« Park Chung-hee » : différence entre les versions

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| nom = Park Chung-hee<br><small>{{lang|ko|박정희}}</small>
| nom = Park Chung-hee<br><small>{{lang|ko|박정희}}</small>
| image = Park Chung-hee.jpg
| image = Park Chung-hee.jpg
| légende = Park Chung-hee.
| légende = Portrait officiel de Park Chung-hee.
| fonction1 = [[Président de la république de Corée]]<ref group=N>Président du Conseil suprême pour la reconstruction nationale du {{date|24 mars 1962}} au {{date|17 décembre 1963}}.</ref>
| fonction1 = [[Président de la république de Corée]]
| à partir du fonction1 = {{date|24|mars|1962}}
| à partir du fonction1 = {{date|24|mars|1962}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|26|octobre|1979}}<br/><small>({{durée|24|3|1962|26|10|1979}})</small>
| jusqu'au fonction1 = {{date|26|octobre|1979}}<br/><small>({{durée|24|3|1962|26|10|1979}})</small>
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| prédécesseur 1 = [[Yun Po-sun]]
| prédécesseur 1 = [[Yun Po-sun]]
| successeur 1 = [[Choi Kyu-ha]]
| successeur 1 = [[Choi Kyu-ha]]
| fonction2 = [[Liste des Premiers ministres de la Corée du Sud|Premier ministre sud-coréen]]<br><small>(Intérim)</small>
| fonction2 = [[Premier ministre de la Corée du Sud]]<br><small>(Intérim)</small>
| président 2 = ''Lui-même''
| président 2 = ''Lui-même''
| à partir du fonction2 = 18 juin
| à partir du fonction2 = 16 juin 1962
| jusqu'au fonction2 = 10 juillet 1962<br/><small>({{durée|18|6|1962|10|7|1962}})</small>
| jusqu'au fonction2 = 10 juillet 1962<br/><small>({{durée|18|6|1962|10|7|1962}})</small>
| prédécesseur 2 = Song Yo-chan
| prédécesseur 2 = Song Yo-chan
| successeur 2 = Kim Hyun-chul
| successeur 2 = Kim Hyun-chul
| fonction3 = Président du [[Conseil suprême pour la reconstruction nationale]]
| président 3 = [[Yun Po-sun]]<br />''Lui-même''
| à partir du fonction3 = 3 juillet 1961
| jusqu'au fonction3 = 17 décembre 1963<br/><small>({{durée|3|7|1961|17|12|1963}})</small>
| prédécesseur 3 = Jang Do-young
| successeur 3 = ''Poste supprimé''
| fonction4 = Vice-président du [[Conseil suprême pour la reconstruction nationale]]
| président 4 = [[Yun Po-sun]]
| à partir du fonction4 = 16 mai 1961
| jusqu'au fonction4 = 2 juillet 1961<br/><small>({{durée|16|5|1961|2|7|1961}})</small>
| prédécesseur 4 = ''Poste établi''
| successeur 4 = ''Poste supprimé''
| nom de naissance =
| nom de naissance =
| date de naissance = 30 septembre 1917
| date de naissance = 30 septembre 1917
| lieu de naissance = [[Gumi (ville)|Gumi]] ([[Empire du Japon]]), [[Histoire de la Corée durant la colonisation japonaise|Corée japonaise]]
| lieu de naissance = [[Gumi (ville)|Gumi]], [[Gyeongsang du Nord]], [[Corée pendant la colonisation japonaise|Corée japonaise]], [[Empire du Japon]]
| date de décès = 26 octobre 1979
| date de décès = 26 octobre 1979
| lieu de décès = [[Séoul]] ([[Corée du Sud]])
| lieu de décès = [[Jongno-gu]], [[Séoul]], [[Corée du Sud]]
| nature du décès = [[Assassinat]]
| nature du décès = [[Assassinat de Park Chung-hee|Assassinat]]
| sépulture =
| sépulture = [[Cimetière national de Séoul]]
| nationalité = [[Corée du Sud|Sud-coréenne]]
| nationalité = [[Corée du Sud|Sud-coréen]]
| parti = {{Lien|trad=Democratic Republican Party (South Korea)|fr=Parti démocratique républicain}}
| parti = {{Lien|trad=Democratic Republican Party (South Korea)|fr=Parti démocratique républicain}}
| père =
| père = Park Sŏng-bin
| mère =
| mère = Paek Nam-ŭi
| fratrie =
| fratrie = Park Sang-hee<br />Park Moo-hee<br />Park Dong-hee<br />Park Han-saem<br />Park Jae-hee<br />Park Gwi-hee
| conjoint = [[Yuk Young-soo]] <small>(1925-1974)</small>
| conjoint = Kim Ho-nam <small>(1936-1950)</small><br />[[Yuk Young-soo]] <small>(1950-1974)</small>
| enfants = [[Park Geun-hye]]
| enfants = Park Jae-ok<br />[[Park Geun-hye]]<br />Park Geun Ryeong<br />Park Ji-man
| entourage =
| entourage =
| université = Académie militaire de l'Armée Mandchoukouo<br />[[Académie de l'Armée impériale japonaise]]<br />[[Académie militaire de Corée]]
| université =
| profession = [[Militaire]]
| profession = [[Militaire]]
| religion = [[Bouddhisme]]
| religion = [[Bouddhisme|Bouddhiste]]
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| résidence =
| signature = Park Chung-hee signature.svg
| signature = Park Chung-hee signature.svg
| emblème = Seal of the President of the Republic of Korea.svg
| emblème = Seal of the President of the Republic of Korea.svg
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{{Infobox Nom coréen
{{Infobox Nom coréen
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'''Park Chung-hee''' (en {{lang-ko|박정희}}), né le {{date de naissance|30|septembre|1917}} à [[Gumi (ville)|Gumi]] et mort [[Assassinat de Park Chung-hee|assassiné]] le {{date de décès|26|octobre|1979}} à [[Séoul]], est un [[militaire]] et [[homme d'État]] [[Corée du Sud|sud-coréen]], [[Président de la république de Corée|président de la République]] de [[1962]] à [[1979]]. Sous son régime autoritaire, la Corée du Sud prend son essor économique pour se hisser parmi les [[Liste des pays par PIB (PPA)|vingt pays les plus riches]] de la planète.
'''Park Chung-hee''' (en {{lang-ko|박정희}}), né le {{date de naissance|30|septembre|1917}} à [[Gumi (ville)|Gumi]] et mort le {{date de décès|26|octobre|1979}} à [[Séoul]], est un [[militaire]] et [[homme d'État]] [[Corée du Sud|sud-coréen]]. Après avoir pris le pouvoir lors d'un [[Coup d'État de 1961 en Corée du Sud|coup d'État de 1961]], il est élu troisième [[président de la république de Corée]] en 1963. Il dirige le pays jusqu'à son [[Assassinat de Park Chung-hee|assassinat]] en 1979.

Avant sa présidence, il est le deuxième officier le plus haut gradé de l'[[Armée de terre de la république de Corée|armée sud-coréenne]]. Son coup d'État met fin à la [[Deuxième République (Corée du Sud)|Deuxième République]]. Après avoir dirigé une [[Conseil suprême pour la reconstruction nationale|junte militaire]] pendant deux ans, il est {{Lien|trad=1963 South Korean presidential election|fr=élu président en 1963}}, inaugurant ainsi la [[Troisième République (Corée du Sud)|Troisième République]]. Il entame une série de réformes qui conduisent à une [[croissance économique]] et une [[industrialisation]] rapides au cours des [[années 1960]] et [[Années 1970|1970]] ([[miracle de la rivière Han]]), faisant de la Corée du Sud l'un [[Liste des pays par PIB (PPA)|vingt pays les plus riches]] de la planète. Cette période voit également la naissance des [[chaebol]]s : des conglomérats d'entreprises familiales soutenues par l'État à l'instar des [[zaibatsu]]s japonais. Parmi les chaebols les plus importants figurent [[Hyundai Motor Group|Hyundai]], [[LG Group|LG]] et [[Groupe Samsung|Samsung]].

Populaire dans les années 1960, Park voit sa côte de popularité commencé à plafonner au cours des années 1970, avec des victoires plus serrées que prévu lors de l'{{Lien|trad=1971 South Korean presidential election|fr=élection présidentielle de 1971}} et des {{Lien|trad=1971 South Korean legislative election|fr=élections législatives qui ont suivi}}. En 1972, il décrète la [[loi martiale]] et introduit la très autoritaire [[Constitution Yusin]], inaugurant la [[Quatrième République (Corée du Sud)|Quatrième République]]. L'opposition et la dissidence politiques sont désormais constamment réprimées et il possède un contrôle total sur l'armée, ainsi qu'un contrôle important sur les médias et les expressions artistiques. En 1979, il est [[Assassinat de Park Chung-hee|assassiné]] par son ami proche [[Kim Jae-gyu]], directeur de la [[National Intelligence Service (Corée)|KCIA]], à la suite du {{Lien|trad=Busan–Masan Uprising|fr=soulèvement de Pusan-Masan}}. Les motifs de son assassinat demeurent obscurs et il n'a jamais été su si le geste a été spontané ou prémédité. La croissance économique se poursuit malgré le [[Coup d'État du 12 décembre 1979 à Séoul|coup d'État de 1979]] et les [[Soulèvement de Gwangju|troubles politiques considérables consécutifs]] à sa mort. Le pays se démocratise finalement avec les [[manifestations démocratiques de juin|manifestations de juin]] [[1987]].

Park a dirigé la Corée du Sud comme un [[Dictature|dictateur]] autoritaire et reste une figure controversée dans la mémoire sud-coréenne, ce qui rend difficile une évaluation détachée de sa présidence. Alors que certains lui attribuent le mérite d'avoir soutenu la croissance économique qui a remodelé et modernisé la Corée du Sud, d'autres critiquent sa manière autoritaire d'avoir dirigé le pays (surtout après 1971) et d'avoir donné la priorité à la croissance économique et à l'ordre social au détriment des [[libertés publiques]] et des [[droits de l'homme]]. Les sondages montrent Park Chung-hee, [[Kim Dae-jung]] (un de ses anciens opposants qu'il a tenté de faire exécuter) et [[Roh Moo-hyun]] comme les présidents les plus appréciés de l'[[histoire de la Corée du Sud]], en particulier parmi les [[Conservatisme|conservateurs]] et les personnes âgées. Sa fille aînée, [[Park Geun-hye]], a été la onzième présidente de la république de 2013 jusqu'à ce qu'elle soit {{Lien|trad=Impeachment of Park Geun-hye|fr=destituée}} et reconnue coupable de [[Scandale Choi Soon-sil|diverses accusations de corruption]] en 2017.


== Situation personnelle ==
== Situation personnelle ==
Park Chung-hee est né à [[Gumi (ville)|Gumi]], une petite ville dans le [[Gyeongsang du Nord]], près de [[Daegu]], le {{Date|30|septembre|1917}}. Sous l’[[Histoire de la Corée sous occupation japonaise|occupation japonaise]], il a porté également les noms de Takaki Masao et Okamoto Minoru<ref>Le Japon mena une politique d'assimilation forcée, obligeant les Coréens à changer de nom.</ref>. Il est diplômé de l'académie militaire japonaise de [[Mandchourie]] en 1944.
Park Chung-hee est né à [[Gumi (ville)|Gumi]], une petite ville dans le [[Gyeongsang du Nord]], près de [[Daegu]], le {{Date|30|septembre|1917}}. Sous l’[[Histoire de la Corée sous occupation japonaise|occupation japonaise]], il a porté également les noms de Takaki Masao et Okamoto Minoru<ref>Le Japon mena une politique d'assimilation forcée, obligeant les Coréens à changer de nom.</ref>. Il est diplômé de l'académie militaire japonaise de [[Mandchourie]] en 1944.


== Carrière militaire ==
== Carrière militaire ==
Il sert en [[Chine]] dans l’[[Armée du Kwantung]] en tant qu'officier pendant les derniers mois de la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde guerre mondiale]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Corée du Sud : Park Chung-hee, la dictature capitaliste et le "miracle de la rivière Han" |url=http://asialyst.com/fr/2021/06/12/coree-sud-dictateur-park-chung-hee-miracle-riviere-han/ |site=Asialyst |date=2021-06-12 |consulté le=}}</ref>. Il reçut une montre en or de l'empereur [[Hirohito]] en récompense de ses services<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |prénom= |nom= |titre=Il y a 50 ans : coup d'Etat militaire en Corée du Sud |url=http://www.amitiefrancecoree.org/article-il-y-a-50-ans-coup-d-etat-militaire-en-coree-du-sud-73921345.html |site=AAFC |date=2011 |consulté le=}}</ref>.
Il sert en [[Chine]] dans l’[[Armée du Kwantung]] en tant qu'officier pendant les derniers mois de la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde guerre mondiale]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Corée du Sud : Park Chung-hee, la dictature capitaliste et le "miracle de la rivière Han" |url=http://asialyst.com/fr/2021/06/12/coree-sud-dictateur-park-chung-hee-miracle-riviere-han/ |site=Asialyst |date=2021-06-12 }}</ref>. Il reçut une montre en or de l'empereur [[Hirohito]] en récompense de ses services<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=Il y a 50 ans : coup d'Etat militaire en Corée du Sud |url=http://www.amitiefrancecoree.org/article-il-y-a-50-ans-coup-d-etat-militaire-en-coree-du-sud-73921345.html |site=AAFC |date=2011 }}</ref>.


Soupçonné de participation à une cellule [[communisme|communiste]] au sein de l'armée sud-coréenne et de projeter un soulèvement, il est condamné à mort, puis gracié, en 1948<ref>Éric Bidet, ''Corée du Sud. Économie sociale et société civile'', l'Harmattan/Innoval, 2003, {{p.|77}}, se référant à M. Breen, ''The Koreans'', Orion Business Books, London, 1998</ref>. Il dénonce alors d'autres membres du complot supposé<ref>
Soupçonné de participation à une cellule [[communisme|communiste]] au sein de l'armée sud-coréenne et de projeter un soulèvement, il est condamné à mort, puis gracié, en 1948<ref>Éric Bidet, ''Corée du Sud. Économie sociale et société civile'', l'Harmattan/Innoval, 2003, {{p.|77}}, se référant à M. Breen, ''The Koreans'', Orion Business Books, London, 1998</ref>. Il dénonce alors d'autres membres du complot supposé<ref>
{{lien web|url=http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2291|titre=Quelle appréciation sur l’époque de Park Chung Hee et le développement coréen|site=[http://www.korea-is-one.org/spip.php?rubrique6 Korea is one!]}}).</ref>. Son frère communiste est exécuté pour ce motif. Cet épisode reste énigmatique, Park étant alors un collaborateur des services de renseignement<ref name=":1" />.
{{lien web|url=http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2291|titre=Quelle appréciation sur l’époque de Park Chung Hee et le développement coréen|site=[http://www.korea-is-one.org/spip.php?rubrique6 Korea is one!]}}).</ref>. Son frère communiste est exécuté pour ce motif. Cet épisode reste énigmatique, Park étant alors un collaborateur des services de renseignement<ref name=":1" />.


Pendant la [[guerre de Corée]], le manque d’effectifs conduit à la réintégration des anciens officiers coréens de l’[[armée impériale japonaise]], lesquels avaient été dégradés pour collaboration avec l'occupant. Park Chung-hee est chargé d'organiser à l’arrière les services du renseignement militaire<ref name=":1" />.
Pendant la [[guerre de Corée]], le manque d’effectifs conduit à la réintégration des anciens officiers coréens de l’[[armée impériale japonaise]], lesquels avaient été dégradés pour collaboration avec l'occupant. Park Chung-hee est chargé d'organiser à l’arrière les services du renseignement militaire<ref name=":1" />.
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== Président de la République de Corée ==
== Président de la République de Corée ==
=== Coup d’État de 1961 ===
=== Coup d’État de 1961 ===
Le {{date|16|mai|1961}}, Park prit la tête [[Coup d'état du 16 mai|d'un coup d'État militaire qui renversa le gouvernement civil]] du Premier ministre [[Chang Myon]], de sensibilité conservatrice libérale, tout en maintenant en fonction pendant un an le président [[Yun Po-sun]]. Ce dernier avait donné son appui aux putschistes, déclarant au commandant des troupes américaines en Corée que « la Corée a besoin d'un gouvernement fort ». Les [[États-Unis]], constatant que les élites locales soutenaient l'instauration d'un régime autoritaire par crainte de la gauche, ne s'opposèrent pas au coup d’État<ref name=":2" />.
Le {{date|16|mai|1961}}, Park prit la tête [[Coup d'état du 16 mai|d'un coup d'État militaire qui renversa le gouvernement civil]] du Premier ministre [[Chang Myon]], de sensibilité conservatrice libérale, tout en maintenant en fonction pendant un an le président [[Yun Po-sun]]. Ce dernier avait donné son appui aux putschistes, déclarant au commandant des troupes américaines en Corée que « la Corée a besoin d'un gouvernement fort ». Les [[États-Unis]], constatant que les élites locales soutenaient l'instauration d'un régime autoritaire par crainte de la gauche, ne s'opposèrent pas au coup d’État<ref name=":2" />.


Le pays est alors l'un des plus pauvres au monde, distancé économiquement par la Corée du Nord, et l’immense masse de la population vit dans une misère noire. Park entreprend de purger les institutions, très corrompues<ref name=":1" />.
Le pays est alors l'un des plus pauvres au monde, distancé économiquement par la Corée du Nord, et l’immense masse de la population vit dans une misère noire. Park entreprend de purger les institutions, très corrompues<ref name=":1" />.
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==== Industrialisation ====
==== Industrialisation ====
Park Chung Hee met en place une politique d’industrialisation accélérée sous la direction d’une planification autoritaire. Le premier plan quinquennal est lancé en 1962 et sera suivi de deux autres. La Corée applique un protectionnisme strict tant à l’égard de sa production agricole (interdiction d’importation de riz) qu’industrielle. Par ailleurs l’État prend possession de l’ensemble du système financier et n’emprunte que très peu sur les marchés internationaux<ref>{{Lien web|langue=|titre=CADTM - Corée du Sud : le miracle démasqué|url=http://www.cadtm.org/Coree-du-Sud-le-miracle-demasque|site=www.cadtm.org|date=|consulté le=}}</ref>.
Park Chung Hee met en place une politique d’industrialisation accélérée sous la direction d’une planification autoritaire. Le premier plan quinquennal est lancé en 1962 et sera suivi de deux autres. La Corée applique un protectionnisme strict tant à l’égard de sa production agricole (interdiction d’importation de riz) qu’industrielle. Par ailleurs l’État prend possession de l’ensemble du système financier et n’emprunte que très peu sur les marchés internationaux<ref>{{Lien web|titre=CADTM - Corée du Sud : le miracle démasqué|url=http://www.cadtm.org/Coree-du-Sud-le-miracle-demasque|site=www.cadtm.org|date=}}</ref>.


Sous son gouvernement, on vit le développement des ''[[chaebol]],'' sociétés familiales soutenues par l’État dont le système est similaire à celui des [[zaibatsu]] [[japon]]ais. On compte, entre autres, parmi ces sociétés, [[Hyundai]], [[Lucky-Goldstar|LG]] et [[Groupe Samsung|Samsung]]. Mais le développement économique de la [[Corée du Sud]] se poursuit au prix de sacrifices importants pour la classe ouvrière : le gouvernement ne reconnait pas de salaire minimum ou de congé hebdomadaire, impose des périodes de travail gratuit à son bénéfice et les journées de travail sont d'une durée de douze heures. En outre, les syndicats et les actions collectives ouvrières sont interdits<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Corée : l'ébranlement d'une dictature|périodique=Le Monde diplomatique|date=1977-06-01|issn=|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/1977/06/BOUC/34295|consulté le=|pages=}}</ref>.
Sous son gouvernement, on vit le développement des ''[[chaebol]],'' sociétés familiales soutenues par l’État dont le système est similaire à celui des [[zaibatsu]] [[japon]]ais. On compte, entre autres, parmi ces sociétés, [[Hyundai]], [[Lucky-Goldstar|LG]] et [[Groupe Samsung|Samsung]]. Selon la [[Fondation Gapminder]], l'extrême [[pauvreté]] a été réduite de 66,9 % en [[1961]] à 11,2 % en [[1979]], ce qui en fait l'une des réductions de pauvreté les plus rapides et les plus importantes de l'histoire de l'humanité<ref name="Gapminder' 'README: download desktop app to view individual extreme poverty'">{{lien web|titre=Gapminder' 'README: download desktop app to view individual extreme poverty' |url=https://www.gapminder.org/tools/#$chart-type=mountain&url=v1 |consulté le=23 octobre 2020|éditeur=Gapminder}}</ref>. Cette croissance englobe également une baisse de la mortalité infantile et une augmentation de l’espérance de vie. De 1961 à 1979, la mortalité infantile a diminué de 64 %, soit la troisième baisse la plus rapide de la mortalité infantile parmi tous les pays comptant plus de 10 millions d’habitants au cours de la même période<ref name="Child mortality">{{lien web|titre=Child mortality |url=https://ourworldindata.org/grapher/child-mortality-igme?tab=table&time=1961..1979 |consulté le=23 octobre 2020|éditeur=ourworldindata.org}}</ref>.


Les progrès économiques de la Corée du Sud sont fulgurants. Les exportations, qui ne représentaient que 50 millions de dollars en 1960, dépassent le milliard de dollars en 1970, puis les 10 milliards à la fin de la décennie. Le pays reste néanmoins fragile. L’une des principales recettes de devises étrangères sont les retombées financières de l’envoi de {{nombre|320000 soldats}} combattre [[Guerre du Viêt Nam|au Vietnam]] aux côtés de l'armée américaine<ref name=":1" />.
Les progrès économiques de la Corée du Sud sont fulgurants. Les exportations, qui ne représentaient que 50 millions de dollars en 1960, dépassent le milliard de dollars en 1970, puis les 10 milliards à la fin de la décennie. Le pays reste néanmoins fragile. L’une des principales recettes de devises étrangères sont les retombées financières de l’envoi de {{nombre|320000 soldats}} combattre [[Guerre du Viêt Nam|au Vietnam]] aux côtés de l'armée américaine<ref name=":1" />.
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==== Guerre du Vietnam ====
==== Guerre du Vietnam ====
Park Chung-hee décide d'envoyer 300 000 soldats faire la guerre aux côtés des États-Unis au [[Vietnam]] dès septembre 1964 en l’échange d’une aide financière substantielle et d’investissements dans les consortiums nationaux. Environ 16 000 d’entre eux ont été tués et 65 % des soldats furent exposés à l'« [[agent orange]] », cette substance chimique, extrêmement toxique, massivement déversée par les forces américaines au Vietnam. Les troupes furent également responsables de très nombreuses exactions contre la population civile, notamment des massacres et des viols. Le massacre de Binh Hoa (Sud-Vietnam) lors duquel 430 civils – dont 166 enfants – sont tués, en est emblématique. Au total, environ 8 000 civils vietnamiens ont été exécutés par l'armée sud-coréenne au cours de la guerre<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Guerre du Vietnam: les Sud-Coréens accusés de violences sur des civils |url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20150522-coree-sud-vietnam-histoire-crimes-guerre-violences-civils |site=RFI |date=2015-05-22 |consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vietnam-Corée. La guerre sans fin des mémoires |url=https://www.humanite.fr/monde/guerre-du-vietnam/vietnam-coree-la-guerre-sans-fin-des-memoires-631635 |site=L'Humanité |date=2017-02-05 |consulté le=}}</ref>.
Park Chung-hee décide d'envoyer 300 000 soldats faire la guerre aux côtés des États-Unis au [[Vietnam]] dès septembre 1964 en l’échange d’une aide financière substantielle et d’investissements dans les consortiums nationaux. Environ 16 000 d’entre eux ont été tués et 65 % des soldats furent exposés à l'« [[agent orange]] », cette substance chimique, extrêmement toxique, massivement déversée par les forces américaines au Vietnam. Les troupes furent également responsables de très nombreuses exactions contre la population civile, notamment des massacres et des viols. Le massacre de Binh Hoa (Sud-Vietnam) lors duquel 430 civils – dont 166 enfants – sont tués, en est emblématique. Au total, environ 8 000 civils vietnamiens ont été exécutés par l'armée sud-coréenne au cours de la guerre<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Guerre du Vietnam: les Sud-Coréens accusés de violences sur des civils |url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20150522-coree-sud-vietnam-histoire-crimes-guerre-violences-civils |site=RFI |date=2015-05-22 }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vietnam-Corée. La guerre sans fin des mémoires |url=https://www.humanite.fr/monde/guerre-du-vietnam/vietnam-coree-la-guerre-sans-fin-des-memoires-631635 |site=L'Humanité |date=2017-02-05 }}</ref>.


==== Corruption et aide économique américaine ====
==== Corruption et aide économique américaine ====
Park n'encourt pas les accusations de corruption des militaires qui lui ont succédé{{Référence nécessaire|date=31 octobre 2017}}. En effet, il considérait important d'affecter un style de vie austère s’il voulait demander aux Coréens des sacrifices pour la prospérité future. Il s'habillait simplement et mélangeait son riz avec de l'[[orge commune|orge]] pour l'économiser. Pourtant, selon le témoignage d'un ancien responsable des services secrets, il détournait à son avantage une petite portion des investissements étrangers en Corée du Sud<ref>[http://jfk.hood.edu/Collection/Weisberg%20Subject%20Index%20Files/K%20Disk/Korean%20Central%20Intelligence%20Agency/Item%2011.pdf Ex-Director informs on KCIA action]</ref>.
Park n'encourt pas les accusations de corruption des militaires qui lui ont succédé{{Référence nécessaire|date=31 octobre 2017}}. En effet, il considérait important d'affecter un style de vie austère s’il voulait demander aux Coréens des sacrifices pour la prospérité future. Il s'habillait simplement et mélangeait son riz avec de l'[[orge commune|orge]] pour l'économiser. Pourtant, selon le témoignage d'un ancien responsable des services secrets, il détournait à son avantage une petite portion des investissements étrangers en Corée du Sud<ref>[http://jfk.hood.edu/Collection/Weisberg%20Subject%20Index%20Files/K%20Disk/Korean%20Central%20Intelligence%20Agency/Item%2011.pdf Ex-Director informs on KCIA action]</ref>.


L'aide économique américaine (de 600 à 900 millions de dollars par an) entraîne des scandales de corruption révélés dans les années 1970 : nombre de parlementaires, journalistes, universitaires et membres de l'administration américaine percevait des pots-de-vin du régime sud-coréen afin d'augmenter cette aide, et de défendre l'image du régime sud-coréen auprès de l'opinion publique. Des sociétés privées américaines, en particulier dans le secteur pétrolier, ont aussi contribué au financement des autorités sud-coréennes en échange de contrats (la [[Gulf Oil]] a ainsi dépensé 4 millions de dollars pour la réélection de Park Chung-hee en 1967)<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=|auteur1=Alain Bouc|titre=Soubresauts de la dictature Park|passage=20-22|lieu=|éditeur=Manière de voir|date=décembre 2018|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
L'aide économique américaine (de 600 à 900 millions de dollars par an) entraîne des scandales de corruption révélés dans les années 1970 : nombre de parlementaires, journalistes, universitaires et membres de l'administration américaine percevait des pots-de-vin du régime sud-coréen afin d'augmenter cette aide, et de défendre l'image du régime sud-coréen auprès de l'opinion publique. Des sociétés privées américaines, en particulier dans le secteur pétrolier, ont aussi contribué au financement des autorités sud-coréennes en échange de contrats (la [[Gulf Oil]] a ainsi dépensé 4 millions de dollars pour la réélection de Park Chung-hee en 1967)<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Alain Bouc|titre=Soubresauts de la dictature Park|passage=20-22|éditeur=Manière de voir|date=décembre 2018|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


=== Répression ===
=== Répression ===
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=== Nettoyage social ===
=== Nettoyage social ===
En 1975, afin de préparer la candidature de la Corée du Sud à l’organisation des [[Jeux olympiques d'été de 1988|Jeux olympiques de 1988]], Park Chung-hee donna l’ordre à la police de « purifier » les rues et d’en expulser mendiants, vagabonds et marchands à la sauvette qui donnaient une mauvaise image du pays à l'étranger. Les victimes de cette campagne de [[nettoyage social]], au nombre de plusieurs dizaines de milliers, furent envoyées dans des camps et soumises aux travaux forcés, sans être payées, et exposées à la torture et à des viols répétés. Officiellement, 513 personnes sont mortes d'épuisement dans ces camps, mais leur nombre pourrait être beaucoup plus élevé<ref>{{Article|langue=fr|titre=La Corée du Sud hantée par le souvenir de ses enfants vagabonds|périodique=Le Monde.fr|date=2016-04-22|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/04/22/la-coree-du-sud-hantee-par-le-souvenir-de-ses-enfants-vagabonds_4907297_3216.html|consulté le=}}</ref>.
En 1975, afin de préparer la candidature de la Corée du Sud à l’organisation des [[Jeux olympiques d'été de 1988|Jeux olympiques de 1988]], Park Chung-hee donna l’ordre à la police de « purifier » les rues et d’en expulser mendiants, vagabonds et marchands à la sauvette qui donnaient une mauvaise image du pays à l'étranger. Les victimes de cette campagne de [[nettoyage social]], au nombre de plusieurs dizaines de milliers, furent envoyées dans des camps et soumises aux travaux forcés, sans être payées, et exposées à la torture et à des viols répétés. Officiellement, 513 personnes sont mortes d'épuisement dans ces camps, mais leur nombre pourrait être beaucoup plus élevé<ref>{{Article|langue=fr|titre=La Corée du Sud hantée par le souvenir de ses enfants vagabonds|périodique=Le Monde.fr|date=2016-04-22|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/04/22/la-coree-du-sud-hantee-par-le-souvenir-de-ses-enfants-vagabonds_4907297_3216.html}}</ref>.


=== Assassinat ===
=== Assassinat ===
{{Article détaillé|Raid sur la Maison Bleue|Assassinat de Park Chung-hee}}
{{Article détaillé|Raid sur la Maison Bleue|Assassinat de Park Chung-hee}}
Le {{date|21|janvier|1968}}, 31 agents de la [[Corée du Nord]], connu comme l'''Unit 24'' [[Raid sur la Maison Bleue|attaquent le palais présidentiel à Séoul]] mais échouent à abattre Park Chung Hee<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=When NK Commandos Tried To Assassinate South Korea's President {{!}} NK News - North Korea News|url=https://www.nknews.org/2013/01/when-nk-commandos-tried-to-assassinate-south-koreas-president/|date=2013-01-21|consulté le=2019-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=A not-that-short history of North Korean assassinations and attempts|périodique=The Washington Post|date=15 février 2017|issn=|lire en ligne=https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2017/02/15/a-not-that-short-history-of-north-korean-assassinations-and-attempts/?noredirect=on|pages=}}</ref>. Lors des combats, 28 Nord-coréens, 68 Sud-coréens et 3 Américains sont tués.
Le {{date|21|janvier|1968}}, 31 agents de la [[Corée du Nord]], connu comme l'''Unit 24'' [[Raid sur la Maison Bleue|attaquent le palais présidentiel à Séoul]] mais échouent à abattre Park Chung Hee<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=When NK Commandos Tried To Assassinate South Korea's President {{!}} NK News - North Korea News|url=https://www.nknews.org/2013/01/when-nk-commandos-tried-to-assassinate-south-koreas-president/|date=2013-01-21|consulté le=2019-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=|titre=A not-that-short history of North Korean assassinations and attempts|périodique=The Washington Post|date=15 février 2017|lire en ligne=https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2017/02/15/a-not-that-short-history-of-north-korean-assassinations-and-attempts/?noredirect=on|pages=}}</ref>. Lors des combats, 28 Nord-coréens, 68 Sud-coréens et 3 Américains sont tués.


Le {{Date|15|août|1974}}, une tentative d'assassinat par Moon Se-gwang (un agent nord-coréen selon [[Séoul]]) échoua, mais causa la mort de son épouse [[Yuk Young-soo]]. Park fut lui-même assassiné le {{Date|26|octobre|1979}} par [[Kim Jae-gyu|Kim Jae-kyu]], son ami de longue date, alors à la tête de la [[KCIA]] (Agence centrale du renseignement coréenne), la police secrète sud-coréenne. Kim Jae-kyu et d'autres membres de la KCIA accusés de participation au complot sont torturés et exécutés.
Le {{Date|15|août|1974}}, une tentative d'assassinat par Moon Se-gwang (un agent nord-coréen selon [[Séoul]]) échoua, mais causa la mort de son épouse [[Yuk Young-soo]]. Park fut lui-même assassiné le {{Date|26|octobre|1979}} par [[Kim Jae-gyu|Kim Jae-kyu]], son ami de longue date, alors à la tête de la [[KCIA]] (Agence centrale du renseignement coréenne), la police secrète sud-coréenne. Kim Jae-kyu et d'autres membres de la KCIA accusés de participation au complot sont torturés et exécutés.


Park Chung-hee est le père de [[Park Geun-hye]], élue [[Liste des présidents de la Corée du Sud|présidente de la République]]<ref>{{Lien web|url=http://coree.aujourdhuilemonde.com/la-coree-du-sud-choisit-park-geun-hye-comme-president
Park Chung-hee est le père de [[Park Geun-hye]], élue [[Liste des présidents de la Corée du Sud|présidente de la République]]<ref>{{Lien web|url=http://coree.aujourdhuilemonde.com/la-coree-du-sud-choisit-park-geun-hye-comme-president
|titre=La Corée du Sud choisit Park Geun-hye comme Président|auteur=|année=17 décembre 2012|éditeur=Aujourd'hui la Corée|consulté le=17 décembre 2012}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web
|titre=La Corée du Sud choisit Park Geun-hye comme Président|année=17 décembre 2012|éditeur=Aujourd'hui la Corée|consulté le=17 décembre 2012}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web
|url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/12/19/la-candidate-conservatrice-park-geun-hye-donnee-gagnante-de-la-presidentielle-sud-coreenne_1808174_3216.html|titre=Corée du Sud : la candidate conservatrice donnée gagnante de la présidentielle|auteur=[[Reuters]]|année=17 décembre 2012|éditeur=[[Le Monde]]|consulté le=17 décembre 2012}}</ref> le {{date|19|décembre|2012}}. Elle s'est timidement excusée pour les dégâts causés par son père sous son régime. Néanmoins, elle rend obligatoire l'usage de manuels d’histoire approuvés par son gouvernement célébrant le régime<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Sung Il-kwon|titre=En Corée du Sud, la fin de la dynastie Park|périodique=Le Monde diplomatique|date=2017-01-01|issn=|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/IL_KWON/57002|consulté le=2018-07-21|pages=}}</ref>.
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== Héritage ==
Park Chung-hee reste une figure controversée en Corée du Sud. Les dix-huit années de sa présidence sont considérées comme l'un des sujets les plus controversés parmi le public, les politiciens et les universitaires coréens<ref>1. Kim, P., & Vogel, E. F (2013). The Park Chung Hee Era: the transformation of South Korea. Harvard University Press. pp. 25–26. {{ISBN|978-0-674-06106-4}}.</ref>. Les opinions sont partagées concernant son héritage, entre ceux qui attribuent à Park ses réformes et ceux qui condamnent sa manière autoritaire de gouverner le pays, en particulier après [[1971]]. Les générations plus âgées qui ont passé leur vie adulte sous le règne de Park ont tendance à lui attribuer la construction d'une base économique pour le pays et à le protéger de la [[Corée du Nord]], ainsi que conduire la Corée du Sud à une notoriété économique et mondiale. Bien que Park ait été classé parmi les dix meilleurs « Asiatiques du siècle » par le [[Time (magazine)|magazine Time]] en [[1999]]<ref>[https://web.archive.org/web/20010128155400/http://www.time.com/time/asia/asia/magazine/1999/990823/cover1.html Time Asia: Asians of the Century], August 1999, Retrieved April 20, 2010</ref>, les nouvelles générations de Coréens et ceux qui ont lutté pour la démocratisation ont tendance à croire que son régime autoritaire était injustifié et qu'il a gêné la transition de la Corée du Sud vers la [[démocratie]].

Park a été reconnu et respecté par de nombreux Sud-Coréens comme un dirigeant exceptionnellement efficace, reconnu pour avoir fait de la Corée du Sud ce qu'elle est aujourd'hui sur le plan économique<ref>{{article|url=http://www.time.com/time/asia/asia/magazine/1999/990823/park1.html |archive-url=https://web.archive.org/web/20010123231600/http://www.time.com/time/asia/asia/magazine/1999/990823/park1.html |archive-date=January 23, 2001 |date=August 23, 1999|titre= TIME: The Most Influential Asians of the Century|prénom=Donald |nom=Gregg |périodique=Time}}</ref>. Park a dirigé le [[miracle de la rivière Han]], une période de croissance économique rapide en Corée du Sud. Sous sa présidence, le pays possédait l'une des économies nationales à la croissance la plus rapide dans les [[années 1960]] et [[Années 1970|1970]]. Selon la [[Fondation Gapminder]], l'extrême [[pauvreté]] a été réduite de 66,9 % en [[1961]] à 11,2 % en [[1979]], ce qui en fait l'une des réductions de pauvreté les plus rapides et les plus importantes de l'histoire de l'humanité<ref name="Gapminder' 'README: download desktop app to view individual extreme poverty'" />. Cette croissance englobe également une baisse de la mortalité infantile et une augmentation de l’espérance de vie. De 1961 à 1979, la mortalité infantile a diminué de 64 %, soit la troisième baisse la plus rapide de la mortalité infantile parmi tous les pays comptant plus de 10 millions d’habitants au cours de la même période<ref name="Child mortality" />. La croissance économique s'est poursuivie après sa mort et après des [[Soulèvement de Gwangju|troubles politiques considérables]] à la suite de son [[Assassinat de Park Chung-hee|assassinat]] en [[1979]] et du [[Coup d'État du 12 décembre 1979 à Séoul|coup d'État du 12 décembre]].

Cependant, Park est considéré comme un dictateur hautement répressif qui a restreint les libertés et commis des violations des [[droits de l'homme]] pendant son présidence<ref>{{article|url=http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2054405,00.html|archive-url=https://web.archive.org/web/20110604011708/http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2054405,00.html|archive-date=June 4, 2011|titre=Park Chung Hee |périodique=[[Time Magazine|Time]]|date=August 23, 1999}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.ohmynews.com/nws_web/view/at_pg.aspx?CNTN_CD=A0001850589 |langue=ko-kr |script-title=ko:우리가 기억해야 할 또 다른 4·3, '민청학련사건'|date=April 3, 2013|website=오마이뉴스}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://news.zum.com/articles/3701203?c=01&sc=2 |langue=ko |script-title=ko:인혁당 유가족, 새누리당사 앞 항의 방문|date=September 12, 2012}}</ref>. En dissolvant la Constitution pour lui permettre de gouverner sans opposition, le chantage, l'arrestation, l'emprisonnement et le meurtre de personnalités de l'opposition par Park sont devenus des pratiques courantes et sont bien documentées<ref>Byung-Kook Kim., & Vogel, E. F (2013). The Park Chung Hee Era: the transformation of South Korea. Harvard University Press. pp. 200–205. {{ISBN|978-0-674-06106-4}}.</ref>. La nouvelle Constitution mise en œuvre par Park après avoir déclaré l'état d'urgence en [[1971]] lui a donné le pouvoir de nommer un tiers des membres de l'[[Assemblée nationale (Corée du Sud)|Assemblée nationale]] et a même interdit toute critique de la Constitution et du président<ref>Lee, C. (2012). Park Chung-Hee: From poverty to power. Palos Verdes, Calif.: KHU Press.</ref>. De nombreuses réalisations économiques ont également été réalisées sous son régime, notamment l'autoroute Gyeongbu, [[POSCO]], les célèbres plans quinquennaux de développement économique et social et le [[mouvement Saemaul]]<ref>{{ouvrage|titre=Developmental Dictatorship and the Park Chung Hee Era: The Shaping of Modernity in the Republic of Korea|prénom=Pyŏng-chʻŏn|nom=Yi|éditeur=Homa & Sekey Books|année= 2006|pages=278–280|isbn=978-1-9319-0728-6}}</ref>. En [[1987]], la Corée du Sud s'est finalement démocratisée à la suite des [[manifestations démocratiques de juin]].

Park a été accusé par certains d'avoir des tendances pro-japonaises. Il est responsable du début d'une relation normalisée avec le [[Japon]] et aujourd'hui, l'archipel nippon est l'un des principaux partenaires commerciaux de la Corée du Sud, dépassé seulement par la [[République populaire de Chine]] et les [[États-Unis]]<ref>1. Kim, P., & Vogel, E. F (2013). The Park Chung Hee Era: the transformation of South Korea. Harvard University Press. pp. 431–450. {{ISBN|978-0-674-06106-4}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://atlas.media.mit.edu/en/profile/country/kor/|titre=OEC – South Korea (KOR) Exports, Imports, and Trade Partners|website=atlas.media.mit.edu}}</ref>

Le régime de Park est également considéré comme l'une des principales causes du [[régionalisme]], qui constitue aujourd'hui un problème sérieux en Corée<ref>{{article|url=http://newslibrary.naver.com/viewer/index.nhn?articleId=1963100900329202022&editNo=2&printCount=1&publishDate=1963-10-09&officeId=00032&pageNo=2&printNo=5526&publishType=00020 |script-title=ko:유설낙수|journal=[[Kyunghyang Shinmun]]|date=October 9, 1963|langue=ko|via=Naver News Library|consulté le=28 mai 2018}}</ref>.

[[Kim Dae-jung]], un opposant pro-démocrate de Park qui a été [[Enlèvement de Kim Dae-jung|enlevé]], arrêté et condamné à mort par l'administration de Park, est ensuite devenu le 8{{e}} président de la Corée du Sud<ref>{{lien web|url=https://nsarchive2.gwu.edu//dc.html?doc=3696543-Document-16-Memorandum-of-Conversation-National |titre=Brzezinski-Kim Memorandum: 'Summary of Dr. Brzezinski's Meeting with Kim Kyong Won' |date=November 8, 1979}}</ref>. Le [[24 octobre]] [[2007]], à la suite d'une enquête interne, le [[National Intelligence Service (Corée)|Service national de renseignement]] (NIS) de Corée du Sud a admis que son précurseur, l'Agence Centrale du Renseignement de Corée (KCIA), avait entrepris l'enlèvement du chef de l'opposition et futur président Kim Dae-jung, affirmant qu'il avait au moins le soutien tacite de Park Chung Hee, alors dirigeant<ref>[http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/7059648.stm S Korean spies admit 1973 snatch] BBC</ref>{{,}}<ref>[https://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601080&sid=aEszilDdmZv4 South Korea's Spy Agency Admits Kidnapping Kim Dae Jung in 1973] Bloomberg.com</ref>.

[[Park Geun-hye]], la fille aînée de Park, est devenue la 11{{e}} présidente de la Corée du Sud et la première femme présidente du pays. La filiation de Park Geun-hye a été une source considérable de controverse lors de l'[[Élection présidentielle sud-coréenne de 2012|élection présidentielle de 2012]] et tout au long de son administration, ses détracteurs l'ont décrit comme la fille d'un dictateur. Park-Geun-hye a été destitué, démise de ses fonctions, puis condamnée à 27 ans de prison à la suite d'un [[Élection présidentielle sud-coréenne de 2012|scandale de trafic d'influence]]<ref name="BBC News">{{lien web|url=https://www.bbc.com/news/world-asia-43666134|titre=Park Geun-hye: South Korea's ex-leader jailed for 24 years for corruption|éditeur=BBC News |date=April 6, 2018}}</ref>{{,}}<ref name="Choe">{{article|url=https://www.nytimes.com/2017/03/31/world/asia/park-geun-hye-arrest-jail-south-korea.html|titre=Park Geun-hye's Life in Jail: Cheap Meals and a Mattress on the Floor|prénom=Sang-hun|nom=Choe|date=March 31, 2017|périodique=The New York Times|consulté le=13 mai 2017|issn=0362-4331}}</ref>

Un sondage d'opinion publique de Gallup Korea en [[octobre 2021]] a montré Park Chung-hee, [[Roh Moo-hyun]] et [[Kim Dae-jung]] sont les présidents les plus appréciés de l'[[histoire de la Corée du Sud]]. Le sondage a montré que Park a reçu une opinion favorable de 72 % et 82 % de la part des citoyens âgés de 50 à 60 ans et plus de 60 ans respectivement, et une opinion favorable de 43 % et 64 % de la part des citoyens âgés de 20 à 30 ans et 30 à 40 ans respectivement<ref name="assessment">{{lien web|url=https://n.news.naver.com/mnews/article/028/0002565795?sid=100|titre=[갤럽] "전두환 잘한 일 많다" 16%뿐…노태우는 21%|site=Naver News|date=October 29, 2021|consulté le=16 mai 2022}}</ref>.

Un certain nombre de monuments et de mémoriaux dédiés à Park existent désormais. L'une des maisons de Park à Séoul est désormais inscrite au patrimoine culturel national<ref>{{lien web|titre=Park Chung-hee's House in Sindang-dong, Seoul |url=https://english.cha.go.kr/chaen/search/selectGeneralSearchDetail.do;jsessionid=LsE9WiPjtJY5YsjIxmHepEDE0PzQhYtZlnnMTGkjGs3kat7SJCoRk8mc99mosvxE.cha-was01_servlet_engine4?mn=EN_02_02&sCcebKdcd=79&ccebAsno=04120000&sCcebCtcd=11&pageIndex=489&region=&canAsset=&ccebPcd1=&searchWrd=&startNum=&endNum=&stCcebAsdt=&enCcebAsdt=&canceled=&ccebKdcd=&ccebCtcd= |consulté le=21 août 2023|website=Cultural Heritage Administration - English Site |langue=en}}</ref>. Le musée présidentiel Park Chung-hee a ouvert ses portes en [[2021]]<ref name=":02">{{lien web|nom=이 |prénom=안성 |date=September 28, 2021 |titre=구미시, "박정희대통령역사자료관 개관식" 개최 |url=http://www.gmilbo.net/news/article.html?no=61429 |consulté le=21 août 2023|website=www.gmilbo.net |langue=ko}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 16 novembre 2023 à 12:49

Park Chung-hee
박정희
Illustration.
Portrait officiel de Park Chung-hee.
Fonctions
Président de la république de Corée

(17 ans, 7 mois et 2 jours)
Élection
Réélection


Prédécesseur Yun Po-sun
Successeur Choi Kyu-ha
Premier ministre de la Corée du Sud
(Intérim)

(22 jours)
Président Lui-même
Prédécesseur Song Yo-chan
Successeur Kim Hyun-chul
Président du Conseil suprême pour la reconstruction nationale

(2 ans, 5 mois et 14 jours)
Président Yun Po-sun
Lui-même
Prédécesseur Jang Do-young
Successeur Poste supprimé
Vice-président du Conseil suprême pour la reconstruction nationale

(1 mois et 16 jours)
Président Yun Po-sun
Prédécesseur Poste établi
Successeur Poste supprimé
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Gumi, Gyeongsang du Nord, Corée japonaise, Empire du Japon
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Jongno-gu, Séoul, Corée du Sud
Nature du décès Assassinat
Sépulture Cimetière national de Séoul
Nationalité Sud-coréen
Parti politique Parti démocratique républicain (en)
Père Park Sŏng-bin
Mère Paek Nam-ŭi
Fratrie Park Sang-hee
Park Moo-hee
Park Dong-hee
Park Han-saem
Park Jae-hee
Park Gwi-hee
Conjoint Kim Ho-nam (1936-1950)
Yuk Young-soo (1950-1974 †)
Enfants Park Jae-ok
Park Geun-hye
Park Geun Ryeong
Park Ji-man
Diplômé de Académie militaire de l'Armée Mandchoukouo
Académie de l'Armée impériale japonaise
Académie militaire de Corée
Profession Militaire
Religion Bouddhiste

Signature de Park Chung-hee박정희

Park Chung-hee
Présidents de la république de Corée

Park Chung-hee
Hangeul 박정희
Hanja 朴正熙
Romanisation révisée Bak Jeonghui
McCune-Reischauer Pak Chŏnghŭi

Park Chung-hee (en coréen : 박정희), né le à Gumi et mort le à Séoul, est un militaire et homme d'État sud-coréen. Après avoir pris le pouvoir lors d'un coup d'État de 1961, il est élu troisième président de la république de Corée en 1963. Il dirige le pays jusqu'à son assassinat en 1979.

Avant sa présidence, il est le deuxième officier le plus haut gradé de l'armée sud-coréenne. Son coup d'État met fin à la Deuxième République. Après avoir dirigé une junte militaire pendant deux ans, il est élu président en 1963 (en), inaugurant ainsi la Troisième République. Il entame une série de réformes qui conduisent à une croissance économique et une industrialisation rapides au cours des années 1960 et 1970 (miracle de la rivière Han), faisant de la Corée du Sud l'un vingt pays les plus riches de la planète. Cette période voit également la naissance des chaebols : des conglomérats d'entreprises familiales soutenues par l'État à l'instar des zaibatsus japonais. Parmi les chaebols les plus importants figurent Hyundai, LG et Samsung.

Populaire dans les années 1960, Park voit sa côte de popularité commencé à plafonner au cours des années 1970, avec des victoires plus serrées que prévu lors de l'élection présidentielle de 1971 (en) et des élections législatives qui ont suivi (en). En 1972, il décrète la loi martiale et introduit la très autoritaire Constitution Yusin, inaugurant la Quatrième République. L'opposition et la dissidence politiques sont désormais constamment réprimées et il possède un contrôle total sur l'armée, ainsi qu'un contrôle important sur les médias et les expressions artistiques. En 1979, il est assassiné par son ami proche Kim Jae-gyu, directeur de la KCIA, à la suite du soulèvement de Pusan-Masan (en). Les motifs de son assassinat demeurent obscurs et il n'a jamais été su si le geste a été spontané ou prémédité. La croissance économique se poursuit malgré le coup d'État de 1979 et les troubles politiques considérables consécutifs à sa mort. Le pays se démocratise finalement avec les manifestations de juin 1987.

Park a dirigé la Corée du Sud comme un dictateur autoritaire et reste une figure controversée dans la mémoire sud-coréenne, ce qui rend difficile une évaluation détachée de sa présidence. Alors que certains lui attribuent le mérite d'avoir soutenu la croissance économique qui a remodelé et modernisé la Corée du Sud, d'autres critiquent sa manière autoritaire d'avoir dirigé le pays (surtout après 1971) et d'avoir donné la priorité à la croissance économique et à l'ordre social au détriment des libertés publiques et des droits de l'homme. Les sondages montrent Park Chung-hee, Kim Dae-jung (un de ses anciens opposants qu'il a tenté de faire exécuter) et Roh Moo-hyun comme les présidents les plus appréciés de l'histoire de la Corée du Sud, en particulier parmi les conservateurs et les personnes âgées. Sa fille aînée, Park Geun-hye, a été la onzième présidente de la république de 2013 jusqu'à ce qu'elle soit destituée (en) et reconnue coupable de diverses accusations de corruption en 2017.

Situation personnelle

Park Chung-hee est né à Gumi, une petite ville dans le Gyeongsang du Nord, près de Daegu, le . Sous l’occupation japonaise, il a porté également les noms de Takaki Masao et Okamoto Minoru[1]. Il est diplômé de l'académie militaire japonaise de Mandchourie en 1944.

Carrière militaire

Il sert en Chine dans l’Armée du Kwantung en tant qu'officier pendant les derniers mois de la Seconde guerre mondiale[2]. Il reçut une montre en or de l'empereur Hirohito en récompense de ses services[3].

Soupçonné de participation à une cellule communiste au sein de l'armée sud-coréenne et de projeter un soulèvement, il est condamné à mort, puis gracié, en 1948[4]. Il dénonce alors d'autres membres du complot supposé[5]. Son frère communiste est exécuté pour ce motif. Cet épisode reste énigmatique, Park étant alors un collaborateur des services de renseignement[2].

Pendant la guerre de Corée, le manque d’effectifs conduit à la réintégration des anciens officiers coréens de l’armée impériale japonaise, lesquels avaient été dégradés pour collaboration avec l'occupant. Park Chung-hee est chargé d'organiser à l’arrière les services du renseignement militaire[2].

Président de la République de Corée

Coup d’État de 1961

Le , Park prit la tête d'un coup d'État militaire qui renversa le gouvernement civil du Premier ministre Chang Myon, de sensibilité conservatrice libérale, tout en maintenant en fonction pendant un an le président Yun Po-sun. Ce dernier avait donné son appui aux putschistes, déclarant au commandant des troupes américaines en Corée que « la Corée a besoin d'un gouvernement fort ». Les États-Unis, constatant que les élites locales soutenaient l'instauration d'un régime autoritaire par crainte de la gauche, ne s'opposèrent pas au coup d’État[3].

Le pays est alors l'un des plus pauvres au monde, distancé économiquement par la Corée du Nord, et l’immense masse de la population vit dans une misère noire. Park entreprend de purger les institutions, très corrompues[2].

Dirigeant politique de fait du pays, Park devint président du Conseil suprême pour la Reconstruction nationale en , et entend fonder son régime sur le resserrement des liens avec les États-Unis, l'anticommunisme, la modernisation économique et un militarisme inspiré du Japon des années 1930[3]. Après la démission du président Yun en , Park succéda à ce dernier comme président intérimaire. Mais face aux pressions de l'administration Kennedy, un gouvernement civil fut rétabli. Une nouvelle constitution fut adoptée puis des élections générales furent organisées en . Park remporta la présidentielle le et fut investi président de la République le suivant. Il devait par la suite être réélu à quatre reprises en 1967, 1971, 1972 et 1978.

Politique économique

Industrialisation

Park Chung Hee met en place une politique d’industrialisation accélérée sous la direction d’une planification autoritaire. Le premier plan quinquennal est lancé en 1962 et sera suivi de deux autres. La Corée applique un protectionnisme strict tant à l’égard de sa production agricole (interdiction d’importation de riz) qu’industrielle. Par ailleurs l’État prend possession de l’ensemble du système financier et n’emprunte que très peu sur les marchés internationaux[6].

Sous son gouvernement, on vit le développement des chaebol, sociétés familiales soutenues par l’État dont le système est similaire à celui des zaibatsu japonais. On compte, entre autres, parmi ces sociétés, Hyundai, LG et Samsung. Selon la Fondation Gapminder, l'extrême pauvreté a été réduite de 66,9 % en 1961 à 11,2 % en 1979, ce qui en fait l'une des réductions de pauvreté les plus rapides et les plus importantes de l'histoire de l'humanité[7]. Cette croissance englobe également une baisse de la mortalité infantile et une augmentation de l’espérance de vie. De 1961 à 1979, la mortalité infantile a diminué de 64 %, soit la troisième baisse la plus rapide de la mortalité infantile parmi tous les pays comptant plus de 10 millions d’habitants au cours de la même période[8].

Les progrès économiques de la Corée du Sud sont fulgurants. Les exportations, qui ne représentaient que 50 millions de dollars en 1960, dépassent le milliard de dollars en 1970, puis les 10 milliards à la fin de la décennie. Le pays reste néanmoins fragile. L’une des principales recettes de devises étrangères sont les retombées financières de l’envoi de 320 000 soldats combattre au Vietnam aux côtés de l'armée américaine[2].

Normalisation des relations avec le Japon

Il normalisa les relations avec le Japon en 1965 avec le traité nippo-sud-coréen du 22 juin 1965. Ce traité fut très mal accueilli et causa une agitation généralisée car les méfaits japonais de la Seconde Guerre mondiale étaient encore trop présents dans les esprits des deux Corées. Néanmoins, en renonçant aux réparations de guerre et aux excuses en échange d'investissements, Park permit l'arrivée de capitaux japonais dans le pays.

Guerre du Vietnam

Park Chung-hee décide d'envoyer 300 000 soldats faire la guerre aux côtés des États-Unis au Vietnam dès septembre 1964 en l’échange d’une aide financière substantielle et d’investissements dans les consortiums nationaux. Environ 16 000 d’entre eux ont été tués et 65 % des soldats furent exposés à l'« agent orange », cette substance chimique, extrêmement toxique, massivement déversée par les forces américaines au Vietnam. Les troupes furent également responsables de très nombreuses exactions contre la population civile, notamment des massacres et des viols. Le massacre de Binh Hoa (Sud-Vietnam) lors duquel 430 civils – dont 166 enfants – sont tués, en est emblématique. Au total, environ 8 000 civils vietnamiens ont été exécutés par l'armée sud-coréenne au cours de la guerre[9],[10].

Corruption et aide économique américaine

Park n'encourt pas les accusations de corruption des militaires qui lui ont succédé[réf. nécessaire]. En effet, il considérait important d'affecter un style de vie austère s’il voulait demander aux Coréens des sacrifices pour la prospérité future. Il s'habillait simplement et mélangeait son riz avec de l'orge pour l'économiser. Pourtant, selon le témoignage d'un ancien responsable des services secrets, il détournait à son avantage une petite portion des investissements étrangers en Corée du Sud[11].

L'aide économique américaine (de 600 à 900 millions de dollars par an) entraîne des scandales de corruption révélés dans les années 1970 : nombre de parlementaires, journalistes, universitaires et membres de l'administration américaine percevait des pots-de-vin du régime sud-coréen afin d'augmenter cette aide, et de défendre l'image du régime sud-coréen auprès de l'opinion publique. Des sociétés privées américaines, en particulier dans le secteur pétrolier, ont aussi contribué au financement des autorités sud-coréennes en échange de contrats (la Gulf Oil a ainsi dépensé 4 millions de dollars pour la réélection de Park Chung-hee en 1967)[12].

Répression

Les services secrets (Korea Central Intelligence Agency) contrôlent l'ensemble du pays, avec plus de quarante mille employés réguliers et un million de correspondants. Les ouvriers grévistes, les protestataires ou les signataires de simples pétitions s'exposent à de longues peines de prison et à la torture. L'ensemble de la société est placée sous une surveillance constante[12].

Après presque dix ans au pouvoir, dans un régime électoral qui vit Park remporter de justesse une élection présidentielle très serrée contre Kim Dae-Jung en 1971, Park instaura l'état d'urgence et adopta la constitution yusin en 1972, ce qui transforma effectivement la présidence en régime dictatorial légal : il devient alors président à vie.

À partir de 1973, il lança un programme de conversion forcée des prisonniers politiques, auquel des détenus communistes comme Ri In-mo refusèrent de se soumettre. Il donne son accord au moins tacite à la tentative d'assassinat contre Kim Dae-jung, enlevé en à Tokyo et libéré in extremis grâce à la pression de l'ambassadeur Philip Habib, qui agit de sa propre initiative, malgré le soutien de l'administration Nixon au régime sud-coréen. En , Kim Hyung-wook, chef des services secrets jusqu'à sa défection en 1973, disparait à Paris, probablement assassiné par des agents sud-coréens. Le régime fait interdire les mini-jupes et les cheveux longs.

Nettoyage social

En 1975, afin de préparer la candidature de la Corée du Sud à l’organisation des Jeux olympiques de 1988, Park Chung-hee donna l’ordre à la police de « purifier » les rues et d’en expulser mendiants, vagabonds et marchands à la sauvette qui donnaient une mauvaise image du pays à l'étranger. Les victimes de cette campagne de nettoyage social, au nombre de plusieurs dizaines de milliers, furent envoyées dans des camps et soumises aux travaux forcés, sans être payées, et exposées à la torture et à des viols répétés. Officiellement, 513 personnes sont mortes d'épuisement dans ces camps, mais leur nombre pourrait être beaucoup plus élevé[13].

Assassinat

Le , 31 agents de la Corée du Nord, connu comme l'Unit 24 attaquent le palais présidentiel à Séoul mais échouent à abattre Park Chung Hee[14],[15]. Lors des combats, 28 Nord-coréens, 68 Sud-coréens et 3 Américains sont tués.

Le , une tentative d'assassinat par Moon Se-gwang (un agent nord-coréen selon Séoul) échoua, mais causa la mort de son épouse Yuk Young-soo. Park fut lui-même assassiné le par Kim Jae-kyu, son ami de longue date, alors à la tête de la KCIA (Agence centrale du renseignement coréenne), la police secrète sud-coréenne. Kim Jae-kyu et d'autres membres de la KCIA accusés de participation au complot sont torturés et exécutés.

Park Chung-hee est le père de Park Geun-hye, élue présidente de la République[16],[17] le . Elle s'est timidement excusée pour les dégâts causés par son père sous son régime. Néanmoins, elle rend obligatoire l'usage de manuels d’histoire approuvés par son gouvernement célébrant le régime[18].

Héritage

Park Chung-hee reste une figure controversée en Corée du Sud. Les dix-huit années de sa présidence sont considérées comme l'un des sujets les plus controversés parmi le public, les politiciens et les universitaires coréens[19]. Les opinions sont partagées concernant son héritage, entre ceux qui attribuent à Park ses réformes et ceux qui condamnent sa manière autoritaire de gouverner le pays, en particulier après 1971. Les générations plus âgées qui ont passé leur vie adulte sous le règne de Park ont tendance à lui attribuer la construction d'une base économique pour le pays et à le protéger de la Corée du Nord, ainsi que conduire la Corée du Sud à une notoriété économique et mondiale. Bien que Park ait été classé parmi les dix meilleurs « Asiatiques du siècle » par le magazine Time en 1999[20], les nouvelles générations de Coréens et ceux qui ont lutté pour la démocratisation ont tendance à croire que son régime autoritaire était injustifié et qu'il a gêné la transition de la Corée du Sud vers la démocratie.

Park a été reconnu et respecté par de nombreux Sud-Coréens comme un dirigeant exceptionnellement efficace, reconnu pour avoir fait de la Corée du Sud ce qu'elle est aujourd'hui sur le plan économique[21]. Park a dirigé le miracle de la rivière Han, une période de croissance économique rapide en Corée du Sud. Sous sa présidence, le pays possédait l'une des économies nationales à la croissance la plus rapide dans les années 1960 et 1970. Selon la Fondation Gapminder, l'extrême pauvreté a été réduite de 66,9 % en 1961 à 11,2 % en 1979, ce qui en fait l'une des réductions de pauvreté les plus rapides et les plus importantes de l'histoire de l'humanité[7]. Cette croissance englobe également une baisse de la mortalité infantile et une augmentation de l’espérance de vie. De 1961 à 1979, la mortalité infantile a diminué de 64 %, soit la troisième baisse la plus rapide de la mortalité infantile parmi tous les pays comptant plus de 10 millions d’habitants au cours de la même période[8]. La croissance économique s'est poursuivie après sa mort et après des troubles politiques considérables à la suite de son assassinat en 1979 et du coup d'État du 12 décembre.

Cependant, Park est considéré comme un dictateur hautement répressif qui a restreint les libertés et commis des violations des droits de l'homme pendant son présidence[22],[23],[24]. En dissolvant la Constitution pour lui permettre de gouverner sans opposition, le chantage, l'arrestation, l'emprisonnement et le meurtre de personnalités de l'opposition par Park sont devenus des pratiques courantes et sont bien documentées[25]. La nouvelle Constitution mise en œuvre par Park après avoir déclaré l'état d'urgence en 1971 lui a donné le pouvoir de nommer un tiers des membres de l'Assemblée nationale et a même interdit toute critique de la Constitution et du président[26]. De nombreuses réalisations économiques ont également été réalisées sous son régime, notamment l'autoroute Gyeongbu, POSCO, les célèbres plans quinquennaux de développement économique et social et le mouvement Saemaul[27]. En 1987, la Corée du Sud s'est finalement démocratisée à la suite des manifestations démocratiques de juin.

Park a été accusé par certains d'avoir des tendances pro-japonaises. Il est responsable du début d'une relation normalisée avec le Japon et aujourd'hui, l'archipel nippon est l'un des principaux partenaires commerciaux de la Corée du Sud, dépassé seulement par la République populaire de Chine et les États-Unis[28],[29]

Le régime de Park est également considéré comme l'une des principales causes du régionalisme, qui constitue aujourd'hui un problème sérieux en Corée[30].

Kim Dae-jung, un opposant pro-démocrate de Park qui a été enlevé, arrêté et condamné à mort par l'administration de Park, est ensuite devenu le 8e président de la Corée du Sud[31]. Le 24 octobre 2007, à la suite d'une enquête interne, le Service national de renseignement (NIS) de Corée du Sud a admis que son précurseur, l'Agence Centrale du Renseignement de Corée (KCIA), avait entrepris l'enlèvement du chef de l'opposition et futur président Kim Dae-jung, affirmant qu'il avait au moins le soutien tacite de Park Chung Hee, alors dirigeant[32],[33].

Park Geun-hye, la fille aînée de Park, est devenue la 11e présidente de la Corée du Sud et la première femme présidente du pays. La filiation de Park Geun-hye a été une source considérable de controverse lors de l'élection présidentielle de 2012 et tout au long de son administration, ses détracteurs l'ont décrit comme la fille d'un dictateur. Park-Geun-hye a été destitué, démise de ses fonctions, puis condamnée à 27 ans de prison à la suite d'un scandale de trafic d'influence[34],[35]

Un sondage d'opinion publique de Gallup Korea en octobre 2021 a montré Park Chung-hee, Roh Moo-hyun et Kim Dae-jung sont les présidents les plus appréciés de l'histoire de la Corée du Sud. Le sondage a montré que Park a reçu une opinion favorable de 72 % et 82 % de la part des citoyens âgés de 50 à 60 ans et plus de 60 ans respectivement, et une opinion favorable de 43 % et 64 % de la part des citoyens âgés de 20 à 30 ans et 30 à 40 ans respectivement[36].

Un certain nombre de monuments et de mémoriaux dédiés à Park existent désormais. L'une des maisons de Park à Séoul est désormais inscrite au patrimoine culturel national[37]. Le musée présidentiel Park Chung-hee a ouvert ses portes en 2021[38].

Notes et références

Notes

Références

  1. Le Japon mena une politique d'assimilation forcée, obligeant les Coréens à changer de nom.
  2. a b c d et e « Corée du Sud : Park Chung-hee, la dictature capitaliste et le "miracle de la rivière Han" », sur Asialyst,
  3. a b et c « Il y a 50 ans : coup d'Etat militaire en Corée du Sud », sur AAFC,
  4. Éric Bidet, Corée du Sud. Économie sociale et société civile, l'Harmattan/Innoval, 2003, p. 77, se référant à M. Breen, The Koreans, Orion Business Books, London, 1998
  5. « Quelle appréciation sur l’époque de Park Chung Hee et le développement coréen », sur Korea is one!).
  6. « CADTM - Corée du Sud : le miracle démasqué », sur www.cadtm.org
  7. a et b « Gapminder' 'README: download desktop app to view individual extreme poverty' », Gapminder (consulté le )
  8. a et b « Child mortality », ourworldindata.org (consulté le )
  9. « Guerre du Vietnam: les Sud-Coréens accusés de violences sur des civils », sur RFI,
  10. « Vietnam-Corée. La guerre sans fin des mémoires », sur L'Humanité,
  11. Ex-Director informs on KCIA action
  12. a et b Alain Bouc, Soubresauts de la dictature Park, Manière de voir, , p. 20-22
  13. « La Corée du Sud hantée par le souvenir de ses enfants vagabonds », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  14. (en-US) « When NK Commandos Tried To Assassinate South Korea's President | NK News - North Korea News », (consulté le )
  15. « A not-that-short history of North Korean assassinations and attempts », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  16. « La Corée du Sud choisit Park Geun-hye comme Président », Aujourd'hui la Corée, (consulté le )
  17. Reuters, « Corée du Sud : la candidate conservatrice donnée gagnante de la présidentielle », Le Monde, (consulté le )
  18. Sung Il-kwon, « En Corée du Sud, la fin de la dynastie Park », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  20. Time Asia: Asians of the Century, August 1999, Retrieved April 20, 2010
  21. Donald Gregg, « TIME: The Most Influential Asians of the Century », Time,‎ (lire en ligne [archive du ])
  22. « Park Chung Hee », Time,‎ (lire en ligne [archive du ])
  23. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. (ko) [1], sur 오마이뉴스,‎
  24. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. (ko) [2],
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  27. Pyŏng-chʻŏn Yi, Developmental Dictatorship and the Park Chung Hee Era: The Shaping of Modernity in the Republic of Korea, Homa & Sekey Books, , 278–280 p. (ISBN 978-1-9319-0728-6)
  28. 1. Kim, P., & Vogel, E. F (2013). The Park Chung Hee Era: the transformation of South Korea. Harvard University Press. pp. 431–450. (ISBN 978-0-674-06106-4)
  29. « OEC – South Korea (KOR) Exports, Imports, and Trade Partners », sur atlas.media.mit.edu
  30. (ko) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, Kyunghyang Shinmun,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  32. S Korean spies admit 1973 snatch BBC
  33. South Korea's Spy Agency Admits Kidnapping Kim Dae Jung in 1973 Bloomberg.com
  34. « Park Geun-hye: South Korea's ex-leader jailed for 24 years for corruption », BBC News,
  35. Sang-hun Choe, « Park Geun-hye's Life in Jail: Cheap Meals and a Mattress on the Floor », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  36. « [갤럽] "전두환 잘한 일 많다" 16%뿐…노태우는 21% », sur Naver News,‎ (consulté le )
  37. (en) « Park Chung-hee's House in Sindang-dong, Seoul », sur Cultural Heritage Administration - English Site (consulté le )
  38. (ko) 안성 , « 구미시, "박정희대통령역사자료관 개관식" 개최 », sur www.gmilbo.net,‎ (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes