« Blague de pet » : différence entre les versions

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[[Fichier:Newton_Bull_farts_G3.jpg|vignette|260x260px| Péter de bonne humeur, 1798]]
[[Fichier:Newton_Bull_farts_G3.jpg|vignette|260x260px| Poster où [[John Bull (personnage)|John Bull]] pète sur le portrait de [[George III]] et est accusé de trahison pour cet acte.]]
[[Fichier:Fart_contest,_Hegassen_scroll_detail.jpg|vignette| Concours de pets représenté sur le rouleau {{Langue|ja-latn|[[He-gassen]]}} de l'[[Bibliothèque de l'Université Waseda|Université Waseda]]</link>]]
Une '''blague de pet''' est tout type de [[blague]], de [[Farces et attrapes|farce]] ou de tout autre humour décalé lié aux [[Flatulence|flatulences]].
Une '''blague de pet''' est tout type de [[blague]], de [[Farces et attrapes|farce]] ou de tout autre humour décalé lié aux [[Flatulence|flatulences]].


Même s’il est probable que l’humour provoqué par les flatulences ait longtemps été considéré comme drôle dans les cultures qui considèrent que l’émission de gaz en public est impoli, de telles blagues sont rarement écrites. Il a été suggéré que l'une des blagues les plus anciennes enregistrées était une blague sur les flatulences des [[Sumer|Sumériens]], datée de 1 900 {{av JC}}<ref>{{Lien web |langue=en|titre=World's oldest joke traced back to 1900 BC|url = https://www.reuters.com/article/us-joke-odd/worlds-oldest-joke-traced-back-to-1900-bc-idUSKUA14785120080731/ |site= reuters.com|consulté le=20 août 2021|date=31 juillet 2008}}.</ref>.
Même s’il est probable que l’humour provoqué par les flatulences ait longtemps été considéré comme drôle dans les cultures qui considèrent que l’émission de gaz en public est impoli, de telles blagues sont rarement écrites.

{{Citation bloc|Une chose qui n'est jamais arrivée depuis des temps immémoriaux : une jeune femme qui pète en étant assise sur les genoux de son mari}}
== Historique ==
Deux premiers textes importants sont les pièces du {{-s-|V}} ''[[Les Cavaliers (Aristophane)|Les Chevaliers]]'' et ''[[Les Nuées]]'', toutes deux d'[[Aristophane]], qui contiennent de nombreuses blagues sur les pets<ref>{{Lien web |titre=The Knights By Aristophanes |url=http://classics.mit.edu/Aristophanes/knights.pl.txt |format=TXT |série=The Internet Classics Archive |éditeur=Massachusetts Institute of Technology |consulté le=22 septembre 2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=The Clouds By Aristophanes |url=http://classics.mit.edu/Aristophanes/clouds.pl.txt |format=TXT |série=The Internet Classics Archive |éditeur=Massachusetts Institute of Technology |consulté le=22 septembre 2017}}</ref>. Un autre exemple de l'[[Antiquité classique|époque classique]] est apparu dans ''[[Apocoloquintose]]'' ou ''La transformation de [[Claudius]] en citrouille'', une [[satire]] attribuée à [[Sénèque]] sur le défunt empereur romain :

=== Antiquité ===
La blague la plus vieille du monde dont on ait retrouvé une écriture revient aux [[Sumer|Sumériens]] et est datée de 1 900 {{av JC}} : « Quelque chose qui n’est plus arrivé depuis la nuit des temps; une jeune femme s’est retenue de péter sur les genoux de son mari.<ref>{{Lien web |langue=en|titre=World's oldest joke traced back to 1900 BC|url = https://www.reuters.com/article/us-joke-odd/worlds-oldest-joke-traced-back-to-1900-bc-idUSKUA14785120080731/ |site= reuters.com|consulté le=20 août 2021|date=31 juillet 2008}}.</ref><ref name=":0">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=L’histoire vraie de Roland le Péteur, et comment internet a tué la pratique professionnelle de la flatulence |url=https://www.slate.fr/story/112331/histoire-vraie-roland-peteur-internet-flatulence-professionnelle |site=Slate.fr |date=2016-01-24 |consulté le=2024-05-05}}</ref> ».
L'archéologue [[Warwick Ball]] affirme que l'empereur romain [[Héliogabale]] faisait des [[Farce (canular)|farces]] à ses invités en utilisant un appareil semblable à un [[coussin péteur]] lors des dîners.

Les pièces du {{-s-|V}} ''[[Les Cavaliers (Aristophane)|Les Chevaliers]]'' et ''[[Les Nuées]]'', toutes deux d'[[Aristophane]], contiennent de nombreuses blagues sur les pets<ref name=":0" />.

Un autre exemple de l'[[Antiquité classique|époque classique]] est apparu dans ''[[Apocoloquintose]]'' ou ''La transformation de [[Claudius]] en citrouille'', une [[satire]] attribuée à [[Sénèque]] sur le défunt empereur romain :
{{Citation bilingue bloc|langue=en|At once he bubbled up the ghost, and there was an end to that shadow of a life…The last words he was heard to speak in this world were these. When he had made a great noise with that end of him which talked easiest, he cried out, "Oh dear, oh dear! I think I have made a mess of myself."<ref name = "Seneca">{{ouvrage|nom=Seneca |prénom=Lucius Annaeus |url=https://www.gutenberg.org/ebooks/10001 |titre=Apocolocyntosis |date=2003-11-01 |éditeur=[[Project Gutenberg]] |langue=en <!--|translator-last=Rouse--> <!--|translator-first=William Henry Denham-->}}</ref>| D'un coup le fantôme s’échappa dans un bruit de bulles, et ce fut la fin de cette ombre de vie... Les derniers mots que l'on entendit de lui furent ceux-ci. Alors qu'il venait de faire un grand bruit avec cette extrémité qui parlait le plus aisément, il s’écria: " oh! oh! je crois que je me suis mis dans la merde"}}
{{Citation bilingue bloc|langue=en|At once he bubbled up the ghost, and there was an end to that shadow of a life…The last words he was heard to speak in this world were these. When he had made a great noise with that end of him which talked easiest, he cried out, "Oh dear, oh dear! I think I have made a mess of myself."<ref name = "Seneca">{{ouvrage|nom=Seneca |prénom=Lucius Annaeus |url=https://www.gutenberg.org/ebooks/10001 |titre=Apocolocyntosis |date=2003-11-01 |éditeur=[[Project Gutenberg]] |langue=en <!--|translator-last=Rouse--> <!--|translator-first=William Henry Denham-->}}</ref>| D'un coup le fantôme s’échappa dans un bruit de bulles, et ce fut la fin de cette ombre de vie... Les derniers mots que l'on entendit de lui furent ceux-ci. Alors qu'il venait de faire un grand bruit avec cette extrémité qui parlait le plus aisément, il s’écria: " oh! oh! je crois que je me suis mis dans la merde"}}
Il explique plus tard qu'il est arrivé dans l'au-delà avec une citation d'[[Homère]] :
Il explique plus tard qu'il est arrivé dans l'au-delà avec une citation d'[[Homère]] :
{{Citation bilingue bloc|langue=en|"Breezes wafted me from Ilion unto the Ciconian land."<ref name = "Seneca"/>|(traduction à vérifier) Les brises me portèrent depuis Ilion jusqu'au pays Circonien}}
{{Citation bilingue bloc|langue=en|"Breezes wafted me from Ilion unto the Ciconian land."<ref name = "Seneca"/>|(traduction à vérifier) Les brises me portèrent depuis Ilion jusqu'au pays Circonien}}
L'archéologue [[Warwick Ball]] affirme que l'empereur romain [[Héliogabale|Elagabalus]] faisait des [[Farce (canular)|farces]] à ses invités, en utilisant un appareil semblable à un [[coussin péteur]] lors des dîners.


=== Moyen-Âge ===
Dans la version traduite des ''[[Les Mille et Une Nuits|Contes des Mille et Une Nuits]]'' de Penguin, une histoire intitulée "Le pet historique" raconte l'histoire d'un homme qui fuit son pays à cause de l'embarras de péter à son mariage, pour revenir dix ans plus tard et découvrir que son pet était devenu si célèbre que les gens utilisaient l'anniversaire du fait pour dater d'autres événements. En apprenant cela, il s'est exclamé : "En vérité, mon pet est devenu un événement ! On s'en souviendra pour toujours !" Son embarras est tel qu'il retourne s'exiler en Inde<ref>{{Lien web |titre=Breaking Wind: Legendary Farts - The Historic Fart - ''1001 Nights'' |url=http://www.pitt.edu/~dash/fart.html#historicfart |éditeur=University of Pittsburgh |date=2013-03-18 |consulté le=2014-03-04}}</ref>.
Le livre de blagues latin médiéval ''[[Facetiae]]'' de [[Poggio Bracciolini]] comprend six contes sur le pétage.


Au Moyen-Âge, les pétomanes de cour sont des ménestrels ou serviteurs comme les autres, dont l'art ressemble à celui des circassiens<ref name=":0" />.
Dans la même veine, ''Brief Lives'' de [[John Aubrey]] raconte ce qui suit à propos d'[[Édouard de Vere|Edward de Vere, {{17e}} comte d'Oxford]] : "Le comte d'Oxford, rendant obéissance à la reine Elizabeth, a laissé un pet, ce qui l'a tellement gêné et honteux qu'il est allé à Travell pendant 7 ans. À son retour chez lui, la reine l'a salué, aurait dit " Mon Seigneur, j'avais oublié le Pet<ref>{{Lien web |auteur=Aubrey |prénom=John |titre=Brief Lives |url=https://archive.org/details/briefliveschiefl02aubruoft |éditeur=Oxford |date=1898 |page=270}}</ref>."


À partir du huitième siècle, un groupe de pétomanes irlandais, les [[braigetori]], se produisent à la cour du roi d'Irlande<ref name=":0" />.
L'un des incidents d'humour flatuleux les plus célèbres dans la première [[Littérature de langue anglaise|littérature anglaise]] se trouve dans ''[[Le Conte du meunier|The Miller's Tale]]'' de [[Geoffrey Chaucer]], qui date du {{s-|XIV}} ; ''[[Le Conte de l'huissier d'église|The Summoner's Tale]]'' en a un autre. Dans le premier, le personnage de Nicolas sort ses fesses par la fenêtre la nuit et humilie son rival Absolom en lui pétant au visage. Mais Absolom se venge en enfonçant une lame de charrue chauffée au rouge entre les fesses de Nicolas (" {{Langue|enm|ammyd the ers}} ")
{{Citation bloc|<poem>"{{Lang|enm|Sing, sweet bird, I kneen nat where thou art!"
This Nicholas anon let fle a fart
As greet as it had been a thonder-dent
That with the strook he was almost yblent (blinded)
And he was ready with iron hoot
And Nicholas ammyd the ers he smoot}}<ref>[https://web.archive.org/web/20200604035200/https://sites.fas.harvard.edu/~chaucer/teachslf/milt-par.htm The Miller's Prologue and Tale] (lines 3805–3810)</ref>.</poem>}}
Le livre de blagues latin médiéval ''[[Facetiae]]'' de [[Poggio Bracciolini]] comprend six contes sur le pétage.


Au douzième siècle, [[Roland le Péteur]] se produit comme ménestrel à la cour du roi [[Henri II (roi d'Angleterre)|Henri II]], exécutant une danse et un pet à chaque repas de Noël<ref name=":0" />. À la même époque, un conte japonais, ''Le roi des pets'', mentionne un homme qui « essayait d'imiter le maître péteur mais qui s'est souillé à la place<ref name=":0" /> ».
Les contes de [[François Rabelais]] sur ''[[Gargantua et Pantagruel]]'' sont remplis d'actes de flatulences. Au chapitre XXVII du deuxième livre, le géant Pantagruel lâche un pet qui "fit trembler la terre sur vingt-neuf milles à la ronde, et l'air vicié qu'il souffla créa plus de cinquante-trois mille hommes minuscules, nains et créatures de formes étranges, puis il a émis un gros pet humide qui s'est transformé en autant de petites femmes courbées"<ref>François Rabelais, ''Gargantua and Pantagruel''. W.W. Norton & Co. 1990, p.214</ref>.

Dans la version traduite des ''[[Les Mille et Une Nuits|Contes des Mille et Une Nuits]]'' de Penguin, une histoire intitulée "Le pet historique" raconte l'histoire d'un homme qui fuit son pays à cause de l'embarras de péter à son mariage, pour revenir dix ans plus tard et découvrir que son pet était devenu si célèbre que les gens utilisaient l'anniversaire du fait pour dater d'autres événements. En apprenant cela, il s'est exclamé : "En vérité, mon pet est devenu un événement ! On s'en souviendra pour toujours !" Son embarras est tel qu'il retourne s'exiler en Inde<ref>{{Lien web |titre=Breaking Wind: Legendary Farts - The Historic Fart - ''1001 Nights'' |url=http://www.pitt.edu/~dash/fart.html#historicfart |éditeur=University of Pittsburgh |date=2013-03-18 |consulté le=2014-03-04}}</ref>. Un deuxième conte repose sur une histoire de pet<ref name=":0" />.

=== Entre la Renaissance et les révolutions ===
Au {{s-|XIV}}, [[Geoffrey Chaucer]] utilise le pet pour piquer la prétention dans [[Le Conte du meunier|''Le Conte du meunier'']] et [[Le Conte de l'huissier d'église|''Le Conte de l'huissier d'église'']]<ref name=":0" />.

Les contes de [[François Rabelais]] sur ''[[Gargantua et Pantagruel]]'' sont remplis d'actes de flatulences. Au chapitre XXVII du deuxième livre, le géant Pantagruel pète. S'ensuit que « ''la terre trembla, neuf lieues à la ronde, duquel avec l'air corrompu, engendra plus que cinquante et trois mille petits hommes nains et contrefaits''<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Vincent |nom=Bresson |titre=Pourquoi le pet fait-il rire et honte à la fois? |url=https://www.slate.fr/story/214587/pourquoi-pet-haine-honte-rire-blagues-gaz-bonnes-manieres-histoire-twitter-xavier-bertrand-le-prouteur |site=Slate.fr |date=2021-08-23 |consulté le=2024-05-05}}</ref> ».

Dans la même veine, ''Brief Lives'' de [[John Aubrey]] raconte ce qui suit à propos d'[[Édouard de Vere|Edward de Vere, {{17e}} comte d'Oxford]] : "Le comte d'Oxford, rendant obéissance à la reine Elizabeth, a laissé un pet, ce qui l'a tellement gêné et honteux qu'il est allé à Travell pendant 7 ans. À son retour chez lui, la reine l'a salué, aurait dit " Mon Seigneur, j'avais oublié le Pet<ref>{{Lien web |auteur=Aubrey |prénom=John |titre=Brief Lives |url=https://archive.org/details/briefliveschiefl02aubruoft |éditeur=Oxford |date=1898 |page=270}}</ref>."

En 1607, une ode composée en l'honneur d'un pet émis au Parlement britannique, ''The Censure of the Parliament Fart'', est interdite de circulation<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Polly|nom1=Curtis|prénom2=education|nom2=correspondent|titre=Ode to fart gets airing at last|périodique=The Guardian|date=2005-06-23|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/education/2005/jun/23/research.highereducation|consulté le=2024-05-05}}</ref>. Elle est republiée en 2005<ref name=":1" />.


Les pièces de [[William Shakespeare]] incluent plusieurs références humoristiques aux flatulences, dont celles d' ''[[Othello ou le Maure de Venise|Othello]]'' suivantes :
Les pièces de [[William Shakespeare]] incluent plusieurs références humoristiques aux flatulences, dont celles d' ''[[Othello ou le Maure de Venise|Othello]]'' suivantes :
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FIRST MUSICIAN: Whereby hangs a tail, sir?
FIRST MUSICIAN: Whereby hangs a tail, sir?
CLOWN: Marry, sir, by many a wind instrument that I know<ref>{{lien web|url=http://study.com/academy/lesson/puns-in-othello.html |titre=Puns in Othello |website=Study.com |consulté le=24 mai 2016}}</ref>.</poem> |(Clown: Est-ce que ce sont des instruments à vent ? Musicien: oui bien sûr - C: Alors il faut leur accrocher une queue - M: pourquoi ça ? - C: parce que plein d'instrument à vent de ma connaissance en ont!)}}
CLOWN: Marry, sir, by many a wind instrument that I know<ref>{{lien web|url=http://study.com/academy/lesson/puns-in-othello.html |titre=Puns in Othello |website=Study.com |consulté le=24 mai 2016}}</ref>.</poem> |(Clown: Est-ce que ce sont des instruments à vent ? Musicien: oui bien sûr - C: Alors il faut leur accrocher une queue - M: pourquoi ça ? - C: parce que plein d'instrument à vent de ma connaissance en ont!)}}
[[Benjamin Franklin]], dans sa lettre ouverte « [[Fart Proudly|À l'Académie Royale du Pet]] », propose de manière satirique que la conversion des pets en une forme plus agréable, grâce à la science, devrait être un objectif majeur de la Royal Academy<ref>{{Lien web |auteur=Benjamin Franklin |titre=To the Royal Academy of Farting |url=http://teachingamericanhistory.org/library/index.asp?document=470 |éditeur=teachingamericanhistory.org |date=c. 1781 |archive-url=https://web.archive.org/web/20130305080250/http://teachingamericanhistory.org/library/index.asp?document=470 |archive-date=2013-03-05 }}</ref>.


=== Temps des révolutions ===
Dans le pamphlet ''1601'' de [[Mark Twain]] de 1876, un échanson à la Cour qui est un chroniqueur rapporte :
Le dix-huitième siècle marque un tournant dans l'acceptation des excréments et des pets, alors que le concept de [[bon goût]] se durcit autour de conventions sociales rigides. Les pets deviennent alors une façon de distinguer les classes populaires, qui suivent leurs organes, et les classes aisées capables de se retenir et soucieuses de sentir bon<ref name=":1" />.[[Fichier:Fart_contest,_Hegassen_scroll_detail.jpg|vignette| Concours de pets représenté sur le rouleau [[He-gassen]] de l'[[Bibliothèque de l'Université Waseda|Université Waseda]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Japanese fart scrolls prove that human art peaked centuries ago |url=https://gizmodo.com/japanese-fart-scrolls-prove-that-human-art-peaked-centu-5886529 |site=Gizmodo |date=2012-02-20 |consulté le=2024-05-05}}</ref>.]]Cette pratique se retrouve partout dans le monde. Pendant l'[[ère Edo]], on compte de nombreux spectacles vivants de rue à Tokyo. S'y produit un homme, [[Kirifuri-hanasaki-otoko]], connu pour ses airs pétés en 1774<ref name=":0" />.
{{Citation bilingue bloc|langue=en|In ye heat of ye talk it befel yt one did breake wind, yielding an exceding mightie and distresfull stink, whereat all did laugh full sore<ref name = "twain">{{lien web|url=https://www.gutenberg.org/files/3190/3190-h/3190-h.htm |titre=[ Date, 1601.] Conversation, as it was by the Social Fireside, in the Time of the Tudors |auteur=Mark Twain |date=1876 |website=Project Gutenberg |consulté le=2023-03-30}}</ref>. | Dans la chaleur de la conversation, quelqu'un lâcha un vent, qui résulta en une puanteur puissante et pénible, à laquelle tous éclatèrent de rire à en avoir mal) }}
La reine s'enquiert de la source et reçoit diverses réponses. Dame Alice dit :
{{Citation bilingue bloc|langue=en|Good your grace, an' I had room for such a thundergust within mine ancient bowels, 'tis not in reason I coulde discharge ye same and live to thank God for yt He did choose handmaid so humble whereby to shew his power. Nay, 'tis not I yt have broughte forth this rich o'ermastering fog, this fragrant gloom, so pray you seeke ye further."<ref name = "twain"/> |(traduction souhaitée) }}
Dans le premier chapitre de ''[[Moby-Dick]]'' d'[[Herman Melville]], le narrateur déclare :
{{Citation bilingue bloc|langue=en|...I always go to sea as a sailor, because of the wholesome exercise and pure air of the fore-castle deck. For as in this world, head winds are far more prevalent than winds from astern (that is, if you never violate the Pythagorean maxim), so for the most part the Commodore on the quarter-deck gets his atmosphere at second hand from the sailors on the forecastle<ref name="melville">{{lien web|url=https://www.gutenberg.org/files/2701/2701-h/2701-h.htm|auteur=Herman Melville|lien auteur=Herman Melville|titre=Moby Dick|website=Project Gutenberg|consulté le=2015-05-24}}</ref> |... quand je vais en mer c'est en simple marin, à cause du bon exercice et de l'air pur du pont avant. Parce que dans ce monde, les vents de face sont plus fréquents que ceux arrière (si du moins vous ne violez pas maxime Pythagoricienne), en conséquence le Commodore sur le pont arrière reçoit l'air des marins du pont avant"... (NdT: maxime qui donne pour règle de ne pas manger de fayots.) }}


En 1751, [[Pierre Thomas Nicolas Hurtaut]] publie ''L'Art de péter'', une parodie d'ouvrage médical sous-titrée ''Essai théori-physique et méthodique à l'usage des personnes constipées, des personnes graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui restent esclaves du préjugé''<ref name=":1" />.
== Déclarations inculpatoires ==

[[Benjamin Franklin]], dans sa lettre ouverte « [[Fart Proudly]] », propose de manière satirique que l'amélioration de l'odeur des pets devrait être un objectif majeur de l'[[académie royale des sciences]]<ref>{{Lien web |auteur=Benjamin Franklin |titre=To the Royal Academy of Farting |url=http://teachingamericanhistory.org/library/index.asp?document=470 |éditeur=teachingamericanhistory.org |date=c. 1781 |archive-url=https://web.archive.org/web/20130305080250/http://teachingamericanhistory.org/library/index.asp?document=470 |archive-date=2013-03-05 }}</ref>.
Dans le premier chapitre de ''[[Moby-Dick]]'' d'[[Herman Melville]], le narrateur déclare :{{Citation bilingue bloc|langue=en|...I always go to sea as a sailor, because of the wholesome exercise and pure air of the fore-castle deck. For as in this world, head winds are far more prevalent than winds from astern (that is, if you never violate the Pythagorean maxim), so for the most part the Commodore on the quarter-deck gets his atmosphere at second hand from the sailors on the forecastle<ref name="melville">{{lien web|url=https://www.gutenberg.org/files/2701/2701-h/2701-h.htm|auteur=Herman Melville|lien auteur=Herman Melville|titre=Moby Dick|website=Project Gutenberg|consulté le=2015-05-24}}</ref> |... quand je vais en mer c'est en simple marin, à cause du bon exercice et de l'air pur du pont avant. Parce que dans ce monde, les vents de face sont plus fréquents que ceux arrière (si du moins vous ne violez pas maxime Pythagoricienne), en conséquence le Commodore sur le pont arrière reçoit l'air des marins du pont avant"... (NdT: maxime qui donne pour règle de ne pas manger de fayots.) }}

Dans le faux journal intime ''1601'' de [[Mark Twain]], publié en 1876, la reine Elisabeth raconte : « Jamais, en vérité, n'ai-je entendu de pareil pet au cours de mes soixante-huit années ». Cette phrase pose problème au moment de l'édition du livre<ref name=":0" />.

=== Ère moderne ===
En 1942, un gag avec un coussin péteur fait le succès du fim [[En route pour le maroc|''En route pour le Maroc'']]<ref name=":0" />.

En 2021, un canular sur [[Twitter]] voit l'essor du hashtag #XavierBertrandLeProuteur, dans lequel des utilisateurs de la plate-forme accusent le ministre [[Xavier Bertrand]] d'avoir pété dans des circonstances farfelues<ref name=":1" />.

== Ressorts comiques ==
Le ressort comique de la blague de pet est que les flatulences sont un tabou dans de nombreuses sociétés. Dès le seizième siècle, les odeurs nauséabondes émises par les corps humains sont considérées comme indécentes, une règle qui se rigidifie au dix-neuvième siècle. Ainsi, l'humour sur les flatulences vient du décalage entre l'attente de contrôle de son propre corps et l'acte socialement inacceptable<ref name=":1" />. Il est considéré comme vulgaire et peu raffiné<ref name=":0" />.

=== Moments inopportuns ===
La majeure partie de l'humour généré par un pet est son caractère inattendu<ref name=":0" />.

=== Déclarations inculpatoires ===
L'émission d'un pet implique un rituel d'affectation fréquemment utilisé pour décourager les autres de mentionner le pet ou pour transformer l'embarras de péter en un sujet agréable<ref name="Blank">Trevor J. Blank, "Cheeky Behavior: The Meaning and Function of 'Fartlore' in Childhood and Adolescence", ''Children's Folklore Review'', volume 32, 2010, p. 61–85.</ref>. L'astuce consiste à rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, souvent par tromperie. Les Anglais ont de nombreux un jeu de rimes qui globalement signifient "celui qui l'a détecté l'a aussi émis"<ref name="Blank"/>.
L'émission d'un pet implique un rituel d'affectation fréquemment utilisé pour décourager les autres de mentionner le pet ou pour transformer l'embarras de péter en un sujet agréable<ref name="Blank">Trevor J. Blank, "Cheeky Behavior: The Meaning and Function of 'Fartlore' in Childhood and Adolescence", ''Children's Folklore Review'', volume 32, 2010, p. 61–85.</ref>. L'astuce consiste à rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, souvent par tromperie. Les Anglais ont de nombreux un jeu de rimes qui globalement signifient "celui qui l'a détecté l'a aussi émis"<ref name="Blank"/>.


Attribuer le blâme à un autre peut se retourner contre lui : une blague sur la royauté raconte qu'une reine, après avoir émis des flatulences, se tourna vers un page à proximité en s'exclamant : {{Citation|Arthur, arrête ça !}} ; le page répond : {{Citation| Oui, Votre Majesté. Dans quelle direction est-ce allé ? }}.
Attribuer le blâme à un autre peut se retourner contre lui : une blague sur la royauté raconte qu'une reine, après avoir émis des flatulences, se tourna vers un page à proximité en s'exclamant : {{Citation|Arthur, arrête ça !}} ; le page répond : {{Citation| Oui, Votre Majesté. Dans quelle direction est-ce allé ? }}.


== Performance ==
=== Performance ===
[[Fichier:Pétomane_NB.jpg|vignette|Un spectacle de [[Joseph Pujol]] au [[Moulin-Rouge]], publié dans [[Paris qui rit|''Paris qui rit'']] en 1892.]]
Paul Oldfield, qui jouait sous le nom de [[Mr. Methane]]<ref name="2008 Guardian">{{Lien archive|auteur= Martin Kelner |date=23 juillet 2008 |titre = The ace of trumps |périodique=[[The Guardian]]|consulté le=18 mars 2022|url=https://www.theguardian.com/culture/2008/jul/23/edinburghfestival.comedy |horodatage=20220317235233}}.</ref>, a joué un numéro de scène dans lequel il pétait les notes de musique<ref>{{Lien archive|date=1 janvier 1994|consulté le=18 mars 2022|auteur= Will Bennett, Will|titre=Mr. Methane's tunes put the wind up insurers|périodique=The Independent|url = http://web.archive.org/screenshot/https://www.independent.co.uk/news/mr-methane-s-tunes-put-the-wind-up-insurers-1404088.html |horodatage=20220318003320}}.</ref>. Joseph Pujol, qui s'est produit sous le nom de [[Le Pétomane]], a réalisé un acte scénique similaire pour la scène du music-hall parisien<ref name="2008 Guardian" />.
Un [[pétomane]] est un comédien ou une personne travaillant dans le milieu du divertissement dont la caractéristique principale ou unique est sa capacité à [[Gaz intestinaux|lâcher des gaz]] d'une façon créative, musicale ou amusante{{Refsou|date=5 mai 2024}}.
 

Joseph Pujol se produit en « concert » sous le nom de [[Le Pétomane]] à la fin du dix-neuvième siècle. Boulanger de profession et Marseillais d'origine, il maîtrise ses [[abdominaux]] au point qu'il peut contrôler la tonalité et le rythme de ses pets<ref name="2008 Guardian">{{Lien archive|url=https://www.theguardian.com/culture/2008/jul/23/edinburghfestival.comedy|titre=The ace of trumps|périodique=[[The Guardian]]|date=23 juillet 2008|horodatage=20220317235233|auteur=Martin Kelner|consulté le=18 mars 2022}}.</ref>. En 1892, il se rend à Paris pour un concert d'une heure et demie au Moulin Rouge<ref name=":0" />. Paul Oldfield, qui jouait sous le nom de [[Mr. Methane]]<ref name="2008 Guardian" />, joue un numéro similaire à partir de 1991<ref>{{Lien archive|url=http://web.archive.org/screenshot/https://www.independent.co.uk/news/mr-methane-s-tunes-put-the-wind-up-insurers-1404088.html|titre=Mr. Methane's tunes put the wind up insurers|périodique=The Independent|date=1 janvier 1994|horodatage=20220318003320|auteur=Will Bennett, Will|consulté le=18 mars 2022}}.</ref>.

Il existe un [[Championnat du monde de pet]]<ref name=":1" />.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 5 mai 2024 à 21:19

Poster où John Bull pète sur le portrait de George III et est accusé de trahison pour cet acte.

Une blague de pet est tout type de blague, de farce ou de tout autre humour décalé lié aux flatulences.

Même s’il est probable que l’humour provoqué par les flatulences ait longtemps été considéré comme drôle dans les cultures qui considèrent que l’émission de gaz en public est impoli, de telles blagues sont rarement écrites.

Historique

Antiquité

La blague la plus vieille du monde dont on ait retrouvé une écriture revient aux Sumériens et est datée de 1 900 av. J.-C. : « Quelque chose qui n’est plus arrivé depuis la nuit des temps; une jeune femme s’est retenue de péter sur les genoux de son mari.[1][2] ». L'archéologue Warwick Ball affirme que l'empereur romain Héliogabale faisait des farces à ses invités en utilisant un appareil semblable à un coussin péteur lors des dîners.

Les pièces du Ve siècle av. J.-C. Les Chevaliers et Les Nuées, toutes deux d'Aristophane, contiennent de nombreuses blagues sur les pets[2].

Un autre exemple de l'époque classique est apparu dans Apocoloquintose ou La transformation de Claudius en citrouille, une satire attribuée à Sénèque sur le défunt empereur romain :

« At once he bubbled up the ghost, and there was an end to that shadow of a life…The last words he was heard to speak in this world were these. When he had made a great noise with that end of him which talked easiest, he cried out, "Oh dear, oh dear! I think I have made a mess of myself."[3] »

« D'un coup le fantôme s’échappa dans un bruit de bulles, et ce fut la fin de cette ombre de vie... Les derniers mots que l'on entendit de lui furent ceux-ci. Alors qu'il venait de faire un grand bruit avec cette extrémité qui parlait le plus aisément, il s’écria: " oh! oh! je crois que je me suis mis dans la merde" »

Il explique plus tard qu'il est arrivé dans l'au-delà avec une citation d'Homère :

« "Breezes wafted me from Ilion unto the Ciconian land."[3] »

« (traduction à vérifier) Les brises me portèrent depuis Ilion jusqu'au pays Circonien »

Moyen-Âge

Le livre de blagues latin médiéval Facetiae de Poggio Bracciolini comprend six contes sur le pétage.

Au Moyen-Âge, les pétomanes de cour sont des ménestrels ou serviteurs comme les autres, dont l'art ressemble à celui des circassiens[2].

À partir du huitième siècle, un groupe de pétomanes irlandais, les braigetori, se produisent à la cour du roi d'Irlande[2].

Au douzième siècle, Roland le Péteur se produit comme ménestrel à la cour du roi Henri II, exécutant une danse et un pet à chaque repas de Noël[2]. À la même époque, un conte japonais, Le roi des pets, mentionne un homme qui « essayait d'imiter le maître péteur mais qui s'est souillé à la place[2] ».

Dans la version traduite des Contes des Mille et Une Nuits de Penguin, une histoire intitulée "Le pet historique" raconte l'histoire d'un homme qui fuit son pays à cause de l'embarras de péter à son mariage, pour revenir dix ans plus tard et découvrir que son pet était devenu si célèbre que les gens utilisaient l'anniversaire du fait pour dater d'autres événements. En apprenant cela, il s'est exclamé : "En vérité, mon pet est devenu un événement ! On s'en souviendra pour toujours !" Son embarras est tel qu'il retourne s'exiler en Inde[4]. Un deuxième conte repose sur une histoire de pet[2].

Entre la Renaissance et les révolutions

Au XIVe siècle, Geoffrey Chaucer utilise le pet pour piquer la prétention dans Le Conte du meunier et Le Conte de l'huissier d'église[2].

Les contes de François Rabelais sur Gargantua et Pantagruel sont remplis d'actes de flatulences. Au chapitre XXVII du deuxième livre, le géant Pantagruel pète. S'ensuit que « la terre trembla, neuf lieues à la ronde, duquel avec l'air corrompu, engendra plus que cinquante et trois mille petits hommes nains et contrefaits[5] ».

Dans la même veine, Brief Lives de John Aubrey raconte ce qui suit à propos d'Edward de Vere, 17e comte d'Oxford : "Le comte d'Oxford, rendant obéissance à la reine Elizabeth, a laissé un pet, ce qui l'a tellement gêné et honteux qu'il est allé à Travell pendant 7 ans. À son retour chez lui, la reine l'a salué, aurait dit " Mon Seigneur, j'avais oublié le Pet[6]."

En 1607, une ode composée en l'honneur d'un pet émis au Parlement britannique, The Censure of the Parliament Fart, est interdite de circulation[7]. Elle est republiée en 2005[5].

Les pièces de William Shakespeare incluent plusieurs références humoristiques aux flatulences, dont celles d' Othello suivantes :

« 

CLOWN: Are these, I pray you, wind instruments?
FIRST MUSICIAN: Ay marry are they, sir.
CLOWN: O, thereby hangs a tail.
FIRST MUSICIAN: Whereby hangs a tail, sir?
CLOWN: Marry, sir, by many a wind instrument that I know[8].

 »

« (Clown: Est-ce que ce sont des instruments à vent ? Musicien: oui bien sûr - C: Alors il faut leur accrocher une queue - M: pourquoi ça ? - C: parce que plein d'instrument à vent de ma connaissance en ont!) »

Temps des révolutions

Le dix-huitième siècle marque un tournant dans l'acceptation des excréments et des pets, alors que le concept de bon goût se durcit autour de conventions sociales rigides. Les pets deviennent alors une façon de distinguer les classes populaires, qui suivent leurs organes, et les classes aisées capables de se retenir et soucieuses de sentir bon[5].

Concours de pets représenté sur le rouleau He-gassen de l'Université Waseda[9].

Cette pratique se retrouve partout dans le monde. Pendant l'ère Edo, on compte de nombreux spectacles vivants de rue à Tokyo. S'y produit un homme, Kirifuri-hanasaki-otoko, connu pour ses airs pétés en 1774[2].

En 1751, Pierre Thomas Nicolas Hurtaut publie L'Art de péter, une parodie d'ouvrage médical sous-titrée Essai théori-physique et méthodique à l'usage des personnes constipées, des personnes graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui restent esclaves du préjugé[5].

Benjamin Franklin, dans sa lettre ouverte « Fart Proudly », propose de manière satirique que l'amélioration de l'odeur des pets devrait être un objectif majeur de l'académie royale des sciences[10].

Dans le premier chapitre de Moby-Dick d'Herman Melville, le narrateur déclare :

« ...I always go to sea as a sailor, because of the wholesome exercise and pure air of the fore-castle deck. For as in this world, head winds are far more prevalent than winds from astern (that is, if you never violate the Pythagorean maxim), so for the most part the Commodore on the quarter-deck gets his atmosphere at second hand from the sailors on the forecastle[11] »

« ... quand je vais en mer c'est en simple marin, à cause du bon exercice et de l'air pur du pont avant. Parce que dans ce monde, les vents de face sont plus fréquents que ceux arrière (si du moins vous ne violez pas maxime Pythagoricienne), en conséquence le Commodore sur le pont arrière reçoit l'air des marins du pont avant"... (NdT: maxime qui donne pour règle de ne pas manger de fayots.) »

Dans le faux journal intime 1601 de Mark Twain, publié en 1876, la reine Elisabeth raconte : « Jamais, en vérité, n'ai-je entendu de pareil pet au cours de mes soixante-huit années ». Cette phrase pose problème au moment de l'édition du livre[2].

Ère moderne

En 1942, un gag avec un coussin péteur fait le succès du fim En route pour le Maroc[2].

En 2021, un canular sur Twitter voit l'essor du hashtag #XavierBertrandLeProuteur, dans lequel des utilisateurs de la plate-forme accusent le ministre Xavier Bertrand d'avoir pété dans des circonstances farfelues[5].

Ressorts comiques

Le ressort comique de la blague de pet est que les flatulences sont un tabou dans de nombreuses sociétés. Dès le seizième siècle, les odeurs nauséabondes émises par les corps humains sont considérées comme indécentes, une règle qui se rigidifie au dix-neuvième siècle. Ainsi, l'humour sur les flatulences vient du décalage entre l'attente de contrôle de son propre corps et l'acte socialement inacceptable[5]. Il est considéré comme vulgaire et peu raffiné[2].

Moments inopportuns

La majeure partie de l'humour généré par un pet est son caractère inattendu[2].

Déclarations inculpatoires

L'émission d'un pet implique un rituel d'affectation fréquemment utilisé pour décourager les autres de mentionner le pet ou pour transformer l'embarras de péter en un sujet agréable[12]. L'astuce consiste à rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, souvent par tromperie. Les Anglais ont de nombreux un jeu de rimes qui globalement signifient "celui qui l'a détecté l'a aussi émis"[12].

Attribuer le blâme à un autre peut se retourner contre lui : une blague sur la royauté raconte qu'une reine, après avoir émis des flatulences, se tourna vers un page à proximité en s'exclamant : « Arthur, arrête ça ! » ; le page répond : « Oui, Votre Majesté. Dans quelle direction est-ce allé ? ».

Performance

Un spectacle de Joseph Pujol au Moulin-Rouge, publié dans Paris qui rit en 1892.

Un pétomane est un comédien ou une personne travaillant dans le milieu du divertissement dont la caractéristique principale ou unique est sa capacité à lâcher des gaz d'une façon créative, musicale ou amusante[réf. souhaitée].

Joseph Pujol se produit en « concert » sous le nom de Le Pétomane à la fin du dix-neuvième siècle. Boulanger de profession et Marseillais d'origine, il maîtrise ses abdominaux au point qu'il peut contrôler la tonalité et le rythme de ses pets[13]. En 1892, il se rend à Paris pour un concert d'une heure et demie au Moulin Rouge[2]. Paul Oldfield, qui jouait sous le nom de Mr. Methane[13], joue un numéro similaire à partir de 1991[14].

Il existe un Championnat du monde de pet[5].

Notes et références

  1. (en) « World's oldest joke traced back to 1900 BC », sur reuters.com, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m et n « L’histoire vraie de Roland le Péteur, et comment internet a tué la pratique professionnelle de la flatulence », sur Slate.fr, (consulté le )
  3. a et b (en) Lucius Annaeus Seneca, Apocolocyntosis, Project Gutenberg, (lire en ligne)
  4. « Breaking Wind: Legendary Farts - The Historic Fart - 1001 Nights », University of Pittsburgh, (consulté le )
  5. a b c d e f et g Vincent Bresson, « Pourquoi le pet fait-il rire et honte à la fois? », sur Slate.fr, (consulté le )
  6. Aubrey, « Brief Lives », Oxford, , p. 270
  7. (en-GB) Polly Curtis et education correspondent, « Ode to fart gets airing at last », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  8. « Puns in Othello », sur Study.com (consulté le )
  9. (en) « Japanese fart scrolls prove that human art peaked centuries ago », sur Gizmodo, (consulté le )
  10. Benjamin Franklin, « To the Royal Academy of Farting » [archive du ], teachingamericanhistory.org, c. 1781
  11. Herman Melville, « Moby Dick », sur Project Gutenberg (consulté le )
  12. a et b Trevor J. Blank, "Cheeky Behavior: The Meaning and Function of 'Fartlore' in Childhood and Adolescence", Children's Folklore Review, volume 32, 2010, p. 61–85.
  13. a et b Martin Kelner, « The ace of trumps », The Guardian, (archivé sur Internet Archive).
  14. Will Bennett, Will, « Mr. Methane's tunes put the wind up insurers », The Independent, (archivé sur Internet Archive).