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Krav Maga (קרב מגע)
Méthode de combat
Entraînement dans une école de parachutistes israéliens, 1955.
Entraînement dans une école de parachutistes israéliens, 1955.

Autres noms Krav-Maga
Domaine close combat
Forme de combat Self-défense
Pays d’origine Drapeau d’Israël Israël
Fondateur Imi Lichtenfeld
Dérive de Kapap

Le Krav Maga (ou Krav-Maga) (hébreu קְרַב מַגָּע [ˈkʁav maˈɡa], littéralement « combat avec contact » dans le sens de combat rapproché), est une méthode de combat qui met l'accent sur le développement des capacités de self-defense.

La méthode est utilisée par de nombreux services de police et forces militaires dans le monde tels qu'aux États-Unis (FBI, DEA, Marine Corps), en France (GIGN, RAID, Légion étrangère) et au Royaume-Uni (SAS)[1].

Dans les années 30, Imi Lichtenfled crée le Krav Maga. Son but est avant tout de protéger la communauté juive victimes de violences liées à la montée du fascisme en. Europe. Il vise aussi bien les hommes que les femmes.

Le Krav Maga prend son nom officiel lorsque Imi Lichtenfeld, en 1964, ouvre sa première école à Netanya, en Israël. La méthode combine des techniques provenant de la boxe, du judo, du ju-jitsu et de la lutte. Cette méthode se distingue des arts martiaux par l'absence de règles limitant l'usage de la violence.

Il est utilisé dans les forces de sécurité (militaires, forces spéciales), par les forces de l'ordre (gardes du corps, police, agents de sécurité) et par les civils.

Le Krav Maga privilégie les techniques permettant de neutraliser un adversaire de la manière la plus rapide et efficace possible. Ainsi, les techniques visent essentiellement les points faibles du corps humain.

Histoire

Imi Lichtenfeld crée le Krav Maga (« combat rapproché » en hébreu) dans le milieu des années 30, c’est avant tout pour protéger la communauté juive de Bratislava victime des violences nées de la montée du fascisme à cette époque en Europe. Fils de Samuel Lichtenfeld, détective et instructeur en chef de la police départementale, Imrich Lichtenfeld voit le jour à Budapest (Hongrie) en 1910. C’est pourtant à Bratislava qu’il grandit, ville de Tchécoslovaquie, dirigée à l’époque par la monarchie austro-hongroise et sous influence germanique. Durant son enfance, il pratique la lutte, la boxe, le judo, la gymnastique et la natation, et assiste aux cours de self-défense dispensés par son père. C’est en tant que lutteur qu’il acquiert une renommée, figurant parmi les meilleurs d’Europe. Entre 1936 et 1940, le nombre d’agressions antisémites ne cessent de grimper à cause des nazis qui ont réussi à se répandre dans toute la Slovaquie. Pour contrer ces attaques, Imi Lichtenfeld réunit plusieurs de ses amis issus de la boxe ou de la lutte. Objectif : empêcher les bandes antisémites de pénétrer à l’intérieur du quartier juif. Durant cette période, son groupe livrera de nombreux combats pour protéger la communauté juive locale. De cette expérience « en situation » Imi Lichtenfeld tirera plusieurs enseignements pour élaborer, quelques années plus tard, une méthode de self-défense réaliste et efficace : le Krav Maga.

Impopulaire auprès des autorités locales, il commence un long périple en 1940 qui le mènera en Palestine. C’est là qu’il intègre la Haganah, organisation clandestine sioniste fondée en 1920 qui se donne pour mission de protéger les juifs ayant émigré en Palestine. En 1948, après la fondation d’Israël, la Haganah fusionne avec deux autres groupes armés (l’Irgoun et le Lehi) pour donner naissance à Tsahal, l’actuelle force de défense d’Israël. Imi Lichtenfeld y devient chef-instructeur pour l’éducation physique. Parallèlement, il pratique le Kapap, discipline à la jonction entre le close combat et la self-defense. Pendant de longues années, il élabore une méthode simple, rapide et efficace pour former les soldats de Tsahal. Pour ce faire, il s’inspire directement des expériences rencontrées sur les lieux de conflits par les combattants.

Jusqu’alors limité au seul Etat d’Israël, le Krav Maga s’exporte au-delà des frontières au début des années 80. Les disciples les plus talentueux de son fondateur à l’instar de Kobi Lichtenstein en Amérique du Sud sont autorisés à enseigner. C’est aux Etats-Unis que le Krav Maga rencontre le plus de succès. Pour la première fois en dehors d’Israël, deux Américains, Allen Feldman et Darren Levine, se voient décerner le grade de ceinture noire. La méthode rencontre une telle popularité qu’en 1985, Eli Avikzar, un des premiers élèves d’Imi Lichtenfeld, est invité à dispenser des cours au département de police de Los Angeles. Très vite, le Krav Maga va étendre son influence à d’autres institutions d’élite comme le FBI ou la Drug Enforcement Administration (DEA) qui ont permis de populariser largement la discipline. En France, c’est sous l’impulsion de Richard Douieb que le Krav Maga se développe. Nommé en 1988 par Imi Lichtenfeld pour enseigner son savoir, le technicien devient en 1993 le formateur exclusif dans l’art du combat rapproché du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).

Le décès de son fondateur, en 1998, va profondément affecter le milieu du Krav Maga. Après la disparition d’Imi Lichtenfeld commencent à apparaître les premières dissensions. Une et indivisible sous l’ère Lichtenfeld, la Krav Maga Association, fondée en 1978, se morcelle. Aujourd’hui, il existe une quinzaine d’organisations mondiales qui se réclament toutes de son fondateur. La plus importante, en nombre de pratiquants est la Fédération européenne de Krav Maga (FEKM) dirigée par Richard Douieb.

Expansion

Après avoir formalisé des principes du Krav Maga (chemin le plus court, défense et contre-attaque simultanées) qui restent cependant désordonnés, Imi Lichtenfeld et son équipe structurent leurs découvertes pour pouvoir les enseigner.

Une première étape dans l'expansion est franchie vers 1963-1964, quand le Krav Maga se diffuse au-delà de l'armée, auprès des civils en Israël ; la formation au Krav Maga est dispensée jusque dans les écoles[2]. Chaque citoyen devient alors, selon la philosophe Elsa Dorlin, « une petite unité martiale et létale », chargée de « défendre » l'État d'Israël ; la société aurait été conditionnée, selon cette philosophe, pour penser que le recours au Krav Maga est la posture civique par excellence[2].

1980 marque le début de l’internationalisation du Krav Maga, auparavant limité au seul État d’Israël. Imi Lichtenfeld autorise ses disciples à enseigner cette méthode à travers le monde, entre autres Eyal Yanilov aux États-Unis, ou encore Kobi Lichtenstein (en) en Amérique du Sud.

En 1984, la fédération de Krav Maga donne le grade de ceinture noire à deux élèves américains, Allen Feldman et Darren Levine. En 1985, Eli Avikzar part aux États-Unis en tant que représentant de la fédération de krav-maga puis y retourne pour y donner son premier entraînement au département de police de Los Angeles.

C'est en 1988 qu'Imi Lichtenfeld confie à Richard Douieb la mission d'ouvrir la première école européenne de Krav Maga en Europe (France).

Le FBI, la DEA, les marines, le GIGN et les SAS popularisent cette nouvelle forme de close combat auprès du grand public et de nombreux clubs commencèrent à proposer aux civils une façon différente de pratiquer l'autodéfense — principalement sous l’impulsion de Darren Levine (en) en Amérique du Nord et de Richard Douieb en Europe, qui fut notamment formateur au GIGN durant douze années consécutives. Richard Douieb fonde la Fédération Européenne de Krav Maga (FEKM) en 1997.

Le décès du fondateur, Lichtenfeld, en 1998 marque le début de dissensions au sein des instances dirigeantes (Yanilov avait quitté la fédération de Krav Maga en 1996). Peu avant sa disparition, Lichtenfeld affirmait encore que son vœu le plus cher était que « chaque enfant sache se défendre, élevé dans le respect d’autrui »[3].

Objectifs

L’objectif du Krav Maga est l’apprentissage de la défense en un minimum de temps de formation et de s'adresser à un large public. Le Krav Maga n’est pas conçu comme un art mais comme une méthode de combat rapproché. Les entraînements diffèrent de ceux des arts martiaux ou des sports de combat dans la mesure où le but n’est ni la compétition ni une pratique culturelle ou physique. À cela s’ajoutent l’absence de règles a priori et les priorités. La méthode devant être intégrée rapidement pour la formation des soldats, elle ne s’appuie pas sur des qualités physiques particulières et n’est donc pas réservée à des troupes d’élites. La simplicité est déterminante.

En son temps, Imi Lichtenfeld fonde les 7 principes du Krav Maga :

  • « Éviter les situations dangereuses » : le Krav Maga est un principe de prévention et de bon sens pour « éviter de se retrouver dans une situation dangereuse » (par exemple : en faisant de l’auto-stop, éviter les individus peu engageants, éviter de traverser à pied un quartier dangereux en ville, etc.). De plus, si le combat est évitable, le fuir.
  • « Réflexes naturels » : le Krav Maga est une technique d’auto-défense basée sur « les réflexes naturels » du corps humain
  • « La voie la plus courte » : se défendre et attaquer par la voie la plus courte et depuis la position où l’on se trouve, en privilégiant « le minimum de prise de risque pour soi-même ».
  • « Instaurer un dialogue » : en fonction de la situation, et selon le besoin, en fonction du danger que représente l’adversaire, essayer de décourager celui-ci « en instaurant un dialogue ».
  • « Points sensibles » : utiliser « les points sensibles » du corps humain (yeux, gorge, parties génitales) pour atteindre ou maîtriser l’adversaire
  • « Objets à portée, puis armes naturelles » : essayer d’utiliser en priorité « tous les objets à sa portée », puis les armes naturelles du corps en dernier recours.
  • « Tous les coups sont permis » : aucune « loi » (pas de règles à respecter), aucune limitation sur le plan des techniques, pas d’interdits, « tous les coups sont permis »[4] ; mais, il est tout de même conseillé de rester dans la « légitime défense ».

Priorités

Tout comme le close combat, le Krav Maga se caractérise par différentes techniques incapacitantes ou létales.

Les coups sont donc focalisés sur des cibles anatomiques comme notamment les yeux, la nuque, les genoux, la gorge et les parties génitales. Le combattant cherchera systématiquement à prendre l’initiative de l’assaut, puis à neutraliser la menace (sans systématiquement rechercher le maximum de dégâts). La défense est donc toujours un pis-aller (récupération de l’initiative), visant à rétablir l’action offensive. Le déplacement est toujours en avançant (forward drive).

Dans une situation donnée, la réponse doit être immédiate, aussi forte que nécessaire tout en restant adaptée à la situation, sans appel, naturelle et choisie pour servir un objectif précis, comme déconcentrer, fuir, immobiliser au sol, neutraliser voire tuer. Il en résulte 3 ensembles de techniques suivant que l’enseignement est destiné à l’armée, la police ou les civils. En effet, les objectifs n’étant pas les mêmes suivant ces catégories, attaquer, neutraliser, ou se défendre[5].

Entraînement

Le Krav Maga ne présuppose pas que les combattants respectent un ensemble de règles. En particulier, l’entraînement insiste sur des situations atypiques telles que : la réaction à une attaque surprise ; le combat à mains nues contre un adversaire armé d’une arme tranchante (exemple : couteau) éventuellement dissimulée, une arme contondante (exemple : batte de baseball) ou une arme à feu ; anticipation à ce que l’adversaire sorte une arme ou/et s’en serve ; le combat contre plusieurs adversaires, sortir d’une situation d’encerclement ; et la protection d'une tierce personne.

Principales organisations

Depuis la mort d'Imi Lichtenfeld, un certain nombre de fédérations se sont développées en Europe et dans le monde.

En France

À la fin des années 1980, Richard Douieb est nommé représentant officiel du Krav Maga en Europe par Imi Lichtenfeld et fonde la première école en France en 1987. Totalement inconnue à son arrivée, à l'exception de rares initiés formés en Israël, cette discipline commence sous son impulsion à être reconnue par le grand public et les professionnels de la sécurité[6]. Il commence donc à enseigner et forme des instructeurs tout en posant les fondements d'une structure supra-nationale.

Il se rend régulièrement en Israël pour compléter sa formation en krav-maga et obtient son 4e darga en 1990. Ses premiers stages ont lieu en Suisse au sein de la société F.O.R.S. (Organisation de recherche technique dans la sécurité). En 1993, Richard Douieb devient le formateur exclusif en combat rapproché du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) français, responsabilité qu’il assume jusqu'en 2005[7]. En 1994, il débute la formation de la direction de la Police et des Sport de Lausanne, sous forme de stages réguliers.

En 1997 est fondée la Fédération européenne de krav-maga, basée en France, pour structurer cette discipline et faire face à une demande de plus en plus grande en France et dans le reste de l'Europe, ainsi que pour assurer une formation de qualité aux enseignants[8].

La plus importante, en nombre de pratiquants, la Fédération européenne de Krav Maga (FEKM) dirigée par Richard Douieb. Elle revendique près de 20 000 élèves à travers 13 pays. Associée à la Fédération française de karaté (FFKDA) en 2005, elle est devenue indépendante le 15 septembre 2011.

Autres continents ou pays

Pratiquants

Soldats américains avec un instructeur de krav-maga.

De nombreuses forces de sécurité utilisent le Krav Maga dans différents pays. C'est le cas notamment des forces israéliennes, comme Tsahal et le Mossad[9], et américaines avec le FBI, le SWAT ou encore les Marines. En France, l'armée française utilise le krav-maga, ainsi que les groupes d'élite de la gendarmerie (GIGN) et de la police nationale (RAID/BRI).

Dans le monde entier et notamment en Israël, IKMF forme des unités d’élites de l’armée, des forces de l’ordre, etc IKMF propose un cahier technique dédié aux : forces de l’ordre, Protection Rapprochée, Militaire, Civils avec en plus pour les civils des cours pour les enfants, les adolescents, les femmes et les personnes handicapées.

Le Krav Maga rencontre également un intérêt certain chez les civils, via le développement de fédérations en Europe, en Amérique du Nord et dans d'autres régions du monde. La Fédération européenne de Krav Maga (FEKM) compte par exemple plus de 20 000 licenciés répartis dans 13 pays, dont environ 15 000 en France.

Culture populaire

Le Krav Maga est un style de combat qui s'est également popularisé dans les médias comme la télévision, le cinéma et les jeux vidéo.

Notes et références

  1. « krav-maga : toutes les techniques, pour s'en sortir dans toutes les circonstances ! », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le ).
  2. a et b Elsa Dorlin, « Généalogie du krav-maga », sur lundimatin.
  3. « Tribune juive », Tribune juive, no 20,‎ .
  4. (en) SOORAJ RAJMOHAN, « The tactics of krav-maga », sur The Hindu (consulté le ).
  5. Avi Nardia, Arts Martiaux Israéliens : kapap, Lotar, Hagana, Sportimex, , 207 p. (ISBN 978-3-86836-042-4 et 3-86836-042-5).
  6. Philippe Creux, « Le krav-maga, "à la fois un sport complet et une méthode pour se défendre" », sur Le Républicain lorrain, (consulté le ).
  7. Véronique Couvret, « Création d’un cours de krav-maga à Gacé », sur Actu.fr, (consulté le ).
  8. Florent Bouteiller, « Les femmes cèdent à la Krav mania », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. Dorlin, Elsa,, Se défendre : une philosophie de la violence (ISBN 978-2-348-05469-3 et 2-348-05469-8, OCLC 1126281045, lire en ligne).
  10. AlloCine, « La Femme Nikita » (consulté le ).
  11. AlloCine, « Nikita (2010) » (consulté le ).
  12. « EXCLU VIDEO - L'Affaire Rachel Singer : Helen Mirren : "je fais du Krav-Maga tous les matins" », sur premiere.fr, (consulté le ).
  13. « « L’Affaire Rachel Singer » : espions du Mossad en mission », sur La Croix, (consulté le ).
  14. (en) « Grand Theft Auto IV », sur MobyGames (consulté le ) : « The fighting style Niko uses is the Israeli martial arts style krav-maga. ».

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Richard Douieb, Le combat d'un homme de paix[1], 2016
  • Jürgen Schaflechner, Krav-maga: History, Representation, and Globalization of a Self-Defense, System from Israel, Martial Arts Studies 11, 110-121, doi: 10.18573/mas.127, lire en ligne.
  • Armand Cabasson, Le Krav-maga thérapeutique, Librinova, 2021.
  • Gaetano Lo Presti Imi Lichtenfeld - La légende du krav-maga, Borè srl, 2015.
  • Darren Levine et John Whitman, Krav-maga intégral, Budo Éditions, 2019 (ISBN 978-2-84617-386-5).

Article connexe

Liens externes

  1. Richard Douieb et Philippe Abitbol, Le combat d'un homme de paix, Richard Douieb - Philippe Abitbol, (ISBN 978-2-9558525-2-1, lire en ligne)