« Japonais (peuple) » : différence entre les versions

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{{Ne pas confondre|Yamato (peuple)|Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)}}
{{Ne pas confondre|Yamato (peuple)|Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)}}


'''la place de la femme c'est la cuisine'''
Cet article s'intéresse au '''peuple japonais''' du point de vue [[ethnologie|ethnologique]], c'est-à-dire au groupe humain constituant le peuple japonais sous l'angle de l'[[anthropologie]] culturelle.

== Vocabulaire ==
En [[japonais]], « Japon » ({{lang|ja|日本}}) se dit ''Nihon'' ou ''Nippon''. Le nom {{langue|ja|日本}} veut dire « origine du soleil ». En effet, {{langue|ja|日}} signifie soleil (ou jour) et {{langue|ja|本}} signifie origine (ou racine). On peut donc donner comme signification à ce nom « le pays du soleil levant ». C’est lors des premiers échanges commerciaux avec la Chine (traditionnellement par le biais d’une lettre du prince régent [[Shōtoku (prince)|Shōtoku]]) que cette appellation, logique du point de vue du voisin occidental chinois, fut introduite, alors que les Japonais de l’époque désignaient leur pays sous le nom de {{japonais|''Yamato''|大和||un [[ateji]] désignant à l'origine une région géographique de [[préfecture de Nara|Nara]]}}. D’abord prononcé ''Hi-no-moto'', il lui fut préféré, à partir de l'[[époque de Nara]] ({{VIIIe siècle}}) les prononciations ''Nihon'' ou ''Nippon'', appellations encore en usage de nos jours. {{japonais|''[[Période Yamato|Yamato]]''|大和}} est désormais le nom que l’on donne à la période historique allant de [[250]] à [[710]]. C’est en fait le nom de la première structure impériale connue qui exerçait son pouvoir autour de {{japonais|[[Nara]]|奈良}} aux environs du {{Ve siècle}}. Aujourd’hui, on trouve toujours le mot ''Yamato'' pour désigner l'ancienne population dépendant de cette entité politique et considérée comme le noyau culturel du peuple japonais d'aujourd'hui, héritage revendiqué notamment à travers l'expression {{japonais|''Yamatodamashii''|大和魂||« l’esprit japonais »}}.

Le terme [[français]] de Japon (et donc de Japonais) viendrait très certainement de la prononciation chinoise de 日本 (''rìbĕn'' [{{API|ʐ̩˥˩.pən˨˩˦}}] en [[mandarin (langue)|mandarin]] d’aujourd’hui)<ref>Dumaine, David.''Petites histoires des noms de pays''. Paris : Flammarion, 2006, {{p.}}56-57. {{ISBN|2-08-163123-7}}</ref>. [[Marco Polo]] utilisait le terme de ''Cipangu'', dérivé du chinois ''Zipang'' utilisé par les [[Chinois (nation)|Chinois]] pour désigner le Japon à cette époque<ref>Voir page 58 in ''Uma Epopéia moderna'', Sociedade Brasileira de Cultura Japonesa. Comissão de Elaboração da História dos 80 Anos da Imigração Japonesa no Brasil, 1992</ref>. Nippon est également utilisé dans la [[français|langue française]] comme adjectif qualificatif pour désigner tout ce qui provient de l'archipel.

La [[japonais|langue japonaise]] quant-à-elle distingue d'une part les citoyens japonais (ceux qui disposent de la nationalité, avec de plus des termes différents employés pour désigner ceux résidant au [[Japon]] et ceux installés ou en déplacement à l'étranger), d'autre part les ressortissants d'autres pays issus de la [[diaspora japonaise]]. Ainsi, {{japonais|''Nihon-jin''|日本人||littéralement « personne du Japon »}} est employé tant de façon générique pour les quelque 127 millions de citoyens japonais que plus particulièrement pour désigner ceux d'entre eux qui résident au [[Japon]]. {{japonais|''Hōjin''|邦人||littéralement « personne du pays »}} est utilisé en revanche pour les citoyens présents à l'étranger (désigne tant les touristes, les hommes d'affaires ou étudiants ayant quitté l'archipel pour des durées plus ou moins longues, expression notamment fréquente dans les médias lorsqu'elles parlent d'une catastrophe ayant fait des victimes japonaises). {{japonais|''Nikkeijin''|日系人||littéralement « personne de lignée japonaise »}}, ou {{japonais|''Nikkei''|日系||littéralement « de lignée japonaise »}}, est le mot générique pour les immigrants japonais et leurs descendants dans le monde (dont la principale communauté reste les [[Nippo-Américains]]), de toute génération, y compris ceux venus ou revenus vivre ou travailler au Japon mais n'en ayant pas la citoyenneté<ref>{{en}} [http://runker_room.tripod.com/tiestalk/ja_vocab.htm « ''JA Vocabulary'' », ''Runker_room.tripod.com'']</ref>.

Sous la loi japonaise, les adultes ne peuvent généralement pas avoir la citoyenneté japonaise et étrangère à la fois ([[double nationalité]]) :
* ceux qui ont acquis la double nationalité avant l'âge de 20 ans doivent choisir une seule nationalité avant l'âge de 22 ans.
* ceux qui ont acquis la double nationalité après l'âge de 20 ans doivent choisir une seule nationalité en 2 ans.

Beaucoup de Japonais d'origine étrangère qui sont [[Nationalité|naturalisés]] japonais, décident d'adopter un [[nom japonais]], bien qu'on ne les oblige pas à faire ainsi. Aucune loi n'interdit à un japonais d'origine étrangère d'être élu à la [[Diète du Japon|Diète]], le [[parlement]] national japonais, comme [[Marutei Tsurunen]], un [[Finlande|finlandais]], qui est devenu le premier japonais d'origine étrangère à devenir parlementaire. Ainsi, un japonais d'origine étrangère pourrait devenir le [[premier ministre du Japon]]. Probablement à cause de la difficulté à obtenir la citoyenneté japonaise et à cause des différences culturelles, les Japonais d'origine étrangère représentent un tout petit pourcentage de la population japonaise. À la différence des pays où les personnes qui y naissent sont automatiquement naturalisées, beaucoup de personnes qui naissent puis vivent au Japon de façon permanente, comme les [[Coréens]] et les [[République populaire de Chine|Chinois]], gardent leur nationalité d'origine (voir ''[[Zainichi]]''.) Il y a une discussion constante entre le gouvernement et les députés pour savoir s'il faut créer un statut similaire aux [[Carte de résident permanent aux États-Unis|résidents permanents]] des [[États-Unis]]. De plus, la possibilité de donner à ces derniers le droit de vote aux élections locales est de plus en plus envisagée, surtout depuis l'arrivée au pouvoir en [[2009]] du [[Parti démocrate du Japon]].

== Histoire et ethnogenèse ==
{{Article détaillé|Histoire du Japon}}

=== Le mythe fondateur shinto ===
[[Fichier:Emperor Jimmu.jpg|thumb|200px|L'empereur [[Jimmu]] représenté par Tsukioka [[Yoshitoshi]] (1839-1892).]]
Les origines de la civilisation japonaise sont inscrites dans la légende. Le [[11 février]] [[-660|660 {{av JC}}]] est la date acceptée traditionnellement pour la fondation du Japon par l'[[Jimmu|Empereur Jimmu]]<ref>Voir page 203 in ''Japan, a modern history'', James L. McClain, W.W. Norton & Co., 2002</ref>. C'est du moins de cette manière que l'histoire japonaise est relatée dans les premiers écrits datant du {{VIe siècle}} et {{VIIIe siècle}}, peu après l'adoption du [[Écriture chinoise|système d'écriture chinois]] et du [[bouddhisme]]. À cette époque, les empereurs luttaient pour le pouvoir.

Afin de légitimer leur place sur le trône, ils ont ordonné la création de collections de poèmes mythologiques expliquant que leur pouvoir provenait d'[[Amaterasu]], la déesse du soleil dont [[Empereur Jimmu|Jimmu Tennō]], premier empereur légendaire duquel descendrait la famille impériale actuelle, serait l'arrière-arrière-arrière-petit-fils<ref>Voir page 88 in ''Shinto: the way home'', Thomas P. Kasulis, University of Hawaii Press, 2004</ref>. Les [[Empereur japonais|empereurs]] furent les [[Dirigeants du Japon|dirigeants]] symboliques, alors que le véritable pouvoir était le plus souvent tenu par les puissants nobles de la Cour, régents, ou ''[[shogun]]s'' (gouverneurs militaires). Dans la tradition [[Shintoïsme|Shintō]], l'[[Akihito|actuel empereur]] est toujours considéré comme le {{125e}} [[empereur du Japon]], descendant en ligne directe de [[empereur Jimmu|Jimmu]]. Le premier empereur attesté par des sources historiques serait [[Ōjin]], qui régna à la fin du {{IIIe siècle}} et au début du {{s-|IV}}.

=== Les débats historiographiques et scientifiques récents ===
[[Fichier:Japan glaciation.gif|thumb|200px|Extension de la calotte glaciaire jusqu'au [[Japon]] durant la [[glaciation de Würm]]]]
Après la [[Seconde Guerre mondiale]], et jusqu'aux années [[années 1980|1980]] et [[années 1990|1990]], le débat scientifique au sujet des origines du peuplement actuel du [[Japon]] ont opposé deux écoles. Tout d'abord celle de la « continuité » et du « peuple homogène », considérant que l'archipel fut peuplé à l'[[période Jōmon|époque paléolithique]] et n'avait plus connu depuis aucun apport, transformation génétiques, malgré des transformations morphologiques au cours des siècles, établissant ainsi une lignée ininterrompue jusqu'à aujourd'hui. Définie par des historiens et anthropologues de la fin des [[années 1940]], tel le président de la Société Anthropologique de Tokyo de l'époque Kotondo Hasebe, cette hypothèse est élevée au rang de modèle dans les [[années 1950]] et [[années 1960|1960]] à travers le concept de « changements microévolutionnaires » établi par Hisashi Suzuki, de l'[[Université de Tokyo]], sur la base d'analyses [[Crâniométrie|crâniométriques]] de milliers de squelettes découverts après la fin de la guerre<ref>{{en}} Suzuki H., « ''Microevolutionary changes in the Japanese population from the prehistoric age to the present day'' », ed. J. Fac. Sci. Univ. Tokyo, Sec. V3, 1969, p. 279–308.</ref>. Cette thèse de l'unicité de la race japonaise fut élaborée dans une certaine mesure comme une critique vis-à-vis de l’« idéologie d’avant-guerre » dont on considérait qu'en se fondant sur le discours des « origines communes » et sur l'idée d'« un seul et unique peuple » asiatique, elle avait légitimé la politique impérialiste annexionniste du Japon en Asie<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Arnaud Nanta |titre=Reconstruire une identité nationale |périodique=Cipango [En ligne] |date=mis en ligne le 12 octobre 2012, consulté le 08 janvier 2021 |issn= |lire en ligne=https://journals.openedition.org/cipango/1126 |pages= }}</ref>. Elle reste le paradigme de l'ethnogenèse japonaise jusqu'aux [[années 1970]].

Un contre-modèle se développe toutefois dans les communautés scientifiques des anciennes universités coloniales japonaises, notamment celles de [[Université nationale de Taïwan|Taipei]] et de [[Université nationale de Séoul|Séoul]]. Il repose sur les travaux de Takeo Kanaseki qui, après des fouilles menées sur le site de Doigahama dans la [[préfecture de Yamaguchi]] à l'extrémité ouest de [[Honshū]], défendent au contraire l'idée que le peuple japonais est issu d'un métissage<ref>{{ja}} {{en}} Kanaseki T., Nagai M., Sano H., « ''Craniological
studies of the Yayoi-period ancients, excavated at the Doigahama site, Yamaguchi Prefecture'' », ''Jinruigaku Kenkyu'', n°7(Suppl.), 1960, p. 1–36.</ref>. Cette hypothèse finit par s'affirmer dans les [[années 1990]] et est désormais admise, surtout depuis l'élaboration du « modèle de structure duale » proposé en [[1991]] à partir de comparaison d'ossements et dents par l'anthropologue Kazurō Hanihara<ref>{{en}} Hanihara K., « ''Dual structure model for the population history of the Japanese'' », ''Japan Review'', 2, p. 1-33, 1991</ref>. Pour lui, les actuels Japonais proviennent de deux origines. Il s'agit tout d'abord des populations originelles de chasseurs cueilleurs de la [[période Jōmon]], qui ont immigré dans l'[[archipel japonais]] au cours du [[paléolithique]] à partir de ce qu'il estime être l'[[Asie du Sud-Est]] grâce aux ponts de terre existant durant la [[glaciation de Würm]]. Il présente les [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] et les [[Ryukyuan]]s comme leurs descendants directs, repoussés aux marges par une autre vague de peuplement, cette fois-ci de riziculteurs en provenance de l'Asie nord-orientale (et tout particulièrement l'actuelle [[Corée]]), à la [[période Yayoi|période ''Yayoi'']]. Les habitants de [[Honshū]] et en grande partie ceux de [[Kyūshū]] et [[Shikoku]] puiseraient alors largement leur héritage génétique dans ce peuple ''Yayoi'' qui se seraient en partie métissés avec les habitants préexistants de l'ère ''Jōmon''. Le débat porte depuis lors sur les origines géographiques réelles de ces deux vagues de peuplement, par des études comparatives des coutumes, langues et organisations sociales, l'archéologie, l'anthropologie physique mais également par les apports nouveaux de la génétique.

=== L'apport de la génétique ===
Ainsi, selon Masatoshi Nei, directeur de l’''Institute of Molecular Evolutionary Genetics'' de l'[[université d'État de Pennsylvanie]] depuis [[1990]], en s'appuyant sur des données de distance génétique, il apparaît que l'origine de la première vague de peuplement (donc celle de ''[[période Jōmon|Jōmon]]'') serait plus l'Asie du Nord-est que l'[[Asie du Sud-Est]], ainsi que plus ancienne à ce que Hanihara supposait (au-delà de {{nombre|30000|ans}} [[avant le présent]])<ref>Nei M., in Brenner S., Hanihara K. (dir.), ''The Origin and Past of Modern Humans as Viewed from DNA'', éd. World Scientific, Singapour, 1995, p. 71-91.</ref>.

[[Fichier:AinuSan.jpg|vignette|[[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] portant leurs vêtements traditionnels, Musée aïnou, [[Shiraoi]], [[Hokkaidō]].]]
Récemment, plusieurs études menées dans les [[années 1990]] et [[années 2000|2000]], tout particulièrement par Michael F. Hammer, professeur associé de l'[[Université d'Arizona]], ont montré une importante proximité génétique entre les Japonais et plusieurs autres populations asiatiques. Ainsi, dans leurs conclusions publiées en 2005, portant sur un échantillon de plus de {{nombre|2500|hommes}} issus de 39 populations asiatiques différentes dont 259 Japonais pris dans 6 aires géographiques différentes dont celles comportant les quelques communautés minoritaires du pays ([[Préfecture d'Okinawa|Okinawa]], [[Kyūshū]], [[Préfecture de Tokushima|Tokushima]] sur [[Shikoku]], [[préfecture de Shizuoka|Shizuoka]] au centre et [[préfecture d'Aomori|Aomori]] au nord d'[[Honshū]] et [[Hokkaidō]]), Hammer et les chercheurs associés affirment que les lignées du [[chromosome Y]] qui sont passées du continent asiatique à l'[[archipel japonais]] continuent à constituer l'essentiel du patrimoine génétique des hommes japonais.

Les lignées [[Haplogroupe D (Y-ADN)|D]]-{{p.|37}}.1 (34,7 % des personnes étudiées, jusqu'à 75 % pour les [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] et 55,6 % à [[Préfecture d'Okinawa|Okinawa]]) et de l'[[haplogroupe]] [[Haplogroupe C (Y-ADN)|C]] (8,5 %, jusqu'à 25 % chez les [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] et 12,8 % à [[préfecture d'Okinawa|Okinawa]]), C-M8 surtout et C-M217 moins certainement, seraient les plus anciennes à s'être développées dans l'archipel avec une survivance particulièrement importante attestant d'une période d'isolement particulièrement longue. En effet, elles remonteraient aux populations de chasseurs-cueilleurs de la [[période Jōmon|culture ''Jōmon'']] [[paléolithique]] arrivées entre environ {{formatnum:20000}} et {{nombre|12000|ans}} [[avant le présent]] (soit durant la [[glaciation de Würm]] en bénéficiant de ponts terrestres entre l'actuel archipel japonais et la [[Corée]]), avec une hypothèse forte d'une origine [[Asie centrale|centre-asiatique]] (la fréquence la plus importante des lignées [[Haplogroupe D (Y-ADN)|D]] se retrouve tout particulièrement au [[Tibet]], avec 50,4 % des individus étudiés, tandis que l'[[haplogroupe]] [[Haplogroupe C (Y-ADN)|C]]-M8 est associé à l'[[haplotype]] Y-STR lié aux lignées [[Haplogroupe C (Y-ADN)|C]] d'[[Inde]] et d'[[Asie centrale]]).

Les autres [[haplogroupe]]s, [[Haplogroupe O (Y-ADN)|O]] (51,8 %) et [[Haplogroupe N (Y-ADN)|N]] (3,9 %), puiseraient pour leur part leur origine des migrations de riziculteurs à l'origine de la [[période Yayoi|société ''Yayoi'']], en provenant semble-t-il, d'après cette étude, surtout de l'[[Asie du Sud-Est]]. Ainsi, la plus ancienne de ces lignées, la [[Haplogroupe O (Y-ADN)|O]]-47 (22 % de l'échantillon japonais, absent chez les [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] mais très fréquent dans le centre de [[Honshū]], respectivement à 21,3 et 28,3 %), ne semble se développer véritablement qu'à partir de {{nombre|4000|ans}} [[avant le présent]]. Cette analyse, renforcée par plusieurs autres études<ref>{{en}} University of Pittsburgh, [http://www.pitt.edu/~annj/courses/notes/jomon_genes.html Jomon Genes - Using DNA, researchers probe the genetic origins of modern Japanese] by John Travis</ref>, démontre donc une double origine des lignées masculines, d'[[Asie centrale]] et d'[[Asie du Sud-Est]], et que les arrivants « ''[[période Yayoi|Yayoi]]'' » se sont mélangés génétiquement avec les populations « ''[[période Jōmon|Jōmon]]'' »<ref name=Hamm>{{en}} {{pdf}} [http://www.eva.mpg.de/genetics/pdf/Japan.pdf M. F. HAMMER, T. M. KARAFET, H. PARK, K. OMOTO, S. HARIHARA, M. STONEKING, S. HORAI, « ''Dual origins of the Japanese: common ground for hunter-gatherer and farmer Y chromosomes'' », ''The Japan Society of Human Genetics and Springer-Verlag'', 2005]</ref>. Les avancées récentes de la génétique semblent donc remettre plusieurs des hypothèses du « modèle de la structure duale » de Hanihara.
[[Fichier:Danses d’Okinawa (musée Guimet, Paris) (11152072573).jpg|vignette|Danses d'[[Okinawa (île)|Okinawa]] ([[Archipel Ryūkyū|archipel Ryūkū]])]]
Longtemps, la plupart des théories ont considéré que les Japonais d'aujourd'hui descendent tant des indigènes ''[[période Jōmon|Jōmon]]'' que des migrants ''[[période Yayoi|Yayoi]]'', avec des [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] surtout ainsi qu'une grande partie des [[Ryukyuans]] qui seraient plutôt des descendants directs des premiers tandis que le reste de la population est issue d'un important brassage et métissage entre les deux. Il est également plus ou moins accepté que les ''Jōmon'' proviennent plutôt d'[[Asie centrale]], à savoir le [[Tibet]] et plus généralement le sud-ouest [[République populaire de Chine|chinois]] actuel, et que leurs migrations les ont ensuite menés en [[Mongolie]], en [[Sibérie]] (d'où d'importantes similitudes observées entre les langues, coutumes et rites pratiqués tant par les [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] que certaines populations de [[Russie]] orientale, notamment les [[Nivkhes]]) et de là vers l'[[archipel japonais]] durant la [[glaciation de Würm]]. Ils seraient à l'origine des bases de la [[culture japonaise|culture]], de la [[japonais|langue]] et de la [[shintoïsme|religion japonaise]] traditionnelles. En revanche, les ''[[période Yayoi|Yayoi]]'' partageraient des origines communes avec les chinois [[Han (ethnie)|Han]] et les [[Coréens]]<ref name="Hamm" />{{,}}<ref>{{ja}} [http://www.kahaku.go.jp/special/past/japanese/ipix/5/5-14.html Museum national des Sciences du Japon]</ref>, voire avec des populations d'[[Asie du Sud-Est]] telles que les [[Yi (ethnie)|Yi]], [[Hani]] et [[Dai (ethnie)|Dai]]<ref>{{zh}} [http://news.163.com/05/1102/10/21I0179T00011249.html « ''揭秘日本起源:日本人的祖先为云南的少数民族'' », ''News 163'', 02/11/2005]</ref>. Aucun consensus clair n'a toutefois pu être véritablement trouvé<ref>Cf. les différentes pages et articles en anglais :
[http://www.trussel.com/prehist/news146.htm]
[http://www.pitt.edu/~annj/courses/notes/jomon_genes.html]
[https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11810301/]
[http://www.trussel.com/prehist/news111.htm]</ref>, tandis qu'Arnaud Nanta, professeur associé au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], montre une persistance du concept de « race » au sein de la recherche sur l'ethnogenèse japonaise, ainsi qu'une certaine « « obsession de l'identité » allant au-delà des variations entre modèles de l'anthropologie physique<ref>{{en}} [http://ssjj.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/11/1/29 A. NANTA, « ''Physical Anthropology and the Reconstruction of Japanese Identity in Postcolonial Japan'' », ''Social Science Japan Journal'', n°11 (1), 04/05/2008, p.29-47]</ref>. Des apports ultérieurs venus du [[Océan Pacifique|Pacifique]] sont également envisagés.

Une étude de paléogénétique de 2021, révèle une origine tripartite des populations japonaises. À hypothèse de longue date qui postule que les populations japonaises tirent une double ascendance des chasseurs-cueilleurs-pêcheurs indigènes Jomon et des agriculteurs Yayoi leur ayant succédé, elle identifie une forte migration d'ascendance est-asiatique au cours de la [[Période Kofun|période impériale Kofun]]. L'étude précise que les fermiers du Néolithique moyen de l'ouest de la rivière [[Liao]] sont les anciennes populations du continent asiatique qui sont les plus proches génétiquement de la source continentale présente chez les individus Yayoi. Les résultats suggèrent que les [[Han (ethnie)|Hans]] d'Asie de l'est sont la population la plus proche de la nouvelle source continentale caractéristique de la période Kofun. Ces trois composantes ancestrales continuent de caractériser les populations actuelles, soutenant un modèle tripartite d'origines génomiques japonaises. Depuis cette dernière migration, on observe « un certain niveau de continuité génétique » avec la population japonaise moderne<ref name="Cooke202109">{{en}} Niall P. Cooke, Valeria Mattiangeli {{etal}},[https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abh2419 Ancient genomics reveals tripartite origins of Japanese populations], ''Science Advances'', Vol 7, Numéro 38, 17 septembre 2021, DOI:10.1126/sciadv.abh2419</ref>.

== Culture et organisation sociale ==
{{Article détaillé|Culture japonaise|Société japonaise}}
[[Fichier:Japanese traditional dancer cropped.jpg|thumb|Une danseuse exécutant une danse traditionnelle en [[kimono]]]]
Après ces vagues successives d'[[immigration]], suivi par un apport considérable des cultures [[culture chinoise|chinoise]] et [[culture coréenne|coréenne]], les habitants du [[Japon]] connurent une longue période de relatif isolement par rapport au monde extérieur (''[[sakoku]]'') sous le [[Shoguns Tokugawa|shogunat Tokugawa]] jusqu’à l'arrivée des « bateaux noirs » et l'[[ère Meiji]]. Ceci aura pour résultat une culture très différenciée des autres [[cultures asiatiques]] et dont l'écho résonne encore dans le Japon contemporain. Par exemple, comme l'a démontré [[Ruth Benedict]] dans son étude classique intitulée ''Le sabre et le chrysanthème'', le [[Japon]] a une culture fondée sur la [[honte]] plutôt que sur la [[Culpabilité (émotion)|culpabilité]] comme en [[Occident]].

=== Organisation sociale ===
Traditionnellement, qu'on soit chez soi (''uchi''), à l'école ou avec son entourage, ou avec des personnes extérieures (''soto''), le niveau d'interaction entre les individus est lié à leur niveau de proximité hiérarchique (minimal, moyen ou maximal). Ce système de groupe et de famille très hiérarchisé fonctionne sur le modèle ''[[uchi-soto]]''. La notion de ''[[giri]]'', renvoyant au devoir et à l'obligation morale et sociale, est également à prendre en compte. Le culte des ancêtres lié au [[bouddhisme]], le respect du père inspiré de la morale [[confucianisme|confucianiste]] et la dépendance affective (''[[amae]]'') sont les bases du [[famille japonaise|modèle familial]]. Le système patriarcal (remplacé légalement en [[1945]] par une famille égalitaire) reste encore souvent appliqué dans la pratique. Dans ce modèle, les relations parents-enfants priment sur les relations conjugales puisque c'est l'enfant qui perpétue l'honneur du ''[[ie (famille)|ie]]''. Ainsi, au début du {{XXIe siècle}}, plus de 10 % des jeunes couples occupent encore une chambre de la maison des parents au lieu de s'installer dans leur propre foyer. L'individu perd ainsi de son importance au profit du clan familial et la société tend vers une sorte de [[collectivisme]].

En [[2009]], 15,5 % des couples de quinquagénaires seraient issus de {{japonais|« mariages arrangés »|お見合い|o-miai}}, contre seulement 1,35 chez les trentenaires, qui rencontrent plus souvent leur futur conjoint dans leur entreprise (24 à 29 % selon les sexes et âges), par des amis et relations (15 à 25 %), à l'école/université (11 à 15 %) ou sur Internet (7,2 %)<ref>{{Lien web |url=http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-le-web-prend-la-place-des-entremetteurs-pour-former-les-couples-japonais-6874.asp |titre=Le web prend la place des entremetteurs pour former les couples japonais |date=5 septembre 2009 |site=Aujourd'hui le Japon |éditeur=AFP |consulté le=5 septembre 2009}}</ref>. Plus récemment et pour d'autres raisons, on a vu apparaitre le phénomène dit du ''[[parasite single]]'' ou les jeunes gens restent jusqu'à un âge avancé chez leurs parents, principalement pour des questions matérielles.

Si l'égalité sexuelle est officiellement assurée par la loi, il existe encore aujourd'hui d'importants déséquilibres. Les femmes représentent 40 % des salariés mais pas plus de 5 % des cadres{{référence nécessaire}}. À fonction égale, elle percevra au moins 30 % de rémunération en moins{{référence nécessaire}}. Il est extrêmement difficile pour les femmes japonaises de concilier vie professionnelle et vie familiale : elles sont presque obligées de démissionner lorsqu'elles ont un enfant, ce qui n'améliore pas le taux de natalité au Japon. Selon [[Mizuho Fukushima]], ministre d'État aux Affaires sociales et à l'Égalité des sexes du [[Gouvernement Yukio Hatoyama]], {{Citation|70 % des jeunes mères quittent leur emploi}}<ref name="ALJ-naissances">{{Lien web|url=http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-comment-pousser-les-japonais-a-faire-des-enfants--7197.asp |titre=Comment pousser les Japonais à faire des enfants ? |auteur=Patrice Novotny |date=28 novembre 2009 |site=Aujourd'hui le Japon |éditeur=AFP |consulté le=29 novembre 2009}}</ref>. Les Japonais considèrent encore très souvent que le rôle d'une femme est de faire des enfants et de s'en occuper : seuls 43 % des Japonais jugeaient souhaitable qu'une mère travaille en [[2007]], contre 23 % en [[1992]]<ref name="ALJ-naissances"/>. Le congé de paternité créé il y a quelques années n'était pris en [[2008]] que par 1,2 % des pères<ref name="ALJ-naissances"/>. En [[2007]], les propos du [[Ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales|Ministre de la Santé, du Travail et des Affaires sociales]] [[Hakuo Yanagisawa]], qualifiant les femmes de « machines à faire des enfants » avaient cependant provoqué l'indignation<ref>{{Lien web |url=http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-le-japon-se-prepare-a-vivre-avec-le-declin-demographique-628.asp |titre=Le Japon se prépare à vivre avec le déclin démographique |date=22 février 2007 |site=Aujourd'hui le Japon |éditeur=AFP |consulté le=29 novembre 2009}}</ref>. Concernant les [[geisha]]s, femmes entraînées à divers arts dès l'adolescence pour divertir les hommes, la tradition reste vivante à [[Kyoto]], où l'on peut en voir des spectacles.

Le Japon ne reconnaît pas le [[Monoparentalité#Droit de visite du parent non-gardien|droit de visite]] : chaque année, {{unité|166000|enfants}} sont [[Enlèvement d'enfant|coupés d'un de leurs parents]], le père dans 80 % des cas<ref name="ALJ-enfant">{{Lien web |url=http://www.aujourdhuilejapon.com/informations-japon-creation-d-un-comite-france-japon-sur-les-enlevements-d-enfants-7203.asp |titre=Création d'un comité France-Japon sur les enlèvements d'enfants |date=1er décembre 2009 |site=Aujourd'hui le Japon |éditeur=AFP |consulté le=1er décembre 2009}}</ref>. Il ne signe la [[Convention de La Haye (1980)|Convention de La Haye de 1980]] sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants que le 24 janvier 2014<ref>[http://www.hcch.net/index_fr.php?act=conventions.status&cid=24 Convention du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants : état présent], HCCH, le 19 février 2014</ref>, il était jusque-là l'un des rares [[pays développés]], et le seul pays du [[Groupe des sept (économie)|G8]] à ne pas l'avoir signé ({{unité|80|signataires}} en 2009, 89 en 2013)<ref name="ALJ-enfant"/>{{,}}<ref>[http://www.hcch.net/index_fr.php?act=conventions.status&cid=24 États contractants (« état présent »)], HCCH, le 22 janvier 2013, consulté le 22 février 2013</ref>. En 2009, les [[États-Unis]] avaient été saisis au total de {{unité|82|cas}} d'enlèvement impliquant {{unité|123|enfants}}, la [[France]], le [[Canada]] et la [[Grande-Bretagne]] de {{unité|35|cas}} chacun<ref name="ALJ-enfant"/>.

=== Religions et croyances ===
{{Article détaillé|Religion au Japon}}
[[Fichier:KasugaTaisha2.jpg|thumb|250px|Une femme liant sa fortune (''omikuji'') au ''[[Kasuga-taisha]]'']]

Il existe de nombreuses [[religion au Japon|religions]] au [[Japon]] mais les deux principales restent le [[shintoïsme]] et le [[bouddhisme au Japon|bouddhisme]]. La plupart des Japonais s'identifient aux deux [[religion]]s, sous la forme d'un [[syncrétisme]] ancien. La plupart des Japonais ont une vision neutre de la religion et en pratiquent plusieurs dans leur vie : ainsi, 107 millions de personnes, soit 84 % de la population, se déclaraient en [[2005]] [[shintoïsme|shintoïste]], et 91 millions, ou 71 %, [[bouddhisme|bouddhistes]]<ref name=stat>{{en}} {{xls}} [http://www.stat.go.jp/data/nenkan/zuhyou/y2322a00.xls ''Religious Organizations, Clergymen and Adherents'', 1980-2005, ''Statistics Bureau of Japan'']</ref>. Une même personne peut aller prier au [[sanctuaire shinto]] au [[Nouvel An japonais|nouvel an]] pour une bonne année et avant les examens d'entrée à l'école pour implorer son succès, puis plus tard avoir un [[mariage]] dans une [[église (édifice)|église]]<ref>Un [[mariage chrétien]] nécessite que les deux époux soient baptisés et préparés à ce sacrement, ce qui exige un réel investissement et du temps ; sinon, il s'agit d'une [[bénédiction]] et non d'un mariage.</ref> et des [[Rites funéraires au Japon|funérailles]] dans un temple bouddhiste.

Le [[shintoïsme]] est la religion native et endémique au [[Japon]]. Elle est née d’un mélange entre [[animisme]], [[chamanisme]], et [[culte des ancêtres]]. Peu à peu, tous ces cultes de la fertilité, ces vénérations de la nature, parfois capricieuse ([[tremblement de terre|tremblements de terre]], [[Cyclone tropical|typhons]], [[tsunami]]s, etc), se sont amalgamés et codifiés pour former le [[shintoïsme|shintō]]. Ses origines remontent très loin dans le passé. On se pose encore la question de savoir si la culture ''[[période Jōmon|Jōmon]]'' possédait une religion centrée sur la vénération de dieux ressemblant peu ou prou à ce qu’on connaît aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, l'[[animisme]] se retrouve également chez les [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] et le culte des ''kamuy'' (esprit, écrit aussi ''kamui''), à comparer aux [[Kami (divinité)|Kami]] (divinités ou esprits) du panthéon [[Shintoïsme|shintō]]. Avec la culture ''[[période Yayoi|Yayoi]]'', plus complexe, commence à apparaître une iconographie de style shintoïste nettement plus marquée. L'introduction de la culture du riz semble avoir apporté avec elle des rites liés aux semailles et à la moisson, probablement très proches des rituels shintoïstes encore pratiqués aujourd’hui dans les campagnes japonaises.

Le [[bouddhisme au Japon|bouddhisme]] fut quant à lui importé de [[Chine]] et de [[Corée]] à partir des {{Ve s}} et {{VIe siècle}}, il est donc fortement influencé des bouddhismes [[Bouddhisme en Chine|chinois]] et [[Bouddhisme coréen|coréen]], mais aussi par le [[shintoïsme]]. En [[592]], après des luttes d'influence avec le [[shintoïsme|shintō]], le [[bouddhisme au Japon|bouddhisme]] fut déclaré [[religion d'État]]. Le bouddhisme s'est introduit par le « haut », dans les classes sociales dominantes, avant d'atteindre le peuple, car ses enseignements relativement difficiles ne pouvaient pas encore être compris par l'ensemble de la population, non lettrée, du [[Japon]]. Son histoire peut être divisée en trois périodes, ayant chacune vu l'introduction de nouvelles doctrines ou l'évolution d'écoles existantes, des trois grands courants du bouddhisme :
* [[époque de Nara]] ([[710]]-[[794]]) : écoles [[Hossō-shū|Hossō]], [[Kegon]] et [[Ritsu]] ;
* [[époque de Heian]] ([[794]]-[[1185]]) : [[Tendai]] et [[Shingon]] ;
* [[époque de Kamakura]] ([[1185]]-[[1333]]) : [[bouddhisme de Nichiren]], écoles inspirées par la [[Terre pure]] ou amidisme ([[Jōdo shū|Jōdo]], [[Jōdo shinshū|Jōdo shin]], [[Yūzū nembutsu shū|Yūzū nenbutsu]] et [[Ji shū|Ji]]) et écoles [[Zen]] ([[Rinzai]], [[Sōtō]] et [[Ōbaku]]).

Avec la refonte de la constitution en [[1868]] sous l'[[ère Meiji]], le [[shintoïsme|shintō]] devint une [[religion d'État]] : le {{japonais|''Kokka shinto''|国家神道||[[Shintoïsme d'État|shinto d'État]]}}. Dès [[1872]], tous les prêtres devinrent des employés de l'État, et chaque citoyen devait s'enregistrer comme membre de son sanctuaire local, devenant par le fait même membre du [[Ise-jingū|sanctuaire]] d'[[Ise (Japon)|Ise]]. Toutefois, cette époque correspond également avec l'introduction de la liberté de culte en [[1871]], avec la possibilité pour les [[christianisme|chrétiens]] surtout de pratiquer leur culte librement. L'[[empereur du Japon]], descendant de la déesse [[Amaterasu]] selon la tradition mythique et désormais chef de l'État et commandant suprême de la [[Marine impériale japonaise|Marine]] et de l'[[Armée impériale japonaise|Armée]], fut l'objet d'un véritable culte. Ce culte prit une importance primordiale lors de l'[[Expansionnisme du Japon Shōwa|expansionnisme du Japon]] durant l'[[Ère Shōwa (1926-1989)|ère Showa]]. L'[[Hirohito|empereur Shōwa]] fut ainsi instrumentalisé pour justifier l'expansionnisme et la militarisation auprès de la population japonaise. La manifestation tangible qui faisait de l'empereur le représentant des dieux était les [[Trésor impérial du Japon|insignes impériaux]]. Le ''Kokka shintō'' perdura jusqu'en [[1945]] lorsque [[Douglas MacArthur|Mac Arthur]], le [[Commandant suprême des forces alliées]], exigea la réforme de la [[Constitution du Japon|Constitution]] et priva l'empereur de ses pouvoirs exécutifs. Le « shintō d'État » fut alors démembré, mettant un terme au principe de la religion officielle au Japon.

Les « [[religion du Livre|religions du Livre]] » ont également été introduites au [[Japon]]. C'est le cas surtout du [[christianisme]], qui se retrouve à travers l'[[Patriarcat de Moscou et de toute la Russie|Église orthodoxe russe]] qui s'est répandue au sein des populations [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]] de l'extrême nord du [[Japon]], mais avant tout le [[Christianisme]] et le [[Protestantisme]]. Les activités missionnaires [[catholicisme|catholiques]] au [[Japon]] débutèrent en [[1549]] à [[Kagoshima]], lancées par les [[Jésuites]] de [[François Xavier]] soutenus par le [[Portugal]], avant que les [[Ordres mendiants]] soutenus par les [[Espagne|Espagnols]] n'accèdent à leur tour au [[Japon]]. Les [[Jésuites]] tentèrent dans un premier temps d'influencer les hommes de pouvoir pour ensuite diffuser la religion au reste de la population. Les historiens présument que la conversion des Japonais au [[christianisme]] a été forcée, même si les chrétiens prétendent que cette conversion visait uniquement à reproduire le comportement exemplaire de leurs seigneurs. Les chrétiens du [[Japon]] de cette époque sont appelés ''[[kirishitan]]'' ; la grande majorité d'entre eux abandonnèrent leur foi après les persécutions, à la suite de l'interdiction du christianisme par le [[shogunat Tokugawa]] en [[1614]]. L'ouverture du [[Japon]] à l'Occident lors du ''[[Bakumatsu]]'' à partir de [[1853]] puis la liberté de culte accordée par l'empereur [[Meiji (empereur du Japon)|Meiji]] en [[1871]] permet un retour des missionnaires, même si le prosélytisme est toujours officiellement interdit. Le [[catholicisme]] et le [[protestantisme]], qui créent notamment des établissements scolaires et universitaires privés, connaissent un certain succès auprès des élites japonaises et se développent particulièrement (tout en restant largement minoritaire encore aujourd'hui, avec environ 3 millions de croyants en [[2005]], soit 2 % de la population totale, le nombre de chrétiens a doublé en dix ans entre [[1995]] et [[2005]], et presque triplé depuis [[1980]]<ref name=stat/>) après [[1945]]. Huit des 61 [[Premier ministre du Japon|Premiers ministres]] qui se sont succédé depuis [[1885]] sont de confession chrétienne dont les cinq catholiques [[Takashi Hara]] ([[1918]]-[[1921]]), [[Shigeru Yoshida]] ([[1946]]-[[1947]] et [[1948]]-[[1954]]), [[Tetsu Katayama]] ([[1947]]-[[1948]]), [[Masayoshi Ōhira]] ([[1978]]-[[1980]]) et [[Tarō Asō]] ([[2008]]-[[2009]]), et les trois protestants [[Korekiyo Takahashi]] ([[1921]]-[[1922]]), [[Ichirō Hatoyama]] ([[1954]]-[[1956]]) et [[Yukio Hatoyama]] ([[2009]]-[[2010]])<ref>{{it}} [http://www.ilsole24ore.com/art/SoleOnLine4/Mondo/2008/09/taro-aso-cattolico-elezione-giappone.shtml?uuid=f35be562-863a-11dd-96c0-d66fc13e6223&DocRulesView=Libero S. CARRCER, « ''Taro Aso, un cattolico in corsa per la guida del Giappone'' », ''Il Sole 24 Ore'', 19/09/2004]</ref>. L'actuelle [[Michiko Shōda|impératrice]] est issue d'une famille catholique, bien qu'elle ne soit pas elle-même baptisée.

Un certain nombre de [[shinshūkyō|nouvelles religions]] se sont établies au Japon au {{XXe siècle}}, et ont aujourd'hui une place relativement importante au Japon. Beaucoup de ces [[secte]]s sont des [[syncrétisme]]s entre la pensée traditionnelle japonaise et la pensée occidentale, et certaines incorporent des éléments de l'[[hindouisme]] et du [[fondamentalisme]]. Appelées ''shinshūkyō'', les principales sont ''[[Sōka Gakkai]]'' (sur la base du [[bouddhisme de Nichiren]], officiellement organisation laïque), ''[[Sūkyō Mahikari]]'', ''[[Konkokyo]]'' (d'inspiration [[shintoïsme|shintō]] [[hénothéisme|hénothéiste]]) et ''[[Ōmoto|Ōmoto-kyō]]'' (d'inspiration [[shintoïsme|shintō]] [[hénothéisme|hénothéiste]], ayant également divinisé [[Ludwik Lejzer Zamenhof]], le fondateur de l'[[espéranto]]). L'une d'elles, [[Aum Shinrikyō]], est responsable de l'[[attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo|attaque]] d'une station de [[métro de Tokyo]] au gaz sarin le {{date|12|mars|1995}}. Le bilan de cet attentat s'établit à {{unité|12|personnes}} tuées et plus de {{unité|5500|blessés}}. Cependant, cet acte isolé n'est pas représentatif du climat de paix qui règne entre les différentes communautés religieuses au [[Japon]].

L'Agence pour les affaires culturelles dénombrait en [[2005]] plus de {{unité|41000|organisations}} religieuses pour près de {{unité|183000|édifices}} religieux (chaque édifice religieux d'une même organisation pouvant avoir sa propre [[personnalité juridique]])<ref name=stat/>. Dans le détail, on trouve :
* {{unité|3157|organisations}} shintoïstes ({{unité|85428|édifices}} ayant une personnalité juridique) ;
* {{unité|8614|organisations}} bouddhistes ({{unité|77754|édifices}}) ;
* {{unité|5101|organisations}} chrétiennes ({{unité|4275|édifices}}) ;
* {{unité|24203|autres}} organisations ({{unité|15339|édifices}}).

=== Langue et écriture japonaise ===
{{Article détaillé|Japonais}}
La compréhension de la langue japonaise est primordiale pour comprendre la culture japonaise. La culture traditionnelle et la culture moderne japonaise reposent toutes les deux sur la langue écrite et le langage parlé.

Le [[japonais]] est une [[langue SOV]], [[Langue agglutinante|agglutinante]] et [[Langue morique|morique]] connue pour être très proche des [[Langues ryukyu|langues et dialectes]] des [[îles Ryūkyū]], formant alors la famille des [[langues japoniques]]. La théorie plus ancienne qui proposait qu'il s'agissait d'un isolat relatif à des langues défuntes est généralement rejetée par les spécialistes. Pourtant, sa classification reste controversée. La théorie la plus répandue est que les [[langues japoniques]] ne sont apparentées à aucune famille linguistique. Cependant, d'autres théories controversées l'ont rattaché à des langues éteintes de [[Mandchourie]], de la [[Corée|péninsule coréenne]] jusqu’aux familles des [[langues altaïques]], [[langues ouraliennes|ouraliennes]] ou autres isolats parfois rassemblés dans la « superfamille ouralo-altaïque » ([[finnois]], [[estonien]], [[coréen]]), ou des [[langues austronésiennes]] du Pacifique Sud.

Même s'il n'est pas apparenté au [[Mandarin (langue)|mandarin]], le japonais a emprunté beaucoup de vocabulaire à cette langue. Le système d'[[écriture japonaise|écriture japonais]] lui-même a été développé sous l'influence des moines bouddhistes chinois à partir du {{s-|IV|e}}, aboutissant à l'emploi d'environ une dizaine de milliers de [[sinogramme]]s, les [[Kanji]], chacun disposant de plusieurs prononciations possibles selon une lecture ''[[on'yomi]]'' (historique dérivée du [[Mandarin (langue)|mandarin]]), ''[[kun'yomi]]'' (issue historiquement du [[japonais]]) ou des expressions en ''[[ateji]]'' (emploi des [[kanji]]s comme d'un syllabaire et non plus comme des idéogrammes). À ces signes s'ajoutent deux syllabaires : les [[hiragana]]s formés par abréviation cursive de [[kanji]]s homophones et qui permettent de transcrire la [[japonais|langue japonaise]] sans ambigüité, au contraire de ces derniers ; les [[katakana]]s utilisés pour transcrire les mots étrangers, les noms propres étrangers, les noms scientifiques des plantes et animaux, et les onomatopées japonaises. Malgré un [[Écritures du japonais|système d'écriture]] très complexe, le Japon a le plus haut taux d'[[alphabétisation]] du monde.

La quasi-totalité des citoyens japonais parlent une [[langues japoniques|langue japonique]], et tout particulièrement le [[japonais]] ou ses nombreux dialectes, accents ou parlers régionaux. L'[[aïnou (langue de l'ethnie du Japon)|aïnou]], parlée traditionnellement et historiquement par la [[Aïnous (ethnie du Japon)|communauté du même nom]], est un [[isolat (linguistique)|isolat]], les spécialistes n'ont pas réussi à établir sa parenté linguistique avec d'autres langues. D'un point de vue [[typologie des langues|typologique]], il est plutôt proche des langues dites [[paléo-sibériens|paléo-sibériennes]]. On constate un certain nombre de mots communs entre l'[[aïnou (langue de l'ethnie du Japon)|aïnou]] et le [[nivkhes|nivkhe]] ainsi qu'entre l'[[aïnou (langue de l'ethnie du Japon)|aïnou]] et le [[japonais]], mais il s'agit d'[[emprunt lexical|emprunts]]. Majoritairement parlée dans les [[îles Kouriles]] jusqu'au milieu du {{s-|XIX|e}}, et plus anciennement dans les [[île]]s de [[Honshū]] et de [[Sakhaline]], la langue [[aïnou (langue de l'ethnie du Japon)|aïnou]] est en voie d'extinction du fait notamment d'une politique menée par l'État japonais d'imposition de leur langue, notamment dans le système éducatif, à partir de la colonisation de [[Hokkaidō]] et des [[îles Kouriles]] au {{XIXe siècle}}. En [[1996]] il ne restait plus qu'une dizaine de locuteurs tous âgés de plus de 80 ans, sur quelque {{nombre|150000|individus}} se réclamant d'ascendance [[Aïnous (ethnie du Japon)|aïnou]] (et probablement bien plus encore si on inclut ceux qui s'ignorent de cette origine, ou préfèrent la taire par peur de discrimination). Ces gens, pour la plupart, ne parlent que le [[japonais]], bien que l'on observe un nombre croissant de personnes désirant apprendre l'[[aïnou (langue de l'ethnie du Japon)|aïnou]]. Il existe aussi une [[Signalisation bilingue|signalisation routière bilingue]] dans les zones de [[aïnou (langue de l'ethnie du Japon)|langue aïnou]]. Cette évolution récente est à porter au crédit d'activistes de la communauté, dont en particulier [[Shigeru Kayano]].

=== Littérature japonaise ===
{{Article détaillé|Littérature japonaise}}
La [[littérature japonaise]] est généralement divisée en trois périodes principales : la période ancienne, la période médiévale et la période moderne.

La littérature ancienne (antérieure au {{XIIe siècle}}) comprend entre autres les œuvres suivantes : ''[[Kojiki]]'', ''[[Nihonshoki]]'', ''[[Notes de chevet]]'' (''Makura no soshi''), ''[[le Dit du Genji]]'' (''Genji monogatari''), ''[[Man'yōshū]]'' (recueil de dix mille feuilles), ''[[Kokin wakashū]]'' (recueil de ''[[waka (poésie japonaise)|waka]]'' du ''Man'yōshū'' jusqu'aujourd'hui). Les thèmes de ces écrits sont la vie, l'amour et les passe-temps des nobles à la cour de l'Empereur, avec les styles traditionnels [[poésie japonaise|poétiques]] de cour (notamment le ''[[Tanka (poésie)|tanka]]'' et plus généralement le [[waka (poésie japonaise)|waka]]) et des récits en prose, soit des contes ou de nature épique (le ''[[monogatari]]'').

La littérature médiévale ([[XIIe siècle|XII{{e}}]] – [[XIXe siècle|XIX{{e}} siècles]]) est marquée par une forte influence du [[Zen|bouddhisme zen]], les personnages y sont des prêtres, des voyageurs ou des poètes ascétiques. Durant cette période, le Japon souffre de nombreuses guerres civiles qui entraînent le développement d'une classe de guerriers et de [[samouraï]]s, entourés de contes, histoires et légendes.

La littérature moderne (fin du {{XIXe siècle}} jusqu'à nos jours) correspond à l'ouverture du Japon et à son exposition au monde occidental. Une seule forme littéraire tend à se développer dans cette période pour ce qui est du roman : le ''[[shishōsetsu]]'' (ou ''[[watakushi shōsetsu]]'', roman à la première personne). Ces courtes histoires ont pour personnage principal l'écrivain lui-même et ont une allure assez confessionnelle dans leur façon de transmettre les expériences signifiantes de la vie de l'auteur. Pur ce qui est de la [[poésie japonaise|poésie]], on voit fleurir à partir de la deuxième moitié du {{XIXe siècle}} le [[haïku]], ou petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses. La littérature moderne combine les influences existentialistes des anciens écrits zen et les réalités du monde actuel en les plaçant dans un contexte moderne où le progrès rapide ne sert qu'à exacerber le sentiment d'aliénation ressenti par l'auteur. À ce jour, deux Japonais ont reçu le [[Prix Nobel de littérature]] : le premier fut [[Yasunari Kawabata]] en [[1968]], et le second fut [[Kenzaburō Ōe]] en [[1994]].

Parallèlement, il existe aussi une littérature qui essaye de capturer les sensations et histoires des [[anime]]s, ''[[manga]]s'' et [[jeu vidéo|jeux vidéo]] par écrit. C'est un échange à double sens et certains écrits sont repris pour être mis en images et transformés en manga par exemple. Bien que ce type de littérature soit mal vu par les autorités littéraires traditionnelles, elles ont cependant un effet positif, encourageant les jeunes gens à lire davantage.

=== Arts japonais ===
{{Article détaillé|Art japonais}}
[[Fichier:Adachi Museum of Art01st3200.jpg|thumb|300px|Le [[jardin japonais]] du Musée Adachi]]

L'art japonais date des premières traces découvertes au [[Japon]] et a beaucoup évolué au cours des siècles, des [[Période Jōmon#Les poteries|poteries ''Jōmon'']] des environs du [[Xe millénaire av. J.-C.|X{{e}} millénaire {{av JC}}]] jusqu'à l'[[art contemporain japonais|art contemporain]] de nos jours.

Tout au long de l'histoire, le [[Japon]] a subi de soudains assauts d'idées extérieures et nouvelles, suivis de longues périodes de repli sur lui-même. Au fil du temps, les Japonais développèrent la capacité d'intégrer, d'imiter et finalement d'assimiler et de s'approprier ces éléments issus de cultures étrangères en les complétant de leurs propres préférences esthétiques. Les premiers arts complexes du [[Japon]] furent créés pendant les {{VIIe s}} et {{VIIIe siècle}}s {{ap JC}} en rapport avec le [[bouddhisme]]. Lors du {{IXe siècle}}, alors que le [[Japon]] commençait à se détourner de la [[Chine]] et à développer des formes d'expression indigènes, les arts profanes se mirent à prendre une incroyable importance. Ces formes d'art, au même titre que l'art religieux, fleurirent jusqu'à la fin du {{XVe siècle}}. Après la {{japonais|[[Guerre d'Ōnin (1467-1477)|Guerre d'Ōnin]]|応仁の乱|Ōnin no Ran|[[1467]]-[[1477]]}}, le Japon entra dans une période de perturbations politiques, sociales et économiques qui dura presque un siècle. Dans l'État qui émergea par la suite sous le joug du [[clan Tokugawa]] |徳川, la religion joua un rôle moins important et les formes d'art qui y survécurent furent essentiellement profanes.

La [[Peinture (art)|peinture]] est le moyen d'expression artistique favori au Japon, pratiquée aussi bien par des professionnels que par des amateurs. Les Japonais ont écrit avec un [[pinceau]] plutôt qu'avec un [[stylo]] jusqu'à notre époque moderne et leur familiarité avec les techniques du pinceau les ont rendus particulièrement sensibles aux valeurs picturales. Avec la montée de la culture populaire pendant l'[[période Edo|ère Edo]] ({{langue|ja|江戸時代}}), un type d'estampes nommé ''[[ukiyo-e]]'' ({{langue|ja|浮世絵}}) devint un art majeur et ses techniques furent perfectionnées par la suite, ce qui permit de produire des impressions couleur des choses de tous les jours, du livre d'école à la pornographie. La [[sculpture]] fut un moyen d'expression artistique moins prisé ; la plus grande partie des sculptures japonaises est liée à la [[religion]] et son utilisation déclina en même temps que l'importance donnée à la tradition bouddhiste. Les [[Céramique japonaise|céramiques japonaises]], représentant l'un des premiers artefacts de cette civilisation, se classent parmi les plus fameuses du monde. En architecture, les Japonais ont une préférence marquée pour les matériaux naturels et les interactions entre les espaces intérieurs et extérieurs.

L'art japonais est caractérisé par des oppositions esthétiques. Par exemple, dans les céramiques des périodes préhistoriques, l'exubérance était suivie par un style discipliné et raffiné. Un autre cas de figure est fourni par deux structures du {{XVIe siècle}} diamétralement opposées : le {{japonais|[[Villa Impériale de Katsura|Palais de Katsura]]|桂離宮|Katsura rikyū}} est un exercice de simplicité mettant l'accent sur les matériaux naturels et bruts, et montre une affinité pour la beauté non-recherchée ; le [[Mausolée]] de [[Tōshōgū]] ({{langue|ja|東照宮}}) à [[Nikkō]] ({{langue|ja|日光}}) est une structure symétrique rigide recouverte sur chacune de ses surfaces visibles de gravures en relief colorées avec éclat. L'art japonais, valorisé non seulement par sa simplicité mais également par son exubérance colorée, a considérablement influencé la peinture occidentale du {{XIXe siècle}} (avec le [[japonisme]]) et l'architecture occidentale du {{XXe siècle}}.

=== Gastronomie japonaise ===
{{Article détaillé|Cuisine japonaise}}
[[Fichier:Sushi and Maki Feast.jpg|thumb|200px|[[Sushi]] et [[Maki sushi|maki]]]]

Au cours d'un long passé culinaire, les Japonais ont développé une cuisine sophistiquée et raffinée très sensible aux changements de saisons. La culture du [[riz]], céréale de base au [[Japon]], semble s'être développée à la [[période Yayoi|période ''Yayoi'']] voire à la fin de celle de ''[[période Jōmon|Jōmon]]'' après avoir été importée de [[Corée]]. L'autre grande composante de l'alimentation au [[Japon]], et cela depuis les origines du peuplement de l'archipel, reste les produits de la mer.

Les Japonais d'aujourd'hui jouissent d'une grande variété de mets traditionnels, comprenant de nombreux plats à base de fruits de mer ([[sushi]] et [[sashimi]]), de nouilles ([[udon]] et [[soba]]), mais aussi une multitude de plats exotiques. On peut facilement se procurer des plats chinois, coréens, ou thaïs comme des mets français, italiens ou américains. La cuisine japonaise est le produit de son environnement et de ses habitants. La facilité de se procurer des ingrédients frais a permis les [[sushi]]s, la haute température et l'humidité a mené aux variétés de nourriture marinée et fermentée comme le [[natto]] et la [[sauce de soja]], et une adaptation des cuisines étrangères a conduit au [[ramen]].

== Démographie ==
{{Article détaillé|Démographie du Japon}}

=== Crise démographique ===
Après avoir atteint 127 millions d'habitants en [[2005]], la population du [[Japon]] s'est stabilisée, et le Japon cherche actuellement à trouver des solutions pour enrayer un effondrement démographique qui s'annonce aussi brutal que celui de la [[Russie]]. Pour cela, le [[Cabinet du Japon|gouvernement japonais]] étudie comment d'autres pays développés parviennent à maintenir un [[taux de fécondité]] suffisant ou presque pour maintenir la population. Le niveau requis est de {{unité|2.1|enfants}} par femme, il est exactement de 2,07 en France (en 2006, chiffre de l'INSEE) mais inférieur à 1,3 au Japon. Si rien n'est fait pour y remédier, le [[Japon]] n'aura plus que {{unité|60|millions}} d'habitants à la fin du {{XXIe siècle}}.

=== Populations d’origine japonaise dans le monde ===
{{Article détaillé|Diaspora japonaise}}
[[Fichier:FujimoriUSIP.jpg|thumb|200px|[[Alberto Fujimori]], président du [[Pérou]] de [[1990]] à [[2000]]]]
Les composantes les plus importantes de la diaspora japonaise sont fixées au [[Brésil]] et aux [[États-Unis]], pays peuplés par des immigrants japonais depuis la première moitié du {{XXe siècle}}.

La plus [[Immigration japonaise au Brésil|importante communauté japonaise]] à l'étranger se retrouve au Brésil, notamment présente dans l'activité maraichère. La première génération ''Issei'' rêvait de faire fortune et de revenir au Japon, alors que la deuxième génération ''Nisei'', née au Brésil, avait le Brésil comme patrie, et avait presque le monopole de la culture maraîchère et du commerce des fruits et légumes dans l'[[État de São Paulo]]. La troisième génération ''Sansei'' est totalement intégrée. Il y a aujourd'hui entre 1,3 et {{unité|1.5|million}} d'habitants d'origine japonaise au Brésil ({{formatnum:800000}} aux États-Unis)<ref>[http://www.br.emb-japan.go.jp/bilaterais.htm {{pt}} Ambassade du Japon au Brésil].</ref>. Dans les [[années 1990]] et [[années 2000|2000]], le Japon a incité des {{japonais|anciens immigrants japonais du Brésil à revenir au pays|出稼ぎ|dekasegi|lit. « sortis pour gagner de l'argent »}}. Cette main d'œuvre non qualifiée devait pallier les faibles classes d'âge pour les travaux non qualifiés. Entre [[1990]] et [[2008]], le nombre de ces ''nikkeijin'' est passé de {{formatnum:4000}} à {{formatnum:316000}}. Ils ont été les premiers sacrifiés de la [[crise économique de 2008-2009]]<ref>« Le Japon licencie ses salariés d'origine brésilienne », Le Monde, 17 février 2009, page 13</ref>.

Les [[Nippo-américains]] sont la troisième plus grande communauté asiatique aux [[États-Unis]] avec, selon le bureau de recensement américain, {{nombre|1221773|individus}} en [[2007]] soit 0,4 % de la population totale, incluant les personnes se déclarant d'origines mixtes. Les principales communautés se trouvent en [[Californie]] ({{formatnum:394896}}), à [[Hawaii]] ({{formatnum:296674}}), dans l'[[Washington (État)|État de Washington]] ({{formatnum:56210}}), à [[New York]] ({{formatnum:45237}}) et dans l'[[Illinois]] ({{formatnum:27702}}). Chaque année {{unité|7000|nouveaux}} migrants japonais entrent aux États-Unis mais il est difficile d'établir un solde migratoire précis car un certain nombre de personnes âgées nippo-américaines retournent au [[Japon]]. Parmi les Nippo-américains célèbres peuvent être cités le sénateur [[Parti démocrate (États-Unis)|démocrate]] d'Hawaii [[Daniel Inouye]], l'ancien secrétaire au Commerce de l'[[administration Clinton]] puis aux Transports de l'[[administration Bush]] [[Norman Mineta]], l'ancien chef d'État-major et actuel secrétaire aux Anciens combattants de l'[[administration Obama]] [[Eric Shinseki]] ou l'astronaute décédé dans l'[[accident de la navette spatiale Challenger|accident de la navette ''Challenger'']] en [[1986]] [[Ellison Onizuka]].

Ailleurs, on trouve quelques Japonais dans les autres pays asiatiques (ils seraient encore {{formatnum:120000}} aux [[Philippines]] en [[2006]] et {{formatnum:115000}} en [[République populaire de Chine]] en [[2005]]), même si l'essentiel des immigrants de la colonisation ont été rapatriés après [[1945]], au [[Canada]] où des Japonais immigrèrent principalement en [[Colombie-Britannique]] sur la côte Pacifique ({{formatnum:85000}} en [[2001]], avec un fort métissage puisque 62,4 % d'entre eux n'auraient qu'un ancêtre japonais, 31,73 % se retrouvent à [[Vancouver]]<ref name=Can/>), ou en [[Amérique latine]]. On peut notamment citer [[Alberto Fujimori]], fils de Japonais ayant immigré au [[Pérou]] en [[1934]] tandis que sa naissance fut déclaré au consul japonais de [[Lima]] pour qu'il conserve la nationalité japonaise, qui fut le président du Pérou de [[1990]] à [[2000]].

== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}

== Annexes ==
{{Autres projets |wikiquote=Japon |wiktionary=Japonais |commons=Category:People of Japan}}
=== Articles connexes ===
{{colonnes|nombre=2|
* [[Démographie du Japon]]
* [[Ethnies au Japon]]
* [[Liste des personnalités célèbres du Japon]]
* [[Japonais d'origine étrangère]]
* [[Gaijin]]
* [[Culture japonaise]]
* [[Nationalisme japonais]]
* [[Aïnous (ethnie du Japon)]]
* [[Burakumin]]
}}

=== Liens externes ===
* {{Autorité|BNF=cb11974155t}}


{{Portail|Japon|anthropologie}}
{{Portail|Japon|anthropologie}}

Version du 15 octobre 2022 à 13:47

Japonais
Description de cette image, également commentée ci-après
1re rangée : Murasaki ShikibuOda NobunagaTokugawa IeyasuEmpereur Meiji
2e rangée : Hirobumi ItōAkiko YosanoHideki YukawaEmpereur Akihito
3e rangée : Samouraïs du domaine de Chōshū durant la guerre de Boshin • Famille japonaise contemporaine

Populations importantes par région
Drapeau du Japon Japon ~127 000 000
Drapeau du Brésil Brésil ~1 500 000[1]
Drapeau des États-Unis États-Unis ~1 200 000[2]
Drapeau des Philippines Philippines ~120 000[3]
Drapeau de la République populaire de Chine République populaire de Chine ~115 000[4]
Drapeau du Pérou Pérou ~90 000[5]
Drapeau du Canada Canada ~85 000[6]
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni ~51 000[7]
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 30 000[8]
Drapeau de l'Argentine Argentine ~30 000[9]
Drapeau de la France France ~25 000[10]
Drapeau de l'Australie Australie ~24 000[11]
Drapeau de Singapour Singapour ~23 000[12]
Drapeau du Mexique Mexique ~20 000[13]
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud ~15 000[14]
Drapeau de Taïwan Taïwan ~15 000[15]
Drapeau de la Bolivie Bolivie ~12 000[16]
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam ~9 000[réf. nécessaire]
Population totale environ 130 millions
Autres
Régions d’origine Drapeau du Japon Japon
Langues Japonais (et ses dialectes) • langues ryūkyūaïnou
Religions Majoritaires : SyncrétismeShintō (107 M, 84 %)Bouddhisme (89 M, 70 %)
Minoritaires : Christianisme (3 M, 2 %) dont : Catholicisme, Protestantisme, OrthodoxieIslam
Ethnies liées RyukyuansAïnousEmishiBurakuminNaturalisésDekasegiNippo-BrésiliensNippo-AméricainsCoréensHanTibétainsNivkhes

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