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« Chronologie » : différence entre les versions

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== Chronologies sacrées ==
== Chronologies sacrées ==
* [[Fichier:Antiquités judaiques et la guerre des juifs de Flavius Josephus - Soane Museum Ms1 f11 (Meurtre d'Aristobule).jpg|vignette|Le Meurtre d'Aristobule III, miniature tirée des ''Antiquités judaiques'' et ''La Guerre des juifs'' de Flavius Josèphe (vers 1478-1480).]][[Fichier:Bonifacius IV.png|vignette|Bonifacius IV. Médaillon de la frise des papes à Saint-Paul-hors-les-Murs. Il s'agit d'une mosaïque représentant Boniface IV]][[Éphrem le Syriaque|Éphrem le Syrien]] [306-373], ''[[Caverne des trésors|The Book of the Cave of Treasures]]'', rédigé en syriaque, traduit par [[Ernest Alfred Thompson Wallis Budge|Budge]] et publié par [[The Religious Tract Society]] : des [[Patriarches (Bible)|patriarches]] et leurs descendants, va jusqu'à la dispersion des apôtres.
* [[Fichier:Antiquités judaiques et la guerre des juifs de Flavius Josephus - Soane Museum Ms1 f11 (Meurtre d'Aristobule).jpg|vignette|Le Meurtre d'Aristobule III, miniature tirée des ''Antiquités judaiques'' et ''La Guerre des juifs'' de Flavius Josèphe (vers 1478-1480).]][[Fichier:Bonifacius IV.png|vignette|Bonifacius IV. Médaillon de la frise des papes à Saint-Paul-hors-les-Murs. Il s'agit d'une mosaïque représentant Boniface IV.]][[Éphrem le Syriaque|Éphrem le Syrien]] [306-373], ''[[Caverne des trésors|The Book of the Cave of Treasures]]'', rédigé en syriaque, traduit par [[Ernest Alfred Thompson Wallis Budge|Budge]] et publié par [[The Religious Tract Society]] : des [[Patriarches (Bible)|patriarches]] et leurs descendants, va jusqu'à la dispersion des apôtres.
* [[Moïse]] (~3000 ans du monde), [[Livre des Jubilés|Livre des jubilés]] (guéze : ''Mashafa Kufale'')<ref>En latin, ''Koufalie sive Liber Jubilaeorum'', ou Livre des Divisions.
* [[Moïse]] (~3000 ans du monde), [[Livre des Jubilés|Livre des jubilés]] (guéze : ''Mashafa Kufale'')<ref>En latin, ''Koufalie sive Liber Jubilaeorum'', ou Livre des Divisions.
</ref> : transcrite sur le [[Mont Horeb]], cette chronologie s'établit en cycles de 49 ans ou jubilés et couvre la [[Livre de la Genèse|genèse]] jusqu'à la [[Exode hors d'Égypte|sortie d'Égypte]] des fils de [[Jacob]] (fils d'[[Isaac]], fils d'[[Abraham]]).
</ref> : transcrite sur le [[Mont Horeb]], cette chronologie s'établit en cycles de 49 ans ou jubilés et couvre la [[Livre de la Genèse|genèse]] jusqu'à la [[Exode hors d'Égypte|sortie d'Égypte]] des fils de [[Jacob]] (fils d'[[Isaac]], fils d'[[Abraham]]).
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Dans les cultures [[judéo-chrétienne]]s, les [[date]]s historiques dans une chronologie absolue se référent à l'[[ère chrétienne]], avant l'an 1582 en relation avec le [[calendrier julien]] et après l'an 1582 en relation avec le [[calendrier grégorien]]. Les termes usuels « [[calendrier]] » et « [[Calendrier#Ère|ère]] » (dans la signification d'un système cohérent d'années calendaires numérotées) correspondent à deux notions complémentaires. Le moine [[Denys le Petit]] fut le fondateur d'un [[comput]] proprement chrétien, qui est de nos jours le système de datation le plus répandu dans le monde. Son premier usage avéré date des environs de l'an 900<ref>[http://www.archaeometry.org/timetale.htm Mode de datation.]</ref>.
Dans les cultures [[judéo-chrétienne]]s, les [[date]]s historiques dans une chronologie absolue se référent à l'[[ère chrétienne]], avant l'an 1582 en relation avec le [[calendrier julien]] et après l'an 1582 en relation avec le [[calendrier grégorien]]. Les termes usuels « [[calendrier]] » et « [[Calendrier#Ère|ère]] » (dans la signification d'un système cohérent d'années calendaires numérotées) correspondent à deux notions complémentaires. Le moine [[Denys le Petit]] fut le fondateur d'un [[comput]] proprement chrétien, qui est de nos jours le système de datation le plus répandu dans le monde. Son premier usage avéré date des environs de l'an 900<ref>[http://www.archaeometry.org/timetale.htm Mode de datation.]</ref>.


Dans l'Antiquité romaine, le temps était décompté depuis l'année de fondation mythique de la ville de [[Rome]]. Néanmoins, l'ère ''[[Ab Urbe condita|Anno Urbis Conditae]]'', comme l'ère ''Anno Domini'', n'était pas utilisée systématiquement dans l'Antiquité. Elle n'est employée systématiquement pour la première fois vers l'an 400, par l'historien [[Gallaecia|ibère]] [[Paul Orose|Orosius]]. Bien que probablement Denys le Petit (vers l'an 500) ait été au courant de l'ère ''Anno Urbis Conditae'' sans jamais l'employer, c'est le pape [[Boniface IV]] (vers l'an 600) qui semble avoir été le premier a reconnaître la connexion entre ces deux ères importantes (i.e. AD 1 = AUC 754).
Dans l'Antiquité romaine, le temps est décompté depuis l'année de fondation mythique de la ville de [[Rome]]. Néanmoins, l'ère ''[[Ab Urbe condita|Anno Urbis Conditae]]'', comme l'ère ''Anno Domini'', n'est pas utilisée systématiquement dans l'Antiquité. Elle n'est employée systématiquement pour la première fois que vers l'an 400, par l'historien [[Gallaecia|ibère]] [[Paul Orose|Orosius]]. Bien que Denys le Petit (vers l'an 500) soit probablement au courant de l'existence de l'ère ''Anno Urbis Conditae'' sans jamais l'employer, c'est le pape [[Boniface IV]] (vers l'an 600) qui semble être le premier à reconnaître la connexion entre ces deux ères importantes (AD 1 = AUC 754).


L'ère ''Anno Domini'' de Denys le Petit, qui contient seulement les années calendaires AD, a été étendu par [[Bède le Vénérable]] à l'ère chrétienne complète, qui inclut les années du calendrier avant Jésus-Christ mais pas l'année zéro. Bède a ainsi fondé la discipline du comput. Le moine anglais Birtferth, vers l'[[an 1000]], reprit les études sur le comput, en s'appuyant sur deux disciplines du [[quadrivium]] (arithmétique et astronomie) et deux disciplines du [[Trivium Quadrivium|trivium]] (grammaire, dialectique)<ref>[[Pierre Riché]], ''Les grandeurs de l'an mil.''</ref>.
L'ère ''Anno Domini'' de Denys le Petit, qui contient seulement les années calendaires AD, est étendue par [[Bède le Vénérable]] à l'ère chrétienne complète, qui inclut les années du calendrier avant Jésus-Christ mais pas l'année zéro. Bède fonde ainsi la discipline du comput. Le moine anglais Birtferth, vers l'[[an 1000]], reprend les études sur le comput, en s'appuyant sur deux disciplines du [[quadrivium]] (arithmétique et astronomie) et deux disciplines du [[Trivium (éducation)|trivium]] (grammaire et dialectique)<ref>[[Pierre Riché]], ''Les grandeurs de l'an mille'', [[Éditions Bartillat]], 1999.</ref>.


Pendant huit siècles, le calendrier adopté au {{VIIIe siècle}} par Bède le Vénérable, le [[calendrier julien]], fut la référence en Occident. Après l'an [[1582]], la nécessité de tenir compte de corrections astronomiques sur les années bissextiles entraîna l'adoption progressive du [[calendrier grégorien]].
Pendant huit siècles, le calendrier adopté au {{VIIIe siècle}} par Bède le Vénérable, le [[calendrier julien]], est la référence en Occident. Après l'an [[1582]], la nécessité de tenir compte de corrections astronomiques sur les années bissextiles entraîne l'adoption progressive du [[calendrier grégorien]].
[[Fichier:Jacques Cassini.jpg|vignette|Jacques Cassini, astronome français]]
[[Fichier:Jacques Cassini.jpg|vignette|Jacques Cassini, astronome français.]]
Dix siècles après Bède, les astronomes français [[Philippe de La Hire]] (en l'an [[1702]]) et [[Jacques Cassini]] (en l'an [[1740]]), en vue de simplifier certains calculs, ont utilisé pour la première fois le système des [[jour julien|jours juliens]] (à ne pas confondre avec le calendrier julien), proposé en l'an [[1583]] par [[Joseph Scaliger]], et ont introduit l'usage d'une ère astronomique qui contient une année bissextile zéro - qui ne coïncide pas exactement avec l'année 1 av. J.-C. - et l'année 1 qui suit. Les astronomes n'ont jamais proposé de remplacer l'ère d'emploi courant par l'ère astronomique, qui coïncide exactement avec l'ère chrétienne lorsqu'elle décrit les années calendaires après l'an 4.
Dix siècles après Bède, les astronomes français [[Philippe de La Hire]] (en l'an [[1702]]) et [[Jacques Cassini]] (en l'an [[1740]]), en vue de simplifier certains calculs, utilisent pour la première fois le système des [[jour julien|jours juliens]] (à ne pas confondre avec le calendrier julien), proposé en l'an [[1583]] par [[Joseph Scaliger]], et introduisent l'usage d'une ère astronomique qui contient une année bissextile zéro {{Incise|qui ne coïncide pas exactement avec l'année 1 av. J.-C.}} et l'année 1 qui suit. Les astronomes n'ont jamais proposé de remplacer l'ère d'emploi courant par l'ère astronomique, qui coïncide exactement avec l'ère chrétienne lorsqu'elle décrit les années calendaires après l'an 4.


Quelques années plus tard, en 1750, les moines bénédictins de la [[congrégation de Saint-Maur]] ont écrit ''[[l'Art de vérifier les dates|L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes et chroniques et autres anciens monumens, depuis la naissance de notre Seigneur]]''. La [[Révolution française]] abandonna en [[1793]] le [[calendrier grégorien]] pour le [[calendrier républicain]], mais ce nouveau calendrier est abandonné en [[1806]].
Quelques années plus tard, en 1750, les moines bénédictins de la [[congrégation de Saint-Maur]] écrivent ''[[L'Art de vérifier les dates]]''. La [[Révolution française]] abandonne en [[1793]] le [[calendrier grégorien]] pour le [[calendrier républicain]], mais ce nouveau calendrier est abandonné en [[1806]].
[[Fichier:Calendrier-republicain-debucourt2.jpg|vignette|Calendrier républicain (1794)]]
[[Fichier:Calendrier-republicain-debucourt2.jpg|vignette|Calendrier républicain (1794).]]
La méthode des moines de la congrégation de Saint-Maur est reprise au {{XIXe siècle}} par les historiens de l'école méthodique ([[Charles Seignobos]] et [[Charles-Victor Langlois]]), mais leurs travaux se limitaient aux sources écrites connues à cette époque.
La méthode des moines de la congrégation de Saint-Maur est reprise au {{XIXe siècle}} par les historiens de l'école méthodique ([[Charles Seignobos]] et [[Charles-Victor Langlois]]), mais leurs travaux se limitent aux sources écrites connues à cette époque.


La chronologie est aussi le résultat de l'enquête historique dans son élaboration précise de l'enchaînement des [[cause]]s et des conséquences. En cela, elle est une '''force critique de l'idéologie'''.
La chronologie est aussi le résultat de l'enquête historique dans son élaboration précise de l'enchaînement des [[cause]]s et des conséquences. En cela, elle est une force critique de l'idéologie{{Référence nécessaire|date=3 juin 2023}}.


En physique, le fait de définir le temps est un discours sur le temps, donc au sens propre une chronologie.
En physique, le fait de définir le temps est un discours sur le temps, donc au sens propre une chronologie.
{{article connexe|chronologie en physique}}
{{article connexe|Chronologie en physique}}


=== Lignes du temps ===
=== Ligne du temps ===
La ''ligne'' du temps ou qui est utilisée souvent est celle qui représente l'[[ère chrétienne]]. En cette ligne du temps nous trouvons un moment zéro au lieu d'une année zéro, contrairement à la ligne du temps de l'ère astronomique, dont l'année zéro est une année bissextile, qui cependant n'est pas exactement égale à l'année 1 avant Jésus-Christ.
La ''ligne'' du temps ou qui est souvent utilisée est celle qui représente l'[[ère chrétienne]]. En cette ligne du temps, nous trouvons un moment zéro au lieu d'une année zéro, contrairement à la ligne du temps de l'ère astronomique, dont l'année zéro est une année bissextile, qui cependant n'est pas exactement égale à l'année 1 avant Jésus-Christ.


== Méthodes utilisées ==
== Méthodes utilisées ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Hélène Fréchet, ''Chronologie universelle du Big Bang à nos jours'', Ellipses Marketing, 2005, 620 p.{{ISBN|2-7298-1739-5}}
* Hélène Fréchet, ''Chronologie universelle du Big Bang à nos jours'', Ellipses Marketing, 2005, 620 p.{{ISBN|2-7298-1739-5}}.
* A. E. Samuel, ''Greek and Roman Chronology. Calendars and Years in Classical Antiquity'' (''Handbuch der Altertumswissenschaft'', I, 7), Munich, 1972, 307 p.
* A. E. Samuel, ''Greek and Roman Chronology. Calendars and Years in Classical Antiquity'' (''Handbuch der Altertumswissenschaft'', I, 7), Munich, 1972, 307 p.


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* [[Chronique de Paros]]
* [[Chronique de Paros]]
* générique : [[Histoire]]
* générique : [[Histoire]]
* spécifiques: [[calendrier]]
* spécifique : [[Calendrier]]
* {{commence par}}
* {{commence par}}
* [[Temps]]
* [[Temps]]

Version du 3 juin 2023 à 03:39

La chronologie (aussi annale, chronique) est une science de dates et d'événements historiques ou succession d'événements dans le temps. Considérée comme une discipline auxiliaire de l'histoire, la chronologie est une manière d'appréhender l'histoire par les événements.

Pour cela, elle sélectionne et met en valeur les événements selon le mode de pensée, le plus souvent religieux, de sa zone géo-culturelle, en particulier en ce qui concerne l'établissement de son point zéro. Une chronologie se rapportant à un sujet spécial organise des événements selon leur ordre temporel d'occurrence mais aussi selon l'objectif poursuivi par l'auteur chargé de la dresser. On ne mettra pas en valeur les mêmes événements selon qu'on dresse une chronologie de l'évolution, une série des temps géologiques ou la succession généalogique d'une dynastie royale.

Chronologie ayant primauté : la Genèse

Le premier livre de la Bible, la Genèse (hébreu : בְּרֵאשִׁית, Berechit, « au commencement »), contient la chronologie sur laquelle toutes les autres, sacrées et profanes, se fondent particulièrement pour signifier deux dates importantes ou intervalles : la création du monde et le déluge.

Le Breviarium Chronologicum[1] de Strauchius montre comment les tranches d'âge des premiers pères fait diverger la date du déluge entre le calcul des hébreux (1656 ans) et celui de la Septante (2262 ans)[2]. Cette différence représente l'écart le plus significatif sachant que les divergences existent entre les chronologistes.

Voici ce que les plus célèbres d'entre eux assignent aux années du monde jusqu'à la naissance de Jésus-Christ[3] :

Chronologistes Ans du monde jusqu'à J.-C.
Nicéphore 5700
Eutychius 5500
Cedrenus 5493
Isidore de Séville 5210
Eusèbe 5200
Genebrard 4090, etc.

Chronologies réputées

  • Tabari (838-?), Chronique de Tabari (arabe : Nazm al-Jawhar) traduite du perse de Belami par Zotenberg et Dubeux : de la création et des saints patriarches (avec diverses anecdotes) jusqu'à Mahomet, allé à l'an 302 de l'Hégire sur les dynasties omeyyades[4] et les califes musulmans.
  • George Sychelle (863-810), Chronologia Georgius Syncellus et Nicephorus - Corpus scriptorum historiae byzantinae[5] : depuis Adam jusqu'au règne de Dioclétien.
  • Euthychius Barhebraeus Saïd Ibn al Batriq (877-940), Contextio Gemmarum, sive Eutychii Patriarchae Alexandrini Annales, publié par Ioannes Seldenus, traduit en latin par Pococke : histoire depuis la création et généalogie antédiluvienne jusqu'en 936 A.D. (Anno Domini/av. J-C).
  • Isidore de Séville (560-636), Isidori Hispalensis Episcopi Etymologiarum sive originum, en latin : encyclopédie universelle qui comprend une chronologie du temps des premiers pères et leur généalogie.

Chronologies sacrées

Autres chroniques remarquables

  • Le Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible[9], par Dom Augustin Calmet et A. James, publié par Migne.
  • L'Histoire Universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent traduit de l'anglois d'une société de gens de lettres[10], Tome 1 : Histoire universelle jusqu'à Abraham, Histoire d'Égypte, Histoire des anciens peuples de Canaan.

Historique

Dans les cultures judéo-chrétiennes, les dates historiques dans une chronologie absolue se référent à l'ère chrétienne, avant l'an 1582 en relation avec le calendrier julien et après l'an 1582 en relation avec le calendrier grégorien. Les termes usuels « calendrier » et « ère » (dans la signification d'un système cohérent d'années calendaires numérotées) correspondent à deux notions complémentaires. Le moine Denys le Petit fut le fondateur d'un comput proprement chrétien, qui est de nos jours le système de datation le plus répandu dans le monde. Son premier usage avéré date des environs de l'an 900[11].

Dans l'Antiquité romaine, le temps est décompté depuis l'année de fondation mythique de la ville de Rome. Néanmoins, l'ère Anno Urbis Conditae, comme l'ère Anno Domini, n'est pas utilisée systématiquement dans l'Antiquité. Elle n'est employée systématiquement pour la première fois que vers l'an 400, par l'historien ibère Orosius. Bien que Denys le Petit (vers l'an 500) soit probablement au courant de l'existence de l'ère Anno Urbis Conditae sans jamais l'employer, c'est le pape Boniface IV (vers l'an 600) qui semble être le premier à reconnaître la connexion entre ces deux ères importantes (AD 1 = AUC 754).

L'ère Anno Domini de Denys le Petit, qui contient seulement les années calendaires AD, est étendue par Bède le Vénérable à l'ère chrétienne complète, qui inclut les années du calendrier avant Jésus-Christ mais pas l'année zéro. Bède fonde ainsi la discipline du comput. Le moine anglais Birtferth, vers l'an 1000, reprend les études sur le comput, en s'appuyant sur deux disciplines du quadrivium (arithmétique et astronomie) et deux disciplines du trivium (grammaire et dialectique)[12].

Pendant huit siècles, le calendrier adopté au VIIIe siècle par Bède le Vénérable, le calendrier julien, est la référence en Occident. Après l'an 1582, la nécessité de tenir compte de corrections astronomiques sur les années bissextiles entraîne l'adoption progressive du calendrier grégorien.

Jacques Cassini, astronome français.

Dix siècles après Bède, les astronomes français Philippe de La Hire (en l'an 1702) et Jacques Cassini (en l'an 1740), en vue de simplifier certains calculs, utilisent pour la première fois le système des jours juliens (à ne pas confondre avec le calendrier julien), proposé en l'an 1583 par Joseph Scaliger, et introduisent l'usage d'une ère astronomique qui contient une année bissextile zéro — qui ne coïncide pas exactement avec l'année 1 av. J.-C. — et l'année 1 qui suit. Les astronomes n'ont jamais proposé de remplacer l'ère d'emploi courant par l'ère astronomique, qui coïncide exactement avec l'ère chrétienne lorsqu'elle décrit les années calendaires après l'an 4.

Quelques années plus tard, en 1750, les moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur écrivent L'Art de vérifier les dates. La Révolution française abandonne en 1793 le calendrier grégorien pour le calendrier républicain, mais ce nouveau calendrier est abandonné en 1806.

Calendrier républicain (1794).

La méthode des moines de la congrégation de Saint-Maur est reprise au XIXe siècle par les historiens de l'école méthodique (Charles Seignobos et Charles-Victor Langlois), mais leurs travaux se limitent aux sources écrites connues à cette époque.

La chronologie est aussi le résultat de l'enquête historique dans son élaboration précise de l'enchaînement des causes et des conséquences. En cela, elle est une force critique de l'idéologie[réf. nécessaire].

En physique, le fait de définir le temps est un discours sur le temps, donc au sens propre une chronologie.

Ligne du temps

La ligne du temps ou qui est souvent utilisée est celle qui représente l'ère chrétienne. En cette ligne du temps, nous trouvons un moment zéro au lieu d'une année zéro, contrairement à la ligne du temps de l'ère astronomique, dont l'année zéro est une année bissextile, qui cependant n'est pas exactement égale à l'année 1 avant Jésus-Christ.

Méthodes utilisées

Il existe plusieurs types de chronologie en fonction de la méthode utilisée pour dater un évènement ou un objet :

Notes et références

  1. Breviarium Chronologicum or Treatise describing the Terms and Most Celebrated Characters, Periods and Epocha’s used in Chronology – originally written by Giles Strauchius, D.D. and publick Professor in the University of Wittebergh. First done into English from the third edition in Latin by Richard Sault, F.R.S, London 1722.
  2. Breviarium Chronologicum, p. 176.
  3. Préface « Table des années du monde jusqu'à la naissance de Jésus-Christ », Histoire Universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent, publiée par Arkstèe et Merkus 1742.
  4. Sur les omeyyades, voir aussi le Livre de la création et de l'histoire, de Motahhar Ben Tahir el-Maqdisi, publié et traduit par Huart.
  5. Sur l'empire byzantin ou romain, aussi Historiarum Compendium Cedreni - Corpus Scriptorum historiae Byzantinae, de Georgius Cedrenus [1000~1100].
  6. En latin, Koufalie sive Liber Jubilaeorum, ou Livre des Divisions.
  7. Le Qalémentos : Livre de Clément ou Littérature éthiopienne pseudo-clémentine.
  8. (en) « gorgiaspress : Free Texts : Free Download, Borrow and Streaming : Internet Archive », sur archive.org (consulté le ).
  9. Augustin Calmet, Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, t. I, Abbé Migne (éd.), 1845-1846 (lire en ligne)
  10. Histoire universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent, t. XXIII, 1779-1791 (lire en ligne)
  11. Mode de datation.
  12. Pierre Riché, Les grandeurs de l'an mille, Éditions Bartillat, 1999.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Hélène Fréchet, Chronologie universelle du Big Bang à nos jours, Ellipses Marketing, 2005, 620 p. (ISBN 2-7298-1739-5).
  • A. E. Samuel, Greek and Roman Chronology. Calendars and Years in Classical Antiquity (Handbuch der Altertumswissenschaft, I, 7), Munich, 1972, 307 p.

Articles connexes

Liens externes