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Version du 18 février 2012 à 13:39

Portrait photographique de F. W. Taylor

Frederick Winslow Taylor (, Germantown (Pennsylvanie) - , Philadelphie (Pennsylvanie)) est un ingénieur américain, promoteur le plus connu de l'organisation scientifique du travail. Celle-ci a trouvé un domaine d'application naturel dans le cadre de la révolution industrielle du XXe siècle.

Biographie

Frederick Winslow Taylor est né en 1856 à Germantown près de Philadelphie, dans une famille bourgeoise et réputée. Après de bonnes études secondaires à la Phillips Exeter Academy, son père, un juriste réputé, le pousse à se présenter au concours d'entrée de l'université Harvard. Mais il doit finalement y renoncer à cause de sa mauvaise vue.

Orienté vers la mécanique, il fait, de 1874 à 1878, un apprentissage d'ouvrier modeleur à Philadelphie. Embauché en 1878 par une aciérie, la Midvale Steel Co., il va gravir les échelons : d'abord simple manœuvre, puis chef d'atelier, il devient finalement, en 1884, ingénieur en chef, après avoir obtenu son diplôme en suivant des cours du soir.

Son expérience d'ouvrier lui est particulièrement utile pour comprendre les raisons pour lesquelles la productivité progresse lentement dans les usines. Pourtant, avec le boom industriel des années 1880, de plus en plus d'ingénieurs s'intéressent à l'organisation de la production, mais les progrès restent modestes.

Taylor s'engage dans des expériences d'organisation du travail entièrement nouvelles, qu'il nomme organisation scientifique du travail (OST). Il s'inspire du système de classification inventé par Melvil Dewey en 1872 (classification décimale de Dewey) qu'il avait découvert à la Phillips Exeter Academy.
En 1881, il entreprend une analyse du déroulement des tâches sur la base de la Time and motion study créée par Frank B. et Lillian M. Gilbreth.

Son idée est de déterminer par des études la meilleure façon de faire un travail :

  • en décomposant les phases successives de ce travail ;
  • en cherchant les gestes les plus efficaces :
  • en adaptant les outils.

De telles études demandent beaucoup de temps et de travail pour observer les ouvriers, décomposer leurs gestes, les chronométrer, afin de trouver comment réduire leurs mouvements au minimum. Mais les résultats sont spectaculaires. Par exemple, les manutentionnaires des gueuses de fontes vont manipuler sans effort supplémentaire 48 tonnes par jour contre 12,7 tonnes auparavant.
Les gains de productivité sont tels que les salaires peuvent être augmentés de 60 % et l'effectif embauché passer de 600 à 140 ouvriers.
En 1883, toujours en suivant des cours du soir, Taylor obtient un diplôme du Stevens Institute of Technology, situé à Hoboken, dans le New Jersey.

En 1890, il part travailler trois ans pour la Bethlehem Iron Steel qui deviendra plus tard Bethlehem Steel. Puis, il mène une brillante carrière d'ingénieur-conseil indépendant, écrivant des articles et donnant de nombreuses conférences. En 1895, il publie A Piece-Rate System. En dépit d'un échange de courrier soutenu, il ne parvient pas à convaincre ses collègues de l'American Society of Mechanical Engineers (ASME) de publier son nouvel ouvrage The Principles of Scientific Management.
En 1911, Taylor en distribue des copies privées à toutes ses relations. L'ouvrage est traduit et publié en français dès 1912 sous le titre La direction des ateliers [1].

Mais les syndicats américains l'accusent de vouloir transformer les ouvriers en machines, et font pression sur les milieux politiques pour obtenir l'interdiction de l'usage de ces méthodes dans les établissements industriels dépendants des pouvoirs publics, comme les arsenaux. En 1912, Taylor doit se défendre devant une commission d'enquête de la Chambre des représentants, alors que 50 000 ouvriers américains de l'industrie travaillent déjà selon des règles établies dans le cadre de l'OST.

Il mourut en 1915, avant d'avoir vu le triomphe de ses méthodes, du fait de l'entrée en guerre des États-Unis en 1917 et donc à la nécessité de tout faire pour accroître rapidement la production et la productivité de l'industrie américaine, alors que des centaines de milliers d'Américains s'embarquaient pour aller combattre en Europe. Les syndicats durent cesser leurs attaques.

Dès avril 1913, l'industriel Henry Ford s'inspirait des travaux de Taylor. Il avait installé son premier réseau d'assemblage à Détroit, en cherchant à fractionner les opérations de montage et à les confier à des travailleurs différents tout au long d'une ligne où les produits, en cours de montage, progressaient régulièrement. Mais il n'a réellement développé ses conceptions qu'après-guerre, dans son usine de Rouge River, inaugurée en 1929, qui comportait 43 kilomètres de convoyeurs.

Charlie Chaplin, dans son film Les Temps modernes fit une critique humaniste de l'OST. Cette méthode moderne de travail qui laisse peu de place à l'être humain est tournée en dérision. Son héros, au lieu d'être prolongé par la machine, devient lui-même une partie de la machine.

L’invention du taylorisme

Constatant que la vision traditionnelle et artisanale du «métier» ne peut que favoriser les comportements individualistes et ruiner l'efficacité collective, Taylor en vient à la conclusion qu'il faut revoir complétement la philosophie et les principes concrets de collaboration et d'organisation du travail en atelier. En étudiant les conditions nécessaires pour améliorer la productivité des ouvriers, il aboutit à la conclusion qu'une approche méthodique s'impose : Ce qu'il décrit comme étant l'organisation scientifique du travail ou OST.
Le principe de la démarche réside dans une double division du travail:

  • Une division verticale du travail, soit la stricte séparation entre la conception des tâches par les ingénieurs et leur exécution par les ouvriers.
    • Avant Taylor, les ouvriers conçoivent eux-mêmes leurs méthodes de travail, ce qui se traduit par une productivité souvent perfectible.
    • Pour Taylor, le rôle de l'encadrement consiste à indiquer aux employés la meilleure manière de réaliser une tâche, de leur fournir les outils et formations appropriés, et de leur délivrer des objectifs et incitations en vue d'atteindre la performance.
  • Une division horizontale du travail, soit une répartition optimale entre postes de travail, de façon à minimiser les doublons et les ambiguités.

Avec l'application du taylorisme et les gains de productivité qu'il a permis, les ouvriers ont vu leur rémunération fortement augmenter, alors que les prix des produits industriels ont baissé, ce qui a permis à un plus grand nombre de clients de les acquérir. Cependant, les ouvriers ont payé ces progrès au prix d'une dépossession de leur expertise, désormais élaborée par les ingénieurs.

Selon ses détracteurs, il a introduit dans le monde du travail une séparation radicale entre ceux qui conçoivent et ceux qui produisent : l’ouvrier n’est pas là pour penser, mais pour exécuter des gestes savamment calculés pour lui. Il est encouragé à être performant par un système de primes. Tout travail intellectuel doit être éliminé de l’atelier pour être concentré dans les bureaux des méthodes.

Contrairement à ce qu'on affirme souvent, Taylor n'a pas théorisé le travail à la chaîne. Il a toujours appliqué ses méthodes dans des ateliers équipés de machines outils, et non sur des chaînes d'assemblages. Il souhaitait que chaque ouvrier soit formé à la meilleure méthode de travail possible, et non qu'il soit réduit à effectuer inlassablement un seul geste sur une chaîne. C'est Henry Ford qui a inventé le travail à la chaîne. Ford souhaitait appliquer le taylorisme dans son usine de Rouge River près de Détroit, mais le nombre très élevé de tâches impliquées dans l'assemblage d'une automobile rendait leur enseignement à tous ses ouvriers matériellement impossible. Il eut alors l'idée (suite à une visite des abattoirs de Chicago), d'adjoindre à la division verticale du travail prônée par le taylorisme une division horizontale (ou parcellisation des tâches) : chaque ouvrier n'aurait à effectuer qu'une seule tâche, préalablement optimisée par le bureau des méthodes, et tous les ouvriers seraient alignés devant une chaîne mobile sur laquelle se déplaceraient les automobiles en cours d'assemblage. Si l'impact sur les salaires et les prix fut là encore considérable, les ouvriers perdirent à nouveau une grande part de leur compétence...

Citation

À l'ouvrier Michael Johnson Shartle : « On ne vous demande pas de penser ; il y a des gens payés pour cela, alors mets-toi au travail. »

Autres auteurs rattachés au taylorisme (management scientifique)

  • Sanford E. Thompson, qui développa le premier chronomètre décimal
  • Henry Gantt, il travailla pour Taylor. Il est surtout connu pour sa conception du diagramme de Gantt. Il prôna la nécessité d'humaniser les relations hiérarchiques et souligna les effets bénéfiques d'un environnement psychologique positif sur les employés.
  • Morris L. Cooke, assistant de Taylor qui tenta d'appliquer le management scientifique dans le secteur public.
  • Carl G. L. Barth, mathématicien et statisticien qui assista Taylor dans ses analyses

Sport

Taylor était également un excellent joueur de tennis, il a ainsi remporté le premier double messieurs des Internationaux des États-Unis, actuel US Open, en 1881 avec Clarence Clark[2].

Date Nom et lieu du tournoi Cat. ($) Surf. Partenaire Finalistes Score
1 1881 US Men's National Champ’s G. Chelem Herbe (ext.) Clarence Clark Alexander Van Renssalaer
Arthur Newbold
6-5, 6-4, 6-5

Il fut aussi un très bon nageur.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes