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Laurent Sagalovitsch — 5 mai 2023 [https://www.slate.fr/story/245732/blog-sagalovitsch-gauche-en-finir-mirage-nupes-exces-france-insoumise]</ref>.
Laurent Sagalovitsch — 5 mai 2023 [https://www.slate.fr/story/245732/blog-sagalovitsch-gauche-en-finir-mirage-nupes-exces-france-insoumise]</ref>.


=== Audience et résultats financiers ===
=== Audience et pertes ===
D'après [[BFM Business]], l'audience du site français, qui n'emploie que 7 personnes, est passée de 0,33 million de visiteurs uniques en 2009 à 1,26 en 2015 (pic à 1,46 en 2014)<ref name="JamalHenni2016"/> mais les résultats nets annuels sont en baisse continue depuis la création du site en 2009<ref name="JamalHenni2016"/> et d'après ''Libération'' ils ont été déficitaires au moins au cours des huit premières années.
D'après [[BFM Business]], l'audience du site français, qui n'emploie que 7 personnes, est passée de 0,33 million de visiteurs uniques en 2009 à 1,26 en 2015 (pic à 1,46 en 2014)<ref name="JamalHenni2016"/> mais les résultats nets annuels sont en baisse continue depuis la création du site en 2009<ref name="JamalHenni2016"/> et d'après ''Libération'' ils ont été déficitaires au moins au cours des huit premières années.



Version du 29 mai 2023 à 19:52

Slate
Logo de Slate

Adresse slate.com
Commercial Oui
Type de site Magazine en ligne
Langue Anglais
Propriétaire The Slate Group (en)
Créé par Michael Kinsley
Lancement 1996

Slate (littéralement « ardoise » en français) est la marque commerciale de trois magazines en ligne différents, propriétés de deux sociétés distinctes.

Le premier, à l'adresse slate.com, fut lancé aux États-Unis en 1996.

Une version française du webzine, slate.fr, a également été créée en 2009 par les journalistes Jean-Marie Colombani, Éric Leser et Johan Hufnagel, assistés de l'économiste Jacques Attali[1] ; le magazine américain y est actionnaire mais de façon réduite, le contrôle est exercé par les fondateurs français. En 2011, la société française s'est augmentée d'une version africaine : SlateAfrique.com . Ces deux versions francophones ont aujourd'hui pour principaux actionnaires Ariane de Rothschild (via sa société Lampsane Investissement SA) et la Financière Viveris.

Slate.com

Le magazine, de centre-gauche, est fondé en 1996 par l'ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire américain The New Republic Michael Kinsley. Propriété de Microsoft, c'est alors un élément de MSN. Le , le magazine est racheté par The Washington Post Company. Il est géré depuis le par Slate Group, entité des publications en ligne créée par la Washington Post Company pour développer et gérer les magazines uniquement disponibles sur Internet.

Slate, qui propose quotidiennement de nouveaux articles, couvre la politique, l'économie, la culture et le sport. Il vit des recettes publicitaires et est disponible gratuitement depuis 1999.

Depuis , David Plotz en est le rédacteur en chef, en remplacement de Jacob Weisberg, dont il était le rédacteur-adjoint. Jacob Weisberg est lui devenu président et rédacteur en chef du Slate Group.

Slate a en moyenne six millions de lecteurs et est rentable[2].

Slate.fr

Fondateurs et actionnaires

Ancien logotype de Slate, encore actuellement utilisé par l'édition française, pendant que la version américaine a dévoilé en janvier 2018 sa nouvelle identité visuelle[3].

Le , un magazine en ligne homonyme français est lancé, fondé par Jean-Marie Colombani, ancien directeur du journal Le Monde, Éric Leser, Johan Hufnagel, et Éric Le Boucher, journalistes, et Jacques Attali[4]. Slate Group ne possède que 15 % du capital du magazine français[2] et ses cinq fondateurs indiquent en avoir le contrôle[4].

En 2009, le capital de la société E2J2, qui est l'éditeur du site internet slate.fr, est composé à 50 % par les cinq membres fondateurs, 15 % par le Washington Post et 35 % par Viveris Management (depuis la levée de fonds en au cours de laquelle Viveris Management a injecté 1,5 million d'euros)[5].

En 2016, BFM Business relève que « la fine fleur de l'establishment français des affaires est [...] actionnaire du site web. [...] Le principal actionnaire (29%) est Benjamin de Rothschild, qui a apporté l'an dernier 2,85 millions d'euros via ses holdings luxembourgeoises. Le second actionnaire (22 %) est la Financière Viveris, un fonds qui utilise la déduction de l'ISF des investissements dans les PME. Les fondateurs (Jean-Marie Colombani, Éric Lesser, Éric Le Boucher et Jacques Attali) ne détiennent plus que 25 % du capital, car ils ont été dilués au fur et à mesure des levées de fonds successives. Au total, le site a ainsi englouti plus de 10 millions d'euros depuis sa création en 2008 ». En , Benjamin de Rothschild monte à 46,2 % du capital[6].

En , Ariane et Benjamin de Rothschild prennent le contrôle de Slate à la faveur d’une augmentation de capital par l'intermédiaire de leur société Cattleya Finance[7].

Ce changement d'actionnaire s'accompagne du remplacement d'Éric Leser par Marc Sillam au poste de directeur général, et de celui de Charlotte Pudlowski par Christophe Carron comme rédacteur en chef[7].

Forme et contenu

Slate.fr reprend le concept, la gratuité et l'habillage de la version américaine dont il propose aussi une sélection d'articles traduits, en plus de ses propres articles. Au contraire de journaux en ligne comme Rue89 ou Bakchich, Slate.fr reste sur une formule magazine, ne proposant ni actualités, ni scoops[2].

En , le site lance une nouvelle version, avec un design et une organisation articulée autour du magazine d'une part, et d'autre part des blogs et des contributions des utilisateurs : il est désormais possible de commenter à partir de comptes extérieurs au site. Le haut de la une est restructuré, et la section « Ici et Ailleurs » réapparaît sous le nom « Lu, Vu et Entendu ».

En 2014, Jean-Marie Pottier succède à Johan Hufnagel comme rédacteur en chef ; Les Inrockuptibles le présente comme appartenant à « la première génération de journalistes web »[8].

Le , Slate.fr met en ligne la version bêta de son outil de curation sociale Reader[9], dont l'éditorial est assuré par les journalistes Nora Bouazzouni et Mélissa Bounoua. Le projet est financé à 60 % par le fonds Google pour l'innovation. L'objectif du site est de proposer à l'utilisateur une sélection du « meilleur de l'Internet » constitué d'articles, de tweets, photos ou vidéos. « La rédaction ne publie que ce qu’elle estime nécessaire ou indispensable, sans souci d’exhaustivité »[10].

En 2016, Charlotte Pudlowski devient rédactrice en chef. Elle lance le premier podcasts de Slate.fr, Transfert[11]. Elle quitte le site un an plus tard pour fonder son propre studio de podcasts, Louie Media[12], qui produira Transfert pour Slate[13] jusqu'en . Transfert est désormais produit en interne par la rédaction de Slate.fr.

Le , Slate.fr lance korii., une verticale[Quoi ?] consacrée aux nouvelles économies et aux nouvelles technologies.

Prise de positions

Gilets jaunes

Au moment du Mouvement des Gilets jaunes, un éditorial dans Slate critique une "sorte d’arrogance bien gauloise" et une "appétence pour le désordre, le bordel" [14] qui fait que "des excités de tout bord s’en prennent aux symboles de la République avec une sorte d’allégresse mortifère" tandis que "d’autres font le coup de poing avec les forces de l’ordre au milieu de carcasses de voitures brûlées" , ce qui fait qu'"excédée d’être harcelée, la police perd son sang-froid et castagne"[14].

Cinéma

Dans un éditorial du critique artistique Laurent Sagalovitsch commentant la Palme d'or 2023 gagnée par la française Justine Triet au Festival de Cannes, Slate estime qu'elle a confondu "un festival de film avec un congrès de métallurgistes"[15] et qu'il "faut imaginer Justine Triet dans sa chambre du Carlton passant son après-midi à chercher quoi dire au moment de recevoir sa récompense". Selon l'édiutorial, "il n'y a rien de pire que les artistes engagés", car "quand ils s'expriment, on a l'impression qu'ils rotent".

Nupes

En mai 2023, l'éditorial de Laurent Sagalovitsch fustige une "gauche foutraque baptisée Nupes", qui "n'a aucun désir de gouverner ni demain ni jamais", en estimant que "jour après jour, cette gauche fait honte", car elle est "prise en otage par des Insoumis qui ne cherchent qu'à semer le désordre, à provoquer le chaos pour imposer leurs idées"[16].

Audience et pertes

D'après BFM Business, l'audience du site français, qui n'emploie que 7 personnes, est passée de 0,33 million de visiteurs uniques en 2009 à 1,26 en 2015 (pic à 1,46 en 2014)[6] mais les résultats nets annuels sont en baisse continue depuis la création du site en 2009[6] et d'après Libération ils ont été déficitaires au moins au cours des huit premières années.

Parmi les fondateurs, Jean-Marie Colombani, ancien directeur du journal Le Monde, Éric Leser, Johan Hufnagel, et Éric Le Boucher, journalistes, et Jacques Attali.

En 2009, au cours du premier exercice, d'une durée de quinze mois d' à , les pertes du site s'élèvent à 930 000 euros pour un chiffre d'affaires de 380 000 euros, perçu à partir de [17].

La version française Slate.fr n'a jamais été bénéficiaire, écrit Jérôme Lefilliâtre dans Libération en 2017[7].

Les comptes ont depuis tendu à l'équilibre, malgré des difficultés conjoncturelles concernant notamment le site consacré à l'Afrique créé en 2011[18] (voir section suivante).

En août 2012, la régie publicitaire de Slate.fr annonce 3,5 millions de visiteurs uniques sur l'été[19].

Pour essayer d'atteindre l'équilibre financier, Slate.fr passe en 2017 à une équipe de 7 personnes au lieu de 12, et compte s'appuyer plus sur ses pigistes[20].

SlateAfrique.com

Le , Slate.fr lance le site SlateAfrique.com après plusieurs semaines de version bêta. Le site traite de l'actualité et de la diaspora africaine ; il diffuse le talk-show Le Claudy Show. Son siège se trouve à Paris[21],[22].

Notes et références

  1. Slate.fr
  2. a b et c Slate débarque en France - Estelle Gross, L'Express, 9 février 2009 (voir archive)
  3. « Le Slate US dévoile sa nouvelle identité - LOGONEWS », LOGONEWS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Slate.fr : Jean-Marie Colombani à l'assaut du Web - Le Point, 10 février 2009
  5. Marianne Bliman, « Slate.fr accroît ses fonds propres de 1,5 million d'euros », Les Échos,
  6. a b et c Jamal Henni, « Les actionnaires ultra-chic de Slate.fr », BFM Business, (consulté le ).
  7. a b et c Jérôme Lefilliâtre, « Une grande fortune à la rescousse de Slate.fr », sur liberation.fr, (consulté le ).
  8. Julien Rebucci, « Quel avenir pour le pure player Slate ? », sur Les Inrockuptibles.com, (consulté le )
  9. Slate lance son Reader et veut vous aider à découvrir du contenu - David Legrand, Next INpact, 27 octobre 2014
  10. Pourquoi Reader ? - Slate Reader
  11. « Charlotte Pudlowski : "Le podcast permet de raconter des histoires autrement" », sur Franceinfo, (consulté le )
  12. « Louie Media, Nouvelles Ecoutes, Binge… les podcasts se bousculent au micro », sur Télérama.fr (consulté le )
  13. Chloé Woitier, « Louie Media se lance dans le bouillonnant marché du podcast », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  14. a et b "Vu de loin, ce qui se passe en France est sidérant" par Laurent Sagalovitsch — 9 janvier 2019 dans Slate [1]
  15. "Justine Triet, quand l'aveuglement politique devient embarrassant" par Laurent Sagalovitsch dans Slate le 29 mai 2023 [2]
  16. "Pour la gauche, il est temps d'en finir avec le mirage de la Nupes et de ses excès en tout genre" par Laurent Sagalovitsch — 5 mai 2023 [3]
  17. Slate.fr : jeune site, vieilles rengaines - Matthieu Vincent, Acrimed, 21 octobre 2010
  18. Benjamin Sire, « C'est la brève qui a tué les journaux : entretien avec Johan Hufnagel, cofondateur de Slate.fr », RageMag, (voir archive)
  19. Slate.fr se développe sur iPad - LesBlogsMedias.fr, 3 août 2012 (voir archive)
  20. « « Slate.fr », ou les difficultés d’équilibrer un site d’information gratuit », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en) Paris-Based Slate Afrique Celebrates 1st Anniversary - Voice of America News, 13 janvier 2012
  22. Slate Afrique - VoxEurop.eu

Liens externes