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'''Charles (de) Harouys''' (né vers 1550 à [[Carquefou]] − mort en septembre ou {{date-|octobre 1612}} à [[Nantes]]<ref>{{Harvsp|Livre doré|p=192}}</ref>), écuyer, seigneur de [[Château de l'Épinay|Lespinay]]<ref group="n.">Une seigneurie de Lespinay se trouve à Plessé, mais celle des Harouys correspond plutôt à [[Château de l'Épinay|celle de l'Epinay (château)]] à [[Carquefou]].</ref>, de la Rivière (à [[Couëron]]), [[Château de la Seilleraye|de la Seilleraye]] (à [[Carquefou]]), est un juriste et un dignitaire français de Bretagne, adversaire de la [[Ligue catholique (France)|Ligue]] pendant les [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]], [[maire de Nantes]] de 1588 à 1589 et de 1598 à 1599.
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Il fait partie d'une dynastie municipale nantaise, puisque son père, [[Guillaume Harouys|Guillaume]], deux de ses fils, [[Louis de Harouys|Louis]] et [[Jean de Harouys|Jean]], et un de ses gendres, [[Pierre Bernard (maire de Nantes)|Pierre Bernard]], ont aussi été maires de Nantes.
Il fait partie d'une dynastie municipale nantaise, puisque son père, [[Guillaume Harouys|Guillaume]], deux de ses fils, [[Louis de Harouys|Louis]] et [[Jean de Harouys|Jean]], et un de ses gendres, [[Pierre Bernard (maire de Nantes)|Pierre Bernard]], ont aussi été maires de Nantes.
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Le {{date-|7 avril 1589}}, il est arrêté par des hommes du [[Philippe-Emmanuel de Lorraine|duc de Mercœur]] et incarcéré dans la prison du château.
Le {{date-|7 avril 1589}}, il est arrêté par des hommes du [[Philippe-Emmanuel de Lorraine|duc de Mercœur]] et incarcéré dans la prison du château.


Il reste deux ans en prison ; il est libéré après paiement d’une somme de 3000 écus. Durant cette période, ses biens ont subi des atteintes graves, évaluées par la suite à 8000 écus, qu’un jugement condamnera la ville de Nantes et la famille Mercœur à lui rembourser. En 1619, {{souverain2|Louis XIII}} demandera aux [[États de Bretagne]] de payer 3000 écus à sa famille en récompense de son dévouement à la cause royale<ref>{{Harvsp|Livre doré|p=178}}</ref>.
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=== Maire de Nantes : second mandat (1598-1599) ===
=== Maire de Nantes : second mandat (1598-1599) ===
Nantes est la dernière grande ville ligueuse à reconnaître l'autorité d'{{souverain-|Henri IV}}. C'est donc là que s'achève la dernière campagne militaire des guerres de religion, avec la reddition de la ville, négociée par Jean Fourché, et la signature de l'[[édit de Nantes]] (fin {{date-|avril 1598}}).
Nantes est la dernière grande ville ligueuse à reconnaître l'autorité d'{{souverain-|Henri IV}}. C'est donc là que s'achève la dernière campagne militaire des guerres de religion, avec la reddition de la ville, négociée par Jean Fourché, et la signature de l'[[édit de Nantes]] (fin {{date-|avril 1598}}).
À l'occasion de son séjour à Nantes, le roi établit une nouvelle procédure pour la mairie de Nantes : il choisira le maire dans une liste de trois personnes et les 6 échevins dans une liste de 18 personnes, le changement étant fixé au {{1er}} mai.
À l'occasion de son séjour à Nantes, le roi établit une nouvelle procédure pour la mairie de Nantes : il choisira le maire dans une liste de trois personnes et les {{nobr|6 échevins}} dans une liste de {{nobr|18 personnes}}, le changement étant fixé au {{1er|mai}}.


Une assemblée des principaux notables a lieu le {{date-|26 avril}}. Les trois candidats proposés au roi sont : Charles Harouys (à l’unanimité), le procureur du roi, de la Bouexière, et le sénéchal de Nantes. Le 27, {{souverain-|Henri IV}} désigne Charles Harouys comme maire ; ce dernier entre en fonctions le {{date|1|mai|1598}}. Le sous-maire est Pierre Blanchet, conseiller au présidial ; le procureur syndic : Guillaume Dachon ; le miseur : Jacques Merceron.
Une assemblée des principaux notables a lieu le {{date-|26 avril}}. Les trois candidats proposés au roi sont : Charles Harouys (à l’unanimité), le procureur du roi, de la Bouexière, et le sénéchal de Nantes. Le 27, {{souverain-|Henri IV}} désigne Charles Harouys comme maire ; ce dernier entre en fonctions le {{date|1|mai|1598}}. Le sous-maire est Pierre Blanchet, conseiller au présidial ; le procureur syndic : Guillaume Dachon ; le miseur : Jacques Merceron.
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:À [[Carquefou]], il fait construire l'actuel [[château de la Seilleraye]] en 1671 (architecte : Delahaye<ref group="n.">Le nom "Delahaye", sans prénom, "architecte parisien", se trouve sur plusieurs sites en relation avec le château de la Seilleraye. Une première approche sur Internet n'en fournit pas d'autres attestations.</ref>, sur un plan de [[François Mansart]]). Il y reçoit à plusieurs reprises [[Madame de Sévigné]], qui évoque les lieux dans sa correspondance.
:À [[Carquefou]], il fait construire l'actuel [[château de la Seilleraye]] en 1671 (architecte : Delahaye<ref group="n.">Le nom "Delahaye", sans prénom, "architecte parisien", se trouve sur plusieurs sites en relation avec le château de la Seilleraye. Une première approche sur Internet n'en fournit pas d'autres attestations.</ref>, sur un plan de [[François Mansart]]). Il y reçoit à plusieurs reprises [[Madame de Sévigné]], qui évoque les lieux dans sa correspondance.
:Toujours à Carquefou, on lui attribue également la construction de l'actuel [[château de l'Épinay]] (ou Lespinay) (architecte : François Mansart), généralement daté de 1650<ref group="n.">Chronologie à mettre au point. Cf. site Infobretagne [http://www.infobretagne.com/carquefou.htm Carquefou], pas très clair sur ce point.</ref>.
:Toujours à Carquefou, on lui attribue également la construction de l'actuel [[château de l'Épinay]] (ou Lespinay) (architecte : François Mansart), généralement daté de 1650<ref group="n.">Chronologie à mettre au point. Cf. site Infobretagne [http://www.infobretagne.com/carquefou.htm Carquefou], pas très clair sur ce point.</ref>.
:En 1687, il est emprisonné pour dilapidation dans sa charge de trésorier, sans malversations. Il semblerait que le montant des sommes en jeu ait été de 5 millions de livres<ref>D'après les ''Mémoires du marquis de Dangeau'', citées par Infobretagne, "Harouys".</ref>.
:En 1687, il est emprisonné pour dilapidation dans sa charge de trésorier, sans malversations. Il semblerait que le montant des sommes en jeu ait été de {{nobr|5 millions}} de livres<ref>D'après les ''Mémoires du marquis de Dangeau'', citées par Infobretagne, "Harouys".</ref>.
:Il meurt en 1699 à la Bastille<ref>{{Harvsp|Livre doré|p=232}}</ref> ;
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* Nicolas : entre dans l'ordre des Jésuites et devient supérieur de la maison des Jésuites de Nantes) ;
* Nicolas : entre dans l'ordre des Jésuites et devient supérieur de la maison des Jésuites de Nantes) ;

Version du 26 février 2024 à 10:33

Charles (de) Harouys (né vers 1550 à Carquefou − mort en septembre ou à Nantes[1]), écuyer, seigneur de Lespinay[n. 1], de la Rivière (à Couëron), de la SeillerayeCarquefou), est un juriste et un dignitaire français de Bretagne, adversaire de la Ligue pendant les guerres de Religion, maire de Nantes de 1588 à 1589 et de 1598 à 1599.

Il fait partie d'une dynastie municipale nantaise, puisque son père, Guillaume, deux de ses fils, Louis et Jean, et un de ses gendres, Pierre Bernard, ont aussi été maires de Nantes.

Biographie

Charles Harouys est le fils de Guillaume Harouys, seigneur de la Seilleraye, maire de Nantes en 1571, et d’Anne Dupin[2], dame de Saint-Michel en Touraine (actuellement en Indre-et-Loire).

Docteur en droit, il devient conseiller du Roi et président du présidial de Nantes.

Maire de Nantes, premier mandat (1588-1589)

Il est élu le et installé le . Il est réélu le . Le sous-maire est Jean Fourché (maire en 1597-1598).

Le mandat de Charles Harouys se situe dans une période politique troublée, celle de la radicalisation du conflit entre la Ligue et le pouvoir royal, avec l'assassinat du duc de Guise (1588) et la perspective de l'avènement du protestant Henri de Navarre.

Le duc de Mercœur, un des chefs du parti catholique, est gouverneur de Bretagne depuis 1582, installé au château de Nantes. Très indépendant vis-à-vis du pouvoir royal, il entre en sécession ouverte durant l'année 1589[n. 2], avec le soutien de la masse de la population de Nantes.

L'arrestation et l'incarcération de Charles Harouys (1589-1591)

Il se trouve en position délicate, étant sur des positions loyalistes.

Le , il est arrêté par des hommes du duc de Mercœur et incarcéré dans la prison du château.

Il reste deux ans en prison ; il est libéré après paiement d’une somme de 3 000 écus. Durant cette période, ses biens ont subi des atteintes graves, évaluées par la suite à 8000 écus, qu’un jugement condamnera la ville de Nantes et la famille Mercœur à lui rembourser. En 1619, Louis XIII demandera aux États de Bretagne de payer 3 000 écus à sa famille en récompense de son dévouement à la cause royale[3].

Maire de Nantes : second mandat (1598-1599)

Nantes est la dernière grande ville ligueuse à reconnaître l'autorité d'Henri IV. C'est donc là que s'achève la dernière campagne militaire des guerres de religion, avec la reddition de la ville, négociée par Jean Fourché, et la signature de l'édit de Nantes (fin ).

À l'occasion de son séjour à Nantes, le roi établit une nouvelle procédure pour la mairie de Nantes : il choisira le maire dans une liste de trois personnes et les 6 échevins dans une liste de 18 personnes, le changement étant fixé au 1er mai.

Une assemblée des principaux notables a lieu le . Les trois candidats proposés au roi sont : Charles Harouys (à l’unanimité), le procureur du roi, de la Bouexière, et le sénéchal de Nantes. Le 27, Henri IV désigne Charles Harouys comme maire ; ce dernier entre en fonctions le . Le sous-maire est Pierre Blanchet, conseiller au présidial ; le procureur syndic : Guillaume Dachon ; le miseur : Jacques Merceron.

Postérité

Il se marie avec Françoise de Lesrat, dame du Bourgnouveau, fille de Guillaume de Lesrat, maire d’Angers (1547), veuve de Guillaume Le Maire, sénéchal de Nantes. De ce mariage, naîtront 4 enfants :

Petits-enfants (enfants de Louis Harouys) :

  • Guillaume de Harouys, seigneur de la Seilleraye, fils de Louis de Harouys, né le [4], est chevalier, trésorier des États de Bretagne.
À Carquefou, il fait construire l'actuel château de la Seilleraye en 1671 (architecte : Delahaye[n. 3], sur un plan de François Mansart). Il y reçoit à plusieurs reprises Madame de Sévigné, qui évoque les lieux dans sa correspondance.
Toujours à Carquefou, on lui attribue également la construction de l'actuel château de l'Épinay (ou Lespinay) (architecte : François Mansart), généralement daté de 1650[n. 4].
En 1687, il est emprisonné pour dilapidation dans sa charge de trésorier, sans malversations. Il semblerait que le montant des sommes en jeu ait été de 5 millions de livres[5].
Il meurt en 1699 à la Bastille[6] ;
  • Nicolas : entre dans l'ordre des Jésuites et devient supérieur de la maison des Jésuites de Nantes) ;
  • Louis : devient aussi Jésuite ;
  • Louise : épouse de Jean-Baptiste de Becdelièvre, transmet l'ensemble des propriétés des Harouys à ses descendants.

Notes et références

Notes

  1. Une seigneurie de Lespinay se trouve à Plessé, mais celle des Harouys correspond plutôt à celle de l'Epinay (château) à Carquefou.
  2. Chronologie à préciser, mais de toute façon, Henri III n'était plus considéré comme un soutien du parti catholique, d'où son assassinat en août 1589.
  3. Le nom "Delahaye", sans prénom, "architecte parisien", se trouve sur plusieurs sites en relation avec le château de la Seilleraye. Une première approche sur Internet n'en fournit pas d'autres attestations.
  4. Chronologie à mettre au point. Cf. site Infobretagne Carquefou, pas très clair sur ce point.

Références

  1. Livre doré, p. 192
  2. Livre doré, p. 189
  3. Livre doré, p. 178
  4. Selon site Infobretagne : Harouys. Baptisé le 7 janvier 1619 (Nantes, paroisse St-Denis.
  5. D'après les Mémoires du marquis de Dangeau, citées par Infobretagne, "Harouys".
  6. Livre doré, p. 232

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Perthui et Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, Le livre doré de l’hôtel de ville de Nantes, t. I, Imprimerie Grinsard, , p. 177-179 et 191-193 (Charles Harouys) ; 231-233 (Louis) ; 234-236 (Jean)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Le Patrimoine des communes de Loire-Atlantique, t. 1, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, , p. 214-215 (Carquefou)

Articles connexes

Liens externes