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L’'''hypergamie''', du grec « {{lang|grc|υπερ}} » (« au-dessus ») et « {{lang|grc|γαμος}} » (« mariage »), est pour un individu le fait d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus « élevé », ou plus généralement, dans une société, le fait de préférer des alliances avec un conjoint de statut plus élevé. On parle d'hypergamie féminine lorsque le statut de la femme est inférieur à celui du mari, et d'hypergamie masculine dans le cas inverse.
L’'''hypergamie''', du grec « {{lang|grc|υπερ}} » (« au-dessus ») et « {{lang|grc|γαμος}} » (« mariage »), est pour un individu le fait d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus « élevé », ou plus généralement, dans une société, le fait de préférer des alliances avec un conjoint de statut plus élevé. On parle d'hypergamie féminine lorsque le statut de la femme est inférieur à celui du mari, et d'hypergamie masculine dans le cas inverse<ref>{{Article|auteur1=Milan Bouchet-Valat|titre=Hypergamie et célibat selon le statut social en France depuis 1969|périodique=Revue de l'OFCE|date=2018|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2018-6-page-5.htm|accès url=}}</ref>.


== Sociétés occidentales ==
== Sociétés occidentales ==
Selon une étude américaine sur les {{lien|fr=préférences dans le choix de partenaires|lang=en|trad=Mating preferences}}, les hommes recherchent préférentiellement chez les femmes la santé et la beauté, les femmes accordent plus d'importance au statut, à la réussite professionnelle et à l'ambition chez les hommes<ref>{{Article|langue=en|auteur=Todd K. Shackelford, David P. Schmitt, David M. Buss|titre=Universal dimensions of human mate preferences|périodique=Personality and Individual Difference|date=2005|volume=39|numéro=|pages=447–458|format=pdf|url texte=http://www.bradley.edu/dotAsset/165877.pdf}}.</ref>. {{Référence nécessaire|Ces tendances hypergamiques entrainent un taux de célibat supérieur à la moyenne au sein de la population des femmes au statut social élevé et des hommes au statut social inférieur}}.
Selon une étude américaine parue en 2005 sur les {{lien|fr=préférences dans le choix de partenaires|lang=en|trad=Mating preferences}}, les hommes recherchent préférentiellement chez les femmes la santé et la beauté, les femmes accordent plus d'importance au statut, à la réussite professionnelle et à l'ambition chez les hommes<ref>{{Article|langue=en|auteur=Todd K. Shackelford, David P. Schmitt, David M. Buss|titre=Universal dimensions of human mate preferences|périodique=Personality and Individual Difference|date=2005|volume=39|numéro=|pages=447–458|format=pdf|url texte=http://www.bradley.edu/dotAsset/165877.pdf}}.</ref>. La journaliste [[Peggy Sastre]] remarque que l'hypergamie féminine ne s'atténue pas malgré l'augmentation des revenus de la femme<ref>[[Peggy Sastre]], [http://www.slate.fr/story/156727/amour-empoisonne-femmes-couple-dependance-affective-surinvestissement L'amour, l'un des derniers boulets que traînent les femmes], ''[[Slate (magazine)|Slate]]'', {{date-|26 janvier 2018}}.</ref>.


La journaliste [[Peggy Sastre]] remarque que l'hypergamie féminine ne s'atténue pas malgré l'augmentation des revenus de la femme<ref>[[Peggy Sastre]], [http://www.slate.fr/story/156727/amour-empoisonne-femmes-couple-dependance-affective-surinvestissement L'amour, l'un des derniers boulets que traînent les femmes], ''[[Slate (magazine)|Slate]]'', {{date-|26 janvier 2018}}.</ref>, mais le sociologue Milan Bouchet-Valat constate un changement de tendance : « Nous en sommes restés à des théories qui ont vingt-cinq ans, selon lesquelles la règle était 'l’hypergamie féminine' {{incise|que la femme se mariait 'vers le haut'}} sans mettre à jour les travaux sociologiques. En fait, depuis l’année 2000 environ, les femmes sont plus diplômées que leur conjoint. »<ref>Cécile Deffontaines, [https://www.nouvelobs.com/societe/20150317.OBS4836/diplome-salaire-les-femmes-triomphent-dans-le-couple.html ''Diplôme, salaire... Les femmes triomphent dans le couple''], ''[[L'Obs]]'', {{date-|22 mars 2015}}.</ref>.
Le sociologue Milan Bouchet-Valat constate cependant un changement de tendance : « Nous en sommes restés à des théories qui ont vingt-cinq ans, selon lesquelles la règle était 'l’hypergamie féminine' {{incise|que la femme se mariait 'vers le haut'}} sans mettre à jour les travaux sociologiques. En fait, depuis l’année 2000 environ, les femmes sont plus diplômées que leur conjoint. »<ref>Cécile Deffontaines, [https://www.nouvelobs.com/societe/20150317.OBS4836/diplome-salaire-les-femmes-triomphent-dans-le-couple.html ''Diplôme, salaire... Les femmes triomphent dans le couple''], ''[[L'Obs]]'', {{date-|22 mars 2015}}.</ref>. Le sociologue complète : « Nous observons que le célibat définitif des femmes n’augmente plus avec leur diplôme, alors que les plus diplômées nées avant-guerre étaient fortement désavantagées sur le marché conjugal. À l’inverse, le célibat définitif des hommes non diplômés s’est accentué, signe de l’effet négatif persistant des difficultés d’insertion professionnelle sur la conjugalité masculine.»<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'inversion de l'hypergamie féminine au fil des cohortes en France {{!}} Sciences Po Centre de recherche sur les inégalités sociales |url=https://www.sciencespo.fr/osc/fr/node/1678.html |site=www.sciencespo.fr |date=2016-04-14 |consulté le=2023-03-29}}</ref>


Selon le sociologue Michel Bozon, l'hypergamie féminine n'est généralement pas le résultat d'une stratégie d'ascension sociale mais s'explique par le fait que la majorité des femmes occupent des positions professionnelles inférieures aux hommes<ref>{{ouvrage|auteur=Michel Bozon, François Héran|titre=La formation du couple|éditeur=La Découverte|date=2006|passage=67|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>.
Selon le sociologue Michel Bozon, l'hypergamie féminine n'est généralement pas le résultat d'une stratégie d'ascension sociale mais s'explique par le fait que la majorité des femmes occupent des positions professionnelles inférieures aux hommes<ref>{{ouvrage|auteur=Michel Bozon, François Héran|titre=La formation du couple|éditeur=La Découverte|date=2006|passage=67|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>.

Version du 29 mars 2023 à 21:02

L’hypergamie, du grec « υπερ » (« au-dessus ») et « γαμος » (« mariage »), est pour un individu le fait d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus « élevé », ou plus généralement, dans une société, le fait de préférer des alliances avec un conjoint de statut plus élevé. On parle d'hypergamie féminine lorsque le statut de la femme est inférieur à celui du mari, et d'hypergamie masculine dans le cas inverse[1].

Sociétés occidentales

Selon une étude américaine parue en 2005 sur les préférences dans le choix de partenaires (en), les hommes recherchent préférentiellement chez les femmes la santé et la beauté, les femmes accordent plus d'importance au statut, à la réussite professionnelle et à l'ambition chez les hommes[2]. La journaliste Peggy Sastre remarque que l'hypergamie féminine ne s'atténue pas malgré l'augmentation des revenus de la femme[3].

Le sociologue Milan Bouchet-Valat constate cependant un changement de tendance : « Nous en sommes restés à des théories qui ont vingt-cinq ans, selon lesquelles la règle était 'l’hypergamie féminine' — que la femme se mariait 'vers le haut' — sans mettre à jour les travaux sociologiques. En fait, depuis l’année 2000 environ, les femmes sont plus diplômées que leur conjoint. »[4]. Le sociologue complète : « Nous observons que le célibat définitif des femmes n’augmente plus avec leur diplôme, alors que les plus diplômées nées avant-guerre étaient fortement désavantagées sur le marché conjugal. À l’inverse, le célibat définitif des hommes non diplômés s’est accentué, signe de l’effet négatif persistant des difficultés d’insertion professionnelle sur la conjugalité masculine.»[5]

Selon le sociologue Michel Bozon, l'hypergamie féminine n'est généralement pas le résultat d'une stratégie d'ascension sociale mais s'explique par le fait que la majorité des femmes occupent des positions professionnelles inférieures aux hommes[6].

Dans le reste du monde

En Inde, l'hypergamie est pratiquée dans les castes supérieures, mais pose aux familles les plus hautes un vrai problème, car elles sont obligées de pratiquer l'hypogamie pour les filles à marier, d'où parfois la « solution » de l'infanticide dans les années 1930, pour éviter de les marier à des hommes appartenant à une caste inférieure. Le cas Khabou Dhin est resté célèbre. Khabou Dhin, membre de la caste des Rajput à Kangra, en Inde du Nord, fut condamné par les Britanniques pour avoir tué ses deux filles plutôt que de les marier à des hommes de caste inférieure[7].

Autre sens du mot

L'hypergamie est l'union répétitive, au sein d'un réseau familial étroit, poursuivie sur plusieurs générations ; ainsi, Cléopâtre est le fruit de plusieurs générations d'incestes : une relation générationnelle hypergamique.

Notes et références

  1. Milan Bouchet-Valat, « Hypergamie et célibat selon le statut social en France depuis 1969 », Revue de l'OFCE,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Todd K. Shackelford, David P. Schmitt, David M. Buss, « Universal dimensions of human mate preferences », Personality and Individual Difference, vol. 39,‎ , p. 447–458 (lire en ligne [PDF]).
  3. Peggy Sastre, L'amour, l'un des derniers boulets que traînent les femmes, Slate, .
  4. Cécile Deffontaines, Diplôme, salaire... Les femmes triomphent dans le couple, L'Obs, .
  5. « L'inversion de l'hypergamie féminine au fil des cohortes en France | Sciences Po Centre de recherche sur les inégalités sociales », sur www.sciencespo.fr, (consulté le )
  6. Michel Bozon, François Héran, La formation du couple, La Découverte, , p. 67.
  7. Cité par J. P. Parry dans la revue L'homme, Caste and Kinship in Kangra, 1980, n°2, p 150-153.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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