« Thibaud Ier de Blois » : différence entre les versions

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| emblème = Blason Blois ancien.svg
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| grade militaire = vassal d'[[Hugues le Grand (Robertien)|Hugues le Grand]], régent de [[Liste des ducs de Bretagne|Bretagne]], [[Principauté|Prince]]
| grade militaire = vassal d'[[Hugues le Grand (Robertien)|Hugues le Grand]], régent de [[Liste des ducs de Bretagne|Bretagne]], [[Principauté|Prince]]
| légende emblème = Armoiries du comte Thibaud I{{er}}.
| légende emblème = Armoiries du comte {{noble-|Thibaud Ier}}.
| blason =
| blason =
| titre1 = Premier [[Comte de Blois|comte héréditaire de Blois]] <br /> [[comte de Tours]] <br /> [[Liste des comtes de Châteaudun|comte de Chateaudun]] <br /> [[comte de Chartres]]
| titre1 = Premier [[Comte de Blois|comte héréditaire de Blois]] <br /> [[comte de Tours]] <br /> [[Liste des comtes de Châteaudun|comte de Chateaudun]] <br /> [[comte de Chartres]]
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Fils de [[Thibaud l'Ancien]], dont il hérite du premier les charges de vicomte de Tours et de Blois, d'[[Avoué (France)|avoué]] de [[Abbaye de Marmoutier (Tours)|Marmoutier]] et de [[Abbaye Saint-Florent de Saumur|Saint-Florent]] de [[Saumur]] et de la suzeraineté sur [[Vierzon]], et de [[Richilde, mère de Thibaud le Tricheur|Richilde]], dont il récupère la suzeraineté de [[Provins]] et des biens au nord de [[Sens (Yonne)|Sens]].
Fils de [[Thibaud l'Ancien]], dont il hérite du premier les charges de vicomte de Tours et de Blois, d'[[Avoué (France)|avoué]] de [[Abbaye de Marmoutier (Tours)|Marmoutier]] et de [[Abbaye Saint-Florent de Saumur|Saint-Florent]] de [[Saumur]] et de la suzeraineté sur [[Vierzon]], et de [[Richilde, mère de Thibaud le Tricheur|Richilde]], dont il récupère la suzeraineté de [[Provins]] et des biens au nord de [[Sens (Yonne)|Sens]].


Le mariage tardif et non préméditable de Thibaud avec [[Liutgarde de Vermandois|Liutgarde]] ainsi que l'apparition de son fils [[Thibaud de Blois (fils de Thibaud le Tricheur)|Thibaud dit le Jeune]] dans un acte pour [[Basilique Saint-Martin de Tours|Saint-Martin]] de [[Tours]] vers 944 ont conduit l'historien [[Ferdinand Lot]] à affirmer que le comte de Blois avait contracté un premier mariage dans le courant des années 930<ref name=":0">{{harvsp|Lot|1907|p=175–177}}.</ref>. Si cette première épouse n'est pas connue des sources, son identification pourrait expliquer l'apport [[Rorgonides|rorgonide]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Christian Settipani]]|auteur2=Patrick van Kerrebrouck (collaboration)|titre=La préhistoire des Capétiens (481–987)|tome=I|passage=228|lieu=[[Villeneuve d’Ascq]]|année=1993|isbn=978-2-950-15093-6}}</ref> chez les Thibaldiens comme l'acquisition d'[[Honneur (fief)|honneurs]] à Chartres, Châteaudun et Bonneval mais aussi la présence des noms de [[Drogon de Bretagne|Drogo]] et Hildegarde dans sa descendance<ref name=":2">{{harvsp|Bijard|2023|p=32–34}}.</ref>.
Le mariage tardif et non préméditable de Thibaud avec [[Liutgarde de Vermandois|Liutgarde]] ainsi que l'apparition de son fils [[Thibaud de Blois (fils de Thibaud le Tricheur)|Thibaud dit le Jeune]] dans un acte pour [[Basilique Saint-Martin de Tours|Saint-Martin]] de [[Tours]] vers 944 ont conduit l'historien [[Ferdinand Lot]] à affirmer que le comte de Blois avait contracté un premier mariage dans le courant des années 930<ref name=":0">{{harvsp|Lot|1907|p=175–177}}.</ref>. Si cette première épouse n'est pas connue des sources, son identification pourrait expliquer l'apport [[Rorgonides|rorgonide]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Christian Settipani]]|auteur2=Patrick van Kerrebrouck (collaboration)|titre=La préhistoire des Capétiens (481–987)|tome={{I}}|passage=228|lieu=[[Villeneuve d’Ascq]]|année=1993|isbn=978-2-950-15093-6}}</ref> chez les Thibaldiens comme l'acquisition d'[[Honneur (fief)|honneurs]] à Chartres, Châteaudun et Bonneval mais aussi la présence des noms de [[Drogon de Bretagne|Drogo]] et Hildegarde dans sa descendance<ref name=":2">{{harvsp|Bijard|2023|p=32–34}}.</ref>.


=== Sous le duc Hugues le Grand (de 940 à 956) ===
=== Sous le duc Hugues le Grand (de 940 à 956) ===
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Toujours dans l'optique d'un endiguement de la puissance normande, Thibaud scelle une alliance à partir de [[942]] avec le duc {{noble|Alain Barbetorte|Alain II de Bretagne}}, dit Barbetorte''<ref>Paul Jeulin, « L'hommage de la Bretagne en droit et dans les faits », dans : ''Annales de Bretagne'', {{nobr|tome 41}}, {{nobr|numéro 3}}-4, 1934, {{p.}}408.</ref>'', à qui il offre la main de [[Mère de Drogon de Bretagne|sa proche]] vers 949. Escorté à [[Blois]] pour la cérémonie de mariage<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis de La Saussaye]]|titre=Histoire de la ville de Blois|passage=21|lieu=Paris|éditeur=Dumoulin|date=1846|pages totales=312|isbn=978-1-275-92312-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5flvCj3GSrkC|accès url=libre}}.</ref>, le duc breton reconnut dès lors le puissant comte comme son suzerain<ref>{{Ouvrage|auteur1=Werner Robl|titre=De Geoffroy Grisegonelle à Pierre Abélard : Le donjon du Pallet et ses seigneurs au regard de l'histoire de leur époque|passage=117|lieu=Le Pallet|éditeur=Association Culturelle Pierre Abélard|année=2020|pages totales=467|isbn=978-2-9573456-0-1|lire en ligne=https://www.abaelard.de/donjon-fr.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf}}</ref>.
Toujours dans l'optique d'un endiguement de la puissance normande, Thibaud scelle une alliance à partir de [[942]] avec le duc {{noble|Alain Barbetorte|Alain II de Bretagne}}, dit Barbetorte''<ref>Paul Jeulin, « L'hommage de la Bretagne en droit et dans les faits », dans : ''Annales de Bretagne'', {{nobr|tome 41}}, {{nobr|numéro 3}}-4, 1934, {{p.}}408.</ref>'', à qui il offre la main de [[Mère de Drogon de Bretagne|sa proche]] vers 949. Escorté à [[Blois]] pour la cérémonie de mariage<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis de La Saussaye]]|titre=Histoire de la ville de Blois|passage=21|lieu=Paris|éditeur=Dumoulin|date=1846|pages totales=312|isbn=978-1-275-92312-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5flvCj3GSrkC|accès url=libre}}.</ref>, le duc breton reconnut dès lors le puissant comte comme son suzerain<ref>{{Ouvrage|auteur1=Werner Robl|titre=De Geoffroy Grisegonelle à Pierre Abélard : Le donjon du Pallet et ses seigneurs au regard de l'histoire de leur époque|passage=117|lieu=Le Pallet|éditeur=Association Culturelle Pierre Abélard|année=2020|pages totales=467|isbn=978-2-9573456-0-1|lire en ligne=https://www.abaelard.de/donjon-fr.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf}}</ref>.


À partir de [[944]], son mariage avec [[Liutgarde de Vermandois|Lietgarde de Vermandois]] renforce cet étau sur la [[Normandie]]. La veuve de [[Guillaume Ier de Normandie|Guillaume Longue-Epée]] possédait un [[douaire]] dans la région d’[[Évreux]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Bauduin|titre=La première Normandie ({{sp-|X|-|XI|s}})|passage=163|lieu=Rouen - Le Havre|éditeur=Presse Universitaire de Caen|date=2004}}</ref>. Le partage du duc Hugues le Grand de l'héritage d’[[Herbert II de Vermandois]] entre ses enfants assure au couple le comté de [[Beauvais]] et la seigneurie de [[Meulan-en-Yvelines|Meulan]] toujours face à la Normandie<ref name=":1">{{harvsp|Bijard|2023|p=52}}.</ref>.
À partir de [[944]], son mariage avec [[Liutgarde de Vermandois|Lietgarde de Vermandois]] renforce cet étau sur la [[Normandie]]. La veuve de [[Guillaume Ier de Normandie|Guillaume Longue-Epée]] possédait un [[douaire]] dans la région d’[[Évreux]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Bauduin|titre=La première Normandie ({{sp-|X|-|XI|s}})|passage=163|lieu=Rouen - Le Havre|éditeur=Presse Universitaire de Caen|date=2004}}</ref>. Le partage du duc Hugues le Grand de l'héritage d’{{noble|Herbert II de Vermandois}} entre ses enfants assure au couple le comté de [[Beauvais]] et la seigneurie de [[Meulan-en-Yvelines|Meulan]] toujours face à la Normandie<ref name=":1">{{harvsp|Bijard|2023|p=52}}.</ref>.


À la Pâques [[945]], Thibaud participe avec son beau-frère {{noble|Herbert III d'Omois|-}} à la prise du château de [[Montigny-Lengrain]], qui appartient alors au roi {{noble|Louis IV d'Outremer}} : la lutte d'influence entre le roi carolingien et le duc robertien Hugues, en pleine révolte de la [[Normandie]], se fait d'abord par procuration<ref>{{harvsp|Sassier|1987|p=115}}.</ref>. Par ailleurs [[Hugues le Grand (duc des Francs)|Hugues le Grand]] appuie Thibaud pour qu'il récupère ce qu'il reste du comté de Laon<ref>[[Flodoard]], ''Annales'', année 946 – réédité par [[Philippe Lauer]], Paris, [[Éditions Picard|Picard]], 1905.</ref>, la légitimité de ce dernier est fondée par son cousinage avec les [[Hugonides#Les Hugonides hors du Maine|Hugonides]] orientaux.
À la Pâques [[945]], Thibaud participe avec son beau-frère {{noble|Herbert III d'Omois|-}} à la prise du château de [[Montigny-Lengrain]], qui appartient alors au roi {{noble|Louis IV d'Outremer}} : la lutte d'influence entre le roi carolingien et le duc robertien Hugues, en pleine révolte de la [[Normandie]], se fait d'abord par procuration<ref>{{harvsp|Sassier|1987|p=115}}.</ref>. Par ailleurs [[Hugues le Grand (duc des Francs)|Hugues le Grand]] appuie Thibaud pour qu'il récupère ce qu'il reste du comté de Laon<ref>[[Flodoard]], ''Annales'', année 946 – réédité par [[Philippe Lauer]], Paris, [[Éditions Picard|Picard]], 1905.</ref>, la légitimité de ce dernier est fondée par son cousinage avec les [[Hugonides#Les Hugonides hors du Maine|Hugonides]] orientaux.
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De son vivant, Thibaud consolide l'implantation de son [[Thibaud l'Ancien|père]] dans la vallée du [[Cher (rivière)|Cher]] et en [[Berry]] et contrôle les forteresses de [[Saint-Aignan (Loir-et-Cher)|Saint-Aignan]], de [[Vierzon]], et probablement celles de [[La Chapelle-d'Angillon]] et de [[Ensemble castral de Vèvre|Vesvre]]. Pendant la minorité d'[[Hugues Capet]], il a renforcé les défenses de Chartres, Blois et [[Chinon]], en les dotant de ''turres altae'', énormes [[Donjon|donjons]] qui font fort impression auprès de ses contemporains<ref name="Sassier 147"/>. Profitant de sa quasi-régence<ref name=":3" />, il a récupéré le droit [[régalien]] de fortification autrefois attribué au seul duc des Francs, il se présente donc comme le dépositaire de tous les pouvoirs de son [[Suzeraineté|suzerain]]<ref name="Sassier 147"/>. De même, il a entamé la construction de la [[Château de Saumur|forteresse de Saumur]]. Il fait également frapper de la [[monnaie]] à son nom à Chartres<ref>{{harvsp|Sassier|1987|p=291}}.</ref>, et se place en unique créateur et receveur des [[Impôt|impôts]] en vigueur sur [[Comté de Blois|son territoire]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Soyer|titre=Étude sur la communauté des habitants de Blois jusqu'au commencement du {{s-|XVI}}|date=1894|pages totales=141|isbn=978-1-247-11442-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=mCZeAAAAIAAJ|accès url=libre}}.</ref>. Sa [[principauté]] devient suffisamment puissante dans le val de la [[Loire]] pour inquiéter [[Hugues Capet]], qui juge nécessaire de s'allier avec l'[[Comté d'Anjou|Anjou]].
De son vivant, Thibaud consolide l'implantation de son [[Thibaud l'Ancien|père]] dans la vallée du [[Cher (rivière)|Cher]] et en [[Berry]] et contrôle les forteresses de [[Saint-Aignan (Loir-et-Cher)|Saint-Aignan]], de [[Vierzon]], et probablement celles de [[La Chapelle-d'Angillon]] et de [[Ensemble castral de Vèvre|Vesvre]]. Pendant la minorité d'[[Hugues Capet]], il a renforcé les défenses de Chartres, Blois et [[Chinon]], en les dotant de ''turres altae'', énormes [[Donjon|donjons]] qui font fort impression auprès de ses contemporains<ref name="Sassier 147"/>. Profitant de sa quasi-régence<ref name=":3" />, il a récupéré le droit [[régalien]] de fortification autrefois attribué au seul duc des Francs, il se présente donc comme le dépositaire de tous les pouvoirs de son [[Suzeraineté|suzerain]]<ref name="Sassier 147"/>. De même, il a entamé la construction de la [[Château de Saumur|forteresse de Saumur]]. Il fait également frapper de la [[monnaie]] à son nom à Chartres<ref>{{harvsp|Sassier|1987|p=291}}.</ref>, et se place en unique créateur et receveur des [[Impôt|impôts]] en vigueur sur [[Comté de Blois|son territoire]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Soyer|titre=Étude sur la communauté des habitants de Blois jusqu'au commencement du {{s-|XVI}}|date=1894|pages totales=141|isbn=978-1-247-11442-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=mCZeAAAAIAAJ|accès url=libre}}.</ref>. Sa [[principauté]] devient suffisamment puissante dans le val de la [[Loire]] pour inquiéter [[Hugues Capet]], qui juge nécessaire de s'allier avec l'[[Comté d'Anjou|Anjou]].


Thibaud est mort un 16 janvier, entre [[975]] et [[978]]. Les historiens ne sont en effet pas d'accord quant à l'année, pouvant s'agir de [[975]]<ref>{{harvsp|Le Jan|1995|p=179–223}}, {{nobr rom|Chapitre VI}} : « Identifier les parents : le mode de dénomination ».</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=[[Jacques Boussard (historien)|Jacques Boussard]]|titre=L'origine des familles seigneuriales dans la région de la Loire moyenne|périodique=Cahiers de Civilisation Médiévale|volume=5|numéro=19|pages=303–322|date=1962|doi=10.3406/ccmed.1962.1235|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1962_num_5_19_1235|consulté le=2023-03-11|accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref name=":02">{{Lien web |langue=de |prénom1=Karl-Heinz |nom1=Schreiber |titre={{noble-|Odo I}}: Graf von Chartres und Tours (975–996) |traduction titre={{noble-|Eudes Ier}} : comte de Chartres et Tours (975–996) |url=http://www.manfred-hiebl.de/mittelalter-genealogie/tetbaldiener/odo_1_graf_von_chartres_tours_996.html |accès url=libre |site=www.manfred-hiebl.de |date= |consulté le=2017-04-06}}.</ref> , de 977 ou [[978]]<ref name=":bergevin">{{Ouvrage|auteur1=[[Louis-Catherine Bergevin]]|auteur2=[[Alexandre Dupré]]|titre=Histoire de Blois|volume=1|passage=21.|lieu=Blois|éditeur=Chez tous les libraires|date=1846|pages totales=679|isbn=978-1-160-10666-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5wZoxQS-yW0C&printsec=frontcover&hl=es#v=onepage&q&f=false|numéro chapitre=II|titre chapitre=Féodalité, comtes de Blois, condition des personnes au Moyen Âge, guerres seigneuriales, croisades|accès url=libre}}</ref>{{,}}<ref name=":0"/>. Comme [[Thibaud l'Ancien|son père]] avant lui<ref>{{harvsp|Lot|1907|p=173 et 175}}.</ref>{{,}}<ref>Charte de [[Basilique Saint-Martin de Tours|Saint-Martin de Tours]] nº CXLIII (143), fº 153, vers [[944]] – traduite par {{Ouvrage|auteur1=Émile Mabille|titre=La pancarte noire de Saint-Martin de Tours, brûlée en 1793, restutuée d'après les textes imprimés et manuscrits|passage=144|lieu=[[Tours]]|année=1866|pages totales=240|isbn=978-2-012-56277-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PcUtudtlYRAC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|accès url=libre|format électronique=pdf}}.</ref>, {{noble-|Thibaud Ier}} est inhumé à la [[basilique Saint-Martin de Tours]]<ref>Charte de [[Basilique Saint-Martin de Tours|Saint-Martin de Tours]] nº CXLII (142), fº 152, [[978]] – traduite par {{Harvsp|Mabille|1866|p=143}}.</ref>.
Thibaud est mort un 16 janvier, entre [[975]] et [[978]]. Les historiens ne sont en effet pas d'accord quant à l'année, pouvant s'agir de [[975]]<ref>{{harvsp|Le Jan|1995|p=179–223}}, {{nobr rom|Chapitre VI}} : « Identifier les parents : le mode de dénomination ».</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=[[Jacques Boussard (historien)|Jacques Boussard]]|titre=L'origine des familles seigneuriales dans la région de la Loire moyenne|périodique=Cahiers de Civilisation Médiévale|volume=5|numéro=19|pages=303–322|date=1962|doi=10.3406/ccmed.1962.1235|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1962_num_5_19_1235|consulté le=2023-03-11|accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref name=":02">{{Lien web |langue=de |prénom1=Karl-Heinz |nom1=Schreiber |titre={{noble-|Odo I}}: Graf von Chartres und Tours (975–996) |traduction titre={{noble-|Eudes Ier}} : comte de Chartres et Tours (975–996) |url=http://www.manfred-hiebl.de/mittelalter-genealogie/tetbaldiener/odo_1_graf_von_chartres_tours_996.html |accès url=libre |site=www.manfred-hiebl.de |date= |consulté le=2017-04-06}}.</ref> , de 977 ou [[978]]<ref name=":bergevin">{{Ouvrage|auteur1=[[Louis-Catherine Bergevin]]|auteur2=[[Alexandre Dupré]]|titre=Histoire de Blois|volume=1|passage=21.|lieu=Blois|éditeur=Chez tous les libraires|date=1846|pages totales=679|isbn=978-1-160-10666-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5wZoxQS-yW0C&printsec=frontcover&hl=es#v=onepage&q&f=false|numéro chapitre={{II}}|titre chapitre=Féodalité, comtes de Blois, condition des personnes au Moyen Âge, guerres seigneuriales, croisades|accès url=libre}}</ref>{{,}}<ref name=":0"/>. Comme [[Thibaud l'Ancien|son père]] avant lui<ref>{{harvsp|Lot|1907|p=173 et 175}}.</ref>{{,}}<ref>Charte de [[Basilique Saint-Martin de Tours|Saint-Martin de Tours]] {{nobr rom|nº CXLIII}} (143), fº 153, vers [[944]] – traduite par {{Ouvrage|auteur1=Émile Mabille|titre=La pancarte noire de Saint-Martin de Tours, brûlée en 1793, restutuée d'après les textes imprimés et manuscrits|passage=144|lieu=[[Tours]]|année=1866|pages totales=240|isbn=978-2-012-56277-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PcUtudtlYRAC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|accès url=libre|format électronique=pdf}}.</ref>, {{noble-|Thibaud Ier}} est inhumé à la [[basilique Saint-Martin de Tours]]<ref>Charte de [[Basilique Saint-Martin de Tours|Saint-Martin de Tours]] {{nobr rom|nº CXLII}} (142), fº 152, [[978]] – traduite par {{Harvsp|Mabille|1866|p=143}}.</ref>.


== Mariages et descendance ==
== Mariages et descendance ==


=== Premières noces ===
=== Premières noces ===
Le premier mariage de Thibaud n'est suggéré que par une seule source<ref>[[Aubry de Trois-Fontaines]], « ''Chronica a monacho Novi Monasterii Hoiensis interpolata'' », dans MGH : SS, vol. 23, I, p. 752.</ref> qui rappelle que cette union favorisa l’implantation du comte en Chartrain. La chronologie confirme cette hypothèse<ref name=":0" />. Les anthroponymes [[rorgonides]] de cette union suggère que l'épouse descend de la famille du [[Liste des comtes d'Amiens|comte d'Amiens]] Ermenfroy qui avait aussi des biens en Chartrain et en Dunois<ref name=":2" />. De cette première union seraient issus :
Le premier mariage de Thibaud n'est suggéré que par une seule source<ref>[[Aubry de Trois-Fontaines]], « ''Chronica a monacho Novi Monasterii Hoiensis interpolata'' », dans MGH : SS, vol. 23, {{I}}, p. 752.</ref> qui rappelle que cette union favorisa l’implantation du comte en Chartrain. La chronologie confirme cette hypothèse<ref name=":0" />. Les anthroponymes [[rorgonides]] de cette union suggère que l'épouse descend de la famille du [[Liste des comtes d'Amiens|comte d'Amiens]] Ermenfroy qui avait aussi des biens en Chartrain et en Dunois<ref name=":2" />. De cette première union seraient issus :


* [[Thibaud de Blois (fils de Thibaud le Tricheur)|'''Thibaud''']], dit le Jeune ({{mort le}}5 août [[962]]<ref name=":auboin" />), mort au combat de [[Rouen|Hermentruville]]<ref group="Note">Aujourd'hui quartier Saint-Sever, à [[Rouen]] ({{Harvsp|Lex|1892|p=}}).</ref>, lors du conflit avec la [[Normandie]]<ref name=":lex">{{Ouvrage|auteur1=[[Léonce Lex]]|titre=Eudes, comte de Blois, de Tours, de Chartres, de Troyes et de Meaux (995-1037) et Thibaud, son frère (995-1004)|passage=18|date=1892|pages totales=198|isbn=978-0364650240|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=LxIUAAAAYAAJ|accès url=libre}}.</ref> ;
* [[Thibaud de Blois (fils de Thibaud le Tricheur)|'''Thibaud''']], dit le Jeune ({{mort le}}5 août [[962]]<ref name=":auboin" />), mort au combat de [[Rouen|Hermentruville]]<ref group="Note">Aujourd'hui quartier Saint-Sever, à [[Rouen]] ({{Harvsp|Lex|1892|p=}}).</ref>, lors du conflit avec la [[Normandie]]<ref name=":lex">{{Ouvrage|auteur1=[[Léonce Lex]]|titre=Eudes, comte de Blois, de Tours, de Chartres, de Troyes et de Meaux (995-1037) et Thibaud, son frère (995-1004)|passage=18|date=1892|pages totales=198|isbn=978-0364650240|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=LxIUAAAAYAAJ|accès url=libre}}.</ref> ;
* Suivant une lecture réaliste de la ''[[Chronique de Nantes]]'' (seule source sur ce sujet à utiliser avec prudence<ref>Jean-Pierre Brunterc'h, « ''Le diocèse de Nantes entre 936 et 1049'' », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. LXI, 1984, p. 29-30.</ref>), une fille<ref name=":12">{{harvsp|Bijard|2023|p=47–48}}.</ref> qui fut la mère de [[Drogon de Bretagne]] après un premier mariage avec le duc [[Alain II de Bretagne|Alain {{II}} de Bretagne]]. Veuve en 952, elle épousa en secondes noces le comte [[Foulques II d'Anjou|Foulques {{II}} d'Anjou]] ;
* Suivant une lecture réaliste de la ''[[Chronique de Nantes]]'' (seule source sur ce sujet à utiliser avec prudence<ref>Jean-Pierre Brunterc'h, « ''Le diocèse de Nantes entre 936 et 1049'' », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, {{nobr rom|t. LXI}}, 1984, p. 29-30.</ref>), une fille<ref name=":12">{{harvsp|Bijard|2023|p=47–48}}.</ref> qui fut la mère de [[Drogon de Bretagne]] après un premier mariage avec le duc {{noble|Alain II de Bretagne}}. Veuve en 952, elle épousa en secondes noces le comte {{noble|Foulques II d'Anjou}} ;
* '''Hildegarde'''<ref>[[André Du Chesne]], ''Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval''. Paris, 1624, {{II}}, {{p.|55}} et sq, {{p.|688-690}}, preuves du {{nobr rom|Livre II}}, {{p.|7-8}}.</ref>, épouse de {{noble|Bouchard Ier de Bray}}, ancêtre de la [[maison de Montmorency]].
* '''Hildegarde'''<ref>[[André Du Chesne]], ''Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval''. Paris, 1624, {{II}}, {{p.|55}} et sq, {{p.|688-690}}, preuves du {{nobr rom|Livre II}}, {{p.|7-8}}.</ref>, épouse de {{noble|Bouchard Ier de Bray}}, ancêtre de la [[maison de Montmorency]].


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== Généalogie simplifiée ==
== Généalogie simplifiée ==


{{Boîte déroulante/début|alignT=center|titre=Famille proche de Thibaud I{{er}} de Blois}}
{{Boîte déroulante/début|alignT=center|titre=Famille proche de {{noble-|Thibaud Ier}} de Blois}}
[[Image:Red crown.png|15px]] : Roi ou duc des Francs<br/>
[[Image:Red crown.png|15px]] : Roi ou duc des Francs<br/>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] : Comte ou vicomte de Blois<br>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] : Comte ou vicomte de Blois<br>
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{{Arbre généalogique/début}}
{{Arbre généalogique/début}}
{{Arbre généalogique|||| || | | ||||||||| ||||||||||||||||||:}}
{{Arbre généalogique|||| || | | ||||||||| ||||||||||||||||||:}}
{{Arbre généalogique|||| || ||||||||||||||||||||||||||||Herbert Ier de Vermandois||Herbert Ier de Vermandois=[[Herbert Ier de Vermandois|Herbert I{{er}} de Vermandois]]<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]}}
{{Arbre généalogique|||| || ||||||||||||||||||||||||||||Herbert Ier de Vermandois||Herbert Ier de Vermandois={{noble|Herbert Ier de Vermandois}}<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]}}
{{Arbre généalogique|||| || | | ||||||||||||||||||||,|-|-|-|-|-|-|^|-|-|-|-|-|-|-|-|-|-|.}}
{{Arbre généalogique|||| || | | ||||||||||||||||||||,|-|-|-|-|-|-|^|-|-|-|-|-|-|-|-|-|-|.}}
{{Arbre généalogique|||| || ||||||||||||||||||||||!|||Adèle du Maine|v|-|-|Robert Ier|-|-|-|v|-|Béatrice de Vermandois||Robert Ier=[[Image:Red crown.png|15px]]<br/>[[Robert Ier (roi des Francs)|Robert I{{er}}]]<br/>[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]]|Béatrice de Vermandois=[[Béatrice de Vermandois]]|Adèle du Maine=[[Adèle du Maine]]}}
{{Arbre généalogique|||| || ||||||||||||||||||||||!|||Adèle du Maine|v|-|-|Robert Ier|-|-|-|v|-|Béatrice de Vermandois||Robert Ier=[[Image:Red crown.png|15px]]<br/>{{noble|Robert Ier (roi des Francs)}}<br/>[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]]|Béatrice de Vermandois=[[Béatrice de Vermandois]]|Adèle du Maine=[[Adèle du Maine]]}}
{{Arbre généalogique|||||||| ||:|| | |:| |||||||||| || |!| | | | | |!| | | |||7|||!||||||||F}}
{{Arbre généalogique|||||||| ||:|| | |:| |||||||||| || |!| | | | | |!| | | |||7|||!||||||||F}}
{{Arbre généalogique|||||||| |Thibaud l'Ancien|v|Richilde| |||||||||||Herbert II de Vermandois|-|v|-|Adèle de France||||Rohaut du Maine|~|Hugues le Grand|-|-|-|v|-|Hedwige de Saxe|||Thibaud l'Ancien=[[Thibaud l'Ancien|Thibaud ''l'Ancien'']]<br/>
{{Arbre généalogique|||||||| |Thibaud l'Ancien|v|Richilde| |||||||||||Herbert II de Vermandois|-|v|-|Adèle de France||||Rohaut du Maine|~|Hugues le Grand|-|-|-|v|-|Hedwige de Saxe|||Thibaud l'Ancien=[[Thibaud l'Ancien|Thibaud ''l'Ancien'']]<br/>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Richilde=[[Richilde, mère de Thibaud le Tricheur|Richilde]]|Adèle de France=[[Adèle de France (née avant 898)|Adèle de France]]|Herbert II de Vermandois=[[Herbert II de Vermandois]]<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]|Hugues le Grand=[[Image:Red crown.png|15px]]<br/>[[Hugues le Grand (duc des Francs)|Hugues ''le Grand'']]<br/>[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]]|Rohaut du Maine=Rohaut du Maine|Hedwige de Saxe=[[Hedwige de Saxe]]}}
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Richilde=[[Richilde, mère de Thibaud le Tricheur|Richilde]]|Adèle de France=[[Adèle de France (née avant 898)|Adèle de France]]|Herbert II de Vermandois={{noble|Herbert II de Vermandois}}<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]|Hugues le Grand=[[Image:Red crown.png|15px]]<br/>[[Hugues le Grand (duc des Francs)|Hugues ''le Grand'']]<br/>[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]]|Rohaut du Maine=Rohaut du Maine|Hedwige de Saxe=[[Hedwige de Saxe]]}}
{{Arbre généalogique|||||,|-|-|-|-|-|-|^|-|-|-|-|-|-|-|.|||||,|-|-|-|-|-|^|-|v|-|-|-|v|-|-|-|v|-|-|-|.||||!}}
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{{Arbre généalogique|||||!|||||||7||||||||!|||||!||||F||||!||||!||||!||||!||||!}}
{{Arbre généalogique||||Richard de Blois|||||Ne|~|~|y|~|~|Thibaud Ier de Blois|-|v|Liutgarde de Vermandois|~|Guillaume Ier de Normandie||Eudes de Vermandois||Albert Ier de Vermandois||Robert Ier de Meaux||Herbert III d'Omois||Hugues Capet||Thibaud Ier de Blois='''Thibaud I{{er}}'''<br/>
{{Arbre généalogique||||Richard de Blois|||||Ne|~|~|y|~|~|Thibaud Ier de Blois|-|v|Liutgarde de Vermandois|~|Guillaume Ier de Normandie||Eudes de Vermandois||Albert Ier de Vermandois||Robert Ier de Meaux||Herbert III d'Omois||Hugues Capet||Thibaud Ier de Blois='''{{noble-|Thibaud Ier}}'''<br/>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Liutgarde de Vermandois=[[Liutgarde de Vermandois]]|Guillaume Ier de Normandie=[[Guillaume Ier de Normandie|Guillaume I{{er}} de Normandie]]|Albert Ier de Vermandois=[[Albert Ier de Vermandois|Albert I{{er}} de Vermandois]]|Herbert III d'Omois=[[Herbert III d'Omois|Herbert III de Vermandois]]<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]|Eudes de Vermandois=[[Eudes de Vermandois-Vexin]]|Robert Ier de Meaux=[[Robert Ier de Meaux|Robert I{{er}} de Meaux]]<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]|Richard de Blois=[[Richard de Blois]]|Ne=''Première épouse''<br />(d'origine rorgonide<ref name=":2" />)|Hugues Capet=[[Image:Red crown.png|15px]]<br/>[[Hugues Capet]]
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Liutgarde de Vermandois=[[Liutgarde de Vermandois]]|Guillaume Ier de Normandie={{noble|Guillaume Ier de Normandie}}|Albert Ier de Vermandois={{noble|Albert Ier de Vermandois}}|Herbert III d'Omois={{noble|Herbert III d'Omois|de Vermandois}}<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]|Eudes de Vermandois=[[Eudes de Vermandois-Vexin]]|Robert Ier de Meaux={{noble|Robert Ier de Meaux}}<br/>[[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]]|Richard de Blois=[[Richard de Blois]]|Ne=''Première épouse''<br />(d'origine rorgonide<ref name=":2" />)|Hugues Capet=[[Image:Red crown.png|15px]]<br/>[[Hugues Capet]]
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{{Arbre généalogique||| |||,|-|-|-|v|-|-|-|-|-|^|-|.||||,|^|-|-|-|-|-|-|v|-|-|-|.|||L||||L||||||||:}}
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{{Arbre généalogique||7| |||!||||!||||7||||!||||!||||F||||!||||!||||||||||F}}
{{Arbre généalogique|Alain Barbetorte|v|Fille||Hildegarde|v|Bouchard Ier de Bray||Teobaldo||Eudes|v|Berthe de Bourgogne||Hugues de Blois||Emma de Blois|-|-|-|-|-|-|v|Guillaume IV d'Aquitaine|||||||||Eudes=[[Eudes Ier de Blois|Eudes I{{er}} de Blois]]<br/>
{{Arbre généalogique|Alain Barbetorte|v|Fille||Hildegarde|v|Bouchard Ier de Bray||Teobaldo||Eudes|v|Berthe de Bourgogne||Hugues de Blois||Emma de Blois|-|-|-|-|-|-|v|Guillaume IV d'Aquitaine|||||||||Eudes={{noble|Eudes Ier de Blois}}<br/>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Berthe de Bourgogne=[[Berthe de Bourgogne]]|Hugues de Blois=[[Hugues de Blois]]|Emma de Blois=[[Emma de Blois]]|Guillaume IV d'Aquitaine=[[Guillaume IV d'Aquitaine]]|Hildegarde=[[Hildegarde de Blois]]|Bouchard Ier de Bray=[[Bouchard Ier de Bray|Bouchard I{{er}} de Bray]]|Fille=[[Mère de Drogon de Bretagne|''Une fille'']]<br /><ref group="Note" name=":drogon">Cette filiation est discutée car la ''[[Chronique de Nantes]]'' est sujette à caution : à défaut d'être sa fille, la [[mère de Drogon de Bretagne]] peut avoir été la sœur de Thibaud I{{er}} bien que cela pose de nombreuses difficultés historiques ({{Harvsp|Bijard|2023}}).</ref>|Teobaldo=[[Thibaud de Blois (fils de Thibaud le Tricheur)|Thibaud de Blois]]|Alain Barbetorte=[[Alain Barbetorte|Alain II de Bretagne]]
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Berthe de Bourgogne=[[Berthe de Bourgogne]]|Hugues de Blois=[[Hugues de Blois]]|Emma de Blois=[[Emma de Blois]]|Guillaume IV d'Aquitaine={{noble|Guillaume IV d'Aquitaine}}|Hildegarde=[[Hildegarde de Blois]]|Bouchard Ier de Bray={{noble|Bouchard Ier de Bray}}|Fille=[[Mère de Drogon de Bretagne|''Une fille'']]<br /><ref group="Note" name=":drogon">Cette filiation est discutée car la ''[[Chronique de Nantes]]'' est sujette à caution : à défaut d'être sa fille, la [[mère de Drogon de Bretagne]] peut avoir été la sœur de {{noble-|Thibaud Ier}} bien que cela pose de nombreuses difficultés historiques ({{Harvsp|Bijard|2023}}).</ref>|Teobaldo=[[Thibaud de Blois (fils de Thibaud le Tricheur)|Thibaud de Blois]]|Alain Barbetorte={{noble|Alain Barbetorte|Alain II de Bretagne}}
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{{Arbre généalogique||||!||||||,|-|^|-|.||||7||||,|-|^|-|v|-|-|-|v|-|-|-|-|-|-|-|.||||!}}
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{{Arbre généalogique|||Drogon de Bretagne||||Bouchard le Barbu||Thibaud de Montlhéry||Geoffroy II de Thouars|v|Agnes de Blois| |Thibaut II de Blois| |Eudes II de Blois|v|Ermengarde d'Auvergne||Robert||Guillaume V d'Aquitaine|||Geoffroy II de Thouars=[[Geoffroy II de Thouars]]|Guillaume V d'Aquitaine=[[Guillaume V d'Aquitaine]]|Agnes de Blois=[[Agnès de Blois]]|Thibaut II de Blois=[[Thibaut II de Blois]]<br/>
{{Arbre généalogique|||Drogon de Bretagne||||Bouchard le Barbu||Thibaud de Montlhéry||Geoffroy II de Thouars|v|Agnes de Blois| |Thibaut II de Blois| |Eudes II de Blois|v|Ermengarde d'Auvergne||Robert||Guillaume V d'Aquitaine|||Geoffroy II de Thouars={{noble|Geoffroy II de Thouars}}|Guillaume V d'Aquitaine={{noble|Guillaume V d'Aquitaine}}|Agnes de Blois=[[Agnès de Blois]]|Thibaut II de Blois={{noble|Thibaut II de Blois}}<br/>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Eudes II de Blois=[[Eudes II de Blois]]<br/>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Eudes II de Blois={{noble|Eudes II de Blois}}<br/>
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Ermengarde d'Auvergne=[[Ermengarde d'Auvergne]]|Robert=[[Robert Ier de Blois|Robert I{{er}} de Blois]]|Bouchard le Barbu=[[Bouchard le Barbu|Bouchard II de Montmorency]]|Thibaud de Montlhéry=[[Thibaud de Montlhéry]]|Drogon de Bretagne=[[Drogon de Bretagne]]}}
[[Image:Blason comté Champagne ancien.svg|15px]] [[Image:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg|15px]] [[Image:Blason tours 37.svg|15px]]|Ermengarde d'Auvergne=[[Ermengarde d'Auvergne]]|Robert={{noble|Robert Ier de Blois}}|Bouchard le Barbu={{noble|Bouchard le Barbu|Bouchard II de Montmorency}}|Thibaud de Montlhéry=[[Thibaud de Montlhéry]]|Drogon de Bretagne=[[Drogon de Bretagne]]}}
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{{Arbre généalogique/fin}}
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== Dans la culture ==
== Dans la culture ==
En [[1952]], alors qu'un spectacle [[son et lumière]] est organisé au [[château de Chambord]] –qui plus est le premier de l'histoire<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jonathan Goldman|titre=Induire une écoute audiotechnique au moyen de la stéréophonie monumentale. Musique pour les premiers spectacles son et lumière|périodique=Revue musicale OICRM|volume=8|numéro=1|pages=115–137, § 5|date=2021|issn=2368-7061|doi=10.7202/1079792ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/rmo/2021-v8-n1-rmo06228/1079792ar/|consulté le=2023-03-11|accès url=libre}}.</ref>–, le thème choisi est la ''Chasse Infernale de Thibaud le Tricheur''. Dans le spectacle, produit par Paul Robert-Houdin, le comte y est mentionné comme mise en garde au roi {{noble|François Ier (roi de France)}} au début de son règne<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[André Castelot]]|titre=Les grandes heures de Chambord|éditeur=FeniXX réédition numérique (Amiot-Dumont)|date=2020|pages totales=76|isbn=978-2-307-42790-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=phTqDwAAQBAJ|accès url=libre}}, Scène 1.</ref>. En effet, une légende locale raconte qu'accompagné de chevaux et de chiens, son esprit drapé de noir hanterait les confins du [[Blésois|pays blésois]], en particulier autour des ruines d'édifices que lui et sa famille auraient fait construire, comme les forteresses de [[Forteresse de Bury|Bury]] et [[Forteresse de Montfrault|Montfrault]], où il serait condamné à chasser éternellement le même [[Cerf élaphe|cerf]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Bernard Edeine]]|titre=La Sologne: Documents de littérature traditionnelle|sous-titre=Contes, légendes, chansons, vieux noëls, danses chantées, littérature courtoise, chansons politiques, littérature patoisante, vocabulaire|passage=55|lieu=Paris|éditeur=Mouton Éditeur|date=2018|pages totales=342|isbn=978-9-027-97735-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2w12DwAAQBAJ|accès url=libre|numéro chapitre={{VII}}- Légendes et croyances concernant les êtres fantastiques}}.</ref>. L'historien [[Louis de La Saussaye]] évoque alors un ''Thibaud le Vieux'' ''Tricheur'', également ''de Champagne''<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis de La Saussaye]]|titre=Notice sur le Château de Chambord|lieu=Chambord|éditeur=À l'Hôtel du Grand Saint-Michel|date=1835|pages totales=130|isbn=978-2-014-50887-1}}.</ref>, faisant là référence à des individus distincts : [[Thibaud l'Ancien]] et {{noble|Thibaut IV de Blois|de Blois}} (pour ses tortures envers {{noble|Sulpice II d'Amboise}}<ref>{{Article|auteur1=[[Jules Loiseleur]]|titre=Chaumont-sur-Loire|périodique=Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais|volume=IV|pages=259|lieu=[[Orléans]]|date=1855|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2FQMAQAAMAAJ|accès url=libre}}</ref>). Ce genre de [[chasse fantastique]] est courant en [[Royaume de France|France]], et celle-ci est également appelée ''Chasse macabre'' ou ''Chasse macchabée de Thibaud''<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Édouard Le Héricher]]|titre=Histoire et glossaire du normand: de l'anglais et de la langue francaise d'après la méthode historique, naturelle et étymologique|volume=1|passage=180|éditeur=Aubry|date=1862|pages totales=489|isbn=978-0-270-04094-4|lire en ligne=https://google.com/books?id=T6MFAAAAQAAJ|accès url=libre}}.</ref>.
En [[1952]], alors qu'un spectacle [[son et lumière]] est organisé au [[château de Chambord]] –qui plus est le premier de l'histoire<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jonathan Goldman|titre=Induire une écoute audiotechnique au moyen de la stéréophonie monumentale. Musique pour les premiers spectacles son et lumière|périodique=Revue musicale OICRM|volume=8|numéro=1|pages=115–137, § 5|date=2021|issn=2368-7061|doi=10.7202/1079792ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/rmo/2021-v8-n1-rmo06228/1079792ar/|consulté le=2023-03-11|accès url=libre}}.</ref>–, le thème choisi est la ''Chasse Infernale de Thibaud le Tricheur''. Dans le spectacle, produit par Paul Robert-Houdin, le comte y est mentionné comme mise en garde au roi {{noble|François Ier (roi de France)}} au début de son règne<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[André Castelot]]|titre=Les grandes heures de Chambord|éditeur=FeniXX réédition numérique (Amiot-Dumont)|date=2020|pages totales=76|isbn=978-2-307-42790-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=phTqDwAAQBAJ|accès url=libre}}, Scène 1.</ref>. En effet, une légende locale raconte qu'accompagné de chevaux et de chiens, son esprit drapé de noir hanterait les confins du [[Blésois|pays blésois]], en particulier autour des ruines d'édifices que lui et sa famille auraient fait construire, comme les forteresses de [[Forteresse de Bury|Bury]] et [[Forteresse de Montfrault|Montfrault]], où il serait condamné à chasser éternellement le même [[Cerf élaphe|cerf]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Bernard Edeine]]|titre=La Sologne: Documents de littérature traditionnelle|sous-titre=Contes, légendes, chansons, vieux noëls, danses chantées, littérature courtoise, chansons politiques, littérature patoisante, vocabulaire|passage=55|lieu=Paris|éditeur=Mouton Éditeur|date=2018|pages totales=342|isbn=978-9-027-97735-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2w12DwAAQBAJ|accès url=libre|numéro chapitre={{VII}}- Légendes et croyances concernant les êtres fantastiques}}.</ref>. L'historien [[Louis de La Saussaye]] évoque alors un ''Thibaud le Vieux'' ''Tricheur'', également ''de Champagne''<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis de La Saussaye]]|titre=Notice sur le Château de Chambord|lieu=Chambord|éditeur=À l'Hôtel du Grand Saint-Michel|date=1835|pages totales=130|isbn=978-2-014-50887-1}}.</ref>, faisant là référence à des individus distincts : [[Thibaud l'Ancien]] et {{noble|Thibaut IV de Blois|de Blois}} (pour ses tortures envers {{noble|Sulpice II d'Amboise}}<ref>{{Article|auteur1=[[Jules Loiseleur]]|titre=Chaumont-sur-Loire|périodique=Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais|volume={{IV}}|pages=259|lieu=[[Orléans]]|date=1855|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2FQMAQAAMAAJ|accès url=libre}}</ref>). Ce genre de [[chasse fantastique]] est courant en [[Royaume de France|France]], et celle-ci est également appelée ''Chasse macabre'' ou ''Chasse macchabée de Thibaud''<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Édouard Le Héricher]]|titre=Histoire et glossaire du normand: de l'anglais et de la langue francaise d'après la méthode historique, naturelle et étymologique|volume=1|passage=180|éditeur=Aubry|date=1862|pages totales=489|isbn=978-0-270-04094-4|lire en ligne=https://google.com/books?id=T6MFAAAAQAAJ|accès url=libre}}.</ref>.


Pour certains, le surnom du ''Tricheur'' aurait égalament inspiré le [[Toponymie|nom de la ville]] de [[Montrichard]] (possible déformation de « ''Mont du Tricheur'' »)<ref>{{Ouvrage|auteur1=abbé Pascal|titre=Notice historique et descriptive sur Pontlevoy|passage=note en pied de pages 5 et 6.|lieu=Blois|éditeur=Dézairs-Blanchet et Giroud|année=1836|pages totales=109|isbn=978-1-272-52729-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=7Oi7ok_BO7EC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|accès url=libre}}</ref>, que Thibaud a effectivement tenue sur le [[Cher (rivière)|Cher]] mais que son petit-fils [[Eudes II de Blois|Eudes II]] a perdue au profit de [[Foulques III d'Anjou]].
Pour certains, le surnom du ''Tricheur'' aurait égalament inspiré le [[Toponymie|nom de la ville]] de [[Montrichard]] (possible déformation de « ''Mont du Tricheur'' »)<ref>{{Ouvrage|auteur1=abbé Pascal|titre=Notice historique et descriptive sur Pontlevoy|passage=note en pied de pages 5 et 6.|lieu=Blois|éditeur=Dézairs-Blanchet et Giroud|année=1836|pages totales=109|isbn=978-1-272-52729-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=7Oi7ok_BO7EC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|accès url=libre}}</ref>, que Thibaud a effectivement tenue sur le [[Cher (rivière)|Cher]] mais que son petit-fils {{noble|Eudes II de Blois|-}} a perdue au profit de {{noble|Foulques III d'Anjou}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* {{Plume}} {{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Aubé|lien auteur1=Pierre Aubé|titre=Saint Bernard de Clairvaux|lieu=[[Paris]]|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2003|pages totales=736|isbn=978-2-213-64900-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Rc3s9RXARXgC|accès url=libre|libellé=Aubé 2003}}.
* {{Plume}} {{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Aubé|lien auteur1=Pierre Aubé|titre=Saint Bernard de Clairvaux|lieu=[[Paris]]|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2003|pages totales=736|isbn=978-2-213-64900-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Rc3s9RXARXgC|accès url=libre|libellé=Aubé 2003}}.
* {{Plume}} {{Ouvrage|auteur1=Raphaël Bijard|titre=Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique|lieu=sur ''[[Academia.edu|Academia]]''|date=2023|pages totales=94|lire en ligne=https://www.academia.edu/95920541/Les_Thibaldiens_origines_premi%C3%A8res_alliances_et_ascension_politique|accès url=libre|format électronique=pdf|libellé=Bijard 2023}}.
* {{Plume}} {{Ouvrage|auteur1=Raphaël Bijard|titre=Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique|lieu=sur ''[[Academia.edu|Academia]]''|date=2023|pages totales=94|lire en ligne=https://www.academia.edu/95920541/Les_Thibaldiens_origines_premi%C3%A8res_alliances_et_ascension_politique|accès url=libre|format électronique=pdf|libellé=Bijard 2023}}.
* {{Plume}} {{Ouvrage|auteur1=[[Michel Bur]]|titre=La formation du comté de Champagne (v. 950 – v. 1150)|éditeur=[[Université de Nancy II]]|date=1977|pages totales=573|lire en ligne=|libellé=Bur 1977}}
* {{Plume}} {{Ouvrage|auteur1=[[Michel Bur]]|titre=La formation du comté de Champagne (v. 950 – v. 1150)|éditeur={{noble|Université de Nancy II}}|date=1977|pages totales=573|lire en ligne=|libellé=Bur 1977}}
* {{Plume}} {{Article|auteur1=Jules Depoin|titre=Thibaud le Tricheur fût-il bâtard et mourut-il presque centenaire ?|périodique=Études préparatoires à l'histoire des famille palatines|numéro=74|pages=553–602.|date=1908|lire en ligne=https://www.google.com/books/edition/Revue_des_%C3%A9tudes_historiques/4akPAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1|accès url=libre|libellé=Depoin 1908}}.
* {{Plume}} {{Article|auteur1=Jules Depoin|titre=Thibaud le Tricheur fût-il bâtard et mourut-il presque centenaire ?|périodique=Études préparatoires à l'histoire des famille palatines|numéro=74|pages=553–602.|date=1908|lire en ligne=https://www.google.com/books/edition/Revue_des_%C3%A9tudes_historiques/4akPAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1|accès url=libre|libellé=Depoin 1908}}.
* {{Plume}} {{Ouvrage|prénom1=Régine|nom1=Le Jan|lien auteur1=Régine Le Jan|titre=Famille et pouvoir dans le monde franc ({{sp-|VII|-|X}})|sous-titre=essai d'anthropologie sociale|lieu=Paris|éditeur=[[Université Panthéon-Sorbonne|Publications de la Sorbonne]]|année=1995|pages totales=571|isbn=978-2-85944-268-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=v8vwhSwhWogC|accès url=libre|libellé=Le Jan 1995}}.
* {{Plume}} {{Ouvrage|prénom1=Régine|nom1=Le Jan|lien auteur1=Régine Le Jan|titre=Famille et pouvoir dans le monde franc ({{sp-|VII|-|X}})|sous-titre=essai d'anthropologie sociale|lieu=Paris|éditeur=[[Université Panthéon-Sorbonne|Publications de la Sorbonne]]|année=1995|pages totales=571|isbn=978-2-85944-268-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=v8vwhSwhWogC|accès url=libre|libellé=Le Jan 1995}}.
* {{Plume}} {{Ouvrage|prénom1=Frédéric|nom1=Lesueur|titre=Thibaud le Tricheur : comte de Blois, de Tours et de Chartres au {{s-|X}}|volume=33|lieu=[[Blois]]|éditeur=Mémoires de la [[Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher]]|année=1963|pages totales=244|libellé=Lesueur 1963}}
* {{Plume}} {{Ouvrage|prénom1=Frédéric|nom1=Lesueur|titre=Thibaud le Tricheur : comte de Blois, de Tours et de Chartres au {{s-|X}}|volume=33|lieu=[[Blois]]|éditeur=Mémoires de la [[Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher]]|année=1963|pages totales=244|libellé=Lesueur 1963}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Ferdinand Lot]]|titre=Les derniers Carolingiens : Lothaire, Louis V, Charles de Lorraine (954–991)|passage=346–357|date=1891|pages totales=479|isbn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_derniers_Carolingiens_Lothaire_Louis/pJxWAAAAMAAJ?hl=fr|accès url=libre|partie=VII}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Ferdinand Lot]]|titre=Les derniers Carolingiens : Lothaire, {{noble-|Louis V}}, Charles de Lorraine (954–991)|passage=346–357|date=1891|pages totales=479|isbn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_derniers_Carolingiens_Lothaire_Louis/pJxWAAAAMAAJ?hl=fr|accès url=libre|partie={{VII}}}}.
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Thibaud Ier de Blois
Illustration.
Couronnement de Lothaire.
Fonctions
Vicomte de Tours
– vers 977
Prédécesseur Thibaud l'Ancien
Successeur Eudes Ier de Blois
Seigneur de Provins
– vers 977
Prédécesseur Thibaud l'Ancien
Successeur Eudes Ier de Blois
Comte de Blois
– vers 977
Prédécesseur Hugues le Grand et Thibaud l'Ancien comme vicomte
Successeur Eudes Ier de Blois
Comte de Chartres et de Châteaudun
vers 940 – vers 977
Prédécesseur Hugues le Grand et l'évêque de Chartres Haganon
Successeur Eudes Ier de Blois
Biographie
Dynastie Fondateur de la maison de Blois
Surnom le Tricheur
Date de naissance vers 910
Date de décès 975, 977 ou 978
Sépulture Saint-Martin de Tours
Père Thibaud l'Ancien
Mère Richilde
Fratrie Richard de Blois
Conjoint Liutgarde de Vermandois
(après 945)
Enfants D'une première épouse
Thibaud de Blois
• Hildegarde de Blois
Mère de Drogon de Bretagne (hypothétique)
Avec Liutgarde de Vermandois
Hugues de Blois
Eudes Ier de Blois
Emma de Blois

Thibaud Ier de Blois
Armoiries du comte Thibaud Ier.

Thibaud Ier de Blois (aussi écrit Thibaut, Thibauld, ou encore Thibault ; né vers 910 et mort un 16 janvier entre 975 et 978), mieux connu sous le nom de Thibaud le Tricheur, est le premier comte héréditaire de Blois, de Châteaudun et de Chartres à partir de 940, à la mort de son père. Il récupère également les titres de vicomte de Tours, seigneur de Vierzon et du nord-est du Berry, de Saumur et de Provins.

Comme son père, c'est un fidèle vassal du duc robertien Hugues le Grand ; la mort de ce dernier en 956 et l'avènement de son fils Hugues Capet, mineur et fils de sa seconde femme Hedwige de Saxe, le placent comme "quasi régent" de Neustrie[1]. Mais un conflit avec le chef de la principauté normande Richard Ier l'éloigne du capétien et l'incite à se tourner du côté du carolingien Lothaire. Malgré sa défaite en 962, il aura consolidé ses fiefs et les honneurs et s'impose en tant que puissance politique au sein du Royaume. Son sens et sa rouerie politique le font surnommer « le Tricheur » par les chroniqueurs médiévaux[Note 1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et ascendance[modifier | modifier le code]

Fils de Thibaud l'Ancien, dont il hérite du premier les charges de vicomte de Tours et de Blois, d'avoué de Marmoutier et de Saint-Florent de Saumur et de la suzeraineté sur Vierzon, et de Richilde, dont il récupère la suzeraineté de Provins et des biens au nord de Sens.

Le mariage tardif et non préméditable de Thibaud avec Liutgarde ainsi que l'apparition de son fils Thibaud dit le Jeune dans un acte pour Saint-Martin de Tours vers 944 ont conduit l'historien Ferdinand Lot à affirmer que le comte de Blois avait contracté un premier mariage dans le courant des années 930[2]. Si cette première épouse n'est pas connue des sources, son identification pourrait expliquer l'apport rorgonide[3] chez les Thibaldiens comme l'acquisition d'honneurs à Chartres, Châteaudun et Bonneval mais aussi la présence des noms de Drogo et Hildegarde dans sa descendance[4].

Sous le duc Hugues le Grand (de 940 à 956)[modifier | modifier le code]

La création du comté de Blois, entre Carolingiens et Robertiens.

En 940, le duc Hugues le Grand, l'un des hommes les plus puissants du royaume, cède la vicomté de Tours à Thibaud[5],[6]. Celui-ci hérite également de celle de Blois à la mort de son père vers 940 ainsi que de la seigneurie de Provins.

L’acquisition du titre comtal s'inscrit au sein de l'arrivée d’une nouvelle génération de comtes sur les terres robertiennes. En 936, Hugues le Grand est investi du titre de duc des Francs (dux Francorum), qui remplace celui de marquis pour la Neustrie. Il devient une sorte de vice-roi pour la Francie occidentale[1]. Ce duc doit pour des raisons matérielles et politiques déléguer une partie de ces précédents bénéfices à ses fidèles : Foulques le Bon devient comte à Angers et Teudon, comte à Paris. Dans ce contexte, le comte Thibaud de Blois s'inscrit comme un fidèle vassal du duc des Francs et est considéré comme son meilleur lieutenant[7],[8].

Son détroit comtal couvrira les honneurs de son père et les pagi de Chartres et de Châteaudun. Pour le duc Hugues le Grand, le rôle prééminent de Thibaud en Neustrie doit faire contrepoids à celui du comte de Rouen Guillaume de Normandie qui se pose en marquis et dont l'influence va de la Somme à la Bretagne[9].

L'installation de Thibaud à Chartres a fait l'objet de tensions avec l'évêque et l'abbaye de Saint-Père[10]. L'installation de la tour comtale a nécessité une expropriation partielle de terres appartenant aux moines. Avec le premier, probablement Haganon, il y a eu une reprise de certains droits comtaux[11]. Cet épisode a donné lieu au récit légendaire du rachat de Chartres par Thibaud le Vieux au viking Hasting.

Toujours dans l'optique d'un endiguement de la puissance normande, Thibaud scelle une alliance à partir de 942 avec le duc Alain II de Bretagne, dit Barbetorte[12], à qui il offre la main de sa proche vers 949. Escorté à Blois pour la cérémonie de mariage[13], le duc breton reconnut dès lors le puissant comte comme son suzerain[14].

À partir de 944, son mariage avec Lietgarde de Vermandois renforce cet étau sur la Normandie. La veuve de Guillaume Longue-Epée possédait un douaire dans la région d’Évreux[15]. Le partage du duc Hugues le Grand de l'héritage d’Herbert II de Vermandois entre ses enfants assure au couple le comté de Beauvais et la seigneurie de Meulan toujours face à la Normandie[16].

À la Pâques 945, Thibaud participe avec son beau-frère Herbert III à la prise du château de Montigny-Lengrain, qui appartient alors au roi Louis IV d'Outremer : la lutte d'influence entre le roi carolingien et le duc robertien Hugues, en pleine révolte de la Normandie, se fait d'abord par procuration[17]. Par ailleurs Hugues le Grand appuie Thibaud pour qu'il récupère ce qu'il reste du comté de Laon[18], la légitimité de ce dernier est fondée par son cousinage avec les Hugonides orientaux.

En juillet de la même année, le roi Louis est fait prisonnier par un parti normand à Rouen. Après que Hugues le Grand a obtenu sa libération, il le fait arrêter et en confie la garde à Thibaud[19]. Mais le coup d'État est trop précoce : sous la pression des autres Grands du royaume, et des souverains étrangers comme Otton du Saint-Empire, le duc des Francs est contraint de remettre son royal prisonnier dans ses fonctions après une année de détention avec Thibaud. En échange de sa restauration, soumise à la décision du duc Hugues et au consentement des autres grands, Louis IV abandonne la cité de Laon, symbole de la royauté carolingienne, qui est confiée à Thibaud[20]. À l'automne 946, le roi de France tente de se venger de son humiliation[8], avec le soutien d'une armée germanique levée à sa demande par les rois Conrad III de Bourgogne et Otton. Elle ne peut toutefois pas reprendre Laon, ni Senlis ; seule Reims tombe[21]. En 949, par contre, toujours soutenu par Otton, représenté par son gendre Conrad, duc de Lotharingie, et allié à Arnoul, comte de Flandre, Louis réussit à reprendre Laon, excepté le donjon[21]. Hugues, excommunié par le pape Agapet II, doit plier : il fait remettre à Louis le donjon de Laon, mais la guerre larvée continue jusqu'en 953, lorsque la paix est conclue à Soissons[22].

Entre-temps, lorsqu'en 952 meurt le beau-frère de Thibaud, le duc Alain Barbetorte, c'est le comte de Blois qui, pendant la minorité de son neveu, Drogon, exerce sa tutelle sur le duché de Bretagne, créant une zone d'influence dans le comté de Rennes[23]. Il remarie ensuite sa fille au comte d'Anjou, Foulques II le Bon[24], à qui il laissera le comté de Nantes, autre zone d'influence durant la régence bretonne.

Déjà duc des Francs, ce qui inclut le marquisat de Neustrie et suzeraineté sur le duché de Bourgogne, Hugues le Grand profite de son ascendant sur Lothaire qui a remplacé Louis IV d'Outremer, mort en 954[25] pour réclamer le titre de duc d'Aquitaine face aux Ramnulfides de Poitiers. Ainsi lorsqu'en 955, Laune de Déols, archevêque de Bourges nommé par feu Louis IV, décède à son tour, Hugues défend la candidature de Richard de Blois, frère cadet de Thibaud, auprès du roi Lothaire. Richard est ainsi nommé archevêque[26].

Sous Hugues Capet (à partir de 956)[modifier | modifier le code]

Hugues le Grand meurt le 16 juin 956. Son fils Hugues Capet est appelé à lui succéder mais, mineur, le roi Lothaire ne l'investit pas du titre de duc des Francs. Thibaud Ier de Blois qui était le second de Hugues le Grand assure en Neustrie une quasi-régence[1].

Il continue à défendre ses positions dans la région de Laon, jusqu'en 958[8]. Cette année-là meurt prématurément Drogon de Bretagne (neveu de Thibaud), donnant l'opportunité aux Normands de faire des razzias en Bretagne, en particulier à Nantes, ville tenue par Foulques II.

Le roi des Francs Lothaire prolonge toujours artificiellement la minorité du jeune Hugues Capet[27]. Ainsi lors d'une rencontre entre les comtes d'Anjou et de Blois dans le pays de Véron (au confluent de la Loire et de la Vienne), Thibaud et Foulques se déclarent « gouverneurs et administrateurs du royaume de Neustrie »[28] et « comtes par la grâce de Dieu », sans faire référence au duc des Francs. Thibaud le Tricheur consolide ensuite des domaines à Blois, Chartres et Châteaudun[29],[28], tout en entretenant une bonne relation avec Lothaire[27]. Toutefois, il ne rompt pas avec le duc Hugues, et continue à fréquenter les deux cours, à la fois ducale et royale[27].

Dans la continuité de la mission que lui avait confié Hugues le Grand, le comte de Blois cherche à contenir l’influence de duc de Normandie, Richard Ier, et à arrêter les razzias normandes en Bretagne. Un conflit démarre entre ces puissances de Neustrie qui va durer cinq ans[30]. En 961, Thibaud attaque le comté d'Évreux aux côtés du fils de Foulques II, Geoffroy Ier d'Anjou, ce à quoi les Normands ripostent en attaquant le Dunois et saccagent Châteaudun. En 962, Thibaud lance une puissante contre-expédition contre Rouen, qui échoue. En représailles, les Normands pénètrent cette fois en Chartrain, brûlent Chartres, et tuent son fils aîné Thibaud le 5 août[8]. Le Blésois finit par demander la paix et renonce à Évreux[30].

En 960, au milieu de ce conflit, Hugues Capet est enfin investi du titre du duc des Francs. Hugues désapprouve la politique de Thibaud, il est le récent beau-frère de Richard Ier d'une part, et préfère un statu quo entre le comte et le duc, d'autre part. Cet événement est le point de départ d'une méfiance entre la Maison de Blois et les suzerains capétiens. Thibaud le Tricheur, en compensation, cherche l'appui du roi carolingien Lothaire[31].

En 965, Thibaud assiège et prend le château de Coucy, ce qui lui vaut d'être un temps excommunié par l'archevêque de Reims, jusqu'à ce qu'il confie en 966 la forteresse à son fils[32],[33].

De son vivant, Thibaud consolide l'implantation de son père dans la vallée du Cher et en Berry et contrôle les forteresses de Saint-Aignan, de Vierzon, et probablement celles de La Chapelle-d'Angillon et de Vesvre. Pendant la minorité d'Hugues Capet, il a renforcé les défenses de Chartres, Blois et Chinon, en les dotant de turres altae, énormes donjons qui font fort impression auprès de ses contemporains[27]. Profitant de sa quasi-régence[1], il a récupéré le droit régalien de fortification autrefois attribué au seul duc des Francs, il se présente donc comme le dépositaire de tous les pouvoirs de son suzerain[27]. De même, il a entamé la construction de la forteresse de Saumur. Il fait également frapper de la monnaie à son nom à Chartres[34], et se place en unique créateur et receveur des impôts en vigueur sur son territoire[35]. Sa principauté devient suffisamment puissante dans le val de la Loire pour inquiéter Hugues Capet, qui juge nécessaire de s'allier avec l'Anjou.

Thibaud est mort un 16 janvier, entre 975 et 978. Les historiens ne sont en effet pas d'accord quant à l'année, pouvant s'agir de 975[36],[37],[38] , de 977 ou 978[39],[2]. Comme son père avant lui[40],[41], Thibaud Ier est inhumé à la basilique Saint-Martin de Tours[42].

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

Premières noces[modifier | modifier le code]

Le premier mariage de Thibaud n'est suggéré que par une seule source[43] qui rappelle que cette union favorisa l’implantation du comte en Chartrain. La chronologie confirme cette hypothèse[2]. Les anthroponymes rorgonides de cette union suggère que l'épouse descend de la famille du comte d'Amiens Ermenfroy qui avait aussi des biens en Chartrain et en Dunois[4]. De cette première union seraient issus :

Secondes noces[modifier | modifier le code]

Vers 945[19], il épouse en seconde noces[4] Liutgarde, fille du comte Herbert II de Vermandois (décédé en 943), et récente veuve de Guillaume Longue-Épée, duc de Normandie[24]. Leur union est encouragée par le duc Hugues le Grand[8], en sa qualité d'oncle de Liutgarde[48],[source insuffisante].

Sa femme lui apporte en dot le comté de Beauvais[49] et la seigneurie de Meulan[16]. Son douaire sera composé en Provinois et en Morvois, terres de sa belle-mère Richilde[50].

Le mariage entre Thibaud et Liutgarde donne pour enfants :

Généalogie simplifiée[modifier | modifier le code]

Dans la culture[modifier | modifier le code]

En 1952, alors qu'un spectacle son et lumière est organisé au château de Chambord –qui plus est le premier de l'histoire[53]–, le thème choisi est la Chasse Infernale de Thibaud le Tricheur. Dans le spectacle, produit par Paul Robert-Houdin, le comte y est mentionné comme mise en garde au roi François Ier au début de son règne[54]. En effet, une légende locale raconte qu'accompagné de chevaux et de chiens, son esprit drapé de noir hanterait les confins du pays blésois, en particulier autour des ruines d'édifices que lui et sa famille auraient fait construire, comme les forteresses de Bury et Montfrault, où il serait condamné à chasser éternellement le même cerf[55]. L'historien Louis de La Saussaye évoque alors un Thibaud le Vieux Tricheur, également de Champagne[56], faisant là référence à des individus distincts : Thibaud l'Ancien et Thibaut IV de Blois (pour ses tortures envers Sulpice II d'Amboise[57]). Ce genre de chasse fantastique est courant en France, et celle-ci est également appelée Chasse macabre ou Chasse macchabée de Thibaud[58].

Pour certains, le surnom du Tricheur aurait égalament inspiré le nom de la ville de Montrichard (possible déformation de « Mont du Tricheur »)[59], que Thibaud a effectivement tenue sur le Cher mais que son petit-fils Eudes II a perdue au profit de Foulques III d'Anjou.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ce sobriquet péjoratif apparaît la première fois au milieu du XIe siècle dans les Histoires de Raoul Glaber (Prou 1886).
  2. Aujourd'hui quartier Saint-Sever, à Rouen (Lex 1892).
  3. Cette filiation est discutée car la Chronique de Nantes est sujette à caution : à défaut d'être sa fille, la mère de Drogon de Bretagne peut avoir été la sœur de Thibaud Ier bien que cela pose de nombreuses difficultés historiques (Bijard 2023).

Références[modifier | modifier le code]

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  2. a b et c Lot 1907, p. 175–177.
  3. Christian Settipani et Patrick van Kerrebrouck (collaboration), La préhistoire des Capétiens (481–987), t. I, Villeneuve d’Ascq, (ISBN 978-2-950-15093-6), p. 228
  4. a b c et d Bijard 2023, p. 32–34.
  5. Jean-Louis Chalmel (cité dans E. Cartier, Mélanges historiques, Tours, Mame, (lire en ligne Accès libre), p.5).
  6. Hélène Noizet, « L'ascension du lignage robertien », Annuaire-bulletin de la Société de l'histoire de France, vol. 78,‎ , p. 19–36 (lire en ligne Accès libre).
  7. Sassier 1987, p. 114.
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  11. Bijard 2023, p. 34–35 et 43–44.
  12. Paul Jeulin, « L'hommage de la Bretagne en droit et dans les faits », dans : Annales de Bretagne, tome 41, numéro 3-4, 1934, p. 408.
  13. Louis de La Saussaye, Histoire de la ville de Blois, Paris, Dumoulin, , 312 p. (ISBN 978-1-275-92312-6, lire en ligne Accès libre), p. 21.
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  15. Pierre Bauduin, La première Normandie (Xe – XIe siècles), Rouen - Le Havre, Presse Universitaire de Caen, , p. 163
  16. a et b Bijard 2023, p. 52.
  17. Sassier 1987, p. 115.
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  20. Sassier 1987, p. 116.
  21. a et b Sassier 1987, p. 117.
  22. Sassier 1987, p. 118.
  23. Sassier 1987, p. 132.
  24. a et b Aubé 2003, chapitre I.
  25. Site herodote.net, page "Mort de Louis IV d'Outremer".
  26. a et b Le Jan 1995, p. 424.
  27. a b c d et e Sassier 1987, p. 147.
  28. a et b Sassier 1987, p. 146.
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  49. Bur 1977, p. 97–99.
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  55. Bernard Edeine, La Sologne: Documents de littérature traditionnelle : Contes, légendes, chansons, vieux noëls, danses chantées, littérature courtoise, chansons politiques, littérature patoisante, vocabulaire, Paris, Mouton Éditeur, , 342 p. (ISBN 978-9-027-97735-9, lire en ligne Accès libre), chap. VII- Légendes et croyances concernant les êtres fantastiques, p. 55.
  56. Louis de La Saussaye, Notice sur le Château de Chambord, Chambord, À l'Hôtel du Grand Saint-Michel, , 130 p. (ISBN 978-2-014-50887-1).
  57. Jules Loiseleur, « Chaumont-sur-Loire », Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, Orléans, vol. IV,‎ , p. 259 (lire en ligne Accès libre)
  58. Édouard Le Héricher, Histoire et glossaire du normand: de l'anglais et de la langue francaise d'après la méthode historique, naturelle et étymologique, vol. 1, Aubry, , 489 p. (ISBN 978-0-270-04094-4, lire en ligne Accès libre), p. 180.
  59. abbé Pascal, Notice historique et descriptive sur Pontlevoy, Blois, Dézairs-Blanchet et Giroud, , 109 p. (ISBN 978-1-272-52729-7, lire en ligne Accès libre), note en pied de pages 5 et 6.

Bibliographie et annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]