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{{Confusion|texte=Ne pas confondre avec [[Ernest Hello]], écrivain français (1828-1885)}}
'''Eugène''' '''STEVENS''' est un juriste et avocat bruxellois, auteur de pièces de théâtre, de revues satyriques, d’œuvres juridiques, et critique d’art, écrivant le plus souvent sous le nom d’''Ernest Hallo''<ref>Ne pas confondre avec [[Ernest Hello]], écrivain français (1828-1885)  </ref>, parfois aussi sous le nom d’''Eugène Sandarre'' ou d’autres pseudonymes.
[[Fichier:Eugene Stevens.jpg|vignette|Eugène Stevens.]]
'''Eugène Stevens ''' est un juriste et avocat bruxellois, auteur de pièces de théâtre, de revues satyriques, d’œuvres juridiques, et critique d’art, écrivant le plus souvent sous le nom d’''Ernest Hallo'', parfois aussi sous le nom d’''Eugène Sandarre'' ou d’autres pseudonymes.


1.   '''Biographie''' :
== Biographie ==
Pierre Eugène Michel Stevens (prénom usuel : Eugène) nait à Bruxelles le 8 février 1865 et décède à Ixelles le 10 décembre 1938. Docteur en droit, avocat réputé à la Cour d'Appel de Bruxelles, assesseur du tribunal de consultation gratuite, membre du Conseil de l'Ordre (1921-1926), auditeur (17.11.1909) puis conseiller (18.11.1922) au Conseil Supérieur des Colonies, dramaturge et critique d'art, membre dès 1921 du Conseil général de la [[Ligue des Familles Nombreuses de Belgique|Ligue des Familles Nombreuses]], président du Fonds des Études, du Fonds du Logement, de la Commission des Agents de l’État, et de la Commission des Assurances de cette Ligue<ref>Au cours des étés 1916 et 1917, il accepta la demande du propriétaire de l’imposant château de '''[[Bonlez]]''' pour l’habiter avec sa famille très nombreuse afin que ce château ne soit pas réquisitionné par l’occupant allemand.</ref>, collaborateur du Bulletin de la Ligue des Familles Nombreuses, et avocat du ministère des Chemins de Fer, Postes, Télégraphes, Téléphones et Marine puis de la SNCB, de plusieurs journaux dont ''[[La Nation belge]]''<ref>Il était spécialisé dans les procès de presse, selon ''[[La Nation belge]]'' du 11 décembre 1938.</ref>, co-auteur d'un ouvrage de référence sur "Le contrat de transport", auteur de revues (et longtemps revuiste du Jeune Barreau) et de comédies, dramaturge sous le nom d’Eugène Sandarre, le plus souvent sous le nom d’''Ernest Hallo'', auteur de centaines d’articles de presse<ref>Il écrivit dans ''Le Réveil'', ''Le Démocrate'', ''Le Devoir'', ''La Patrie'', ''Le XXe Siècle'', ''Le Messager de Bruxelles'', ''Le petit Belge'', etc. Il fut aussi longtemps critique dramatique au ''Journal de Bruxelles'', dit l’art du Pourquoi Pas, critique musical au ''National Bruxellois,'' collaborateur du ''Sifflet,'' etc.</ref>, souvent humoristiques ou polémiques, le plus souvent sous son nom d’Eugène Stevens, mais aussi sous divers pseudonymes tels « Jacques », « Berchoux »<ref>Sans doute en référence à l’humoriste et poète français [[Joseph Berchoux|Joseph de Berchoux]] (1760-1838), qui a écrit « Sachez rire de tout et n'offenser personne. »  </ref>, etc., rédacteur de nombreux articles de journaux, collaborateur du "[[Journal de Bruxelles]]" comme critique dramatique, du "National Bruxellois" (comme critique musical), collaborateur de la [[Conférence de Saint-Vincent-de-Paul|Conférence de Saint-Vincent de Paul]], etc. Il contribua à la lutte contre les taudis et à l’amélioration des Logements ouvriers<ref>Journal ''La Libre Belgique'', 11 décembre 1938</ref>.
[[Fichier:Eugene Stevens.jpg|vignette]]
Pierre Eugène Michel Stevens (prénom usuel : Eugène) nait à Bruxelles le 8 février 1865 et décède à Ixelles le 10 décembre 1938. Docteur en droit, avocat réputé à la Cour d'Appel de Bruxelles, assesseur du tribunal de consultation gratuite, membre du Conseil de l'Ordre (1921-1926), auditeur (17.11.1909) puis conseiller (18.11.1922) au Conseil Supérieur des Colonies, dramaturge et critique d'art, membre dès 1921 du Conseil général de la [[Ligue des Familles Nombreuses de Belgique|Ligue des Familles Nombreuses]], président du Fonds des Études, du Fonds du Logement, de la Commission des Agents de l’État, et de la Commission des Assurances de cette Ligue<ref>Au cours des étés 1916 et 1917, il accepta la demande du propriétaire de l’imposant château de '''Bonlez < [[Bonlez|https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonlez]] >''' pour l’habiter avec sa famille très nombreuse afin que ce château ne soit pas réquisitionné par l’occupant allemand.</ref>''',''' collaborateur du Bulletin de la Ligue des Familles Nombreuses, et avocat du ministère des Chemins de Fer, Postes, Télégraphes, Téléphones et Marine puis de la SNCB, de plusieurs journaux dont [[La Nation belge|''La'' ''Nation Belge'']]<ref>Il était spécialisé dans les procès de presse, selon ''[[La Nation belge]]'' du 11 décembre 1938.</ref>'','' co-auteur d'un ouvrage de référence sur "Le contrat de transport", auteur de revues (et longtemps revuiste du Jeune Barreau) et de comédies, dramaturge sous le nom d’Eugène Sandarre, le plus souvent sous le nom d’''Ernest Hallo'', auteur de centaines d’articles de presse<ref>Il écrivit dans ''Le Réveil'', ''Le Démocrate'', ''Le Devoir'', ''La Patrie'', ''Le XXe Siècle'', ''Le Messager de Bruxelles'', ''Le petit Belge, etc.'' Il fut aussi longtemps critique dramatique au ''Journal de Bruxelles'' < dit l’art du Pourquoi Pas>, critique musical au ''National Bruxellois,'' collaborateur du ''Sifflet,'' etc.</ref>, souvent humoristiques ou polémiques, le plus souvent sous son nom d’Eugène Stevens, mais aussi sous divers pseudonymes tels « Jacques », « Berchoux »<ref>Sans doute en référence à l’humoriste et poète français [[Joseph Berchoux|Joseph de Berchoux]] (1760-1838), qui a écrit « Sachez rire de tout et n'offenser personne. »  </ref>, etc., rédacteur de nombreux articles de journaux, collaborateur du "[[Journal de Bruxelles]]" comme critique dramatique, du "National Bruxellois" (comme critique musical), collaborateur de la [[Conférence de Saint-Vincent-de-Paul|Conférence de Saint-Vincent de Paul]], etc. Il contribua à la lutte contre les taudis et à l’amélioration des Logements ouvriers<ref>Journal ''La Libre Belgique'', 11 décembre 1938</ref>.


2. '''Résistant'''


== Résistant ==
Ardent patriote pendant la guerre 1914-18, il écrivait dans [[La Libre Belgique clandestine (1915-1918)|« ''La Libre Belgique »'' clandestine]] des articles qu’il faisait recopier par l’aînée de ses filles, pour ne pas être trahi par son écriture, avant de les faire parvenir à l’impression clandestine. Il faisait distribuer ce journal par ses enfants, poussant le landau de leur petit frère, sous le matelas duquel étaient cachés les journaux. Il cacha un grand nombre de cuivres réquisitionnables derrière une cloison construite à cet effet dans sa maison, 19 rue de Dublin à Ixelles. Il encouragea son fils Louis à passer aux Pays-Bas pour rejoindre les Alliés.
Ardent patriote pendant la guerre 1914-18, il écrivait dans [[La Libre Belgique clandestine (1915-1918)|« ''La Libre Belgique »'' clandestine]] des articles qu’il faisait recopier par l’aînée de ses filles, pour ne pas être trahi par son écriture, avant de les faire parvenir à l’impression clandestine. Il faisait distribuer ce journal par ses enfants, poussant le landau de leur petit frère, sous le matelas duquel étaient cachés les journaux. Il cacha un grand nombre de cuivres réquisitionnables derrière une cloison construite à cet effet dans sa maison, 19 rue de Dublin à Ixelles. Il encouragea son fils Louis à passer aux Pays-Bas pour rejoindre les Alliés.


3. '''Rôle public'''
== Rôle public ==


Quoique proche des futurs ministres [[Jules Renkin]] et [[Henry Carton de Wiart]], il ne fit jamais de politique. Il eut cependant une querelle par journaux et droits de réponse interposés avec l’ex-abbé '''[[Adolf Daens#Suspension des fonctions ecclésiastiques|Adolf Daens]]'''.
Quoique proche des futurs ministres [[Jules Renkin]] et [[Henry Carton de Wiart]], il ne fit jamais de politique. Il eut cependant une querelle par journaux et droits de réponse interposés avec l’ex-abbé '''[[Adolf Daens#Suspension des fonctions ecclésiastiques|Adolf Daens]]'''.


== Son œuvre juridique ==
4. '''Son œuvre juridique :'''[[Fichier:Medaille pour Eugène Stevens verso.jpg|vignette|Médaille offerte à Maître Eugène Stevens par la Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles (verso)]]En 1927, il commença à donner et écrivit un cours de Droit civil, publié en 1931<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eugène STEVENS, avocat à la Cour d'appel de Bruxelles|titre=Droit civil, Les Obligations|lieu=Bruxelles|éditeur=I.S.N. rue de Louvain, 21|date=1931|pages totales=82}}</ref>. En1931, il a laissé un important ouvrage de doctrine, devenu et resté une référence<ref>Par exemple cité dans
[[Fichier:Medaille pour Eugène Stevens verso.jpg|vignette|Médaille offerte à Maître Eugène Stevens par la Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles (verso)]]
En 1927, il commença à donner et écrivit un cours de Droit civil, publié en 1931<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eugène STEVENS, avocat à la Cour d'appel de Bruxelles|titre=Droit civil, Les Obligations|lieu=Bruxelles|éditeur=I.S.N. rue de Louvain, 21|date=1931|pages totales=82}}</ref>.


En 1931, il a laissé un important ouvrage de doctrine, devenu et resté une référence<ref>Par exemple cité dans :
-  Jules BERTEN, ''La prescription pénale s'applique-t-elle à l'action en réparation de lésions corporelles fondée sur la responsabilité contractuelle présumée du transporteur'', Revue Générale des Assurances et des Responsabilités (1962).
* Jules Berten, ''La prescription pénale s'applique-t-elle à l'action en réparation de lésions corporelles fondée sur la responsabilité contractuelle présumée du transporteur'', Revue Générale des Assurances et des Responsabilités (1962).
* Paul Dirickx, docteur en droit, ''Les limites de la responsabilité contractuelle dans le transport de personnes par chemin de fer, Nouveaux arguments pour une interprétation stricte'' in ; Revue Générale des Assurances et des Responsabilités, Larcier, 1981.
* Dr. D. Goedhuis, National Air legislations and the Warsaw Convention, Springer, 21 novembre 2013
* Wouter Verheyen'', De expressvervoerovereenkomst : (g)een sui generis-contract'', Revue de Droit Commercial Belge - Tijdschrift voor Belgisch Handelsrecht, Larcier, novembre 2014</ref>, sur un sujet novateur pour l’époque : Le ''contrat de transport''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eugène STEVENS|titre="Du contrat de transport" in : Les Novelles, Corpus Juris Belgici, Droit commercial, Tome I|passage=pp 579 à 835|lieu=Bruxelles|éditeur=Ed. Edmond Picard|date=1931|pages totales=257}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Eugène|nom1=Stevens|prénom2=R.|nom2=Henning|titre=Le contrat de transport|lieu=Bruxelles|éditeur=Ed. Lesigne|date=1931}}</ref>.


Il fut connu aussi pour avoir défendu maître Zwendelaer, un avocat membre de la ''garde civique'' qui, par défi, n’était pas venu à l’exercice en tenue, mais en redingote et chapeau buse (avec cependant les boutons, le fusil et le ceinturon réglementaires), prétextant que les lois et règlements ne prévoyaient pas que les exercices devaient se faire en tenue, seuls les boutons étant décrits. Zwendelaer, acquitté de désobéissance mais condamné à une amende, se pourvut en appel, puis en cassation, dût payer 25 francs symboliques, puis appliqua l’arrêt de Cassation en se présentant avec un ancien képi, etc. Ces procès défrayèrent la chronique<ref>Faits évoqués notamment, en français dans ''La Chronique (Gazette quotidienne)'' du Lundi 26 janvier 1914, Edition A, N° 25, p.2, et du 27 janvier 1914, dans le ''[[Le Vingtième Siècle (quotidien)|XXe siècle]]'' du 17 mars 1914, et dans la ''Gazette de Charleroi'' du 9 août 1914, et en néerlandais dans le journal ''de Denderbode'' du 22 mars 1914, p. 2, et rappelé dans le journal ''Volkstem'' du 17 juin 1914, mais aussi dans beaucoup d’autres quotidiens. </ref>, de même que celui où E. Stevens défendit le journal ''[[La Nation belge]]'', qui était attaquée pour avoir relancé, finalement à juste titre, l’enquête bâclée sinon trouble de l’affaire du crime de Beernem<ref>Stevens est longuement cité dans M. Remy et Saintair, ''Le Crime de Beernem'', Impr. S. Vancampenhout, Bruxelles, 1929. </ref>
-  Paul DIRICKX, docteur en droit, ''Les limites de la responsabilité contractuelle dans le transport de personnes par chemin de fer, Nouveaux arguments pour une interprétation stricte'' in ; Revue Générale des Assurances et des Responsabilités, Larcier, 1981. 


[[Fichier:Medaille pour Eugène Stevens recto.jpg|vignette|Médaille offerte à Maître Eugène Stevens par la Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles (recto)]]
-   Dr. D. GOEDHUIS, National Air legislations and the Warsaw Convention, Springer, 21 novembre 2013


== Son œuvre littéraire ==
-  Wouter VERHEYEN'', De expressvervoerovereenkomst : (g)een sui generis-contract'', Revue de Droit Commercial Belge - Tijdschrift voor Belgisch Handelsrecht, Larcier, novembre 2014</ref>, sur un sujet novateur pour l’époque : Le ''contrat de transport''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eugène STEVENS|titre="Du contrat de transport" in : Les Novelles, Corpus Juris Belgici, Droit commercial, Tome I|passage=pp 579 à 835|lieu=Bruxelles|éditeur=Ed. Edmond Picard|date=1931|pages totales=257}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Eugène|nom1=Stevens|prénom2=R.|nom2=Henning|titre=Le contrat de transport|lieu=Bruxelles|éditeur=Ed. Lesigne|date=1931}}</ref>.
Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre et comédies<ref>Il est cité comme auteur de théâtre dans G. Goemans et L. Demeur, La littérature française en Belgique, 2e éd., Ed. A. Hatier, Paris, 1932 (de son vivant) et dans C. Hanlet, Les Ecrivains Belges Contemporains de langue française, 1800-1946, T. 2, éd. H. Dessain, Liège, 1946 qui cite les noms de trois de ses pièces.</ref>, dont ''L’Article 266''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Ernest HALLO|titre=L’article 266, comédie vaudeville en trois actes|lieu=Bruxelles|éditeur=Ed. Oscar Schepens et Cie, et Impr. Polleunis & Ceuterick, Louvain|date=1904|pages totales=93}}</ref>, joué pour la première fois au [[Théâtre royal du Parc]] en 1904. Il écrivit aussi avec verve de nombreuses pièces pour les Revues de la Conférence du Jeune Barreau, dont son ami Henry Carton de Wiart fut secrétaire, puis président.

Il fut connu aussi pour avoir défendu maître Zwendelaer, un avocat membre de la ''garde civique'' qui, par défi, n’était pas venu à l’exercice en tenue, mais en redingote et chapeau buse (avec cependant les boutons, le fusil et le ceinturon réglementaires), prétextant que les lois et règlements ne prévoyaient pas que les exercices devaient se faire en tenue, seuls les boutons étant décrits. Zwendelaer, acquitté de désobéissance mais condamné à une amende, se pourvut en appel, puis en cassation, dût payer 25 francs symboliques, puis appliqua l’arrêt de Cassation en se présentant avec un ancien képi, etc. Ces procès défrayèrent la chronique<ref>Faits évoqués notamment, en français dans ''La Chronique (Gazette quotidienne)'' du Lundi 26 janvier 1914, Edition A, N° 25, p.2, et du 27 janvier 1914, dans le ''[[Le Vingtième Siècle (quotidien)|XXe siècle]]'' du 17 mars 1914, et dans la ''Gazette de Charleroi'' du 9 août 1914, et en néerlandais dans le journal ''de Denderbode'' du 22 mars 1914, p. 2, et rappelé dans le journal ''Volkstem'' du 17 juin 1914, mais aussi dans beaucoup d’autres quotidiens. </ref>, de même que celui où E. Stevens défendit le journal ''[[La Nation belge]]'', qui était attaquée pour avoir relancé, finalement à juste titre, l’enquête bâclée sinon trouble de l’affaire du crime de Beernem<ref>Stevens est longuement cité dans M. REMY et SAINTAIR, ''Le Crime de Beernem'', Impr. S. Vancampenhout, Bruxelles, 1929. </ref>[[Fichier:Medaille pour Eugène Stevens recto.jpg|vignette|Médaille offerte à Maître Eugène Stevens par la Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles (recto)]]'''5. Son œuvre littéraire'''

Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre et comédies<ref>Il est cité comme auteur de théâtre dans G. GOEMANS et L. DEMEUR, La littérature française en Belgique, 2e éd., Ed. A. Hatier, Paris, 1932 (de son vivant) et dans C. HANLET, Les Ecrivains Belges Contemporains de langue française, 1800-1946, T. 2, éd. H. Dessain, Liège, 1946 qui cite les noms de trois de ses pièces.</ref>, dont ''L’Article 266''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Ernest HALLO|titre=L’article 266, comédie vaudeville en trois actes|lieu=Bruxelles|éditeur=Ed. Oscar Schepens et Cie, et Impr. Polleunis & Ceuterick, Louvain|date=1904|pages totales=93}}</ref>, joué pour la première fois au [[Théâtre royal du Parc]] en 1904. Il écrivit aussi avec verve de nombreuses pièces pour les Revues de la Conférence du Jeune Barreau, dont son ami Henry Carton de Wiart fut secrétaire, puis président.


Comme critique, il est l’auteur de centaines d’articles de journaux, (notamment dans la ''Nation belge''), publiant aussi des poèmes humoristiques, des pastiches, etc.
Comme critique, il est l’auteur de centaines d’articles de journaux, (notamment dans la ''Nation belge''), publiant aussi des poèmes humoristiques, des pastiches, etc.
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Il a laissé aussi divers articles notamment dans la [[Durendal (revue)|revue ''Durendal'']]<ref>Notamment le Numéro 11, novembre 1899, p. 831 à 849 : ''Conférence''. La revue Durendal faisait aussi la publicité de certaines de ses œuvres : Le N° 5 de mai 1898 notamment fait la publicité de sa comédie en un acte et en vers ''Entre trois feux.'' Eugène Stevens reçut une épée miniature-coupe-papier marquée Durendal en remerciement pour sa collaboration à cette revue.</ref>, et dans ''Famille et Collège''<ref>{{Article|auteur1=Eugène Stevens|titre=La lecture en famille|périodique=Fédération des collèges belges de la Companie de Jésus, Tome I, N°4, Ed. Goemaere, Imprimeur du Roi, Bruxelles.|date=mars 1937|pages=119 à 123}}</ref>
Il a laissé aussi divers articles notamment dans la [[Durendal (revue)|revue ''Durendal'']]<ref>Notamment le Numéro 11, novembre 1899, p. 831 à 849 : ''Conférence''. La revue Durendal faisait aussi la publicité de certaines de ses œuvres : Le N° 5 de mai 1898 notamment fait la publicité de sa comédie en un acte et en vers ''Entre trois feux.'' Eugène Stevens reçut une épée miniature-coupe-papier marquée Durendal en remerciement pour sa collaboration à cette revue.</ref>, et dans ''Famille et Collège''<ref>{{Article|auteur1=Eugène Stevens|titre=La lecture en famille|périodique=Fédération des collèges belges de la Companie de Jésus, Tome I, N°4, Ed. Goemaere, Imprimeur du Roi, Bruxelles.|date=mars 1937|pages=119 à 123}}</ref>


== Réputation ==

'''Réputation'''
Une couverture et un article du journal le ''[[Pourquoi pas ? (magazine)|Pourquoi Pas ?]]'' lui fut consacrée. Son décès fit l’objet de nombreux articles de presse<ref>Notamment ''[[La Libre Belgique]]'', 11 décembre 1938, ''Le National Bruxellois,'' 11 décembre 1938, [[La Nation belge|La Nation Belge]], 14 décembre 1938, le ''Bulletin de la Ligue des Familles Nombreuses'', janvier 1939. </ref>
Une couverture et un article du journal le ''[[Pourquoi pas ? (magazine)|Pourquoi Pas ?]]'' lui fut consacrée. Son décès fit l’objet de nombreux articles de presse<ref>Notamment ''[[La Libre Belgique]]'', 11 décembre 1938, ''Le National Bruxellois,'' 11 décembre 1938, [[La Nation belge|La Nation Belge]], 14 décembre 1938, le ''Bulletin de la Ligue des Familles Nombreuses'', janvier 1939. </ref>


== Vie privée ==
Orphelin de mère à 5 ans. Son père se remarie avec Marie Dautzenberg, sœur du poète [[Johan Michiel Dautzenberg]]. Celle-ci va élever Eugène Stevens, elle avait déjà contribué à l’éducation des enfants d’Henri Braquenié, fondateur de la société {{Lien|Braquenié et Cie}} avec des manufactures notamment à Malines et [[Manufacture de tapisserie Braquenié|Aubusson]], et ami de son frère le poète. Parmi les enfants d’Henri Braquenié, Gabrielle épousa [[Philippe Dautzenberg]], fils de Jean-Michel et savant conchylliologue, qui va devenir dirigeant des Manufactures Braquenié : La fille aînée de ce couple, Mélanie Dautzenberg, devint l’épouse d’Eugène Stevens et lui donna 16 enfants<ref>Et non pas 17, comme écrit erronément dans l’article « Me Eugène Stevens est mort » de la [[La Nation belge|Nation Belge]] du 11 décembre 1938.</ref>, 12 garçons et 4 filles, parmi lesquels :
* Jean (1893-1969), prisonnier de guerre 1914-18, évadé, avocat, secrétaire général près les Tribunaux Arbitraux Mixtes qu’il suivit à Paris, président de l'Association des Avocats inscrits à un Barreau étranger et des Juristes étrangers en France, vice-président de l'Association des Anciens Combattants Belges en France. Son fils Jean-Claude, explorateur et conférencier, après un séjour en Equateur, aurait contribué à repopulariser la culture du colza en Europe occidentale. (à vérifier)
* Marie-Antoinette (1894-1923), résistante en 1914-18
* Louis (1895-1960), combattant en 1914, franchit en cachette la frontière des Pays-Bas pour rejoindre les forces combattantes sur l’Yser, évadé en 1940 du camp de Torhout, épouse Denise, fille de [[Georges Richard (industriel)|Georges Richard]]
* Jeanne (1898-1976), écrivaine de livres pour enfants, sous le pseudonyme de Jacques Dastières, notamment de ''Pireli l'Oiseau d'or'', illustré par [[Pierre Ickx]] , Roitelet, coll. « Durendal », 1937<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Dastières|titre=Pireli l'Oiseau d'Or|éditeur=illustré par Pierre Ickx, Roitelet, coll. « Durendal »|date=1937}}</ref>, ou ''Le mystérieux Prince Holkar'', Dupuis.
* Le R.P. Jacques Stevens s.j. (1900-1990), docteur en philosophie et lettres, auteur d'études, essais pédagogiques<ref>{{Ouvrage|auteur1=R.P. Jacques Stevens, s.j.|titre=Antennes, les plus beaux Livres du Jeune Homme|lieu=Bruxelles|éditeur=au moins 3 éditions, la 3e chez Goemaere, imprimeur du Roi, Bruxelles, 1947}}</ref>, biographies et romans, rédacteur et éditeur de 137 « Feuilles de contact » de l’Association des Anciens du Collège Saint-Michel (1953-73), metteur en scène de diverses pièces, dont le « Mariage de Télémaque »<ref>Opéra-comique en 5 actes de [[Claude Terrasse]], livret de [[Jules Lemaître]] et [[Maurice Donnay]], Paris, 4 mai 1910.</ref>
* André (1901-1980), parachutiste pendant la guerre 1940-45, inventeur d’un système de tir pour jeep<ref>Voir la jeep commando dite du Colonel Blondeel, Musée de l’Armée et d’Histoire militaire, WHI, Bruxelles</ref> et auteur d’une publication privée « My life and adventures »
* Pierre (1903-1984), colon au Congo belge (unique colon de l’île de M’Bié en son temps), puis fonctionnaire, filleul d’Emma, femme du ministre [[Jules Renkin]]. Pendant son service militaire dans la Ruhr occupée partiellement par les forces belges, il mena l’arrestation et l’emprisonnement du bourgmestre d’Osterfeld, [[:de:Johannes_Kellinghaus|Johannes Kellinghaus]] ''' '''
* Paul (1905-1985), parti aux USA, épousa Jeannett St John Alexander, fille du sénateur. Il est le père de Renée Schoen-René, professeur à Hobart College, Geneva (N.-Y.), USA
* Roger (1906-1968), prêtre, professeur, aumônier à Bruxelles puis à ''la Providence'' de [[Sœur Claire|Soeur Claire]]'','' dans l’armée française, puis curé en France.
* Henri, administrateur-délégué de la S.A. Diffusion et Publicité et de l'Auto-Journal
* Albert, filleul du [[Albert Ier (roi des Belges)|roi Albert (Ier) de Belgique]], décédé accidentellement dans les rochers de Cauterets<ref>Une plaque « 12-4-26/ ALBERT STEVENS/Bruxelles/ IN MEMORIAM » y fut apposée.</ref> en 1926<ref>''Notre pèlerinage à Lourdes'', traduction et adaptation par Robert HEREMANS du livre de F. M. Drève, des Missionnaires de Mill Hill (Londres), ''Our Pilgrimage in France'', 11 février 1930, Ed. JEC, abbé E. Van Hoecke, Ixelles, lui consacre une page de dédicace (pg 4) du cercle jéciste qui portait le nom d’Albert Stevens. </ref>, inhumé au cimetière de Lourdes.
* Suzanne-Madeleine (Mady), épouse de René Philips, avocat à la Cour de Cassation, membre du Conseil de l’Ordre des Avocats, auteur juridique et collaborateur du ''"Journal des Tribunaux"'', collaborateur de la ''Revue pratique des sociétés'', et co-auteur (avec M<sup>e</sup> Veldekens) de la partie sur la prescription traitée dans le ''Répertoire pratique du droit belge,'' collaborateur aux travaux préparatoires du nouveau Code judiciaire, auteur d’un essai critique ''Le Catholicisme libéral''<ref>{{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Philips|titre=Le catholicisme libéral|lieu=Bruxelles|éditeur=Editions de la « Cité chrétienne », 28 rue du Marché du Parc|date=1928}}</ref> (Pendant la guerre il vint en aide et logea un agent de Londres).
* Charles-Désiré (1917-1995), évadé avec son frère Louis du camp de [[Torhout]] en 1940, prêtre, vicaire à la cathédrale de Bruxelles, curé à Rofessart, Limelette, puis Bierges, depuis 1966 responsable des émissions religieuses radios à la radio-télévision belge (INR, RTB) ainsi que des messes télévisées. (1975-1984).


== Distinctions honorifiques ==
* Commandeur de l'ordre de Léopold, officier de l’ordre de la Couronne, titulaire de la médaille Pro Ecclesia et Pontifice


== Références ==
'''6. Vie privée   /    Famille'''
{{Références}}

Orphelin de mère à 5 ans. Son père se remarie avec Marie Dautzenberg, sœur du poète [[Johan Michiel Dautzenberg|Jean-Michel Dautzenberg]]'''''.''''' Celle-ci va élever Eugène Stevens, elle avait déjà contribué à l’éducation des enfants d’Henri Braquenié, fondateur de la société [[:en:Braquenié_et_Cie|Braquenié et Cie]] avec des manufactures notamment à Malines et [[Manufacture de tapisserie Braquenié|Aubusson]], et ami de son frère le poète. Parmi les enfants d’Henri Braquenié, Gabrielle épousa [[Philippe Dautzenberg]], fils de Jean-Michel et savant conchylliologue, qui va devenir dirigeant des Manufactures Braquenié : La fille aînée de ce couple, Mélanie Dautzenberg, devint l’épouse d’Eugène Stevens et lui donna 16 enfants<ref>Et non pas 17, comme écrit erronément dans l’article « Me Eugène Stevens est mort » de la [[La Nation belge|Nation Belge]] du 11 décembre 1938.</ref>, 12 garçons et 4 filles, parmi lesquels :

-      Jean (1893-1969), prisonnier de guerre 1914-18, évadé, avocat, secrétaire général près les Tribunaux Arbitraux Mixtes qu’il suivit à Paris, président de l'Association des Avocats inscrits à un Barreau étranger et des Juristes étrangers en France, vice-président de l'Association des Anciens Combattants Belges en France. Son fils Jean-Claude, explorateur et conférencier, après un séjour en Equateur, aurait contribué à repopulariser la culture du colza en Europe occidentale. (à vérifier)

-      Marie-Antoinette (1894-1923), résistante en 1914-18

-      Louis (1895-1960), combattant en 1914, franchit en cachette la frontière des Pays-Bas pour rejoindre les forces combattantes sur l’Yser, évadé en 1940 du camp de Torhout, épouse Denise, fille de [[Georges Richard (industriel)|Georges Richard]]

-     Jeanne (1898-1976), écrivaine de livres pour enfants, sous le pseudonyme de Jacques Dastières, notamment de ''Pireli l'Oiseau d'or'', illustré par [[Pierre Ickx]] , Roitelet, coll. « Durendal », 1937<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Dastières|titre=Pireli l'Oiseau d'Or|éditeur=illustré par Pierre Ickx, Roitelet, coll. « Durendal »|date=1937}}</ref>, ou ''Le mystérieux Prince Holkar'', Dupuis.

-     Le R.P. Jacques Stevens s.j. (1900-1990), docteur en philosophie et lettres, auteur d'études, essais pédagogiques<ref>{{Ouvrage|auteur1=R.P. Jacques Stevens, s.j.|titre=Antennes, les plus beaux Livres du Jeune Homme|lieu=Bruxelles|éditeur=au moins 3 éditions, la 3e chez Goemaere, imprimeur du Roi, Bruxelles, 1947}}</ref>, biographies et romans, rédacteur et éditeur de 137 « Feuilles de contact » de l’Association des Anciens du Collège Saint-Michel (1953-73),  metteur en scène de diverses pièces, dont le « Mariage de Télémaque »<ref>Opéra-comique en 5 actes de [[Claude Terrasse]], livret de [[Jules Lemaître]] et [[Maurice Donnay]], Paris, 4 mai 1910.</ref>

-      André (1901-1980), parachutiste pendant la guerre 1940-45, inventeur d’un système de tir pour jeep<ref>Voir la jeep commando dite du Colonel Blondeel, Musée de l’Armée et d’Histoire militaire, WHI, Bruxelles</ref> et auteur d’une publication privée « My life and adventures »

-      Pierre (1903-1984), colon au Congo belge (unique colon de l’île de M’Bié en son temps), puis fonctionnaire, filleul d’Emma, femme du ministre [[Jules Renkin]]. Pendant son service militaire dans la Ruhr occupée partiellement par les forces belges, il mena l’arrestation et l’emprisonnement du bourgmestre d’Osterfeld, [[:de:Johannes_Kellinghaus|Johannes Kellinghaus]] ''' '''

-      Paul (1905-1985), parti aux USA, épousa Jeannett St John Alexander, fille du sénateur. Il est le père de Renée Schoen-René, professeur à Hobart College, Geneva (N.-Y.), USA

-      Roger (1906-1968), prêtre, professeur, aumônier à Bruxelles puis à ''la Providence'' de [[Sœur Claire|Soeur Claire]]'','' dans l’armée française, puis curé en France.

-      Henri, administrateur-délégué de la S.A. Diffusion et Publicité et de l'Auto-Journal

-      Albert, filleul du [[Albert Ier (roi des Belges)|roi Albert (Ier) de Belgique]], décédé accidentellement dans les rochers de Cauterets<ref>Une plaque « 12-4-26/ ALBERT STEVENS/Bruxelles/ IN MEMORIAM » y fut apposée.</ref> en 1926<ref>''Notre pèlerinage à Lourdes'', traduction et adaptation par Robert HEREMANS du livre de F. M. Drève, des Missionnaires de Mill Hill (Londres), ''Our Pilgrimage in France'', 11 février 1930, Ed. JEC, abbé E. Van Hoecke, Ixelles, lui consacre une page de dédicace (pg 4) du cercle jéciste qui portait le nom d’Albert Stevens. </ref>, inhumé au cimetière de Lourdes.

-      Suzanne-Madeleine (Mady), épouse de René Philips, avocat à la Cour de Cassation, membre du Conseil de l’Ordre des Avocats, auteur juridique et collaborateur du ''"Journal des Tribunaux"'', collaborateur de la ''Revue pratique des sociétés'', et co-auteur (avec M<sup>e</sup> Veldekens) de la partie sur la prescription traitée dans le ''Répertoire pratique du droit belge,'' collaborateur aux travaux préparatoires du nouveau Code judiciaire, auteur d’un essai critique  ''Le Catholicisme libéral''<ref>{{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Philips|titre=Le catholicisme libéral|lieu=Bruxelles|éditeur=Editions de la « Cité chrétienne », 28 rue du Marché du Parc|date=1928}}</ref> (Pendant la guerre il vint en aide et logea un agent de Londres).

-     Charles-Désiré (1917-1995), évadé avec son frère Louis du camp de [[Torhout]] en 1940, prêtre, vicaire à la cathédrale de Bruxelles, curé à Rofessart, Limelette, puis Bierges, depuis 1966 responsable des émissions religieuses radios à la radio-télévision belge (INR, RTB) ainsi que des messes télévisées. (1975-1984).

'''Distinctions honorifiques''' : Commandeur de l'ordre de Léopold, officier de l’ordre de la Couronne, titulaire de la médaille Pro Ecclesia et Pontifice
<references />
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Version du 4 décembre 2022 à 23:11

Eugène Stevens.

Eugène Stevens est un juriste et avocat bruxellois, auteur de pièces de théâtre, de revues satyriques, d’œuvres juridiques, et critique d’art, écrivant le plus souvent sous le nom d’Ernest Hallo, parfois aussi sous le nom d’Eugène Sandarre ou d’autres pseudonymes.

Biographie

Pierre Eugène Michel Stevens (prénom usuel : Eugène) nait à Bruxelles le 8 février 1865 et décède à Ixelles le 10 décembre 1938. Docteur en droit, avocat réputé à la Cour d'Appel de Bruxelles, assesseur du tribunal de consultation gratuite, membre du Conseil de l'Ordre (1921-1926), auditeur (17.11.1909) puis conseiller (18.11.1922) au Conseil Supérieur des Colonies, dramaturge et critique d'art, membre dès 1921 du Conseil général de la Ligue des Familles Nombreuses, président du Fonds des Études, du Fonds du Logement, de la Commission des Agents de l’État, et de la Commission des Assurances de cette Ligue[1], collaborateur du Bulletin de la Ligue des Familles Nombreuses, et avocat du ministère des Chemins de Fer, Postes, Télégraphes, Téléphones et Marine puis de la SNCB, de plusieurs journaux dont La Nation belge[2], co-auteur d'un ouvrage de référence sur "Le contrat de transport", auteur de revues (et longtemps revuiste du Jeune Barreau) et de comédies, dramaturge sous le nom d’Eugène Sandarre, le plus souvent sous le nom d’Ernest Hallo, auteur de centaines d’articles de presse[3], souvent humoristiques ou polémiques, le plus souvent sous son nom d’Eugène Stevens, mais aussi sous divers pseudonymes tels « Jacques », « Berchoux »[4], etc., rédacteur de nombreux articles de journaux, collaborateur du "Journal de Bruxelles" comme critique dramatique, du "National Bruxellois" (comme critique musical), collaborateur de la Conférence de Saint-Vincent de Paul, etc. Il contribua à la lutte contre les taudis et à l’amélioration des Logements ouvriers[5].

Résistant

Ardent patriote pendant la guerre 1914-18, il écrivait dans « La Libre Belgique » clandestine des articles qu’il faisait recopier par l’aînée de ses filles, pour ne pas être trahi par son écriture, avant de les faire parvenir à l’impression clandestine. Il faisait distribuer ce journal par ses enfants, poussant le landau de leur petit frère, sous le matelas duquel étaient cachés les journaux. Il cacha un grand nombre de cuivres réquisitionnables derrière une cloison construite à cet effet dans sa maison, 19 rue de Dublin à Ixelles. Il encouragea son fils Louis à passer aux Pays-Bas pour rejoindre les Alliés.

Rôle public

Quoique proche des futurs ministres Jules Renkin et Henry Carton de Wiart, il ne fit jamais de politique. Il eut cependant une querelle par journaux et droits de réponse interposés avec l’ex-abbé Adolf Daens.

Son œuvre juridique

Médaille offerte à Maître Eugène Stevens par la Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles (verso)

En 1927, il commença à donner et écrivit un cours de Droit civil, publié en 1931[6].

En 1931, il a laissé un important ouvrage de doctrine, devenu et resté une référence[7], sur un sujet novateur pour l’époque : Le contrat de transport[8],[9].

Il fut connu aussi pour avoir défendu maître Zwendelaer, un avocat membre de la garde civique qui, par défi, n’était pas venu à l’exercice en tenue, mais en redingote et chapeau buse (avec cependant les boutons, le fusil et le ceinturon réglementaires), prétextant que les lois et règlements ne prévoyaient pas que les exercices devaient se faire en tenue, seuls les boutons étant décrits. Zwendelaer, acquitté de désobéissance mais condamné à une amende, se pourvut en appel, puis en cassation, dût payer 25 francs symboliques, puis appliqua l’arrêt de Cassation en se présentant avec un ancien képi, etc. Ces procès défrayèrent la chronique[10], de même que celui où E. Stevens défendit le journal La Nation belge, qui était attaquée pour avoir relancé, finalement à juste titre, l’enquête bâclée sinon trouble de l’affaire du crime de Beernem[11]

Médaille offerte à Maître Eugène Stevens par la Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles (recto)

Son œuvre littéraire

Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre et comédies[12], dont L’Article 266[13], joué pour la première fois au Théâtre royal du Parc en 1904. Il écrivit aussi avec verve de nombreuses pièces pour les Revues de la Conférence du Jeune Barreau, dont son ami Henry Carton de Wiart fut secrétaire, puis président.

Comme critique, il est l’auteur de centaines d’articles de journaux, (notamment dans la Nation belge), publiant aussi des poèmes humoristiques, des pastiches, etc.

Eugène Stevens en couverture du "Pourquoi Pas ?"

Il a laissé aussi divers articles notamment dans la revue Durendal[14], et dans Famille et Collège[15]

Réputation

Une couverture et un article du journal le Pourquoi Pas ? lui fut consacrée. Son décès fit l’objet de nombreux articles de presse[16]

Vie privée

Orphelin de mère à 5 ans. Son père se remarie avec Marie Dautzenberg, sœur du poète Johan Michiel Dautzenberg. Celle-ci va élever Eugène Stevens, elle avait déjà contribué à l’éducation des enfants d’Henri Braquenié, fondateur de la société Braquenié et Cie (en) avec des manufactures notamment à Malines et Aubusson, et ami de son frère le poète. Parmi les enfants d’Henri Braquenié, Gabrielle épousa Philippe Dautzenberg, fils de Jean-Michel et savant conchylliologue, qui va devenir dirigeant des Manufactures Braquenié : La fille aînée de ce couple, Mélanie Dautzenberg, devint l’épouse d’Eugène Stevens et lui donna 16 enfants[17], 12 garçons et 4 filles, parmi lesquels :

  • Jean (1893-1969), prisonnier de guerre 1914-18, évadé, avocat, secrétaire général près les Tribunaux Arbitraux Mixtes qu’il suivit à Paris, président de l'Association des Avocats inscrits à un Barreau étranger et des Juristes étrangers en France, vice-président de l'Association des Anciens Combattants Belges en France. Son fils Jean-Claude, explorateur et conférencier, après un séjour en Equateur, aurait contribué à repopulariser la culture du colza en Europe occidentale. (à vérifier)
  • Marie-Antoinette (1894-1923), résistante en 1914-18
  • Louis (1895-1960), combattant en 1914, franchit en cachette la frontière des Pays-Bas pour rejoindre les forces combattantes sur l’Yser, évadé en 1940 du camp de Torhout, épouse Denise, fille de Georges Richard
  • Jeanne (1898-1976), écrivaine de livres pour enfants, sous le pseudonyme de Jacques Dastières, notamment de Pireli l'Oiseau d'or, illustré par Pierre Ickx , Roitelet, coll. « Durendal », 1937[18], ou Le mystérieux Prince Holkar, Dupuis.
  • Le R.P. Jacques Stevens s.j. (1900-1990), docteur en philosophie et lettres, auteur d'études, essais pédagogiques[19], biographies et romans, rédacteur et éditeur de 137 « Feuilles de contact » de l’Association des Anciens du Collège Saint-Michel (1953-73), metteur en scène de diverses pièces, dont le « Mariage de Télémaque »[20]
  • André (1901-1980), parachutiste pendant la guerre 1940-45, inventeur d’un système de tir pour jeep[21] et auteur d’une publication privée « My life and adventures »
  • Pierre (1903-1984), colon au Congo belge (unique colon de l’île de M’Bié en son temps), puis fonctionnaire, filleul d’Emma, femme du ministre Jules Renkin. Pendant son service militaire dans la Ruhr occupée partiellement par les forces belges, il mena l’arrestation et l’emprisonnement du bourgmestre d’Osterfeld, Johannes Kellinghaus  
  • Paul (1905-1985), parti aux USA, épousa Jeannett St John Alexander, fille du sénateur. Il est le père de Renée Schoen-René, professeur à Hobart College, Geneva (N.-Y.), USA
  • Roger (1906-1968), prêtre, professeur, aumônier à Bruxelles puis à la Providence de Soeur Claire, dans l’armée française, puis curé en France.
  • Henri, administrateur-délégué de la S.A. Diffusion et Publicité et de l'Auto-Journal
  • Albert, filleul du roi Albert (Ier) de Belgique, décédé accidentellement dans les rochers de Cauterets[22] en 1926[23], inhumé au cimetière de Lourdes.
  • Suzanne-Madeleine (Mady), épouse de René Philips, avocat à la Cour de Cassation, membre du Conseil de l’Ordre des Avocats, auteur juridique et collaborateur du "Journal des Tribunaux", collaborateur de la Revue pratique des sociétés, et co-auteur (avec Me Veldekens) de la partie sur la prescription traitée dans le Répertoire pratique du droit belge, collaborateur aux travaux préparatoires du nouveau Code judiciaire, auteur d’un essai critique Le Catholicisme libéral[24] (Pendant la guerre il vint en aide et logea un agent de Londres).
  • Charles-Désiré (1917-1995), évadé avec son frère Louis du camp de Torhout en 1940, prêtre, vicaire à la cathédrale de Bruxelles, curé à Rofessart, Limelette, puis Bierges, depuis 1966 responsable des émissions religieuses radios à la radio-télévision belge (INR, RTB) ainsi que des messes télévisées. (1975-1984).

Distinctions honorifiques

  • Commandeur de l'ordre de Léopold, officier de l’ordre de la Couronne, titulaire de la médaille Pro Ecclesia et Pontifice

Références

  1. Au cours des étés 1916 et 1917, il accepta la demande du propriétaire de l’imposant château de Bonlez pour l’habiter avec sa famille très nombreuse afin que ce château ne soit pas réquisitionné par l’occupant allemand.
  2. Il était spécialisé dans les procès de presse, selon La Nation belge du 11 décembre 1938.
  3. Il écrivit dans Le Réveil, Le Démocrate, Le Devoir, La Patrie, Le XXe Siècle, Le Messager de Bruxelles, Le petit Belge, etc. Il fut aussi longtemps critique dramatique au Journal de Bruxelles, dit l’art du Pourquoi Pas, critique musical au National Bruxellois, collaborateur du Sifflet, etc.
  4. Sans doute en référence à l’humoriste et poète français Joseph de Berchoux (1760-1838), qui a écrit « Sachez rire de tout et n'offenser personne. » 
  5. Journal La Libre Belgique, 11 décembre 1938
  6. Eugène STEVENS, avocat à la Cour d'appel de Bruxelles, Droit civil, Les Obligations, Bruxelles, I.S.N. rue de Louvain, 21, , 82 p.
  7. Par exemple cité dans :
    • Jules Berten, La prescription pénale s'applique-t-elle à l'action en réparation de lésions corporelles fondée sur la responsabilité contractuelle présumée du transporteur, Revue Générale des Assurances et des Responsabilités (1962).
    • Paul Dirickx, docteur en droit, Les limites de la responsabilité contractuelle dans le transport de personnes par chemin de fer, Nouveaux arguments pour une interprétation stricte in ; Revue Générale des Assurances et des Responsabilités, Larcier, 1981.
    • Dr. D. Goedhuis, National Air legislations and the Warsaw Convention, Springer, 21 novembre 2013
    •  Wouter Verheyen, De expressvervoerovereenkomst : (g)een sui generis-contract, Revue de Droit Commercial Belge - Tijdschrift voor Belgisch Handelsrecht, Larcier, novembre 2014
  8. Eugène STEVENS, "Du contrat de transport" in : Les Novelles, Corpus Juris Belgici, Droit commercial, Tome I, Bruxelles, Ed. Edmond Picard, , 257 p., pp 579 à 835
  9. Eugène Stevens et R. Henning, Le contrat de transport, Bruxelles, Ed. Lesigne,
  10. Faits évoqués notamment, en français dans La Chronique (Gazette quotidienne) du Lundi 26 janvier 1914, Edition A, N° 25, p.2, et du 27 janvier 1914, dans le XXe siècle du 17 mars 1914, et dans la Gazette de Charleroi du 9 août 1914, et en néerlandais dans le journal de Denderbode du 22 mars 1914, p. 2, et rappelé dans le journal Volkstem du 17 juin 1914, mais aussi dans beaucoup d’autres quotidiens.
  11. Stevens est longuement cité dans M. Remy et Saintair, Le Crime de Beernem, Impr. S. Vancampenhout, Bruxelles, 1929.
  12. Il est cité comme auteur de théâtre dans G. Goemans et L. Demeur, La littérature française en Belgique, 2e éd., Ed. A. Hatier, Paris, 1932 (de son vivant) et dans C. Hanlet, Les Ecrivains Belges Contemporains de langue française, 1800-1946, T. 2, éd. H. Dessain, Liège, 1946 qui cite les noms de trois de ses pièces.
  13. Ernest HALLO, L’article 266, comédie vaudeville en trois actes, Bruxelles, Ed. Oscar Schepens et Cie, et Impr. Polleunis & Ceuterick, Louvain, , 93 p.
  14. Notamment le Numéro 11, novembre 1899, p. 831 à 849 : Conférence. La revue Durendal faisait aussi la publicité de certaines de ses œuvres : Le N° 5 de mai 1898 notamment fait la publicité de sa comédie en un acte et en vers Entre trois feux. Eugène Stevens reçut une épée miniature-coupe-papier marquée Durendal en remerciement pour sa collaboration à cette revue.
  15. Eugène Stevens, « La lecture en famille », Fédération des collèges belges de la Companie de Jésus, Tome I, N°4, Ed. Goemaere, Imprimeur du Roi, Bruxelles.,‎ , p. 119 à 123
  16. Notamment La Libre Belgique, 11 décembre 1938, Le National Bruxellois, 11 décembre 1938, La Nation Belge, 14 décembre 1938, le Bulletin de la Ligue des Familles Nombreuses, janvier 1939.
  17. Et non pas 17, comme écrit erronément dans l’article « Me Eugène Stevens est mort » de la Nation Belge du 11 décembre 1938.
  18. Jacques Dastières, Pireli l'Oiseau d'Or, illustré par Pierre Ickx, Roitelet, coll. « Durendal »,
  19. R.P. Jacques Stevens, s.j., Antennes, les plus beaux Livres du Jeune Homme, Bruxelles, au moins 3 éditions, la 3e chez Goemaere, imprimeur du Roi, Bruxelles, 1947
  20. Opéra-comique en 5 actes de Claude Terrasse, livret de Jules Lemaître et Maurice Donnay, Paris, 4 mai 1910.
  21. Voir la jeep commando dite du Colonel Blondeel, Musée de l’Armée et d’Histoire militaire, WHI, Bruxelles
  22. Une plaque « 12-4-26/ ALBERT STEVENS/Bruxelles/ IN MEMORIAM » y fut apposée.
  23. Notre pèlerinage à Lourdes, traduction et adaptation par Robert HEREMANS du livre de F. M. Drève, des Missionnaires de Mill Hill (Londres), Our Pilgrimage in France, 11 février 1930, Ed. JEC, abbé E. Van Hoecke, Ixelles, lui consacre une page de dédicace (pg 4) du cercle jéciste qui portait le nom d’Albert Stevens.
  24. René Philips, Le catholicisme libéral, Bruxelles, Editions de la « Cité chrétienne », 28 rue du Marché du Parc,