Aller au contenu

« Glomaline » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédenteModification suivante →
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
WikipSQ (discuter | contributions)
32 717 modifications
Aucun résumé des modifications
Glag9 (discuter | contributions)
729 modifications
Fonctionnalité de suggestions de liens : 3 liens ajoutés.
Ligne 1 : Ligne 1 :
La '''glomaline''' est une [[glycoprotéine]] produite en abondance sur les [[hyphe]]s et les [[spore]]s des [[mycorhize|champignons mycorhiziens à arbuscules]] dans le [[sol (pédologie)|sol]] et dans les [[Racine (botanique)|racine]]s.
La '''glomaline''' est une [[glycoprotéine]] produite en abondance sur les [[hyphe]]s et les [[spore]]s des [[mycorhize|champignons mycorhiziens à arbuscules]] dans le [[sol (pédologie)|sol]] et dans les [[Racine (botanique)|racine]]s.


Plusieurs études montrent que la glomaline influence la structure du sol<ref name="Rillig2002">Rillig, M. C., Wright, S. F. & Eviner, V. T. (2002) The role of arbuscular mycorrhizal fungi and glomalin in soil aggregation: comparing effects of five plant species. ''Plant and Soil'', '''238''': 325-333 </ref>{{,}}<ref name="Wright2000">Wright, S. F., Rillig,M. C. & Nichols, K. A. (2000) Glomalin: A soil protein important in carbon sequestration, ''Abstracts of papers of the American Chemical Society'', '''220''':721-725</ref>{{,}}<ref name="Rillig2004">Rillig, M. C. (2004) Arbuscular mycorrhizae, glomalin, and soil aggregation, ''Can. J. Soil Sci.'', '''84''':355-363</ref>. Elle imprègne ce dernier, stabilisant les [[agrégat]]s de particules fines à la manière de la {{lien|fr=Bioadhésif|lang=en|trad=Bioadhesive|texte=colle biologique}} secrétée par les [[Microbiologie du sol|bactéries telluriques]]. Ceci jouerait un rôle fondamental dans la fertilité des sols<ref name="Fortin"/>.
Plusieurs études montrent que la glomaline influence la structure du sol<ref name="Rillig2002">Rillig, M. C., Wright, S. F. & Eviner, V. T. (2002) The role of arbuscular mycorrhizal fungi and glomalin in soil aggregation: comparing effects of five plant species. ''Plant and Soil'', '''238''': 325-333 </ref>{{,}}<ref name="Wright2000">Wright, S. F., Rillig,M. C. & Nichols, K. A. (2000) Glomalin: A soil protein important in carbon sequestration, ''Abstracts of papers of the American Chemical Society'', '''220''':721-725</ref>{{,}}<ref name="Rillig2004">Rillig, M. C. (2004) Arbuscular mycorrhizae, glomalin, and soil aggregation, ''Can. J. Soil Sci.'', '''84''':355-363</ref>. Elle imprègne ce dernier, stabilisant les [[agrégat]]s de [[Particules en suspension|particules fines]] à la manière de la {{lien|fr=Bioadhésif|lang=en|trad=Bioadhesive|texte=colle biologique}} secrétée par les [[Microbiologie du sol|bactéries telluriques]]. Ceci jouerait un rôle fondamental dans la fertilité des sols<ref name="Fortin"/>.


==Découverte==
==Découverte==
Ligne 9 : Ligne 9 :
La glomaline est une glycoprotéine [[hydrophobe]]<ref name="Wright2000"/> thermotolérante qui serait homologue à la [[Hsp60| protéine de choc thermique 60]] (''heat shock protein'')<ref name="Huang2011"/>.
La glomaline est une glycoprotéine [[hydrophobe]]<ref name="Wright2000"/> thermotolérante qui serait homologue à la [[Hsp60| protéine de choc thermique 60]] (''heat shock protein'')<ref name="Huang2011"/>.
En tant que glycoprotéine, la glomaline stocke du [[carbone]] sous forme de [[protéine]]s et de [[glucide]]s (en particulier le [[glucose]])<ref name="USDA">Comis, D., [http://www.ars.usda.gov/is/AR/archive/sep02/soil0902.htm Glomalin: Hiding Place for a Third of the World's Stored Soil Carbon], ''Agricultural Research'', United States Department of Agriculture, septembre 2002</ref>. Elle porte aussi des ions métalliques, qui varient selon la composition du sol<ref name="Huang2011">Huang, Y., Wang, D.-W., Cai, J.-L. & Zheng, W.-S. (2011) Review of glomalin-related soil protein and its environmental function in the rhizosphere, ''Chinese Journal of Plant Ecology'', '''32'''(2): 232-236</ref>.
En tant que glycoprotéine, la glomaline stocke du [[carbone]] sous forme de [[protéine]]s et de [[glucide]]s (en particulier le [[glucose]])<ref name="USDA">Comis, D., [http://www.ars.usda.gov/is/AR/archive/sep02/soil0902.htm Glomalin: Hiding Place for a Third of the World's Stored Soil Carbon], ''Agricultural Research'', United States Department of Agriculture, septembre 2002</ref>. Elle porte aussi des ions métalliques, qui varient selon la composition du sol<ref name="Huang2011">Huang, Y., Wang, D.-W., Cai, J.-L. & Zheng, W.-S. (2011) Review of glomalin-related soil protein and its environmental function in the rhizosphere, ''Chinese Journal of Plant Ecology'', '''32'''(2): 232-236</ref>.
La glomaline est une combinaison d'une protéine fongique et de polysaccharides issus d'[[exsudat]]s racinaires, sécrétée par les [[mycorhize| champignons mycorhiziens arbusculaires]] [[symbiose| associés]] aux racines de plusieurs espèces végétales<ref>{{Article|langue=en|auteur=F.E. Allison|titre=Soil Aggregation—Some Facts and Fallacies as Seen by a Microbiologist|périodique=Soil Science|date=1968|volume=106|numéro=2|pages=136-143|doi.org/10.1097/00010694-196808000-00010}}.</ref>.
La glomaline est une combinaison d'une protéine fongique et de [[Polysaccharide|polysaccharides]] issus d'[[exsudat]]s racinaires, sécrétée par les [[mycorhize| champignons mycorhiziens arbusculaires]] [[symbiose| associés]] aux racines de plusieurs espèces végétales<ref>{{Article|langue=en|auteur=F.E. Allison|titre=Soil Aggregation—Some Facts and Fallacies as Seen by a Microbiologist|périodique=Soil Science|date=1968|volume=106|numéro=2|pages=136-143|doi.org/10.1097/00010694-196808000-00010}}.</ref>.


==Rôle écologique==
==Rôle écologique==
La glomaline se décompose lentement, ce qui fait en sorte qu'elle s'accumule dans le sol<ref name="Fortin">Fortin, J. A., Plenchette, C. & Piché, Y., ''Les mycorhizes, la nouvelle révolution verte'' (2008), Éditions MultiMondes, Québec, 131 p.</ref>. Elle contient 27 % du carbone [[Séquestration du dioxyde de carbone|séquestré]] dans les sols de la [[Terre (planète)| planète]]<ref name="Fortin"/>{{,}}<ref name="USDA"/>.
La glomaline se décompose lentement, ce qui fait en sorte qu'elle s'accumule dans le sol<ref name="Fortin">Fortin, J. A., Plenchette, C. & Piché, Y., ''Les mycorhizes, la nouvelle révolution verte'' (2008), Éditions MultiMondes, Québec, 131 p.</ref>. Elle contient 27 % du carbone [[Séquestration du dioxyde de carbone|séquestré]] dans les sols de la [[Terre (planète)| planète]]<ref name="Fortin"/>{{,}}<ref name="USDA"/>.
Dans le sol, la glomaline stabilise les agrégats de particules fines comme celles de [[limon (roche)|limon]], de [[sable]] et d'[[argile]]. Les agrégats du sols, en plus de renfermer du [[carbone organique]], contribuent à la rétention de l'eau et des minéraux, de même qu'à l'aération du sol. Comme la glomaline favorise ces qualités, elle est donc intimement liée à la fertilité des sols.
Dans le sol, la glomaline stabilise les agrégats de particules fines comme celles de [[limon (roche)|limon]], de [[sable]] et d'[[argile]]. Les agrégats du sols, en plus de renfermer du [[carbone organique]], contribuent à la rétention de l'eau et des minéraux, de même qu'à l'aération du sol. Comme la glomaline favorise ces qualités, elle est donc intimement liée à la [[fertilité des sols]].


Aussi, des études tendent à démontrer que la glomaline aurait une influence sur les éléments toxiques contenus dans certains sols<ref name="Chern2007">Chern, E. C., Tsai, D. W., Ogunseitan, O. A. (2007) Deposition of glomalin-related soil protein and sequestered toxic metals into watersheds, ''Environmental Science & Technology'', '''41''' (10): 3566-3572.</ref>{{,}}<ref name="Gonzalez2004">González-Chávez, M. C., Carrillo-González, Wright, S. F. & Nichols, K. A. (2004) The role of glomalin, a protein produced by arbuscular mycorrhizal fungi, in sequestrating potentially toxic elements, ''Environmental Pollution'' '''130''': 317-323.</ref>, notamment en [[chélation| chélatant]] les [[métal lourd| métaux lourds]]<ref name="Huang2011"/>. Plus de recherche est nécessaire, mais l'on peut penser à des applications de cette glycoprotéine dans la décontamination des sols.
Aussi, des études tendent à démontrer que la glomaline aurait une influence sur les éléments toxiques contenus dans certains sols<ref name="Chern2007">Chern, E. C., Tsai, D. W., Ogunseitan, O. A. (2007) Deposition of glomalin-related soil protein and sequestered toxic metals into watersheds, ''Environmental Science & Technology'', '''41''' (10): 3566-3572.</ref>{{,}}<ref name="Gonzalez2004">González-Chávez, M. C., Carrillo-González, Wright, S. F. & Nichols, K. A. (2004) The role of glomalin, a protein produced by arbuscular mycorrhizal fungi, in sequestrating potentially toxic elements, ''Environmental Pollution'' '''130''': 317-323.</ref>, notamment en [[chélation| chélatant]] les [[métal lourd| métaux lourds]]<ref name="Huang2011"/>. Plus de recherche est nécessaire, mais l'on peut penser à des applications de cette glycoprotéine dans la décontamination des sols.

Version du 30 avril 2023 à 10:39

La glomaline est une glycoprotéine produite en abondance sur les hyphes et les spores des champignons mycorhiziens à arbuscules dans le sol et dans les racines.

Plusieurs études montrent que la glomaline influence la structure du sol[1],[2],[3]. Elle imprègne ce dernier, stabilisant les agrégats de particules fines à la manière de la colle biologique (en) secrétée par les bactéries telluriques. Ceci jouerait un rôle fondamental dans la fertilité des sols[4].

Découverte

La glomaline a été découverte en 1996 par Sara F. Wright[5], qui l'a nommée d'après l'ordre de champignons des Glomales.

Caractéristiques

La glomaline est une glycoprotéine hydrophobe[2] thermotolérante qui serait homologue à la protéine de choc thermique 60 (heat shock protein)[6]. En tant que glycoprotéine, la glomaline stocke du carbone sous forme de protéines et de glucides (en particulier le glucose)[7]. Elle porte aussi des ions métalliques, qui varient selon la composition du sol[6]. La glomaline est une combinaison d'une protéine fongique et de polysaccharides issus d'exsudats racinaires, sécrétée par les champignons mycorhiziens arbusculaires associés aux racines de plusieurs espèces végétales[8].

Rôle écologique

La glomaline se décompose lentement, ce qui fait en sorte qu'elle s'accumule dans le sol[4]. Elle contient 27 % du carbone séquestré dans les sols de la planète[4],[7]. Dans le sol, la glomaline stabilise les agrégats de particules fines comme celles de limon, de sable et d'argile. Les agrégats du sols, en plus de renfermer du carbone organique, contribuent à la rétention de l'eau et des minéraux, de même qu'à l'aération du sol. Comme la glomaline favorise ces qualités, elle est donc intimement liée à la fertilité des sols.

Aussi, des études tendent à démontrer que la glomaline aurait une influence sur les éléments toxiques contenus dans certains sols[9],[10], notamment en chélatant les métaux lourds[6]. Plus de recherche est nécessaire, mais l'on peut penser à des applications de cette glycoprotéine dans la décontamination des sols.

Références

  1. ↑ Rillig, M. C., Wright, S. F. & Eviner, V. T. (2002) The role of arbuscular mycorrhizal fungi and glomalin in soil aggregation: comparing effects of five plant species. Plant and Soil, 238: 325-333
  2. ↑ a et b Wright, S. F., Rillig,M. C. & Nichols, K. A. (2000) Glomalin: A soil protein important in carbon sequestration, Abstracts of papers of the American Chemical Society, 220:721-725
  3. ↑ Rillig, M. C. (2004) Arbuscular mycorrhizae, glomalin, and soil aggregation, Can. J. Soil Sci., 84:355-363
  4. ↑ a b et c Fortin, J. A., Plenchette, C. & Piché, Y., Les mycorhizes, la nouvelle révolution verte (2008), Éditions MultiMondes, Québec, 131 p.
  5. ↑ (en) S. F. Wright, M. Franke-Snyder, J. B. Morton et A. Upadhyaya, « Time-course study and partial characterization of a protein on hyphae of arbuscular mycorrhizal fungi during active colonization of roots », Plant and Soil, vol. 181, no 2,‎ , p. 193–203 (ISSN 0032-079X et 1573-5036, DOI 10.1007/BF00012053, lire en ligne, consulté le )
  6. ↑ a b et c Huang, Y., Wang, D.-W., Cai, J.-L. & Zheng, W.-S. (2011) Review of glomalin-related soil protein and its environmental function in the rhizosphere, Chinese Journal of Plant Ecology, 32(2): 232-236
  7. ↑ a et b Comis, D., Glomalin: Hiding Place for a Third of the World's Stored Soil Carbon, Agricultural Research, United States Department of Agriculture, septembre 2002
  8. ↑ (en) F.E. Allison, « Soil Aggregation—Some Facts and Fallacies as Seen by a Microbiologist », Soil Science, vol. 106, no 2,‎ , p. 136-143.
  9. ↑ Chern, E. C., Tsai, D. W., Ogunseitan, O. A. (2007) Deposition of glomalin-related soil protein and sequestered toxic metals into watersheds, Environmental Science & Technology, 41 (10): 3566-3572.
  10. ↑ González-Chávez, M. C., Carrillo-González, Wright, S. F. & Nichols, K. A. (2004) The role of glomalin, a protein produced by arbuscular mycorrhizal fungi, in sequestrating potentially toxic elements, Environmental Pollution 130: 317-323.

Voir aussi

Liens externes

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Glomaline&oldid=203813448 ».