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De 1976 à 1984, la Vierge serait apparue près de la ville de [[Cúa (Venezuela)|Cúa]] au [[Venezuela]] à [[Maria Esperanza Medrano de Bianchini]] et se serait présentée comme la « Réconciliatrice de tous les Peuples ». Les [[apparitions mariales de Betania]] sont reconnues par l'ordinaire du lieu le 21 novembre 1987.
De 1976 à 1984, la Vierge serait apparue près de la ville de [[Cúa (Venezuela)|Cúa]] au [[Venezuela]] à [[Maria Esperanza Medrano de Bianchini]] et se serait présentée comme la « Réconciliatrice de tous les Peuples ». Les [[apparitions mariales de Betania]] sont reconnues par l'ordinaire du lieu le 21 novembre 1987.
;Demande de dogme

Il est extrêmement rare qu'à la suite d'une apparition mariale, le ou la voyante demande, {{Citation|au nom de la Vierge Marie}}, la formulation par l’Église catholique d'un nouveau dogme<ref group=N>Comme autre exemple connu, nous pouvons citer le cas des [[apparitions mariales de Lipa]] en 1948. Elles aussi ont eu une {{Citation|reconnaissance officielle faite par l'évêque du lieu}}, puis une décision de la [[Congrégation pour la doctrine de la foi]] cassant cette décision.</ref>. Concernant la demande formulée par la voyante en 1951, que le [[pape]] formule un nouveau [[dogme marial]] proclamant la [[Vierge Marie]] {{Citation|Dame [[Co-rédemptrice]], Médiatrice et Avocate}}, [[René Laurentin]] et [[Patrick Sbalchiero]] soulignent que {{Citation|cette demande est très discutée}} au sein des autorités du clergé, tant concernant {{Citation|l'opportunité des trois termes, que de leur contenu, de leur sens et d'une définition de chacun de ces termes}}<ref name=":0" />

=== L'Armée de Marie ===
=== L'Armée de Marie ===
Par l'intermédiaire de Raoul Auclair, [[Ésotérisme|ésotériste]] féru de prophéties en tous genres et apologiste des apparitions d'Amsterdam, Ida Peerdeman rencontre en 1971 Marie-Paule Giguère qui fonde la même année au Canada l'[[Armée de Marie]]. Marie-Paule Giguère croit recevoir en [[Révélation privée|révélation]] qu'elle est la « [[réincarnation]] » (c'est le mot qu'elle utilise) de la [[Dame de tous les Peuples]], et reçoit le soutien prudent en 1974 de [[Petrus Canisius van Lierde]], vicaire général pour la [[Vatican|cité du Vatican]], compatriote d'Ida Peerdeman. L'Armée de Marie est canoniquement reconnue en 1975 par l'archevêque de [[Archidiocèse de Québec|Québec]], [[Maurice Roy (cardinal)|Maurice Roy]]. Les [[Hérésie|hérésies]] contenues dans les écrits de Marie-Paule Giguère et de son entourage conduisent le successeur de Maurice Roy, le cardinal [[Louis-Albert Vachon]] à révoquer en 1987 la reconnaissance canonique de l'Armée de Marie. Le mouvement continue cependant ses activités sous le nom de « Communauté de la Dame de tous les peuples » à partir de 2000. Après l'ordination illicite et invalide en son sein de six prêtres et diacres, la fondatrice et son entourage sont excommuniés par la [[Congrégation pour la doctrine de la foi]] en 2007. Elle est tenue comme une [[secte]] [[Schisme|schismatique]] par l’Église catholique<ref name="ulaval">{{Lien web |langue=fr |auteur=Stéphanie Audet |titre=Communauté de la Dame de tous les peuples (Armée de Marie) |url=https://croir.ulaval.ca/fiches/c/communaute-de-la-dame-de-tous-les-peuples-la/ |site=Université de Laval |année=2019 |consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Joachim|nom1=Bouflet|lien auteur1=Joachim Bouflet|titre=Impostures mystiques|éditeur=[[Éditions du Cerf]]|année=2023|date=|pages totales=392|passage=175-194|isbn=9782204155199|titre chapitre=Marie-Paule Giguère (1921-2015)}}</ref>.
Par l'intermédiaire de Raoul Auclair, [[Ésotérisme|ésotériste]] féru de prophéties en tous genres et apologiste des apparitions d'Amsterdam, Ida Peerdeman rencontre en 1971 Marie-Paule Giguère qui fonde la même année au Canada l'[[Armée de Marie]]. Marie-Paule Giguère croit recevoir en [[Révélation privée|révélation]] qu'elle est la « [[réincarnation]] » (c'est le mot qu'elle utilise) de la [[Dame de tous les Peuples]], et reçoit le soutien prudent en 1974 de [[Petrus Canisius van Lierde]], vicaire général pour la [[Vatican|cité du Vatican]], compatriote d'Ida Peerdeman. L'Armée de Marie est canoniquement reconnue en 1975 par l'archevêque de [[Archidiocèse de Québec|Québec]], [[Maurice Roy (cardinal)|Maurice Roy]]. Les [[Hérésie|hérésies]] contenues dans les écrits de Marie-Paule Giguère et de son entourage conduisent le successeur de Maurice Roy, le cardinal [[Louis-Albert Vachon]] à révoquer en 1987 la reconnaissance canonique de l'Armée de Marie. Le mouvement continue cependant ses activités sous le nom de « Communauté de la Dame de tous les peuples » à partir de 2000. Après l'ordination illicite et invalide en son sein de six prêtres et diacres, la fondatrice et son entourage sont excommuniés par la [[Congrégation pour la doctrine de la foi]] en 2007. Elle est tenue comme une [[secte]] [[Schisme|schismatique]] par l’Église catholique<ref name="ulaval">{{Lien web |langue=fr |auteur=Stéphanie Audet |titre=Communauté de la Dame de tous les peuples (Armée de Marie) |url=https://croir.ulaval.ca/fiches/c/communaute-de-la-dame-de-tous-les-peuples-la/ |site=Université de Laval |année=2019 |consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Joachim|nom1=Bouflet|lien auteur1=Joachim Bouflet|titre=Impostures mystiques|éditeur=[[Éditions du Cerf]]|année=2023|date=|pages totales=392|passage=175-194|isbn=9782204155199|titre chapitre=Marie-Paule Giguère (1921-2015)}}</ref>.

Version du 12 mai 2024 à 15:25

Les apparitions mariales d'Amsterdam, ou apparitions de la Dame de tous les Peuples, désignent les apparitions de la Vierge Marie à une hollandaise, Ida Peerdeman, de 1945 à 1959. Leur reconnaissance par les autorités de l'Église catholique a connu plusieurs rebondissements. En juillet 2020, la Congrégation pour la doctrine de la foi a rejeté ces apparitions. Cette décision contredit l'avis de l'ancien évêque d'Amsterdam Joseph Maria Punt qui s'était prononcé en 2002 en faveur de leur caractère surnaturel.

Historique des apparitions

La voyante, Ida Peerdeman, est née le à Alkmaar dans une famille modeste. Ida est la cadette d'une famille de cinq enfants. Son père est marchand en textile. La famille est catholique, mais peu pratiquante. Sa mère décède alors qu'elle est âgée de huit ans. C'est à ce moment que son père installe la famille à Amsterdam[1]. Ida Peerdeman affirme qu'à l'âge de 12 ans, le 13 octobre 1917, dernier jour des apparitions mariales de Fatima, elle aurait bénéficié d'une apparition de la Vierge Marie[2].

Avant les apparitions qui débutent en 1945, la jeune femme affirme avoir des « visions de la guerre : elle dit voir le nid d'aigle d'Hitler, Mussolini pendu la tête en bas, la rivière Oder rouge de sang, etc. » René Laurentin et Patrick Sbalchiero rapportent que « des faits inattendus se produisent en sa présence : les aiguilles des horloges tournent à une vitesse anormale, les portes des armoires claquent, un four inutilisé se met à fumer... Certains affirment qu'Ida jouit de pouvoirs parapsychologiques ; d'autres parlent d’infestation diabolique ». Les auteurs indiquent que son confesseur, l'abbé Frehe, a recours à l'exorcisme[1].

Gerd Schallenberg[N 1] rapporte qu'Ida Peerdeman aurait eu des visions du diable sans en préciser la date. Pour cet auteur, ces visions sont des « hallucinations », et il émet l'hypothèse que ces phénomènes « sont peut-être des altérations psychotiques de la conscience »[3].

Du , peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, au , la voyante dit bénéficier d'une soixantaine d'apparitions mariales, essentiellement dans le domicile familial. Ces apparitions se font à des dates irrégulières, avec très peu de témoins[1]. Le récit des événements n'est connu que par le témoignage de la voyante et des rares personnes présentes avec elle. Les visions, comme les « communications reçues », reposent sur le seul témoignage de la voyante[3].

Première apparition

Le , Ida discute avec ses trois sœurs et le père Frehe dans le salon familial. Elle dit s'être « sentie attirée vers l'autre pièce ». La voyante raconte : « J'ai regardé et j'ai vu d'un coup venir une lumière. Je me suis levée, ne pouvant faire autrement que m'approcher. Le mur disparut à mes yeux, et tout ce qu'il avait là normalement n'y était plus. C'était un océan de lumière sans fond. De cette profondeur, je vis soudain se détacher une forme, une forme vivante, un profil de femme. Je la voyais debout, à ma gauche, au-dessus de moi ; elle était vêtue d'une longue robe blanche et portait une ceinture ; elle avait un air très féminin. Elle se tenait les bras tendus vers le bas, les paumes des mains tournées vers l'extérieur [...] ».

La voyante affirme que l'apparition lui a donné la date de la fin de la guerre en Hollande (5 mai 1945). Elle demande à l'apparition si elle est Marie et elle s'entend répondre : « On m'appellera "la Dame", "Mère" »[1].

Apparitions suivantes

Le , Ida témoigne d'une vision de la Vierge assise sur une sorte de trône, avec à nouveau l'Enfant Jésus sur ses genoux[1]. Le , la voyante rapporte la vision d'une lumière éblouissante suivie par celle de la Dame qui lui parle de « rudes combats autour et près de Jérusalem » et de « calamités [qui] vont survenir du nord au sud, du sud à l'ouest et de l'ouest à l'ouest. ». Le la Dame annonce que de « lourds nuages s'amasseront sur la basilique du Vatican » et appelle tous les chrétiens à prier pour vaincre le danger[1].

Le , la voyante rapporte la vision de la Dame debout sur un globe terrestre qui lui fait ainsi comprendre qu'elle souhaite qu'on l'appelle la « Dame de tous les Peuples ». Le 11 février 1951, l'apparition se présente comme « la Dame, Marie, Mère de tous les peuples » et elle donne une prière que la voyante est chargée de diffuser : « Seigneur Jésus-Christ, Fils du Père, envoie à présent Ton Esprit sur la terre. Fais habiter l'Esprit-Saint dans les cœurs de tous les peuples, afin qu'ils soient préservés de la corruption, des calamités et de la guerre. Que la Dame de tous les Peuples, qui fut un jour Marie, soit notre Avocate. Amen »[1].

Le 4 mars 1951, la Dame demande à la voyante de mémoriser la scène de l'apparition afin d'en faire réaliser ultérieurement une image fidèle. Elle l'invite à la toucher. Ida témoigne ainsi : « Il m'est véritablement donné de toucher le contour de sa personne, mais je la sens comme quelque chose d'immatériel [...] Par moments, j'ai l'impression qu'elle est un être humain, à d'autres non »[1].

Le , Ida rapporte que la Dame demande à l'Église catholique de promulguer un nouveau dogme qui, selon la Dame « sera un dogme très contesté. [...] Avec ce dogme, les dogmes mariaux sont accomplis [...] La théologie doit s'effacer devant la cause de mon Fils ». La voyante rapporte que la Dame lui aurait donné comme mission le de « pousser l’Église et les théologiens à s'engager dans cette lutte » pour défendre ce dogme nouveau[1].

Le , le dogme nouveau est ainsi explicité par la Dame : « Par la volonté du Père, le Rédempteur est venu dans le monde. Pour cela le Père s'est servi de la Dame. De la Dame, le Rédempteur reçut donc seulement - j'insiste sur le mot "seulement" - la chair et le sang, c'est-à-dire le corps. De mon Seigneur et Maître, le Rédempteur reçut sa divinité. Et c'est ainsi que la Dame est devenue Corédemptrice. »[1]

À nouveau, le , l'apparition réclame de la voyante qu'elle « insiste auprès du pape pour que ce dogme soit proclamé rapidement ». Un an plus tard, le 31 mai, Ida dit avoir une vision de la proclamation du dogme dans la basilique Saint-Pierre de Rome[1],[N 2].

Dernières apparitions

Dans la nuit du , l'apparition aurait annoncé à Ida la date de la mort du pape Pie XII en lui demandant de la garder secrète. La voyante « note le fait sur un papier » qu'elle met dans une enveloppe scellée. À l'annonce de la mort du pape[N 3], elle demande à son confesseur de transmettre cette lettre scellée au Saint-Siège[1].

La Dame indique l'endroit où elle désire que son sanctuaire soit construit, au Zuidelijke Wandelweg (nl). C'est là que le , Ida dit avoir une dernière apparition de la Dame « dans toute sa gloire » qu'elle décrit « ceinte d'une couronne, scintillant de toutes parts, plus belle que la plus belle couronne de diamants, puis [elle voit] le Christ dans une lumière éclatante »[1].

Jugements de l’Église catholique sur les apparitions

Non constat de supernaturalitate

Une première enquête officielle est ouverte par l'évêque diocésain en 1956, alors que les apparitions ne sont pas terminées. La commission rend un avis négatif. Le , le nouvel évêque de Haarlem, Johannes Huibers (nl), déclare qu'il n'a « trouvé aucune preuve du caractère surnaturel des apparitions » Il interdit la diffusion de textes les présentant comme telles et la vénération publique du tableau de « Notre-Dame de Tous les Peuples »[4]. « Des critiques s'élèvent contre cette décision »[1]. L'évêque réitère son avis négatif le 2 mars 1957 que Le Saint-Office confirme le [4].

À nouveau, le 24 mars 1972, l'évêque de Haarlem rappelle l'avis négatif de l'ordinaire du lieu sur les apparitions, avis confirmé par la Congrégation pour la Doctrine de la foi le 24 mai[4].

Deux ans plus tard, le 25 mai 1974, « après un examen nouveau et plus approfondi du cas », la Congrégation pour la Doctrine de la foi « confirme [...] le jugement déjà exprimé par l'autorité ecclésiastique compétente, et invite les prêtres et les laïcs à mettre fin à toute forme de propagande concernant les prétendues apparitions et révélations de "Notre-Dame de tous les Peuples". »[5],[6],[7],[4]

Reconnaissance des apparitions en 2002

En contradiction avec les avis précédents, le , Joseph Maria Punt, évêque de Haarlem-Amsterdam, reconnaît le caractère surnaturel des apparitions de la « Dame de tous les Peuples »[8]. Cette reconnaissance concerne exclusivement les apparitions et non l'authenticité de tous les messages reçus par la voyante, en particulier la demande d'un nouveau dogme marial[1].

Réaffirmation du non-constat de supernaturalitate initial

Le , l'agence Imedia, dans un article rédigé par Hendro Munsterman[N 4], rapporte qu'à la suite d'une question posée par le cardinal Bechara Boutros Rahi, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié le une lettre dans laquelle elle confirmerait que son avis de 1974 indiquant qu’« il n’est pas opportun de contribuer à la diffusion de la vénération de Marie en tant que Dame de tous les Peuples » est définitif. Le journaliste écrit que ce membre de la congrégation vaticane indiquerait aux catholiques qu'ils doivent « cesser toute propagande sur les apparitions et révélations revendiquées de la Dame de tous les Peuples et qu'ils sont exhortés à exprimer leur dévotion à la Très Sainte Vierge, Reine de l’Univers sous des formes reconnues et recommandées par l’Église. »[2].

L'évêque émérite d'Amsterdam, contacté par de nombreux fidèles, publie une lettre en date du , rappelant la reconnaissance de la dévotion et le soutien explicite du pape François donné sous la forme d'une bénédiction apostolique aux fidèles participant à une journée de prières internationale en Allemagne en 2019[9].

Cependant le , dans une communication officielle, la Congrégation pour la doctrine de la foi casse la décision de « reconnaissance des apparitions » faite par l'évêque en 2002, et exhorte les catholiques « à ne pas promouvoir les apparitions et révélations présumées associées au titre marial de la Dame de toutes les nations ». La décision de la Congrégation pour la Doctrine de la foi est annoncée dans une communication publiée le 30 décembre par Johannes Hendriks (nl), évêque de Haarlem-Amsterdam[10],[11].

Si le Vatican insiste sur le fait que les « apparitions d'Amsterdam » n'ont pas de fondement surnaturel (prouvé), l'utilisation du terme « Dame de tous les Peuples », ainsi que la représentation de la Vierge restent autorisées aux fidèles. De même, la « prière à la Dame de tous les peuples », sous la forme validée en 2005 par la Congrégation pour la doctrine de la foi reste autorisée dans le cadre de la dévotion privée des fidèles. Le Vatican précise cependant que « l'utilisation des images et de la prière ne peut en aucun cas être considérée comme une reconnaissance - même implicite - de la nature surnaturelle des événements en question »[11].

Diffusion de la dévotion

Chapelle de la Dame de toutes les Nations à Amsterdam (Pays-Bas).

En 1959, la « Fondation de la Dame de tous les Peuples » achète le terrain au Diepenbrockstraat et y fait ériger une petite chapelle. Dans la chapelle est peinte une représentation de la Vierge, telle qu'elle serait apparue à Ida Peerdeman[1].

Alors que l'enquête diocésaine (menée en 1956) avait émis un avis négatif sur les apparitions, Raoul Auclair[N 5] fait une conférence à Paris le pour présenter les apparitions d'Amsterdam. Sa conférence est traduite en plusieurs langues, et il diffuse la « prière donnée par la Vierge ». Le texte de sa conférence, ainsi que la prière, sont publiés en différents lieux et éditions, avec l'accord des autorités ecclésiales[N 6],[1].

Après la construction de la chapelle Notre-Dame de tous les Peuples, Ida rapporte y avoir vécu « des expériences eucharistiques »[pas clair][1]. À la fin des apparitions, elle mène « une vie discrète et effacée »[3].

Le , l’évêque de Haarlem-Amsterdam, Henrik Bomers (nl) fait paraître une notification par laquelle il établit une distinction entre les apparitions elles-mêmes, dont le caractère surnaturel n'est pas établi, et la dévotion à la « Dame de tous les Peuples »[1],[12]. Ce même jour, l'évêque fait procéder au couronnement de la statue de « la Dame de tous les peuples », « sans que cela implique une reconnaissance du caractère surnaturel des apparitions »[3],[2].

Ida Peerdeman décède le à 90 ans. Ses funérailles sont célébrées par l'évêque d'Haarlem dans la chapelle Notre-Dame de tous les Peuples. Elle est inhumée dans le cimetière de Sainte-Barbara à Amsterdam[1].

Pour les historiens Joachim Bouflet et Philippe Boutry, « le témoignage donné par la voyante Ida Peerdeman, au fil d'une vie d'effacement a pesé d'un grand poids dans la reconnaissance du culte de La Dame de tous les Peuples »[3].

En juillet 2005, la Congrégation pour la doctrine de la foi demande la modification de la prière associée à la supposée apparition : l’expression théologiquement erronée « qui fut un jour Marie » est remplacée par « la Sainte Vierge Marie ». Cette intervention de la Congrégation est interprétée par les partisans des apparitions comme une « approbation tacite » de la décision de la reconnaissance de Joseph Maria Punt en mai 2002[2].

Liens supposés avec d'autres apparitions mariales

Les apparitions d'Amsterdam auraient des liens « supposés » avec d'autres apparitions mariales[3]. En 1973, une statue de bois à l'image de la Dame de tous les Peuples est envoyée dans un couvent à Ak aita au Japon[13]. En juillet de cette année, sœur Agnès Sasagawa religieuse dans ce couvent entend une voix venant de la statue de la Dame de tous les peuples, lui donner des messages. La guérison « miraculeuse » de la voyante, ainsi que les nombreuses lacrimations de la statue conduisent l'évêque du lieu à ouvrir une enquête sur ces événements. Après une longue étude scientifique menée par l'Université d'Akita, l'évêque local, Mgr John Shojiro Ito, reconnaît « le caractère surnaturel des événements » le [13],[14].

De 1976 à 1984, la Vierge serait apparue près de la ville de Cúa au Venezuela à Maria Esperanza Medrano de Bianchini et se serait présentée comme la « Réconciliatrice de tous les Peuples ». Les apparitions mariales de Betania sont reconnues par l'ordinaire du lieu le 21 novembre 1987.

L'Armée de Marie

Par l'intermédiaire de Raoul Auclair, ésotériste féru de prophéties en tous genres et apologiste des apparitions d'Amsterdam, Ida Peerdeman rencontre en 1971 Marie-Paule Giguère qui fonde la même année au Canada l'Armée de Marie. Marie-Paule Giguère croit recevoir en révélation qu'elle est la « réincarnation » (c'est le mot qu'elle utilise) de la Dame de tous les Peuples, et reçoit le soutien prudent en 1974 de Petrus Canisius van Lierde, vicaire général pour la cité du Vatican, compatriote d'Ida Peerdeman. L'Armée de Marie est canoniquement reconnue en 1975 par l'archevêque de Québec, Maurice Roy. Les hérésies contenues dans les écrits de Marie-Paule Giguère et de son entourage conduisent le successeur de Maurice Roy, le cardinal Louis-Albert Vachon à révoquer en 1987 la reconnaissance canonique de l'Armée de Marie. Le mouvement continue cependant ses activités sous le nom de « Communauté de la Dame de tous les peuples » à partir de 2000. Après l'ordination illicite et invalide en son sein de six prêtres et diacres, la fondatrice et son entourage sont excommuniés par la Congrégation pour la doctrine de la foi en 2007. Elle est tenue comme une secte schismatique par l’Église catholique[15],[16].

Notes et références

Notes

  1. Gerd Schallenberg (1947- ) est un médecin allemand ayant écrit des ouvrages sur les voyants et les apparitions, comme (de) Gerd Schallenberg, Visionäre Erlebnisse. Visionen und Auditionen in der Gegenwart, Augesburg, Pattloch, , 520 p. (ISBN 978-3-629-00583-0).
  2. À ce jour (en 2024), ce dogme n'a toujours pas été proclamé.
  3. Pie XII est décédé le .
  4. Hendro Munsterman est « un opposant déclaré de l'appellation Marie co-rédemptrice » (nouveau dogme demandé par la voyante et les partisans de l'apparition). Il a publié un livre sur ce thème en 2006 : Hendro Munsterman, Marie corédemptrice ? : Débat sur un titre marial controversé, Cerf, , 104 p. (ISBN 978-2-204-08028-6), qui est la publication de son mémoire de master en Théologie Catholique à Strasbourg. Voir E. Parmentier, « Hendro Munsterman, Marie corédemptrice », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, no 87,‎ , p. 105 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Raoul Auclair (1906-1997) est un auteur dramatique et réalisateur pour l'ORTF à partir de 1941. Il est l'auteur d'ouvrages sur des prophéties touchant à la fin des temps.
  6. L'auteur indique que Raoul Auclair obtient 200 imprimatur en quelques années, dont celle de l'évêque d'Augsbourg.

Références

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des « apparitions » de la Vierge Marie, Fayard, , 1426 p. (ISBN 9-782-21363-1011), p. 79-84
  2. a b c et d « Le Saint-Siège rejette les apparitions de la Vierge à Ida Peerdeman », sur Aleteia, (consulté le ).
  3. a b c d e et f Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 354-355.
  4. a b c et d Joachim Bouflet, Faussaires de Dieu, Paris, Presses de la Renaissance, , 728 p. (ISBN 2-85616-697-0), p. 565
  5. (it) Congregatio pro Doctrina Fidei, Documenta inde a Concilio Vaticano secundo espleto edita (1966-2005), Città del Vaticano, Libreria editrice Vaticana, , 674 p. (ISBN 978-88-209-7888-4, lire en ligne), p. 90
  6. (en) « Sacred Congregation for the Doctrine of the Faith, Notification », L’Osservatore Romano,‎ , p. 12 (lire en ligne, consulté le ).
  7. S. Congrégation pour la doctrine de la foi, « Notification à propos des soi-disant apparitions d'Amsterdam », sur Vatican.va, (consulté le ).
  8. (en) Bishop Josef Marianus Punt, « In Response to Inquiries Concerning the Lady of All Nations Apparitions », sur Global Catholic Network, ewtn.com, (consulté le ).
  9. (nl) « De Vrouwe van alle Volkeren, Reactie op een artikel in het Nederlands Dagblad », sur Diocèse de Haarlem-Amsterdam, (consulté le ).
  10. (en) « Vatican’s doctrinal office: Don’t promote alleged apparitions connected to ‘Lady of All Nations’ », Catholique News Agency,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b Johannes Hendriks, « Clarification de l’évêque de Haar­lem-Am­ster­dam concernant la Dame de tous les Peuples », sur Diocèse de Haarlem-Amsterdam, (consulté le ).
  12. (en) Bomers, Hendrik, « Notification for the catholic faithful of the diocese of Haarlem » [JPG], sur Global Catholic Network, ewtn.com, (consulté le ).
  13. a et b René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des « apparitions » de la Vierge Marie, Fayard, , 1426 p. (ISBN 9-782-21363-1011), p. 1021-1026
  14. Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 420
  15. Stéphanie Audet, « Communauté de la Dame de tous les peuples (Armée de Marie) », sur Université de Laval, (consulté le ).
  16. Joachim Bouflet, Impostures mystiques, Éditions du Cerf, , 392 p. (ISBN 9782204155199), « Marie-Paule Giguère (1921-2015) », p. 175-194

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages en français
Ouvrages en d'autres langues
  • (de) Gerd Schallenberg, Visionäre Erlebnisse : Visionen und Auditionen in der Gegenwart, Augesburg, Pattloch, , 520 p. (ISBN 978-3-629-00583-0), p. 382-383
  • (de) Gebhard Paul Maria Sigl, Die Frau aller Völker "Sie wird unter diesem Titel die Welt retten!" : Amsterdamer Botschaft vom 20. März 1953 ; Miterlöserin, Mittlerin, Fürsprecherin, Lütisburg-Station Familie Mariens der Miterlöserin, , 344 p. (ISBN 978-3-9521553-0-1)
  • (de) Die Botschaften der Frau aller Völker, Jestetten Miriam-Verl., , 255 p. (ISBN 978-3-87449-006-1)
  • (it) Gebhard Paul Maria Sigl, Ida Peerdeman : La veggente di Amsterdam,
  • (it) I messaggi della "Signora di tutti i popoli", Vocepiù, .
  • (it) Vincenzo Mercante, Sono la Signora di tutti i popoli. Corredentrice, mediatrice e avvocata, Ancilla, coll. « Mariologia », , 256 p. (ISBN 978-88-88609-52-2).
  • (de) Manfred Hauke (de), « Die Manifestationen der „Frau aller Völker“. Klärende Hinweise. », Sedes Sapientiae. Mariologisches Jahrbuch, Kisslegg, no 16 (2012) Band 2,‎ , p. 60-87 (lire en ligne [archive du ], consulté le ).

Articles connexes

Liens externes