« Bureau d'études et liaison » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Kootshisme (discuter | contributions)
m Bandeaux / Retouches
Saber68 (discuter | contributions)
J'ai retiré le bandeau " sources ", j'ai mentionné les sources bibliographiques de cet article
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{ébauche|Algérie}}
{{ébauche|Algérie}}
{{Sources à lier}}



Le '''Bureau d’Études et Liaison''' ou le '''B.E.L''', créé par le général [[Maurice Challe]] en 1959, durant la [[guerre d'Algérie]], est chargé des [[Forces spéciales|opérations spéciales]] et de l'information sur la situation de [[rébellion]].
Le '''Bureau d’Études et Liaison''' ou le '''B.E.L''', créé par le général [[Maurice Challe]] en 1959, durant la [[guerre d'Algérie]], est chargé des [[Forces spéciales|opérations spéciales]], de l'information sur la situation de [[rébellion]] et surtout centraliser l'ensemble des activités de [[guerre psychologique]].


== Présentation ==
== Présentation ==


Avec pour enquêteur le colonel musulman Ahmed Rafa, ce bureau a pour but de connaitre le maximum les activités du [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]], c'est la première mission, celle qui conditionne les autres. Parmi l'équipe du B.E.L. : le lieutenant-colonel Lehalleur, les lieutenants colonels Petit et de Saint-Pereuse, le commandant de l'[[Armée de l'air (France)|armée de l'air]] Fournier, le capitaine de [[Corvette (navire)|corvette]] Guillaume, le capitaine [[Paul-Alain Léger]], le capitaine Heux pour [[Wilaya (Guerre d'Algérie)#La wilaya IV|wilaya IV]]. Le colonel Baudet, chef du B.E.L. et ami personnel de [[Paul Delouvrier]] sera muté, en février 1960, en [[Yougoslavie]] ... Après la dissolution du [[Deuxième Bureau|5{{è}} Bureau]], en février 1960, le B.E.L. devient chargé de " la politique militaire de [[pacification]] " et de la coordination de l'action militaire dans le domaine de l'[[guerre psychologique|action psychologique]]. " · Le colonel Henri Jacquin sera à la tête du B.E.L. et participera à la rencontre à [[Médéa]] le chef de la [[Wilaya (Guerre d'Algérie)#La wilaya IV|wilaya IV]] [[Si Salah]] le 18 juillet 1960, (voir : [[Affaire Si Salah]]) Le capitaine Paul-Alain Léger est y affecté en 1960 pour y effectuer des opérations d'intoxication. Le colonel Henri Fournier-Foch intoxique de son côté les wilayas [[Wilaya (Guerre d'Algérie)#La wilaya IV|IV]] et [[Wilaya (Guerre d'Algérie)#La wilaya V|V]]. Le B.E.L. sera dissout fin avril 1961 alors qu'il est sous l'autorité du lieutenant-colonel Henry. Par lettre du 12 mai 1961 adressée à [[Pierre Messmer]], [[général De Gaulle]] précisera que des éléments du B.E.L. ont fourni des cadres à l'[[OAS]].
Avec pour enquêteur le colonel musulman Ahmed Rafa, ce bureau a pour but de connaitre le maximum les activités du [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]], c'est la première mission, celle qui conditionne les autres. Parmi l'équipe du B.E.L. : le lieutenant-colonel Lehalleur, les lieutenants colonels Petit et de Saint-Pereuse, le commandant de l'[[Armée de l'air (France)|armée de l'air]] Fournier, le capitaine de [[Corvette (navire)|corvette]] Guillaume, le capitaine [[Paul-Alain Léger]], le capitaine Heux pour [[Wilaya (Guerre d'Algérie)#La wilaya IV|wilaya IV]]. Le colonel Baudet, chef du B.E.L. et ami personnel de [[Paul Delouvrier]] sera muté, en février 1960, en [[Yougoslavie]] ... Après la dissolution du [[Deuxième Bureau|5{{è}} Bureau]], en février 1960, le B.E.L. devient chargé de " la politique militaire de [[pacification]] et de la coordination de l'action militaire dans le domaine de l'[[guerre psychologique|action psychologique]]. Le capitaine Léger , auquel Jacquin confie la tâche de relancer la « [[Bleuite]] » avec l'accord de leur supérieur hiérarchique [[Yves Godard (OAS)|Colonel Godard]] et de l'étendre à tout le territoire algérien, prolongeant les résultats des opérations du [[plan Challe]]. C'est ainsi qu'avec l'aide des officiers de renseignement des secteurs, dont certains sont très au fait des querelles politiques, des rivalités et ambitions personnelles qui divisent les membres du FLN, l'intoxication prend une ampleur inattendue, dépassant même les frontières de l'Algérie pour toucher les bandes de l'[[Armée de libération nationale (Algérie)|ALN]] stationnées en [[Tunisie]] et au [[Maroc]]. Ces dernières font l'objet de campagnes de démoralisation afin de les dissuader de franchir les barrages. Ces actions visent à entretenir chez elles et indirectement auprès des populations algériennes réfugiées au Maroc et Tunisie la [[psychose]] du « [[Ligne Morice|barrage qui tue]] ». Pour réaliser ce projet, Une méthodologie spécifique s'organise, adaptée aux deux milieux, qui exploite les iéclarations enregistrées de · prisonniers arrêtés après l'échec de leur tentative. Ces témoignages accompagnés de la confection de tracts lancés sur les zones frontalières de l'Algérie, à la publication d'articles en particulier dans Le ''Bled'', ''[[Le Figaro]]'', ''[[Paris-Presse]]'', ainsi qu'à des émissions radio où les interviews des prisonniers sont diffusées à des heures de grande écoute. Toutefois, en dépit de succès incontestables, ces opérations clandestines de guerre psychologique tendent, à partir de l'automne 1960, à se marginaliser. Le général de Gaulle ne s'y montre guère favorable, posant à leur mise en œuvre des conditions draconiennes qui les rendent encore plus délicates à réaliseer. Lorsque, à la fin 1960, le général Jacquin réussit à se procurer au bas d'un chèque les signatures des deux dirigeants « rebelles » autorisés à retirer des fonds déposés par le FLN, de Gaulle met son veto sur une quelconque utilisation frauduleuse de cette découverte, arguant du fait que ''« nous ne sommes pas des gangsters !».''


Le 18 juillet 1960, le B.E.L. sera chargé d'une autre mission très importante, participer à la rencontre à [[Médéa]] le chef de la [[Wilaya (Guerre d'Algérie)#La wilaya IV|wilaya IV]] [[Si Salah]], se dernier se rend secrètement à [[Palais de l'Élysée|l’Élysée]], et négocie directement avec le générale [[de Gaulle]] un possible [[cessez-le-feu]]. (voir : [[Affaire Si Salah]]).

Le B.E.L. sera dissout fin avril 1961 alors qu'il est sous l'autorité du lieutenant-colonel Henry. Par lettre du 12 mai 1961 adressée à [[Pierre Messmer]], le [[général De Gaulle]] précisera que des éléments du B.E.L. ont fourni des cadres à l'[[OAS]].


== ==
* [[Constantin Melnik]] : [http://www.franceculture.com/oeuvre-de-gaulle-les-services-secrets-et-l-algerie-de-constantin-melnik.html ''De Gaulle, les services secrets et l'Algérie]'', Collection : Grand Jeu, Éd : Nouveau monde édition - (10 juin 2010), {{ISBN|978-2847364996}}


* [[Roger Faligot]] et [[Pascal Krop]] : '' [http://www.le-livre.com/photos/R16/R160063544.jpg La Piscine : les services secrets français (1944-1984)]'' Le Seuil, collection L'Épreuve des faits. {{ISBN|2-02-008743-X}}
== Notes et Références ==
<References />


* [[Maurice Faivre]], ''Le renseignement dans la guerre d'Algérie'', collection Renseignement, histoire & géopolitique, Édition Lavauzelle, 2006 {{ISBN|2-7025-1314-X}}
== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
===Articles connexes===
===Articles connexes===

Version du 24 août 2011 à 00:57


Le Bureau d’Études et Liaison ou le B.E.L, créé par le général Maurice Challe en 1959, durant la guerre d'Algérie, est chargé des opérations spéciales, de l'information sur la situation de rébellion et surtout centraliser l'ensemble des activités de guerre psychologique.

Présentation

Avec pour enquêteur le colonel musulman Ahmed Rafa, ce bureau a pour but de connaitre le maximum les activités du FLN, c'est la première mission, celle qui conditionne les autres. Parmi l'équipe du B.E.L. : le lieutenant-colonel Lehalleur, les lieutenants colonels Petit et de Saint-Pereuse, le commandant de l'armée de l'air Fournier, le capitaine de corvette Guillaume, le capitaine Paul-Alain Léger, le capitaine Heux pour wilaya IV. Le colonel Baudet, chef du B.E.L. et ami personnel de Paul Delouvrier sera muté, en février 1960, en Yougoslavie ... Après la dissolution du 5e Bureau, en février 1960, le B.E.L. devient chargé de " la politique militaire de pacification et de la coordination de l'action militaire dans le domaine de l'action psychologique. Le capitaine Léger , auquel Jacquin confie la tâche de relancer la « Bleuite » avec l'accord de leur supérieur hiérarchique Colonel Godard et de l'étendre à tout le territoire algérien, prolongeant les résultats des opérations du plan Challe. C'est ainsi qu'avec l'aide des officiers de renseignement des secteurs, dont certains sont très au fait des querelles politiques, des rivalités et ambitions personnelles qui divisent les membres du FLN, l'intoxication prend une ampleur inattendue, dépassant même les frontières de l'Algérie pour toucher les bandes de l'ALN stationnées en Tunisie et au Maroc. Ces dernières font l'objet de campagnes de démoralisation afin de les dissuader de franchir les barrages. Ces actions visent à entretenir chez elles et indirectement auprès des populations algériennes réfugiées au Maroc et Tunisie la psychose du « barrage qui tue ». Pour réaliser ce projet, Une méthodologie spécifique s'organise, adaptée aux deux milieux, qui exploite les iéclarations enregistrées de · prisonniers arrêtés après l'échec de leur tentative. Ces témoignages accompagnés de la confection de tracts lancés sur les zones frontalières de l'Algérie, à la publication d'articles en particulier dans Le Bled, Le Figaro, Paris-Presse, ainsi qu'à des émissions radio où les interviews des prisonniers sont diffusées à des heures de grande écoute. Toutefois, en dépit de succès incontestables, ces opérations clandestines de guerre psychologique tendent, à partir de l'automne 1960, à se marginaliser. Le général de Gaulle ne s'y montre guère favorable, posant à leur mise en œuvre des conditions draconiennes qui les rendent encore plus délicates à réaliseer. Lorsque, à la fin 1960, le général Jacquin réussit à se procurer au bas d'un chèque les signatures des deux dirigeants « rebelles » autorisés à retirer des fonds déposés par le FLN, de Gaulle met son veto sur une quelconque utilisation frauduleuse de cette découverte, arguant du fait que « nous ne sommes pas des gangsters !».


Le 18 juillet 1960, le B.E.L. sera chargé d'une autre mission très importante, participer à la rencontre à Médéa le chef de la wilaya IV Si Salah, se dernier se rend secrètement à l’Élysée, et négocie directement avec le générale de Gaulle un possible cessez-le-feu. (voir : Affaire Si Salah).

Le B.E.L. sera dissout fin avril 1961 alors qu'il est sous l'autorité du lieutenant-colonel Henry. Par lettre du 12 mai 1961 adressée à Pierre Messmer, le général De Gaulle précisera que des éléments du B.E.L. ont fourni des cadres à l'OAS.


  • Maurice Faivre, Le renseignement dans la guerre d'Algérie, collection Renseignement, histoire & géopolitique, Édition Lavauzelle, 2006 (ISBN 2-7025-1314-X)

Voir aussi

Articles connexes

Modèle:Services de renseignement français