2001, après plus de quarante ans passés dans le Var, Martin Gray s'installe en Belgique, à Bruxelles. À partir de 2005, il habite à Cannes[12].

Activités philanthropiques

Fondation Dina Gray

S'attachant à faire vivre le souvenir des siens, il créa la fondation Dina Gray[13] à vocation écologique, chargé de lutter contre les incendies de forêts et pour la protection de l'Homme à travers son cadre de vie.

Arche de la Défense

Martin Gray a été le président de l'Arche de la Défense à Paris durant plusieurs années (1989-2001).

Coordination française pour la Décennie

Il est également membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Œuvre

Malgré une douzaine d'ouvrages publiés[14], Martin Gray dit ne pas se considérer lui-même comme écrivain, mais plutôt comme un témoin. « Je n'écris pas, je crie » affirme-t-il dans une interview récente[15].
Ses livres sont au service de ses activités philanthropiques, comme le montre la préface de Max Gallo à Au nom de tous les miens : « Martin Gray voulait dire sa vie. Parce que, pour les siens disparus, pour lui-même, pour sa fondation, il avait besoin de parler, besoin qu'on sache[16]. »

Une controverse existe au sujet d'Au nom de tous les miens.

Bibliographie

Distinctions

  • 2007 : citoyen d'honneur de la commune d'Uccle, en Belgique.
  • Prix international Dag Hammarskjoeld pour Au nom de tous les miens.
  • Docteur honoris causa de l'Université américaine de Paris, de l'Université de Genève de diplomatie et relations internationales
  • Médaille d'or du Mérite européen.

Source

Voir aussi

Films

Liens externes

Notes et références

  1. site officiel de Martin Gray mais la notice biographique du Who's Who in France indique le 27 avril 1925.
  2. Seconde partie du texte de la plaquette fixée sur le socle du monument.
  3. Cet épisode de sa vie est cependant sujet à caution, lire la section « Controverse sur Treblinka » de l'article Au nom de tous les miens
  4. Martin Gray, Au nom de tous les miens, réimpr. Pocket, 1994, p. 226-227.
  5. Au nom de tous les miens, documents joints, Martin Gray, Éditions Robert Laffont
  6. (fr) « Le dernier combat de Martin Gray », sur lexpress.fr,
  7. Martin Gray, Au nom de tous les miens, Paris, Laffont, 1971 ; rééd. Pocket, 1998, p. 327-329 et 332.
  8. a et b Notice biographique, Who's Who in France, 2008
  9. [PDF] igf.minefi.gouv.fr, Étude sur les aléas naturels et leurs enjeux, octobre 2005, « Quelques catastrophes récentes en France », page 21
  10. Martin Gray, récit recueilli par Max Gallo, Au nom de tous les miens, éd. Robert Laffont, Paris, 1971 ; coédition Robert Laffont-Opéra Mundi, Sélection du Reader's Digest, 1972, p. 168
    « Et j'ai voulu arracher à un gendarme ce revolver qui ferait taire les hurlements en moi [...]. Je ne me suis pas tué. J'ai voulu. je n'ai pas pu : on a veillé sur moi. [...] »
  11. Martin Gray, récit recueilli par Max Gallo, Au nom de tous les miens, éd. Robert Laffont, Paris, 1971 ; coédition Robert Laffont-Opéra Mundi, Sélection du Reader's Digest, 1972, p. 170
    « [...] Mais j'avais renoncé au suicide, il me fallait donc vivre jusqu'au bout. »
    « [...] Je ne veux pas que Dina, mes enfants soient morts pour rien, je ne veux pas qu'on les oublie, je veux que leur avenir soit de mettre en garde, de sauver. Tel est mon combat. »
    « [...] Vivre, jusqu'au bout, [...] pour rendre ma mort, la mort des miens impossible, pour que toujours, tant que dureront les hommes, il y ait l'un d'eux qui parle et qui témoigne au nom de tous les miens. »
  12. « Au nom de tous les hommes », L'Express, propos recueillis par Gilles Médioni, publié le 12 janvier 2006, sur le site lexpress.fr, consulté le 6 mai 2009.
  13. Martin Gray, récit recueilli par Max Gallo, Au nom de tous les miens, éd. Robert Laffont, Paris, 1971 ; coédition Robert Laffont-Opéra Mundi, Sélection du Reader's Digest, 1972, p. 171
  14. martin-gray.fr, Bibliographie commentée, avec des extraits, sur le site officiel de Martin Gray
  15. Hélène McClish (2004), « Martin Gray : Au nom de tous les hommes », LeLibraire.org (consulté le )
  16. Martin Gray, Au nom de tous les miens, rééd. Pocket, 1998, p. 9.
  17. Au nom de tous les miens, Martin Gray (ISBN 2-266-12221-5)