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Qui mieux qu’un journaliste sportif, doué d’une expérience d’une trentaine d’années, parlerait mieux d’un des héros d’Asmara ? Qui mieux qu’un neveu ferait un bon témoignage sur son oncle ? Ces deux conditions sont réunies pour que notre confrère Tidiane Kassé, directeur de publication du quotidien «Walf Sports», prenne sa plume pour réveiller le souvenir de Doudou Diongue, ce grand footballeur sénégalais disparu, mercredi 09 mai, en France....Doudou Diongue, c’est aussi l’oncle maternel de notre confrère qui, à travers ces lignes, dévoile un pan de l’histoire de son enfance, qu’il conte avec nostalgie. Lesenegalais.net se fait le plaisir de reprendre ce texte, document de mémoire.

Doudou Diongue, sous le maillot de l'équipe nationale du Sénégal, lors d'un match à Demba Diop. Il faisait partie de la génération du milieu des années 1960, qui a laissé son empreinte dans le football sénégalais avec sa participation à la Can 1968, en Ethiopie. Décédé mercredi 09 mai en France, il avait joué aux Espoirs de Dakar, avant d'entamer une carrière professionnelle en France, à partir de 1968.

Funeste et cruel, le destin continue de noircir le ciel au-dessus du football sénégalais. Jules-François Bocandé décédé le lundi 7 mai, c’est Doudou Diongue qui a disparu mercredi. Entre les deux hommes, il y a comme une continuité dont le fil s'est brisé en quarante-huit heures. Ils n'étaient pas de la même époque, mais ils ont écrit les deux bouts d'une même histoire.

Quand "Boc" et les «Lions» se qualifient pour la Can-1986, cela faisait 18 ans que le Sénégal n'avait pas participé à cette compétition. Dix-huit ans qu'on attendait la suite de l'épopée écrite par la génération mythique d'«Asmara 68».

Diongue, Amady Thiam, Yatma Diop et compagnie d'un côté, Bocandé, Roger Mendy et autre Thierno Youm de l'autre. En deux jours, ces deux générations ont perdu deux des meilleurs d'entre eux.

En 2007, Mahjoub Faouzi, interrogé par l'Aps, mettait le talent d'El Hadj Diouf bien en dessous de celui de Matar Niang et de Doudou Diongue. Cette génération mythique n'avait pas disputé la finale de la Can-1968, mais elle avait subjugué le monde du foot. Cette compétition commençait alors à attirer les observateurs internationaux, notamment les Français, et les spécialistes s'étaient accordés pour dire que le niveau de son football était à nul autre pareil. Par son expression individuelle et collective, par son intelligente maîtrise de la défense en ligne et sa construction du jeu.

Doudou Diongue était ailier. Feu Mawade Wade le jugeait exceptionnel. Quand Joe Diop vous parle de cette équipe d'Asmara, son discours dépasse le football pour entrer dans une dimension où le jeu devient une dialectique où l'homme et la balle interagissent en parfaite intelligence. On sent monter un parfum de Mai 68, comme si le foot sénégalais avait alors atteint son point ultime d'évolution-révolution et produisait à chaque sortie de Grands soirs. Lamine Diack était directeur technique, Mawade entraîneur et Joe Diop son adjoint.

Doudou Diongue faisait 1,64 m pour 60 kilos. Il était né le 30 mars 1946 à Dakar. Les Espoirs de Dakar, où il jouait, étaient une académie de football. Un club qui n'a jamais remporté de titre, mais dont l'expression footballistique était phénoménale. C'était l'équipe de feu Matar Niang, Louis Camara, Petit Dia, Souleymane Camara «Gaucher», Moussa Dabo, Edouard Gnaccadia, Tidiane Seck, etc., avec feu Demba Mbaye dans les buts.

Petit, vif et technique, Diongue était dans cette équipe ce qu'on entendait les Pathé Fall Dièye, Abdou Magib Sène et autres reporters sportifs de Radio Sénégal, à l'époque, appeler «ailier de poche» ou «feu follet».

A Asmara, en match d'ouverture contre le Ghana (2-2), c'est lui et Yatma Diop qui marquent pour les «Lions». Blessé, il ne participe pas à la suite de la compétition qui voit le groupe se faire éliminer en phase de poules (Sénégal/Congo: 2-1 et Rd Congo/Sénégal: 2-1).

C'est au retour de cette compétition que Diongue prit la direction de la France. Yatma Diouck raconte qu'il l'a trouvé à Marseille, où il rejeta le contrat léonin qu'on lui avait proposé pour claquer la porte. Il partit ainsi finir la saison 1968-1969 à Nîmes (Division 1 : 2 matches) et à Montpellier (Division 2 : 23 matches, 3 buts). Puis retour à Nîmes où il explose durant la saison 1968-1969, alignant 35 matches pour 10 buts. Pourtant, il n'y reste pas, préférant retourner en Division 2 du côté d'Arles, où il passe la saison 1970-1971 (8 matches, 3 buts). A partir de là, plus aucune trace.

A 25 ans, Doudou Diongue mettait entre parenthèses un talent fou. Vivant depuis lors en France, il n'est revenu au Sénégal qu'à deux reprises : en 1970 et en 1996. Il disparaît à 66 ans.

PAR TIDIANE KASSE

Directeur de Publication de "Walf Sports"

Version du 26 mai 2012 à 18:16

Qui mieux qu’un journaliste sportif, doué d’une expérience d’une trentaine d’années, parlerait mieux d’un des héros d’Asmara ? Qui mieux qu’un neveu ferait un bon témoignage sur son oncle ? Ces deux conditions sont réunies pour que notre confrère Tidiane Kassé, directeur de publication du quotidien «Walf Sports», prenne sa plume pour réveiller le souvenir de Doudou Diongue, ce grand footballeur sénégalais disparu, mercredi 09 mai, en France....Doudou Diongue, c’est aussi l’oncle maternel de notre confrère qui, à travers ces lignes, dévoile un pan de l’histoire de son enfance, qu’il conte avec nostalgie. Lesenegalais.net se fait le plaisir de reprendre ce texte, document de mémoire.

Doudou Diongue, sous le maillot de l'équipe nationale du Sénégal, lors d'un match à Demba Diop. Il faisait partie de la génération du milieu des années 1960, qui a laissé son empreinte dans le football sénégalais avec sa participation à la Can 1968, en Ethiopie. Décédé mercredi 09 mai en France, il avait joué aux Espoirs de Dakar, avant d'entamer une carrière professionnelle en France, à partir de 1968.

Funeste et cruel, le destin continue de noircir le ciel au-dessus du football sénégalais. Jules-François Bocandé décédé le lundi 7 mai, c’est Doudou Diongue qui a disparu mercredi. Entre les deux hommes, il y a comme une continuité dont le fil s'est brisé en quarante-huit heures. Ils n'étaient pas de la même époque, mais ils ont écrit les deux bouts d'une même histoire.

Quand "Boc" et les «Lions» se qualifient pour la Can-1986, cela faisait 18 ans que le Sénégal n'avait pas participé à cette compétition. Dix-huit ans qu'on attendait la suite de l'épopée écrite par la génération mythique d'«Asmara 68».

Diongue, Amady Thiam, Yatma Diop et compagnie d'un côté, Bocandé, Roger Mendy et autre Thierno Youm de l'autre. En deux jours, ces deux générations ont perdu deux des meilleurs d'entre eux.

En 2007, Mahjoub Faouzi, interrogé par l'Aps, mettait le talent d'El Hadj Diouf bien en dessous de celui de Matar Niang et de Doudou Diongue. Cette génération mythique n'avait pas disputé la finale de la Can-1968, mais elle avait subjugué le monde du foot. Cette compétition commençait alors à attirer les observateurs internationaux, notamment les Français, et les spécialistes s'étaient accordés pour dire que le niveau de son football était à nul autre pareil. Par son expression individuelle et collective, par son intelligente maîtrise de la défense en ligne et sa construction du jeu.

Doudou Diongue était ailier. Feu Mawade Wade le jugeait exceptionnel. Quand Joe Diop vous parle de cette équipe d'Asmara, son discours dépasse le football pour entrer dans une dimension où le jeu devient une dialectique où l'homme et la balle interagissent en parfaite intelligence. On sent monter un parfum de Mai 68, comme si le foot sénégalais avait alors atteint son point ultime d'évolution-révolution et produisait à chaque sortie de Grands soirs. Lamine Diack était directeur technique, Mawade entraîneur et Joe Diop son adjoint.

Doudou Diongue faisait 1,64 m pour 60 kilos. Il était né le 30 mars 1946 à Dakar. Les Espoirs de Dakar, où il jouait, étaient une académie de football. Un club qui n'a jamais remporté de titre, mais dont l'expression footballistique était phénoménale. C'était l'équipe de feu Matar Niang, Louis Camara, Petit Dia, Souleymane Camara «Gaucher», Moussa Dabo, Edouard Gnaccadia, Tidiane Seck, etc., avec feu Demba Mbaye dans les buts.

Petit, vif et technique, Diongue était dans cette équipe ce qu'on entendait les Pathé Fall Dièye, Abdou Magib Sène et autres reporters sportifs de Radio Sénégal, à l'époque, appeler «ailier de poche» ou «feu follet».

A Asmara, en match d'ouverture contre le Ghana (2-2), c'est lui et Yatma Diop qui marquent pour les «Lions». Blessé, il ne participe pas à la suite de la compétition qui voit le groupe se faire éliminer en phase de poules (Sénégal/Congo: 2-1 et Rd Congo/Sénégal: 2-1).

C'est au retour de cette compétition que Diongue prit la direction de la France. Yatma Diouck raconte qu'il l'a trouvé à Marseille, où il rejeta le contrat léonin qu'on lui avait proposé pour claquer la porte. Il partit ainsi finir la saison 1968-1969 à Nîmes (Division 1 : 2 matches) et à Montpellier (Division 2 : 23 matches, 3 buts). Puis retour à Nîmes où il explose durant la saison 1968-1969, alignant 35 matches pour 10 buts. Pourtant, il n'y reste pas, préférant retourner en Division 2 du côté d'Arles, où il passe la saison 1970-1971 (8 matches, 3 buts). A partir de là, plus aucune trace.

A 25 ans, Doudou Diongue mettait entre parenthèses un talent fou. Vivant depuis lors en France, il n'est revenu au Sénégal qu'à deux reprises : en 1970 et en 1996. Il disparaît à 66 ans.

PAR TIDIANE KASSE

Directeur de Publication de "Walf Sports"

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