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« Collerette (costume) » : différence entre les versions

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Après une éclipse de près d'un siècle, la collerette revient à la mode dès la fin du {{XVIIIe siècle}}, sous [[Louis XVI]], puis pendant la période du [[Premier Empire]] et sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]].
Après une éclipse de près d'un siècle, la collerette revient à la mode dès la fin du {{XVIIIe siècle}}, sous [[Louis XVI]], puis pendant la période du [[Premier Empire]] et sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]].


== À la Renaissance : Godrons, fraise et Collerette en éventail ==
== À la Renaissance : godrons, fraise et collerette en éventail ==
Au milieu du {{XVIe siècle}}, ce tour de cou en [[lingerie]] est formé de [[godron]]s et évolue en [[Fraise (costume)|fraise]].
Au milieu du {{XVIe siècle}}, ce tour de cou en [[lingerie]] est formé de [[godron]]s et évolue en [[Fraise (costume)|fraise]].


La fraise apparaît avec le déclin du grand décolleté carré. Au cours des années 1540, la poitrine et les épaules sont progressivement couvertes par une [[guimpe]] ou une [[pèlerine]]. Le col fait son apparition ! La gorge se couvre d'un col montant qui cache peu à peu le cou sur toute sa hauteur. Les bords de ce col sont d'abord froncés, plissés ''(première image de gauche)'', puis, à la fin des années 1550, godronnés<ref name=":1" />.
La fraise apparaît avec le déclin du grand décolleté carré. Au cours des années 1540, la poitrine et les épaules sont progressivement couvertes par une [[guimpe]] ou une [[pèlerine]]. Le col fait son apparition ! La gorge se couvre d'un col montant qui cache peu à peu le cou sur toute sa hauteur. Les bords de ce col sont d'abord froncés, plissés ''(première image de gauche)'', puis, à la fin des années 1550, godronnés<ref name=":1" />.


La collerette en éventail connaît dans les années 1580 son déploiement maximal. C'est à cette époque une mode propre à la cour de France, portée et mise en vogue par les reines [[La Reine Margot|Marguerite de Valois]] et [[Louise de Lorraine-Vaudémont|Louise de Lorraine]] (''ce type est'' ''respectivement représenté ci-dessous dans les deux médaillons de droite''). Comme pour la fraise, la mode est aux plis plats<ref name=":1" />.<gallery>
La collerette en éventail connaît dans les années 1580 son déploiement maximal. C'est à cette époque une mode propre à la cour de France, portée et mise en vogue par les reines [[La Reine Margot|Marguerite de Valois]] et [[Louise de Lorraine-Vaudémont|Louise de Lorraine]] (ce type est respectivement représenté ci-dessous dans les deux médaillons de droite). Comme pour la fraise, la mode est aux plis plats<ref name=":1" />.<gallery>
Image:Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée Margot.jpg|Marguerite de Valois, François Clouet, vers 1572, pierre et sanguine sur papier, 35,1X24,7, cabinet des estampes, Bibliothèque Nationale.
Image:Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée Margot.jpg|Marguerite de Valois, François Clouet, vers 1572, pierre et sanguine sur papier, 35,1X24,7, cabinet des estampes, Bibliothèque Nationale.
Image:Margot.JPG|Marguerite de Valois reine de Navarre, vers 1572, François Clouet, huile sur bois, 29X22,5, musée Condé, Chantilly.
Image:Margot.JPG|Marguerite de Valois reine de Navarre, vers 1572, François Clouet, huile sur bois, 29X22,5, musée Condé, Chantilly.
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== Au {{XVIIe siècle}} : « l'Âge d'Or » jusqu'aux années 1630 ==
== Au {{S-|xviie}} : « l'âge d'or » jusqu'aux années 1630 ==
Au {{XVIIe siècle}}, deux modes de fraise se font concurrence. Il y a d'un côté la fraise classique à godrons, principalement portée dans les pays sous influence espagnole et de l'autre, la fraise à la confusion présentant plusieurs rangs de plis superposés et enchevêtrés les uns dans les autres, et qui est principalement portée dans les pays d'Europe du Nord.
Au {{XVIIe siècle}}, deux modes de fraise se font concurrence. Il y a d'un côté la fraise classique à godrons, principalement portée dans les pays sous influence espagnole et de l'autre, la fraise à la confusion présentant plusieurs rangs de plis superposés et enchevêtrés les uns dans les autres, et qui est principalement portée dans les pays d'Europe du Nord.


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== Au {{XVIIIe siècle}} : un timide retour, « le col à la Médicis » ==
== Au {{S-|XVIIIe}} : un timide retour, le col à la Médicis » ==
[[Fichier:Alexander Kucharski, La Reine Marie-Antoinette (années 1790).jpg|vignette|Portrait de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] aux [[palais des Tuileries]], par [[Alexandre Kucharski]], 1790, Pastels, 57 x47cm, offert à [[Louise-Élisabeth de Croÿ de Tourzel|{{Mme}} de Tourzel]] (Collection particulière)]]
[[Fichier:Alexander Kucharski, La Reine Marie-Antoinette (années 1790).jpg|vignette|Portrait de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] aux [[palais des Tuileries]], par [[Alexandre Kucharski]], 1790, Pastels, 57 x47cm, offert à [[Louise-Élisabeth de Croÿ de Tourzel|{{Mme}} de Tourzel]] (Collection particulière)]]
[[Fichier:Marie-Antoinette of Austria - After Élisabeth Vigée-Lebrun .jpg|gauche|vignette|Portrait de [[Marie-Antoinette d'Autriche]] d'après une œuvre originale de 1785 réalisée par [[Élisabeth Vigée Le Brun]], huile sur Toile, 101 X 85 cm (collection particulière)]]
[[Fichier:Marie-Antoinette of Austria - After Élisabeth Vigée-Lebrun .jpg|gauche|vignette|Portrait de [[Marie-Antoinette d'Autriche]] d'après une œuvre originale de 1785 réalisée par [[Élisabeth Vigée Le Brun]], huile sur Toile, 101 X 85 cm (collection particulière)]]
Revenue peu à peu à la mode dès la fin du {{XVIIIe siècle}} sous le nom de « Col à la [[Maison de Médicis|Médicis]] », la '''''Collerette''''', devint une charge peu connue à la [[Cour de France]]. Elle désignait tout simplement la dame chargée d'agrafer cet accessoire de la parure autour du cou de nos princesses royales . 
Revenue peu à peu à la mode dès la fin du {{XVIIIe siècle}} sous le nom de « col à la [[Maison de Médicis|Médicis]] », la collerette devint une charge peu connue à la [[cour de France]]. Elle désignait tout simplement la dame chargée d'agrafer cet accessoire de la parure autour du cou de nos princesses royales . 


Il s'agissait d'une vraie charge, honorifique certes mais lucrative, pour un geste bien minimaliste somme toute .  ''...''<ref name=":0">{{Lien web|langue = français|titre = Le Boudoir de Marie-Antoinette|url = http://maria-antonia.justgoo.com/t4214-charge-a-la-cour-collerette|site = maria-antonia.justgoo.com|date = 11 juin 2015|consulté le = 01 octobre 2015|brisé le = 2023-10-29}}.</ref>
Il s'agissait d'une vraie charge, honorifique certes mais lucrative, pour un geste bien minimaliste somme toute .  ''...''<ref name=":0">{{Lien web|langue = français|titre = Le Boudoir de Marie-Antoinette|url = http://maria-antonia.justgoo.com/t4214-charge-a-la-cour-collerette|site = maria-antonia.justgoo.com|date = 11 juin 2015|consulté le = 01 octobre 2015|brisé le = 2023-10-29}}.</ref>
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{{Début citation}}J'ai appris un des abus du service de nos princesses de la famille royale . Elles ont ce que l'on appelle une « collerette », qui a douze cents livres par an pour attacher la collerette du grand habit, comme si douze ou seize femmes de chambre et les autres personnes, tant de la chambre que de la garde-robe, ne pouvaient pas attacher cette collerette sans payer aussi chèrement une personne pour ce seul service . C'est une femme de chambre de [[Victoire de Rohan|Madame de Guéménée]] qui est collerette de [[Élisabeth de France (1764-1794)|Madame Elisabeth]]; une autre femme de chambre de [[Victoire de Rohan|Madame de Guéménée]] l'est de [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Madame]], fille du Roi,; les gouverneurs et gouvernantes des Enfants de France ainsi que les premiers gentilshommes de la chambre, les dames d'honneur et dames d'atours, récompensent leurs gens en les plaçant dans les différentes maisons du Roi, de la Reine, de leurs enfants et des princes'' <ref>{{Ouvrage|langue = français|auteur1 = Marc-Marie de Bombelles (1744-1822) par Jean Grassion et Frans Durif|titre = Journal du marquis de Bombelles|lieu = Genève|éditeur = Éditions Droz|année = 1977-1993|pages totales = |isbn = |lire en ligne = |passage = }}</ref>…<ref name=":0" />{{Fin citation}}
{{Début citation}}J'ai appris un des abus du service de nos princesses de la famille royale . Elles ont ce que l'on appelle une « collerette », qui a douze cents livres par an pour attacher la collerette du grand habit, comme si douze ou seize femmes de chambre et les autres personnes, tant de la chambre que de la garde-robe, ne pouvaient pas attacher cette collerette sans payer aussi chèrement une personne pour ce seul service . C'est une femme de chambre de [[Victoire de Rohan|Madame de Guéménée]] qui est collerette de [[Élisabeth de France (1764-1794)|Madame Elisabeth]]; une autre femme de chambre de [[Victoire de Rohan|Madame de Guéménée]] l'est de [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Madame]], fille du Roi,; les gouverneurs et gouvernantes des Enfants de France ainsi que les premiers gentilshommes de la chambre, les dames d'honneur et dames d'atours, récompensent leurs gens en les plaçant dans les différentes maisons du Roi, de la Reine, de leurs enfants et des princes'' <ref>{{Ouvrage|langue = français|auteur1 = Marc-Marie de Bombelles (1744-1822) par Jean Grassion et Frans Durif|titre = Journal du marquis de Bombelles|lieu = Genève|éditeur = Éditions Droz|année = 1977-1993|pages totales = |isbn = |lire en ligne = |passage = }}</ref>…<ref name=":0" />{{Fin citation}}


== Au {{XIXe siècle}} : la Chérusque ==
== Au {{S-|XIXe}} : la chérusque ==
Réapparue dès le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] sur certaines toilettes, après la parenthèse de la [[Révolution française|Révolution]] et du [[Directoire]], la collerette dressée, en dentelle ou en gaze, revient en force dès le [[Premier Empire]].  
Réapparue dès le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] sur certaines toilettes, après la parenthèse de la [[Révolution française|Révolution]] et du [[Directoire]], la collerette dressée, en dentelle ou en gaze, revient en force dès le [[Premier Empire]].  


Il s'agit d'une "Grande collerette, souvent en toile de [[Hollande]] (alors réunie à la France), garnie de [[dentelle]], formant éventail derrière la nuque et tombant sur les épaules." (Leloir 1961), "''La chérusque suivit la fraise"'' (Leloir 1961) 
Il s'agit d'une "Grande collerette, souvent en toile de [[Hollande]] (alors réunie à la France), garnie de [[dentelle]], formant éventail derrière la nuque et tombant sur les épaules." (Leloir 1961), "''La chérusque suivit la fraise"'' (Leloir 1961) 


À cette époque, ce type de collerette est appelée la "chérusque", nom féminin<ref>{{Lien web|langue = français|titre = la chérusque|url = http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ch%C3%A9rusque/15163|site = larousse.fr|date = |consulté le = 01/09/2015}}.</ref>, inspiré du peuple germain des '''[[Chérusques]]''' (latin ''Cherusci''), puissante nation germanique au temps de la [[Empire romain|Rome antique]] et dont la région située autour de la [[Weser]] (entre l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]] et la [[Forêt de Teutberg|forêt de Teutoburg]]) est alors contrôlée par l'[[Napoléon Ier|empereur Napoléon Ier]] dans le cadre de la [[confédération du Rhin]].<gallery>
À cette époque, ce type de collerette est appelée la chérusque, nom féminin<ref>{{Lien web|langue = français|titre = la chérusque|url = http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ch%C3%A9rusque/15163|site = larousse.fr|date = |consulté le = 01/09/2015}}.</ref> inspiré du peuple germain des [[Chérusques]] (latin ''Cherusci''), puissante nation germanique au temps de la [[Empire romain|Rome antique]] et dont la région située autour de la [[Weser]] (entre l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]] et la [[Forêt de Teutberg|forêt de Teutoburg]]) est alors contrôlée par l'[[Napoléon Ier|empereur Napoléon Ier]] dans le cadre de la [[confédération du Rhin]].<gallery>
Image:Vigée-Lebrun-Luise von Preußen.jpg|La princesse Frédérique-Louise de Prusse, Elisabeth Vigée-Le Brun, 1801, pastel sur papier.
Image:Vigée-Lebrun-Luise von Preußen.jpg|La princesse Frédérique-Louise de Prusse, Elisabeth Vigée-Le Brun, 1801, pastel sur papier.
Image:josephine_de_beauharnais.jpg|Joséphine de Beauharnais dans la cathédrale de Strasbourg (lisant le traité de Tilsit), Jean_Baptiste Isabey, 1805, miniature sur Ivoire, collection particulière.
Image:josephine_de_beauharnais.jpg|Joséphine de Beauharnais dans la cathédrale de Strasbourg (lisant le traité de Tilsit), Jean_Baptiste Isabey, 1805, miniature sur Ivoire, collection particulière.
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Image:Regnault - Hortense de Beauharnais, Malmaison.jpg|La reine Hortense (fille de Joséphine de Beauharnais) en habit de cour, Jean-Baptiste Regnault, vers 1810, huile sur toile, 73X59,5cm, Musée de Malmaison.
Image:Regnault - Hortense de Beauharnais, Malmaison.jpg|La reine Hortense (fille de Joséphine de Beauharnais) en habit de cour, Jean-Baptiste Regnault, vers 1810, huile sur toile, 73X59,5cm, Musée de Malmaison.
</gallery>Si cette nouvelle parure reçut un engouement certain auprès de la gent féminine car elle permettait de casser avec la rigidité du costume Empire copiée de l'[[Antiquité|antiquité gréco-romaine]], les railleries ne se firent pas attendre :
</gallery>Si cette nouvelle parure reçut un engouement certain auprès de la gent féminine car elle permettait de casser avec la rigidité du costume Empire copiée de l'[[Antiquité|antiquité gréco-romaine]], les railleries ne se firent pas attendre :
''La '''chérusque''' est la graine d'[[épinard]] des mondaines; cette blonde légère, soutenue en l'air par des laitons savants, sera d'obligation et d'uniforme, […].'' — (Jean-Lambert-Alphonse Colin, ''L'éducation militaire de Napoléon'', 1900, p.18)
''La chérusque est la graine d'[[épinard]] des mondaines; cette blonde légère, soutenue en l'air par des laitons savants, sera d'obligation et d'uniforme, […].'' — (Jean-Lambert-Alphonse Colin, ''L'éducation militaire de Napoléon'', 1900, p.18)
Hier je suis allé au bal masqué (...) J'avais un [[Bauta (Venise)|domino vénitien]] (...). Mais le plus beau, c'était la princesse C... avec une '''chérusque''' dans le dos de 1 m. 50. On disait qu'elle était déguisée en écran. Mérimée, ''Lettres à Madame de la Rochejacquelein,''1857, p. 75<ref>{{Lien web|langue = français|titre = La chérusque|url = http://www.cnrtl.fr/definition/ch%C3%A9rusque|site = cnrlt.fr|date = |consulté le = 01/10/2015}}.</ref>.
Hier je suis allé au bal masqué (...) J'avais un [[Bauta (Venise)|domino vénitien]] (...). Mais le plus beau, c'était la princesse C... avec une chérusque dans le dos de 1 m. 50. On disait qu'elle était déguisée en écran. Mérimée, ''Lettres à Madame de la Rochejacquelein,''1857, p. 75<ref>{{Lien web|langue = français|titre = La chérusque|url = http://www.cnrtl.fr/definition/ch%C3%A9rusque|site = cnrlt.fr|date = |consulté le = 01/10/2015}}.</ref>.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Version du 2 février 2024 à 18:27

La collerette désigne la pièce de tissu froncée ou plissée, placée au bord de l'encolure et entourant le cou qui apparaît à la Renaissance.

C'est un élément de la mode emblématique de la fin de la Renaissance. Elle apparaît dans la seconde moitié du XVIe siècle et se porte jusqu'au début du XVIIe siècle. Son succès touche toute l'Europe ; elle est portée à la fois par les femmes et par les hommes, les adultes et les enfants, les classes nobles et populaires. Pendant presque un siècle, elle présente une grande variété de forme, évoluant dans le temps, selon les tendances propres aux pays, selon le statut social des personnes et leur mode de vie[1].

Après une éclipse de près d'un siècle, la collerette revient à la mode dès la fin du XVIIIe siècle, sous Louis XVI, puis pendant la période du Premier Empire et sous la Restauration.

À la Renaissance : godrons, fraise et collerette en éventail

Au milieu du XVIe siècle, ce tour de cou en lingerie est formé de godrons et évolue en fraise.

La fraise apparaît avec le déclin du grand décolleté carré. Au cours des années 1540, la poitrine et les épaules sont progressivement couvertes par une guimpe ou une pèlerine. Le col fait son apparition ! La gorge se couvre d'un col montant qui cache peu à peu le cou sur toute sa hauteur. Les bords de ce col sont d'abord froncés, plissés (première image de gauche), puis, à la fin des années 1550, godronnés[1].

La collerette en éventail connaît dans les années 1580 son déploiement maximal. C'est à cette époque une mode propre à la cour de France, portée et mise en vogue par les reines Marguerite de Valois et Louise de Lorraine (ce type est respectivement représenté ci-dessous dans les deux médaillons de droite). Comme pour la fraise, la mode est aux plis plats[1].

Au xviiee siècle : « l'âge d'or » jusqu'aux années 1630

Au XVIIe siècle, deux modes de fraise se font concurrence. Il y a d'un côté la fraise classique à godrons, principalement portée dans les pays sous influence espagnole et de l'autre, la fraise à la confusion présentant plusieurs rangs de plis superposés et enchevêtrés les uns dans les autres, et qui est principalement portée dans les pays d'Europe du Nord.

Selon les goûts et les modes, la fraise à la confusion a adopté des formes différentes ; la galerie de portraits placée ci-dessous, présente les grandes phrases de sa transformation : réduction du diamètre, multiplication des plis, élargissement du diamètre et affaissement sur les épaules.

À la mode dès les années 1580, ce type de fraise semble s'imposer au XVIIe siècle, en particulier dans les années 1620, période pendant laquelle elle apparaît sur un grand nombre de portraits. Elle finit par disparaître, du moins pour la France, après 1630.

Au XVIIIee siècle : un timide retour, le col à la Médicis »

Portrait de Marie-Antoinette aux palais des Tuileries, par Alexandre Kucharski, 1790, Pastels, 57 x47cm, offert à Mme de Tourzel (Collection particulière)
Portrait de Marie-Antoinette d'Autriche d'après une œuvre originale de 1785 réalisée par Élisabeth Vigée Le Brun, huile sur Toile, 101 X 85 cm (collection particulière)

Revenue peu à peu à la mode dès la fin du XVIIIe siècle sous le nom de « col à la Médicis », la collerette devint une charge peu connue à la cour de France. Elle désignait tout simplement la dame chargée d'agrafer cet accessoire de la parure autour du cou de nos princesses royales . 

Il s'agissait d'une vraie charge, honorifique certes mais lucrative, pour un geste bien minimaliste somme toute .  ...[2]

Stigmatisant la multiplication des charges et des dépenses inutiles à la fin de l'Ancien Régime, ces Collerettes ne laissent de choquer le marquis de Bombelles :

« J'ai appris un des abus du service de nos princesses de la famille royale . Elles ont ce que l'on appelle une « collerette », qui a douze cents livres par an pour attacher la collerette du grand habit, comme si douze ou seize femmes de chambre et les autres personnes, tant de la chambre que de la garde-robe, ne pouvaient pas attacher cette collerette sans payer aussi chèrement une personne pour ce seul service . C'est une femme de chambre de Madame de Guéménée qui est collerette de Madame Elisabeth; une autre femme de chambre de Madame de Guéménée l'est de Madame, fille du Roi,; les gouverneurs et gouvernantes des Enfants de France ainsi que les premiers gentilshommes de la chambre, les dames d'honneur et dames d'atours, récompensent leurs gens en les plaçant dans les différentes maisons du Roi, de la Reine, de leurs enfants et des princes [3][2] »

Au XIXee siècle : la chérusque

Réapparue dès le Consulat sur certaines toilettes, après la parenthèse de la Révolution et du Directoire, la collerette dressée, en dentelle ou en gaze, revient en force dès le Premier Empire.  

Il s'agit d'une "Grande collerette, souvent en toile de Hollande (alors réunie à la France), garnie de dentelle, formant éventail derrière la nuque et tombant sur les épaules." (Leloir 1961), "La chérusque suivit la fraise" (Leloir 1961) 

À cette époque, ce type de collerette est appelée la chérusque, nom féminin[4] inspiré du peuple germain des Chérusques (latin Cherusci), puissante nation germanique au temps de la Rome antique et dont la région située autour de la Weser (entre l'Elbe et la forêt de Teutoburg) est alors contrôlée par l'empereur Napoléon Ier dans le cadre de la confédération du Rhin.

Si cette nouvelle parure reçut un engouement certain auprès de la gent féminine car elle permettait de casser avec la rigidité du costume Empire copiée de l'antiquité gréco-romaine, les railleries ne se firent pas attendre :

La chérusque est la graine d'épinard des mondaines; cette blonde légère, soutenue en l'air par des laitons savants, sera d'obligation et d'uniforme, […]. — (Jean-Lambert-Alphonse Colin, L'éducation militaire de Napoléon, 1900, p.18) Hier je suis allé au bal masqué (...) J'avais un domino vénitien (...). Mais le plus beau, c'était la princesse C... avec une chérusque dans le dos de 1 m. 50. On disait qu'elle était déguisée en écran. Mérimée, Lettres à Madame de la Rochejacquelein,1857, p. 75[5].

Voir aussi

Références

  1. a b et c « le costume historique, la collerette », sur lecostume.canalblog.com (consulté le ).
  2. a et b « Le Boudoir de Marie-Antoinette »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur maria-antonia.justgoo.com, (consulté le ).
  3. Marc-Marie de Bombelles (1744-1822) par Jean Grassion et Frans Durif, Journal du marquis de Bombelles, Genève, Éditions Droz, 1977-1993
  4. « la chérusque », sur larousse.fr (consulté le ).
  5. « La chérusque », sur cnrlt.fr (consulté le ).