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LE GREGOIRE
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LE GREGOIRE EST UNE ESPECE ENCORE INCONNUE EST BETE IL SA'APPELLE MICHELIN
Les '''requins''', '''squales''' ou '''sélachimorphes''' forment un [[super-ordre (biologie)|super-ordre]] de [[Chondrichthyes|poissons cartilagineux]], possédant cinq à sept [[Fente branchiale|fentes branchiales]] sur les côtés de la tête et les [[nageoire pectorale|nageoires pectorales]] qui ne sont pas fusionnées à la tête.
Ils sont présents dans tous les [[océan]]s du globe et dans certains grands [[fleuve]]s. Les requins modernes sont classés au sein du [[super-ordre]] '''Selachimorpha''' ou '''Selachii''' et constituent le groupe-frère des [[raie]]s modernes au sein de la micro-classe '''Neoselachii'''. Toutefois, le terme « requin », au sens large, désigne aussi communément des espèces disparues de la [[sous-classe (biologie)|sous-classe]] des ''[[Elasmobranchii]]'', comme ''[[Cladoselache]]'' et ''[[Xenacanthus]],'' qui appartiennent à d’autres infra-classes qu’[[Euselachii]].

Les premiers requins sont apparus au [[Dévonien]], il y a environ {{unité|420|[[million d'années|Ma]]}}. À partir du [[Crétacé]], il y a {{unité|100|Ma}}, beaucoup de lignées de requins ont adopté leur forme moderne. Depuis, il existe plus de {{nombre|500|espèces}} de requins regroupées en {{unité|35|[[famille (biologie)|familles]]}}, sans compter les espèces de raies, aujourd'hui considérées comme des requins à part entière<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guillaume Lecointre, Hervé Le Guyader|titre=Classification phylogénétique du vivant (tome 2)|passage=page 409|éditeur=Belin|date=2017|pages totales=831|isbn=9782410003857|lire en ligne=https://www.belin-editeur.com/la-classification-phylogenetique-du-vivant-tome-2-4e-edition}}</ref>. Certaines espèces ne sont connues que par leurs fossiles. Leur taille varie de seulement {{unité|20|cm}} de longueur pour ''[[Etmopterus perryi]]'', à plus de {{unité|20|m}} pour le [[requin-baleine]]. Malgré sa taille, ce dernier se nourrit principalement de [[plancton]] en filtrant l'[[eau de mer]]. Mais la plupart des requins sont des [[Prédation|prédateurs]], voire des [[superprédateur]]s. Les requins sont présents dans toutes les mers, jusqu'à une profondeur d'environ {{unité|2500|mètres}}. Ils ne vivent généralement pas dans l'[[eau douce]], mais il y a quelques exceptions, telles que le [[requin-bouledogue]] et les [[glyphis|requins de rivière]] qui peuvent vivre aussi bien dans l'eau de mer que dans l'eau douce. Les requins ont un revêtement de [[Écaille|denticules dermiques]] qui protègent leur peau contre les parasites, en plus d'améliorer leur [[dynamique des fluides|hydrodynamisme]]. Ils ont également plusieurs rangées de dents qui se renouvellent régulièrement.

Malgré une mauvaise réputation véhiculée par les médias, seulement cinq espèces sont considérées comme dangereuses pour l'homme. Selon l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN), un tiers des espèces de requins est menacé de disparition ([[surpêche]], prise accessoire, élimination gratuite, etc.).

Ils sont utilisés par l'homme pour de nombreux usages, comme l'[[alimentation]], la [[maroquinerie]], le [[tourisme]], les [[cosmétique]]s et sont parfois maintenus en captivité. En tant que superprédateurs, les requins sont indispensables à leur [[écosystème]]. La protection mondiale des requins reste faible, mais certains États décident de transformer leurs eaux territoriales en [[sanctuaire de requins]].

== Étymologie et dénominations ==
[[Fichier:Carcharodon carcharias Kruger.jpg|thumb|Un [[Grand requin blanc]] dans l'''[[Histoire naturelle des poissons]]'' de l'[[ichtyologiste]] [[Marcus Élieser Bloch]] (1795).]]
{{Article détaillé|Liste des noms vernaculaires de requin|Liste des espèces de requin}}

Les Anglais appellent les squales ''shark'' (terme qui remonterait, comme ''to search'', à un vieux verbe signifiant « rôder en quête d'une proie » et qui vient lui-même du vieux français ''cherquier'', « chercher »), les Espagnols ''tiburón'' (emprunté par le portugais au mot [[Langues tupi|tupi]] ''tuperu'', « requin »), les Allemands ''Hai'' ou ''Haifisch'' (de l'islandais ''haki'', allusion à la forme en harpon de la nageoire dorsale), les Italiens ''squalo'' ou ''pescecane'' (« poisson chien »), du russe ''akula'' (emprunté au [[Langues sames|sami]]): une telle dispersion étymologique rend l'origine du terme requin plutôt obscure<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis-Jean Calvet]]|titre=Histoires de mots|sous-titre=étymologies européennes|éditeur=[[Payot (éditions)|Éditions Payot]]|année=1993|passage=79}}</ref>.

La graphie « requin » est attestée en 1539, mais d'autres formes se succèdent : « requien » (en 1578), « rechien » (en 1614), « requiem » (en 1695), puis retour à la forme « requin » (en 1740<ref>Tome 2 du [[Dictionnaire de l'Académie française]].</ref>)<ref name="Walter">{{Ouvrage|auteur1=[[Pierre Avenas]], [[Henriette Walter]]|titre=La fabuleuse histoire du nom des poissons|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|année=2011|passage=19}}</ref>. Au {{s-|XVII|e}}, l'étymologiste [[Pierre-Daniel Huet]] fait un rapprochement fantaisiste du requin avec [[requiem]], en référence à sa réputation de [[mangeur d'hommes]]<ref>{{CNRTL|Requin}}.</ref> (« poisson très dangereux, ainsi nommé parce que, quand il a saisi un homme, il ne lâche jamais sa prise et il ne reste plus qu'à faire chanter le requiem pour le repos de l'âme de cet homme-là », lit-on chez Huet). Huet se fait probablement l'interprète d'une [[étymologie populaire]], perpétuellement reprise dans les médias et ouvrages actuels<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Alain Rey]]|titre=Dictionnaire Historique de la langue française|éditeur=[[Nathan (éditions)|Nathan]]|année=2011|passage=3198}}</ref>. La famille des [[Carcharhinidae]] est d'ailleurs appelée en anglais « {{Langue|en|texte=requiem sharks}} » (Requins requiem).

[[Oscar Bloch]] et [[Walther von Wartburg]] dans leur ''[[Dictionnaire étymologique du français]]'' proposent l'étymologie la plus probable : requin serait un renforcement du dialectal normand et picard<ref group=note>Cependant, il existe des formes en ''kan'' le long des côtes de la Gironde et dans les Landes, ces formes dialectales expliquant mal pourquoi le requin aurait plutôt été nommé par les pêcheurs du nord que par ceux du sud.</ref> ''quin'' (variante ''quien'', « chien » au sens de « chien de mer », allusion à leurs dents acérées<ref>{{CNRTL|Chien de mer}}.</ref>). Mais le procédé [[néologique]] qui ferait de « rechien » un renforcement de « chien » est assez inhabituel en français et cette origine ressemble également fort à une [[étymologie populaire]], comme le suggère le terme ''raquin'', correspondant wallon du normand ''requien'', qui semble faire allusion à l'habitat du poisson au fond de l'océan (de « raque », vase) ou encore à sa malpropreté (voire l'étymologie de squale), sens corroboré par le provençal ''bardoulin'', nom de divers requins<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jacqueline Picoche]]|titre=Dictionnaire étymologique du français|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]]|année=1997|passage=502}}</ref>. La métaphore canine est d'ailleurs très tôt employée par les auteurs antiques : [[Aristote]] désigne certains requins sous les noms ''kuôn'' « chien » ou encore ''skulion'' ou ''skulios'' (formé sur ''skulax'', « jeune chien »)<ref>Aristote, ''[[Histoire des animaux (Aristote)|Histoire des animaux]]'', VI, 10 et 11.</ref>, et [[Pline l'Ancien]] utilise les noms latins ''canis marinus'' « chien marin » et ''canicula'' « jeune chienne »<ref>Pline, ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]]'', IX, 110, 151.</ref>. [[Guillaume Rondelet]] dans son ''Histoire naturelle des poissons'' de 1554 et [[Jean de Léry]] dans son ''[[Histoire d'un voyage]]'' de 1578 appellent les squales les « chiens de mer », expression qu'utilisent tous les marins jusqu'au {{s-|XVI|e}} et qui s'emploie encore aujourd'hui mais seulement pour désigner des espèces de requins petite taille<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert F. Marx|titre=The History of Underwater Exploration|éditeur=[[Dover Publications|Courier Dover Publications]]|année=1990|passage=3}}</ref>. Dans la même veine, la famille des [[Squalidae]] comprend de petits requins appelés « {{Langue|en|texte=dogfish sharks}} » (Requins poissons chiens) et l'étymologie canine se retrouve dans l'italien ''pescecane'' (« poisson chien »). Une autre métaphore penche pour cette étymologie : les requins sont parfois qualifiés de « nez », en référence à leur odorat très développé comme les chiens. Le zoologiste [[Henri-Marie Ducrotay de Blainville|Henri de Blainville]] a ainsi créé une série de noms de genres de requins, (''[[Cetorhinus]]'', ''[[Scyliorhinus]]'', ''[[Carcharhinus]]'', ''[[Echinorhinus]]''), et qui comportent tous l'élément grec ''{{lang|grc|ῥινός}}'' (''rhinos''), pour « nez » au sens de « requin »<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Pierre Avenas]], [[Henriette Walter]]|titre=La fabuleuse histoire du nom des poissons|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|année=2011|passage=18}}</ref>. Enfin, [[Pierre Guiraud]] pour sa part, penche pour une forme normande de ''rechigner'', « montrer les dents », allusion à sa denture impressionnante<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Guiraud|titre=Dictionnaire des étymologies obscures|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1982|passage=421}}</ref>.

Le terme « squale », apparu en 1754, dérive du [[latin]] ''{{lang|la|squalus}}''<ref>{{CNRTL|Squale}}.</ref>, qui peut se traduire par « l'écailleux, le rugueux », et fait référence à la peau rugueuse de ces animaux du fait des [[écaille]]s cartilagineuses présentes sous la peau de leur corps (d'où le rapprochement étymologique avec le terme [[squame]] qui désignait originellement l'écaille de poisson). ''{{lang|la|Squalus}}'' peut également se traduire par « couvert de saleté, sale, malpropre », car une surface sale peut être recouverte de plaques<ref name="Walter"/>. Un autre rapprochement possible serait dû à la confusion qui a longtemps perduré entre les squales et les [[cétacés]] car le [[proto-indo-européen]] ''*(s)kʷálos'' aurait donné en latin ''{{lang|la|squalus}}'' et en [[Langues germaniques|germanique]] ''{{lang|en|whale}}'' et ''{{lang|de|wale}}'' ([[baleine]])<ref>{{Ouvrage|auteur1=J. P. Mallory|auteur2=D. Q. Adams|titre=The Oxford Introduction to Proto-Indo-European and the Proto-Indo-European World|éditeur=OUP Oxford|année=2006|passage=87}}</ref>. Le nom d'un ordre ([[Squaliformes]]) et d'une famille ([[Squalidae]]) en dérivent<ref name="Dauzat"/>.

Plusieurs espèces comportent le terme requin dans l'un de leurs [[Nom vernaculaire|noms vernaculaires]], par exemple : [[sphyrnidae|Requin-marteau]], [[Requin-tigre]], [[requin pèlerin|Requin-pèlerin]], mais ce n'est pas une généralité, il existe aussi des noms vernaculaires ne comprenant pas le terme requin comme dans le cas de [[Maraîche]], [[Scyliorhinus|Roussette]], [[Requin mako|Mako]], etc.

Ce groupe est actuellement appelé soit Selachimorpha soit Selachii (infraclasse){{Bioref|WRMS|10 mars 2016|afficher=ref}}.

== Anatomie ==
[[Fichier:Parts of a shark fr.svg|thumb|upright=2|Anatomie externe du requin.]]
Le requin se caractérise par sa silhouette fuselée, particulièrement [[Dynamique des fluides|hydrodynamique]], et ses [[Nageoire pectorale|nageoires pectorales]] et [[Nageoire dorsale|dorsales]], ainsi que sa [[nageoire caudale]] [[hétérocerque]] (de forme asymétrique). Il est pourvu d'un [[squelette]] entièrement [[Cartilage|cartilagineux]] et de cinq à sept [[Branchie|fentes branchiales]] latérales selon les espèces<ref name="Ferrari1"/>.

Sa [[peau]] est rugueuse, recouverte d'innombrables [[Écaille|denticules]] cutanés, des [[écaille]]s osseuses placoïdes d'origine [[Derme|dermique]] et [[Épiderme (anatomie)|épidermique]], qui le protègent contre les [[parasitisme|parasites]] et améliorent sa pénétration dans l'eau.

Son foie, qui peut représenter jusqu'à 25 % de son poids, est constitué à 90 % de [[squalène]], et lui sert principalement à compenser son absence de [[vessie natatoire]] pour se stabiliser, mais également de réserve énergétique.

=== Mâchoire ===
[[Fichier:Isurus oxyrinchus Machoire.jpg|thumb|La mâchoire d'un [[Requin mako]].]]
Presque tous les requins possèdent une mâchoire de type hyostylique<ref group=note>Mode de suspension de la mâchoire chez les [[Chondrichthyes|Chondrichthyens]], le cartilage palato-carré est relié au crâne par l'intermédiaire de l'os hyo-mandibulaire, ce qui fournit une grande mobilité à la mâchoire.</ref> comme celle des [[raie]]s : elle n'est pas attachée au crâne, et est donc capable d'une mobilité remarquable lors de l'attaque. Leur puissance, mesurée par un {{lien|fr=gnathodynanomètre|lang=en|trad=Gnathodynamometer}}, est estimée à {{unité|3|tonnes}} par cm<sup>2</sup> pour un requin de {{unité|3|mètres}} quand celle d'un homme ne dépasse pas {{unité|30|kg}} par cm{{2}}<ref>{{Article|auteur=A. Werbrouck, G. Van Grevelynghe, F. Landron, P. Charlier, C. Loire et C. Gauthier|titre=Expertise médicolégale des victimes d’attaques et de morsures de requins à la Réunion|périodique=La revue de médecine légale|date=septembre 2014|vol=5|no=3|pages=117|doi=10.1016/j.medleg.2014.07.003}}</ref>.

La surface de la mâchoire, en comparaison avec les vertèbres et les arcs branchiaux du requin, a besoin de soutiens supplémentaires en raison de sa forte exposition à un stress physique et à son besoin de force. Le requin a une couche de minuscules plaques hexagonales appelées « tesselles », qui sont des blocs de cristaux de sels de calcium disposés comme une mosaïque. Cela donne à ces zones une grande partie de la force que l'on retrouve dans le tissu osseux chez d'autres animaux<ref name="Ferrari6"/>.

En général, les requins ont une seule couche de tesselles, mais les mâchoires de spécimens de grande taille, tels que le [[Requin-bouledogue]], le [[Requin-tigre]] et le [[Grand requin blanc]] ont deux à trois couches ou plus, en fonction de la taille du corps. La mâchoire d'un Grand requin blanc peut avoir une grande place à cinq couches. Dans le rostre, le cartilage peut être spongieux et souple pour absorber la puissance des impacts.

=== Dents ===
[[Image:Tiger shark teeth.jpg|thumb|left|Les dents avec des bords dentelés d'un [[Requin-tigre]].]]
[[Image:Marrazo-hortzak.jpg|thumb|Les dents pointues et effilées d'un [[Requin mako]].]]
Les mâchoires du requin présentent des particularités uniques dans le [[Faune (biologie)|monde animal]]. Elles sont entièrement mobiles, indépendantes, et garnies de plusieurs centaines de [[dent]]s ([[Dent#Terminologie|polyodontie]]) réparties sur plusieurs rangées dont seule la dernière est fonctionnelle, les autres étant des dents de remplacement. Les dents, dont la forme varie selon les espèces (dérivées du type [[Dent#Terminologie|haplodonte]] par un aplatissement plus ou moins prononcé), sont renouvelées en permanence tout au long de la vie du requin (dentition [[polyphyodonte]]), et sont spontanément remplacées par une dent de la rangée suivante lorsqu'elles tombent ou sont abîmées<ref>{{Ouvrage|titre=Encyclopaedia universalis, Volume 7|éditeur=Encyclopædia Britannica Inc.|année=1990|passage=181}}.</ref>. Fixées sur un [[tissu conjonctif|tissu fibreux]] très solide, elles se redressent vers l'extérieur lorsque le requin ouvre la gueule, ce qui lui permet de mordre plus facilement une [[proie]] et de la maintenir fermement grâce à la [[:wikt:concavité|concavité]] des dents. Certains requins perdent plus de {{unité|30000|dents}} durant leur vie. Le taux de remplacement des dents varie de une fois tous les huit à dix jours à plusieurs mois. Chez la plupart des espèces, les dents sont remplacées une à la fois contrairement à certaines, comme le [[squalelet féroce]], qui remplace une rangée entière<ref name="Ferrari6"/>.

La forme de la dent dépend du régime alimentaire du requin et de son biotope : elles peuvent être du type coupeur, arracheur, agrippeur, broyeur... Les requins qui se nourrissent de mollusques, d'oursins et de crustacés ont des dents denses et aplaties utilisées pour le concassage, ceux qui se nourrissent de poissons ont des dents pointues et effilées, tandis que ceux qui se nourrissent de proies plus grosses, telles que les mammifères, ont des dents triangulaires avec des bords dentelés facilitant la coupe. Les dents des requins se nourrissant de plancton sont de petite taille et non-fonctionnelles<ref>{{Lien web|url=https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/zoologie-plaidoyer-requins-442/page/5/|titre=Les dents de la mer : mâchoire et dents du requin|auteur=Philippe Mespoulhé|date=31 octobre 2015|consulté le=novembre 2018|site=futura-sciences.com}}.</ref>.

Les dents de requin sont probablement issues de l'évolution de certains [[Écailles|denticules dermiques]] (ou écailles placoïdes) autour de la bouche, d'où la difficulté de différencier ces deux structures dans les fossiles de requins<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark F. Teaford, Teaford, Meredith Smith et Mark Ferguson|titre=Development, Function and Evolution of Teeth|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2000|passage=133|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=QahOhLY56HEC&printsec=frontcover}}.</ref>. Ces denticules formant le revêtement cutané et les dents, présentent une [[dentine|cavité pulpaire]] entourée de [[dentine]] et surmontée, dans sa partie supérieure, d'une couche de tissu hyperminéralisé, l'émailloïde ou énameloïde<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gilles Cuny|auteur2=Guillaume Guinot|auteur3=Sébastien Enault|titre=Évolution des tissus dentaires et paléobiologie chez les sélaciens|éditeur=ISTE Editions|année=2018|pages totales=134|lire en ligne={{Google Livres|V8pjDwAAQBAJ}}}}</ref>.

=== Nageoires ===
[[Fichier:Épine d'aiguillat noir (Centroscyllium fabricii).jpg|thumb|left| L'épine d'un [[aiguillat noir]] à l'avant de sa première nageoire dorsale.]]
[[Fichier:Thresher shark.jpg|thumb| Les [[requin-renard|requins-renards]] utilisent leur longue nageoire caudale pour rassembler et assommer leurs proies.]]
[[Fichier:Carcharhinus falciformis off Cuba.jpg|thumb|Un [[Requin soyeux]] dans son milieu naturel.]]

Le squelette des nageoires est allongé et soutenu par des rayons mous et non segmentés nommés cératotriches, filaments à base d'une protéine élastique ressemblant à la [[kératine]] cornée des cheveux et des plumes. La plupart des requins ont huit nageoires.

Les requins utilisent leur nageoire caudale pour se propulser et changer brutalement de direction, les [[nageoire pectorale|nageoires pectorales]] font office de [[gouvernail]] selon le même principe que les [[Aileron (aéronautique)|ailerons d'avion]], là où les [[nageoire dorsale|nageoires dorsales]] servent de stabilisateurs. La plupart des requins sont obligés de nager en permanence, même à faible vitesse, afin de maintenir un courant d'eau apportant suffisamment d'oxygène à leurs branchies. Il arrive cependant que certains requins, plus particulièrement ceux vivant à proximité de récifs, se reposent sur le fond en se mettant face au courant, ce qui est suffisant pour qu'ils capturent l'oxygène nécessaire à leur métabolisme<ref name="Johnson"/>.

La vitesse et l'accélération dépendent de la forme de la nageoire caudale. Les formes varient considérablement entre les espèces de requins, en raison de leur évolution dans des environnements distincts. Les requins possèdent une nageoire caudale hétérocerque ; la partie dorsale est généralement plus grande que la partie ventrale. La [[colonne vertébrale]] du requin s'étend dans la partie dorsale, fournissant une plus grande surface pour la fixation du muscle. Cela permet une nage plus efficace compensant la flottabilité négative des poissons cartilagineux. Contrairement à la plupart des [[osteichthyes|poissons osseux]] qui possèdent une nageoire caudale homocerque<ref name="Ferrari4"/>.

Le [[Requin-tigre]] a un gros lobe supérieur, ce qui lui permet de passer d'une nage lente à une nage rapide. Le Requin-tigre doit être capable de se tordre et de tourner dans l'eau facilement lors de la chasse à l'appui de son régime alimentaire varié, tandis que le [[maraîche|Requin-taupe commun]], qui chasse des bancs de poissons comme le maquereau et le hareng, a un gros lobe inférieur pour l'aider à suivre le rythme rapide de ses proies. La queue peut aussi aider à attraper des proies, comme chez le [[Requin-renard]] qui à le lobe supérieur très allongé pour assommer les poissons et les calmars.

=== Peau ===
[[Fichier:Denticules cutanés du requin citron Negaprion brevirostris vus au microscope électronique à balayage.jpg|thumb|Denticules cutanés du [[Requin-citron]] vus au [[microscopie électronique à balayage|microscope électronique à balayage]].]]
Contrairement aux [[osteichthyes|poissons osseux]], les requins ont un corset cutané complexe fait de fibres de [[collagène]] flexibles et disposées de façon hélicoïdale en réseau autour de leur corps. Cela fonctionne comme un squelette externe, fournissant l'attachement de leurs muscles de natation et ainsi économisant de l'énergie. Leurs denticules dermiques leur donnent des avantages hydrodynamiques, car ils réduisent la turbulence lors de la nage.

La peau rugueuse des requins résiste aux [[Micro-organisme|micro-organismes]]. Cet atout est mis à profit par le [[biomimétisme]]. Anthony Brennan, ingénieur à l'[[université de Floride]], explique que tous les requins ont des écailles superposées - les denticules - , trop dures pour être colonisées par des bactéries.

La peau des femelles est plus épaisse pour résister aux morsures des mâles pendant la [[Parade nuptiale (biologie)|parade nuptiale]]<ref name="Ferrari7"/>.

=== Branchies ===
Les requins respirent à travers cinq à sept [[fente branchiale|fentes branchiales]]. En général, plus la famille d'appartenance est primitive, plus le nombre de fentes est élevé. Comme chez les raies, les branchies sont protégées par un repli de peau. Cependant, les fentes branchiales des squales sont situées sur les flancs, tandis que celles des raies sont situées sur la face ventrale<ref name="Ferrari5"/>.
=== Sens ===
==== Olfaction ====
[[Fichier:Hammerhead shark.jpg|thumb|left|La forme de la tête du [[Requin marteau]] lui permet non seulement d'avoir une meilleure vision mais aussi un odorat plus développé grâce à ses ouvertures nasales plus écartées.]]
Beaucoup de requins ont un odorat très développé : leur centre olfactif pouvant occuper près de 2/3 de leur cerveau<ref name="Sharks evolutive"/>, ils sont souvent appelés les {{Citation|nez de la mer}}<ref name="Anatomie"/>. Ils peuvent détecter des concentrations très faibles (de l’ordre d'une molécule pour 1 million d’une solution molaire dans l’eau de mer) de certains composants du sang ([[hémoglobine]], [[albumine]]), de la viande ([[acide aminé|acides aminés]]), de la peau ou des excrétions des poissons ([[triméthylamine]], [[bétaïne]])<ref name="Aidan"/>.

Ils possèdent deux ouvertures nasales (terme préférable à celui de [[narine]]s puisque ces organes olfactifs sont des sacs - ou capsules - olfactifs non reliés au système respiratoire<ref group=note>À l'exception des [[ginglymostomatidae|requins nourrices]].</ref>) symétriques et indépendantes l’une de l’autre, situées juste sous le bord de leur museau, au-dessus et de chaque côté de la gueule. Chaque ouverture est divisée en deux canaux par un clapet cutané : l'eau pénètre dans le sac olfactif par un canal (sillon inhalant), passe sur l'[[épithélium olfactif]] plissé (ces replis des lamelles olfactives disposées en rosette permettent d'augmenter la surface d'échange avec les molécules odorantes) où l'odeur est détectée puis ressort par le sillon exhalant. Le flux d'eau dans les sacs olfactifs se fait naturellement pour les espèces nageant en permanence. Pour les espèces [[benthos|benthiques]] immobiles, le flux est pompé activement par les branchies et transmis aux sacs olfactifs via les sillons naso-oraux<ref name="Ferrari3"/>.

Leur odorat sert non seulement à repérer leurs proies (senties jusqu'à {{unité|75|m}} de distance en l'absence de tout autre stimulus sensoriel) mais aussi à reconnaître des composés chimiques qui facilitent leur orientation (phéromones d'autres requins ou des femelles de leur espèce ; salinité de différentes régions marines pour migrer ou repérer géographiquement des lieux de ponte ou de chasse...).

La détection du stimulus olfactif déclenche un comportement natatoire caractéristique : le requin nage en zigzag en balançant la tête de droite à gauche pour suivre la piste olfactive et remonter à la source odorante. Si l'odeur est perdue ou trop loin pour être détectée, le requin avance en effectuant un mouvement en forme de grand S.

Au sujet du mécanisme, l'hypothèse qui prévalait voulait que le requin s'orientait vers la source odoriférante grâce aux ouvertures nasales agissant par analyse différentielle de la concentration des odeurs dans l’eau. En fait, le requin prend la direction de l’odeur qui lui parvient en premier (même si elle est moins concentrée qu'une autre) et, à l'instar de la [[Stéréoscopie|vision stéréoscopique]], sent en « stéréo » : il s'oriente vers la source odoriférante en fonction du délai (analysé par le cerveau) de la perception de cette source entre l'ouverture nasale droite et gauche<ref name="Gardiner"/>.

==== Vision ====
[[Fichier:Heptranchias perlo crop.jpg|left|thumb|Le [[tapetum lucidum|tapetum choroïdien]] est visible chez ce [[Requin perlon]].]]
[[Fichier:Etmopterus pusillus eye.jpg|thumb|Détail de la tête d'un ''[[Etmopterus pusillus]]''.]]
L'œil des requins est analogue à celui des [[vertébrés]] : il est composé d'un [[cristallin]] similaire, d'une [[cornée]], d'une [[rétine]] ainsi que d'une pupille qui peut se dilater et se contracter (contrairement aux [[teleostei|téléostéens]]) comme chez les hommes. Ils possèdent également un [[tapetum lucidum|tapetum choroïdien]], ce tissu contient des cristaux de [[guanine]] facilitant la vision aquatique. Il est situé derrière la rétine et réfléchit la lumière, augmentant ainsi la visibilité dans les eaux sombres<ref name="Ferrari3"/>.

Il a également des paupières mais qui ne clignent pas, l'eau environnante nettoyant en permanence sa cornée.
Certaines espèces ont en plus une [[membrane nictitante]], cette membrane recouvre les yeux pendant la chasse afin de les protéger. Cependant, certaines espèces, comme le [[Grand requin blanc]], n'ont pas cette membrane, mais roulent leurs yeux vers l'arrière pour les protéger quand ils attaquent une proie.

L'importance de la vue dans le comportement de chasse des requins est débattue. Certains scientifiques pensent que l'[[électroréception]] et la [[chimioréception]] sont plus importantes, tandis que d'autres prennent la membrane nictitante pour preuve que les yeux sont importants. Vraisemblablement, le requin ne se protégerait pas les yeux s'ils étaient sans importance. Mais l'utilisation de la vue dans la chasse varie probablement avec les espèces et les conditions de l'eau. Le requin peut basculer entre une vision monoculaire et une [[stéréoscopie|vision stéréoscopique]] à tout moment.

En [[2011]], une étude australienne de [[spectrophotométrie|microspectrophotométrie]] sur les [[Photorécepteur (biologie)|photorécepteurs]] de {{nombre|17|espèces}} de requins montrent que leurs photorécepteurs sont riches en [[bâtonnet]]s mais n'ont pas de [[Cône (biologie)|cônes]] ou un seul type de cône monochromatique, les rendant daltoniens. Les requins sont donc surtout sensibles à l'intensité du contraste entre le fond ambiant et l'objet. Ces chercheurs prévoient plusieurs applications à cette découverte : combinaisons de plongée et planches de surf adaptées pour éviter les attaques de requins, leurres des lignes de pêche industrielle moins attractifs pour éviter que les requins ne s'y prennent accidentellement<ref name="Nathan"/>.

==== Ouïe ====
Le requin peut percevoir des sons jusqu'à deux kilomètres de distance. Les plus jeunes peuvent détecter entre 100 et 300 Hz<ref>[https://www.morfonct.uliege.be/cms/c_5012407/fr/thematiques Laboratoire de Morphologie Fonctionnelle et Evolutive].</ref>.

==== Toucher ====
Grâce à un organe appelé système latéral, le requin perçoit les mouvements de l'eau.

==== Ampoules de Lorenzini ====
[[Image:Electroreceptors in a sharks head fr.svg|right|thumb|[[Électroperception|électro récepteur]] et canal des [[Ligne latérale|lignes latérales]].]]
[[Image:Carcharhinus melanopterus Luc Viatour.jpg|left|thumb|Les [[ampoules de Lorenzini]] sont clairement visibles sur ce [[Requin à pointes noires]].]]
Les requins possèdent des organes sensitifs spéciaux appelés [[ampoules de Lorenzini]] pouvant détecter des champs électromagnétiques aussi bien que des gradients de la température (ce gradient étant la direction où la température augmente le plus). Ils fournissent aux requins et aux raies un véritable sixième sens.

Chaque ampoule se compose d'un canal rempli d'une sorte de gelée s'ouvrant sur la surface par un pore dans la peau et se terminant dans un faisceau de petites poches pleines de [[Électroperception|cellules électroréceptrices]]. Les ampoules sont la plupart du temps groupées en paquets à l'intérieur du corps, chaque faisceau ayant des ampoules reliées avec différentes parties de la peau, mais gardant une symétrie gauche/droite. La longueur des canaux change selon chaque animal, mais la distribution des pores semble spécifique à l'espèce. Les pores se présentent comme des taches foncées sur la peau.

== Systématique ==
[[Fichier:Ordres des requins.svg|thumb|upright=1.3|[[Phylogénie|Arbre phylogénétique]] putatif des requins actuels, avec clefs d'identification des 8 ordres.]]
=== Taxonomie ===
{{Article détaillé|Liste des espèces de requin}}

{{nombre|529|espèces}} sont répertoriées en 2014, dont une cinquantaine vivent dans les profondeurs des eaux hexagonales<ref>{{article|auteur=Olivier Dumons|titre=Requin : ami ou ennemi?|périodique=[[Le Monde]].fr|date=16 mai 2014|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/05/16/requin-ami-ou-ennemi_4414293_3246.html}}.</ref>.

Liste des [[Ordre (biologie)|ordres]] de requins du [[Super-ordre (biologie)|super-ordre]] Selachimorpha de la [[classification classique]]<ref name="Martin2"/> ou de l'infra-classe des Selachii selon {{Bioref|WRMS|10 mars 2016}} :
* super-ordre des [[Galeomorphi]]
** ordre des [[Carcharhiniformes]] ([[Sphyrnidae|Requins-marteau]], [[Scyliorhinidae|Roussette]]s, [[Carcharhinidae|Requins de récifs]]…)
** ordre des [[Heterodontus|Heterodontiformes]] ([[Heterodontus|Requins dormeurs]]…)
** ordre des [[Lamniformes]] ([[Requin pèlerin]], [[Grand requin blanc]], Requins renards, Requins taupes…)
** ordre des [[Orectolobiformes]] ([[Requin-baleine|Requin baleine]], Requins nourrices, Requins tapis…)
* super-ordre des [[Squalomorphi]]
** ordre des [[Hexanchiformes]] ([[Requin-lézard]], [[Requin griset]]…)
** ordre des [[Pristiophoriformes]] ([[Pristiophoriformes|Requin-scie]])
** ordre des [[Squaliformes]] ([[Aiguillat]]…)
** ordre des [[Squatiniformes]] ([[Squatina|Ange de mer]]…)

<gallery style="text-align:center;" mode="packed">
Carcharias sorrah by muller and henle.png|'''[[Carcharhiniformes]]'''
Heterodontus japonicus.jpg|'''[[Heterodontus|Heterodontiformes]]'''
Isurus oxyrinchus 1838.jpg|'''[[Lamniformes]]'''
Rhinodon typicus.jpg|'''[[Orectolobiformes]]'''
Chlamydoselachus anguineus1.jpg|'''[[Hexanchiformes]]'''
Pristiophorus cirratus.jpg|'''[[Pristiophoriformes]]'''
Centrophorus squamosus 1838.jpg|'''[[Squaliformes]]'''
Squatina angelus - Gervais.jpg|'''[[Squatiniformes]]'''
</gallery>

=== Histoire évolutive ===
{{Article détaillé|Histoire évolutive des poissons cartilagineux}}
[[Fichier:Cladoselache fyleri fossil.jpg|vignette|Fossile de ''[[Cladoselache|Cladoselache fyleri]]''.]]
[[Fichier:Falcatus.jpg|vignette|Des requins [[paléozoïque]]s du genre ''[[Falcatus]]''.]]

Les fossiles complets de requins sont rares, car leurs squelettes de [[cartilage|nature cartilagineuse]], plus mou que de l'os, se décomposent plus rapidement : seuls une dizaine de [[Liste de sites fossilifères|sites fossilifères]] dans le monde entier ont livré des requins complets<ref>Aurélie Luneau, « [http://www.franceculture.fr/emission-la-marche-des-sciences-les-requins-de-la-prehistoire-a-nos-jours-2013-12-26 Les requins de la préhistoire à nos jours] » émission ''La marche des sciences'' sur [[France Culture]], 26 décembre 2012, 10 min 20 s.</ref>. Les dents fossilisées de requin, appelées [[glossopètre]]s, ainsi que les [[Écaille|denticules]] sont par contre fréquentes. La [[Phylogénie|phylogenèse]] du requin est donc particulièrement délicate

Les requins apparaissent au cours du [[Dévonien]], l'« âge des poissons ». Les squelettes les plus anciens, découverts à la fin du {{XIXe siècle}} dans l'État de l'[[Ohio]] aux [[États-Unis]], sont du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Cladoselachidae|Cladoselache]]'', et datent du [[Dévonien]] supérieur ({{unité|360|Ma}})<ref name="Gilles Cuny"/>. Ceux de ''[[Stethacanthus]]'' ont une longueur d'environ {{unité|70|cm}}. Ces requins sont alors des prédateurs rapides mais sont loin d'être en position de [[superprédateur]] mais plutôt de proie, en particulier des [[Placodermes]] qui sont les géants des mers à cette époque, tel ''[[Dunkleosteus]]'' qui peut atteindre jusqu'à {{unité|9|mètres}} de long<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Carwardine|titre=Shark|éditeur=BBC Worldwide|année=2004|passage=27}}.</ref>. La disparition des Placodermes vers {{unité|354|Ma}} lors de l'[[extinction du Dévonien]] libère une [[niche écologique]] et favorise le développement des [[Chondrichthyes|chondrichtyens]], en particulier en matière de diversité<ref name="Gilles Cuny"/>.

À la fin du [[Permien]], une [[Extinction Permien-Trias|extinction de masse]] se produit, faisant disparaître 90 % des espèces marines, dont des chondrichtyens. Une [[Extinction du Trias-Jurassique|deuxième extinction]] à la fin du [[Trias]] opère à nouveau une sélection et élimine, par exemple, les [[xenacanthus|xénacanthes]] qui avaient vécu pendant {{unité|200|Ma}}. Au [[Mésozoïque]], les [[hybodontiformes|hybodontes]] se distinguent par leur grande taille (au moins {{unité|3|m}}) et une mâchoire capable de broyer n'importe quelle [[carapace]]<ref name="Gilles Cuny"/>. Au [[Jurassique]], les [[neoselachii|néosélaciens]] sont en compétition avec les hybodontes mais l'[[extinction Crétacé-Tertiaire|extinction du Crétacé]] il y a {{unité|65|Ma}} provoqua la fin des [[hybodontiformes|hybodontes]] ainsi que celle de beaucoup d'autres espèces à commencer par les [[dinosaure]]s<ref name="Ferrari2"/>.

Ces néosélaciens ont la plupart des caractéristiques du requin moderne. Le [[mégalodon]] a probablement été le [[superprédateur]] des océans tropicaux à partir du [[Miocène]], d'une taille supposée de {{unité|20|m}}, on trouve en abondance ses dents fossilisées. Ce requin s'est éteint vraisemblablement il y a {{unité|1.6|Ma}}.

<gallery style="text-align:center;" mode="packed">
fichier:Xenacanthus NT small.jpg | Reconstitution d'un ''[[Xenacanthus decheni]]'' ([[Xenacanthida]] - [[Paléozoïque]])

Fichier:Carcharodon megalodon size compasison with man.png|Reconstitution d'un Mégalodon (''[[Carcharocles megalodon]]'', [[Lamniformes]] - [[Cénozoïque]])
</gallery>

==== Fossiles ====
[[Image:Carcharomodus-escheri-teeth.png|vignette|Dents fossiles de ''[[Carcharomodus|Carcharomodus escheri]]'', espèce éteinte ayant vécu au [[Miocène]].]]
Les poissons cartilagineux laissent très peu de fossiles derrière eux du fait que les cartilages qui composent leur [[squelette]] se conservent moins bien que les [[os|os calcifiés]] des [[ostéichthyens]], clade qui inclut certains poissons et les vertébrés. Cependant, les dents des [[Elasmobranchii]], dont les requins, sont, elles, abondantes, du fait que ceux-ci en perdent et en fabriquent tout au long de leur vie. Les dents des chimères sont, elles, beaucoup plus rares. Certaines épines recouvrant le corps des Chondrichthyes, qui sont de la même matière que les dents, sont aussi régulièrement découvertes, mais elles aussi plus rares. Ainsi, une grande partie des espèces fossiles décrites l'ont été sur la base de simples dents, à partir desquelles il est souvent difficile d'inférer l'allure générale de l'animal. Cependant, certaines conditions exceptionnelles ([[Lagerstätte]], calcaires lithographiques...) permettent parfois la préservation de l'empreinte des parties molles, et quelques fossiles ainsi préservés éclairent sur l'évolution morphologique de ces animaux.

Les dents de requins fossiles ont longtemps été une énigme. C'est [[Fabio Colonna]] qui, le premier, démontre de façon convaincante que les [[glossopètre]]s sont des dents de requin<ref>[http://www.musei.unina.it/Paleontologia/3.2.3.htm Site internet du Centro dei Musei di Scienze Naturali, université de Naples] consulté le 11 août 2007</ref>, dans son traité ''De glossopetris dissertatio'' publié en 1616<ref>{{it}} Francesco Abbona, ''Geologia'', Dizionario Interdisciplinare di Scienza e Fede, Urbaniana University Press - Città Nuova Éditrice, Roma 2002, http://www.disf.org/Voci/4.asp article en ligne consulté le 11 août 2007</ref>.
[[Louis Agassiz]] est le premier [[ichtyologie|ichtyologiste]] à classer les poissons [[fossile]]s. Les volumes de ses ''Recherches sur les poissons fossiles'' parus entre 1833 et 1843 recensent et nomment près de la moitié des requins fossiles actuels<ref>Aurélie Luneau, op. cité, 24 min 10 s.</ref>. La classification des espèces fossiles est en grande partie complétée par le catalogue d'[[Arthur Smith Woodward]], ''{{lang|en|texte=Catalogue of the Fossil Fishes in the British Museum}}'' (1889–1901)<ref>{{article|langue=en|auteur=D. M. S. Watson|titre=Sir Arthur Smith Woodward, F.R.S|périodique=Nature|date=23 septembre 1944|volume=154|numéro=389|doi=10.1038/154389a0}}.</ref>.

Les squelettes les plus anciens furent découverts à la fin du {{XIXe siècle}} dans l'État de l'[[Ohio]] aux [[États-Unis]] et sont du genre ''[[Cladoselache]]'' datant du [[Dévonien]] supérieur (360 Ma)<ref>{{harv|Cuny, 2002|p=50|id=Cuny}}</ref>.


<gallery style="text-align:center;" mode="packed">
Fichier:Paratriakis curtirostris.jpg|''[[Paratriakis curtirostris]]'' ([[Carcharhiniformes]])
Fichier:Heterodontus zitteli - Naturkundemuseum Berlin - Solnhofen.jpg|''[[Heterodontus zitteli]]'' ([[Heterodontiformes]])
Fichier:Scapanorhynchus.jpg|''[[Scapanorhynchus]] sp.'' ([[Lamniformes]])
</gallery>

==== Phylogénie ====
{{Article détaillé|Chondrichthyes (classification phylogénétique)}}
[[Fichier:Tiburón.jpg|thumb|Un [[Requin gris de récif]].]]

Les premières études [[classification phylogénétique|phylogénétiques]], qui se basaient sur la [[morphologie (biologie)|morphologie]], plaçaient les raies parmi les requins, ce qui en faisait un groupe [[polyphylie|polyphylétique]] d'espèces. Les sélachimorphes étaient alors divisés en deux groupes, [[Galea]] et [[Squalea]]. Ce dernier rassemblait certains requins et toutes les raies, avec comme trait commun l'absence de [[nageoire anale]] (sauf pour les [[Hexanchiformes]]), un caractère typique des poissons dits primitifs. En 2003, la [[phylogénie moléculaire]] a rendu ce regroupement obsolète, suggérant que les ressemblances anatomiques entre les raies et les requins modernes ne sont que le fruit de convergences évolutives. Les requins forment donc un groupe [[monophylie|monophylétique]] d'espèces divisé en deux groupes : les [[Galeomorphii]] et les [[Squalimorphii]], complètement distinct des raies (devenues le super-ordre des [[Batoidea]]). Cependant, la position des ordres au sein du super-ordre est encore sujette à débat et varie selon les études<ref name="VélezAgnarsson2011"/>.

{| class=wikitable
|+ Arbre phylogénétique des sélachimorphes
|-
! scope=col width=50% | Heinicke {{et al.}} (2009)<br />étude sur 12S, 16S, RAG1<ref name="Heinicke2009"/>
! scope=col width=50% | Vélez-Zuazo & Agnarsson (2011)<br />étude sur 16S, cytochrome ''b'', COI, NADH2, RAG1<ref name="VélezAgnarsson2011"/>
|-
|
{{Arbre|contenu=
* '''Selachimorpha'''
** '''[[Rajiformes|Batoidea]]'''
**
*** '''[[Squalimorphii]]'''
**** [[Hexanchiformes]]
****
***** [[Pristiophoriformes]]
*****
****** [[Squaliformes]]
****** [[Squatiniformes]]
*** '''[[Galeomorphii]]'''
**** [[Heterodontus|Heterodontiformes]]
****
***** [[Orectolobiformes]]
*****
****** [[Lamniformes]]
****** [[Carcharhiniformes]]
}}
|
{{Arbre|contenu=
* '''Selachimorpha'''
** '''[[Rajiformes|Batoidea]]'''
**
*** '''[[Squalimorphii]]'''
**** [[Hexanchiformes]]
****
*****
****** [[Pristiophoriformes]]
****** [[Squatiniformes]]
***** [[Squaliformes]]
*** '''[[Galeomorphii]]'''
**** [[Heterodontus|Heterodontiformes]]
****
***** [[Lamniformes]]
*****
****** [[Orectolobiformes]]
****** [[Carcharhiniformes]]
}}
|}

== Répartition et habitat ==
[[Fichier:Etmopterus schultzi3.jpg|thumb| ''[[Etmopterus schultzi]]'' vit entre 200 et {{unité|1000|m}} de profondeur.]]
Les requins sont présents dans toutes les [[mer]]s et tous les [[océan]]s du globe, à l'exception de l'[[Antarctique]]. Quelques espèces, comme le [[Requin-bouledogue]] (''Carcharhinus leucas''), sont capables de vivre en [[eau douce]] ou peu salée (fleuves, rivières, estuaires, lacs). Il leur arrive de remonter certains fleuves jusqu'à plus de {{unité|3000|km}} à l'intérieur des terres, comme dans le [[Zambèze]] et le [[lac Victoria]], en [[Afrique]]. Des membres d'une espèce ([[Pristiophoridae|Pristiophoridés]]) sont même présents dans le [[Lac Titicaca]], en [[Amérique du Sud]], s'y étant retrouvés enfermés après que l’ensemble de l’Altiplano a été soulevé autrefois.

Certaines espèces sont pélagiques, d'autres [[Côte (géographie)|côtières]] ; on trouve des requins depuis la surface jusqu'à {{unité|2,500|m}} de profondeur environ<ref name="Royal Society"/>.

=== Écologie et comportement ===
=== Comportement ===
[[Fichier:Sphyrna lewini school2.jpg|thumb|Les [[Requin-marteau halicorne|Requins-marteaux halicornes]] se rassemblent en bancs de centaines d'individus.]]
On pense souvent que les requins sont des chasseurs solitaires, parcourant les océans en quête de nourriture. En vérité, c'est le cas de seulement quelques espèces. La plupart sont sédentaires et mènent une vie benthique. Même les requins solitaires se rencontrent pour la reproduction ou sur les terrains de chasse riches, qui peuvent les conduire à couvrir des milliers de miles en un an. Les schémas de migration de requin peuvent être encore plus complexes que chez les oiseaux, avec de nombreux requins couvrant des bassins océaniques entiers. Les requins peuvent être très sociaux et former de grands [[Banc (poisson)|bancs]]. Parfois, plus de 100 [[Sphyrnidae|Requins-marteaux]] se rassemblent autour de monts sous-marins et d'îles, notamment dans le [[golfe de Californie]]. Chez certaines espèces, une hiérarchie sociale existe. Par exemple, les [[requin longimane|Requins longimanes]] dominent les [[carcharhinus falciformis|Requins soyeux]] de taille comparable lors de l'alimentation.

Une étude faite en 2014 à l'[[Université d'Exeter]] a démontré que les [[Petite roussette|petites roussettes]] possèdent des [[Personnalité|traits de personnalité]]. Certains individus sont plus sociables que d'autres, certains plus agressifs, d'autres encore ont un goût plus prononcé pour l'exploration<ref>{{lien web |langue=en |titre=Sharks have personality traits, study suggests |url=https://www.sciencedaily.com/releases/2014/10/141002084343.htm |site=ScienceDaily |consulté le=28-10-2021}}.</ref>{{,}}<ref>https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00265-014-1805-9</ref>.

En mettant un requin sur le dos, on le fait rentrer dans une phase de Catalepsie, ou immobilité tonique. Cet état a été découvert dans les années 1960 par Samuel Grubbler. C’est une sorte de transe lors de laquelle tous les signes vitaux sont normaux mais le requin ne réagit plus aux stimuli externes. Le requin garde sa tonicité musculaire mais ses sens sont au minimum en éveil. Cet état n’est pas forcément induit par l’homme. En effet, la roussette brune (''Haploblepharus fuscus)'' entre d’elle-même en catalepsie si elle est dérangée ou si elle se sent en danger (d’où son nom anglais de « brown shy shark »). De façon encore plus impressionnante, les Requins taureaux se servent de l’immobilité tonique lors des accouplements : le mâle met la femelle sur le dos et elle entre donc en catalepsie. Beaucoup de ces observations ont eu lieu en aquarium<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=tendua |titre=Catalepsie: l'immobilité tonique |url=https://www.protection-requins.org/2011/07/catalepsie-limmobilite-tonique/ |site=Protection requins |date=2011-07-02 |consulté le=2021-08-19}}</ref>.

=== Cycle de vie et reproduction ===
[[Fichier:Eikapsel Katzenhai.jpg|left|thumb|upright=0.8|Un œuf de [[petite roussette]] arrivé à maturité.]]
[[Fichier:Heterodontus galeatus with egg.jpg|thumb|Un [[requin dormeur à crête]] et son œuf en spirale.|alt=Photo d'un œuf brun de {{unité|12|cm}}, de forme ovale avec une bande enroulée en spirale tout autour, de haut en bas.]]
[[Fichier:Aiguillat commun prenatal-idlm2007.jpg|thumb|Petits [[Aiguillat commun|chiens de mer]] et leurs [[Vitellus|sacs vitellins]], extirpés de l'[[utérus]] par dissection. À la naissance, les petits n'ont pas fini de se nourrir de leur sac vitellin, dont le volume est beaucoup plus petit que sur la photo.]]
La plupart des requins se reproduisent dans l'océan ; cependant, certains requins de l'ordre des [[pristiophoriformes]] choisissent les lacs ([[Amérique centrale]])<ref name="Ferrari8"/>.

Contrairement aux autres [[poisson]]s, les requins ont un mécanisme de [[Reproduction (biologie)|reproduction]] peu efficace et rarement observé. La [[Majorité sexuelle|maturité sexuelle]] est atteinte tardivement (plusieurs années, {{unité|20|ans}} chez certaines espèces, au moins {{unité|150|ans}} pour le [[Requin du Groenland]]{{note|groupe=note|Le requin du Groenland est aussi d'une extrême longévité : l'âge d'une femelle de {{unité|5.02|m}} de long a été estimé à {{unité/2|392|±=120|ans}}, par datation du cristallin au [[Datation par le carbone 14|carbone 14]]<ref name=Barthelemy/>{{,}}<ref name=Nielsen2016/>.}}{{,}}<ref name=Barthelemy>{{article|auteur=Pierre Barthélémy|titre=Ce requin qui peut vivre quatre siècles|périodique=Blogs [[Le Monde]].fr|date=11 août 2016|url=http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2016/08/11/ce-requin-qui-peut-vivre-quatre-siecles-1/}}.</ref>{{,}}<ref name=Nielsen2016/>), le nombre d'individus par portée est très faible (d'un individu à quelques centaines selon les espèces) et la durée de la [[gestation]] est particulièrement longue (de {{unité|7|mois}} à {{unité|2|ans}}). On parle d'[[modèle évolutif r/K|espèce à stratégie K]].

Lors de l'accouplement, le mâle mord la femelle assez violemment au-dessus de la tête pour la maintenir en position d'accouplement. La femelle mettra environ un mois à cicatriser. Le mâle dispose de deux [[ptérygopode]]s mais un seul est utilisé. Le [[sperme]] est déposé dans le [[Cloaque (anatomie)|cloaque]] de la femelle.

Le développement des [[embryon]]s varie selon l'espèce considérée ; il peut être :
* [[Oviparité|ovipare]] - ponte d'[[Œuf (biologie)|œufs]] ;
* [[Viviparité|vivipare]] - développement dans l'[[utérus]] grâce à un [[Omphalo-placenta|placenta]] ;
*vivipare [[aplacentaire]] - développement des œufs dans l'utérus (exemple : [[Requin-tigre]])<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Reproduction et durée de vie des requins. {{!}} Sharks Mission France : sauver les requins |url=http://sharks-mission.fr/le-saviez-vous/le-saviez-vous-numero-3-reproduction-et-duree-de-vie-des-requins/ |consulté le=2021-11-02}}</ref> ;
* [[Ovoviviparité|ovovivipare]] - les œufs se développent et éclosent à l'intérieur même de l'abdomen de la mère, mais celle-ci n'est pas reliée aux bébés à venir, ceux-ci sont donc complètement indépendants ;

Plusieurs cas de reproduction sans accouplement<ref>{{en}} Muséum d'histoire naturelle de Floride, département d'Ichtyologie, 2007, (page consultée le 20 août 2007), [http://www.flmnh.ufl.edu/fish/sharks/InNews/mystery2007.html ''Shark Bite Leads To Reproduction Mystery''].</ref>{{,}}<ref>{{en}} Muséum d'histoire naturelle de Floride, département d'Ichtyologie, 2007, (page consultée le 20 août 2007), [http://www.flmnh.ufl.edu/fish/sharks/InNews/virginbirth2007.html ''Shark's Virgin Birth Stuns Scientists''].</ref>{{,}}<ref>{{article|lang=en|auteurs=D.D. Chapman, M.S. Shivji, E. Louis, J. Sommer, H. Fletcher et P.A. Prodöhl|titre=Virgin birth in a hammerhead shark|journal=Biology Letters|vol=3|date=2007|url=http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/roybiolett/3/4/425.full.pdf|format=pdf}}</ref> sont documentés et laissent supposer que certains requins seraient capables de [[parthénogenèse]]. Dans tous les cas, le requin est autonome à sa naissance.

La plupart des requins vivent entre 10 et {{nombre|80|ans}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Un requin vieux de 400 ans |périodique=Le Temps |date=2016-08-11 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/sciences/un-requin-vieux-400-ans |consulté le=2020-07-21 }}</ref> ; le [[Requin du Groenland]], cependant, fait partie des espèces ayant une [[sénescence négligeable]] <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Peter |nom1=Stenvinkel |prénom2=Paul G. |nom2=Shiels |titre=Long-lived animals with negligible senescence: clues for ageing research |périodique=Biochemical Society Transactions |volume=47 |numéro=4 |date=2019-08-30 |issn=0300-5127 |doi=10.1042/BST20190105 |lire en ligne=https://portlandpress.com/biochemsoctrans/article/47/4/1157/219691/Long-lived-animals-with-negligible-senescence |consulté le=2020-07-21 |pages=1157–1164 }}</ref>, et peut atteindre l'âge de {{nombre|400|ans}}.

=== Alimentation ===
[[Fichier:Cetorhinus maximus by greg skomal.JPG|left|thumb|Le [[Requin pèlerin]] se nourrit essentiellement de [[zooplancton]].]]
[[Fichier:Squatina squatina tenerife2.jpg|thumb|L'[[ange de mer commun]] vit à demi-enterré sur le fond en attendant qu’une proie passe à sa portée.]]
Tous les requins sont [[carnivore (régime alimentaire)|carnivores]]. Certaines espèces, comme le [[Requin-tigre]], sont [[opportunisme|opportunistes]], mais la grande majorité cherche des proies spécifiques et varie rarement son [[régime alimentaire]]. Le [[Requin-baleine]], le [[Requin pèlerin]] et le [[Requin grande gueule]] sont des requins [[planctonivore|planctophages]]. Ce type d'alimentation nécessite des [[branchiospine]]s, de longs filaments minces qui forment un tamis très efficace, analogues aux fanons des grandes baleines pour piéger le [[plancton]]. Les dents de ces espèces sont relativement petites, car elles ne sont pas nécessaires pour l'alimentation.

Les autres requins hautement spécialisés comprennent le [[squalelet féroce]], qui prélève de gros morceaux de chair à de grands poissons et de mammifères marins avec ses dents inférieures particulièrement pointues<ref name="Compagno"/>. Certaines espèces benthiques sont de redoutables prédateurs en embuscade. Les [[squatina squatina|anges de mer]] et les [[Orectolobidae|Requins-tapis]] utilisent un camouflage pour guetter et aspirer des proies dans leur bouche. Beaucoup de requins benthiques se nourrissent exclusivement de [[crustacé]]s dont ils écrasent la carapace avec leurs [[Molaire (dent)|molaires]]<ref name="Martin3"/>.

Les [[céphalopodes]] et les poissons constituent les proies favorites de la plupart des requins. L'[[Trigonognathus kabeyai|Aiguillat-vipère]] a des dents qu'il peut pointer vers l'extérieur pour capturer des proies qu'il avale intactes. Le [[Grand requin blanc]] et d'autres grands prédateurs, avalent en entier de petites proies ou prélèvent de grands morceaux sur les grands animaux. Les [[Requin-renard|Requins-renards]] utilisent leur longue queue pour étourdir les poissons vivant en [[Banc (poisson)|bancs]], et le [[pristiophoriformes|Requins-scies]] déloge ses proies du sol ou les assomme avec son long rostre muni de dents<ref name="Ferrari6"/>.

Beaucoup de requins, y compris le [[Requin-corail]] chassent en meute afin de capturer des proies rapides. Ces requins sociaux sont souvent migrateurs, parcourent de longues distances autour des bassins océaniques en grands [[Banc (poisson)|bancs]]. Ces migrations servent en partie à trouver de nouvelles sources alimentaires.

=== Parasites et commensaux ===
[[Fichier:Carcharhinus longimanus 1.jpg|thumb|Un [[Requin longimane]] accompagné de [[Naucrates ductor|poissons-pilotes]].]]
Malgré leur peau épaisse et robuste, les requins sont affectés par divers [[Parasitisme|parasite]]s externes. Ce sont surtout des petits [[copepoda|copépodes]] qui, à l'aide de leurs crochets acérés, s'accrochent à la peau des squales pour se nourrir des tissus de leur hôte. Certains [[protozoaire]]s peuvent également affecter les requins.

Les squales ont un métabolisme peu propice à l'épanouissement des parasites internes, notamment à cause de leur régulation osmotique avec leur [[urée]]. Seuls les [[Platyhelminthes|vers plats]] peuvent s'y développer, comme les [[trematoda|trématodes]], les [[cestoda|cestodes]] et les [[nematoda|nématodes]].

Les [[echeneidae|rémoras]] sont des organismes [[Commensalisme|commensaux]] qui s'attachent au corps des grands squales à l'aide de leur nageoire dorsale modifiée. Elles profitent ainsi de la protection, du flux hydrique de déplacement et des restes fournis par leur hôte, mais surtout elles débarrassent les requins des parasites qui infestent leur peau. Les [[Poisson-pilote|poissons-pilotes]] ne guident pas les requins, comme on le pensait autrefois, ils profitent du flux hydrique créé par la nage du requin. La plupart des squales fréquentent les « stations de nettoyages » près des récifs, où des poissons et des crevettes spécialisés se nourrissent des parasites externes sans craindre d'être mangés à leur tour<ref name="Ferrari7"/>.

=== Vitesse ===
[[Fichier:Isurus oxyrinchus by mark conlin.jpg|thumb|left|Le [[Requin mako]] est capable d'atteindre des vitesses de pointe jusqu'à {{unité|70|km/h}}.]]
En général, les requins nagent à une vitesse moyenne de {{unité|8|km/h}}, mais lorsqu'il chasse, le requin peut atteindre une vitesse moyenne de {{unité|19|km/h}}. Le [[Requin mako]], requin le plus rapide et l'un des poissons les plus rapides, peut atteindre des vitesses allant jusqu'à {{unité|70|km/h}}<ref name="Grevelynghe"/>. Le [[Grand requin blanc]] est également capable de faire des sprints. Ces exceptions s'expliqueraient par l'[[Endotherme|endothermie]] de ces espèces, c'est-à-dire leur capacité à produire de la chaleur pour maintenir leur sang à une température plus élevée que le milieu ambiant. Les [[Écaille|denticules]] cutanés des espèces actives, présents sur la peau des requins, favorisent un écoulement laminaire des fluides en facilitant l'écoulement [[Dynamique des fluides|hydrodynamique]] par la création d'une couche limite d'eau permanente contre la peau, permettant une pénétration facilitée au cours du déplacement<ref>[[Pascal Deynat|P. Deynat]] (2003) Les requins à fleur de peau, ''Apnéa'', 153 : 12-13.</ref>.

Les requins pélagiques sont capables de parcourir des distances considérables, et pour certaines espèces comme le [[Requin bleu]] d'avoir parfois un [[migration animale|circuit migratoire]]<ref name="Canada"/>, mais peu de données sont disponibles. Toutefois, un traçage par satellite a montré qu'un [[grand requin blanc|Grand Requin blanc]], surnommé « Nicole », a effectué une migration d'[[Afrique du Sud]] vers l'[[Australie]]<ref name="BBC"/>. La distance d'environ {{unité|11000|km}} a été couverte en {{nombre|99|jours}} soit une vitesse moyenne de {{unité|4.6|km/h}}<ref name="Ferrari4"/>.

== Les requins et l'Homme ==
{{Article détaillé|contenu=Article détaillé : {{Lien|langue=en|trad=Sharks in popular culture|fr=Requin dans la culture}}.}}

=== Attaque de requin ===
{{Article détaillé|Attaque de requin}}
[[Fichier:Shark warning - Salt Rock South Africa.jpg|thumb|Un panneau d'avertissement de la présence de requins sur une plage d'[[Afrique du Sud]].]]
Seules cinq espèces sont qualifiées de dangereuses compte tenu de leur taille et de leur régime alimentaire : le [[requin-tigre|Requin tigre]] (''Galeocerdo cuvieri''), le [[Grand requin blanc]] (''Carcharodon carcharias''), le [[requin-bouledogue|Requin bouledogue]] (''Carcharhinus leucas''), le [[Requin mako]] (''Isurus oxyrinchus'') et le [[Requin longimane]] (''Carcharhinus longimanus'')<ref name="Ferrari9"/>.

Le nombre d'accidents causés par les requins est extrêmement faible : entre 57 et 78 [[Attaque de requin|attaques de requin]] non provoquées par an dans le monde entier<ref>(en) ISAF, 2007, (site consulté le 20 août 2007), [http://www.flmnh.ufl.edu/fish/sharks/isaf/isaf.htm International Shark Attack File].</ref>. Le plus grand nombre d'attaques ayant été 80 attaques sur toute l'année 2000.

Le danger n'est pas forcément lié à une morsure, car un coup de queue peut aussi être très dangereux, comme ceux des mammifères marins ([[orque]], [[baleine]]). De plus, du fait de sa rugosité, la peau du requin ainsi que les ailerons peuvent provoquer des blessures importantes par simple frôlement<ref name="Léopold"/>{{,}}<ref name="larousse"/>.

Généralement, parmi les quelques dizaines d'attaques recensées tous les ans, seules quatre ou cinq sont mortelles, dues principalement aux blessures traitées trop tard. En effet, lorsqu'un requin mord un homme, c'est la plupart du temps par accident. Le requin le confond avec sa proie habituelle : très souvent, il ne s'acharne pas dessus et préfère faire demi-tour. Aux [[États-Unis]], seuls dix décès par morsure de requin ont été recensés entre 2001 et 2010, contre {{nombre|263|victimes}} de chiens.

=== Mauvaise réputation ===
{{Voir aussi|liste des animaux les plus mortels pour l'homme}}
{{Encadré|alignement=right|bordercolor=lightgray|largeur=250px|titre=[[Guillaume Rondelet]], ''L'histoire entière des poissons'' (1558)|contenu=<div style="text-align:justify;">{{citation|Ce poisson mange les autres, il est très goulu, il dévore les hommes entiers, comme on a connu par expérience ; car à Nice et à Marseille on a autrefois pris des Lamies, dans l'estomac desquelles on a trouvé homme armé entier.}}</div>}}
[[Fichier:Carcharodon carcharias caught by fisherman.jpg|thumb|left|La [[mâchoire]] et la [[denture]] des requins ont tout pour effrayer le grand public (ici un [[Grand requin blanc]]).]]
Dans la culture occidentale, les mythes et légendes, ainsi que différentes œuvres accordent aux requins une mauvaise réputation. Notamment la tétralogie ''[[Les Dents de la mer]]'', qui présente le Grand requin blanc comme un mangeur d'hommes, ce qui dans les faits n'est pas crédible et ne pourrait être le fait d'un seul requin<ref name="Ferrari1"/>.

Paradoxalement, la réputation du requin tient surtout à l'aspect exceptionnel et rare d'une attaque. En effet, l'[[éléphant]], le [[crocodile]], l'[[hippopotamidae|hippopotame]] ou le [[cobra]] tuent des milliers de personnes chaque année dans le monde sans pour autant que cela soit médiatisé, en revanche une attaque ou même la seule présence d'un requin dans l'eau donne lieu à un article en bonne place dans les journaux.

[[Fichier:Watsonandtheshark-original.jpg|thumb|''Watson et le requin'', peint en [[1778]] par [[John Singleton Copley]]]]
Le requin est un [[prédateur]], notamment spécialisé dans le nettoyage de cadavres et l'attaque d'animaux malades. Qualifier un requin de ''mangeur d'homme'' est impropre, car son régime ne comprend qu'exceptionnellement des êtres humains. La majorité des rares attaques de requins sont du type mordu-relâché (ou morsure d'exploration) sans autre suite que les conséquences de l'unique morsure (qui peut être mutilante et fatale pour cause d'[[hémorragie]]).

Le plus souvent, une attaque est liée à une erreur d'identification ou peut être motivée par la curiosité ; cette dernière hypothèse devenant de plus en plus crédible aux yeux de spécialistes du [[Grand requin blanc]] comme R. Aidan Martin<ref>{{en}} R. Aidan Martin, ''Field guide to the great white shark'', ReefQuest Centre for Shark Research, 2003, {{ISBN|0973239506}}, page 123.</ref>.

Un événement aussi spectaculaire qu'une attaque de requin a souvent une large couverture médiatique, alimentée par la recherche du sensationnel. En mai 2002, George Burgess, spécialiste des requins du muséum d'histoire naturelle de [[Floride]] et responsable de la base de données mondiales des attaques de requins, avance qu'il y aurait statistiquement plus de risque d'être tué en allant se baigner en Floride par une [[noix de coco]] qui tombe sur la tête que par un requin<ref>{{en}} Daily University Science News, 2002, (page consultée le 21 août 2007), [http://www.unisci.com/stories/20022/0523024.htm Falling Coconuts Kill More People Than Shark Attacks].</ref>. Cette statistique est cependant controversée<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-François Nativel|titre=Les requins tuent moins que les noix de coco ? C'est faux et insultant pour les victimes|périodique=leplus.nouvelobs.com|date=01/04/2015|lire en ligne=http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1348010-les-requins-tuent-moins-que-les-noix-de-coco-c-est-faux-et-insultant-pour-les-victimes.html|consulté le=2017-11-06}}</ref>, George Burgess ayant repris une donnée publiée par une compagnie d'assurances<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Straight Dope: Are 150 people killed each year by falling coconuts?|url=http://www.straightdope.com/columns/read/2405/are-150-people-killed-each-year-by-falling-coconuts|site=www.straightdope.com|date=19/07/2002|consulté le=2017-11-06}}</ref>, qui a elle-même obtenu ce nombre en extrapolant les résultats obtenus par une étude publiée en 1984 faisant état de deux morts dues à des chutes de noix de coco en {{nombre|4|ans}} dans un hôpital de Papouasie-Nouvelle-Guinée<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=P. Barss|titre=Injuries due to falling coconuts|périodique=The Journal of Trauma|date=1984}}</ref>. Quoi qu'il en soit, le nombre de morts par an est ridiculement bas en comparaison d'autres risques : le Muséum de Floride relève ainsi que l'on recense 75 fois plus de morts à cause des éclairs, 132 fois plus de noyades ou {{formatnum:491000}} fois plus de morts dues aux accidents domestiques<ref>{{lien web |langue=en |titre=Relative Risk of Shark Attacks to Humans Compared to Other Risks |url=https://www.floridamuseum.ufl.edu/fish/isaf/what-are-odds/risks-comparison |consulté le=6.11.2017}}</ref>.

=== Pêche ===
{{Article connexe|Shark finning}}
[[Fichier:Poxa de marraxo (Isurus oxyrinchus) no porto pesqueiro de Vigo.jpg|left|thumb|Des [[requins mako]] alignés dans le port de pêche de [[Vigo (Espagne)|Vigo]] (Espagne).]]
[[Fichier:Hammerheadnet.jpg|thumb|Un [[Requin-marteau halicorne]] emmêlé dans un filet dérivant.]]
Les requins sont intensivement pêchés, le plus souvent uniquement pour leurs ailerons qui constituent l'ingrédient principal de mets, notamment la [[soupe d'ailerons de requin]], appréciés en [[Asie du Sud-Est]]. Ils font aussi parfois partie des captures involontaires ou accessoires, même dans des filets de pêche artisanale.

La plupart des études estiment que le nombre de requins tués pour leurs ailerons serait de 38 à {{nombre|100|millions}} chaque année dans le monde entier<ref name=Sylvestre/>{{,}}<ref name="NG"/>. Mais l'intensification de cette pêche, l'augmentation de la demande d'ailerons et l’absence de données internationales fiables laissent à penser que ce nombre est fortement sous-évalué aujourd'hui. L'[[Union européenne]] évaluait les pêches de requin à {{unité|800000|[[Tonne (unité)|t]]/an}} en 2008, dont {{unité|100000|t/an}} essentiellement pêchées en mer du Nord, Atlantique nord-est et eaux norvégiennes, mais aussi en Atlantique central, océan Indien ou Pacifique par des bateaux européens.

Selon l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture]], {{unité|890000|tonnes}} de requins étaient pêchées en 2000, contre {{unité|770000|tonnes}} en 2005 et {{unité|740000|tonnes}} en 2008<ref name="pewtrusts">{{en}} [http://www.pewtrusts.org/our_work_report_detail.aspx?id=327611 ''The Future of Sharks: A Review of Action and Inaction''], The Pew Charitable Trusts, le 27 janvier 2011.</ref>. En 2008, l'[[Indonésie]] était le premier pays pêcheur de requins au monde avec {{unité|110000|tonnes}}, suivi par l'[[Inde]] ({{nombre|80000|tonnes}}), l'[[Espagne]] ({{unité|56000|tonnes}}), l'[[Argentine]] ({{unité|46000|tonnes}}), [[Taïwan]] ({{nombre|41000|tonnes}}), les [[États-Unis]] ({{unité|37000|tonnes}}), le [[Mexique]] ({{unité|29000|tonnes}}) et la [[Malaisie]] ({{nombre|23000|tonnes}})<ref name="pewtrusts"/>.

=== Utilisation ===
[[Fichier:Chinese cuisine-Shark fin soup-01.jpg|thumb|La pêche aux ailerons est une pratique consistant à capturer des requins pour leur couper les ailerons et la nageoire caudale puis à les rejeter mutilés à la mer. Les éléments anatomiques prélevés servent à la préparation d'une [[soupe d'ailerons de requin|soupe traditionnelle chinoise]].]]
Outre l'utilisation de sa chair et de ses ailerons pour l'alimentation, le requin est entièrement exploitable. Toutefois, la disproportion du prix d'achat entre les ailerons et les autres parties du corps fait qu'en pratique le requin n'est exploité quasiment que pour ses ailerons, le reste étant retourné à la mer pour ne pas encombrer les cales<ref name="Ferrari10"/>.
==== Alimentation ====
Le cartilage des ailerons agrémente des [[Soupe d'ailerons de requin|soupes]] en [[République populaire de Chine|Chine]], et les dents y sont vendues comme souvenir.
==== Peau ====
Commercialisée sous le nom de « peau de chagrin » ou « galuchat » tout comme la peau de raie, la peau de requin était prisée pour les capacités abrasives des denticules dermiques. Les artisans l'utilisaient, avant l'invention du [[papier de verre]], notamment pour travailler l'[[ivoire]].
La peau servait aussi à recouvrir les manches des katanas des samouraïs japonais ou des objets précieux pour les rendre plus solides. Au {{s-|XXI|e}}, elle n'est plus très recherchée et son utilisation se limite à la maroquinerie et autres accessoires de mode.

==== Huile de foie ====
Le [[foie]] des requins, riche en huiles hépatiques, est exploité dans l'industrie pharmaceutique, dans les cosmétiques ou pour la lubrification de machines depuis longtemps. L'exploitation à grande échelle débuta lorsqu'on mit en évidence la forte concentration en [[vitamine A]] et en [[squalène]]. Ce [[lipide]] de composition [[Hydrocarbure|hydrocarbonée]] est utilisé par l'industrie pharmaceutique et cosmétique, notamment dans des vaccins et des crèmes. Dans les cas graves d’[[infarctus]], certains [[Acide gras insaturé|acides gras polyinsaturés]] du foie servent d'[[anticoagulant]]s.

==== Médecine ====
Contrairement à ce qui est parfois avancé, les requins ''peuvent'' développer un cancer<ref name="Martin"/>{{,}}
<ref name="Cancer Society"/>. Cependant, ils disposent de mécanismes biologiques particuliers qui semblent être très efficaces pour prévenir l'[[angiogenèse|angiogénèse]], c'est-à-dire la formation de petits vaisseaux qui irriguent les cellules cancéreuses. Les médicaments à base de cartilages de requin sont sujets à caution dans le milieu scientifique. La [[squalamine]], substance extraite de l'estomac du requin, ''pourrait être efficace'' dans le traitement des tumeurs cancéreuses. La squalamine affamerait les cellules cancéreuses en inhibant l'angiogénèse<ref name="Shark cancer"/>.

Une étude publiée en décembre 2021 dans la revue [[Nature (revue)|Nature]] montre qu'un certain type de protéines VNARs produites par le [[Ginglymostoma cirratum|requin Nourrice]] pourrait permettre de neutraliser le [[SARS-CoV-2|SARS-Cov-2]] chez l'humain, responsable de la [[Maladie à coronavirus 2019|Covid-19]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Covid : les anticorps de requins seront-ils la prochaine arme pour neutraliser les coronavirus ? |url=https://www.lindependant.fr/2022/01/04/covid-les-anticorps-de-requins-seront-ils-la-prochaine-arme-pour-neutraliser-les-coronavirus-10026888.php |site=lindependant.fr |consulté le=2022-01-05}}</ref>.

==== Éco-tourisme ====
[[Fichier:Snorkeler with blacktip reef shark.jpg|thumb|left|Dans des conditions normales, le [[requin à pointes noires]] est inoffensif et timide.]]
Depuis quelques années se développe la [[Plongée sous-marine|plongée]] sans cage avec des requins en milieu [[climat tropical|tropical]]. Les requins sont alors, parfois, habitués à être nourris, une activité communément appelée ''[[Feeding (plongée)|feeding]]'' (de « to feed », « nourrir » en anglais). Des centaines de plongées sont organisées chaque jour dans le monde en compagnie essentiellement de [[Carcharhinus perezii|requins de récif]] mais également à l'occasion en présence de [[requin-tigre|Requins-tigres]], de [[Grand requin-marteau|Grands requins-marteaux]] ou encore de [[requin-bouledogue|Requins-bouledogues]]. Cette activité permet de démystifier le requin auprès des plongeurs et de l'observer en milieu naturel. Cet [[écotourisme]] rencontre un réel succès et participe pour une part importante à l'économie de pays comme l'[[Égypte]], les [[Maldives]] ou encore la [[Polynésie française]]. C'est pourquoi des mesures interdisant ou limitant la pêche aux ailerons de requins ont été prises sous la pression de l'industrie touristique et des plongeurs<ref name="Séret"/>.

{{refnec|Reste à savoir, sur le moyen terme, l'impact que peut avoir cet écotourisme. Habituer le requin à être nourri par la main de l'homme est aussi une manière de l'habituer à s'approcher des hommes. Sachant que le requin est un [[animal sauvage]] et qu'on ne peut l'apprivoiser, cet écotourisme pourrait être à double tranchant.}}

==== Captivité ====
{{Article détaillé|Requins en captivité}}
[[Fichier:Male whale shark at Georgia Aquarium.jpg|right|thumb|Un [[Requin-baleine]] à l'[[aquarium de Géorgie]] à [[Atlanta]] aux [[États-Unis]].]]
Jusqu'à récemment, seules quelques espèces [[benthos|benthiques]] de requins, comme le [[Requin dormeur cornu]], le [[Triakis semifasciata|Requin-léopard]] et [[Scyliorhinidae|roussettes]] survivaient dans des conditions d'aquarium pendant un an ou plus. Cela a donné lieu à la croyance que les requins, tout en étant difficiles à capturer et à transporter, étaient difficiles à élever en captivité. L'avancée des connaissances a permis de maintenir plus d'espèces en captivité (y compris les grands requins pélagiques). Dans le même temps, les techniques de transport plus sûres ont permis de déplacer des requins sur de longues distances. Le [[Grand requin blanc]] est longtemps resté un requin impossible à garder en captivité. Mais en septembre 2004, le [[Aquarium de la baie de Monterey|Monterey Bay Aquarium]] a réussi à garder une jeune femelle pendant {{nombre|198|jours}}, avant de la relâcher.

La plupart des espèces ne sont pas adaptées pour les aquariums des particuliers et toutes les espèces vendues dans les magasins d'animaux de compagnie ne sont pas appropriées. Certaines espèces peuvent prospérer dans les aquariums d'eau salée à la maison. Mais des commerçants mal informés ou peu scrupuleux vendent parfois des requins juvéniles, comme le [[ginglymostomatidae|Requin nourrice]], qui à l'âge adulte atteint une taille beaucoup trop grande pour un aquarium de particulier. Les aquariums publics n'acceptent généralement pas les spécimens donnés, certains propriétaires ont donc été tentés de les libérer dans l'océan. Les espèces appropriées pour les aquariums à domicile représentent des investissements spatiaux et financiers considérables, car généralement un adulte dépasse un mètre et peut vivre jusqu'à {{nombre|25|ans}}.

=== Menaces et conservation ===
{{Article connexe|Déclin des populations de requins}}
[[File:Global shark catch.svg|thumb|alt=La pêche au requin a triplé entre 1950 et 2000.|La pêche au requin a triplé entre 1950 et 2000.]]
Une maturité sexuelle tardive et une durée particulièrement longue de la [[gestation]], ainsi qu'une faible production d'embryons rendent les requins particulièrement vulnérables à la [[surexploitation]]. En 2008, près de 10 % des espèces d'[[Elasmobranchii|élasmobranches]] (requins et [[raie]]s) figuraient sur la liste rouge de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] et sont menacées d'[[Extinction des espèces|extinction]] à des degrés divers. 1,41 million de tonnes de requins sont capturés chaque année, ce qui correspond, selon le modèle des moyennes de poids adopté, à une mortalité de 63 à {{nombre|273|millions}} de requins par an (le chiffre moyen de {{nombre|100|millions}} étant généralement adopté)<ref>{{article|langue=en|auteur=Boris Worm et col.|titre=Global catches, exploitation rates, and rebuilding options for sharks|périodique=Marine Policy|date=juillet 2013|pages=194–204|doi=10.1016/j.marpol.2012.12.034}}.</ref>.

La [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] détenait selon l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] le plus grand nombre d'espèces de poissons cartilagineux menacés de disparition, avec en 2007 42 %<ref>{{fr}} AFP, ''Près de la moitié des requins et raies menacés d'extinction en Méditerranée'', 2007, page consultée le 22 novembre 2007.</ref> des espèces de requins et raies menacées d'extinction. Trente espèces sont menacées de disparition :
* treize considérées « ''en danger critique d'extinction »'', comme la Raie de Malte ([[endémisme|endémique]]) dont la population a chuté de 80 % en raison des [[Pêche profonde|pêcheries de grands fonds]], le [[requin mako|Requin-taupe bleu]] et le [[maraîche|Requin-taupe commun]] ;
* huit « en danger » ;
* neuf « vulnérables ».
Dans cette région, les causes sont :
* la [[surpêche]] induite par le développement et l'utilisation des [[chalut]]s. Qu'ils soient côtiers, pélagiques ou des grandes profondeurs, presque tous les requins sont menacés par la surpêche ;
* les prises accidentelles (pêche à la [[palangre]] ou au filet) ;
* la [[pollution]] ([[mercure (chimie)|mercure]] et [[méthylmercure]] en particulier, avec des taux dépassant {{unité|0.50|mg/kg}}, notamment chez l’[[squalus acanthias|aiguillat commun]]) ;
* la dégradation de leurs [[Habitat (écologie)|habitats]]. Les pays qui en pêchent le plus sont la [[Turquie]], la [[Tunisie]], le [[Maroc]], la [[Grèce]], l'[[Italie]] et l'[[Espagne]].

L'UICN alerte sur le fait que le filet dérivant, bien qu'interdit en mer Méditerranée, continue à être utilisé et à capturer de nombreux requins. En 2007, seuls le [[Grand requin blanc]] et le [[Requin pèlerin]] étaient protégés dans les eaux de la [[Communauté européenne]] (et en [[Croatie]]). L'UICN notait en novembre 2007 que bien que huit espèces de requins et de raies aient été listées par quatre conventions internationales sur la conservation de la faune sauvage méditerranéenne, seules trois espèces ont été protégées. L'UICN a donc demandé : un moratoire sur la [[pêche profonde]], l'interdiction des [[filet de pêche|filets dérivants]], et une application des lois, des quotas et limites de prise de pêche pour les requins (et les raies) en Méditerranée.

La [[Commission européenne]], reconnaissant le laxisme de l'Europe responsable de 56 % des importations mondiales de chair de requin et de 32 % des exportations, et notant que les États-membres n'ont pas honoré leur engagement à traduire dans les faits un plan d'action adopté aux Nations unies dix ans plus tôt, a produit en février 2009 un « plan d'action en faveur des requins » : les pêcheurs devront tenir à jour un registre des captures, respecter des quotas moins largement attribués et qui respectent mieux les recommandations des scientifiques. La pêche aux ailerons (rejet en mer de requins dont on a simplement coupé les nageoires), déjà théoriquement interdite en Europe, devrait être mieux contrôlée et verbalisée, y compris pour les pêcheurs européens pêchant hors des eaux européennes. Les requins capturés en prises accessoires devront être rejetés en mer, et localement, la pêche d'espèces jugées très vulnérables pourra être interdite. Les fonds de l'Atlantique nord-est (hautement prioritaires) bénéficieront d'un programme d'observation. Mais le plan ne sera applicable qu'après validation par le Parlement et le Conseil.
{{Article détaillé|Sanctuaire de requins}}
Différentes études<ref>{{article|lang=en|auteurs=J.K. Baum, R.A. Myers, D.G. Kehler, B. Worm, S.J. Harley et P.A. Doherty|titre=Collapse and Conservation of Shark Populations in the Northwest Atlantic|revue=Science|date=janvier 2003|vol=299|résumé=http://science.sciencemag.org/content/299/5605/389.abstract}}</ref>{{,}}<ref>{{article|lang=en|auteurs=Julia K. Baum et Ransom A. Myers|titre=Shifting baselines and the decline of pelagic sharks in the Gulf of Mexico|revue=Ecology Letters|date=février 2004|vol=7|doi=10.1111/j.1461-0248.2003.00564.x|url=https://www.researchgate.net/publication/227698461_Shifting_baselines_and_the_decline_of_pelagic_sharks_in_the_Gulf_of_Mexico}}</ref> démontrent une baisse alarmante des populations de requins, allant dans le [[golfe du Mexique]] jusqu'à 99 % pour le [[requin longimane]] sur une période de seulement {{unité|50|ans}}. La taille et la masse moyenne des poissons pélagiques et des requins pêchés sont en très forte baisse<ref>{{article|lang=en|auteurs=Peter Ward et Ransom A. Myers|titre=Shifts in open-ocean fish communities coinciding with the commencement of commercial fishing|revue=Écologie|vol=86|date=2005|doi=10.1890/03-0746|url=https://spccfpstore1.blob.core.windows.net/digitallibrary-docs/files/49/49321c7b7cfae0a50fd63e7498d67b55.pdf?sv=2015-04-05&sr=b&sig=7gGDSn1PrhHcEAJWJx8Zyh8bm96Im8Kdzxcnqz%2BX2pA%3D&se=2016-09-30T12%3A36%3A55Z&sp=r&rscc=public%2C%20max-age%3D864000%2C%20max-stale%3D86400&rsct=application%2Fpdf&rscd=inline%3B%20filename%3D%22SC1_EB_WP_7.pdf%22|format=pdf}}</ref> ce qui laisse penser que beaucoup de requins sont pêchés avant de pouvoir atteindre la maturité sexuelle et donc se reproduire. Shark Alliance, qui regroupe soixante ONG, réclame l'interdiction immédiate de tout prélèvement de nageoires en mer et des contrôles suffisants.

=== Statut juridique ===

==== Nouvelle-Calédonie ====
Depuis juillet 2023, les requins bénéficient d'un statut juridique. En effet, à cette date, l'Assemblée de la [[province des îles Loyauté]] (une des 3 provinces de la [[Nouvelle-Calédonie]]), a instauré dans son code de l'Environnement le statut « d’entité naturelle juridique », dans le but de conférer aux requins la personnalité juridique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=En Nouvelle-Calédonie, tortues et requins pourront défendre leurs droits et intérêts au tribunal |url=https://www.huffingtonpost.fr/environnement/article/en-nouvelle-caledonie-tortues-et-requins-pourront-defendre-leurs-droits-et-interets-au-tribunal_220178.html |site=Le HuffPost |date=2023-07-04 |consulté le=2023-07-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Reporterre |titre=Tortues et requins vont avoir des porte-paroles devant les tribunaux |url=https://reporterre.net/Tortues-et-requins-ont-desormais-des-droits-fondamentaux-en-Nouvelle-Caledonie |date=Juillet 2023 |consulté le=27 juillet 2023}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les droits des requins et des tortues pourront être défendus par des avocats dans la province calédonienne des îles Loyauté|périodique=Le Monde.fr|date=2023-07-07|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/07/07/les-droits-des-requins-et-des-tortues-pourront-etre-defendus-par-des-avocats-dans-la-region-caledonienne-des-iles-loyaute_6180984_3244.html|consulté le=2023-07-27}}</ref>.

=== Dans la culture ===
[[Fichier:Hans Egede 1734 sea serpent.jpg|thumb|Certains requins sont sans doute à l'origine du mythe du [[serpent de mer]].]]
[[Fichier:Homme-requin Dahomey.jpg|thumb|left|upright|''Homme-requin'' de [[Sossa Dede]] (vers 1890), statue symbolisant [[Béhanzin]], dernier roi du [[Royaume du Danhomè|Dahomey]] ([[musée du quai Branly]])]]
L'image négative des requins dans la [[société occidentale|culture occidentale]] date seulement de la fin du {{s-|XX|e}}. Auparavant, c'était les prédateurs terrestres, comme le [[loup]] et l'[[ours]] qui véhiculaient le mal et la crainte. Après la parution de [[Moby Dick]] de [[Herman Melville]] en [[1851]], les baleines avaient suscité l'effroi, mais rien de comparable avec la peur actuelle des requins. Pourtant, ces derniers étaient bien connus, [[Aristote]] avait décrit leurs principales caractéristiques dans un de ses traités de zoologie. De plus, les marins de la [[Grèce antique]] avaient une bonne connaissance du milieu marin et ils croisaient souvent des requins en [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]. Durant les siècles qui suivirent, la culture occidentale ne mentionna plus beaucoup les requins, même si on accorde l'explication du mythe du [[serpent de mer]] à certains requins très particuliers, comme le [[Requin-lézard]] et le [[Requin pèlerin]]. Les requins apparaissent notamment dans ''[[La Mer (Michelet)|La Mer]]'' de Jules Michelet (1861) et ''[[Le Vieil Homme et la Mer]]'', roman d'[[Ernest Hemingway]], [[prix Pulitzer]] en [[1953 en littérature|1953]] et du [[prix Nobel de littérature]] en [[1954 en littérature|1954]].

La figure du « mangeur d'hommes » n'est apparue que dans les [[années 1960|années soixante]], après plusieurs accidents dans les mers australiennes. La psychose culmina lors de la parution du best-seller ''[[Les Dents de la mer]]'' de [[Peter Benchley]] en 1974, puis l'adaptation [[Les Dents de la mer (série de films)|éponyme]] au cinéma par [[Steven Spielberg]] en 1975. Depuis, les squales trainent une mauvaise réputation dans la culture occidentale et symbolisent le danger, la mort et la peur. Après avoir fait part publiquement de ses regrets, l'auteur Peter Benchley milite activement pour la protection des requins.
À la suite du succès du film de Spielberg s'est développé tout un sous-genre cinématographique baptisé ''{{lang|en|{{Lien|langue=en|trad=Sharksploitation|fr=Sharksploitation|texte=Sharksploitation}}}}'', riche de plusieurs dizaines voire centaines de films, souvent des films d'horreur à petit budget, et qui a même fait l'objet d'un ouvrage en 2018<ref name="Sharksploitation : la peur qui venait du fond des mers">{{Lien web |langue=fr |url=https://www.arte.tv/fr/articles/tracks-sharksploitation |titre=Sharksploitation : la peur qui venait du fond des mers |jour=25 |mois=septembre |année=2018 |site=[[Arte]] }}. </ref>{{,}}<ref name="Bad requins : l'histoire de la sharksploitation ">{{Lien web |langue=fr |url=https://www.franceculture.fr/oeuvre/bad-requins-lhistoire-de-la-sharksploitation-0 |titre=Bad requins : l'histoire de la sharksploitation |site=[[France Culture]] }}. </ref>. Le [[mégalodon]], un requin géant préhistorique disparu, a aussi fait l'objet de plusieurs de ces films. Les requins sont également présents dans des films plus conventionnels, et une recension en a été faite pour [[Arte]] par le cinéphile Luc Lagier<ref name="Les Requins au cinéma">{{Lien web |langue=fr |auteur=Luc Lagier |url=https://www.youtube.com/watch?v=jkBF-JsEuUg |titre=Les Requins au cinéma |jour=12 |mois=septembre|année=2018 |site=Blow-Up |éditeur=[[Arte]] }}.</ref>.

Contrairement à la culture occidentale, la culture des mers tropicales considère les requins comme des divinités. Les populations autochtones, dépendantes des ressources de la mer, côtoient les squales et connaissent leurs habitudes comportementales. Dans les îles du [[Océan Pacifique|Pacifique]], de la [[Nouvelle-Guinée]] de l'[[Australie]] et de l'[[Océanie]], les requins sont considérés comme des divinités qui secourent les nageurs en danger et les ramènent sur la rive. Le nageur doit cependant savoir respecter les requins, au risque de ne pas être sauvé. En [[Amérique du Nord]], les peuples vivant au bord du Pacifique utilisaient les dents de requins pour leurs pointes de flèches et représentaient des requins dans leurs totems<ref name="Ferrari10"/>.
* Dans la [[symbolique]] [[tahiti]]enne, le requin est associé à la [[sagesse]].
* Dans la [[symbolique]] [[hawaï]]enne, le requin est associé à la protection (Aumakua).
* Dans la [[symbolique]] [[Maori (Nouvelle-Zélande)|māori]], le requin est associé à un guide bienfaiteur du marin égaré.
* Dans la [[symbolique]] [[japon]]aise, le requin est associé à la terreur.
* Dans la [[symbolique]] [[polynésie]]nne, le requin est associé à l'incarnation ultime de l'[[âme]].

{{clr}}

== Recherche scientifique ==
En 2008, Bernard Séret<ref>Interview de Bernard Séret (chercheur de l’[[Institut de recherche pour le développement]]) par Paul Molga, Journal Les Echos, 2008 02 06, page 13.</ref>, faisait état de la découverte de douze nouvelles espèces de requins, raies et chimères entre la [[Nouvelle-Zélande]] et la [[Nouvelle-Calédonie]] en moins de quatre semaines de prospection. Dans les {{unité|15|ans}} qui ont précédé ces découvertes, {{nombre|130|espèces}} nouvelles de requins ont été décrites, mais il pourrait en exister {{formatnum:1500}} à {{nombre|2000|espèces}} (requins + raies) pour 529 décrites en 2014. L'essentiel de la connaissance sur les requins vient de l’étude d’une dizaine d’espèces.

Depuis 1995, le « [[Shark Lab]] » (laboratoire d'études des requins appelé officiellement [[Bimini]] Biological Field Station), dirigé par le docteur Samuel H. Gruber (docteur en biologie marine, professeur d'[[éthologie]] et d'[[écologie]] marine de l'université de [[Miami]]) a procédé au marquage de près de {{formatnum:3000}} squales. Une petite plaque métallique placée sous la peau de l'animal permet de suivre l'évolution des populations.

L'une des missions de Shark Lab consiste à capturer, mesurer, marquer et prélever un échantillon d'[[ADN]] sur les [[requin citron|requins citrons]]. On trouve environ soixante-dix espèces de requins dans les eaux des [[Bahamas]] et le [[Requin-citron]] n'a pas été choisi au hasard, mais bien parce que c'est le seul capable de vivre en captivité dans un petit espace.

Depuis [[2006]], les requins peuvent être marqués avec de nouvelles balises dotées d'[[inclinomètre]]s, qui renseignent sur leurs déplacements horizontaux mais aussi verticaux. Au bout de trois mois à un an, les données sont récupérées. Sont ainsi connus le moment où ils chassent et mangent, les trajets qu'ils réalisent... Quelques centaines d'animaux ([[requin blanc|Requins blancs]], [[requin-baleine|Requins-baleines]] et [[requin soyeux|Requins soyeux]], notamment) sont déjà équipés dans le monde.

== Annexes ==
{{Autres projets
|commons=Category:Selachimorpha
|wiktionary=requin
|wiktionary titre=Requin
}}
=== Articles connexes ===

{{colonnes|nombre=2|taille=25|
* [[Chondrichthyes|Poissons cartilagineux]]
* [[Histoire évolutive des Chondrichthyes]]
* [[Déclin des populations de requins]]
* [[Pêche aux ailerons]]
* [[Sanctuaire de requins]]
* [[Attaque de requin]]
* [[Raie]]
* [[Chimaeriformes|Chimère]]
}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Robert Calcagno]]|titre=Requins|sous-titre=au-delà du malentendu|lieu=Paris/Monaco|éditeur=éditions du Rocher|année=2013|pages totales=142|isbn=978-2-268-07472-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Géry|nom1=Van Grevelynghe|lien auteur1=Géry Van Grevelynghe|prénom2=Alain|nom2=Diringer|prénom3=Bernard|nom3=Séret|titre=Tous les requins du monde|sous-titre=300 espèces des mers du globe|éditeur=[[Delachaux et Niestlé]]|année=1999|mois=novembre|jour=3|pages totales=336|isbn=978-2-603-01148-5}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Sylvestre|titre=Les requins|lieu=Paris|éditeur=[[Delachaux et Niestlé]]|collection=Les sentiers du naturaliste|année=2011|pages totales=336|isbn=978-2-603-01752-4}}
* {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=John| nom1=Stevens| titre=Les requins| éditeur=[[Éditions Bordas|Bordas]]| année=1987| pages totales=240| isbn=978-2-04-012942-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|prénom1=Andrea|nom1=Ferrari|prénom2=Antonella|nom2=Ferrari|titre=Requins et raies du monde entier|lieu=Paris|éditeur=[[Delachaux et Niestlé]]|collection=Règne animal|date=21 octobre 2009|pages totales=336|isbn=978-2-603-01675-6|id=Ferrari}}
* Compagno, L.J.V. 2001. Sharks of the World. Volume 2. Bullhead, mackerel and carpet sharks (Heterodontiformes, Lamniformes and Orectolobiformes). An annotated and illustrated catalogue of the shark species known to date. FAO Species Catalogue for Fisheries Purposes, (1) : i–v, 1–269.{{ISBN|9789251045435}}
*{{Ouvrage |prénom1=D.A. |nom1=Ebert |prénom2=M.F.W |nom2=Stehmann |titre=Sharks, batoids, and chimaeras of the North Atlantic |volume=2 |lieu=Rome |éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] |collection=FAO Species Catalogue for Fisheries Purposes |année=2013 |numéro d'édition=7 |pages totales=523 |isbn=978-92-5-107466-4 |lire en ligne=http://www.fao.org/docrep/017/i3178e/i3178e.pdf}}
* {{Ouvrage|auteur1=Gilles Cuny|titre=Les requins sont-ils des fossiles vivants ? L'évolution des poissons cartilagineux|éditeur=EDP sciences|année=2002|pages totales=205|isbn=978-2-86883-538-3}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Cuny|titre=Requins. De la préhistoire à nos jours|lieu=Paris|éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]|année=2013|pages totales=224|isbn=978-2-7011-5423-7}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Yves Paccalet]]|titre=La vie secrète des requins|éditeur=[[Éditions de l'Archipel|Archipel]]|année=2003|pages totales=298|isbn=978-2-84187-502-3|lire en ligne={{Google Livres|h-FmAwAAQBAJ}}}}

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* [http://www.asso-apecs.org Site de l'Association Pour l'Étude et la Conservation des Sélaciens, association française à vocation scientifique et éducative travaillant sur les requins et les raies de France]
* [http://www.mnhn.fr/museum/front/medias/dossPresse/10654_REQUINS-DP.pdf Muséum d'histoire naturelle, dossier de presse de l'exposition « Requins, entre peurs et connaissance » (PDF)]
* [http://www.marinebiodiversity.ca/shark/french/index.htm Laboratoire de recherche sur les requins du Canada]
* {{en}} [http://www.flmnh.ufl.edu/fish/Sharks/sharks.htm Muséum d'histoire naturelle de Floride, département d'ichtyologie]
* {{en}} [http://www.sharkconservancy.org/ South African Shark Conservancy]
* {{en}} [http://underwatertimes.com/sharks/sharks.php {{lang|en|Underwater Times, Shark News Archive}}]
* [https://www.requinsquale.com/ Les requins présentation complète]

== Références taxinomiques ==
* {{WRMS|368408|Selachii|afficher=ordres }}
* {{ITIS|563987|''Euselachii'' }}
* {{NCBI|119203|''Selachii'' }}

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Shark|488331176}}

=== Notes ===
{{références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références|colonnes=3|taille=35|références=
<ref name="Ferrari1">{{harvsp |id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p= 12-16}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari6">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=42-47}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari4">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=36-38}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari7">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=52-56}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari5">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=39-41}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari3">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=24-32}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari2">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=17-23}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari8">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=57-59}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari9">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=60-63}}.</ref>{{,}}<ref name="Léopold">{{Ouvrage| prénom1=Marc| nom1=Léopold| titre=Poissons de mer de Guyane| éditeur=[[Éditions Quæ]]| année=2004| pages totales=216| passage=36| isbn=978-2-84433-135-9| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=58mhSwnsdGkC&pg=PA36| consulté le=3 aout 2011}}.</ref>{{,}}<ref name="larousse">{{Lien Web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-nom/requin/87708|titre=Article Larousse - Requin|site=larousse.fr|citation=la peau des requins extrêmement abrasive (...) autrefois utilisée comme toile émeri.|consulté le=3 aout 2011}}.</ref>{{,}}<ref name=Sylvestre>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean Pierre|nom1=Sylvestre|titre=Les requins|lieu=Paris|éditeur=[[Delachaux et Niestlé]]|collection=Les sentiers du naturaliste|année=2011|pages totales=160|isbn=978-2-603-01752-4}}.</ref>{{,}}<ref name="NG">{{Lien web|langue =en|url=http://news.nationalgeographic.com/news/2006/10/061012-shark-fin.html|titre=38 Million Sharks Killed for Fins Annually, Experts Estimate|éditeur=National Geographic| auteur =Nicholas Bakalar|date=12 octobre 2006|consulté le= 2 octobre 201}}.</ref>{{,}}<ref name="Ferrari10">{{harvsp|id=Ferrari|A. Ferrari & A. Ferrari|2009|p=68-71}}.</ref>{{,}}<ref name="Séret">Bernard Séret, ''Les requins : questions et réponses'', 1993, (document consulté le 21 août 2007), [http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_6/b_fdi_33-34/37959.pdf Institut de recherche pour le développement].</ref>{{,}}<ref name="Shark cancer">{{article|lang=en|titre=Shark cancer claims rubbished|journal=[[BBC News]].com|date=2000|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/703082.stm}}</ref>{{,}}<ref name="Martin">{{en}} R. Aidan Martin [http://www.elasmo-research.org/education/topics/p_bite_on_cancer.htm ''Putting the Bite on Cancer''].</ref>{{,}}<ref name="Martin2">{{en}} R. 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Aidan|site=ReefQuest Centre for Shark Research}}.</ref>{{,}}<ref name="Canada">{{en}} Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, 2006, document, [http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/CW69-14-463-2006E.pdf ''Assessment and status report on the blue shark prionace glauca, atlantic population, pacific population in Canada''].</ref>{{,}}<ref name="Gardiner">{{Article|langue=en|nom1=Jayne M. Gardiner et Jelle Atema|titre=The Function of Bilateral Odor Arrival Time Differences in Olfactory Orientation of Sharks|périodique=Current Biology|date=10 juin 2010|doi=10.1016/j.cub.2010.04.05}}.</ref>{{,}}<ref name="Grevelynghe">{{Ouvrage|auteur1=[[Géry Van Grevelynghe]]|auteur2=Alain Diringer|auteur3=Bernard Séret|titre=Tous les requins du monde|sous-titre=300 espèces des mers du globe|éditeur=[[Delachaux et Niestlé]]|date=3 novembre 1999|pages totales=336|isbn=978-2-603-01148-5}}.</ref>{{,}}<ref name="Sharks evolutive">{{lien web|lang=en|titre=Shark evolution<!--|paragraphe=Sharks Evolutive Adaptations-->|url=http://www.sharks-world.com/shark_evolution/|site=www.sharks-world.com}}</ref>{{,}}<ref name="Anatomie">[http://www.protection-requins.org/anatomie/anatomie-et-physiologie-du-requin Anatomie et physiologie du requin].</ref>{{,}}<ref name="Dauzat">{{Ouvrage|auteur1=A. Dauzat|auteur2=J. Dubois|auteur3=H. Mitterand|titre=Nouveau dictionnaire étymologique et historique|éditeur=[[Éditions Larousse|Librairie Larousse]]|année=1971|passage=126|isbn=2-03-029303-2}}.</ref>{{,}}<ref name="Compagno">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Leonard Compagno|titre=Sharks of the World|éditeur=Collins Field Guides|année=2005|isbn=0-00-713610-2|oclc=183136093}}.</ref>{{,}}<ref name="Nathan">{{Article|langue=en|nom1=Nathan Scott Hart et coll|titre=Microspectrophotometric evidence for cone monochromacy in sharks|périodique=Naturwissenschaften|année=2011|doi=10.1007/s00114-010-0758-8}}.</ref>{{,}}<ref name="VélezAgnarsson2011">{{article|langue=en|prénom1=Ximena|nom1=Vélez-Zuazo|prénom2=Ingi|nom2=Agnarsson|titre=Shark tales: A molecular species-level phylogeny of sharks (Selachimorpha, Chondrichthyes)|périodique=Molecular Phylogenetics and Evolution |année=2011|pages=207–217|url=https://www.researchgate.net/publication/49656299_Shark_tales_A_molecular_species-level_phylogeny_of_sharks_Selachimorpha_Chondrichthyes}}.</ref>{{,}}<ref name="Heinicke2009">{{chapitre |langue=en |nom1=Heinicke |prénom1=M.P. |nom2=Naylor |prénom2=G.J.P. |nom3=Hedges |prénom3=S.B. |année=2009 |titre=Cartilaginous fishes (Chondrichthyes) |auteurs ouvrage=S.B. Hedges et S. Kumar |titre ouvrage=The Timetree of Life |éditeur=Oxford University Press |lieu=New York |passage=320}}.</ref>{{,}}<ref name=Nielsen2016>{{article|langue=en|titre=Eye lens radiocarbon reveals centuries of longevity in the Greenland shark (''Somniosus microcephalus'')|auteur1=J. Nielsen|auteur2=R.B. Hedeholm|auteur3=J. Heinemeier|auteur4=P.G. Bushnell|auteur5=J.S. Christiansen|auteur6=J. Olsen|auteur7=C. Bronk Ramsey|auteur8=R.W. Brill|auteur9=M. Simon|auteur10=K.F. Steffensen|auteur11=J.F. Steffensen| périodique=[[Science (revue)|Science]]|date=12 août 2016|vol=353|no=6300|pages=702-704|doi=10.1126/science.aaf1703}}.</ref>{{,}}<ref name="BBC">{{article|lang=en|auteur=Roland Pease|titre=Great white's marathon sea trek|journal=[[BBC news]].com|date=6 octobre 2005|url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/4317536.stm}}</ref>
}}

{{Palette Chondrichthyes}}
{{Portail|biologie marine|maritime|ichtyologie}}

[[Catégorie:Requin (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Requin (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Selachimorpha]]
[[Catégorie:Selachimorpha]]

Version du 22 janvier 2024 à 12:24

Selachimorpha, Selachii

LE GREGOIRE EST UNE ESPECE ENCORE INCONNUE EST BETE IL SA'APPELLE MICHELIN