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« Michał Kosiński » : différence entre les versions

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Ses recherches ont inspiré une couverture au journal [[The Economist]] <ref>{{article|titre=What machines can tell from your face|date=9 septembre 2017|url=https://www.economist.com/weeklyedition/2017-09-09|consulté le=2022-12-19|périodique=The Economist|langue=en}}</ref>, une pièce de théâtre en 2014, intitulée «&amp;nbsp;Privacy&amp;nbsp;», plusieurs [[Conférence TED|conférences TED]], et un jeu vidéo. Elles ont été et sont encore discutées dans des milliers de livres, d'articles de presse, de podcasts et de documentaires.
Ses recherches ont inspiré une couverture au journal [[The Economist]] <ref>{{article|titre=What machines can tell from your face|date=9 septembre 2017|url=https://www.economist.com/weeklyedition/2017-09-09|consulté le=2022-12-19|périodique=The Economist|langue=en}}</ref>, une pièce de théâtre en 2014, intitulée «&amp;nbsp;Privacy&amp;nbsp;», plusieurs [[Conférence TED|conférences TED]], et un jeu vidéo. Elles ont été et sont encore discutées dans des milliers de livres, d'articles de presse, de podcasts et de documentaires.


Kosinski est à l'origine du premier article de presse mettant en garde contre Cambridge Analytica (publié dans The Guardian)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ted Cruz campaign using firm that harvested data on millions of unwitting Facebook users |url=http://www.theguardian.com/us-news/2015/dec/11/senator-ted-cruz-president-campaign-facebook-user-data |série=the Guardian |date=2015-12-11 |consulté le=2022-12-19}}</ref>.
Kosinski est à l'origine du premier article de presse mettant en garde contre Cambridge Analytica (publié dans The Guardian)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ted Cruz campaign using firm that harvested data on millions of unwitting Facebook users |url=http://www.theguardian.com/us-news/2015/dec/11/senator-ted-cruz-president-campaign-facebook-user-data |série=the Guardian |date=2015-12-11 |consulté le=2022-12-19}}</ref>. Ses recherches ont contribuer à mieux évaluer les risques posés par cette [[officine]] pour la vie privée, et elles ont mesuré l'efficacité de ses méthodes.


Deux de ses publications ont été incluses dans la liste des 100 articles qui ont le plus captivés l'imagination du public en 2013[18] et une en 2015[19].
Ses recherches ont exposé les risques posés par cette [[officine]] pour la vie privée, et elles ont mesuré l'efficacité de ses méthodes.


Il a été classé parmi les 50 personnes les plus influentes dans le domaine du [[Big Data]] en 2014[20].
Kosinski apparait dans le film ''Do You Trust This Computer'' aux côtés d'[[Elon Musk]] et [[Raymond Kurzweil|Ray Kurzweil]].

Il était l’un des personnages présentés dans ''Privacy'', la pièce de théâtre de 2014, écrite par James Graham et produite par Donmar Warehouse.

Kosinski apparait aussi dans le film ''Do You Trust This Computer'' aux côtés d'[[Elon Musk]] et [[Raymond Kurzweil|Ray Kurzweil]].


== Jeunesse, éducation ==
== Jeunesse, éducation ==
Né le 8 mai 1982 à [[Varsovie]]
Né le 8 mai 1982 à [[Varsovie]]


Kosinski est titulaire d'un doctorat en psychologie de l'[[Université de Cambridge]] et d'une maîtrise en psychométrie et en psychologie sociale.
Kosinski est titulaire d'un doctorat en psychologie de l'[[Université de Cambridge]] et d'une maîtrise en [[psychométrie]] et en [[psychologie sociale]].


Il a été chercheur (postdoctorat) au département [[Informatique]] de l'[[Université Stanford]] ; directeur adjoint du centre de psychométrie de l'[[Université de Cambridge]] et chercheur chez [[Microsoft Research]] (dans le ''Machine Learning Group'')<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Kosinski |prénom=Dr Michal |titre=Dr Michal Kosinski |url=https://www.psychometrics.cam.ac.uk/about-us/directory/michal-kosinski |série=www.psychometrics.cam.ac.uk |date=2013-07-06 |consulté le=2022-12-09}}</ref>.
Il a été chercheur (postdoctorat) au département [[Informatique]] de l'[[Université Stanford]] ; directeur adjoint du centre de psychométrie de l'[[Université de Cambridge]] et chercheur chez [[Microsoft Research]] (dans le ''Machine Learning Group'')<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Kosinski |prénom=Dr Michal |titre=Dr Michal Kosinski |url=https://www.psychometrics.cam.ac.uk/about-us/directory/michal-kosinski |série=www.psychometrics.cam.ac.uk |date=2013-07-06 |consulté le=2022-12-09}}</ref>.
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En 2012, Facebook dépose un brevet pour une méthode permettant de « ''Déterminer les caractéristiques de la personnalité des utilisateurs à partir des communications et des caractéristiques du système de réseautage social'' »<ref>{{Cite patent|title=Determining user personality characteristics from social networking system communications and characteristics|pubdate=2014-09-02|inventor1-first=Michael|inventor2-last=Eckles|inventor2-first=Dean}}</ref>.
En 2012, Facebook dépose un brevet pour une méthode permettant de « ''Déterminer les caractéristiques de la personnalité des utilisateurs à partir des communications et des caractéristiques du système de réseautage social'' »<ref>{{Cite patent|title=Determining user personality characteristics from social networking system communications and characteristics|pubdate=2014-09-02|inventor1-first=Michael|inventor2-last=Eckles|inventor2-first=Dean}}</ref>.


En [[2013]], en réponse, dans la revue [[[Proceedings of the National Academy of Sciences]] (PNAS), Michal Kosinski, avec David Stillwell, publie un article intitulé « ''Les traits et attributs privés sont prévisibles à partir des enregistrements numériques du comportement humain'' »<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Kosinski|prénom1=Michal|auteur2=Stillwell|prénom2=David|auteur3=Graepel|prénom3=Thore|titre=Private traits and attributes are predictable from digital records of human behavior|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=110|numéro=15|pages=5802–5805|date=2013-04-09|issn=0027-8424|pmid=23479631|pmcid=3625324|doi=10.1073/pnas.1218772110|bibcode=2013PNAS..110.5802K}}</ref>. Kosinski et son co-auteur y montrent qu'en étudiant simplement les likes d'une personne sur Facebook, on peut déterminer ses traits personnels et des attributs sensibles qu'elle ne voudrait peut-être pas partager (ex : ses orientation sexuelle et politiques, sa santé mentale..). Ils montrant à quel point le type d'algorithme utilisé par Facebook peut être précis. Selon leurs recherches, il est ainsi possible d'algorithmiquement déterminer :
En [[2013]], en réponse, dans la revue [[Proceedings of the National Academy of Sciences]] (PNAS), Michal Kosinski, avec David Stillwell, publie un article intitulé « ''Les traits et attributs privés sont prévisibles à partir des enregistrements numériques du comportement humain'' »<ref name=Recherche2013>{{Article|langue=en|auteur1=Kosinski|prénom1=Michal|auteur2=Stillwell|prénom2=David|auteur3=Graepel|prénom3=Thore|titre=Private traits and attributes are predictable from digital records of human behavior|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=110|numéro=15|pages=5802–5805|date=2013-04-09|issn=0027-8424|pmid=23479631|pmcid=3625324|doi=10.1073/pnas.1218772110|bibcode=2013PNAS..110.5802K}}</ref>. Kosinski et son co-auteur y montrent qu'en étudiant simplement les likes d'une personne sur Facebook, on peut déterminer ses traits personnels et des attributs sensibles qu'elle ne voudrait peut-être pas partager (ex : ses orientation sexuelle et politiques, sa santé mentale..). Ils montrant à quel point le type d'algorithme utilisé par Facebook peut être précis. Selon leurs recherches, il est ainsi possible d'algorithmiquement déterminer :
* les préférences sexuelles (chez les hommes efficacement dans 88% des cas),
* les préférences sexuelles (chez les hommes efficacement dans 88% des cas),
* l’apparence, les intérêts, le niveau d’intelligence, l’origine ethnique et la couleur de la peau (chez les Américains efficacement dans 95% des cas),
* l’apparence, les intérêts, le niveau d’intelligence, l’origine ethnique et la couleur de la peau (chez les Américains efficacement dans 95% des cas),
* la religion, le niveau de satisfaction de la vie, les dépendances, l’âge, le sexe et les opinions sociales, religieuses et politiques (ces dernières aux États-Unis dans 85% des cas),
* la religion, le niveau de satisfaction de la vie, les dépendances, l’âge, le sexe et les opinions sociales, religieuses et politiques (ces dernières aux États-Unis dans 85% des cas),
* le fait que les parents soient divorcés....
* le fait que les parents soient divorcés....
...uniquement sur la base de 68 likes sur Facebook [8]
...uniquement en se basant sur 68 likes sur Facebook<ref name=DataRenverseMonde2017/>
Selon les auteurs : "Les traits et attributs individuels peuvent être prédits avec un haut degré de précision sur la base des enregistrements des likes des utilisateurs".
Selon les auteurs : "Les traits et attributs individuels peuvent être prédits avec un haut degré de précision sur la base des enregistrements des likes des utilisateurs".


Kosinski et Stillwell améliorent leurs méthodes de prédiction et co-publient un article affirmant qu'en utilisant uniquement les likes de Facebook, un chercheur peut mieux connaître quelqu'un que ses amis proches ou son partenaire de vie.
Kosinski et Stillwell améliorent leurs méthodes de prédiction et co-publient un article affirmant qu'en utilisant uniquement les likes de Facebook, un chercheur peut mieux connaître quelqu'un que ses amis proches ou son partenaire de couple.


Deux semaines après la publication de l'article de Kosinski et Stillwell, Facebook a modifié les paramètres par défaut des mentions J'aime afin que seuls les amis puissent les voir (jusque-là, ils étaient visibles par défaut par n'importe qui sur Internet), à moins que les gens ne choisissent de partager plus largement. Cependant, une exception permettait encore à Facebook lui-même, de voir et analyser les likes de chacun, permettant de continuer à les utiliser pour le ciblage, le classement, la sélection de versions de produits et à diverses autres fins.
Deux semaines après la publication de l'article de Kosinski et Stillwell, Facebook a modifié les paramètres par défaut des mentions J'aime afin que seuls les amis puissent les voir (jusque-là, ils étaient visibles par défaut par n'importe qui sur Internet), à moins que les gens ne choisissent de partager plus largement. Cependant, une exception permettait encore à Facebook lui-même, de voir et analyser les likes de chacun, permettant de continuer à les utiliser pour le ciblage, le classement, la sélection de versions de produits et à diverses autres fins.
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Cette recherche a soulevé une controverse, même si Kosinski et son co-auteur ont affirmé l'avoir menée en tant que lanceurs d'alerte, comme une démonstration du pouvoir de l'analyse des données personnelles trouvées sur le Web, pour avertir les décideurs politiques et tirer une sonnette d'alarme quand à l'inévitable érosion de la [[Vie privée|vie privé]].
Cette recherche a soulevé une controverse, même si Kosinski et son co-auteur ont affirmé l'avoir menée en tant que lanceurs d'alerte, comme une démonstration du pouvoir de l'analyse des données personnelles trouvées sur le Web, pour avertir les décideurs politiques et tirer une sonnette d'alarme quand à l'inévitable érosion de la [[Vie privée|vie privé]].


== Kosiński, lanceur d'alerte ==
Après la victoire de Trump et le Brexit, Michal Kosinski a commencé à recevoir des courriels contenant des accusations : « C’est de ta faute. » Et non sans raison selon « gazetapl » (en polonais)<ref>{{Lien web |langue=pl |titre=Po zwycięstwie Trumpa i Brexicie Michal Kosinski zaczął odbierać maile z oskarżeniami: ''To twoja wina''. I nie bez powodu |url=https://web.archive.org/web/20230921113641/https://weekend.gazeta.pl/weekend/7,177333,21287773,po-zwyciestwie-trumpa-i-brexicie-michal-kosinski-zaczal-odbierac.html|site=gazetapl |date=2017-01-25 |consulté le=2024-05-12}}</ref>.
Dans un article scientifique<ref name=Recherche2013/> décrivant ses travaux de recherche, puis dans diverses conférences (dont TEDX), Kosinski a alerté sur le fait que des [[algorithme]]s d'[[intelligence artificielle]] tels que celui breveté par Facebook pour exploiter le [[Big data]] généré par sa plateforme et les traces laissées sur le Web par les internautes, sont déjà une menace sérieuse pour la vie privée de milliards d’internautes et pour la démocratie.

Il a commencé à alerter sur ce sujet 5 ans avant les révélations de [[Christopher Wylie]], ancien directeur de recherche à [[Cambridge Analytica]], qui ont porté sur sur les campagnes de [[désinformation]] et de manipulation des choix des électeurs par le parti républicain américain via la société [[Groupe SCL]], et via une [[Intelligence artificielle]] baptisée [[RIPON]], secrètement mise au point par [[AggregateIQ|AIQ]] et qui sera découvert par le « chasseur de violation de données » Chris Vickery, directeur de la section ''Cyber Risk Research'' du [[cabinet de conseil]] en [[cybersécurité]] « [[UpGuard]] »; et dans un article du [[Financial Times]]<ref>{{Lien web |titre=With big data comes big responsibility |url=https://web.archive.org/web/20221208045034/https://www.ft.com/content/1c3e27ee-8b2f-11e2-8fcf-00144feabdc0 |site=www.ft.com |consulté le=2024-05-13}}</ref>,

Après la victoire de [[Donald Trump]] et la victoire du camp du Brexit, la mise au jour du [[Scandale Facebook-Cambridge Analytica]]/[[AggregateIQ]] a démontré que de tels algorithmes ont été utilisés par [[Cambridge Analytica]] et sa société-soeur Aggregate IQ, respectivement basées au Royaume-Uni et au Canada par [[Steve Bannon]] et le milliardaire américain [[Robert Mercer (homme d'affaires)|Robert Mercer]] pour conduire, avec succès les campagnes d'influence et de propagande politique qui ont conduit Trump a devenir président des États-Unis<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Das Magazin: Spannende Geschichten und tiefgründige Reportagen |url=htthttps://web.archive.org/web/20240512033849/https://www.tagesanzeiger.ch/das-magazin |site=Tages-Anzeiger |date=2024-05-03 |consulté le=2024-05-13}}</ref> et qui ont permis au Brexit d'advenir (par le truchement des groupes ''[[Vote Leave]], [[BeLeave]], [[Veterans for Britain]]'' et ''[[Democratic Unionist Party]]'' qui ont ensemble versé environ 3,5 millions de [[livres sterling]] à AggregateIQ pour cibler de nombreux électeurs anglais avec des fakenews et des messages designés par une IA (RIPON) de manière à ce qu'ils se représentent le Brexit comme désirable. {{Citation|sans AggregateIQ, le camp du 'Leave' n'aurait pas pu gagner le référendum, qui s'est joué à moins de 2 % des votes}}<ref>{{Lien web|langue=Fr|titre="Sans Cambridge Analytica, il n'y aurait pas eu de Brexit", affirme le lanceur d'alerte Christopher Wylie|url=https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/sans-cambridge-analytica-il-n-y-aurait-pas-eu-de-Brexit-affirme-le-lanceur-d-alerte-christopher-wylie_2677946.html|site=France Info|date=28 mars 2018|consulté le=28 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="a1">{{Article |langue=anglais |auteur1=Carole Cadwalladr |titre=The Cambridge Analytica files. ‘I made Steve Bannon's psychological warfare tool': meet the data war whistleblower |périodique=The Guardian |date=18 mars 2018 |lire en ligne=https://www.theguardian.com/news/2018/mar/17/data-war-whistleblower-christopher-wylie-faceook-nix-bannon-trump |pages= }}.</ref>.

En [[2018]], Kosiński a expliqué comment il a été contacté pour conseiller le [[Groupe SCL]] (la société mère de Cambridge Analytica et d'AggregateIQ; créee par créée par [[Nigel Oakes]] et [[Steve Bannon]] en 1993)<ref name=1CompaniesHouse>{{Lien web |langue=en |titre=SCL GROUP LIMITED - Overview (free company information from Companies House)|url=https://find-and-update.company-information.service.gov.uk/company/05514098 |site=find-and-update.company-information.service.gov.uk |consulté le=2021-02-23}}</ref> afin de créer des modèles d'analyse des profils Facebook de 10 millions d’Américains, ce qu'il a refusé car cette société ne cachait pas qu'elle avait été explicitement créée pour influencer le résultat des élections aux Etats-Unis et ailleurs. Il explique avoir aussi été contacté par divers [[autocrate]]s (de pays très divers, de [[pays arabes]] à la [[Pologne]]) pour qu'il les aide à influencer le cours normal des élections à leur profit<ref>{{Lien web |langue=pl |titre=Zgłaszali się do mnie autokraci, żeby im pomóc w wyborach. Z Polski też - dr Michał Kosiński z Uniwersytetu Stanforda w programie &#039;Świat, którym żyjemy&#039; |url=https://web.archive.org/web/20190916025904/http://wyborcza.pl:80/10,82983,22715049,zglaszali-sie-do-mnie-autokraci-zeby-im-pomoc-w-wyborach-z.html |site=wyborcza.pl |date=2017 |consulté le=2024-05-13}}</ref>.

Ses alertes n'ont pas été prises au sérieux par les commissions électorales américaines et anglaises. Et on montrera plus tard que SCL et ses deux filiales ont truqué ou tenté de truquer au moins une vingtaine d'élections dans le monde.

Après la victoire de Trump et le Brexit, Michal Kosinski a commencé à recevoir des courriels accusatoires : « ''C’est de ta faute !'' » Et non sans raison selon « Gazetapl » (en polonais)<ref>{{Lien web |langue=pl |titre=Po zwycięstwie Trumpa i Brexicie Michal Kosinski zaczął odbierać maile z oskarżeniami: ''To twoja wina''. I nie bez powodu |url=https://web.archive.org/web/20230921113641/https://weekend.gazeta.pl/weekend/7,177333,21287773,po-zwyciestwie-trumpa-i-brexicie-michal-kosinski-zaczal-odbierac.html|site=gazetapl |date=2017-01-25 |consulté le=2024-05-12}}</ref>. Il a répondu : {{Bloc citation|Je n’ai pas construit une bombe, j’ai juste montré qu’elle existe (Michał Kosiński, dans ''Les données qui ont renversé le monde ; The Data That Turned the World Upside Down'')<ref name=DataRenverseMonde2017>{{Lien web |langue=en |prénom=Hannes Grassegger & Mikael |nom=Krogerus |titre=The Data That Turned the World Upside Down |url=https://www.vice.com/en/article/mg9vvn/how-our-likes-helped-trump-win |site=Vice |date=2017-01-28 |consulté le=2024-05-13}}</ref>}}

Il a témoigné devant la Commission pour l'égalité des chances en matière d’emploi aux États-Unis, au sujet de l’impact des [[mégadonnée]]s sur l’égalité des chances en matière d'accès à l'emploi.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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* [[Révolte des robots|Prise de contrôle de l'IA]]
* [[Révolte des robots|Prise de contrôle de l'IA]]
* [[Vie privée|Confidentialité]]
* [[Vie privée|Confidentialité]]
* [[Lanceur d'alerte]]
*


== Notes et références ==
=== Liens externes ===
{{Références}}

== Liens externes ==
* Michal Kosinski, [https://www.ft.com/content/1c3e27ee-8b2f-11e2-8fcf-00144feabdc0 ''Le Big Data implique une grande responsabilité''], « Financial Times », 2013
* Michal Kosinski, [https://www.ft.com/content/1c3e27ee-8b2f-11e2-8fcf-00144feabdc0 ''Le Big Data implique une grande responsabilité''], « Financial Times », 2013
* Site Internet de Michal Kosinski [https://www.michalkosinski.com/curriculum-vitae Michal Kosinski, PhD - Curriculum Vitae]
* Site Internet de Michal Kosinski [https://www.michalkosinski.com/curriculum-vitae Michal Kosinski, PhD - Curriculum Vitae]
* La fin de la vie privée, [https://www.youtube.com/watch?v=VUwBcTgzbtU la fin de la vie privée | Michal Kosinski | Discussions chez Google]
* La fin de la vie privée, [https://www.youtube.com/watch?v=VUwBcTgzbtU la fin de la vie privée | Michal Kosinski | Discussions chez Google]

=== Vidéographie, conférences ===
=== Vidéographie, conférences ===
* {{Lien web |langue=fr-FR |titre=End of privacy | Michał Kosiński | TEDxDługaSt |url=https://www.youtube.com/watch?v=O4QhfqqSCVI |consulté le=2024-05-12}}
* {{Lien web |langue=fr-FR |titre=End of privacy | Michał Kosiński | TEDxDługaSt |url=https://www.youtube.com/watch?v=O4QhfqqSCVI |consulté le=2024-05-12}}
* {{Lien web |langue=fr-FR |titre=Ep27 “The Future of AI” with Michal Kosinski |url=https://web.archive.org/web/20230601083023/https://www.youtube.com/watch?v=MQI5LA9DcYg&feature=youtu.be |site=www.bing.com |consulté le=2024-05-12}}
* {{Lien web |langue=fr-FR |titre=Ep27 “The Future of AI” with Michal Kosinski |url=https://web.archive.org/web/20230601083023/https://www.youtube.com/watch?v=MQI5LA9DcYg&feature=youtu.be |site=www.bing.com |consulté le=2024-05-12}}

== Notes et références ==
{{Références}}


[[Catégorie:Naissance en 1982]]
[[Catégorie:Naissance en 1982]]

Version du 13 mai 2024 à 21:13

Michał Kosiński
Description de l'image 2023 michal kosinski (c)pavelbecker.jpg.

Michal Kosinski (Michał Kosiński) est un enseignant chercheur polonais, psychologue computationnel, data scientistet psychométricien ; professeur agrégé enseignant le comportement organisationnel à l'Université Stanford.

Ses recherches portent sur lamanière dont les humains peuvent être étudiés à travers le prisme des empreintes numériques qu'ils laissent en utilisant les plateformes internet et divers appareils numériques (smartphone y compris). Il étudie les aspects et processus psychologiques en jeu dans les grands modèles linguistiques (LLM), ainsi que dans l'l'IA et le Big Data afin de mieux modéliser et prédire le comportement humain[1].

Il est co-auteur du manuel Modern Psychometrics ; et a publié plus de 90 articles évalués par des pairs dans des revues telles que Nature Computational Science, Scientific Reports, Proceedings of the National Academy of Sciences, Psychological Science, Journal of Personality and Social Psychology et Machine Learning. Ces articles ont été cités plus de 21 000 fois selon Google Scholar[2].

Il fait partie des 1 % des chercheurs les plus cités selon Clarivate[3].

Ses recherches ont inspiré une couverture au journal The Economist [4], une pièce de théâtre en 2014, intitulée «&nbsp;Privacy&nbsp;», plusieurs conférences TED, et un jeu vidéo. Elles ont été et sont encore discutées dans des milliers de livres, d'articles de presse, de podcasts et de documentaires.

Kosinski est à l'origine du premier article de presse mettant en garde contre Cambridge Analytica (publié dans The Guardian)[5]. Ses recherches ont contribuer à mieux évaluer les risques posés par cette officine pour la vie privée, et elles ont mesuré l'efficacité de ses méthodes.

Deux de ses publications ont été incluses dans la liste des 100 articles qui ont le plus captivés l'imagination du public en 2013[18] et une en 2015[19].

Il a été classé parmi les 50 personnes les plus influentes dans le domaine du Big Data en 2014[20].

Il était l’un des personnages présentés dans Privacy, la pièce de théâtre de 2014, écrite par James Graham et produite par Donmar Warehouse.

Kosinski apparait aussi dans le film Do You Trust This Computer aux côtés d'Elon Musk et Ray Kurzweil.

Jeunesse, éducation

Né le 8 mai 1982 à Varsovie

Kosinski est titulaire d'un doctorat en psychologie de l'Université de Cambridge et d'une maîtrise en psychométrie et en psychologie sociale.

Il a été chercheur (postdoctorat) au département Informatique de l'Université Stanford ; directeur adjoint du centre de psychométrie de l'Université de Cambridge et chercheur chez Microsoft Research (dans le Machine Learning Group)[6].

Recherches

Il a coordonné le projet myPersonality, qui a impliqué une collaboration mondiale de plus de 200 chercheurs pour analyser les profils psychodémographiques détaillés de plus de 8 millions d’utilisateurs de Facebook.

En 2012, Facebook dépose un brevet pour une méthode permettant de « Déterminer les caractéristiques de la personnalité des utilisateurs à partir des communications et des caractéristiques du système de réseautage social »[7].

En 2013, en réponse, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), Michal Kosinski, avec David Stillwell, publie un article intitulé « Les traits et attributs privés sont prévisibles à partir des enregistrements numériques du comportement humain »[8]. Kosinski et son co-auteur y montrent qu'en étudiant simplement les likes d'une personne sur Facebook, on peut déterminer ses traits personnels et des attributs sensibles qu'elle ne voudrait peut-être pas partager (ex : ses orientation sexuelle et politiques, sa santé mentale..). Ils montrant à quel point le type d'algorithme utilisé par Facebook peut être précis. Selon leurs recherches, il est ainsi possible d'algorithmiquement déterminer :

  • les préférences sexuelles (chez les hommes efficacement dans 88% des cas),
  • l’apparence, les intérêts, le niveau d’intelligence, l’origine ethnique et la couleur de la peau (chez les Américains efficacement dans 95% des cas),
  • la religion, le niveau de satisfaction de la vie, les dépendances, l’âge, le sexe et les opinions sociales, religieuses et politiques (ces dernières aux États-Unis dans 85% des cas),
  • le fait que les parents soient divorcés....

...uniquement en se basant sur 68 likes sur Facebook[9] Selon les auteurs : "Les traits et attributs individuels peuvent être prédits avec un haut degré de précision sur la base des enregistrements des likes des utilisateurs".

Kosinski et Stillwell améliorent leurs méthodes de prédiction et co-publient un article affirmant qu'en utilisant uniquement les likes de Facebook, un chercheur peut mieux connaître quelqu'un que ses amis proches ou son partenaire de couple.

Deux semaines après la publication de l'article de Kosinski et Stillwell, Facebook a modifié les paramètres par défaut des mentions J'aime afin que seuls les amis puissent les voir (jusque-là, ils étaient visibles par défaut par n'importe qui sur Internet), à moins que les gens ne choisissent de partager plus largement. Cependant, une exception permettait encore à Facebook lui-même, de voir et analyser les likes de chacun, permettant de continuer à les utiliser pour le ciblage, le classement, la sélection de versions de produits et à diverses autres fins.

En 2017, Kosinski a co-publié un article montrant que l'intelligence artificielle moderne peut prédire l'orientation sexuelle d'une personne sur la base d'images faciales[10],[11],[12]. Cette étude a porté sur plus de 130 000 images, et a utilisé les systèmes de reconnaissance faciale et l’algorithme d’IA existants. Leur IA pourrait prédire l’orientation sexuelle des hommes homosexuels dans 81 % des cas, alors qu’un humain aurait raison dans 61 % des cas[13].

Cette recherche a soulevé une controverse, même si Kosinski et son co-auteur ont affirmé l'avoir menée en tant que lanceurs d'alerte, comme une démonstration du pouvoir de l'analyse des données personnelles trouvées sur le Web, pour avertir les décideurs politiques et tirer une sonnette d'alarme quand à l'inévitable érosion de la vie privé.

Kosiński, lanceur d'alerte

Dans un article scientifique[8] décrivant ses travaux de recherche, puis dans diverses conférences (dont TEDX), Kosinski a alerté sur le fait que des algorithmes d'intelligence artificielle tels que celui breveté par Facebook pour exploiter le Big data généré par sa plateforme et les traces laissées sur le Web par les internautes, sont déjà une menace sérieuse pour la vie privée de milliards d’internautes et pour la démocratie.

Il a commencé à alerter sur ce sujet 5 ans avant les révélations de Christopher Wylie, ancien directeur de recherche à Cambridge Analytica, qui ont porté sur sur les campagnes de désinformation et de manipulation des choix des électeurs par le parti républicain américain via la société Groupe SCL, et via une Intelligence artificielle baptisée RIPON, secrètement mise au point par AIQ et qui sera découvert par le « chasseur de violation de données » Chris Vickery, directeur de la section Cyber Risk Research du cabinet de conseil en cybersécurité « UpGuard »; et dans un article du Financial Times[14],

Après la victoire de Donald Trump et la victoire du camp du Brexit, la mise au jour du Scandale Facebook-Cambridge Analytica/AggregateIQ a démontré que de tels algorithmes ont été utilisés par Cambridge Analytica et sa société-soeur Aggregate IQ, respectivement basées au Royaume-Uni et au Canada par Steve Bannon et le milliardaire américain Robert Mercer pour conduire, avec succès les campagnes d'influence et de propagande politique qui ont conduit Trump a devenir président des États-Unis[15] et qui ont permis au Brexit d'advenir (par le truchement des groupes Vote Leave, BeLeave, Veterans for Britain et Democratic Unionist Party qui ont ensemble versé environ 3,5 millions de livres sterling à AggregateIQ pour cibler de nombreux électeurs anglais avec des fakenews et des messages designés par une IA (RIPON) de manière à ce qu'ils se représentent le Brexit comme désirable. « sans AggregateIQ, le camp du 'Leave' n'aurait pas pu gagner le référendum, qui s'est joué à moins de 2 % des votes »[16],[17].

En 2018, Kosiński a expliqué comment il a été contacté pour conseiller le Groupe SCL (la société mère de Cambridge Analytica et d'AggregateIQ; créee par créée par Nigel Oakes et Steve Bannon en 1993)[18] afin de créer des modèles d'analyse des profils Facebook de 10 millions d’Américains, ce qu'il a refusé car cette société ne cachait pas qu'elle avait été explicitement créée pour influencer le résultat des élections aux Etats-Unis et ailleurs. Il explique avoir aussi été contacté par divers autocrates (de pays très divers, de pays arabes à la Pologne) pour qu'il les aide à influencer le cours normal des élections à leur profit[19].

Ses alertes n'ont pas été prises au sérieux par les commissions électorales américaines et anglaises. Et on montrera plus tard que SCL et ses deux filiales ont truqué ou tenté de truquer au moins une vingtaine d'élections dans le monde.

Après la victoire de Trump et le Brexit, Michal Kosinski a commencé à recevoir des courriels accusatoires : « C’est de ta faute ! » Et non sans raison selon « Gazetapl » (en polonais)[20]. Il a répondu :

« Je n’ai pas construit une bombe, j’ai juste montré qu’elle existe (Michał Kosiński, dans Les données qui ont renversé le monde ; The Data That Turned the World Upside Down)[9] »

Il a témoigné devant la Commission pour l'égalité des chances en matière d’emploi aux États-Unis, au sujet de l’impact des mégadonnées sur l’égalité des chances en matière d'accès à l'emploi.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Vidéographie, conférences

Notes et références

  1. « Dr. Michal Kosinski website », www.michalkosinski.com (consulté le )
  2. « Michal Kosinski », scholar.google.co.uk (consulté le )
  3. « Web of Science », www.webofscience.com (consulté le )
  4. (en) « What machines can tell from your face », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Ted Cruz campaign using firm that harvested data on millions of unwitting Facebook users », the Guardian, (consulté le )
  6. (en) Kosinski, « Dr Michal Kosinski », www.psychometrics.cam.ac.uk, (consulté le )
  7. [1], "Determining user personality characteristics from social networking system communications and characteristics", published 2014-09-02 
  8. a et b (en) Kosinski, Stillwell et Graepel, « Private traits and attributes are predictable from digital records of human behavior », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 110, no 15,‎ , p. 5802–5805 (ISSN 0027-8424, PMID 23479631, PMCID 3625324, DOI 10.1073/pnas.1218772110, Bibcode 2013PNAS..110.5802K)
  9. a et b (en) Hannes Grassegger & Mikael Krogerus, « The Data That Turned the World Upside Down », sur Vice, (consulté le )
  10. « APA PsycNet », psycnet.apa.org
  11. « Advances in AI are used to spot signs of sexuality »
  12. « 'I was shocked it was so easy': meet the professor who says facial recognition can tell if you're gay », the Guardian,
  13. « What machines can tell from your face »
  14. « With big data comes big responsibility », sur www.ft.com (consulté le )
  15. (de) « Das Magazin: Spannende Geschichten und tiefgründige Reportagen », sur Tages-Anzeiger, (consulté le )
  16. « "Sans Cambridge Analytica, il n'y aurait pas eu de Brexit", affirme le lanceur d'alerte Christopher Wylie », sur France Info, (consulté le ).
  17. (en) Carole Cadwalladr, « The Cambridge Analytica files. ‘I made Steve Bannon's psychological warfare tool': meet the data war whistleblower », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  18. (en) « SCL GROUP LIMITED - Overview (free company information from Companies House) », sur find-and-update.company-information.service.gov.uk (consulté le )
  19. (pl) « Zgłaszali się do mnie autokraci, żeby im pomóc w wyborach. Z Polski też - dr Michał Kosiński z Uniwersytetu Stanforda w programie 'Świat, którym żyjemy' », sur wyborcza.pl, (consulté le )
  20. (pl) « Po zwycięstwie Trumpa i Brexicie Michal Kosinski zaczął odbierać maile z oskarżeniami: To twoja wina. I nie bez powodu », sur gazetapl, (consulté le )