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==== Sur le traitement du conflit israélo-palestinien ====
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Au sujet du [[conflit israélo-palestinien]], le ''Monde diplomatique'' a adopté une ligne très critique à l'égard de la [[Politique d'Israël|politique]] du gouvernement israëlien. En particulier, le journal reproche à l'état d'[[Israël]] de ne pas avoir respecté les différentes résolutions du [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de Sécurité]] et de l'[[Assemblée générale de l'ONU|Assemblée générale]] de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] depuis [[1947]] ainsi que sa politique de [[colonie israélienne|peuplement]] des [[territoires palestiniens occupés]].
Au sujet du [[conflit israélo-palestinien]], le ''Monde diplomatique'' a adopté une ligne très critique à l'égard de la [[Politique d'Israël|politique]] du gouvernement israëlien. En particulier, le journal reproche à l'état d'[[Israël]] de ne pas avoir respecté les différentes résolutions du [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité]] et de l'[[Assemblée générale de l'ONU|Assemblée générale]] de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] depuis [[1947]] ainsi que sa politique de [[colonie israélienne|peuplement]] des [[territoires palestiniens occupés]].


Cette position a été remarquée par ceux qui reprochent au journal d'accuser [[Israël]] d'être « l'unique responsable des problèmes d'une paix qui tarde à venir ». Le Monde diplomatique partagerait les vues pro-palestiniennes de la petite minorité israélienne ou française d'extrême-gauche activiste souvent présente dans ses pages : le [[journaliste]] [[Michel Warschawski]], la [[cinéaste]] [[Simone Bitton]], le [[médecin]] [[Rony Brauman]], le [[journaliste]] [[Uri Avnery]] et l'[[historien]] [[Postsionisme|post-sioniste]] [[Ilan Pappé]].
Cette position a été remarquée par ceux qui reprochent au journal d'accuser [[Israël]] d'être « l'unique responsable des problèmes d'une paix qui tarde à venir ». Le Monde diplomatique partagerait les vues pro-palestiniennes de la petite minorité israélienne ou française d'extrême-gauche activiste souvent présente dans ses pages : le [[journaliste]] [[Michel Warschawski]], la [[cinéaste]] [[Simone Bitton]], le [[médecin]] [[Rony Brauman]], le [[journaliste]] [[Uri Avnery]] et l'[[historien]] [[Postsionisme|post-sioniste]] [[Ilan Pappé]].

Version du 26 mai 2006 à 00:00

Modèle:Tableau Presse Le Monde diplomatique, mensuel français d'information et d'opinion, a été fondé en mai 1954 par Hubert Beuve-Méry. Il constituait initialement un supplément au quotidien Le Monde destiné aux « cercles diplomatiques et aux grandes organisations internationales ».

Données sur la structure et le capital

En 2005, l'édition française tire à 300 000 exemplaires, le lectorat total mondial se monte à un million de personnes environ. Le journal paraît en 19 langues différentes, dont l'espéranto.

Le capital du journal est détenu à 51 % par le quotidien Le Monde. Les 49 % restants appartiennent conjointement à l'association des Amis du Monde Diplomatique, qui représente les lecteurs, et à l'association Gunter Holzmann qui rassemble les journalistes. Cette part, supérieure à la minorité de blocage (33,34 %), confère à la rédaction une indépendance éditoriale et au journal une relative indépendance politique vis-à-vis du groupe le Monde. Par exemple, le directeur de la publication n'est éligible que sur proposition des personnels du journal. Bien que l'indépendance économique du Monde diplomatique vis à vis du groupe le Monde soit limitée, ce dernier n'intervient pas sur la ligne éditoriale du journal.

Les meilleurs articles du Monde diplomatique sont réunis dans une revue appelée Manière de voir.

Ligne éditoriale

Le Monde diplomatique traite une grande variété de sujets d'importance planétaire, et en premier lieu les relations internationales. C'est un journal d'opinion, de documentation et d'investigation.

Les articles de ce journal sont généralement écrits par des journalistes, mais également par des universitaires, des écrivains et des spécialistes internationaux reconnus, notamment membres de grandes institutions internationales.

Propriété du groupe Le Monde, il conserve son indépendance face aux grands groupes de médias (journaux, radios, télévisions) détenus par des conglomérats privés de l'armement (Dassault, Groupe Lagardère) et du BTP (Bouygues). D'autre part, le journal affirme préserver son indépendance éditoriale vis à vis des annonceurs en limitant la part des ses revenus générée par la publicité.

Adoptant une ligne éditoriale tiers-mondiste, le journal pourfend ce qu'il considère comme les effets désastreux engendrés par la mondialisation néo-libérale dans le monde. Ainsi, Ignacio Ramonet peut écrire dans un éditorial :

« À cet égard, la Chine constitue un cas d’école et anticipe sur la question qui se posera demain à propos de l’Inde, du Brésil, de la Russie ou de l’Afrique du Sud : Comment arracher des milliards de personnes à la détresse du sous-développement sans les plonger dans un modèle productiviste et de consommation “à l’occidentale”, néfaste pour la planète et mortel pour l’ensemble de l’humanité ? » [1]

Le journal critique ouvertement tout impérialisme. Caractérisée par l'intérêt porté aux luttes anticoloniales dans les années 60, cette orientation s'est ensuite étendue à la critique de la politique internationale des États-Unis à partir de la fin de la guerre froide puis à ce que Toni Negri appelle « l'Empire » néolibéral.

Le Monde diplomatique, comme le Frankfurter Allgemeine Zeitung, appelle les personnalités politiques anglo-américaines par leur nom d'état civil, à la place de leur nom d'usage : « M. Anthony Blair » pour Tony Blair, « M. William Clinton » pour Bill Clinton.

Tout en se défendant de proposer des réponses prêtes à l'emploi, le mensuel a souvent été à l'origine de mobilisations et de mouvements contestataires. Par exemple, un éditorial écrit par Ignacio Ramonet en 1997 conduisit à la création de l'association internationale ATTAC. Le journal est également membre fondateur de l'Observatoire français des médias.

Débats autour du Monde diplomatique

Critique de la ligne éditoriale

Accusations de complaisance avec Fidel Castro

Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo et co-fondateur d'Attac, a accusé dans des éditoriaux la rédaction du Monde diplomatique et Ignacio Ramonet en particulier, d'une amitié avec les dirigeants Fidel Castro et Hugo Chávez[2]. L'intellectuel Bernard-Henri Lévy dénonce lui-aussi une position qui serait selon lui modérée vis-à-vis du régime communiste de Fidel Castro à Cuba.

Le journal n'hésite cependant pas à évoquer les dérives autoritaires du régime castriste :

« Au début du mois d’avril 2003, (...) le monde apprenait les peines inacceptables prononcées à La Havane contre des opposants non violents. » [3]

Au sujet de ces accusations, Ignacio Ramonet dénonce un « anticastrisme primaire » et répond en avril 2002 :

« Sur le plan des libertés [à Cuba], les choses sont loin d'être satisfaisantes, comme Le Monde diplomatique n'a pas manqué de le signaler. Et le dernier rapport d'Amnesty International sur Cuba constate qu'« au moins treize personnes considérées par Amnesty International comme des prisonniers d’opinion se trouvaient derrière les barreaux à la fin de l’année 2000 ». C'est grave [...] mais c'est loin d'être le « goulag » annoncé. Le rapport ne signale ni torture, ni « disparition », ni assassinat. Pas un cas. Alors que dans des « démocraties » toutes proches - Guatemala, Honduras, Haïti, voire au Mexique ou au Brésil - des syndicalistes, des opposants, des journalistes, des prêtres, des maires continuent d'être assassinés... » [4]

Sur le traitement du conflit israélo-palestinien

Au sujet du conflit israélo-palestinien, le Monde diplomatique a adopté une ligne très critique à l'égard de la politique du gouvernement israëlien. En particulier, le journal reproche à l'état d'Israël de ne pas avoir respecté les différentes résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU depuis 1947 ainsi que sa politique de peuplement des territoires palestiniens occupés.

Cette position a été remarquée par ceux qui reprochent au journal d'accuser Israël d'être « l'unique responsable des problèmes d'une paix qui tarde à venir ». Le Monde diplomatique partagerait les vues pro-palestiniennes de la petite minorité israélienne ou française d'extrême-gauche activiste souvent présente dans ses pages : le journaliste Michel Warschawski, la cinéaste Simone Bitton, le médecin Rony Brauman, le journaliste Uri Avnery et l'historien post-sioniste Ilan Pappé.

Le Monde diplomatique donne la parole à plusieurs tendances de la gauche israélienne : Amram Mitzna ou Yossi Beilin du parti travailliste israélien, Uri Avnery, Simone Bitton, ainsi que Rony Brauman, mais aussi à des intellectuels palestiniens de différentes tendances : Edward Saïd, Mahmoud Darwich ou Fayçal Husseini.

Au sujet du sionisme

Dans l'hebdomadaire Le Point du 3 octobre 2003, Alain Finkielkraut disait à propos du Monde diplomatique :

« Pour Le Monde diplomatique et pour Télérama, tous les sionistes sont des chiens, presque tous les juifs sont des sionistes et donc des chiens, sauf Rony Brauman, ce juif qui sauve l’honneur. » [5]

Dans un éditorial publié sur le site du journal, Dominique Vidal précise clairement la position du Monde diplomatique à l'égard du sionisme :

« Le Monde diplomatique [considère] le droit à l’existence et à la sécurité d’Israël comme une des conditions sine qua non d’une paix juste et durable au Proche-Orient. » [6]

Au sujet de l'antisémitisme

Le magazine L'Arche dénonce l'attitude de l'association des Amis du Monde diplomatique pour son soutien au livre d'Alain Ménargues, Le Mur de Sharon, qu'il juge antisémite [7]. Le rédacteur en chef de l'Arche, Méir Waïntrater, reproche le silence qu'il qualifie de « coupable » de Dominique Vidal depuis la sortie du livre jusqu'à sa dénonciation claire en juillet 2005 dans les colonnes du Monde diplomatique [8].

Polémiques sur la publicité

Des critiques quant à l'apparition d'annonces publicitaires dans le journal émanent parfois d'une partie des lecteurs. Le plus souvent, les reproches concernent des publicités pour des activités dont le journal, par ailleurs, critique le mode de fonctionnement. Par exemple, les complémentaires santé, les services bancaires ou les produits pharmaceutiques. Ils estiment que ces annonces pourraient affecter la ligne éditoriale et, en particulier, limiter la liberté d'expression sur les thèmes en question.

Notamment, deux campagnes publicitaires ont rencontré un flot important de critiques. En novembre et décembre 2003, des annonces publicitaires pour IBM et pour une marque de voiture occupèrent deux pages complètes. Dans les éditions de février et mars 2004 apparurent des annonces de Microsoft, pourfendeur du logiciel libre, alors même que le mensuel avait publié des articles favorables aux logiciels libres et qu'il les utilise pour son site internet.

En réponse à ces critiques, l'équipe éditoriale apporte deux réponses :

  • Elle affirme ne pas contrôler le contenu des annonces, qui est décidé par une régie publicitaire.
  • Et surtout, elle fait remarquer que le journal ne laisse que le strict minimum comme place à la publicité (tant dans les pages que dans ses finances) et fait son possible pour la diminuer encore.

Désaccords au sein de la rédaction

Fin 2005, les désaccords apparaissent au sein de l'association Attac, recoupant ceux au sein du Monde diplomatique. Les divergences entre Bernard Cassen, Jacques Nikonoff, Ignacio Ramonet et Maurice Lemoine d'une part, Dominique Vidal et Alain Gresh d'autre part, amènent ces derniers à démissionner en janvier 2006 de leurs postes de directeurs de rédaction du Monde diplomatique, restant membres de la rédaction comme journalistes.

Le quotidien Libération estime que « Alain Gresh et Dominique Vidal se situent dans un courant de "gauche internationaliste" qui s'oppose à une mouvance chevènementiste ou "nationale-républicaine", où l'on retrouve, avec des nuances, Bernard Cassen et le nouveau rédacteur en chef, Maurice Lemoine » [9]. Toujours selon le quotidien, les tensions viennent de divergences sur notamment la question de la laïcité et du voile, la position de Ignacio Ramonet au sujet du régime cubain et de désaccords au sujet des Farc, les forces de la rébellion colombienne.

Selon Gilles Kepel, spécialiste de l'islam, c'est l'alliance entre les tiers-mondistes et l'islam qui est la cause de ce désaccord [10]. Les partisans de cette ligne ayant été mis en minorité au Monde Diplomatique comme le laissait entendre l'article de Bernard Cassen, critique de cette ligne [11].

Parodie

Comme d'autres publications importantes, le Monde diplomatique a fait l'objet d'une parodie appelée l'Immonde Diplodocus.

Ours en janvier 2006

Références

  1. Ignacio Ramonet, Chine, mégapuissance. Dans Le Monde diplomatique, août 2004. [1]
  2. Deux de ces éditoriaux ont été critiqués par l'association Acrimed : Quand Philippe Val, analyste « complexe », prétend soutenir Ingrid Betancourt et Philippe Val se charge de l’épuration de l’Observatoire français des médias
  3. Gianni Minà, Cuba, le syndrome de l’île assiégée. Dans Le Monde diplomatique, juin 2003. [2]
  4. Ignacio Ramonet, Anticastrisme primaire. Dans Le Monde diplomatique, avril 2002. [3]
  5. La querelle Finkielkraut-Brauman, dans Le Point, 3 octobre 2003. [4]
  6. Dominique Vidal, Quand Jean-Christophe Rufin prône le délit d’opinion, dossier du Monde diplomatique, 21 octobre 2004. [5]
  7. Quand les « Amis du Monde diplomatique » font la promotion d’un livre antisémite, dans L’Arche n°565, mai 2005. [6]
  8. « L’affaire Ménargues » (suite), dans L’Arche n°561, janvier 2005. [7]
  9. Olivier Costemalle, Attac diplomatique à la direction du «Monde diplo». Dans Libération, 7 janvier 2006. [8]
  10. Gilles Kepel, « La jeune génération est un enjeu ». Dans L'Express, 26 janvier 2006. [9]
  11. Bernard Cassen, Ces altermondialistes en perte de repères... Dans Politis, 20 janvier 2005. [10]

Liens externes

La catégorie Altermondialisme contient d'autres articles sur le sujet de l'altermondialisme.

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