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* [mon] + ([shiro + chō]) > [monshirochō], et non *[monjirochō] ("marque familiale" + {"blanc" + "papillon"} > "papillon du choux")
* [mon] + ([shiro + chō]) > [monshirochō], et non *[monjirochō] ("marque familiale" + {"blanc" + "papillon"} > "papillon du choux")
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* ([o] + [shiro]) + [washi] > [ojirowashi] ({"queue" + "blanc"} + "aigle" > "aigle à queue blanche")
* ([o] + [shiro]) + [washi] > [ojirowashi] ({"queue" + "blanc"} + "aigle" > "aigle à queue blanche")



Version du 31 juillet 2005 à 16:41

Le rendaku (連濁, littéralement "voix-groupe") est un phénomène morphologique du japonais qui contrôle le voisement de la consonne initiale des composants non-initiaux des mots composés ou préfixés. Le rendaku est un phénomène fréquent mais imprévisible en japonais moderne. Il est aussi connu sous le nom de voisement séquentiel.

On peut constater le rendaku dans les exemples suivants :

  • [hito] + [hito] > [hitobito] ("personne" + "personne" → "les gens")
  • [te] + [kami] > [tegami] ("main" + "papier" → "lettre")

Si le rendaku était purement phonologique, ses occurences seraient tout aussi prédictibles qu'explicables par la phonologie. Mais apparement, le rendaku est de nature morphologique, puisqu'il ne s'applique qu'à la limite entre deux groupes de morphèmes. Encore plus fort, il ne s'applique pas dans tous les cas où on s'y attendrait. De plus, il n'y a pas de pertinence à ce que la première consonne de la seconde partie d'un mot composé soit voisée, phénomène qui n'est donc dû qu'aux conventions du rendaku.

Propriétés qui empêchent le rendaku

Les recherches concernant le champ d'application du rendaku se sont surtout limitées aux cas où il ne s'applique pas.

Loi de Lyman

Les conditions les plus connues qui empêchent le rendaku sont connues sous le nom de "loi de Lyman" (bien que le phénomène fut à l'origine découvert par Motoori Norinaga au XVIIIe siècle), qui conclut que le rendaku ne s'applique pas si la seconde consonne du second élément est une obstruante voisée. Cette règle fut généralisée pour affirmer que si le second élément contient une obstruante voisée, où qu'elle soit, alors le rendaku ne s'applique pas. Cette loi est considérée comme l'une des règles fondamentales du rendaku.

  • [yama] + [kaji] > [yamakaji], et non *[yamagaji] ("montagne" + "feu" > "volcan")
  • [hitori] + [tabi] > [hitoritabi], et non *[hitoridabi] ("une personne" + "voyage" > "seul")
  • [tsuno] + [tokage] > [tsunotokage], et non *[tsunodokage] ("corne" + "lézard" > "lézard à corne")

Propriétés lexicales

De manière similaire à la loi de Lyman, on a découvert que pour certains lexèmes, le rendaku ne se manifeste pas s'il y a une consonne obstruante voisée près de la limite morphémique, que la consonne se situe avant ou après la limite.

Certains lexèmes tendent à résister au rendaku quelle que soit leurs conditions, d'autres tendent à l'accepter.

Le rendaku se manifeste aussi dans les mots sino-japonais (mots japonais d'origine chinoise), mais assez rarement. Cela dépend du degré de lexicalisation du terme.

  • [kabushiki] + [kaisha] > [kabushikigaisha] ("stock" + "société" > "corporation")
  • [aisu] + [kōhii] > [aisukōhii], et pas *[aisugōhii] ("glace" + "café" > "café glacé")

Propriétés sémantiques

Le rendaku tend aussi à ne pas se manifester dans les composés signifiant "A et B" (appelés dvandvas)

  • [yama] + [kawa] > [yamakawa] "montagnes et rivières"
  • À comparer avec [yama] + [kawa] > [yamagawa] "rivière de montagne"

Contraintes multiples (d'embranchement)

Enfin, le rendaku est aussi bloqué par ce qu'on appelle les contraintes d'embranchement. Le phénomène est effectivement bloqué au sein du second élément d'un composé non initial.

  • [mon] + ([shiro + chō]) > [monshirochō], et non *[monjirochō] ("marque familiale" + {"blanc" + "papillon"} > "papillon du choux")

mais

  • ([o] + [shiro]) + [washi] > [ojirowashi] ({"queue" + "blanc"} + "aigle" > "aigle à queue blanche")

Pour aller plus loin

Malgré le nombre important de règles formulées ci-dessus pour expliquer les occurences du rendaku, il existe encore de nombreux mots où celui-ci est imprédictible. Certains cas sont liés à des propriétés lexicales, comme énoncé précédemment, mais d'autres obéissent à des lois qui restent à découvrir. Par conséquent, le rendaku reste partiellement aléatoire, allant même jusqu'à poser des problèmes aux japonais natifs, surtout dans les noms propres, où le rendaku se montre assez capricieux. Un certain nombre de noms sont écrits de manière identique mais appliquent ou non le rendaku, selon les personnes ; par exemple, 中田 peut être lu de nombreuses manières, dont Nakata et Nakada.

Voir aussi

Références

  • Haruo Kubozono : Voicing in Japanese (voir liens externes)
  • Masayoshi Shibatani : Les langues du Japon, p. 173-175.

Articles connexes

Liens externes