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Pour passer du binaire au ternaire, on divise le temps binaire par trois : la [[Noire (musique)|noire]] devient [[Triolet (solfège)|triolet]] de [[Croche (musique)|croches]]. Mais, dans le shuffle, tout se passe comme si les deux premières croches étaient liées : la première doit être jouée au double de sa durée, la deuxième disparaît, la troisième reste telle quelle. Le shuffle est donc un triolet comportant deux notes et, malgré l'inégalité de durée entre les deux notes, on écrit « croche, [[Silence (musique)|demi-soupir]], croche »<ref>[http://www.cameratabs.com/fr/cours_texte.php?style=BLU&chapitre=27 « Le Shuffle ou Swing Feel », sur cameratabs.com].</ref>. On est proche ici des « [[notes inégales]] » de la [[Musique baroque|période baroque]].
Pour passer du binaire au ternaire, on divise le [[Temps (solfège)|temps]] binaire par trois : la [[Noire (musique)|noire]] devient [[Triolet (solfège)|triolet]] de [[Croche (musique)|croches]]. Mais, dans le shuffle, tout se passe comme si les deux premières croches étaient liées : la première doit être jouée au double de sa durée, la deuxième disparaît, la troisième reste telle quelle. Le shuffle est donc un triolet comportant deux notes et, malgré l'inégalité de durée entre les deux notes, on écrit « croche, [[Silence (musique)|demi-soupir]], croche »<ref>[http://www.cameratabs.com/fr/cours_texte.php?style=BLU&chapitre=27 « Le Shuffle ou Swing Feel », sur cameratabs.com].</ref>. On est proche ici des « [[notes inégales]] » de la [[Musique baroque|période baroque]].


=== Différence avec le swing ===
=== Différence avec le swing ===

Version du 11 juillet 2011 à 09:38

Le shuffle est une figure rythmique que l'on rencontre notamment en blues. À un rythme binaire, il substitue un rythme ternaire. Il offre ainsi plus de souplesse, plus de vie à la section rythmique, et ouvre du champ à sa créativité. Il se distingue du swing par le rapport de durée entre les deux notes de la figure : ce rapport est fixe dans le shuffle, variable dans le swing.

Le mot shuffle désigne tout d'abord la figure rythmique. Par extension, on l'applique aussi au rythme du morceau.

Origine

Le shuffle rhythm apparaît dans les années 1930. Le premier enregistrement est celui de Lead Pencil Blues par Johnnie Temple, en 1935[1].

Théorie

Figure

Pour passer du binaire au ternaire, on divise le temps binaire par trois : la noire devient triolet de croches. Mais, dans le shuffle, tout se passe comme si les deux premières croches étaient liées : la première doit être jouée au double de sa durée, la deuxième disparaît, la troisième reste telle quelle. Le shuffle est donc un triolet comportant deux notes et, malgré l'inégalité de durée entre les deux notes, on écrit « croche, demi-soupir, croche »[2]. On est proche ici des « notes inégales » de la période baroque.

Différence avec le swing

  • Dans le shuffle, la durée de la première note est double de la durée de la deuxième[3].
  • Dans le swing, le rapport de durée (le « swing ratio[4] ») dépend du tempo, du genre musical, du goût de l'exécutant : ce rapport peut aller d'une quasi-égalité de durée (notamment sur un tempo élevé) jusqu'à se rapprocher du rapport 2/3-1/3 du shuffle (notamment sur un tempo bas).

Transcription

Il ne s'agit pas seulement de transformer un rythme binaire en rythme ternaire : le shuffle est aussi affaire de groove[5]. Il est donc d'usage de nos jours d'écrire en binaire — en indiquant simplement « Shuffle » en début de partition — et de laisser à l'interprète le soin de changer les noires en triolets de croches[6].

Dans les genres

Le blues se joue souvent avec un ressenti shuffle. Le tempo peut être de très bas à très élevé.

Le boogie-woogie a un rythme shuffle. Le tempo est généralement moyen ou un peu plus élevé[7].

C'est sur le shuffle que repose l'essentiel de la technique rockabilly[8].

À la fin des années 1950, apparaît le shuffle jamaïcain, fusion de rhythm and blues, de jazz et de mento empruntant des éléments de rythme au swing et au boogie-woogie[9]. En 1960, apparaît le ska, qui vient du jazz et du mento : le ska emprunte au mento le beat à contretemps de la guitare, le skank[9]. À partir de 1964, le ska se transforme en rocksteady, dont le shuffle devient un des éléments spécifiques. Le temps fort est marqué sur le troisième temps. La voie est ouverte pour le reggae, à partir de 1968[10]. Le skank du ska y est très souvent remplacé par le « shuffle de l'orgue ».

Exemples célèbres

On trouve également le shuffle dans le jeu de musiciens comme John Lee Hooker, Freddie King, Albert King[17], Steely Dan, Stevie Ray Vaughan[5].

Notes et références

  1. On peut l'entendre sur le disque The Roots of Robert Johnson, Shanachie Records. Olav Torvund, « Blues Guitar - The Shuffle Rhythm », sur torvund.net.
  2. « Le Shuffle ou Swing Feel », sur cameratabs.com.
  3. (en) « Shuffle And Swing Rhythms », sur studybass.com.
  4. (en) Anders Friberg, « Jazz Drummers' Swing Ratio in Relation to Tempo », sur acoustics.org.
  5. a et b « C'est quoi un shuffle ? », sur fr.audiofanzine.com.
  6. (en) Joe Paparone, « Rolled 8ths (swing, shuffle) », sur musicarrangers.com, juillet 2006.
  7. (en) Frank Singer, « Shuffle Rhythm », sur franksinger.com, 2003.
  8. « Le rockabilly », sur guitarecountry.chez.com.
  9. a et b « Petit lexique de la musique jamaïcaine », sur skarlatine.com.
  10. a b c et d Bruno Blum, « Glossaire », in Michka Assayas (dir.), Dictionnaire du rock : index, coll. « Bouquins », Laffont, 2001, p. 403.
  11. a et b « West Coast Swing 1960s », sur dance-forums.com.
  12. Olav Torvund, « Blues Guitar - The Shuffle Rhythm », sur torvund.net.
  13. http://www.bide-et-musique.com/song/8644.html « Arthur Smith - Guitar Boogie », sur bide-et-musique.com].
  14. « Arthur Guitar Boogie Smith », sur geezermusicclub.wordpress.com.
  15. Anthony Boile, « Rodolphe Burger et l’art de la reprise », sur explosant-fixe.com, 22 février 2011.
  16. Philippe Ballot, « Le shuffle-rock », sur latoiledesbatteurs.com.
  17. a et b (en) Glenn Smith, « Drums and Drumming », sur hmusic.com.
  18. a et b « Chugging et shuffle », sur diato.forumactif.com.
  19. « Led Zeppelin’s Fool in the Rain Drum Lesson Tutorial John Bonham », sur wheelbase.ws.
  20. « Jeff Porcaro Shuffle (Rosanna Shuffle) », sur thedrumninja.com.

Articles connexes