« Arlberg-Kandahar » : différence entre les versions
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En 1928, Arnold Lunn s'associe avec [[Hannes Schneider]], le skieur autrichien le plus célèbre de l'époque, pour organiser une nouvelle compétition alpine : Schneider étant originaire de l'[[Arlberg]], et Lunn tenant à conserver le nom de son club, le {{Lien|langue=en|trad=Kandahar Ski Club|fr=Kandahar Ski Club}}, ils décident de la baptiser « Arlberg-Kandahar », qui devient ensuite connue sous son [[sigle]] « AK » ; cette nouvelle course combine [[Descente (ski alpin)|descente]] et [[Slalom (ski)|slalom]]<ref name="Story"/>. |
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Version du 1 février 2023 à 16:57
L'Arlberg-Kandahar (AK) est une épreuve très importante de l'histoire du ski alpin, créée en 1928 en Autriche à Sankt Anton am Arlberg, par les skieurs Arnold Lunn et Hennes Schneider. Elle est à l'origine de la reconnaissance du ski alpin par la Fédération internationale de ski.
Histoire
Origines du nom
Chacune des deux parties du nom « Arlberg-Kandahar » fait respectivement référence à :
- Arlberg, le nom d'un col autrichien près de Sankt Anton, où l'école de ski autrichienne inventa une technique de ski ;
- Kandahar, le nom d’une ville afghane, porté de manière honorifique par le field marshal britannique « Lord Roberts, de Kandahar, Pretoria et Waterford », lequel avait participé, dans les dernières années du XIXe siècle, à la soumission de l’Afghanistan par l’Empire britannique, notamment à la bataille de Kandahar (en), et qui devint ensuite (en 1903) vice-président du Public School Alpine Sports Club.
En hommage à Lord Roberts de Kandahar, Henry Lunn (en), agent de voyages britannique, organise en 1911 le Challenge Roberts of Kandahar (en) à Montana[1], en Suisse, une épreuve en ligne partant du plateau de la Plaine Morte et connue comme une des premières épreuves de descente de l'histoire du ski alpin. Puis en novembre 1914, Lord Roberts, âgé de 82 ans et retraité, meurt d’une pneumonie au début de la Première Guerre mondiale, maladie contractée en rendant visite à des troupes indiennes du Commonwealth stationnées à Saint-Omer dans le Nord de la France. Il a ensuite droit à des funérailles nationales à Londres.
Après la guerre, Arnold Lunn, fils de Henry, fait disputer en 1922 le premier slalom (« course en S » en norvégien) à Mürren[1], dans l’Oberland bernois. En 1924, il fonde le Kandahar Ski Club (en), réservé aux citoyens britanniques[1]. La même année, les premiers Jeux olympiques d'hiver sont disputés à Chamonix et la Fédération internationale de ski (FIS) est créée. Influencée par les Scandinaves, défendant ainsi les disciplines nordiques, la FIS se montre réticente à la reconnaissance des épreuves de descente et de slalom.
Premières éditions, de 1928 à 1940
En 1928, Arnold Lunn s'associe avec Hannes Schneider, le skieur autrichien le plus célèbre de l'époque, pour organiser une nouvelle compétition alpine : Schneider étant originaire de l'Arlberg, et Lunn tenant à conserver le nom de son club, le Kandahar Ski Club (en), ils décident de la baptiser « Arlberg-Kandahar », qui devient ensuite connue sous son sigle « AK » ; cette nouvelle course combine descente et slalom[1].
La première édition de l’AK est disputée les et à Sankt Anton, comme les deux éditions suivantes.
Face au succès de l’AK, la FIS, en lors du congrès d'Oslo, accepte d’intégrer les épreuves de descente et slalom dans ses règlements.
Puis, l'épreuve se déroule, à partir de 1931, alternativement entre la station autrichienne et la station suisse de Mürren.
Jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, l'AK se met à alterner entre Sankt Anton et Mürren ; ensuite après une longue interruption due à la guerre, sans renier ses stations d’origine, il est aussi organisé dans d’autres localités : à Chamonix (France) — pour la première fois en 1940 —, Sestrières (Italie), Garmisch (Allemagne) ou encore à Mont-Tremblant (Québec)[1], etc., parfois en séparant les lieux des courses au sein d’une même édition.
L'AK devient la compétition alpine la plus reconnue dans le monde ; et le nom de Kandahar se répand dans le milieu, parmi les noms d'hôtels, de restaurants et de matériels de ski[1].
Reprise après la seconde guerre mondiale
Annulée en 1938 à cause de l'Anschluss (l'épreuve devait se disputer à Sankt Anton) puis interrompue pendant la Seconde Guerre mondiale, l'AK reprit en 1947 à Mürren. De nouvelles stations furent ensuite incorporées dans l'organisation : Chamonix en 1948, Sestrières en 1951 et Garmisch-Partenkirchen en 1954.
Cette compétition se déroulait en dehors de l'égide de la Fédération internationale de ski mais était un rendez-vous annuel très prisé des meilleurs skieurs de l'époque. Après les Jeux olympiques et les championnats du monde, c'était la troisième épreuve la plus prestigieuse. Les plus grands noms du ski alpin figurent à son palmarès.
Avec la création en 1967 de la coupe du monde de ski, qui l'incorpora dans son programme, l'épreuve perdit de son esprit originel et de son éclat. De 1981 à 1993, il n'y eut plus que Garmisch et Sankt Anton pour accueillir l'AK. Chamonix reprit l'organisation en 1994.
Le K de diamant
Un skieur ayant totalisé cinq podiums (descente, slalom ou combiné) sur cinq années différentes ou trois podiums et une victoire en combiné sur quatre années différentes est récompensé par un K de diamant.
Cette distinction été remportée par Walter Prager, Otto Furrer, Audrey Sale-Barker, James Couttet, Marysette Agnel, Anderl Molterer, Karl Schranz à deux reprises, Traudl Hecher, François Bonlieu, Christl Haas, Jean-Claude Killy, Guy Périllat, Gerhard Nenning, Gustav Thöni, Annemarie Moser-Pröll, Ingemar Stenmark, Phil Mahre, Herbert Plank, Peter Lüscher, Franz Klammer et Andreas Wenzel.
Palmarès
- Walter Prager remporte le K de diamant : combiné 1930, podium 1931, podium 1932 et podium 1933
- Otto Furrer remporte le K de diamant : podium 1930, combiné 1931, podium et combiné 1932 et podium 1934
- Audrey Sale-Barker, deuxième de la descente, remporte le K de diamant : podium 1928, combiné 1929, podium et combiné 1931 et podium 1935
- James Couttet remporte le K de diamant : podium 1939, combiné 1947, podium et combiné 1948 et podium 1950
- Marysette Agnel, deuxième de la descente, remporte le K de diamant : combiné 1950, podium 1952, podium 1954 et podium 1954
- Andreas Molterer remporte le K de diamant : podium 1952, combiné 1953, podium et combiné 1954 et podium 1956
- Karl Schranz remporte le K de diamant : combiné 1957, podium et combiné 1958, podium et combiné 1959 et podium 1962
- Traudl Hecher remporte le K de diamant : podium 1960, podium 1961, combiné 1962 et podium 1963
- François Bonlieu remporte le K de diamant : podium 1958, podium 1959, podium 1960 et combiné 1963
- Christl Haas, troisième du slalom, remporte le K de diamant : podium 1960, podium 1961, podium 1962, podium 1963 et podium 1965
- Jean-Claude Killy remporte le K de diamant : podium 1963, podium 1964, podium 1965 et combiné 1966
- Guy Périllat, troisième de la descente, remporte le K de diamant : combiné 1961, podium 1963, podium 1964 et podium 1967
- Gerhard Nenning, deuxième du slalom, remporte le K de diamant : podium 1964, combiné 1965, podium 1966 et podium 1967
- Karl Schranz remporte un deuxième K de diamant : podium 1965, podium 1966, combiné 1969 et podium 1970
- Gustavo Thöni remporte le K de diamant : podium 1971, combiné 1973, podium 1964 et podium 1975
- Annemarie Moser-Pröll remporte le K de diamant : podium 1971, podium 1972, combiné 1973 et podium 1975
- Ingemar Stenmark remporte le K de diamant : podium 1975, podium 1976, podium 1977, podium 1978 et podium 1980
- Phil Mahre remporte le K de diamant : podium 1978, podium 1979, podium 1980 et combiné 1981
- Herbert Plank remporte le K de diamant : podium 1974, podium 1976, podium 1979, podium 1980 et podium 1981
- Peter Lüscher remporte le K de diamant : podium 1977, combiné 1979, podium 1982 et podium 1983
- Franz Klammer remporte le K de diamant : podium 1973, podium 1974, podium 1976, podium 1977 et podium 1984
- Andreas Wenzel remporte le K de diamant : podium 1979, podium 1980, podium 1983, podium 1984 et podium 1985
L'Arlberg-Kandahar à Chamonix-Les Houches
L'épreuve s'est disputée dans la station française de Chamonix en 1948, 1952, 1957, 1963, 1968, 1973 (épreuves Femmes uniquement), 1975 (ainsi qu'à Saint-Gervais et Megève), 1978 (ainsi qu'à Saint-Gervais et Megève), 1980, 1994, 1997, 2000 et 2004 où les Guy Périllat, François Bonlieu, Annie Famose, Nancy Greene, Karl Schranz, Hermann Maier, Kjetil André Aamodt, Alberto Tomba, Ingemar Stenmark, Bode Miller ou Alexis Pinturault ont inscrit leurs noms à son palmarès.
Elle s'est déroulée à nouveau à Chamonix-Les Houches en 2016, les 19 et ; puis en 2020 le 8 et 9 février.
La dernière édition, celle de 2021, accueillit deux slaloms respectivement le 30 et 31 janvier. Elle vit la 7ème victoire en carrière de Clément Noël le 30 janvier. Le 31, c'est le norvégien Henrik Kristoffersen qui s'imposa.
Références
- (en) John Fry, The Story of Modern Skiing, University Press of New England, , 380 p. (lire en ligne), p. 8-10.