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* [[Tour Méditerranéen Cycliste Professionnel]]
* [[Tour Méditerranéen Cycliste Professionnel]]
* [http://www.defiwind.com le Defi wind]
* [http://www.defiwind.com le Defi wind]

=== Culture ===
{{rédaction}}
Les chalets en bois sur pilotis construits à l'origine sur la plage même sont une particularité de Gruissan. Ils ont été rendus célèbres par le film de [[Jean-Jacques Beineix]] ''[[37°2 le matin]]'', tiré du roman éponyme de [[Philippe Djian]].<br />
1. L’histoire de Gruissan-Plage.

Fin XIX{{e}} - début du XX{{e}} .

Quelques familles de Narbonne et des alentours, avant les vendanges, venaient avec une charrette tendue de toiles de jute (les bourounnes) et s’installaient sur la plage pour quelques jours. Certains laissèrent leurs charrettes et la renforcèrent avec des planches de bois. Mais le vent et les marées eurent raisons de ces habitats précaires. Un cheminot du nom de Boyer eut l’idée d’édifier dans un premier temps une cabane ancrée au sol puis sur pilotis (traverses de chemins de fer) pour échapper aux montées impétueuses de la Méditerranée. «Il semble donc que l’existence de constructions précaires estivales sur la plage de Gruissan remonte aux alentours de 1900 ou soit même antérieur, et qu’un développement important se produit avant 1920.» Andreu-Boussut raconte «En 1869, Achille Gibert, né à Gruissan et épicier-cafetier, est autorisé par un décret du préfet de l’Aude à ouvrir le premier café de la plage de Gruissan ». Cela se fera sous forme d’amodiation et repris par la suite pour les occupations diverses de la plage par les commerces divers et les baraques en bois de nombreux narbonnais. Les tempêtes, les coups de mer des hivers mettent à rude épreuves ces constructions sommaires, les emportant régulièrement. Seuls les bâtiments sur pilotis résistent mieux et se pérennisent au fil des ans, et sont occupés durant l’été. Ainsi l’évolution des constructions sommaires se convertit en chalets en bois, mais toujours susceptibles d’être emportées par les flots impétueux.

1920.

Le développement important de Gruissan-Plage se produit dès 1920. En effet vu le phénomène de « cabanisation » sur la plage, la commune rachète en 1923, à l’État, « les lais et relais » de la mer (ce que la mer couvre en hiver et découvre en été). Ces lais et relais, bande de sable, qui avaient été vendues à quelques notables gruissanais, d’une profondeur de 250 mètres, suivent le domaine public maritime sur toute sa longueur. De plus, la commune perçoit une taxe pour la jouissance des chalets (sorte de taxe de séjour touristique !). En 1928 sur un terrain non inondable, en arrière de cette bande elle édifie un lotissement de 57 lots et passe les premiers contrats sous forme de location par amodiation (formule ancienne).


Le confort est rudimentaire et le ravitaillement en vivres et eau douce se fait chaque fin de semaine avec le retour des hommes et leurs charettes, rejoignant femmes et enfants, pour partager avec les amis ce territoire sauvage.

Dès les années 1930, estivants et gruissanais parlent de « la station », et la désignent sous ce nom désormais connu : Gruissan-Plage.


« L’eau de mer et le sable remplaçant savon et détergent pour se laver le corps et faire la vaisselle » nous dit Claude FAGEDET, ce que confirme à sa façon Pierre SANSOT « le vent…/… du côté de Gruissan, il décape proprement les visages qui n’auront plus besoin d’un gant de toilette pour obtenir la netteté désirée.«
. 1946.
2. Le plan en damier.

En décembre 1946, l’urbaniste-architecte Fagard propose une implantation nouvelle des constructions en les disposant en quinconce, à 45° par rapport à la ligne de bord de mer, ménageant ainsi le maximum de vue sur cette dernière.

C’est cette disposition qui est retenue, quand en 1947, la commune au titre des dommages de guerre peut envisager la reconstruction des chalets.
Le plan, établi par un urbaniste de Paris, R. Coquerel, justifie et énonce les principes suivants. Cette disposition permet une meilleure orientation des pièces d’habitation. « Le vent prédominant Nord-Ouest ou Cers représente 66% de la totalité des vents, et la plage n’est protégé par aucun accident de terrains. » et il faut aussi tenir compte de l’orientation ouest qui occasionne de très fortes chaleurs. « Des constructions dont une diagonale serait orientée N.O – S.E. répondrait au mieux à ces conditions. » Les rangées de chalets situés en deuxième et troisième rang ont ainsi une vue sur la mer et la plage.
« Les dents de scie », ou redents, (principe cher à l’architecte Le Corbusier, nous sommes en 1947) allongent la longueur du front de mer et cassent ce qui aurait pu être une monotone façade longue de un kilomètre. Ces trouées serviront quelques années plus tard pour installer des équipements de loisirs et des parkings clos.

3. La production des chalets : une série.

À l’origine, le dossier prévoit 6 rangées de chalets, mais devant les demandes faites en mairie, 4 autres rangées sont établies toujours sur le terrain communal. Ainsi les 10 rangées que nous connaissons peuvent être construites.

En échange des « bons Pinay » négociables à 3, 6 ou 9 ans pour reconstruire « leur villégiature d’été » que 519 « baraquiers » ont touché, la société Pécou de Haute Savoie, propose un chalet en modèle unique, mais en 3 tailles. Préfabriqués en Haute-Savoie, ils sont assemblés sur place au rythme de 80 par an. Un atelier sera même établi sur place, car la société construira près de la moitié des chalets de Gruissan-Plage. Entièrement en bois, sauf les ferrures des volets, bois à petites sections assemblées pour obtenir les portées, ces chalets se révèleront être les plus durables des chalets construits. En 1982 il y en avait encore 700 sur le site.


4. Evolution des « CHALETS ».

. 1950 : Les chalets n’ont ni eau, ni lumière et équipés d’une cuisine pour seule commodité. Les WC sont communs et installées près des parkings rejetés en arrière de la plage. Quelques commerces alimentaires : eau, pain de glace pour les estivants. Cinq cafés restaurants, dont certains font guinguettes ou louent des chambres.
. 1954/1955 : Lumière, eau potable alimentent les chalets ; des WC de fortune apparaissent en excroissance de chalets.

. « En 1964, je me suis opposé à la destruction des chalets. Il y avait un énorme projet d’aménagement soutenu par la finance parisienne. Quand ces gens sont arrivés à Gruissan, ils croyaient avoir affaire à de simples pêcheurs. Nous leur avons montré que nous étions plus coriaces que ce qu’ils pensaient. Croyez-moi, j’avais vu les allemands les détruire une première fois pendant la guerre et je ne pouvais pas concevoir de les voir disparaître à nouveau ».

. 1977 : Les chalets sont raccordés au tout à l’égout communal, les travaux seront terminés en 1981, mais pour y arriver le sol aura été rehaussé de 60 à 80 centimètres. Les chalets cessent d’être submersibles affirment quelques documents…

Dès lors, équipés, « hors inondations », de nouvelles conditions d’appropriation des chalets s’ouvrent aux propriétaires : réaliser de « vraies maisons ». Camouflage du bois sous un crépi, agrandissement, modifications de formes de toitures, mais malgré tout, l’ambiance typique demeure.

Avec l’aménagement de Guissan-Port programmé dès 1964 et dont les travaux commencent en 1974, une nouvelle orientation touristique s’opère. D’importants équipements ludiques, de services et de commerces, d’équipements publics, offrent un panel complet dont les « chalétains » vont aussi profiter. L’offre de location devient rentable. Les chalets sont équipés : nouvelles pièces en rez-de-chaussée, garages, barbecues et verdissements. Les parcelles ne peuvent se clôturer.

. En 1976, le cahier des charges applicables à la zone des chalets est modifié pour fixer les règles applicables lors des aménagements.

Extraits :

* Les constructions seront du type « chalet » dans lesquelles le bois entre comme élément principal du point de vue de la structure comme de la décoration.
* Ils seront édifiés sur pilotis à une hauteur n’excédant, en aucun cas, 2,50 m au-dessus du niveau du sol brut.
* Une transparence sera obligatoirement ménagé au niveau des pilotis…/… des équipements de service peuvent être construit sous le chalet …/… Leur surface lors œuvre n’excède pas 50% de la surface hors-œuvre du chalet sans pouvoir excéder 35 m2.
* …/…la zone constructible est définie par un périmètre concentrique à celui du lot amodié, établi à l’intérieur de ce dernier à une distance de 2 m…/…des saillis en porte à faux d 0,75 m seront tolérés sur voies d’accès.
* …/…l’emprise des chalets…/… n’excédant en aucun cas 40% de la surface du terrain amodié.
* La hauteur maximum des constructions est fixée à 5 m mesurés du sol brut à l’égout de toit…/… la pente de la couverture variant entre 25 et 30°.
* Les chalets s’apparenteront obligatoirement en ce qui concerne la nature des matériaux utilisés et les transparences au niveau des pilotis à l’ensemble des chalets existants.

« …/… c’est en 1976, à l’occasion d’une rénovation cadastrale, que les parcelles de terre sur lesquelles sont édifiées les chalets, jusque-là sans numérotation cadastrale, se voient attribués un tel numéro. Cela prépare ainsi, administrativement, la perception de l’impôt foncier comme envisagé dans l’arrêté municipal du 14 avril 1947. »

Une lettre-circulaire sera adressé aux «chalétains» en févier 1988, les informant que les impôts et les taxes sur les actes, seront désormais perçus. « L’A.S.P.I.C.G., Association de Protection des Intérêts Collectifs des Chalétains de Gruissan plage, est créé le 9 août 1988. »

Désormais, un grand nombre d'entre eux ont beaucoup perdu de leur charme et de leur spécificité, leurs propriétaires ayant bétonné la partie basse et fait disparaître les [[pilotis]]. Une digue a également été mise en place. Elle longe la plage, constitue une promenade sur le front de mer, abrite les habitations des hautes eaux d’hiver, mais crée ainsi une séparation entre chalets et plage, éloignant encore un peu le lieu de l'esprit dans lequel il a été conçu.<br />
Plus loin, la plage de Mateille est un site naturel classé par le [[Conservatoire du littoral]]. Elle est flanquée d'un lac marin dévolu aux activités des planches à voiles et chars à voile.<br />
La Vieille Nouvelle est un espace sauvage réservé au nautisme. Enfin, la plage du Grazel, à l'intérieur du port, et la plage des Ayguades complètent ce paysage marin.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 5 février 2012 à 16:11

Gruissan
Gruissan
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Aude
Arrondissement Arrondissement de Narbonne
Intercommunalité Le Grand Narbonne
Maire Didier Codorniou
Code postal 11430
Code commune 11170
Géographie
Coordonnées 43° 06′ 28″ nord, 3° 05′ 20″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 200 m
Élections
Départementales Canton de Coursan
Localisation
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Gruissan
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Gruissan

Gruissan (en occitan Grussan) est une commune française, située dans le département de l'Aude et la région Languedoc-Roussillon.

Ses habitants sont les Gruissanais.

Géographie

Station balnéaire du golfe du Lion située dans l'aire urbaine de Narbonne, entre le massif de la Clape et la mer Méditerranée. Le vieux village, entre les étangs, est constitué de ruelles circulant autour d'un gros bloc de calcaire sur lequel se situent les restes d'un ancien château, la tour Barberousse. Le village est donc une circulade.

Armoiries

La commune de Gruissan porte :

D'argent, au lion léopardé de gueules accompagné de trois croissants du même[1].
Ce blason est celui du dernier archevêque de Narbonne, Arthur Richard Dillon.

Les communes d'Alaigne, de Bize-Minervois, de Pieusse et de Routier, qui sont aussi d'anciens fiefs de l'archevêque de Narbonne, ont les mêmes armoiries.

Histoire

L'archevêque de Narbonne était seigneur de Gruissan[2] ; il fit construire le château, détruit plus tard sur ordre de Richelieu.

Administration

En 2010, la commune de Gruissan a été récompensée par le label « Ville Internet @@ »[3].

En 2010, la commune de Gruissan a été récompensée par le label « Pavillon Bleu d'Europe »[4].

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001   Didier Codorniou DVG (ex-PS) Vice-président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon
mars 1965 2001 Guy Gimié Sans étiquette  
1910 1914 Joseph Camp   Conseiller général du canton de Coursan
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2007
1 2001 2581 2691 5942 1703 0913 5314 272
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Source : INSEE[5])

Économie

La commune a sur son territoire l'appellation qualitative Vin de pays des Coteaux du littoral audois. La cave coopérative de Gruissan commercialise toute l'année des vins rouges, blancs, et rosés produits par les viticulteurs gruissanais ainsi que des produits régionaux.

Une production de sel et de fleur de sel est conservée sur l'étang de l'Ayrolle, où il y a un musée consacré aux salins de Gruissan.

Lieux et monuments

Vue sur le Vieux-village dominé par la tour Barberousse
Vue sur le port de Gruissan

Le vieux village

La ville moderne et aux alentours

Personnalités liées à la commune

  • René Iché (1897-1954), sculpteur moderne de Montparnasse, fit l'acquisition d'un atelier d'été, dans le vieux village, au bord de l'étang en 1949.
  • Didier Codorniou (né en 1958), joueur international de rugby à XV, devenu maire de la ville.
  • Pierre Richard, comédien. Viticulteur à Gruissan d'un vin d'appellation contrôlée (le château Bel Évêque).
  • Lina Bill, de son véritable nom Louis Bonnot (Gruissan, 1855 - Avignon, 1936), peintre.
  • Auguste Ambert, joueur international de rugby à XIII.
  • René Bénésis (né en 1944), joueur international de rugby à XV.
  • Jules Calmettes (né en 1941 à Gruissan) musicien international et compositeur. Il a créé en 1977 la "Grande Formation Jazz des Jeunes de Gruissan". L'originalité de cette Formation, première du genre en France et en Europe à cette époque, était la pratique de l'improvisation dans la pure tradition jazzistique et l'absence de sélection des éléments (moyenne d'âge treize ans) tous formés par Jules Calmettes. Cette Formation, qui a été filmée par les trois chaînes nationales (à l'époque !), a assuré la première partie de concerts de Lionel Hampton, Claude Luter, Maxime Saury, Charlie Haden, Didier Lockwood. Elle a donné aussi de nombreux concerts en France et à l'étranger (Angleterre, Italie, Espagne, Belgique) et produit trois disques . C'est également Jules Calmettes qui est à l'origine de la création de l'école municipale de musique de Gruissan. Titulaire d'un D.E et poly-instrumentiste, il en a été le directeur et seul professeur jusqu'en septembre 2001, ayant jusqu'à soixante élèves (instrumentistes). Douze des élèves de Jules Calmettes sont devenus musiciens professionnels.

Vie locale

Sports

Culture

Les chalets en bois sur pilotis construits à l'origine sur la plage même sont une particularité de Gruissan. Ils ont été rendus célèbres par le film de Jean-Jacques Beineix 37°2 le matin, tiré du roman éponyme de Philippe Djian.
1. L’histoire de Gruissan-Plage.


Fin XIXe - début du XXe .

Quelques familles de Narbonne et des alentours, avant les vendanges, venaient avec une charrette tendue de toiles de jute (les bourounnes) et s’installaient sur la plage pour quelques jours. Certains laissèrent leurs charrettes et la renforcèrent avec des planches de bois. Mais le vent et les marées eurent raisons de ces habitats précaires. Un cheminot du nom de Boyer eut l’idée d’édifier dans un premier temps une cabane ancrée au sol puis sur pilotis (traverses de chemins de fer) pour échapper aux montées impétueuses de la Méditerranée. «Il semble donc que l’existence de constructions précaires estivales sur la plage de Gruissan remonte aux alentours de 1900 ou soit même antérieur, et qu’un développement important se produit avant 1920.» Andreu-Boussut raconte «En 1869, Achille Gibert, né à Gruissan et épicier-cafetier, est autorisé par un décret du préfet de l’Aude à ouvrir le premier café de la plage de Gruissan ». Cela se fera sous forme d’amodiation et repris par la suite pour les occupations diverses de la plage par les commerces divers et les baraques en bois de nombreux narbonnais. Les tempêtes, les coups de mer des hivers mettent à rude épreuves ces constructions sommaires, les emportant régulièrement. Seuls les bâtiments sur pilotis résistent mieux et se pérennisent au fil des ans, et sont occupés durant l’été. Ainsi l’évolution des constructions sommaires se convertit en chalets en bois, mais toujours susceptibles d’être emportées par les flots impétueux.

1920.

Le développement important de Gruissan-Plage se produit dès 1920. En effet vu le phénomène de « cabanisation » sur la plage, la commune rachète en 1923, à l’État, « les lais et relais » de la mer (ce que la mer couvre en hiver et découvre en été). Ces lais et relais, bande de sable, qui avaient été vendues à quelques notables gruissanais, d’une profondeur de 250 mètres, suivent le domaine public maritime sur toute sa longueur. De plus, la commune perçoit une taxe pour la jouissance des chalets (sorte de taxe de séjour touristique !). En 1928 sur un terrain non inondable, en arrière de cette bande elle édifie un lotissement de 57 lots et passe les premiers contrats sous forme de location par amodiation (formule ancienne).


Le confort est rudimentaire et le ravitaillement en vivres et eau douce se fait chaque fin de semaine avec le retour des hommes et leurs charettes, rejoignant femmes et enfants, pour partager avec les amis ce territoire sauvage.

Dès les années 1930, estivants et gruissanais parlent de « la station », et la désignent sous ce nom désormais connu : Gruissan-Plage.


« L’eau de mer et le sable remplaçant savon et détergent pour se laver le corps et faire la vaisselle » nous dit Claude FAGEDET, ce que confirme à sa façon Pierre SANSOT « le vent…/… du côté de Gruissan, il décape proprement les visages qui n’auront plus besoin d’un gant de toilette pour obtenir la netteté désirée.« 

. 1946. 2. Le plan en damier.

En décembre 1946, l’urbaniste-architecte Fagard propose une implantation nouvelle des constructions en les disposant en quinconce, à 45° par rapport à la ligne de bord de mer, ménageant ainsi le maximum de vue sur cette dernière.

C’est cette disposition qui est retenue, quand en 1947, la commune au titre des dommages de guerre peut envisager la reconstruction des chalets. Le plan, établi par un urbaniste de Paris, R. Coquerel, justifie et énonce les principes suivants. Cette disposition permet une meilleure orientation des pièces d’habitation. « Le vent prédominant Nord-Ouest ou Cers représente 66% de la totalité des vents, et la plage n’est protégé par aucun accident de terrains. » et il faut aussi tenir compte de l’orientation ouest qui occasionne de très fortes chaleurs. « Des constructions dont une diagonale serait orientée N.O – S.E. répondrait au mieux à ces conditions. » Les rangées de chalets situés en deuxième et troisième rang ont ainsi une vue sur la mer et la plage. « Les dents de scie », ou redents, (principe cher à l’architecte Le Corbusier, nous sommes en 1947) allongent la longueur du front de mer et cassent ce qui aurait pu être une monotone façade longue de un kilomètre. Ces trouées serviront quelques années plus tard pour installer des équipements de loisirs et des parkings clos.

3. La production des chalets : une série.

À l’origine, le dossier prévoit 6 rangées de chalets, mais devant les demandes faites en mairie, 4 autres rangées sont établies toujours sur le terrain communal. Ainsi les 10 rangées que nous connaissons peuvent être construites.

En échange des « bons Pinay » négociables à 3, 6 ou 9 ans pour reconstruire « leur villégiature d’été » que 519 « baraquiers » ont touché, la société Pécou de Haute Savoie, propose un chalet en modèle unique, mais en 3 tailles. Préfabriqués en Haute-Savoie, ils sont assemblés sur place au rythme de 80 par an. Un atelier sera même établi sur place, car la société construira près de la moitié des chalets de Gruissan-Plage. Entièrement en bois, sauf les ferrures des volets, bois à petites sections assemblées pour obtenir les portées, ces chalets se révèleront être les plus durables des chalets construits. En 1982 il y en avait encore 700 sur le site.


4. Evolution des « CHALETS ».

. 1950 : Les chalets n’ont ni eau, ni lumière et équipés d’une cuisine pour seule commodité. Les WC sont communs et installées près des parkings rejetés en arrière de la plage. Quelques commerces alimentaires : eau, pain de glace pour les estivants. Cinq cafés restaurants, dont certains font guinguettes ou louent des chambres.

. 1954/1955 : Lumière, eau potable alimentent les chalets ; des WC de fortune apparaissent en excroissance de chalets.

. « En 1964, je me suis opposé à la destruction des chalets. Il y avait un énorme projet d’aménagement soutenu par la finance parisienne. Quand ces gens sont arrivés à Gruissan, ils croyaient avoir affaire à de simples pêcheurs. Nous leur avons montré que nous étions plus coriaces que ce qu’ils pensaient. Croyez-moi, j’avais vu les allemands les détruire une première fois pendant la guerre et je ne pouvais pas concevoir de les voir disparaître à nouveau ».

. 1977 : Les chalets sont raccordés au tout à l’égout communal, les travaux seront terminés en 1981, mais pour y arriver le sol aura été rehaussé de 60 à 80 centimètres. Les chalets cessent d’être submersibles affirment quelques documents…

Dès lors, équipés, « hors inondations », de nouvelles conditions d’appropriation des chalets s’ouvrent aux propriétaires : réaliser de « vraies maisons ». Camouflage du bois sous un crépi, agrandissement, modifications de formes de toitures, mais malgré tout, l’ambiance typique demeure.

Avec l’aménagement de Guissan-Port programmé dès 1964 et dont les travaux commencent en 1974, une nouvelle orientation touristique s’opère. D’importants équipements ludiques, de services et de commerces, d’équipements publics, offrent un panel complet dont les « chalétains  » vont aussi profiter. L’offre de location devient rentable. Les chalets sont équipés : nouvelles pièces en rez-de-chaussée, garages, barbecues et verdissements. Les parcelles ne peuvent se clôturer.

. En 1976, le cahier des charges applicables à la zone des chalets est modifié pour fixer les règles applicables lors des aménagements.

Extraits :

  • Les constructions seront du type « chalet » dans lesquelles le bois entre comme élément principal du point de vue de la structure comme de la décoration.
  • Ils seront édifiés sur pilotis à une hauteur n’excédant, en aucun cas, 2,50 m au-dessus du niveau du sol brut.
  • Une transparence sera obligatoirement ménagé au niveau des pilotis…/… des équipements de service peuvent être construit sous le chalet …/… Leur surface lors œuvre n’excède pas 50% de la surface hors-œuvre du chalet sans pouvoir excéder 35 m2.
  • …/…la zone constructible est définie par un périmètre concentrique à celui du lot amodié, établi à l’intérieur de ce dernier à une distance de 2 m…/…des saillis en porte à faux d 0,75 m seront tolérés sur voies d’accès.
  • …/…l’emprise des chalets…/… n’excédant en aucun cas 40% de la surface du terrain amodié.
  • La hauteur maximum des constructions est fixée à 5 m mesurés du sol brut à l’égout de toit…/… la pente de la couverture variant entre 25 et 30°.
  • Les chalets s’apparenteront obligatoirement en ce qui concerne la nature des matériaux utilisés et les transparences au niveau des pilotis à l’ensemble des chalets existants.

« …/… c’est en 1976, à l’occasion d’une rénovation cadastrale, que les parcelles de terre sur lesquelles sont édifiées les chalets, jusque-là sans numérotation cadastrale, se voient attribués un tel numéro. Cela prépare ainsi, administrativement, la perception de l’impôt foncier comme envisagé dans l’arrêté municipal du 14 avril 1947. »

Une lettre-circulaire sera adressé aux «chalétains» en févier 1988, les informant que les impôts et les taxes sur les actes, seront désormais perçus. « L’A.S.P.I.C.G., Association de Protection des Intérêts Collectifs des Chalétains de Gruissan plage, est créé le 9 août 1988. »

Désormais, un grand nombre d'entre eux ont beaucoup perdu de leur charme et de leur spécificité, leurs propriétaires ayant bétonné la partie basse et fait disparaître les pilotis. Une digue a également été mise en place. Elle longe la plage, constitue une promenade sur le front de mer, abrite les habitations des hautes eaux d’hiver, mais crée ainsi une séparation entre chalets et plage, éloignant encore un peu le lieu de l'esprit dans lequel il a été conçu.
Plus loin, la plage de Mateille est un site naturel classé par le Conservatoire du littoral. Elle est flanquée d'un lac marin dévolu aux activités des planches à voiles et chars à voile.
La Vieille Nouvelle est un espace sauvage réservé au nautisme. Enfin, la plage du Grazel, à l'intérieur du port, et la plage des Ayguades complètent ce paysage marin.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

Modèle:Stations nouvelles du Languedoc-Roussillon