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L'établissement rive gauche était situé à côté de l'ancienne maison de [[Lucile Desmoulins|Lucile]] et [[Camille Desmoulins]] qui, selon [[G. Lenotre]], habitaient au premier étage le jour de leur arrestation en 1793, une ancienne plaque (disparue car fautive) en témoignait. Sur la place de l'Odéon, débouchait la « rue de Voltaire », devenue [[rue Casimir-Delavigne]] en 1864.
L'établissement rive gauche était situé à côté de l'ancienne maison de [[Lucile Desmoulins|Lucile]] et [[Camille Desmoulins]] qui, selon [[G. Lenotre]], habitaient au premier étage le jour de leur arrestation en 1793, une ancienne plaque (disparue car fautive) en témoignait. Sur la place de l'Odéon, débouchait la « rue de Voltaire », devenue [[rue Casimir-Delavigne]] en 1864.


Après la chute du Premier Empire (et non avant ou sous la Révolution), et comme l'indique l'''Annuaire commercial de Paris'', l'établissement prend le nom de café Voltaire, dirigé par un certain Gache au moins jusqu'en 1826 ; [[Eugène Delacroix]] y déjeune en {{date-|mai 1824}} comme en témoigne son ''Journal''. [[Honoré de Balzac|Balzac]] le décrit en [[1837]] dans son étude philosophique, ''Les Martyrs ignorés''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6346322h ''Œuvres de H. de Balzac. Tome 6''], édition de Méline, Cans et Cie, Bruxelles, 1852.</ref>. À cette époque, le quartier compte en plus le café Racine (devenu le Bouillon Racine) et le café Molière (près du [[café Procope]]) : les étudiants de la Sorbonne s'amusent à parcourir les trois établissements. [[Charles Philipon]] en illustre quelques scènes vers 1842 dans son ''Musée ou magasin comique''. Le lieu comporte une terrasse, un entresol et deux étages supérieurs, un billard — dont [[Victor Hugo]] vante la qualité dans ''[[Les Misérables]]'' —, et on y célèbre des événements en « servant le punch ». Le théâtre en face donne lieu à des batailles entre critiques.
Après la chute du Premier Empire (et non avant ou sous la Révolution), et comme l'indique l'''Annuaire commercial de Paris'', l'établissement prend le nom de café Voltaire, dirigé par un certain Gache au moins jusqu'en 1826 ; [[Eugène Delacroix]] y déjeune en {{date-|mai 1824}} comme en témoigne son ''Journal''. [[Honoré de Balzac|Balzac]] le décrit en [[1837]] dans son étude philosophique, ''Les Martyrs ignorés''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6346322h ''Œuvres de H. de Balzac. Tome 6''], édition de Méline, Cans et Cie, Bruxelles, 1852.</ref>. À cette époque, le quartier compte en plus le café Racine (devenu le [[Bouillon Racine]]) et le café Molière (près du [[café Procope]]) : les étudiants de la [[Sorbonne]] s'amusent à parcourir les trois établissements. [[Charles Philipon]] en illustre quelques scènes vers 1842 dans son ''Musée ou magasin comique''. Le lieu comporte une terrasse, un entresol et deux étages supérieurs, un billard — dont [[Victor Hugo]] vante la qualité dans ''[[Les Misérables]]'' —, et on y célèbre des événements en « servant le punch ». Le théâtre en face donne lieu à des batailles entre critiques.


Avant 1850, il est dirigé par un certain Ronquier. En 1855, le cabinet de lecture de [[Madame Grassot]], ancienne actrice, est annexé par le café et transformé en une nouvelle salle. À la fin du [[Second Empire]], [[Léon Gambetta]] et [[Jules Vallès]] y sont des habitués<ref>Auguste Lepage, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1091902 ''Les cafés artistiques et littéraires de Paris''], Paris, M. Boursin, 1882, {{p.|75}}.</ref>.
Avant 1850, il est dirigé par un certain Ronquier. En 1855, le [[cabinet de lecture]] de [[Madame Grassot]], ancienne actrice, est annexé par le café et transformé en une nouvelle salle. À la fin du [[Second Empire]], [[Léon Gambetta]] et [[Jules Vallès]] y sont des habitués<ref>Auguste Lepage, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1091902 ''Les cafés artistiques et littéraires de Paris''], Paris, M. Boursin, 1882, {{p.|75}}.</ref>.
[[Image:Le comité des étudiants, préparant la Mi-Carême 1894, au café Voltaire, à Paris.gif|vignette|left| 1894 : réunion au café Voltaire d'étudiants préparant la cavalcade de la Mi-Carême<ref name="L'Illustration 2662">''L'Illustration'', {{numéro|2662}}, 3 mars 1894, p. 172.</ref>.]]
[[Image:Le comité des étudiants, préparant la Mi-Carême 1894, au café Voltaire, à Paris.gif|vignette|left| 1894 : réunion au café Voltaire d'étudiants préparant la cavalcade de la Mi-Carême<ref name="L'Illustration 2662">''L'Illustration'', {{numéro|2662}}, 3 mars 1894, p. 172.</ref>.]]
Vers [[1880]], il est fréquenté, outre par les sénateurs tout proches, par des personnalités politiques et littéraires : [[Paul Verlaine|Verlaine]] y laisse des dettes, [[André Gide]], [[Jean Moréas]], [[Anatole France]], [[Alfred Vallette]] et [[Rachilde]] y viennent fréquemment. Par la suite, les [[Symbolisme (art)|poètes symbolistes]] y élisent domicile, [[Gauguin]] côtoyant [[Stéphane Mallarmé]], {{citation|coiffé d'un béret basque, affublé d'un [[Macfarlane (manteau)|mac-farlane]] innommable et chaussé de sabots sculptés}}<ref>Panneau d'information de la ville de Paris, place de l'Odéon.</ref>. Une association, les [[Félibrige]]s de Paris, s'y réunissait.
Vers [[1880]], il est fréquenté, outre par les sénateurs tout proches, par des personnalités politiques et littéraires : [[Paul Verlaine|Verlaine]] y laisse des dettes, [[André Gide]], [[Jean Moréas]], [[Anatole France]], [[Alfred Vallette]] et [[Rachilde]] y viennent fréquemment. Par la suite, les [[Symbolisme (art)|poètes symbolistes]] y élisent domicile, [[Gauguin]] côtoyant [[Stéphane Mallarmé]], {{citation|coiffé d'un béret basque, affublé d'un [[Macfarlane (manteau)|mac-farlane]] innommable et chaussé de sabots sculptés}}<ref>Panneau d'information de la ville de Paris, place de l'Odéon.</ref>. Une association, les [[Félibrige]]s de Paris, s'y réunissait.

Version du 17 janvier 2023 à 14:53

Café Voltaire
Image illustrative de l’article Café Voltaire
Vue de l'immeuble
Présentation
Coordonnées 48° 51′ 00″ nord, 2° 20′ 20″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris
Adresse 1, place de l'Odéon
6e arrondissement de Paris
Fondation vers 1814
Fermeture 1956
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Café Voltaire
Café Voltaire
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Café Voltaire
Café Voltaire
Café Le Voltaire vers 1950

Le Café Voltaire est un ancien café et restaurant qui était situé au 1 de la place de l'Odéon dans l'actuel 6e arrondissement de Paris. Ce lieu est désormais le siège du département de littérature des éditions Flammarion.

Il porte le nom de l'écrivain et philosophe Voltaire.

Histoire

Un café Voltaire existait déjà à Paris vers 1790-1792, situé rive droite, cours Saint-Martin, près de la porte du même nom.

L'établissement rive gauche était situé à côté de l'ancienne maison de Lucile et Camille Desmoulins qui, selon G. Lenotre, habitaient au premier étage le jour de leur arrestation en 1793, une ancienne plaque (disparue car fautive) en témoignait. Sur la place de l'Odéon, débouchait la « rue de Voltaire », devenue rue Casimir-Delavigne en 1864.

Après la chute du Premier Empire (et non avant ou sous la Révolution), et comme l'indique l'Annuaire commercial de Paris, l'établissement prend le nom de café Voltaire, dirigé par un certain Gache au moins jusqu'en 1826 ; Eugène Delacroix y déjeune en comme en témoigne son Journal. Balzac le décrit en 1837 dans son étude philosophique, Les Martyrs ignorés[1]. À cette époque, le quartier compte en plus le café Racine (devenu le Bouillon Racine) et le café Molière (près du café Procope) : les étudiants de la Sorbonne s'amusent à parcourir les trois établissements. Charles Philipon en illustre quelques scènes vers 1842 dans son Musée ou magasin comique. Le lieu comporte une terrasse, un entresol et deux étages supérieurs, un billard — dont Victor Hugo vante la qualité dans Les Misérables —, et on y célèbre des événements en « servant le punch ». Le théâtre en face donne lieu à des batailles entre critiques.

Avant 1850, il est dirigé par un certain Ronquier. En 1855, le cabinet de lecture de Madame Grassot, ancienne actrice, est annexé par le café et transformé en une nouvelle salle. À la fin du Second Empire, Léon Gambetta et Jules Vallès y sont des habitués[2].

1894 : réunion au café Voltaire d'étudiants préparant la cavalcade de la Mi-Carême[3].

Vers 1880, il est fréquenté, outre par les sénateurs tout proches, par des personnalités politiques et littéraires : Verlaine y laisse des dettes, André Gide, Jean Moréas, Anatole France, Alfred Vallette et Rachilde y viennent fréquemment. Par la suite, les poètes symbolistes y élisent domicile, Gauguin côtoyant Stéphane Mallarmé, « coiffé d'un béret basque, affublé d'un mac-farlane innommable et chaussé de sabots sculptés »[4]. Une association, les Félibriges de Paris, s'y réunissait.

En 1894, au Café Voltaire, se tiennent les réunions du comité des étudiants préparant le cortège de la Mi-Carême au Carnaval de Paris.

Dans les années 1920, on y croise les Américains de la génération perdue.


Le café est revendu en 1956 aux éditions Flammarion.

Un panneau Histoire de Paris lui rend hommage.

Notes

  1. Œuvres de H. de Balzac. Tome 6, édition de Méline, Cans et Cie, Bruxelles, 1852.
  2. Auguste Lepage, Les cafés artistiques et littéraires de Paris, Paris, M. Boursin, 1882, p. 75.
  3. L'Illustration, no 2662, 3 mars 1894, p. 172.
  4. Panneau d'information de la ville de Paris, place de l'Odéon.

Liens externes