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« Hôtel Lutetia » : différence entre les versions

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Situé au cœur de [[Saint-Germain-des-Prés (quartier parisien)|Saint-Germain-des-Prés]], il est témoin du renouveau artistique de l'[[entre-deux-guerres]], accueillant de nombreux peintres et écrivains ([[Pablo Picasso|Picasso]], [[Henri Matisse|Matisse]], [[André Gide]]qui y vécut à l’année, [[James Joyce]], [[Samuel Beckett]], [[Antoine de Saint-Exupéry|Saint-Exupéry]] et [[André Malraux]], en [[1920]]…). [[Albert Cohen]] y écrit son chef-d'œuvre, ''[[Belle du Seigneur]]''. Y vivent également [[Alexandra David-Néel]] de retour de ses voyages en Extrême-Orient, la chanteuse [[Joséphine Baker]] accompagnée de ses nombreux enfants, ou encore le [[Charles de Gaulle|Général de Gaulle]] à l'occasion de sa nuit de noces.
Situé au cœur de [[Saint-Germain-des-Prés (quartier parisien)|Saint-Germain-des-Prés]], il est témoin du renouveau artistique de l'[[entre-deux-guerres]], accueillant de nombreux peintres et écrivains ([[Pablo Picasso|Picasso]], [[Henri Matisse|Matisse]], [[André Gide]]qui y vécut à l’année, [[James Joyce]], [[Samuel Beckett]], [[Antoine de Saint-Exupéry|Saint-Exupéry]] et [[André Malraux]], en [[1920]]…). [[Albert Cohen]] y écrit son chef-d'œuvre, ''[[Belle du Seigneur]]''. Y vivent également [[Alexandra David-Néel]] de retour de ses voyages en Extrême-Orient, la chanteuse [[Joséphine Baker]] accompagnée de ses nombreux enfants, ou encore le [[Charles de Gaulle|Général de Gaulle]] à l'occasion de sa nuit de noces.


Le {{date|14|juin|1940}}, l'armée allemande entre dans Paris. Le lendemain, l'hôtel est occupé par l'[[Abwehr]], le service de renseignement et de contre-espionnage de l'état-major allemand, qui y installe son QG. À la [[Libération de la France|Libération]], le propriétaire de l'hôtel doit, pour prouver son engagement envers la [[Résistance intérieure française|Résistance]], mettre à sa disposition le Lutetia. L'hôtel accueille les déportés à leur retour des [[camps de concentration nazis]]. C'est [[Sabine Zlatin]], surnommée la « dame d'Izieu », qui assure la mise sur pied du centre d'accueil, vers lequel convergent les familles à la recherche d'information sur d'éventuels proches déportés. Aujourd'hui, une plaque posée à l'extérieur de l'hôtel rappelle cet épisode.<ref>voir le témoignage d’une volontaire, accueillant les déportés au Lutetia en 1945 : http://www.27avril44.org/telecharger/notre-memoire-n19.pdf</ref>
Le {{date|14|juin|1940}}, l'armée allemande entre dans Paris. Le lendemain, l'hôtel est occupé par l'[[Abwehr]], le service de renseignement et de contre-espionnage de l'état-major allemand, qui y installe son QG. À la [[Libération de la France|Libération]], le propriétaire de l'hôtel doit, pour prouver son engagement envers la [[Résistance intérieure française|Résistance]], mettre à sa disposition le Lutetia. L'hôtel accueille les déportés à leur retour des [[camps de concentration nazis]]. C'est [[Sabine Zlatin]], surnommée la « dame d'Izieu », qui assure la mise sur pied du centre d'accueil, vers lequel convergent les familles à la recherche d'information sur d'éventuels proches déportés. Aujourd'hui, une plaque posée à l'extérieur de l'hôtel rappelle cet épisode.<ref>voir le témoignage d’une volontaire, accueillant les déportés au lutietia en 45 : http://www.27avril44.org/telecharger/notre-memoire-n19.pdf</ref>


De [[1955]] à [[2005]], l'hôtel Lutetia a été la propriété de la [[famille Taittinger]]. Le Lutetia était la propriété de [[Starwood Capital Group|Starwood Capital]], un groupe d’investissement américain, depuis [[2005]]. Ce dernier l’a cédé fin [[juillet 2010]] au groupe israélien [[Alrov]]<ref>http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/08/07/l-hotel-lutetia-a-paris-vendu-au-groupe-israelien-alrov_1396856_3234.html</ref>, société du milliardaire [[Alfred Akirov]] spécialisée dans l'immobilier. Un véritable symbole pour le lieu qui abrita de nombreux juifs français rescapés des camps après guerre.
De [[1955]] à [[2005]], l'hôtel Lutetia a été la propriété de la [[famille Taittinger]]. Le Lutetia était la propriété de [[Starwood Capital Group|Starwood Capital]], un groupe d’investissement américain, depuis [[2005]]. Ce dernier l’a cédé fin [[juillet 2010]] au groupe israélien [[Alrov]]<ref>http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/08/07/l-hotel-lutetia-a-paris-vendu-au-groupe-israelien-alrov_1396856_3234.html</ref>, société du milliardaire [[Alfred Akirov]] spécialisée dans l'immobilier. Un véritable symbole pour le lieu qui abrita de nombreux juifs français rescapés des camps après guerre.
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==Géographie==
==Géographie==
L'Hôtel Lutetia se trouve au cœur du quartier [[Saint-Germain-des-Prés]], en face du grand magasin [[Le Bon Marché]] et à proximité de la [[Seine]]. Il est situé à 30 minutes de l’aéroport d’[[Orly]] et à 40 minutes de l’aéroport [[Roissy Charles-de-Gaulle]].
L'Hôtel Lutetia se trouve au cœur du quartier [[Saint-Germain-des-Prés]], en face du grand magasin [[Le Bon Marché]] et à proximité de la [[Seine]]. Il est situé à 30 minutes de l’aéroport d’[[Orly]] et à 40 minutes de l’aéroport [[Roissy Charles-de-Gaulle]].



== Caractéristiques ==
== Caractéristiques ==

Version du 13 juillet 2012 à 07:21

Hôtel Lutetia
Le Lutetia
Localisation
Pays
France
Commune
Coordonnées
Architecture
Type
Construction
Ouverture
Architecte
Style
Patrimonialité
Classé Monument Historique
Équipements
Étoiles
Chambres
231
Restaurants
2 restaurants et 1 bar
Gestion
Propriétaire
Groupe Alrov
Site web
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris

L'hôtel Lutetia est un hôtel de luxe du 6e arrondissement de Paris, situé au 45 boulevard Raspail, à l'angle de la rue de Sèvres et au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Il est la propriété du groupe israélien Alrov depuis le 1er aout 2010 et est géré par la marque Concorde Hotels & Resorts.

Histoire

Construit en 1910 à l'initiative de Madame Boucicaut, propriétaire du grand magasin le Bon Marché « afin que ses importants clients de province fussent logés dans un établissement tout proche et correspondant à leur train de vie, quand ils venaient faire leurs courses à Paris », l'hôtel Lutetia est un hôtel Art nouveau avec un des premiers bars au style Art déco à Paris. Il est conçu par les architectes Louis-Charles Boileau[1] et Henri Tauzin[2].

Situé au cœur de Saint-Germain-des-Prés, il est témoin du renouveau artistique de l'entre-deux-guerres, accueillant de nombreux peintres et écrivains (Picasso, Matisse, André Gidequi y vécut à l’année, James Joyce, Samuel Beckett, Saint-Exupéry et André Malraux, en 1920…). Albert Cohen y écrit son chef-d'œuvre, Belle du Seigneur. Y vivent également Alexandra David-Néel de retour de ses voyages en Extrême-Orient, la chanteuse Joséphine Baker accompagnée de ses nombreux enfants, ou encore le Général de Gaulle à l'occasion de sa nuit de noces.

Le , l'armée allemande entre dans Paris. Le lendemain, l'hôtel est occupé par l'Abwehr, le service de renseignement et de contre-espionnage de l'état-major allemand, qui y installe son QG. À la Libération, le propriétaire de l'hôtel doit, pour prouver son engagement envers la Résistance, mettre à sa disposition le Lutetia. L'hôtel accueille les déportés à leur retour des camps de concentration nazis. C'est Sabine Zlatin, surnommée la « dame d'Izieu », qui assure la mise sur pied du centre d'accueil, vers lequel convergent les familles à la recherche d'information sur d'éventuels proches déportés. Aujourd'hui, une plaque posée à l'extérieur de l'hôtel rappelle cet épisode.[3]

De 1955 à 2005, l'hôtel Lutetia a été la propriété de la famille Taittinger. Le Lutetia était la propriété de Starwood Capital, un groupe d’investissement américain, depuis 2005. Ce dernier l’a cédé fin juillet 2010 au groupe israélien Alrov[4], société du milliardaire Alfred Akirov spécialisée dans l'immobilier. Un véritable symbole pour le lieu qui abrita de nombreux juifs français rescapés des camps après guerre.

En 2010, l’hôtel Lutetia fête son centenaire[5]. Des événements ont été organisés tout au long de l'année pour célébrer l’évènement : soirées exceptionnelles, accueil de stars du jazz, de photographes et d'écrivains … A cette occasion, l’historienne-journaliste Pascaline Balland, a rédigé un livre, « Lutetia », publié aux éditions Lattès et retraçant l’épopée de l’établissement. Les photos sont signées Christophe Majani d’Inguimbert.

L'ensemble des façades et des toitures sur rues et sur cours de l'hôtel, le hall d'accueil, le hall de réception, la galerie, le salon Borghèse (ancienne salle à manger), le salon Saint-Germain (ancien jardin d'hiver), les trois escaliers avec leur cage, le vestibule d'entrée de l'extension de 1912, la rotonde palière du salon Président, et le salon président (ancienne salle des fêtes) avec ses lustres Lalique, sont inscrits aux monuments historiques par un arrêté du 16 octobre 2007[6].

Hôtel actuel

Géré par le Groupe groupe Concorde Hotels & Resorts, l'hôtel Lutetia possède 231 chambres dont 60 suites d'inspiration Art déco, parmi lesquelles les suites thématiques « Eiffel », « Littéraire », « Parisienne » ou encore les suites « Arman » et « David Lynch » décorée par les artistes eux-mêmes, ainsi que deux restaurants et un bar. L'hôtel accueille aussi l'exposition permanente de sculptures de Philippe Hiquily, d'Arman, de César et de Chemiakin, ainsi que des peintures de Thierry Bisch. En 1985, l'hôtel est redécoré par la couturière et designer Sonia Rykiel. Seuls la Brasserie et le restaurant gastronomique Le Paris, tous deux dirigés par le Chef Philippe Renard, proposent encore le décor signature de Sonia Rykiel, qui a, en complément, signé pour eux en 2009 un dessert gourmand tout chocolat. Considéré comme le premier palace de la rive gauche, il est le lieu de séjour ou de passage de nombreuses célébrités françaises et internationales. Certains initiés disent « à Lutetia » et non « au Lutetia ».

Géographie

L'Hôtel Lutetia se trouve au cœur du quartier Saint-Germain-des-Prés, en face du grand magasin Le Bon Marché et à proximité de la Seine. Il est situé à 30 minutes de l’aéroport d’Orly et à 40 minutes de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.


Caractéristiques

L'hôtel éclairé de nuit
  • 231 chambres dont 60 suites et junior suites décorées dans le style parisien des années 30
  • Un restaurant gastronomique : le Paris. Son chef étoilé, Philippe Renard, y sert une cuisine française contemporaine préparée avec des produits de saison.[7]
  • La brasserie Lutetia (spécialisée dans les fruits de mer)
  • Le bar du Lutetia avec ses soirées jazz et son piano bar
  • Le salon Borghèse et son brunch dominical mixé au son de la musique Jazz-lounge du DJ Didier Bornis
  • L’Ernest Bar, intimiste et branché
  • 10 salons de réception répartis sur 1 200 m2
  • Le Spa Lutetia, (soins, massages, gym, yoga) et un centre de remise en forme

Le Lutetia dans les arts et la culture

L'hôtel fait l'objet en 2003 d'une chanson (en hommage à Serge Gainsbourg), Au bar du Lutetia, par Eddy Mitchell, dans son album Frenchy.

Pierre Assouline en fait le décor de son roman Lutetia en 2005[8].

L’hôtel a accueilli, en août 2010, le tournage du long métrage « Bye Bye Blondie » réalisée par Virginie Despentes qui adapte son roman, du même titre, au cinéma.

En février 2010, c’est le tournage de « Paris Connections » à l’hôtel, un thriller anglais se déroulant dans l'univers de la mode parisienne.

L’hôtel accueille de nombreuses manifestations culturelles, telles que les « samedis littéraires », pour les adultes comme pour les enfants, ou les « Délices musicaux du Lutétia » le dimanche[9].


Bibliographie

  • Willi Jasper (trad. Nicole Bary, Jacqueline Grenz, Françoise Toraille), Hôtel Lutétia : Un exil allemand à Paris [« Hotel Lutetia : Ein deutsches Exil in Paris »], Paris, Michalon, , 403 p. (ISBN 2-84186-000-0)
  • Pascaline Balland (photogr. Christophe Majani d'Inguimbert), Hôtel Lutetia Paris : L'Esprit de la Rive gauche : 100 ans d'un hôtel de légende, Paris, J.-C. Lattès, , 192 p. (ISBN 978-2-7096-3335-2)

Anecdotes

La salle du restaurant, de style Art Déco, s’inspire de l'une des salles à manger du paquebot « Normandie », détruit par un incendie en 1942 à New York[10]. Un meuble à cigares en forme de femme, imaginé par le sculpteur Phillipe Hiquily et baptisé Ernestine, a été remis à l’honneur avec l’ouverture d’un fumoir dans l’Ernest Bar en février 2010.


Références

Lien externe

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