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Comme on la trouve déplorablement ringarde, Claude lui adjoint un conseiller en communication, [[Bernard Niquet]], lui-même ridiculisé et surnommé "Mickey" (incarné par Denis Podalydès). Au départ réticente, Bernadette va, après deux offenses décisives, se lancer, sous sa houlette (elle motive cet autre humilié en lui promettant une préfecture), dans une modification radicale de son image de femme rigide, antipathique et dépassée. Elle souhaite obtenir enfin la place qu’elle pense mériter, elle qui était restée dans l'ombre de son mari, avait été trompée et l'avait vu mépriser ses avis et préférer suivre ses conseillers les plus proches comme [[Dominique de Villepin]] dans des circonstances cruciales, par exemple lors de la fâcheuse dissolution d'avril 1997 qui ouvrit la voie à cinq années de [[Cohabitation en France|Cohabitation]].
Comme on la trouve déplorablement ringarde, Claude lui adjoint un conseiller en communication, [[Bernard Niquet]], lui-même ridiculisé et surnommé "Mickey" (incarné par [[Denis Podalydès]]). Au départ réticente, Bernadette va, après deux offenses décisives, se lancer, sous sa houlette (elle motive cet autre humilié en lui promettant une préfecture), dans une modification radicale de son image de femme rigide, antipathique et dépassée. Elle souhaite obtenir enfin la place qu’elle pense mériter, elle qui était restée dans l'ombre de son mari, avait été trompée et l'avait vu mépriser ses avis et préférer suivre ses conseillers les plus proches comme [[Dominique de Villepin]] dans des circonstances cruciales, par exemple lors de la fâcheuse dissolution d'avril 1997 qui ouvrit la voie à cinq années de [[Cohabitation en France|Cohabitation]].


Bernadette va donc désormais prendre les choses en main pour devenir une personnalité [[médiatique]] importante, en changeant de look avec l'aide de [[Karl Lagerfeld]], en faisant assaut de proximité avec la population et en devenant une élue corrézienne appréciée (promettant notamment une ligne de TGV passant par [[Brive-la-Gaillarde|Brive]]). Au passage, elle n'omet pas, histoire d'imposer le respect au personnel élyséen, de se débarrasser du redoutable chauffeur présidentiel.
Bernadette va donc désormais prendre les choses en main pour devenir une personnalité [[médiatique]] importante, en changeant de look avec l'aide de [[Karl Lagerfeld]], en faisant assaut de proximité avec la population et en devenant une élue corrézienne appréciée (promettant notamment une ligne de TGV passant par [[Brive-la-Gaillarde|Brive]]). Au passage, elle n'omet pas, histoire d'imposer le respect au personnel élyséen, de se débarrasser du redoutable chauffeur présidentiel.

Version du 27 octobre 2023 à 12:43

Bernadette
Description de l'image Bernadette (film, 2023).png.
Réalisation Léa Domenach
Scénario Léa Domenach
Clémence Dargent
Musique Anne-Sophie Versnaeyen
Acteurs principaux
Sociétés de production Karé Productions
Pays de production Drapeau de la France France
Genre comédie biographique
Durée 92 minutes
Sortie 2023

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Bernadette est un film satirique français réalisé par Léa Domenach et sorti en 2023[1].

Le film suit Bernadette Chirac (incarnée par Catherine Deneuve), durant les deux mandats présidentiels de son mari, Jacques Chirac (incarné par Michel Vuillermoz), de sa première élection, en 1995, jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy, en 2007. Il s'agit du premier long métrage réalisé par Léa Domenach, fille du journaliste Nicolas Domenach.

Un chœur « catho » en longue robe présente le film comme une biographie quelque peu fictionnelle et en articule les grandes parties puis en tire la morale.

Synopsis

L'action débute dans un confessionnal, où Bernadette Chirac évoque avec son directeur de conscience son implication dans l'ascension de son mari. Puis c'est la victoire de Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1995. Il arrive au palais de l'Élysée avec son équipe, sa fille cadette, Claude, qui est aussi sa conseillère de communication omniprésente - assister son père, c'est son métier - et son épouse. Mais celle-ci est pratiquement écartée par le président qui ne l'autorise même pas à paraître au balcon (mais ne manquera jamais de lui demander à tout moment d'effectuer les tâches triviales nécessaires à son confort). Elle est éclipsée par Claude qui la marginalise, moquée tant par les politiques que par le personnel de service de l'Élysée (en particulier par le sacro-saint chauffeur, avec qui Jacques Chirac partage une insupportable complicité). Bernadette essuie les rebuffades et peine à trouver sa place. Seule sa fille ainée, Laurence, qui vit en retrait du fait de sa maladie, l'anorexie mentale, la traite avec affection et lui offre, pour fêter la victoire, en guise d'animal de compagnie, une tortue[2][3].

Comme on la trouve déplorablement ringarde, Claude lui adjoint un conseiller en communication, Bernard Niquet, lui-même ridiculisé et surnommé "Mickey" (incarné par Denis Podalydès). Au départ réticente, Bernadette va, après deux offenses décisives, se lancer, sous sa houlette (elle motive cet autre humilié en lui promettant une préfecture), dans une modification radicale de son image de femme rigide, antipathique et dépassée. Elle souhaite obtenir enfin la place qu’elle pense mériter, elle qui était restée dans l'ombre de son mari, avait été trompée et l'avait vu mépriser ses avis et préférer suivre ses conseillers les plus proches comme Dominique de Villepin dans des circonstances cruciales, par exemple lors de la fâcheuse dissolution d'avril 1997 qui ouvrit la voie à cinq années de Cohabitation.

Bernadette va donc désormais prendre les choses en main pour devenir une personnalité médiatique importante, en changeant de look avec l'aide de Karl Lagerfeld, en faisant assaut de proximité avec la population et en devenant une élue corrézienne appréciée (promettant notamment une ligne de TGV passant par Brive). Au passage, elle n'omet pas, histoire d'imposer le respect au personnel élyséen, de se débarrasser du redoutable chauffeur présidentiel.

Elle multiplie les initiatives politiques - parfois sans même prévenir son mari, comme la réception, en mai 1998 par Bernadette Chirac, sur « ses Terres » en Corrèze, d'Hillary Clinton, autre Première dame éminente et bafouée. Bernadette développe aussi des projets qui lui tiennent à cœur et assurent sa popularité, comme l'Opération Pièces jaunes, que Niquet parvient à faire parrainer par le judoka David Douillet, puis elle crée - malgré le refus de Laurence - la Maison de Solenn[4] en faveur des jeunes victimes de l'anorexie mentale.

La revanche vient en avril 2002. Peu avant la réélection de Jacques Chirac, Bernadette avait été la seule à lui prédire un face-à-face avec Jean-Marie Le Pen au second tour. Stupeur face aux évènements et reconnaissance enfin de sa clairvoyance. Cette élection est l'occasion de mesurer le chemin parcouru : pour la célébration de la victoire, elle paraît désormais au balcon aux côtés de son mari et tous la félicitent au même degré que lui, mais lorsqu'il lui intime encore l'ordre de se taire au beau milieu du discours qu'elle fait à la demande de tous, elle obéit les larmes aux yeux.

Les affaires judiciaires qui éclatent et menacent son époux, puis l'accident cérébro-vasculaire qu'il subit, donnent enfin à Bernadette sa pleine dimension politique, mais aussi familiale puisque leur fille Claude se réconcilie avec elle, reconnaissant sa force. Et c'est la Première Dame qui imposera, à un Jacques Chirac affaibli, le soutien à l'élection présidentielle de Nicolas Sarkozy en avril 2007, garantie d'appui face à la menace judiciaire (appui négocié dans le confessionnal de la première scène du film, grâce aux bons offices du même prêtre).

Conclusion du chœur : « Et le TGV ? Il n'est jamais arrivé à Brive ».

Fiche technique

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.

Distribution

Production

En , il est annoncé que Catherine Deneuve va incarner Bernadette Chirac dans un film biographique intitulé La Tortue[5]. Ce titre serait une référence à la façon dont Jacques Chirac surnommait parfois son épouse, qu'il lui arrivait de trouver « un peu trop à la traîne »[6]. Il s'agit du premier long métrage réalisé par Léa Domenach.

Le tournage dure environ deux mois au printemps 2022 : il débute fin avril[7] et se termine le 28 juin. Une première photographie est dévoilée en juin, lors du dernier mois de tournage[8].

Les prises de vues sont en partie réalisées dans le département de la Marne, notamment à Reims (complexe René-Tys), Châlons-en-Champagne, Ville-en-Selve et Épernay[9],[10],[11].

Si le style est satirique et si les personnages sont volontiers tournés en ridicule à l'exception de Bernadette et Laurence, la trame des évènements est globalement conforme à l'histoire de cette double présidence de Jacques Chirac.

Sortie et accueil

Famille Chirac

Dès l'annonce du projet, Claude Chirac déclare qu'elle n'a pas été contactée par l'équipe responsable du film[8],[6],[12].

Critique

Sur le site AlloCiné, qui recense 30 critiques de presse, le film obtient la note moyenne de 3,45 [13]. Du coté des avis positifs, Caroline Vié de 20 Minutes écrit notamment « Catherine Deneuve est tordante dans le rôle-titre face à un Michel Vuillermoz à son meilleur ». Jérôme Garcin de L'Obs souligne lui aussi la prestation de l'actrice : « dans le rôle de la rebelle pète-sec en tailleur fashion et de la dame convenable inconvenante, Catherine Deneuve est formidable ». Dans Le Dauphiné libéré, Nathalie Chifflet vante la réalisation : « Léa Domenach, dont c’est le premier long-métrage, s’amuse, simplifie, grossit le trait, mais toujours avec respect, le souci d’une fantaisie sur le réel irrévérencieuse et décalée. Effleure sa tendresse pour Bernadette, qui est très chouette[13]. »

Du côté des avis négatifs, Camille Nevers écrit notamment « l'intérêt de cette pochade réalisée avec une imperturbable mollesse par Léa Domenach [...] tient à ce qu’elle soit le rare spécimen de son époque : on tient le premier film officiellement macroniste. » Jean-Marc Lalanne des Inrockuptibles compare quant à lui le film à Barbie sorti quelques mois plus tôt : « la construction scénaristique est la même, l’enrobage visuel n’est pas très éloigné (coulis chromatique pimpant et vocabulaire pubard) et la visée politique est la même : racheter au féminisme washing n’importe quelle figure “iconisable” (quelle qu’en fût au préalable la teneur aliénante ou réactionnaire). » Pour Thomas Fouet des Fiches du cinéma, le film est une « Molle comédie qui se voudrait à la fois apolitique et féministe » et « ne brille que par Deneuve - la seule et unique Première Dame de France. » Dans Le Parisien, on peut notamment lire « Sur le fond, Bernadette brosse le portrait d’une première dame humiliée, cocue, indésirable. À un moment, on se dit que la comédie va nous raconter “la revanche d’une blonde”. Mais il ne parvient pas à nous convaincre que la “blonde” s’est vengée. Et ce film, bien que sympathique, ne lui rend pas vraiment justice[13]. »

Box-office

Le film débute à la première place du box-office en France avec plus de 267 000 entrées[14]. Il s'agit du treizième meilleur démarrage pour un film en 2023.

Semaine* Entrées Place au box-office hebdomadaire Total
1 267 041 N°1[15] 267 041
2 182 928 N°5 449 969
3 165 037 N°7 615 006

Notes et références

  1. « Catherine Deneuve en "Bernadette" : la bande-annonce de la comédie sur l'ex-première dame dévoilée », sur Franceinfo, (consulté le )
  2. Référence à la fable de Jean de La Fontaine, Le Lièvre et la Tortue, soulignée par le témoignage d'un ami de longue date du couple Chirac : le Marquis de Breteuil [1] Pour Henri-François de Breteuil, « cette femme intelligente, qui a fait Sciences Po également — c’est là-bas qu’elle a rencontré son futur époux —, illustre bien la fable de La Fontaine, Le lièvre et la tortue ». « Jacques Chirac l’affublait de ce surnom et elle a d’ailleurs une belle collection de tortues provenant du monde entier ! Mais on connaît la fin de la fable. Patiemment, elle s’est forgé son propre destin. »
  3. Cet animal[2] rappelle le surnom affectueux, mais aussi moqueur donné par Jacques Chirac à son épouse. D'où le titre ("Bernadette Chirac : la revanche d'une tortue") d'un article du quotidien régional du Sud-Ouest La Dépêche du 03/03/2019 qui présente une biographie de Bernadette Chirac par Erwan l'Eléouet : Bernadette Chirac Les secrets d'une conquête, Fayard (2019)
    Extrait de l'article de Christelle Bertrand : "Cela fait bien longtemps que Bernadette Chirac n'a pas foulé le sol corrézien. Cinq heures de route, ça n'est pas rien pour une dame désormais fragile. Mais ce 8 juin 2018, le maire de Brive inaugure une avenue Jacques et Bernadette Chirac. L'ancienne Première Dame ne pouvait rater ça. Un tel symbole. Leurs deux noms enfin gravés. Une plaque qui marque la victoire. Celle d'une tortue qui a rattrapé le lièvre. C'est cette histoire qu'Erwan L'Eléouet a décidé de raconter dans une biographie sortie mercredi."
  4. Du nom de Solenn, fille de Patrick Poivre d'Arvor, elle aussi atteinte de cette maladie létale, maison d'accueil spécialisée dans les soins aux jeunes anorexiques en raison des problèmes de santé de Laurence. "
  5. <« Cette célèbre actrice va jouer Bernadette Chirac au cinéma ! », sur Allociné, (consulté le )
  6. a et b « Biopic de Bernadette Chirac : pourquoi le projet agace sa fille Claude », sur Femme actuelle, (consulté le )
  7. « Catherine Deneuve : Dans la peau de Bernadette », sur Public, (consulté le )
  8. a et b « Les premières photos de Catherine Deneuve dans la peau de Bernadette Chirac », sur Le Figaro, (consulté le )
  9. « Le tournage de La Tortue avec Catherine Deneuve s’est poursuivi à la gare d’Epernay », sur L'Union, (consulté le )
  10. « Épernay/Reims : ce que l’on sait du tournage avec Catherine Deneuve », sur L'Union, (consulté le )
  11. « Un long-métrage tourné dans l’hôtel de ville de Châlons », sur L'Union, (consulté le )
  12. https://www.elle.fr/Loisirs/Cinema/News/Ce-que-l-on-sait-sur-le-biopic-sur-Bernadette-Chirac-avec-Catherine-Deneuve-4033988
  13. a b et c « Critiques presse Bernadette », sur AlloCiné (consulté le )
  14. « Box-Office : Débuts prometteurs pour "Bernadette" et "Le règne animal", flops confirmés pour Luc Besson et Woody Allen », sur ozap.com, (consulté le )
  15. « Box-office : “Bernadette” élu au premier tour, “Le Règne animal” déploie ses ailes », sur www.telerama.fr, (consulté le )

Liens externes